Archive for the ‘Société’ Category

Canada: Quand le cannabis mène aux urgences

Mai 17, 2024

La puissance croissante en THC des produits du cannabis se traduit par une hausse des hospitalisations au Canada depuis quelques années chez les moins de 25 ans. Des médecins québécois tirent la sonnette d’alarme.

Un jeune avec une vapoteuse à cannabis aux lèvres.

Les vapoteuses à cannabis sont de plus en plus populaires chez les jeunes. Photo: Radio-Canada/André Vuillem

Comme à chaque garde ou presque, l’urgentologue-pédiatre Dominic Chalut examine un adolescent qui a consommé du cannabis.

Le patient en question s’est présenté aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants à cause de troubles d’anxiété et de démotivation scolaire. Des affections qui ne sont pas seulement associées au pot, sauf que, dans bien des cas, l’usage de cette drogue est mentionné par les jeunes.

Le docteur Chalut observe une multiplication des consultations après absorption de marijuana. C’était une fois aux trois ou quatre mois, au début de sa carrière, dans les années 1990. Aujourd’hui, j’en vois chaque jour et parfois plusieurs, précise-t-il. L’incidence est à la hausse de façon significative.

Les plus récentes données de la Direction de la santé publique du Québec montrent que le nombre d’hospitalisations des moins de 25 ans, liées au cannabis, a progressivement augmenté dans la dernière décennie, avec un pic au cœur de la pandémie. En 2012, il y a eu 1700 cas. En 2022, c’était près de 2600.

Anxiété, psychoses et vomissements

Certains patients sont dans un état comateux, avec de la difficulté à se tenir debout, affirme le docteur Chalut. D’autres, au contraire, sont dans un état d’anxiété et d’agitation assez avancé, on doit leur donner des sédatifs pour les calmer parce qu’ils peuvent être dangereux pour eux-mêmes et pour autrui.

Lors de notre passage, l’adolescent examiné par le docteur Dominic Chalut est également victime de vomissements à répétition.

De l’hyperémèse cannabinoïde, explique le pédiatre. L’utilisation du cannabis peut amener les jeunes à des vomissements très sévères et persistants, difficiles à contrôler et qui les empêchent de fonctionner. Une affection qui, selon lui, était peu commune il y a encore quelques années.

Cet état peut durer 24 à 48 heures et c’est souvent rattaché aux wax pens, renchérit la docteure Marie-Ève Morin, qui met en garde contre les risques de déshydratation.Le pédiatre Dominic Chalut prend la pose dans les locaux de l'Hôpital de Montréal pour enfants

Le pédiatre Dominic Chalut travaille aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants Photo: Radio-Canada/Vincent Rességuier

Les wax pens en cause

Médecin à la clinique La Licorne, à Montréal, la Dre Morin œuvre en dépendance depuis deux décennies. Elle remarque aussi une hausse des troubles liés au cannabis chez les adolescents. Pour elle, c’est en bonne partie à cause des vapoteuses qui contiennent de l’huile de cannabis (wax pens). Des produits interdits mais qui se trouvent facilement dans les réserves autochtones ou sur Internet.

Joignant le geste à la parole, après quelques clics sur un moteur de recherche, elle nous montre quatre sites canadiens qui vendent ces produits de plus en plus populaires chez les jeunes.

Les vapoteuses au cannabis, étant disponibles seulement sur des marchés parallèles, ne subissent aucune évaluation scientifique, ce qui amplifie les doutes sur leur dangerosité et donc sur les risques toxicologiques.

Les wax pens n’émettent pas de fumée ni d’odeur persistante. Ils ont des saveurs de fruits et des emballages séduisants. Des caractéristiques qui les rendent populaires auprès des jeunes, remarque-t-elle, sauf que l’huile peut contenir jusqu’à 90 % de THC, le principal composé psychoactif du cannabis.

Pas besoin de rouler, c’est la facilité, mais c’est tellement plus puissant. Une citation de Dr Marie-Ève Morin

Selon elle, la légalisation, en 2018, a entraîné une certaine banalisation du cannabis, mais l’augmentation des problèmes de santé est plutôt due à l’apparition de produits toujours plus forts.

Pas seulement les vapoteuses, mais aussi les articles vendus légalement à la SQDC qui affichent également de fortes concentrations en THC.

Certaines substances contiennent jusqu’à 30 % de THC. Avec deux bouffées la personne est intoxiquée, soutient-elle. Quand les gens disent que c’est une drogue douce, je pense qu’ils sont dans le passé.Une vapoteuse dans la main d'un adolescent.

La « wax » peut être consommée sous différentes formes. Certains utilisent des vapoteuses qui ressemblent à des crayons. Photo : Radio-Canada

La science en retard

Les taux de THC avaient déjà commencé à augmenter avant la légalisation, poursuit le docteur Morin. Je vois vraiment un lien entre l’augmentation des taux de THC et celle des hospitalisations en psychose chez les adolescents, par exemple.

Même constat pour le pédiatre Richard Bélanger qui est médecin de l’adolescence au Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier universitaire de Québec.

Dans une étude publiée l’an dernier, il a démontré que la pratique du vapotage a triplé chez les jeunes de l’Est-du-Québec entre 2019 et 2023. La montée du vapotage en général est un enjeu, argue-t-il, tout en notant que les adeptes de la vapoteuse régulière peuvent être facilement tentés d’expérimenter les wax pens.

Lui aussi a examiné davantage de patients qui ont consommé du cannabis. Et, comme plusieurs de ses collègues, il suspecte que la hausse de la concentration de THC accentue les conséquences sur la santé.

Il n’y a aucune certitude pour le moment, nuance-t-il, parce que la science a tendance à être en retard sur les pratiques.

Il pense que la recherche sur les effets du vapotage devrait devenir une priorité pour les autorités de santé publique.

La situation est identique en Abitibi-Témiscamingue, assure la docteure Louise Perreault, pédiatre au Centre Hospitalier de Rouyn-Noranda. Elle observe que, depuis la pandémie, de nombreux jeunes ont des problèmes liés à la consommation de cannabis.La médecin Marie-Ève Morin prend la pause dans son cabinet médical.

La docteure Marie-Ève Morin dans son « lounge médical », à la clinique La Licorne de Montréal Photo : Radio-Canada/Vincent Rességuier

Le syndrome bof, c’est pas grave

Au-delà de l’aspect purement médical, les médecins consultés pour cet article constatent des répercussions sur les aptitudes sociales des adolescents, dans un contexte où leur santé mentale semble globalement fragile.

L’urgentologue Dominic Chalut estime que le volet psychosocial s’avère tout aussi important parce qu’il voit défiler des cas de troubles scolaires, décrochage scolaire, absentéisme scolaire et troubles familiaux, tous plus ou moins en relation avec l’usage de la marijuana.

La pédiatre Louise Perreault observe une épidémie de ce qu’elle appelle avec une pointe d’ironie le syndrome bof, c’est pas grave. Des jeunes consommateurs de cannabis qui ont tendance à être désinvoltes face à leurs responsabilités. Le syndrome amotivationnel, je le vois beaucoup, note également la docteure Morin.

La consommation régulière de cannabis, pas nécessairement en grande quantité, peut mener à une perte de motivation généralisée pour l’école, pour l’hygiène, pour les finances ou pour les amis, explique-t-elle. Elle soupçonne même un lien direct entre le syndrome amotivationnel et le décrochage scolaire.Un homme regarde la caméra. Il est assis dans une salle de consultation dans un hôpital.

Le Dr Richard Bélanger, chercheur-clinicien et professeur adjoint à l’Université Laval au Département de pédiatrie, s’intéresse à l’usage de substances psychoactives chez les jeunes, particulièrement le cannabis. Photo : Radio-Canada

Des pistes de solutions

Il faut diffuser un message de prévention et de précaution, il faut avoir en tête la santé des jeunes, affirme le pédiatre Richard Bélanger, qui confie ne jamais rater une occasion d’aborder la question avec ses jeunes patients, même si le cannabis ne fait pas (encore) partie du décor.

Il rappelle que la Loi sur le cannabis (Nouvelle fenêtre) contient des engagements afin de protéger les jeunes. En effet, le texte mentionne que la loi a pour objet de protéger la santé des jeunes en restreignant leur accès au cannabis et de préserver les jeunes et toute autre personne des incitations à l’usage du cannabis.

Et les autorités publiques devraient d’ailleurs poursuivre leurs efforts, a conclu un comité d’experts chargé de faire un suivi sur la loi. Dans un rapport (Nouvelle fenêtre) publié au mois de mars dernier, ils notent, entre autres, que Santé Canada devrait établir et surveiller des cibles pour réduire la consommation de cannabis et les méfaits liés au cannabis chez les jeunes et les jeunes adultes.

L’argumentation s’appuie, entre autres, sur des études démontrant que le nombre d’hospitalisations associées au cannabis est en hausse au pays. L’une d’elles, menée en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec (Nouvelle fenêtre), montre que le taux standardisé des hospitalisations est passé de 3,99 pour 100 000 individus en janvier 2015 à 6,46 pour 100 000 individus en mars 2021.

Selon le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu, une autre piste de solution pourrait être d’abaisser l’âge légal pour acheter du cannabis. Au Québec, il était à l’origine à 18 ans, avant que le gouvernement Legault le fixe à 21 ans, en 2020.

Le problème, soutient M. Fallu, c’est que les plus jeunes doivent désormais se tourner vers le marché illégal, où les produits sont en général moins fiables et plus puissants.

Louise Perreault constate qu’une partie importante de ses patients se tournent effectivement vers le marché noir. Surtout les consommateurs réguliers, dit-elle, parce qu’ils trouvent des prix plus abordables. Un argument qui séduit en général les plus jeunes.

Le pédiatre Richard Bélanger a un point de vue mitigé sur cette question. Selon lui, 18 ans ou 21 ans, les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients. La première, parce qu’elle ouvrirait le marché légal à des produits censés être plus sécuritaires. La deuxième a aussi sa logique, soutient-il, parce qu’elle va dans le sens d’une limitation de l’accès au cannabis pour les plus jeunes.

Avec Radio-Canada par Vincent Rességuier

Le saviez-vous ? : Le surnom « Kin Malebo » aurait un lien avec un arbre

Mai 17, 2024

La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, porte plusieurs surnoms que nous entendons depuis notre tendre enfance, parmi lesquels « Kin Malebo ». Ce surnom dérive de lilebo (pluriel malebo), une sorte de palmier dont le nom scientifique est borassus flabellifer. 

Un palmier rônier/DR

L’arbre a plusieurs synonymes : palmier rônier, palmier à sucre, borasse, palmyra, palmier de Palmyre, palmier borassus. Il pousse aux abords des cours d’eaux, rivières et fleuves. 

Le lilebo a un tronc élancé portant de larges palmes en forme d’éventail portées par de longs pétioles. Ce palmier déploie entre la base de ses rameaux et le sommet du tronc des grappes de gros fruits ronds de la taille d’une noix de coco dont le jus de couleur jaune est sucré. Les autochtones consommaient la pulpe et fabriquaient avec le jus un parfum odorant pour parfumer l’intérieur de leurs maisons. 

Le nom de cet arbre était proposé à la ville de Kinshasa à cause de nombreux palmiers borassus qui la peuplaient. Les Kinois lui avaient collé ce nom parce que les malebo symbolisaient mieux la capitale par leur présence envahissante. On y trouvait  des forêts entières des malebo qui couvraient des hectares de terrains aux alentours de la capitale. Les géants palmiers rôniers écrasaient par leur nombre d’autres arbres concurrents comme les baobabs. Aujourd’hui, le palmier à sucre est en voie de disparition, victime collatérale de l’urbanisation et de la dépréciation de sa valeur commerciale. Il a peu à peu été remplacé par le palmier élaïes ou palmier à huile dont les fruits (noix de palme) sont précieux pour la fabrication de plusieurs produits industriels.

On trouvait aussi des malebo dans la grande île Mbamou qui domine le Pool. Pour certains, elle devrait en réalité s’appeler Île aux borasses. S’étendant sur plus de 35 km, Stanley Pool n’a pas survécu à la vague de débaptisation qui a suivi la politique de recours à l’authenticité. Les autorités politiques finirent par l’appeler Pool Malebo,  du nom de l’arbre-symbole de Kinshasa qui autrefois arborait abondamment les rives et les îlots du pool. De Kin Malébo est né le  Pool Malebo et le  lipopo –Kin Malebo

Cependant, Kinshasa ne serait  pas la seule ville au monde à glorifier cette plante à plusieurs vertus de la famille de palmiers. Il y a aussi la Guinée équatoriale avec sa capitale Malabo qui n’est autre que le Malebo kinois vu d’ailleurs, mais aussi Malibu en Californie, aux États-Unis d’Amérique.    

Avec Adiac-Congo par Jade Ida Kabat 

Est de la RDC : obsèques officielles des victimes du bombardement d’un camp de déplacés

Mai 16, 2024

Des funérailles officielles ont été organisées à Goma pour les 35 victimes du bombardement, survenu le 3 mai, d’un camp de déplacés. Kinshasa, qui accuse le M23 d’en être à l’origine, réclame des sanctions contre le Rwanda.

Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP
Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP

Des obsèques officielles ont été organisées le 15 mai à Goma, dans l’est de la RDC, pour les victimes du bombardement d’un camp de déplacés, un « crime de guerre » selon Kinshasa qui réclame des sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23.

Trente-cinq cercueils étaient alignés dans le plus grand stade de la capitale provinciale du Nord-Kivu, pour une cérémonie à laquelle ont participé autorités et proches de victimes. L’inhumation a eu lieu ensuite à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville, dans un cimetière spécialement aménagé pour recevoir les victimes de conflits.

Le 3 mai, des bombes étaient tombées sur des huttes de déplacés, qui sont plusieurs centaines de milliers agglutinés à la périphérie de Goma, chassés de leurs villages par l’offensive menée depuis fin 2021 par la rébellion du M23. Comme le gouvernement congolais, les États-Unis notamment ont accusé le M23 d’être à l’origine de ce bombardement sur le camp de Mugunga. Washington a même mis directement en cause « les forces armées du Rwanda », une accusation qualifiée de « ridicule » par Kigali.

Des sources concordantes faisaient alors état d’au moins 9 morts, dont plusieurs enfants. Quelques jours après, des sources humanitaires et un responsable du camp portaient le bilan à 15 morts, tandis qu’un ministre évoquait 35 morts et 37 blessés.

« Vingt-deux d’entre eux étaient des enfants […] Ils ont été tous tués, victimes de la barbarie du Rwanda », a condamné sur le réseau social X le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, présent le 15 mai à Goma avec deux autres ministres du gouvernement central.

« Un crime de guerre »

« J’ai perdu mon frère David dans le bombardement », déclare Espoir Bwesha, 23 ans, déplacé venu de Saké, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma. David avait 19 ans. « Il se reposait dans sa hutte quand une bombe lui est tombée dessus », raconte Espoir, venu au stade pour la cérémonie. « Je veux que l’ennemi soit chassé et que la paix revienne », insiste le jeune homme, en demandant que plus aucune « arme lourde » ne soit positionnée dans ou à proximité immédiate des camps de déplacés.

« Le 3 mai, deux enfants de ma petite sœur ont été tués », se lamente Denise Baleye, 39 ans, une autre déplacée. Ils avaient 4 ans et 21 ans. « Que le gouvernement nous aide à regagner nos villages ! »

Dans un communiqué, le gouvernement de la RDC a condamné le 6 mai cet « acte terroriste » et appelé à « des sanctions politiques et économiques conséquentes » contre le Rwanda. « C’est un crime de guerre », a appuyé Patrick Muyaya.

En deux ans, le M23 s’est emparé de larges pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à encercler presque entièrement Goma. Le conflit a commencé à déborder vers la province voisine du Sud-Kivu, où un bombardement attribué au M23 a fait sept morts le 7 mai.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Congo-Diaspora: Hommage à Jean Martial Michel Kongo

Mai 15, 2024

Terre des Légendes et des Lumières

Adieu M. le Ministre Jean Martial Michel Kongo,

Adieu rayon des lumières géographiques

Adieu Michel

Le ministre Jean Martial Michel Kongo s’est éteint, le lundi 1er Avril 2024, à Maizière-Lès -Metz, commune française du Département de la Moselle. Il était souffrant. De la génération initiale des géographes congolais, formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, M. Jean Martial Michel Kongo était le second docteur en géographie du Congo Brazzaville. Second après Mme Hélène Bouboutou, une grande dame, brillante intellectuelle au haut potentiel, qui nous a également quittés, il y a de cela plusieurs années.
M. Jean Martial Michel Kongo était un homme complet. Il passe une belle et heureuse enfance, dans la rue Mère Marie à Bacongo, quartier mythique de Brazzaville où il cultive, très tôt, l’élégance, la beauté et l’ordre, dans son style de vie. Ici, sous la stricte surveillance de ses parents, il parallélise la fréquentation scolaire et la pratique du petit football qui fera de lui, plus tard, un vrai sportif. Au fil des années, M. Jean Martial Michel Kongo deviendra un athlète confirmé, spécialiste du 4×100 mètres, handballeur, pongiste amateur, vice président de la fédération congolaise d’athlétisme, puis président de la même fédération. Mettant à profit son éloquence et son riche vocabulaire qui lui permet de transmettre du mieux possible ses idées et ses messages, il s’associe au journaliste Guy Noel Sam Pankima Ovey, comme pigiste à Radio Congo, pour coanimer une émission culturelle, à forte audience par sa capacité à apporter de l’excitation et de l’inspiration.
Accueilli au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, au terme de son cycle secondaire au lycée Savorgnan De Brazza, M. Jean Martial Michel Kongo suit, avec ardeur, des études de géographie. Une matière qui le passionnait, s’y appliquant à fond et s’initiant avec aisance à la démarche scientifique. Chaque nouveau pas dans la connaissance géographique le faisait réagir. Une attitude qui procédait d’un plaisir continu, d’autant qu’il s’agissait moins pour lui d’accumuler des savoirs que de faire évoluer les rouages de son raisonnement.
Dans les salles de cours, des bâtiments de Bayardelle, à l’époque, bien entretenues, les murs propres, les tables et les chaises confortables, M. Jean Martial Michel Kongo aimait se placer au premier rang, près des professeurs. Mmes Villien et Nirva Lopes, MM. Jacques Sénéchal et Sirven étaient de ceux là. Sur les colonnes des salles, de la première année à la licence, M. Jean Martial Michel Kongo était le confrère des étudiants Julien Félix Mabiala, Maurice Bonaventure Mengho, Jean Nkounkou et moi. Tous les cinq, nous constituons la première vague des géographes formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville. Nos chemins vont diverger, arrivés, en année de maîtrise, chacun d’entre nous devant, de son coté, préparer un mémoire de géographie. A la surprise générale, M. Jean Martial Michel Kongo invente, de toute pièce, pour son thème de maîtrise, le concept original de Petits Métiers, en lieu et place du secteur informel, alors que les quatre autres en étaient encore à des idées classiques. MM. Maurice Bonaventure Mengho étudie le Port de Brazzaville, Julien Félix Mabiala travaille à une problématique de la géomorphologie et de la climatologie, en territoire congolais, Jean Nkounkou examine les critères de rapprochement de la géographie et de la démographie. Quant à moi, l’approvisionnement vivrier de Brazzaville par le Port fluvial de Yoro à Mpila, sera mon sujet.
L’originalité de M. Jean Martial Michel Kongo s’est par ailleurs caractérisée par le perfectionnement de son élégance acquise dès le jeune âge. Il faisait montre d’aisance et de la grâce dans ses manières. Très courtois, il saluait avec respect. étudiant, que de temps passait M. Jean Martial Michel Kongo à nettoyer son vélomoteur Peugeot BB, muni d’une brosse, d’un chiffon et d’un morceau de savon de Marseille pour insister sur les endroits aux tâches tenaces. Rinçant le tout à l’eau claire. Même modèle de maintenance de sa voiture au top, à ses débuts d’enseignant à l’université, pour la décrasser, avant de se retourner pour des raisons pratiques, vers les stations de lavage de la ville. C’était l’ère où l’eau coulait à flot des bornes fontaines.
Maître assistant d’université à Brazzaville, de retour de l’Université de Bordeaux III, avec son Doctorat 3ème cycle, M. Jean Martial Michel Kongo a exercé avec sérieux, méthode et habileté. Il savait capter l’attention des étudiants., en suscitant l’intérêt. En lui, existait une manie permettant de ne pas lasser les apprenants. Le groupement d’enseignants chercheurs en géographie finira par élire M. Jean Martial Michel chef de département. Charge qu’il portera jusqu’à son remplacement par un autre collègue à une date légale échue. Il aura, à son actif, en sa double qualité de Chef de département de géographie, et de Président de l’Association des Géographes du Congo (AGECO), organisé les Premières Journées Géographiques, au début des années 80, avec le concours de l’ORSTOM et de la Mission française de coopération et d’action culturelle. Des journées qui ont connu un franc succès, tant par l’intérêt des thèmes abordés que par la qualité des exposants. Cette expérience, si fructueuse, est restée unique jusqu’à ce jour en milieu géographique congolais. Elle a, par contre, été à son actif puisqu’il prêtera ses services à l’Institut Géographique National. Parti de Bordeaux III, M. Jean Martial Michel Kongo avait le cœur, les yeux et les pensées, toujours tournés vers cet établissement. Le contact avec le Professeur Guy Lasserre et d’autres éminentes figures de l’Institut de Géographie Tropicale maintenu. Ce qui permettra à M. Jean Martial Michel Kongo de contribuer à des publications scientifiques, dans les Cahiers d’Outre-Mer, sans compter les siennes propres, fruit de sa recherche personnelle sur des faits de géographie humaine et urbaine congolaise.
M. Jean Martial Michel Kongo a également occupé plusieurs postes dans les rouages de l’État congolais. Par son recrutement comme professeur certifié de collège et de lycée, il commence sa carrière en septembre 1973. Puis, devient directeur de la coopération universitaire où il a noué un partenariat avec l’Université de Pennsylvanie et y a enseigné. Conseiller aux frontières des Ministres congolais de l’Intérieur MM. François Xavier Katali et Raymond Damase Ngolo, il sera. Sous la transition, au lendemain de la Conférence Nationale de 1991, à laquelle il prend part au nom de l’Association des Géographes du Congo, M. Jean Martial Michel Kongo siège au Gouvernement, comme Secrétaire d’État à la Décentralisation près le Ministre de l’Intérieur M. Alexis Gabou. Le mandat du Président Pascal Lissouba, entre août 1992 et octobre 1997, fait du Ministre Jean Martial Michel Kongo Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en RCA et au Tchad, avec résidence à Bangui.
Admis à la retraite, M. Jean Martial Michel Kongo participe activement, en 2007-2008, à la fondation de l’Association des Anciens Ministres de la République du Congo. Une association de solidarité devant par ailleurs apporter des réponses à des besoins collectifs et cultiver le lien social entre les membres.
Tout ceci dit, il en découle que le Ministre Jean Martial Michel Kongo était un esprit supérieur. Un Monsieur très relationnel, perfectionniste et très rigoureux. Son aptitude à l’intelligence était prononcée. Auprès de ses vieux amis en vie, de l’école primaire, du collège, du lycée, des communautés universitaires du Congo et de Bordeaux III, lesquels sont restés en contact avec lui, jusqu’à la fin de ses jours, le Ministre Jean Martial Kongo est connu pour son inoxydable sens de la fraternité, sa générosité, son altruisme, son dévouement et son ouverture d’esprit. N’empêche que le Ministre avait, à certaines occasions, des accès de colère quand il se sentait incompris ou lorsqu’une consigne était mal exécutée.
En ces moments d’intense douleur pour la famille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, que son épouse, Mme Odette Kongo et les Enfants Kongo trouvent ici l’expression de mes condoléances les plus attristées. Des condoléances que j’étends à M. Raoul Martial Babela Kongo, la Sœur Angèle Marie Kongo Nzoumba, l’Abbé Germain Martial Emery, le Père Boueillad Boua Kongo, les Petits fils et arrières petits Kongo. Aux amis, connaissances et autres proches du Ministre Jean Martial Michel Kongo j’exprime la même compassion. Que la force et la vigueur soient en eux tous pour affronter cette épreuve.
A la communauté universitaire et aux géographes congolais, toutes générations d’étudiants et d’enseignants confondus, je traduis ma solidarité.
Que mon ami et collègue géographe Michel repose en paix. Tout passe, tout s’efface, sauf les souvenirs. Souvenirs de nos années d’étudiants, à Bayardelle. Souvenirs de nos promenades en motocyclette, dans les quartiers nord de Brazzaville pour chercher la kola, ce petit fruit aux vertus fortifiantes et excitantes, écoulé sur les étals des rues. Souvenirs de nos rencontres, dans mon studio à Ouenzé, rue Dongou, aux environs du marché, et chez lui, à Bacongo, derrière le lycée Savorgnan De Brazza. Maîtres assistants d’université, tous les deux, souvenirs de nos échanges sur l’avancée de la géographie, la marche du monde, les rapports étudiants-professeurs et sur la politique congolaise à propos de laquelle, l’un et l’autre, nous étions très critiques. Lorsque je suis détenu à la Sécurité d’État pour une affaire de tract, en novembre 1986, il viendra me traduire sa solidarité. Je n’ai pas oublié. En mission officielle à Bangui, comme Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le souvenir de l’entretien avec l’Ambassadeur du Congo en RCA et au Tchad, qu’était Michel est encore frais en moi. Enfin, quelque temps avant le décès de Michel dans sa ville de résidence, les mots de réconfort que je lui ai adressés au téléphone, lorsqu’il revenait d’une séance de marche en compagnie de son fils Fabrice Kongo, resonnent encore dans mes oreilles.
À l’État congolais, la dépouille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, une fois rapatriée, de rendre à l’illustre disparu l’hommage qu’il mérite. Au nom de la Patrie reconnaissante pour dignes et loyaux services rendus à la Nation par Michel.
Ainsi va la vie. Et nul n’est à l’abri.

Avec La Semaine africaine par Ouabari Mariotti

Gabon : Ali Bongo entame une grève de la faim

Mai 15, 2024

L’ancien président gabonais, Ali Bongo, et ses deux plus jeunes fils ont entamé une grève de la faim pour protester contre la « séquestration » et les « actes de torture » dont plusieurs membres de leur famille seraient victimes.

L’annonce a été faite le 14 mai par les avocats de la famille Bongo, qui ont indiqué également qu’une plainte a été déposée devant le Tribunal judiciaire de Paris.

Soutenu par ses deux autres fils Jalil et Bilal Bongo, eux aussi en résidence surveillée, Ali Bongo proteste contre les actes barbares dont seraient victimes sa femme Sylvia, son fils et proche conseiller Nouredinne.

Selon les avocats de la famille Bongo, Nouredinne a été soumis à des sévices inhumains, allant des coups de fouet à des tortures à l’électricité avec un taser, en passant par des étranglements et des coups avec des objets contondants tels qu’un marteau et un pied de biche. Sylvia aurait, elle, fait l’objet de coups et d’étranglements.

Une plainte a été déposée à Paris, pour obtenir la désignation d’un juge d’instruction chargé d’enquêter sur ces allégations. Une première plainte simple déposée par Sylvia Bongo en septembre dernier avait déjà été classée sans suite.

Ali Bongo Ondimba a perdu le pouvoir suite à un coup d’État mené par le général Brice Oligui Nguema, en août 2023.

Avec Adiac-Congo par Yvette Reine Nzaba

En Algérie, les Canadairs russes se font toujours attendre

Mai 15, 2024

Après plusieurs étés marqués par des incendies meurtriers, Alger avait pris ses précautions en commandant des bombardiers d’eau à la Russie. Mais cette commande n’a toujours pas été honorée, et les autorités ont dû trouver d’autres solutions à l’approche de la saison chaude.

L’Algérie avait commandé durant l’été 2021 quatre modèles Beriev Be-200 du constructeur russe Aircraft Company, mais un seul est arrivé en Algérie. © DR
L’Algérie avait commandé durant l’été 2021 quatre modèles Beriev Be-200 du constructeur russe Aircraft Company, mais un seul est arrivé en Algérie. © DR

Après plusieurs étés consécutifs marqués par des incendies de forêt, aux conséquences souvent meurtrières, l’Algérie pense être parée pour 2024, grâce à l’acquisition par le transporteur aérien Tassili Airlines de cinq avions chiliens contre les feux de forêt déjà réceptionnés. Un sixième le sera avant la fin de l’année.

Il s’agit d’appareils dotés de réserve d’eau limitée à 3 000 litres, loin des capacités des quatre modèles Beriev Be-200 du constructeur russe Aircraft Company dont la commande avait été annoncée officiellement durant l’été 2021 et qui devaient atterrir sur le sol algérien au mois de décembre 2022, mais dont trois n’ont toujours pas été livrés.

Le quatrième, qui se trouve actuellement à l’aéroport militaire de Boufarik, à 35 km d’Alger, a pu être réceptionné grâce à une médiation. « Nous avons pu acquérir le moteur fabriqué en Ukraine et le transférer en Russie pour le montage », avait précisé le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales en mai 2023, confirmant que la guerre en Ukraine était à l’origine de la livraison retardée.

Face à cet imprévu, le président Abdelmadjid Tebboune avait décidé, lors du Conseil des ministres du 30 avril 2023, de recourir en urgence à des contrats de location pour ne pas rééditer le raté tragique de l’été 2021, quand le pays s’est retrouvé démuni face aux incendies ravageurs qui ont détruit des milliers d’hectares de forêts dans 26 wilayas, entraînant la mort d’au moins 90 personnes, dont 33 militaires. Là encore, Alger s’est d’abord tourné vers les Russes : un Beriev BE-200 a atterri le 15 juin 2023 à Alger et devait rester dans le pays pour une période de trois mois. L’Algérie a aussi loué à une société européenne six autres avions de types Thrust Aircraft.

Tout ce matériel mobilisé n’a pas suffi, néanmoins, à éviter la catastrophe. Durant l’été 2023, l’Algérie a enregistré 140 départs de feu sur son territoire, faisant 37 morts et 325 blessés. Les plus violents ont touché le Nord-Est, notamment une grande partie de la Kabylie. À cause des vents forts, les feux ont entraîné l’évacuation de 1 500 personnes et brûlé des hectares de forêts et de culture.

L’été s’annonce très chaud et risqué

Quand la commande de nouveaux Canadairs avait été lancée en 2021, les autorités avaient expliqué que le choix porté sur le modèle russe était motivé par la capacité de ces appareils de contenir jusqu’à 12 000 litres et d’être alimentés à l’eau de mer. Ils offrent aussi l’avantage d’être versatiles : en plus de la lutte contre les incendies, ils peuvent effectuer des patrouilles maritimes et être utilisés pour le fret. Les autorités algériennes cherchaient aussi des bombardiers d’eau adaptés à la topographie du pays, caractérisée par des zones d’accès difficiles pour les avions ordinaires.

Faute de livraison dans les délais de ces avions russes – un retard dont la cause n’avait à l’époque pas été expliquée – , Alger a sonné la mobilisation générale dès janvier 2024. C’est alors que la compagnie Tassili Airlines, filiale du groupe pétrolier Sonatrach, a été chargée de l’achat de six Canadairs. Mais elle n’a pu acquérir que des appareils de petite capacité. Ce qui a contraint les autorités algériennes à procéder à la location de sept autres avions pour renforcer le dispositif de lutte contre les feux de forêt l’été prochain.

En appoint des moyens de la protection civile et la gendarmerie nationale, le ministère de l’Intérieur a, de son côté, établi une feuille de route qui comprend l’aménagement de bassins d’eau et de pistes d’atterrissage et de décollage pour les hélicoptères d’extinction des feux, ainsi que des mesures préventives conformes aux normes internationales. Ces dernières visent à améliorer l’intervention préliminaire et à sensibiliser la population, précise-t-on. Cette année encore, l’été s’annonce très chaud, d’où le risque croissant d’assister à l’embrasement de zones entières, si les moyens mobilisés ne s’avèrent pas suffisants.

Avec jeune Afrique

Congo-Kintélé : Le colonel Oyoki de la DGSP retrouvé mort dans un hôtel juste après avoir joui sur sa Mbappé

Mai 14, 2024

Le bounga bounga qui s’est installé dans la meute militaro-politique du Congo vient de faire son énième victime en la personne d’un officier supérieur des forces armées congolaises. « Il est mort au combat comme Papa Wemba » chuchotent les songueurs qui auraient bien aimé que ce combat soit celui de la défense de la patrie. Grand amoureux des mineures qu’il gâtait avec des cadeaux, le colonel Luc Oyoki est décédé sur l’une d’elles suite d’un AVC juste après fini de jouir. «  Au moins il est mort dans le goût ».

C’est dans une auberge discrète située à Kintélé au nord de Brazzaville que le corps sans vie du colonel Luc Oyoki a été retrouvé par la réceptionniste après l’alerte de la mineure de 17 ans qui l’accompagnait.

Quelques heures plus tôt, le couple avait pris leur quartier dans une chambre climatisée avec grand écran plasma, frigo et une vue splendide sur le paysage de Kintélé. A en croire le témoignage de la mineure, son Suggar Dady Luc Oyoki était un habitué des aphrodisiaques et aurait mis 45 minutes sur elle avant de jouir.

Dans son goût, le colonel Luc Oyoki aurait lancé des cris de victoire en langue Mbochis avant de se plaindre du cœur : « Ah ngai motema moto ! » répétait-il avant de s’écrouler. Apeurée par cette triste expérience, la mineure a alerté la réceptionniste qui s’est rendu immédiatement dans la chambre accompagnée d’un agent de sécurité.

Ignorant les premières mesures de secours face à une telle situation, les deux employés de cette auberge n’ont fait que constater le décès du colonel et ont couvert son corps d’un drap avant d’alerter la police.

Selon cette mineure qui vit encore chez ses parents à Nkombo, elle était depuis trois mois juste en relation avec le colonel. C’est un petit à confiance de l’officier qui les aurait mis en contact. Face au reproche de sortir avec un vieux, elle a rappelé que c’était non seulement un bon payeur, mais aussi une bonne machine au lit.

Le colonel Luc Oyoki laisse une veuve et cinq enfants dont une fille de 17 ans aussi. Il était détaché à la sécurité présidentielle et âgé de 49 ans. Que Dieu veille sur l’âme de vaillant « dobeur » mort au champ de bataille.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

En Indonésie, le bilan des inondations s’alourdit à 41 morts et 17 disparus

Mai 13, 2024

Des maisons situées près d'une rivière sont endommagées.

Des maisons sont endommagées après des inondations soudaines et des coulées de lave froide provenant d’un volcan à Tanah Datar, le 12 mai 2024. Photo: AFP/Rezan Soleh

Le bilan des inondations et des coulées de lave froide sur l’île de Sumatra, dans l’ouest de l’Indonésie, s’est alourdi à 41 morts et 17 disparus, a annoncé lundi à l’AFP un responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes.

Dans la nuit de dimanche à lundi, nous avons enregistré 37 victimes mortes… Mais depuis ce matin [lundi], le chiffre a encore augmenté, atteignant 41 morts, a déclaré Ilham Wahab, responsable de l’agence de gestion des catastrophes de Sumatra Ouest. Il a ajouté que les sauveteurs étaient à la recherche de 17 personnes toujours portées disparues.

Des pluies diluviennes se sont abattues pendant plusieurs heures samedi vers 22 h 30 (heure locale) dans les districts d’Agam et de Tanah Datar, dans l’ouest de l’île. Cela a provoqué des crues subites et des coulées de lave froide provenant du mont Marapi, un volcan.Des bâtiments endommagés par une crue soudaine.

Cette photo prise par un drone montre des bâtiments endommagés par une crue soudaine à Tanah Datar, le 12 mai 2024. Photo : AP/Sutan Malik Kayo

Trois personnes sont portées disparues dans le district d’Agam et 14 dans celui de Tanah Datar, les deux zones les plus touchées par les inondations et qui abritent des centaines de milliers de personnes, a indiqué M. Ilham.

Il n’a pas pu confirmer le nombre de personnes évacuées, car les autorités ont encouragé les gens à évacuer vers les lieux de résidence de leurs proches, qui sont plus sûrs.

La lave froide est un magma formé par les diverses matières qui composent les parois d’un volcan : cendres, sable et roches. Sous l’effet de la pluie, celles-ci peuvent se mélanger et couler le long du cratère.

Les routes des districts ont été transformées en rivières boueuses pendant que les précipitations ont envahi les maisons et emporté les véhicules dans une rivière voisine.

L’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) avait indiqué dimanche que 84 habitations, 16 ponts et 2 mosquées avaient été endommagés à Tanah Datar, ainsi que 20 hectares de rizières.

L’Indonésie est sujette aux glissements de terrain et aux inondations pendant la saison des pluies.

En 2022, environ 24 000 personnes avaient été évacuées et deux enfants avaient été tués dans des inondations sur l’île de Sumatra, les défenseurs de l’environnement accusant la déforestation engendrée par l’exploitation forestière d’avoir aggravé la catastrophe.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

Les aurores boréales ont transformé les cieux canadiens en toiles célestes

Mai 11, 2024

Des gens devant leur voiture en train de regarder les aurores boréales.

Les aurores boréales telles que vues à Surrey, en Colombie-Britannique. Photo: Radio-Canada/Ben Nelms/CBC

Des aurores boréales ont illuminé le ciel d’un bout à l’autre du pays vendredi soir en raison d’une tempête solaire d’une rare intensité.

L’orage géomagnétique était tel que des aurores boréales ont pu être perçues dans certaines régions du pays qui normalement n’en reçoivent jamais, par exemple dans le sud la Colombie-Britannique, des Prairies et des Maritimes.

Des cieux magnifiques ont été photographiés dans les régions du Saguenayde l’Estrie et en Mauricie au Québec, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick, entre autres.Les aurores boréales dans le ciel au-dessus d'un parc.

Les aurores boréales ont illuminé le ciel du parc provincial E.C. Manning en Colombie-Britannique. Photo: Getty Images/Andrew Chin

En Ontario, par exemple, des aurores boréales ont pu notamment être observées près de London, dans le sud de la province.Les aurores boréales vus d'une route près de London en Ontario.

Les aurores polaires vues d’une route près de London en Ontario. Photo: AFP/Geoff Robins

Le phénomène pourrait d’ailleurs se poursuivre dans la nuit de samedi à dimanche.Une photo d'aurores boréales au-dessus du centre-ville de Calgary.

Des aurores ont également coloré le ciel de Calgary. Photo: Fournie par Antoine Dufour

La tempête solaire n’a pas causé de perturbations majeures. En mars 1989, la tempête solaire a plongé 6 millions de personnes dans l’est du pays dans la noirceur en raison d’une panne généralisée d’électricité.

Des aurores boréales derrière une maison illuminée.

Des aurores boréales telles que vues à Meaford, en Ontario. Photo: Radio-Canada/Jean-Philippe Nadeau

En 2003, un puissant orage géomagnétique a provoqué une panne d’électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud.Des aurores boréales au-dessus du lac Huron.

Des aurores boréales ont pu être perçues depuis Parkhill, au sud du lac Huron, en Ontario. Photo : Gracieuseté de Alex Masse

La tempête solaire la plus intense des derniers siècles a eu lieu en 1859. On pouvait alors voir des aurores boréales jusqu’en Amérique centrale.Une personne regarde les aurores boréales.

Des aurores boréales ont peint le ciel de Saint-Étienne-des-Grès en Mauricie tard vendredi soir. Photo: Radio-Canada/Fanchon Aubry

Selon le directeur scientifique adjoint pour l’exploration spatiale au Laboratoire de physique appliquée de l’Université John Hopkins, Ian Cohen, les autorités, ainsi que les opérateurs de satellites et d’électricité, suivent ces événements et prennent les précautions nécessaires afin que de telles catastrophes ne se reproduisent pas.

Des aurores boréales au-dessus de Matane.

Le violet, le vert et le mauve ont pris d’assaut le ciel au-dessus de Matane vendredi soir. Photo: Radio-Canada/Jean-François Deschênes

Vendredi soir, il y avait aussi des aurores boréales aux États-Unis et sur le continent européen.Une photo des aurores boréales du 10 mai 2024, un ciel rempli de couleurs dans une ville néo-brunswickoise.

Les aurores boréales depuis la plage Dominion, à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick vendredi soir. Photo: Gracieuseté de Arrul Kanan

Radio-Canada avec des informations de CBC

Levez les yeux cette nuit: des aurores boréales pourraient être visibles au Québec

Mai 11, 2024

Avec TVA Nouvelles