Pierre de Chevigné est le seul compagnon proche du général qui lui dit non en 1958. Alain Minc a lu la biographie que Guillaume Piketty consacre à ce ministre MRP.
Àchaque fois que je regarde dans le bureau d’Henri de Castries la note manuscrite du général de Gaulle à Pierre de Chevigné, son grand-père, qui, datée du 25 août 1944 à 13 h 45 établit le parcours qu’il devra suivre pour son entrée à Paris, je ressens le frisson de l’Histoire. La vraie que cette génération a connue. Aussi est-ce avec bonheur que j’ai lu la biographie que l’historien Guillaume Piketty, auteur déjà d’un remarquable Pierre Brossolette – Un héros de la Résistance, consacre à Chevigné.
Vous n’êtes plus l’homme de 1940
25 août 1944 d’un côté, juin 1958 de l’autre. Ministre de la Défense nationale du gouvernement Pflimlin jusqu’au moment où celui-ci s’efface devant le général de Gaulle, Chevigné est convoqué à Matignon par ce dernier qui lui demande de le rejoindre ; il refuse, lui répond qu’il ne le suivra pas « sous la menace des baïonnettes », finit par lâcher : « vous n’êtes plus l’homme de 1940 » et claque la porte. Un huissier le rattrape à la demande du Général qui, Chevigné une fois devant lui, lui donne l’accolade et murmure : « Ah, Chevigné, cela n’empêche pas les sentiments. »
L’homme qui dit non à de Gaulle
Toute l’originalité de Chevigné s’exprime dans ces deux séquences. À la différence des autres paladins de l’épopée gaulliste, les Courcel, Burin des Roziers, etc., sa fidélité personnelle au grand homme ne l’empêchera pas de s’en éloigner politiquement et d’établir sa propre ligne de conduite. Il est, de ce point de vue, le seul de son espèce. Même Jacques Chaban-Delmas qui n’était d’ailleurs pas un homme de juin 1940 gardera un pied dans la IVe République, un autre dans la fidélité politique à de Gaulle. Chevigné, lui, sera lui-même.
L’homme des missions délicates
Pendant toutes les années de guerre, il aura avec le Général les liens féodaux qu’entretenaient les premiers compagnons de 1940 avec leur suzerain. Bourlinguant du Levant à Washington, de Washington à la prise en main des territoires libérés, il acceptait les missions toutes délicates, certaines frustrantes que, sûr de sa fidélité et de son habileté, de Gaulle lui confiait. Rien ne symbolise plus cette estime que les photos de la descente des Champs-Élysées le montrant dans l’ombre du Général, mais juste un mètre derrière. Dès 1945, Chevigné décide de suivre sa propre ligne de vie. Il s’inscrit au MRP comme la plupart des gaullistes prêts à trouver leur place dans la IVe République. Député, il se bâtit un fief dans son Béarn et participe aux jeux parlementaires. Mais l’homme d’action que la guerre avait révélé ne pouvait se contenter des joies et plaisirs de l’Assemblée nationale. Désireux de se colleter aux réalités de terrain, il saute sur l’occasion qui lui est donnée en 1948 de devenir Haut-Commissaire à Madagascar. Ce ne fut pas une sinécure. L’île était en pleine rébellion et Chevigné dut, avant tout, rétablir l’ordre mais, même s’il fit preuve d’une humanité dont la IVe République a été peu familière vis-à-vis des révoltes coloniales, il eut néanmoins la main lourde à l’égard des chefs insurrectionnels.
Ministre de la Défense en 1958
Cet intermède lointain achevé, Chevigné mène la vie des caciques politiques dans un régime d’Assemblée : attentif au contrôle de son fief, entraîné dans les combinaisons gouvernementales de la Troisième Force, en gardant son attention aux choses militaires au point d’être un temps un inamovible secrétaire d’État à la Guerre, compétence qui lui vaudra d’être nommé ministre de la Défense nationale dans le gouvernement Pflimlin et d’être confronté aux événements de mai 1958, c’est-à-dire à la sédition d’une partie de l’armée dont il était le chef théorique.
Le symbole d’un MRP oublié
Pendant toutes les années de la IVe République, Chevigné n’a cessé de s’éloigner du gaullisme. Authentique MRP, marqué par le catholicisme social, attaché à toutes les étapes de la construction européenne, il n’a jamais cédé aux sirènes du RPF. Inflexible républicain, il n’a pas voulu faire sien le jeu ambigu de De Gaulle pendant les événements d’Alger. Nonobstant sa fidélité affective pour l’homme du 18 Juin, il fait tout pour mater les velléités rebelles de l’état-major de l’armée, mais la partie est trop inégale. S’il vote oui au référendum sur la Ve République en septembre, conformément à la position du MRP et à rebours de celle de Mendès France dont il est devenu proche, il se rapatrie sur ses terres du Béarn et s’éloigne du jeu politique national. En fait, à l’instar de René Pleven, lui aussi homme de juin 1940, Chevigné incarne une famille d’esprit que la toute-puissance du gaullisme a balayée de l’histoire politique, ce MRP résistant, européen, respectable qui, indépendamment de la fidélité féodale au général de Gaulle, ne s’est jamais rallié, en partie à cause de sa propre vision de la République et de sa fidélité à l’Europe. Compagnon de la libération et MRP n’est pas un oxymore : Guillaume Piketty nous le rappelle.
Français, libre,Pierre de Chevigné (Éd. Tallandier) de Guillaume Piketty, 370 pages, 25 euros.
Selon un e-mail interne consulté par l’Agence France-Presse, le directeur de la création de l’agence de communication Havas Paris, a été mis à pied mardi après la publication d’une accusation évoquant une agression sexuelle. Christophe Coffre était visé depuis plusieurs semaines par une série de témoignages anonymes publiés sur le compte Instagram « Balance ton Agency » (BTA) qui dénoncent des faits de harcèlement. Il s’était mis début mai « en retrait », ainsi que le PDG de l’agence Julien Carette, le temps d’un audit par un cabinet extérieur.
Dans ce message adressé mardi après-midi aux collaborateurs de l’agence, la direction du groupe Havas indique avoir « décidé sa mise à pied conservatoire, avec effet immédiat », après avoir pris connaissance « d’une allégation d’agression sexuelle » le concernant. « Le groupe précise n’avoir jamais eu connaissance, à quelque moment que ce soit, de faits d’une telle nature » auparavant, et les avoir « immédiatement signalés au cabinet ASW mandaté le 4 mai dernier », selon ce document.
Selon ce nouveau témoignage publié lundi, une ancienne « créative » raconte « avoir repoussé pendant plusieurs années le harcèlement sexuel, moral et les assauts violents » du dirigeant, « au point que nous nous sommes battus physiquement » dans son bureau. « Il m’a menacé de détruire ma carrière naissante et que je ne pourrais jamais plus travailler dans ce milieu si je ne cédais pas », poursuit-elle.
Vague MeToo
Rattrapée par la vague MeToo, la célèbre agence Havas Paris avait confirmé début mai la mise « en retrait » de leurs fonctions de ses deux coprésidents, qui continuaient toutefois de travailler pour leurs clients. La mise à pied de Christophe Coffre signifie cette fois la suspension du contrat de travail et de la rémunération. Contactés, l’agence Havas Paris et le groupe Havas n’ont fait aucun commentaire.
Le Canada compte de plus en plus de centenaires. Selon le dernier recensement, il y en avait 9535 en 2021. Rencontres avec trois aînés encore en pleine forme.
Laurette Hinse-Fortin habite Victoriaville, au Québec. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Laurette Hinse, 102 ans
Laurette Hinse nous accueille dans son 1 et demie d’une résidence pour personnes âgées de Victoriaville. Elle aura 103 ans le 12 août et ça ne paraît pas. Elle est solide, complètement lucide. Je m’efforce de vivre le mieux possible et d’essayer de ne pas donner d’ouvrage aux autres! Je suis chanceuse parce que je suis autonome.
Le secret de sa longévité? Elle ne le sait pas, mais elle a été active toute sa vie. J’ai commencé à enseigner en 1936 à 150 piasses par année! C’est comique, hein? C’était Duplessis qui était premier ministre, pis on voulait tous l’étouffer!
Elle parle de son enfance dans une famille de cultivateurs de Tingwick où vivaient 13 enfants. Puis elle s’attarde sur son mari. Ovide travaillait dans une mine d’amiante. Ils dansaient beaucoup ensemble, ils ont même gagné un trophée. Il est mort en 1994.
« On a trois personnes de notre famille qui viennent de décéder en deux mois. Plus jeunes que moi! Alors, tu sais… je les vois partir… c’est vide en arrière de toi, là. »— Une citation de Laurette Hinse
Laurette Hinse-Fortin est très active au quotidien. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Elle se sent bien dans son petit logement, et heureusement, parce qu’avec les mesures sanitaires imposées pendant la COVID, elle a dû vivre cinq périodes de confinement. Elle se souvient d’un mois difficile après sa chirurgie pour remplacer une hanche… à 100 ans.
Je sors de l’hôpital, je fais 14 jours dans une autre demeure. Je sors de cette demeure-là, je m’en viens chez moi et je fais un autre 14 jours! Aïe, tu veux mourir! Mais on passe au travers, dit-elle avec un sourire. Elle a fini par attraper la COVID. Elle a été malade deux jours, puis s’est sentie mieux.
Sur un meuble, on voit des photos de famille. Laurette Hinse a la chance d’avoir deux filles, cinq petits-enfants et huit arrière-petits-enfants. Ils l’appellent et lui rendent parfois visite. La vie est alors plus belle. Moi, je ne suis pas prête à dire que les aînés sont oubliés, dit-elle, une référence aussi à son intégration dans la société québécoise. Sauf que, parfois, ses filles doivent l’aider.
Laurette Hinse-Fortin assise seule dans son petit appartement. Voici le reportage de Jean-Sébastien Cloutier. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Si j’ai besoin de téléphoner à un docteur, c’est un robot qui nous répond. Le robot dit toujours je n’ai pas compris votre nom!… C’est pas un service pour les aînés. Passe-t-elle en priorité pour voir son médecin à 102 ans? Ça peut prendre six mois avant d’avoir un rendez-vous!, répond Mme Hinse en dénonçant le manque de personnel en santé.
Elle nous parle aussi du jour où elle a voulu changer sa télévision. L’employé au téléphone ne l’a pas prise au sérieux quand elle lui a dit son âge. C’est comme si c’était une punition d’avoir 102 ans!
Ces obstacles ne l’empêchent pas d’être encore heureuse. Sa recette : Trouver des choses qui nous font plaisir. Si tu attends après les autres, tu peux attendre longtemps!
Guy Paquette habite Saint-Bruno-de-Montarville. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Guy Paquet, 101 ans
Guy Paquet a mis sa belle chemise saumon pour nous rencontrer. Il nous attend silencieusement dans le hall d’entrée de sa résidence de Saint-Bruno-de-Montarville. On ne verra donc pas le vélo stationnaire en haut dans son logement, mais on comprend vite que c’est un sportif malgré ses 101 ans. Il marche vite et à petits pas.
On sort faire l’entrevue. Mes parents m’ont mis pensionnaire dans un collège privé, puis là, j’en ai fait des exercices. Et du sport, il y en avait pas pour rire! C’était un bon début, commence-t-il pour expliquer sa bonne forme. J’ai de la difficulté avec le sommeil, mais ça, c’est un petit détail.
Au quotidien, il ne s’ennuie pas : Je fais 25 minutes de marche, je regarde les nouvelles à la télé, je lis mon journal, ça, ça occupe deux heures au moins. Puis il y a toutes sortes d’activités : laver du linge, laver de la vaisselle… Et il se met à rire.
Il ajoute qu’il va encore au cinéma avec une amie. Il a aussi un fils de 59 ans qu’il voit régulièrement.
Guy Paquet est discret et réfléchit longtemps avant de parler, mais quand il est question de ses 35 années de service dans les Forces armées, les mots déboulent. Il a combattu en France, un mois après le Débarquement de Normandie. Je faisais partie d’une unité d’artillerie. On envoyait des obus de 100 livres. C’était pas près de la ligne de feu, c’était plutôt en arrière. On était moins en danger.
Il est bien au courant de ce qui se passe en Ukraine. Oh mon Dieu, c’est affreux… ça détruit un beau pays. La guerre, c’est toujours quelque chose à éviter.
Sa femme s’appelait Cécile Migneault. Elle est morte en 2015, précise-t-il après quelques secondes de réflexion. Il berce sa chaise en silence et pense à tous ceux qui sont partis. L’émotion monte, ses pensées voyagent. J’aurais tellement aimé… revenir en arrière. C’était moins vite.
Il revient sur le sujet; le monde d’aujourd’hui va trop vite à son goût. Mon Dieu, ça va trop vite, c’est des changements subits. Internet, par exemple, le dépasse.
« Je trouve que l’Humanité ne va pas bien du tout. »— Une citation de Guy Paquet, 101 ans
Lui, il va bien, nous assure-t-il. Il se désole du manque de personnel en santé, mais pour l’instant, au moins, il garde la forme et se sent bien traité par les employés de sa résidence. Il nous a redonné notre micro et il est rentré pour le lunch. Toujours droit comme un chêne.
Ce 6 mai, Hélène Girard fête ses 98 ans dans une résidence de Saint-Bruno et ses deux filles viennent lui porter des fleurs. Je ne pensais jamais me rendre là. Jamais. Je suis chanceuse d’avoir mes enfants. Beaucoup. Ce sont eux qui m’aident à poursuivre mon chemin. Je ne sais pas quand il va s’arrêter.
À voir son énergie quand elle danse debout sur sa marchette, ce chemin pourrait encore continuer quelques années. Le secret, c’est… je ne sais pas… bien se nourrir, bien faire attention à nous autres.
Son audition est toutefois en train de lui faire défaut. On doit parler fort et répéter les questions. Ça ne l’empêche pas de regarder RDI, elle aime bien Patrice Roy, nous confie-t-elle.
Vieillir amène quand même des obstacles pour cette ancienne hyperactive et grande travailleuse. Elle trouve ça difficile. J’ai toujours travaillé, j’ai toujours fait du bénévolat, j’ai fait n’importe quoi… Si j’avais du travail à faire, j’aimerais ça pour me désennuyer. Je pourrais continuer d’écrire ma vie, mais j’ai de la misère à écrire.
Par contre, elle a toute sa mémoire et nous raconte son militantisme passé pour le Parti québécois et son admiration pour René Lévesque, qu’elle a déjà croisé plusieurs fois. Elle rêve encore d’un pays : J’ai confiance au Québec. Oui, j’aimerais ça que ça se fasse avant que je parte!, lance-t-elle avant de rire de bon cœur.
Hélène Girard fait partie de la « génération grandiose ». Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Mais ses yeux s’embuent quand elle évoque son grand amour : Ça fait 25 ans que je suis seule, j’ai vécu 50 ans avec mon mari. Je m’encourage tout le temps, j’ai toujours hâte que ça aille mieux, je me bats tout le temps.
La solitude lui pèse souvent. De ne pas pouvoir parler à quelqu’un. C’est dans la prière que je peux m’adresser, que je peux parler.
Malgré ces moments plus sombres, elle se trouve chanceuse d’avoir ses filles et sa famille. Et d’être si bien entourée dans sa résidence. Ça fait 15 ans que je suis ici! Ahhh, j’ai des beaux souvenirs, très beaux souvenirs!
Hélène Girard a repris sa marchette et est partie avec ses fleurs. Tout le monde lui a souhaité bonne fête. Dans la résidence, c’était la vedette du jour. L’an dernier, le Canada comptait 110 705 aînés de 94 ans et plus, comme elle, soit 19 % de plus qu’en 2015. Statistique Canada les a surnommés la génération grandiose.
Le vieillissement de la population québécoise va s’accélérer. Selon les prévisions, il y aura, en 2041, quatre fois plus de 85 ans et plus qu’en 2011, dit Danis Prud’Homme, directeur général du Réseau FADOQ.
Est-ce qu’on est prêts aujourd’hui? Je dirais non. On a actuellement 4000 personnes en attente de soins et services en CHSLD. Ensuite, il y a le côté soins à domicile. On peine à livrer les services dont les gens ont besoin pour les maintenir à domicile et être autonomes le plus longtemps possible.
Il se réjouit du plan d’action de 2,9 milliards de dollars annoncé au début du mois par Marguerite Blais pour améliorer les services en hébergement de longue durée. On ne peut pas être contre la vertu. Ça prendra des investissements majeurs dans le personnel autant dans les CHSLD qu’à domicile.
Question d’humaniser les soins pour des aînés qui peuvent encore beaucoup nous apporter, rappelle Danis Prud’Homme : Ces gens-là ont quand même bâti notre société, ils ont une expérience et une expertise très valorisantes, donc ça, c’est une chose. Deuxièmement : le bénévolat… Et, évidemment, ces gens-là redonnent. Ce sont des grands-parents, des arrière-grands-parents.
La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a dépêché, le 16 mai, une équipe à la prison centrale de Makala pour son monitoring sur les conditions carcérales. La mission lui a permis d’émettre un communiqué dans lequel elle a abordé plusieurs sujets en rapport avec ce centre pénitentiaire. Après vérification, l’information sur le prétendu commando visant à assassiner François Beya s’est avérée fausse.
Dans son communiqué de presse, la FBCP a abordé, en plus de la surpopulation carcérale et ses corollaires, l’affaire du prétendu commando introduit à la prison de Makala et dont l’objectif serait d’assassiner l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya, ainsi que l’ordonnance de la grâce présidentielle dont la mise en application continue de se faire attendre.
Cette organisation, qui rappelle que les fouilles sont fréquentes dans les prisons de la République démocratique du Congo (RDC) afin de récupérer les appareils téléphoniques et autres objets suspects, a également fait savoir que cette procédure n’était pas l’œuvre de l’Agence nationale de renseignement mais plutôt celle de la sécurité militaire, la Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap). « C’était là la raison de la descente d’un colonel de la Démiap et de ses deux agents à la prison centrale de Makala pour effectuer ces fouilles au cours desquelles ils ont récupéré des appareils de communication et autres équipements, sans compter de la monnaie étrangère », a souligné la FBCP, indiquant qu’après l’analyse des messages de tous les appareils téléphoniques saisis, certains ont été restitués.
Un tête-à-tête entre François Beya et le colonel de la Démiap
Selon la FBCP, le colonel de la Démiap en a profité pour aller saluer l’ancien chef des services de sécurité, François Beya. « Ils se sont rencontrés et se sont parlé dans sa cellule au pavillon 1 chambre 5, les gardes du corps du colonel portant leurs cagoules, comme de coutume, à chaque descente de fouilles afin de ne pas être identifiés, pour leur sécurité personnelle », a souligné cette association. Elle a insisté pour dire que l’ex-conseiller spécial n’était nullement ciblé.
Regrettant la surpopulation carcérale, la FBCP indique que cela est à la base de plusieurs maladies infectieuses et des morts enregistrés dans ces institutions, soulignant que cela est également accentué par le manque de soins appropriés. Elle pointe un doigt accusateur vers le Parquet général de la République (PGR) dont la lenteur administrative et judiciaire est décriée. Elle fait, en outre, savoir que le dossier de la grâce présidentielle accordée par le chef de l’État à certains prisonniers est bloqué depuis sa promulgation, le 30 décembre 2021, au niveau du PGR étant donné que l’administration de la prison centrale de Makala a déjà transmis la liste des bénéficiaires à cette instance.
La Haute cour militaire appelée à bien remplir sa mission
Par ailleurs, la FBCP salue le verdict du procès du double assassinat des deux défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, prononcé le 11 mai . « Cet exploit que nous saluons, en passant, est un pas en avant de la Justice militaire », a-t-elle souligné, se disant surprise de constater que le général Zelwa Katanga alias Djadjidja, cité dans cette affaire, demeure jusqu’à présent prévenu au pavillon 1, chambre 5 de la prison centrale de Makala. « Nous sommes étonnés de voir la renommée Haute cour militaire (HCM) oublier un gros poisson de cette envergure. Que cache le mutisme de la HCM à ce sujet, au moment où le colonel Daniel Mukalayi est obligé de purger sa peine de quinze ans, mais ce n’est pas le cas pour Djadjidja. Deux poids deux mesures donc ! », fait savoir cette association. Elle attend du Conseil supérieur de la magistrature de bien remplir son rôle tel que stipulé par la Constitution.
La FBCP invite le chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshislombo, à prendre des mesures très sévères contre tous les magistrats indisciplinés et véreux sans exception aucune. « Nous souhaitons qu’il prenne les mesures semblables à celles prises par le feu président Laurent-Désiré Kabila à son époque à ce sujet, pour remettre de l’ordre dans la magistrature, pilier de l’État de droit », a indiqué la FBCP. Et d’exhorter la ministre de la Justice à faire appel dans l’immédiat au chef de l’État pour l’application sans délai des mises en liberté provisoire avant le 30 juin, le jour où il signera une autre ordonnance de grâce présidentielle et celle des libertés conditionnelles.
Selon ce texte, les faits remontent à la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai et sont imputables à un « groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes ». Ni leur identité ni leur nombre ne sont donnés mais certains de ces soldats ont été « interpellés et seront mis à la disposition de la justice ».
« État occidental »
Précision d’importance : ces militaires étaient « soutenus par un État occidental », affirme Abdoulaye Maïga, qui assure qu’ils avaient pour but de « briser la dynamique de la refondation » malienne. Aucun pays n’est cité, mais les regards ont de fortes chances de se tourner vers la France dans les prochaines heures.
Hier encore partenaire du Mali d’IBK, Paris est devenu l’ennemi juré du régime d’Assimi Goïta.Vendredi 13 mai, une manifestation appelant à la fin de « la présence militaire française » – prévue pour dans quelques mois – et durant laquelle des slogans de soutien à la junte et à son partenaire russe ont été scandés était encore organisée dans la capitale malienne.
Le gouvernement annonce que « tous les moyens nécessaires ont été déployés » dans le cadre de l’enquête aussitôt diligentée et que les « contrôles aux sorties de Bamako et aux postes frontaliers du Mali » ont été renforcés. La situation « est sous contrôle », assure-t-il.
Dans le deuxième arrondissement de Brazzaville où aller en France ou y avoir un membre de sa famille est l’évangile, une congolaise de la diaspora dite parisienne en vacances est dans tous ses états. Son chien de race Caniche qu’il a ramené de France a été kidnappé par les jeunes du quartier qui ne supportaient plus son orgueil. Elle considérait son chien plus que sa famille et les voisins et les dernières courses de l’animal faites au centre-ville ont poussé à bout le voisinage en complicité avec la famille de la parisienne. La Caniche est portée disparue.
Bien avant d’aller en France il y a six ans, Lydie Malonga ne gérait même pas leur chien au nom de Toupas qui se nourrissait dans les poubelles du quartier. Et cela, les voisins le lui ont rappelé après qu’elle a montré à tout le monde que sa Caniche venue de France était plus importante.
C’était son premier retour au pays après six ans en France, et comme toute bonne parisienne de Bacongo, il fallait marquer la différence. Sa famille a été déjà surprise de la voir sortir de l’aéroport de Maya Maya chien dans les bras. Pour les uns c’était du matalana inutile, pour les autres, une évolution après un séjour en Europe.
Les premiers jours de son séjour dans le quartier les langues vont commencer à se délier après avoir constaté que la Caniche ne buvait que de l’eau minérale et se nourrissait des courses faites dans les supermarchés du centre-ville de Brazzaville.
Lydie Malonga osait même entraîner sa Caniche dans la sapologie avec des vêtements de marque quand elle traînait dans les terrasses de Bacongo. « C’est elle-même qui a poussé les gens à haïr son chien » commente le voisinage.
Personne en tout cas dans le quartier ne compatit avec la parisienne qui pleure la disparition de son chien. Les gens se demandent même comme peut-on se plaindre autant pour un simple chien fut-il parisien ?
Quelques jeunes du quartier en complicité avec les membres de la famille de la parisienne ont organisé le kidnapping de la Caniche emportés par la haine. Alors que la parisienne prenait sa douche, le chien a été enlevé et personne ne veut dire quoique ce soit à propos. Il a été demander à la parisienne d’oublier et de passer à autre chose, ce n’est qu’un chien après tout.
Lydie Malonga, a quitté le domicile familial avant son retour en France et a promis de couper les liens avec sa famille et le quartier si sa Caniche n’apparaissait pas. Mais personne ne la prend au sérieux et bien au contraire elle est victime des moqueries.
Un drame vient de se produire dans un village de Mouyondzi avec le décès inopiné d’un homme venu célébrer les 90 d’âge de son grand-père. Il a été retrouvé mort dans son sommeil le lendemain de la fête. La famille accuse l’un de ses oncles qui serait animé par la jalousie et la haine de n’avoir jamais bénéficier d’une attention aussi particulière de son neveu. La sorcellerie bête de certains Béembés a encore frappé.
Le village de Mpengui pleure leur fils bien aimé Félix Nkombo, douanier de son état à Pointe-Noire, venu au village organiser l’anniversaire de son unique grand-père maternel encore en vie. Orphelin des deux parents depuis sa tendre enfance, Félix a grandi avec l’unique amour de ses grands-parents qui n’ont ménagé aucun effort afin qu’il aille loin dans les études.
Aujourd’hui, cadre dans les douanes congolaises et en poste au port de Pointe-Noire, Félix a toujours eu une attention particulière pour ses grands-parents. La mort de sa grand-mère il y a trois ans l’avait tellement touché qu’il avait bénéficié d’un mois de congé.
Ses grands-parents représentait tout pour lui après le décès de ses parents dans son enfance. Même l’oncle sorcier soupçonné de l’avoir « bouffé » n’a jamais rien fait pour lui et ses frères. Félix avait fait construire une maison moderne à ses grands-parents au village et ne manquait aucune occasion de venir passer des moments avec eux.
Encore en vie, son pépé Kaya Mabounda se sentait bien choyé par son petit-fils et ne manquait jamais de le faire remarquer à toute la famille. Un amour qui a crée des jaloux parmi certains membres de la famille.
A l’occasion des 90 ans de Kaya Mabounda, son petit-fils Félix Nkombo a fait le voyage pour lui organiser une grande fête. Lors des cérémonies qui ont duré deux jours, du samedi à dimanche, le village a bu et mangé à volonté. La danse Muntuta était aussi de la partie et on pouvait noter la joie dans le visage de son pépé.
Mais malgré qu’il a bu et mangé, l’un de ses oncles planifiait déjà un plan macabre avec ses amis sorciers du village. Félix Nkombo a été retrouvé mort dans son sommeil. Soupçonné, l’oncle sorcier aurait pris la fuite et tout le village est sa recherche. L’un de ses sorciers idiots qui sont nombreux à Mouyondzi et qui nuisent à la vie des autres pour des raisons parfois idiotes.
Le directeur de santé publique doit être indépendant du politique, plaide la coroner Kamel, qui écorche sinon la PDG du CIUSSS dont relevait Herron ainsi que des médecins pour leur recours fréquent à la télémédecine, dans son rapport obtenu par Radio-Canada.
Des gerbes de fleurs ont été déposées devant le CHSLD Herron. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
Lors de son allocution d’ouverture, en février 2021, pour l’enquête publique sur certains des décès survenus dans des CHSLD durant la pandémie de COVID-19, la coroner Géhane Kamel s’était fait la promesse « de formuler des recommandations dans le but d’éviter d’autres décès ».
Après avoir recueilli 220 témoignages factuels et consulté des dizaines de documents, la coroner en formule deux douzaines, tant au gouvernement du Québec qu’au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), aux CISSS et CIUSSS qu’au Collège des médecins du Québec (voir l’encadré plus bas).
La coroner retient d’abord comme leçon de la pandémie que le directeur national de santé publique doit disposer d’une réelle indépendance par rapport au pouvoir, ce qui ne serait pas le cas, estime-t-elle, puisque c’est à titre de sous-ministre qu’Horacio Arruda et Luc Boileau ont tour à tour occupé le poste.
Une de ses premières recommandations, contenue dans le rapport d’enquête dont Radio-Canada a obtenu copie, vise donc à revoir le rôle du directeur national de santé publique afin que ses fonctions soient exercées en toute indépendance et sans contrainte politique.
De l’avis de la coroner, ces deux rôles sont distincts et ne sont peut-être pas compatibles.
Elle en veut pour exemple certaines consignes de la santé publique, en début de pandémie, notamment sur le port du masque qui n’était pas obligatoire en CHSLD.
Son avis aurait-il été le même s’il [Horacio Arruda] n’avait pas eu à s’inquiéter d’une éventuelle rupture de stock? J’ai tendance à croire que non. De là, à mon humble avis, le danger de porter deux chapeaux.
François Legault et Horacio Arruda lors d’une conférence de presse. Photo : La Presse Canadienne/Jacques Boissinot
Reprenant l’expression chère à l’ex-directeur de santé publique Horacio Arruda sur l’avion qui se bâtissait en plein vol, la coroner affirme qu’un plan de vol, un radar ou d’autres instruments de vol, donnant des informations en temps réel, auraient dû être une priorité absolue [avec] une veille scientifique internationale digne de ce nom.
Dans son rapport, la coroner note également, à plusieurs reprises, l’absence des médecins en CHSLD, les premières semaines de la pandémie, et leur recours fréquent à la téléconsultation.
« Pour un coroner, que de nombreux résidents soient décédés sans avoir eu droit à une visite d’un médecin durant leur ultime maladie est non seulement triste, mais inquiétant. »— Une citation de Coroner Géhane Kamel
Selon elle, « il est difficilement concevable que des décisions de vie ou de mort aient pu être prises sur la foi d’un relais téléphonique uniquement ».
La coroner en fait une recommandation au Collège des médecins afin de revoir les pratiques médicales individuelles des médecins traitants des CHSLD Herron, des Moulins et Sainte-Dorothée, notamment quant à leur décision de poursuivre les soins en téléconsultation malgré le besoin de soutien et le très grand nombre de décès.
Cette recommandation pourrait ouvrir la porte à d’éventuelles fautes déontologiques pour certains médecins.
La coroner recommande également aux établissements de santé de resserrer l’encadrement nécessaire justifiant le recours aux protocoles de détresse et à la sédation palliative dans un contexte de soins aigus.
Radio-Canada avait fait état en février des dosages potentiellement excessifs liés à des protocoles de détresse respiratoire pour des patients atteints de la COVID-19.
La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais Photo : Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel
Marguerite Blais épargnée
Un des témoignages attendus durant les audiences fut celui de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais.
Son témoignage est sans doute celui qui nous a permis de mieux cerner la date à laquelle tous ont vraiment pris la mesure de la crise à venir, soit autour du 9 mars 2020, estime la coroner Kamel. « C’est le témoignage le plus crédible malgré le discours formaté pour la présente enquête. »
Avant le 9 mars, l’implication de la ministre dans la gestion de crise est anecdotique […] une fois mise dans la boucle, l’apport de la ministre et de sa sous-ministre est indéniable, ajoute-t-elle.
Lors de la première vague, près des deux tiers des 5688 décès liés à la COVID-19 avaient eu lieu en CHSLD. La mise au jour par le journaliste de la Gazette Aaron Derfel des nombreux décès au CHSLD privé Herron, le 10 avril, a soulevé l’indignation populaire et mené au déclenchement d’une enquête publique de la coroner.
La PDG du CIUSSS de l’Ouest de Montréal écorchée
À quelques reprises dans le rapport, la PDG du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Lynne McVey, est pointée du doigt pour sa gestion du CHSLD Herron.
La coroner qualifie, par exemple, de disgracieux les reproches de la PDG aux propriétaires du CHSLD d’avoir transféré des résidents en centre hospitalier « alors même que, dans l’urgence, ce geste était le plus sensé si l’on voulait que ces résidents aient une chance de s’en sortir ».
Elle rappelle la désorganisation de l’équipe de gestionnaires du CIUSSS et souligne que la grande majorité des décès se sont produits alors que le CIUSSS assumait déjà la gestion du CHSLD.
La coroner recommande au MSSS qu’il assure une plus grande imputabilité des gestionnaires des CISSS/CIUSSS et du MSSS.
Elle recommande de convertir rapidement les CHSLD privés en CHSLD privés conventionnés afin d’en améliorer le financement.
Au fil des audiences de la coroner et des révélations dans les médias, les trois partis d’opposition ont réclamé en bloc en 2021 au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) la tenue d’une commission d’enquête publique indépendante sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD.
La coroner n’en fait pas une recommandation comme telle, mais invite le gouvernement, dans sa conclusion, à faire une rétrospective des événements par le véhicule qu’il jugera approprié portant, entre autres choses, sur la hiérarchisation des décisions, sur l’agilité du système de santé en temps de crise, sur la compréhension et l’exécution des responsabilités au sein des ministères de la Santé, des Aînés et des Proches aidants ainsi qu’au sein des CIUSSS et CISSS.
Un passage dans le rapport salue d’ailleurs le travail local du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec qui a joint chacune des 44 familles touchées par le décès d’un proche au CHSLD Laflèche pour leur offrir soutien et condoléances.
Revoir la formation des infirmières
Autre recommandation au MSSS, revoir les formations techniques afin que les infirmières en CHSLD et, le cas échéant, les infirmières auxiliaires soient en mesure d’effectuer les techniques nécessaires aux soins de base (soins respiratoires, accès veineux et sous-cutanés, utilisation des pompes volumétriques, etc.).
revoie le rôle du directeur national de santé publique afin que ses fonctions soient exercées en toute indépendance et sans contrainte politique;
évalue la possibilité de mettre en place un service civique volontaire d’urgence qui serait chapeauté par le ministère de la Sécurité publique, tout comme cela se voit parfois en cas de catastrophe naturelle;
revoie rapidement l’offre de service de nos aînés en convertissant tous les CHSLD privés en CHSLD privés conventionnés;
augmente l’offre de service pour le maintien à domicile de nos aînés;
s’assure d’une politique inclusive en temps de crise pour permettre qu’au moins deux proches aidants puissent visiter la personne hébergée de façon sécuritaire;
implante des ratios sécuritaires professionnels en soins/résidents dans les CHSLD;
rehausse, lorsque requis, le nombre de gestionnaires en CHSLD pour s’assurer de couvrir tous les quarts de travail (pouvoirs délégués de soir et de nuit);
prévoie des discussions avec les instances syndicales afin de revoir ou d’ajouter, le cas échéant, des clauses de convention collective permettant une disponibilité et un délestage accrus du personnel lors d’une urgence sanitaire;
planifie les nouvelles infrastructures ou les rénovations des milieux d’hébergement en s’assurant que les milieux puissent répondre aux exigences requises en matière de soins de santé notamment en temps de crise sanitaire;
s’assure que les milieux d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles aux résidents.
Que le ministère de la Santé et des Services sociaux:
introduise le principe de précaution au centre de toute démarche d’évaluation et de gestion des risques;
assure une plus grande imputabilité des gestionnaires des CISSS/CIUSSS et du MSSS quant aux soins prodigués aux personnes âgées en perte d’autonomie par le suivi d’indicateurs et une obligation d’intervention en cas problèmes dans la qualité des soins;
s’assure de maintenir en tout temps l’approvisionnement nécessaire en équipements de protection en plus de prévoir des réserves pour subvenir aux besoins en cas de crise;
définisse quels soins de confort les installations en CHSLD doivent minimalement être en mesure d’offrir;
établisse un plan national afin de doter tous les CHSLD des équipements nécessaires pour donner ces soins;
revoie les formations techniques afin que les infirmières en CHSLD et, le cas échéant, les infirmières auxiliaires soient en mesure d’effectuer les techniques nécessaires aux soins de base (soins respiratoires, accès veineux et sous-cutanés, utilisation des pompes volumétriques, etc.);
développe un outil avec des mises en situation afin que les résidents et/ou leurs tuteurs puissent bien comprendre les implications d’un choix de niveau de soins;
assure une gestion dans les CHSLD qui réunisse un gestionnaire responsable, une direction des soins infirmiers et une direction médicale.
Que les CISSS et CIUSSS:
assurent dans les CHSLD la présence suffisante d’infirmières spécialisées en PCI afin que celles-ci puissent être présentes dans les opérations quotidiennes et qu’ils en assurent la pérennité;
s’assurent de planifier des simulations en lien avec les plans de pandémie de manière triennale;
offrent de la formation quant à la tenue des dossiers médicaux et fassent des suivis périodiques;
s’assurent de l’encadrement nécessaire justifiant le recours aux protocoles de détresse et à la sédation palliative dans un contexte de soins aigus.
Que le Collège des médecins du Québec:
revoie les pratiques médicales individuelles des médecins traitants des CHSLD Herron, des Moulins et Sainte-Dorothée, notamment quant à leur décision de poursuivre les soins en téléconsultation malgré le besoin de soutien et le très grand nombre de décès.
Avec Radio-Canada par Daniel Boily et Davide Gentile
La petite enclave séparatiste de Transnistrie, en Moldavie, pourrait être entraînée dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Les points de contrôle se sont multipliés sur la route menant à Tiraspol, la capitale de la Transnistrie. Photo : Radio-Canada/Alexey Sergeyev
C’est plutôt tendu au poste de contrôle que nous avons choisi pour traverser de la Moldavie vers le territoire de la Transnistrie, tout près de l’Ukraine en guerre.
Il y a des sacs de sable, des blocs de béton pour ralentir les automobiles et beaucoup plus de soldats que d’habitude, nous dit-on.
La petite enclave séparatiste prorusse de la Moldavie est en état d’alerte depuis la fin du mois d’avril. La sécurité a été renforcée à tous les points d’entrée après une série d’explosions mystérieuses, dont deux survenues pas plus tard que samedi de la semaine dernière, près de la capitale Tiraspol.
Personne n’a été blessé, bien que deux tours de transmission radio aient été endommagées, ainsi qu’un immeuble du ministère de la Sécurité.
Qui se cache derrière ces attaques, qui ont toutes les allures d’une provocation et d’un coup monté?
Moscou crie au terrorisme et blâme l’Ukraine voisine. Kiev, de son côté, blâme le Kremlin et l’accuse de vouloir déstabiliser la région.
Nous avons finalement réussi à négocier la permission d’entrer à titre de touristes, libres de nous promener et d’explorer.
Au-delà des barrages, c’est le calme plat. Le premier village que nous croisons respire la tranquillité.
Dima, un père de famille, racle la terre de son jardin avec ses deux petits. C’est calme, en effet, dit-il, mais on a peur, ajoute-t-il en pointant vers la gauche.
L’Ukraine est à deux kilomètres et ils sont nazis. Ils peuvent nous attaquer à tout moment; ils l’ont déjà fait il y a quelques semaines.
Sa source? La télévision russe et le bouche-à-oreille.
Comme beaucoup d’autres russophones en Transnistrie, Dima est fidèle aux nouvelles de Moscou. La propagande russe fait partie du quotidien en Transnistrie, et ce, en dépit des sources d’information disponibles, telles que les chaînes ukrainiennes et françaises.
Maria est convaincue que c’est l’Ukraine qui prépare une attaque contre la Transnistrie. Photo : Radio-Canada/Alexey Sergeyev
La voisine de Dima, Maria, est une femme à la retraite dotée d’un franc-parler certain et qui nous ouvre la porte sans aucune hésitation.
Ce sont eux qui s’entretuent, dit-elle des Ukrainiens en regardant la télévision. Elle ne jure que par les nouvelles de la Russie.
« Évidemment, la Russie nous nourrit, la Russie nous traite bien; nous sommes des amis depuis l’ère soviétique. »— Une citation de Maria
Voisine de l’Ukraine, la Moldavie craint d’être entraînée dans la guerre
Le reportage de Tamara Alteresco
Sécession de la Transnistrie et influence russe
La Transnistrie a fait sécession de la Moldavie en 1992, lors d’une guerre de quatre jours qui a fait 1000 morts. Depuis ce conflit, cependant, Moldaves et habitants de la Transnistrie cohabitent en paix.
L’autonomie de la Transnistrie n’a jamais été reconnue, pas plus par la communauté internationale que par la Russie.
Mais c’est en bonne partie grâce à l’aide de Moscou que le petit territoire de 500 000 habitants survit depuis 30 ans. Plus de 1500 soldats y sont en poste à longueur d’année, sous l’égide d’une mission de paix.
La statue de Lénine veille sur Tiraspol, ville aux accents soviétiques immanquables. Photo : Radio-Canada/Tamara Alteresco
La capitale, Tiraspol, est à l’image des vieilles villes soviétiques, avec sa statue de Lénine figée dans le temps.
Nous y étions à la veille des célébrations du jour de la Victoire du 9 mai, le week-end dernier. Il faisait beau et chaud; les familles se baladaient sur la grande place centrale de la ville.
Difficile d’imaginer la guerre s’étendre jusqu’ici, et encore moins de voir ces hommes, crème glacée à la main ou bébé dans les bras, prendre les armes pour se joindre à la guerre de Vladimir Poutine.
Il n’y a pas de « Z » ici – ce symbole de soutien à l’intervention militaire russe en Ukraine –, comme c’est le cas dans l’espace public en Russie. Cependant, on trouve beaucoup de couronnes de fleurs au pied des statues des soldats.
Des familles se promènent au centre-ville de Tiraspol. Photo : Radio-Canada/Tamara Alteresco
Souhaiter la paix
La majorité des gens qui ont accepté de nous parler nous ont dit qu’ils veulent la paix, chez eux comme en Ukraine.
On est bien ici , on ne veut pas s’impliquer, dit Galina, une femme de 60 ans qui fait sa balade quotidienne dans un parc de Tiraspol.
L’idée d’être entraînée dans le conflit l’effraie, mais elle est consciente du risque, puisqu’Odessa n’est qu’à 100 kilomètres et est l’une des cibles de l’armée russe.
La possibilité que Vladimir Poutine se serve de la Transnistrie pour déstabiliser la Moldavie et y ouvrir un nouveau front inquiète de plus en plus Washington, l’Europe et l’ONUOrganisation des Nations unies.
Ces craintes ont été amplifiées il y a quelques semaines lorsque le général Roustam Minnikhanov, un haut gradé de l’armée russe, a déclaré qu’une des motivations de « l’opération spéciale » dans le sud de l’Ukraine était d’ouvrir un corridor vers la Transnistrie.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine permettrait d’établir un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone. »— Une citation de Le général Roustam Minnikhanov
Pour Galina, cependant, il n’est pas question d’oppression. La sexagénaire estime par contre que l’Ukraine est une menace. Elle est convaincue que c’est l’Ukraine qui a perpétré les attaques survenues depuis le 25 avril, même si elle n’en a pas la preuve.
Distraction, ou prétexte pour envahir la Moldavie?
Parmi les scénarios évoqués par des observateurs, il y a la possibilité que le Kremlin reconnaisse enfin l’autonomie de la Transnistrie, comme il l’a fait pour les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk quelques jours avant d’envahir l’Ukraine.
Un tel geste donnerait à la Russie la légitimité d’y envoyer des troupes supplémentaires et de l’artillerie afin d’attaquer Odessa depuis l’ouest.
Mais comment? se demande l’analyste politique moldave Victor Ciobanu.
C’est quasi impossible, puisque Moscou aurait besoin de parachuter des milliers de soldats en Transnistrie, en traversant une partie de l’espace aérien de l’Ukraine depuis la Crimée, affirme M. Ciobanu.
Victor Ciobanu est d’autant plus convaincu que la population russophone de Transnistrie n’a aucun appétit pour s’engager dans le conflit, affirme-t-il.
« Ils ont fait la queue pour se procurer des passeports moldaves et roumains; c’est phénoménal et cela en dit long; cette population ne veut pas s’impliquer. »— Une citation de Victor Ciobanu, analyste politique
S’il existe un danger, selon lui, c’est que Vladimir Poutine se serve de la Transnistrie pour envahir la Moldavie. C’est possible, mais certainement pas imminent, dit-il.
Victor Ciobanu et plusieurs observateurs que nous avons consultés ne jugent un tel scénario plausible que si Vladimir Poutine opte pour la mobilisation générale des Russes afin d’avancer vers Odessa.
Si le dirigeant russe réussit à mobiliser de 200 000 à 500 000 soldats, on peut appréhender ce genre d’escalade et une menace sérieuse, mais pour l’instant, ce corridor terrestre ne lui est pas acquis, loin de là, affirme encore l’analyste.
Craintes onusiennes
De passage lundi à Chișinău, la capitale moldave, le secrétaire général des Nations unies n’a pas caché son inquiétude.
La Moldavie est le voisin le plus fragile de l’Ukraine et les conséquences de l’invasion russe sont trop effrayantes à envisager, a déclaré Antonio Guterres lors d’un point de presse conjoint avec la première ministre moldave.
La Moldavie n’est pas membre de l’OTANOrganisation du traité de l’Atlantique nord et, contrairement à l’Ukraine, elle n’a qu’une toute petite armée d’environ 7800 soldats pour se défendre en cas d’agression.
L’Union européenne, auprès de laquelle la Moldavie a présenté une demande d’adhésion, s’est engagée le 4 mai à lui fournir davantage de soutien militaire, dans les circonstances. Mais la présidente de la Moldavie, Maia Sandu, opte pour la prudence et a lancé un appel au calme.
Depuis qu’elle a été élue avec un programme pro-européen en décembre 2020, Mme Sandu a réussi à maintenir une certaine neutralité face à la Russie, dont la Moldavie dépend pour son approvisionnement en gaz.
La guerre en Ukraine ne cesse cependant de tester les limites de cette neutralité.
Ce que le gouvernement redoute pour le moment, c’est la montée des tensions causées par divers groupes en Transnistrie qui ont intérêt à déstabiliser le gouvernement, a déclaré la présidente Sandu.
Mais au dire de Washington, l’enjeu serait plus vaste. Nous évaluons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine au cours duquel il a toujours l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass, en évoquant son désir d’établir un pont terrestre de la Crimée à la Transnistrie, a fait savoir l’administration Biden.
Se préparer à l’exil
En sortant de la Transnistrie, côté moldave, nous parlons avec Nikolai, un homme de 18 ans.
Il est venu de Tiraspol déposer de l’argent à la banque, car il songe à partir le plus loin possible, comme l’ont fait des centaines de son âge depuis le début du printemps.
Selon Nikolai, les forces séparatistes prorusses ont déjà commencé à recruter des hommes en Transnistrie, bien que nous n’ayons pas pu confirmer le tout auprès de dirigeants du territoire séparatiste.
C’est très stressant, dit-il. Je ne veux pas me battre. Ni contre les Ukrainiens ni contre les Moldaves, avec qui il cohabite en paix depuis sa naissance.
Au garage à côté de la banque, lluri nous accoste, souriant et curieux de voir des Canadiens. La priorité, pour l’instant, c’est de continuer d’armer l’Ukraine, comme le font les Canadiens et les pays civilisés, dit-il.
Si l’armée ukrainienne résiste et gagne la guerre, les Moldaves seront protégés, c’est garanti.
Et sinon?
La femme d’Iluri, Ludmila, fond en larmes. Elle est ukrainienne et inconsolable. Elle refuse d’envisager une défaite de son pays. C’est hors de question, vous comprenez, hors de question.
Ludmila est inconsolable depuis que la guerre a éclaté dans son Ukraine natale. Photo : Radio-Canada/Tamara Alteresco
Je vis ici, mais mon cœur est là-bas, dit-elle en pointant vers l’Ukraine.
Odessa est si proche que le 24 février au matin, ils ont tous les deux entendu les premiers bombardements de l’armée russe. Et avec chaque bombe qui tombe dans le sud de l’Ukraine, la guerre se rapproche d’eux.
Ludmila sort son bandera, un instrument à cordes de l’Ukraine, et nous offre un spectacle improvisé. C’est avec la musique qu’elle se calme, ces jours-ci.
Avant que la guerre éclate, elle travaillait pour une chorale en Transnistrie, mais elle refuse d’y remettre les pieds depuis que son patron lui a dit que l’Ukraine méritait ce qui lui arrive.
Ludmila affirme que sa fille de 12 ans lui demande souvent, depuis que la guerre a commencé : Pourquoi, maman, un pays grand comme la Russie aurait besoin de l’Ukraine et de la petite Moldavie?
Les semaines passent, la guerre continue et Ludmila ne sait toujours pas quoi lui répondre.
François Blais a signé son premier roman «Iphigénie en Haute-Ville» en 2006. Photo : Soumise par L’Instant Mêmée
L’écrivain François Blais est décédé, a annoncé dimanche la maison d’édition L’instant même. Il avait 49 ans.
Né à Grand-Mère, en Mauricie, l’auteur a été remarqué dès son premier roman, Iphigénie en Haute-Ville, publié en 2006 alors qu’il habitait à Québec. Celui-ci a été finaliste pour le Prix des libraires du Québec, le Prix France-Québec et le Prix Senghor de la création littéraire.
Son roman Document 1 (2012), également finaliste aux Prix des libraires du Québec, a lui aussi marqué les esprits, cristallisant son style décapant et sa tendance à mettre en scène des personnages non conformistes.
Dans une certaine mesure, nous avons un peu l’impression d’avoir grandi avec lui, invités à partager son univers à la fois cynique et tendre, a écrit L’instant même sur Facebook, qui a publié une dizaine de livres de François Blais, dont son tout premier roman.
« Le monde des lettres québécois est plus riche, plus vibrant et plus beau parce que François a osé en ébranler quelques fondations. »— Une citation de La maison d’édition l’Instant même, sur Facebook
Le comédien Rémi-Pierre Paquin a lui aussi rendu hommage à son ami sur les réseaux sociaux.
Tu me faisais vraiment rire. Peut-être que la façon dont les fils étaient branchés dans ta tête t’amenait un peu de misère à supporter tout ça, mais ben égoïstement, ça faisait de toi un être vraiment le fun à côtoyer. Un être fascinant, brillant, lucide et crissement drôle, a-t-il écrit.
Dans les dernières années, François Blais avait développé un goût pour la littérature jeunesse. « Lac Adélard », publié en 2019, a notamment remporté un Prix des libraires du Québec dans la catégorie 12-17 ans. Photo: La Courte Échelle, Marie Blais
Inspiré par sa région natale
François Blais, qui a également jonglé avec les métiers de traducteur et de concierge, a ancré plusieurs de ses histoires dans sa Mauricie natale, où il était retourné habiter il y a quelques années.
Mentionnons son roman La classe de madame Valérie, publié en 2013, qui raconte l’histoire d’un groupe d’élèves de l’école primaire Laflèche à Grand-mère, et qui a été finaliste au Prix des libraires du Québec.
Séduit par la littérature jeunesse en 2016, le discret romancier a aussi publié quatre livres pour enfants aux éditions Les 400 coups.
Son Livre où la poule meurt à la fin (2017), dont Valérie Boivin signe les illustrations, a d’ailleurs remporté un Prix des libraires du Québec dans la catégorie 6-11 ans. Lac Adélard (2019), illustré par Iris, a gagné le même prix, catégorie 12-17 ans, en 2021.
Au cours de sa carrière, François Blais a publié une quinzaine de livres