Archive for the ‘Opinion’ Category

Bola Tinubu exhorte Bassirou Diomaye Faye à faire « revenir au bercail » le Niger, le Burkina Faso et le Mali

Mai 17, 2024

Le Nigeria et le Sénégal se sont engagés à promouvoir la démocratie en Afrique de l’Ouest, lors de la première visite officielle du nouveau président sénégalais au Nigeria.

Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le 30 avril 2024. © Facebook Présidence du Sénégal
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le 30 avril 2024. © Facebook Présidence du Sénégal

Le Sénégal et le Nigeria ont « un intérêt commun pour la démocratie », a assuré le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, cité jeudi 16 mai dans un communiqué de la présidence. Ce dernier, président en exercice de la Cedeao, a exhorté son homologue sénégalais, en visite à Abuja, à faire « revenir au bercail » les pays ouest-africains « frères » touchés par des « renversements anti-constitutionnels de gouvernement », alors que le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé en début d’année leur décision de quitter l’institution ouest-africaine.

Selon le communiqué nigérian, Bassirou Diomaye Faye a dit espérer convaincre, aux côtés du Nigeria, d’autres pays de « revenir et de partager nos valeurs démocratiques communes et ce que nous représentons ». La Cedeao « traverse une période difficile, mais tout n’est pas perdu », a ajouté le président sénégalais.

« Ce que vous avez entrepris est remarquable »

Les deux dirigeants ont aussi dit vouloir s’attaquer à des défis communs, tels la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Panafricaniste de gauche, Bassirou Diomaye Faye, devenu à 44 ans le plus jeune président du Sénégal, a remporté la présidentielle du 24 mars sur la promesse de rupture avec le système en place incarné selon lui par son prédécesseur, Macky Sall.

« La démocratie constitutionnelle est ce que le Sénégal a prouvé au reste du monde et à l’Afrique. C’est une joie de vous avoir ici, a déclaré Bola Tinubu à Bassirou Diomaye Faye. Nous sommes à un moment critique de l’histoire de la démocratie constitutionnelle, en particulier en Afrique de l’Ouest. Ce que vous avez entrepris, une lutte axée sur la liberté, est remarquable. »

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Le saviez-vous ? : Le surnom « Kin Malebo » aurait un lien avec un arbre

Mai 17, 2024

La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, porte plusieurs surnoms que nous entendons depuis notre tendre enfance, parmi lesquels « Kin Malebo ». Ce surnom dérive de lilebo (pluriel malebo), une sorte de palmier dont le nom scientifique est borassus flabellifer. 

Un palmier rônier/DR

L’arbre a plusieurs synonymes : palmier rônier, palmier à sucre, borasse, palmyra, palmier de Palmyre, palmier borassus. Il pousse aux abords des cours d’eaux, rivières et fleuves. 

Le lilebo a un tronc élancé portant de larges palmes en forme d’éventail portées par de longs pétioles. Ce palmier déploie entre la base de ses rameaux et le sommet du tronc des grappes de gros fruits ronds de la taille d’une noix de coco dont le jus de couleur jaune est sucré. Les autochtones consommaient la pulpe et fabriquaient avec le jus un parfum odorant pour parfumer l’intérieur de leurs maisons. 

Le nom de cet arbre était proposé à la ville de Kinshasa à cause de nombreux palmiers borassus qui la peuplaient. Les Kinois lui avaient collé ce nom parce que les malebo symbolisaient mieux la capitale par leur présence envahissante. On y trouvait  des forêts entières des malebo qui couvraient des hectares de terrains aux alentours de la capitale. Les géants palmiers rôniers écrasaient par leur nombre d’autres arbres concurrents comme les baobabs. Aujourd’hui, le palmier à sucre est en voie de disparition, victime collatérale de l’urbanisation et de la dépréciation de sa valeur commerciale. Il a peu à peu été remplacé par le palmier élaïes ou palmier à huile dont les fruits (noix de palme) sont précieux pour la fabrication de plusieurs produits industriels.

On trouvait aussi des malebo dans la grande île Mbamou qui domine le Pool. Pour certains, elle devrait en réalité s’appeler Île aux borasses. S’étendant sur plus de 35 km, Stanley Pool n’a pas survécu à la vague de débaptisation qui a suivi la politique de recours à l’authenticité. Les autorités politiques finirent par l’appeler Pool Malebo,  du nom de l’arbre-symbole de Kinshasa qui autrefois arborait abondamment les rives et les îlots du pool. De Kin Malébo est né le  Pool Malebo et le  lipopo –Kin Malebo

Cependant, Kinshasa ne serait  pas la seule ville au monde à glorifier cette plante à plusieurs vertus de la famille de palmiers. Il y a aussi la Guinée équatoriale avec sa capitale Malabo qui n’est autre que le Malebo kinois vu d’ailleurs, mais aussi Malibu en Californie, aux États-Unis d’Amérique.    

Avec Adiac-Congo par Jade Ida Kabat 

RDC-Présidence de la République : Félix Tshisekedi a reçu le cardinal Fridolin Ambongo

Mai 16, 2024

L’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a été reçu, le 16 mai en début de la matinée, à la Cité de l’Union africaine, par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Selon des sources proches de la présidence de la République, cette rencontre a eu lieu à la demande du prince de l’Église catholique.

Le cardinal Ambongo chez Félix Tshisekedi

L’entretien qui a duré près de deux heures a eu lieu en présence du chargé d’affaires de la Nonciature apostolique, Mgr Andriy Yevchuk. Au sortir de  cette rencontre, le cardinal Ambongo a avoué qu’elle a permis de dissiper certains malentendus. « Dans les tumultes qu’on a entendus sur les réseaux sociaux ces derniers temps, j’avais souhaité rencontrer le chef de l’État. Il m’a donné cette opportunité de le rencontrer aujourd’hui en tant que responsables du pays, le président de la République et le cardinal de la République démocratique du Congo, pour que nous puissions faire la lumière sur différents points », a déclaré le prélat catholique.  « Cela a été un moment de clarification. Là où les hommes se parlent, les choses sont claires. C’est avec un sentiment de grande satisfaction et de gratitude vis-à-vis du chef de l’État que je sors de ce bureau », a avoué le cardinal Fridolin Ambongo Besungu.

Pour lui, « normalement, il n’y a plus de problème. Il y a eu plus de malentendus que de vrai problème », concluant : « C’était nécessaire qu’on se rencontre pour faire la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises. Et maintenant qu’on se parle, tout devient clair ».

Des malentendus dissipés

Évoquant ses déclarations, dont certaines ont conduit à son invitation pour être entendu par la justice, le prélat a dit qu’il s’est agi d’un malentendu. « Je crois que nous nous retrouvons sur un seul point. En tant que chef de l’État, son souci est le bien du peuple congolais. Il s’implique corps et âme pour que ce pays puisse retrouver sa sérénité et sa respectabilité sur la scène internationale. C’est le combat qu’il est en train de mener. De notre part, en tant qu’Église, notre souci est aussi le bien de ce même peuple« , a-t-il expliqué. « Nous sommes condamnés à travailler ensemble, main dans la main, pour le bien-être de ce peuple et pour le bien de notre pays qui est aujourd’hui en péril à cause de la voracité des pays voisins que nous connaissons« , a relevé le prélat catholique.

Depuis le premier mandat de Félix Tshisekedi, les déclarations du cardinal Ambongo ont toujours été mal perçues par le pouvoir et tous ceux qui lui sont proches, allant même à lui manquer du respect. Il y a quelques semaines, la justice avait convoqué le cardinal pour être entendu sur ses déclarations jugées de nature à décourager les militaires au front et à créer des troubles dans le pays. Invité à l’Office du procureur, le chef de l’Église catholique n’a été entendu qu’à la Nonciature apostolique, l’ambassade du Saint-Siège à Kinshasa. Depuis la visite du pape François à Kinshasa en janvier 2023, et le début du deuxième mandat de Félix Tshisekedi, c’est la première fois que les deux personnalités se rencontrent.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Présidentielle en Mauritanie : l’ex-président Mohamed Ould Abdelaziz est écarté

Mai 15, 2024

L’ancien chef d’État mauritanien n’a pas obtenu le nombre de parrainages nécessaires pour pouvoir déposer sa candidature et se présenter face au président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

L’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à Nouakchott, le 1er août 2019. © Seyllou / AFP
L’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à Nouakchott, le 1er août 2019. © Seyllou / AFP

L’ex-président de MauritanieMohamed Ould Abdelaziz, condamné en 2023 à cinq ans de prison ferme pour blanchiment et enrichissement illicite, est écarté de la présidentielle du 29 juin faute de parrainages nécessaires, a indiqué son porte-parole, Mohamed Ould Djibril, le 14 mai. « Ce blocage voulu par le pouvoir est anti-démocratique », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous sommes dix candidats victimes de ce complot du pouvoir. »

Mohamed Ould Abdelaziz, qui a dirigé le pays jusqu’en 2019, avait entrepris des démarches en vue de sa candidature, selon son porte-parole. Il aurait affronté le cas échéant le sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son successeur et l’un de ses plus fidèles compagnons dans le passé, avec lequel il est désormais en conflit ouvert.

« Une parodie électorale unilatérale »

Mohamed Ould Abdelaziz s’est heurté à un système qui exige le soutien de 100 conseillers municipaux, dont 5 maires. La majorité présidentielle est maîtresse du jeu en la matière et a fixé les critères pour que ses conseillers municipaux accordent leur parrainage. Seul le parti islamiste Tawassoul, dans l’opposition, a une marge de manœuvre car il dispose du nombre d’élus municipaux requis.

« Nous dénonçons l’hégémonie des partis de la majorité qui ainsi se choisissent leurs adversaires parmi les candidats et conduisent le pays vers la tenue d’une parodie électorale unilatérale », ont déclaré une dizaine de candidats d’opposition, dont Mohamed Ould Abdelaziz, dans un communiqué conjoint. Même si ce dernier avait collecté les parrainages, sa qualification était des plus aléatoires. Les candidatures doivent être soumises au Conseil constitutionnel. Or la Constitution stipule que le président « est rééligible une seule fois ». Mohamed Ould Abdelaziz a exercé deux mandats.A lire : 

Les candidats ont jusqu’au 15 mai minuit (jeudi 16 mai 00 h 00 GMT) pour déposer leur dossier. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et trois autres l’ont fait. Trois autres candidats de l’opposition ont réuni les parrainages mais n’ont pas encore, selon leurs états-majors, déposé leurs dossiers.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Congo-Enseignement supérieur : les ministres du Cames seront en conclave à Brazzaville

Mai 14, 2024

Du 20 au 24 mai, la capitale congolaise abritera la 41e session ordinaire du Conseil des ministres de l’enseignement supérieur des pays membres du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames).

La ministre Delphine Edith Emmanuel du pays hôte de la 41e session du Cames

La 41e session ordinaire du Conseil des ministres de l’enseignement supérieur des pays membres du Cames débutera par la réunion des experts, du 20 au 21 mai, pour préparer les dossiers sur lesquels les ministres plancheront. La réunion de l’Ordre international des palmes académiques aura lieu le 22 mai. Le même jour, les partenaires techniques et financiers ainsi que le secrétariat du Cames et les représentants des Etats se rencontreront pour voir dans quelle mesure ces partenaires continueront à accompagner l’institution panafricaine de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La session du Conseil des ministres des pays membres du Cames interviendra, quant à elle, les 23 et 24 mai. « Cette session se tiendra à huis clos. Un certain nombre de décisions seront prises ; quelques recommandations seront formulées à l’endroit de toutes les parties prenantes », a fait savoir la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, le Pr Delphine Edith Emmanuel, dans une interview accordée à quelques médias de la place, en précisant que toutes les conditions sont réunies pour la bonne tenue de cette 41e session ordinaire du Conseil des ministres des pays membres du Cames qui connaîtra la participation d’une vingtaine de délégations. 

Créé en 1968, le Cames accomplit plusieurs missions à l’endroit des Etats membres dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, entre autres, instaurer une coopération culturelle et scientifique permanente entre les États membres ; concevoir et promouvoir la concertation en vue de coordonner les systèmes d’enseignement supérieur et de la recherche afin d’harmoniser les programmes ;  préparer les projets de conventions entre les États concernés dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche et contribuer à l’application de ces conventions. La liste n’est pas exhaustive. Ainsi, pour la ministre Delphine Edith Emmanuel, le Cames est un exemple réussi d’intégration des Etats africains dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Avec Adiac-Congo par Rominique Makaya

Le Premier ministre nigérien impute la rupture avec les États-Unis à des « menaces » américaines

Mai 14, 2024

« Ton condescendant », « manque de respect »… Ali Mahaman Lamine Zeine a sévèrement incriminé la secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee.

Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, s’exprime lors d’une conférence de presse à Niamey, le 4 septembre 2023. © AFP

Le Niger a décidé de rompre sa coopération militaire avec les États-Unis, en mars, en raison de « menaces » proférées par des officiels américains, a affirmé mardi 14 mai le Premier ministre nommé par le régime militaire de Niamey, dans une interview au Washington Post.

Le Niger avait dénoncé le 16 mars « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, peu après le départ d’une délégation américaine menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee.

« Vous venez nous menacer dans notre pays »

Selon le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, lors de cette visite, Molly Phee a notamment menacé les autorités de Niamey de sanctions si le Niger signait un accord pour vendre l’uranium qu’il produit à l’Iran. « Premièrement, vous venez ici nous menacer dans notre pays. C’est inacceptable. Et vous venez nous dire avec qui nous pouvons avoir des relations, ce qui est également inacceptable. Et vous le faites avec un ton condescendant et un manque de respect », affirme avoir alors répondu Ali Mahaman Lamine Zeine.

« Les Américains sont restés sur notre sol sans rien faire quand les terroristes tuaient nos populations et brûlaient des communes. Ce n’est pas un signe d’amitié de venir sur notre sol et de laisser les terroristes nous attaquer. Nous avons vu ce que les États-Unis font pour défendre leurs alliés comme en Ukraine ou en Israël », a poursuivi le Premier ministre.

La junte accueillie « à bras ouverts » par la Russie

Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et des discussions sont en cours pour les modalités de ce retrait. Au Niger, les États-Unis disposent également d’une base de drone importante près d’Agadez. Après le coup d’État du 26 juillet 2023 qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum, les États-Unis – parmi d’autres partenaires – avaient suspendu leur coopération militaire.

Une réponse qui contraste avec celle d’autres partenaires comme la Russie, la Turquie ou les Émirats Arabes Unis qui ont accueilli les nouvelles autorités de Niamey « à bras ouverts », explique Ali Mahaman Lamine Zeine ce mardi.

Après le coup d’État, le régime militaire avait rapidement exigé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française et s’est rapproché notamment de la Russie, qui a acheminé des instructeurs et du matériel militaire, en avril et en mai.

La coopération américaine pour l’aide au développement devrait quant à elle se poursuivre avec un nouvel accord pour un montant de près de 500 millions de dollars (462 millions d’euros) sur trois ans, selon le ministère des Affaires étrangères nigérien.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

La marine canadienne projette le déploiement de navires de guerre sans équipage

Mai 13, 2024

Un navire de guerre amarré à un quai.

La marine américaine a déployé ses premiers navires à équipage facultatif de type Sea Hunter en 2016. Photo: AP/JulieWatson

Alors que les États-Unis mettent à l’essai des « flottes fantômes » de navires robotisés sans équipage, le Canada est à évaluer le type de navires de guerre sans équipage dont il aura besoin dans ce nouvel environnement technologique où les armes s’opèrent de plus en plus à distance.

Selon le vice-amiral Angus Topshee, interviewé par CBC News, les marines auront toujours besoin de grands navires de surface et de sous-marins de combat, mais elles auront aussi besoin de navires automatisés et de drones navals, des engins qui ont changé la donne en matière de guerre navale en Ukraine.

En mer Noire, la flotte russe a déjà perdu plusieurs bâtiments de surface coulés par des embarcations robotisées remplies d’explosifs.Des soldats inspectent un drone marin.

Les forces ukrainiennes attaquent régulièrement de gros bâtiments russes en mer Noire à l’aide de meutes de petits drones commandés à distance et chargés d’explosifs. Photo: AP Evgeniy Maloletka

La marine américaine teste des navires de surface sans pilote (USV) depuis plusieurs années déjà, et le concept s’est avéré suffisamment concluant pour que les Américains créent une flottille de bateaux sans équipage dans le Pacifique.

Une deuxième unité du genre, qui opérera en tandem avec des navires de guerre conventionnels, devrait être prête d’ici la fin du mois.

Au Canada, on commence à peine à étudier le concept.

Nous n’avons pas encore déterminé le pourcentage [de navires sans équipage] que nous voulons, a indiqué Angus Topshee.Le vice-amiral Angus Topshee lors d'un discours.

Le vice-amiral Angus Topshee lors d’un discours, en octobre 2023 (Photo d’archives) Photo : La Presse Canadienne/Justin Tang

Selon lui, les planificateurs navals qui mènent une nouvelle étude sur la composition de la flotte se posent un certain nombre de questions lorsqu’ils examinent les différents types de navires autonomes qui pourraient bientôt être disponibles.

Quelle est la bonne combinaison pour l’avenir, lorsque nous remplacerons nos navires de défense côtière?, s’interroge-t-il. Quelle est la bonne capacité dont nous devons disposer? Comment enrichir le navire de combat de surface canadien [la prochaine génération de navires de guerre] avec la bonne combinaison de capteurs?

L’étude ne se limite pas aux vedettes rapides télécommandées et bourrées d’explosifs que l’Ukraine utilise en mer Noire. Elle s’intéresse à des navires plus grands, tels que le dragueur de mines Sea Hunter de 145 tonnes de la marine américaine.Un bateau de guerre amarré au quai.

Un dragueur de mines américain robotisé Sea Hunter, amarré à San Diego. Photo: AP/Julie Watson

Des ordinateurs pilotent et contrôlent le navire, tandis qu’un humain à bord d’un autre navire observe en permanence les opérations, prêt à prendre les commandes à distance, si nécessaire. Le navire peut patrouiller sans humain à la barre, en utilisant son système de guidage optique et son radar pour rester à l’écart des autres navires et des obstacles.

Dans sa récente étude sur l’avenir de sa marine, l’Australie a déclaré qu’elle augmenterait le volume de sa flotte en y ajoutant des navires sans équipage destinés à assister les navires conventionnels.

Le plan de renforcement de la flotte australienne comprend 20 destroyers et frégates sans équipage et six grands navires de surface à équipage optionnel (LOSV), qui peuvent opérer avec des marins à bord ou de manière autonome en tant que drones. Des changements majeurs quand on pense que tous les bâtiments devaient auparavant être opérés par des équipages formés et rompus à l’art du combat naval.

Une chose est certaine, ces navires ont suscité l’intérêt du vice-amiral Topshee.

Je regarde cela de très près, car je pense que c’est quelque chose que nous pouvons intégrer dans le programme canadien de combat de surface. Nous devons le permettre, non seulement avec les petits véhicules autonomes – sur et sous l’eau – mais aussi avec des plateformes plus grandes qui pourraient être dotées d’un équipage la plupart du temps. Une citation de Angus Topshee, vice-amiral de la Marine royale canadienne

Le U.S. Naval Institute News a récemment rapporté que la marine avait soumis une demande révisée au Congrès, demandant un mandat pour étendre la flotte jusqu’à 381 navires habités d’ici les années 2050, contre 299 à l’heure actuelle. La flotte globale serait renforcée par 150 navires de surface et sous-marins sans équipage.

La guerre navale en évolution

L’historien naval Marc Milner, de l’Université du Nouveau-Brunswick, a déclaré que la prolifération des navires sans équipage sera particulièrement importante pour les opérations navales à proximité des côtes. Selon lui, les marines habitées ont du mal à faire face à la guerre non conventionnelle en mer Rouge et en mer Noire, au large de l’Ukraine et de la Russie.

Ce qui s’est passé au cours de la dernière décennie, en particulier la prolifération des systèmes de missiles basés sur les côtes, comme ceux utilisés par les Houthis, mais aussi les systèmes de drones, a rendu les eaux littorales de plus en plus difficiles pour les marines, explique M. Milner.

Verrons-nous bientôt des flottes entières commandées à distance, voire entièrement autonomes?

Pour l’instant, d’après ce que je vois, nous n’avons pas affaire à des essaims de drones, a déclaré M. Milner, faisant référence à la tactique qui consiste à utiliser plusieurs drones pour cibler un seul navire de surface ou un sous-marin habité.Devant des jeunes, un homme barbu porte une casquette, à l'extérieur.

Le professeur Marc Milner (Photo d’archives) Photo: UNB/Gregg Centre

La marine américaine travaille sur ce concept. Elle a expérimenté ses USV de moyenne et grande taille pour perfectionner ce que l’on appelle l’attaque hellscape, qui consiste à utiliser des essaims de plateformes sans pilote pour attaquer des cibles ennemies.

Selon M. Milner, les menaces auxquelles les marines conventionnelles sont confrontées dans les eaux côtières sont pour l’instant gérables.

Mais le danger dans les eaux littorales s’est accru tout au long du 21e siècle, principalement à cause des systèmes de missiles terrestres bon marché, et l’on craint de plus en plus qu’ils ne submergent les défenses des navires individuels, a-t-il déclaré.

Par Radio-Canada avec les informations de Murray Brewster

Charles Blé Goudé se dit « prêt à gouverner la Côte d’Ivoire »

Mai 13, 2024

Devant des centaines de militants réunis dimanche 12 mai, l’opposant a réaffirmé qu’il faudra compter sur lui lors de la présidentielle de 2025. Mais comme son ancien mentor Laurent Gbagbo, il demeure inéligible.

L’ancien ministre Charles Blé Goudé, à Abidjan, en janvier 2023. © Sia KAMBOU / AFP
L’ancien ministre Charles Blé Goudé, à Abidjan, en janvier 2023. © Sia KAMBOU / AFP

« 2025 ne se passera pas sans nous. Ce n’est pas négociable, a promis Charles Blé Goudé dimanche lors d’un meeting politique à Yamoussoukro devant des centaines de militants. Je suis prêt pour gouverner la Côte d’Ivoire. »

L’élection présidentielle, prévue en octobre 2025, « ne s’écrira pas sans moi », avait déjà affirmé en novembre le leader du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Problème : Charles Blé Goudé est actuellement inéligible.

Acquitté par la justice internationale pour son rôle pendant la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation dans son pays à 20 ans de prison pour des faits liés à cette crise. Si cette peine n’a pas été exécutée depuis son retour en 2022, il n’a été ni gracié ni amnistié par le président Alassane Ouattara et reste ainsi radié des listes électorales.

« Moi président… »

Cela ne l’a pas empêché de présenter dimanche plusieurs mesures aux allures de programme présidentiel. « Moi président, je vais gouverner par l’essentiel et les priorités. Je vais supprimer les institutions inutiles », a-t-il dit, voulant ainsi réduire le train de vie de l’État mais aussi lutter contre la corruption, rendre la justice indépendante, ou encore créer un fonds pour accompagner les jeunes au chômage.

À 18 mois du scrutin, la campagne présidentielle pour 2025 semble déjà lancée. Vendredi, Laurent Gbagbo, l’ex-mentor de Charles Blé Goudé, a de son côté été investi par son parti pour la présidentielle, bien qu’il soit lui aussi inéligible.

L’ancien banquier international Tidjane Thiam, à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, et Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, ne se sont pas encore prononcés sur leur éventuelle candidature.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

RDC-Vie des partis : des démissions en cascade au sein d’Ensemble de Moïse Katumbi

Mai 13, 2024

Depuis un certain temps, un climat malsain règne au sein de la formation politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Les démissions de ces dernières heures laissent transparaître des tensions internes dont la persistance risque de détruire les fondements de cette formation.

La dernière démission en date est celle de Francis Kalombo qui a décidé, en âme et conscience, de se retirer de son poste de coordonnateur du parti pour la ville de Kinshasa. Cette démission fait suite à sa suspension inattendue décidée par le secrétaire général du parti, Dieudonné Bolengetenge. Tout en conservant son statut de porte-parole adjoint de Moïse Katumbi, Francis Kalombo n’a pas digéré sa suspension estimant n’avoir pas été consulté ni informé de ses motifs précis. « Bolengetenge ne peut pas me chasser de mon parti. Je suis cofondateur d’Ensemble« , avait-il tempêté avant finalement de rendre le tablier.

Cependant, une source interne au parti a laissé entendre que Francis Kalombo souffrait de discrimination liée à ses origines, considérées comme trop proches de celles de Félix Tshisekedi. Bien avant lui, Jacky Ndala, ancien chef de la jeunesse du parti, s’était également illustré par des prises de position contraires à l’idéal du parti avant d’être poussé à la porte de sortie. Dans la foulée, plusieurs autres membres du parti, notamment des candidats malheureux à la députation nationale en décembre dernier, ont démissionné estimant n’avoir plus rien à espérer de ce parti.

Entre accusations de tribalisme et frustrations internes, ces démissions mettent en lumière les défis de leadership et les tensions qui fragilisent le principal parti d’opposition en République démocratique du Congo. Toutefois, il y a lieu de relever que ces tensions surviennent à un moment critique pour l’opposition qui cherche à consolider sa position face à un paysage politique dominé par l’Union sacrée de la nation, la coalition majoritaire au pouvoir.

Avec Adiac-Congo par Sylvain Andema

Au Tchad, Succès Masra saisit le Conseil constitutionnel pour faire annuler la « mascarade électorale »

Mai 13, 2024

Le Premier ministre est crédité de 18,53 % des suffrages à la présidentielle, contre 61,03 % au président de transition Mahamat Idriss Déby Itno. Il a déposé une demande devant le Conseil constitutionnel pour contester ces chiffres et « révéler la vérité des urnes ».

Succès Masra, candidat à l’élection présidentielle au Tchad et Premier ministre, lors d’un meeting de campagne à Mondou, le 28 avril 2024. © Joris Bolomey / AFP.
Succès Masra, candidat à l’élection présidentielle au Tchad et Premier ministre, lors d’un meeting de campagne à Mondou, le 28 avril 2024. © Joris Bolomey / AFP.

Succès Masra, arrivé deuxième de l’élection présidentielle au Tchad selon les résultats provisoires annoncées le 9 mai, a déclaré qu’il avait déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel pour faire annuler le scrutin. « Avec l’aide de nos avocats, nous avons déposé aujourd’hui une demande au Conseil constitutionnel pour révéler la vérité des urnes », a-t-il dit dans une publication sur Facebook.

« Notre requête, c’est l’annulation pure et simple de cette mascarade électorale », a précisé Sitack Yombatina, vice-président des Transformateurs, parti de Succès Masra. Selon les chiffres de l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), ce dernier a obtenu 18,53 % des voix, contre 61,03 % à Mahamat Idriss Déby Itno, qui l’avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin.

Le 9 mai au soir, quelques heures avant la proclamation des résultats officiels, Succès Masra revendiquait « la victoire au premier tour » selon sa propre compilation des voix réalisée par ses militants à travers le pays. « Toutes les preuves sont dans les clés USB » jointes à la requête auprès du Conseil constitutionnel, a ajouté le vice-président du parti.

Sitack Yombatina affirme qu’elles contiennent « des vidéos de bourrage d’urnes, de vols et de menaces mais surtout des urnes qui ont été enlevées par les militaires pour être dépouillées ailleurs ».

Arrestations arbitraires

Soixante-seize personnes, dont des mineurs, ont été incarcérées pour avoir « eux-mêmes fabriqué des cartes d’accès dans différents bureaux de vote ». Tous sont des militants des Transformateurs, selon le procureur de la République de N’Djamena. Le parti a dénoncé des « arrestations arbitraires » pour des motifs « ridicules et fantaisistes ».

Ce scrutin devait marquer la fin d’une transition militaire de trois ans, mais nombre d’observateurs l’estimaient joué d’avance en faveur de Mahamat Idriss Déby Itno. Les résultats définitifs sont attendus au plus tard le 23 mai après examen de la saisine de Succès Masra et de Yacine Abdaramane Sakine, autre candidat qui conteste quant à lui sa huitième place.

Par Jeune Afrique (avec AFP)