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Bola Tinubu exhorte Bassirou Diomaye Faye à faire « revenir au bercail » le Niger, le Burkina Faso et le Mali

Mai 17, 2024

Le Nigeria et le Sénégal se sont engagés à promouvoir la démocratie en Afrique de l’Ouest, lors de la première visite officielle du nouveau président sénégalais au Nigeria.

Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le 30 avril 2024. © Facebook Présidence du Sénégal
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le 30 avril 2024. © Facebook Présidence du Sénégal

Le Sénégal et le Nigeria ont « un intérêt commun pour la démocratie », a assuré le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, cité jeudi 16 mai dans un communiqué de la présidence. Ce dernier, président en exercice de la Cedeao, a exhorté son homologue sénégalais, en visite à Abuja, à faire « revenir au bercail » les pays ouest-africains « frères » touchés par des « renversements anti-constitutionnels de gouvernement », alors que le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé en début d’année leur décision de quitter l’institution ouest-africaine.

Selon le communiqué nigérian, Bassirou Diomaye Faye a dit espérer convaincre, aux côtés du Nigeria, d’autres pays de « revenir et de partager nos valeurs démocratiques communes et ce que nous représentons ». La Cedeao « traverse une période difficile, mais tout n’est pas perdu », a ajouté le président sénégalais.

« Ce que vous avez entrepris est remarquable »

Les deux dirigeants ont aussi dit vouloir s’attaquer à des défis communs, tels la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Panafricaniste de gauche, Bassirou Diomaye Faye, devenu à 44 ans le plus jeune président du Sénégal, a remporté la présidentielle du 24 mars sur la promesse de rupture avec le système en place incarné selon lui par son prédécesseur, Macky Sall.

« La démocratie constitutionnelle est ce que le Sénégal a prouvé au reste du monde et à l’Afrique. C’est une joie de vous avoir ici, a déclaré Bola Tinubu à Bassirou Diomaye Faye. Nous sommes à un moment critique de l’histoire de la démocratie constitutionnelle, en particulier en Afrique de l’Ouest. Ce que vous avez entrepris, une lutte axée sur la liberté, est remarquable. »

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Canada: Quand le cannabis mène aux urgences

Mai 17, 2024

La puissance croissante en THC des produits du cannabis se traduit par une hausse des hospitalisations au Canada depuis quelques années chez les moins de 25 ans. Des médecins québécois tirent la sonnette d’alarme.

Un jeune avec une vapoteuse à cannabis aux lèvres.

Les vapoteuses à cannabis sont de plus en plus populaires chez les jeunes. Photo: Radio-Canada/André Vuillem

Comme à chaque garde ou presque, l’urgentologue-pédiatre Dominic Chalut examine un adolescent qui a consommé du cannabis.

Le patient en question s’est présenté aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants à cause de troubles d’anxiété et de démotivation scolaire. Des affections qui ne sont pas seulement associées au pot, sauf que, dans bien des cas, l’usage de cette drogue est mentionné par les jeunes.

Le docteur Chalut observe une multiplication des consultations après absorption de marijuana. C’était une fois aux trois ou quatre mois, au début de sa carrière, dans les années 1990. Aujourd’hui, j’en vois chaque jour et parfois plusieurs, précise-t-il. L’incidence est à la hausse de façon significative.

Les plus récentes données de la Direction de la santé publique du Québec montrent que le nombre d’hospitalisations des moins de 25 ans, liées au cannabis, a progressivement augmenté dans la dernière décennie, avec un pic au cœur de la pandémie. En 2012, il y a eu 1700 cas. En 2022, c’était près de 2600.

Anxiété, psychoses et vomissements

Certains patients sont dans un état comateux, avec de la difficulté à se tenir debout, affirme le docteur Chalut. D’autres, au contraire, sont dans un état d’anxiété et d’agitation assez avancé, on doit leur donner des sédatifs pour les calmer parce qu’ils peuvent être dangereux pour eux-mêmes et pour autrui.

Lors de notre passage, l’adolescent examiné par le docteur Dominic Chalut est également victime de vomissements à répétition.

De l’hyperémèse cannabinoïde, explique le pédiatre. L’utilisation du cannabis peut amener les jeunes à des vomissements très sévères et persistants, difficiles à contrôler et qui les empêchent de fonctionner. Une affection qui, selon lui, était peu commune il y a encore quelques années.

Cet état peut durer 24 à 48 heures et c’est souvent rattaché aux wax pens, renchérit la docteure Marie-Ève Morin, qui met en garde contre les risques de déshydratation.Le pédiatre Dominic Chalut prend la pose dans les locaux de l'Hôpital de Montréal pour enfants

Le pédiatre Dominic Chalut travaille aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants Photo: Radio-Canada/Vincent Rességuier

Les wax pens en cause

Médecin à la clinique La Licorne, à Montréal, la Dre Morin œuvre en dépendance depuis deux décennies. Elle remarque aussi une hausse des troubles liés au cannabis chez les adolescents. Pour elle, c’est en bonne partie à cause des vapoteuses qui contiennent de l’huile de cannabis (wax pens). Des produits interdits mais qui se trouvent facilement dans les réserves autochtones ou sur Internet.

Joignant le geste à la parole, après quelques clics sur un moteur de recherche, elle nous montre quatre sites canadiens qui vendent ces produits de plus en plus populaires chez les jeunes.

Les vapoteuses au cannabis, étant disponibles seulement sur des marchés parallèles, ne subissent aucune évaluation scientifique, ce qui amplifie les doutes sur leur dangerosité et donc sur les risques toxicologiques.

Les wax pens n’émettent pas de fumée ni d’odeur persistante. Ils ont des saveurs de fruits et des emballages séduisants. Des caractéristiques qui les rendent populaires auprès des jeunes, remarque-t-elle, sauf que l’huile peut contenir jusqu’à 90 % de THC, le principal composé psychoactif du cannabis.

Pas besoin de rouler, c’est la facilité, mais c’est tellement plus puissant. Une citation de Dr Marie-Ève Morin

Selon elle, la légalisation, en 2018, a entraîné une certaine banalisation du cannabis, mais l’augmentation des problèmes de santé est plutôt due à l’apparition de produits toujours plus forts.

Pas seulement les vapoteuses, mais aussi les articles vendus légalement à la SQDC qui affichent également de fortes concentrations en THC.

Certaines substances contiennent jusqu’à 30 % de THC. Avec deux bouffées la personne est intoxiquée, soutient-elle. Quand les gens disent que c’est une drogue douce, je pense qu’ils sont dans le passé.Une vapoteuse dans la main d'un adolescent.

La « wax » peut être consommée sous différentes formes. Certains utilisent des vapoteuses qui ressemblent à des crayons. Photo : Radio-Canada

La science en retard

Les taux de THC avaient déjà commencé à augmenter avant la légalisation, poursuit le docteur Morin. Je vois vraiment un lien entre l’augmentation des taux de THC et celle des hospitalisations en psychose chez les adolescents, par exemple.

Même constat pour le pédiatre Richard Bélanger qui est médecin de l’adolescence au Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier universitaire de Québec.

Dans une étude publiée l’an dernier, il a démontré que la pratique du vapotage a triplé chez les jeunes de l’Est-du-Québec entre 2019 et 2023. La montée du vapotage en général est un enjeu, argue-t-il, tout en notant que les adeptes de la vapoteuse régulière peuvent être facilement tentés d’expérimenter les wax pens.

Lui aussi a examiné davantage de patients qui ont consommé du cannabis. Et, comme plusieurs de ses collègues, il suspecte que la hausse de la concentration de THC accentue les conséquences sur la santé.

Il n’y a aucune certitude pour le moment, nuance-t-il, parce que la science a tendance à être en retard sur les pratiques.

Il pense que la recherche sur les effets du vapotage devrait devenir une priorité pour les autorités de santé publique.

La situation est identique en Abitibi-Témiscamingue, assure la docteure Louise Perreault, pédiatre au Centre Hospitalier de Rouyn-Noranda. Elle observe que, depuis la pandémie, de nombreux jeunes ont des problèmes liés à la consommation de cannabis.La médecin Marie-Ève Morin prend la pause dans son cabinet médical.

La docteure Marie-Ève Morin dans son « lounge médical », à la clinique La Licorne de Montréal Photo : Radio-Canada/Vincent Rességuier

Le syndrome bof, c’est pas grave

Au-delà de l’aspect purement médical, les médecins consultés pour cet article constatent des répercussions sur les aptitudes sociales des adolescents, dans un contexte où leur santé mentale semble globalement fragile.

L’urgentologue Dominic Chalut estime que le volet psychosocial s’avère tout aussi important parce qu’il voit défiler des cas de troubles scolaires, décrochage scolaire, absentéisme scolaire et troubles familiaux, tous plus ou moins en relation avec l’usage de la marijuana.

La pédiatre Louise Perreault observe une épidémie de ce qu’elle appelle avec une pointe d’ironie le syndrome bof, c’est pas grave. Des jeunes consommateurs de cannabis qui ont tendance à être désinvoltes face à leurs responsabilités. Le syndrome amotivationnel, je le vois beaucoup, note également la docteure Morin.

La consommation régulière de cannabis, pas nécessairement en grande quantité, peut mener à une perte de motivation généralisée pour l’école, pour l’hygiène, pour les finances ou pour les amis, explique-t-elle. Elle soupçonne même un lien direct entre le syndrome amotivationnel et le décrochage scolaire.Un homme regarde la caméra. Il est assis dans une salle de consultation dans un hôpital.

Le Dr Richard Bélanger, chercheur-clinicien et professeur adjoint à l’Université Laval au Département de pédiatrie, s’intéresse à l’usage de substances psychoactives chez les jeunes, particulièrement le cannabis. Photo : Radio-Canada

Des pistes de solutions

Il faut diffuser un message de prévention et de précaution, il faut avoir en tête la santé des jeunes, affirme le pédiatre Richard Bélanger, qui confie ne jamais rater une occasion d’aborder la question avec ses jeunes patients, même si le cannabis ne fait pas (encore) partie du décor.

Il rappelle que la Loi sur le cannabis (Nouvelle fenêtre) contient des engagements afin de protéger les jeunes. En effet, le texte mentionne que la loi a pour objet de protéger la santé des jeunes en restreignant leur accès au cannabis et de préserver les jeunes et toute autre personne des incitations à l’usage du cannabis.

Et les autorités publiques devraient d’ailleurs poursuivre leurs efforts, a conclu un comité d’experts chargé de faire un suivi sur la loi. Dans un rapport (Nouvelle fenêtre) publié au mois de mars dernier, ils notent, entre autres, que Santé Canada devrait établir et surveiller des cibles pour réduire la consommation de cannabis et les méfaits liés au cannabis chez les jeunes et les jeunes adultes.

L’argumentation s’appuie, entre autres, sur des études démontrant que le nombre d’hospitalisations associées au cannabis est en hausse au pays. L’une d’elles, menée en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec (Nouvelle fenêtre), montre que le taux standardisé des hospitalisations est passé de 3,99 pour 100 000 individus en janvier 2015 à 6,46 pour 100 000 individus en mars 2021.

Selon le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu, une autre piste de solution pourrait être d’abaisser l’âge légal pour acheter du cannabis. Au Québec, il était à l’origine à 18 ans, avant que le gouvernement Legault le fixe à 21 ans, en 2020.

Le problème, soutient M. Fallu, c’est que les plus jeunes doivent désormais se tourner vers le marché illégal, où les produits sont en général moins fiables et plus puissants.

Louise Perreault constate qu’une partie importante de ses patients se tournent effectivement vers le marché noir. Surtout les consommateurs réguliers, dit-elle, parce qu’ils trouvent des prix plus abordables. Un argument qui séduit en général les plus jeunes.

Le pédiatre Richard Bélanger a un point de vue mitigé sur cette question. Selon lui, 18 ans ou 21 ans, les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients. La première, parce qu’elle ouvrirait le marché légal à des produits censés être plus sécuritaires. La deuxième a aussi sa logique, soutient-il, parce qu’elle va dans le sens d’une limitation de l’accès au cannabis pour les plus jeunes.

Avec Radio-Canada par Vincent Rességuier

Le saviez-vous ? : Le surnom « Kin Malebo » aurait un lien avec un arbre

Mai 17, 2024

La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, porte plusieurs surnoms que nous entendons depuis notre tendre enfance, parmi lesquels « Kin Malebo ». Ce surnom dérive de lilebo (pluriel malebo), une sorte de palmier dont le nom scientifique est borassus flabellifer. 

Un palmier rônier/DR

L’arbre a plusieurs synonymes : palmier rônier, palmier à sucre, borasse, palmyra, palmier de Palmyre, palmier borassus. Il pousse aux abords des cours d’eaux, rivières et fleuves. 

Le lilebo a un tronc élancé portant de larges palmes en forme d’éventail portées par de longs pétioles. Ce palmier déploie entre la base de ses rameaux et le sommet du tronc des grappes de gros fruits ronds de la taille d’une noix de coco dont le jus de couleur jaune est sucré. Les autochtones consommaient la pulpe et fabriquaient avec le jus un parfum odorant pour parfumer l’intérieur de leurs maisons. 

Le nom de cet arbre était proposé à la ville de Kinshasa à cause de nombreux palmiers borassus qui la peuplaient. Les Kinois lui avaient collé ce nom parce que les malebo symbolisaient mieux la capitale par leur présence envahissante. On y trouvait  des forêts entières des malebo qui couvraient des hectares de terrains aux alentours de la capitale. Les géants palmiers rôniers écrasaient par leur nombre d’autres arbres concurrents comme les baobabs. Aujourd’hui, le palmier à sucre est en voie de disparition, victime collatérale de l’urbanisation et de la dépréciation de sa valeur commerciale. Il a peu à peu été remplacé par le palmier élaïes ou palmier à huile dont les fruits (noix de palme) sont précieux pour la fabrication de plusieurs produits industriels.

On trouvait aussi des malebo dans la grande île Mbamou qui domine le Pool. Pour certains, elle devrait en réalité s’appeler Île aux borasses. S’étendant sur plus de 35 km, Stanley Pool n’a pas survécu à la vague de débaptisation qui a suivi la politique de recours à l’authenticité. Les autorités politiques finirent par l’appeler Pool Malebo,  du nom de l’arbre-symbole de Kinshasa qui autrefois arborait abondamment les rives et les îlots du pool. De Kin Malébo est né le  Pool Malebo et le  lipopo –Kin Malebo

Cependant, Kinshasa ne serait  pas la seule ville au monde à glorifier cette plante à plusieurs vertus de la famille de palmiers. Il y a aussi la Guinée équatoriale avec sa capitale Malabo qui n’est autre que le Malebo kinois vu d’ailleurs, mais aussi Malibu en Californie, aux États-Unis d’Amérique.    

Avec Adiac-Congo par Jade Ida Kabat 

Les Bongo « ne subissent aucune forme de torture » selon la junte au Gabon

Mai 17, 2024

Le gouvernement gabonais a répondu à la plainte déposée par les avocats de la famille, qui dénoncent « l’arrestation illégale », la « séquestration aggravée par des actes de tortures » et des « actes de barbarie » à l’encontre de Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo-Valentin.

Des affiches de campagne du président déchu Ali Bongo Ondimba, en septembre 2023, à Libreville. © AFP.
Des affiches de campagne du président déchu Ali Bongo Ondimba, en septembre 2023, à Libreville. © AFP.

Le gouvernement gabonais réfute toute « forme de torture ou de mauvais traitement » envers la famille de l’ex-président Ali Bongo Ondimba et affirme que celui-ci est libre de quitter le pays, en réponse à une plainte déposée en France par les avocats de la famille.

« Le gouvernement tient à affirmer avec force qu’ils ne subissent aucune forme de torture ou de mauvais traitement comme énoncé par leurs avocats » a affirmé le 15 mai au soir la porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, dans un communiqué lu au journal télévisé de la chaîne d’État, Gabon 1ère.

Rejetant des « dénonciations calomnieuses et mensongères, portant atteinte à l’image du Gabon », la porte-parole du gouvernement a précisé que la femme de l’ex-président, Sylvia Bongo, et son fils Noureddin Bongo-Valentin étaient « inculpés pour des faits d’une extrême gravité ». « Nous rappelons que l’ancien président Ali Bongo Ondimba peut quitter le territoire national à sa convenance », a-t-elle poursuivi, affirmant que le gouvernement se réservait le droit d’engager des poursuites.

Plainte en France

Le 14 mai, les avocats français de l’ex-famille dirigeante ont déposé plainte en France pour dénoncer « l’arrestation illégale », la « séquestration aggravée par des actes de tortures » et des « actes de barbarie » commis à l’encontre de plusieurs de ses membres, et assuré que l’ex-président Ali Bongo Ondimba avait entamé une grève de la faim en signe de contestation.

Ce dernier a été renversé par un coup d’État militaire le 30 août 2023. Les putschistes, emmenés par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, ont reproché à l’entourage proche d’Ali Bongo Ondimba, principalement Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo-Valentin, d’avoir dirigé le pays en sous-main et d’avoir pillé le Gabon en détournant massivement des fonds publics.

Ali Bongo Ondimba avait été placé en résidence surveillée le jour du putsch, mais déclaré libre de ses mouvements une semaine après. Les militaires ont semblé le mettre rapidement hors de cause, considérant qu’il était « manipulé » par son épouse et leur fils.

Selon Mes François Zimeray et Catalina de la Sota, avocats français de la famille, Noureddin Bongo Valentin a été « torturé à plusieurs reprises, battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser. Sylvia Bongo, contrainte d’assister aux tortures […], a également été battue et étranglée, dans le cadre d’une dépossession sans limites des biens de la famille ».

Pour Me François Zimeray, « les responsables de ces agissements auront à rendre compte devant la justice française », arguant que les auteurs « encourent une peine de réclusion criminelle pouvant être portée à perpétuité. »

Par Jeune Afrique (avec AFP)

RDC-Présidence de la République : Félix Tshisekedi a reçu le cardinal Fridolin Ambongo

Mai 16, 2024

L’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a été reçu, le 16 mai en début de la matinée, à la Cité de l’Union africaine, par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Selon des sources proches de la présidence de la République, cette rencontre a eu lieu à la demande du prince de l’Église catholique.

Le cardinal Ambongo chez Félix Tshisekedi

L’entretien qui a duré près de deux heures a eu lieu en présence du chargé d’affaires de la Nonciature apostolique, Mgr Andriy Yevchuk. Au sortir de  cette rencontre, le cardinal Ambongo a avoué qu’elle a permis de dissiper certains malentendus. « Dans les tumultes qu’on a entendus sur les réseaux sociaux ces derniers temps, j’avais souhaité rencontrer le chef de l’État. Il m’a donné cette opportunité de le rencontrer aujourd’hui en tant que responsables du pays, le président de la République et le cardinal de la République démocratique du Congo, pour que nous puissions faire la lumière sur différents points », a déclaré le prélat catholique.  « Cela a été un moment de clarification. Là où les hommes se parlent, les choses sont claires. C’est avec un sentiment de grande satisfaction et de gratitude vis-à-vis du chef de l’État que je sors de ce bureau », a avoué le cardinal Fridolin Ambongo Besungu.

Pour lui, « normalement, il n’y a plus de problème. Il y a eu plus de malentendus que de vrai problème », concluant : « C’était nécessaire qu’on se rencontre pour faire la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises. Et maintenant qu’on se parle, tout devient clair ».

Des malentendus dissipés

Évoquant ses déclarations, dont certaines ont conduit à son invitation pour être entendu par la justice, le prélat a dit qu’il s’est agi d’un malentendu. « Je crois que nous nous retrouvons sur un seul point. En tant que chef de l’État, son souci est le bien du peuple congolais. Il s’implique corps et âme pour que ce pays puisse retrouver sa sérénité et sa respectabilité sur la scène internationale. C’est le combat qu’il est en train de mener. De notre part, en tant qu’Église, notre souci est aussi le bien de ce même peuple« , a-t-il expliqué. « Nous sommes condamnés à travailler ensemble, main dans la main, pour le bien-être de ce peuple et pour le bien de notre pays qui est aujourd’hui en péril à cause de la voracité des pays voisins que nous connaissons« , a relevé le prélat catholique.

Depuis le premier mandat de Félix Tshisekedi, les déclarations du cardinal Ambongo ont toujours été mal perçues par le pouvoir et tous ceux qui lui sont proches, allant même à lui manquer du respect. Il y a quelques semaines, la justice avait convoqué le cardinal pour être entendu sur ses déclarations jugées de nature à décourager les militaires au front et à créer des troubles dans le pays. Invité à l’Office du procureur, le chef de l’Église catholique n’a été entendu qu’à la Nonciature apostolique, l’ambassade du Saint-Siège à Kinshasa. Depuis la visite du pape François à Kinshasa en janvier 2023, et le début du deuxième mandat de Félix Tshisekedi, c’est la première fois que les deux personnalités se rencontrent.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Est de la RDC : obsèques officielles des victimes du bombardement d’un camp de déplacés

Mai 16, 2024

Des funérailles officielles ont été organisées à Goma pour les 35 victimes du bombardement, survenu le 3 mai, d’un camp de déplacés. Kinshasa, qui accuse le M23 d’en être à l’origine, réclame des sanctions contre le Rwanda.

Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP
Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP

Des obsèques officielles ont été organisées le 15 mai à Goma, dans l’est de la RDC, pour les victimes du bombardement d’un camp de déplacés, un « crime de guerre » selon Kinshasa qui réclame des sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23.

Trente-cinq cercueils étaient alignés dans le plus grand stade de la capitale provinciale du Nord-Kivu, pour une cérémonie à laquelle ont participé autorités et proches de victimes. L’inhumation a eu lieu ensuite à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville, dans un cimetière spécialement aménagé pour recevoir les victimes de conflits.

Le 3 mai, des bombes étaient tombées sur des huttes de déplacés, qui sont plusieurs centaines de milliers agglutinés à la périphérie de Goma, chassés de leurs villages par l’offensive menée depuis fin 2021 par la rébellion du M23. Comme le gouvernement congolais, les États-Unis notamment ont accusé le M23 d’être à l’origine de ce bombardement sur le camp de Mugunga. Washington a même mis directement en cause « les forces armées du Rwanda », une accusation qualifiée de « ridicule » par Kigali.

Des sources concordantes faisaient alors état d’au moins 9 morts, dont plusieurs enfants. Quelques jours après, des sources humanitaires et un responsable du camp portaient le bilan à 15 morts, tandis qu’un ministre évoquait 35 morts et 37 blessés.

« Vingt-deux d’entre eux étaient des enfants […] Ils ont été tous tués, victimes de la barbarie du Rwanda », a condamné sur le réseau social X le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, présent le 15 mai à Goma avec deux autres ministres du gouvernement central.

« Un crime de guerre »

« J’ai perdu mon frère David dans le bombardement », déclare Espoir Bwesha, 23 ans, déplacé venu de Saké, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma. David avait 19 ans. « Il se reposait dans sa hutte quand une bombe lui est tombée dessus », raconte Espoir, venu au stade pour la cérémonie. « Je veux que l’ennemi soit chassé et que la paix revienne », insiste le jeune homme, en demandant que plus aucune « arme lourde » ne soit positionnée dans ou à proximité immédiate des camps de déplacés.

« Le 3 mai, deux enfants de ma petite sœur ont été tués », se lamente Denise Baleye, 39 ans, une autre déplacée. Ils avaient 4 ans et 21 ans. « Que le gouvernement nous aide à regagner nos villages ! »

Dans un communiqué, le gouvernement de la RDC a condamné le 6 mai cet « acte terroriste » et appelé à « des sanctions politiques et économiques conséquentes » contre le Rwanda. « C’est un crime de guerre », a appuyé Patrick Muyaya.

En deux ans, le M23 s’est emparé de larges pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à encercler presque entièrement Goma. Le conflit a commencé à déborder vers la province voisine du Sud-Kivu, où un bombardement attribué au M23 a fait sept morts le 7 mai.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Canada: Un fermier retrouve un morceau de débris spatial dans son champ

Mai 15, 2024

Un déchet spatial retrouvé par Barry Sawchuk, un agriculteur d'Ituna, en Saskatchewan.

« Nous savions que ça venait du ciel. Cela ne pouvait pas être arrivé là tout seul », explique Barry Sawchuk. Photo : Radio-Canada/Adam Bent

Un agriculteur saskatchewanais a retrouvé un objet inusité dans son champ qui pourrait provenir d’une capsule spatiale de SpaceX.

Barry Sawchuk, qui exploite une ferme près d’Ituna, au nord-est de Regina, a trouvé un débris géant dans son champ.

L’homme de 66 ans s’est dit choqué d’apprendre que ce débris provenait probablement d’un engin spatial.

Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve des débris spatiaux dans son champ, affirme Barry Sawchuk.

C’est en menant des tests d’humidité dans son champ à la fin du mois d’avril que l’agriculteur a découvert cet objet. Sa famille n’avait jamais rien trouvé de semblable dans sa propriété auparavant.Un déchet spatial retrouvé par Barry Sawchuk, un agriculteur d'Ituna, en Saskatchewan, le 13 mai 2024.

Jonathan McDowell, un astrophysicien de Harvard, croit que cette découverte est probablement liée à la capsule Dragon de SpaceX. Photo : Radio-Canada/Adam Bent

Barry Sawchuk indique que l’objet ressemble à un morceau de fibre de carbone brûlé avec une structure en aluminium qui ressemble à un nid d’abeilles à l’intérieur. Il semble qu’il y ait aussi un cylindre hydraulique dans cet objet.

Nous savions que ça venait du ciel. Cela ne pouvait pas être arrivé là tout seul. Une citation de Barry Sawchuk, agriculteur

L’un de ses fils a fait des recherches et a conclu qu’il devait s’agir d’un débris spatial. La famille a accordé une entrevue à un journal local après cette découverte.

Possiblement un débris de SpaceX

Samantha Lawler, professeure agrégée d’astronomie à l’Université de Regina, a vu des photos de ce morceau de débris. Elle croit qu’il s’agit d’un déchet spatial.

Elle a aussi envoyé des photos et des informations concernant ce débris à son confrère Jonathan McDowell, un astrophysicien de Harvard.

Ce dernier s’intéresse aux lancements spatiaux et croit que cette découverte est probablement liée à la capsule Dragon de SpaceX.

Cet engin spatial est revenu sur terre en février avec quatre passagers de la Station spatiale internationale.

Jonathan McDowell a indiqué sur les réseaux sociaux que la trajectoire du tronc du vaisseau était passée à quelques kilomètres du champ saskatchewanais où le débris a été retrouvé.

SpaceX n’a pas répondu à une demande de commentaires.

Pour sa part, le Bureau de la sécurité des transports du Canada a confirmé qu’aucun signalement d’aéronef ne permettait d’expliquer la présence de cet objet.

De plus en plus de déchets spatiaux

Samantha Lawler explique que la capsule Dragon de SpaceX est utilisée pour envoyer des personnes à la Station spatiale internationale.

Son coffre, qui fournit de l’énergie au vaisseau pendant le vol et pendant qu’il se trouve sur la station, est éjecté lorsque l’engin entre dans l’atmosphère.

Le coffre est alors censé se consumer, mais ce n’est pas toujours le cas.

En 2022, des débris ont été retrouvés sur des terres agricoles en Australie. L’Agence spatiale australienne avait confirmé, à l’époque, que ces débris provenaient d’une mission de SpaceX.

Des objets soupçonnés d’être des débris spatiaux ont aussi été trouvés l’année précédente dans une ferme dans l’État de Washington, aux États-Unis.

Samantha Lawler pense que d’autres débris atterriront sur la terre au fur et à mesure que les entreprises privées développent leurs propres activités spatiales. Chaque fusée, qu’elle transporte des personnes ou des satellites, laisse derrière elle des matériaux en orbite.

L’entreprise SpaceX possède déjà plus de 5000 satellites.

Selon Samantha Lawler, le suivi des déchets dans l’espace est aléatoire. Elle étudie l’augmentation spectaculaire du nombre de satellites et ses effets sur l’astronomie et la chimie atmosphérique.

Cela fait cinq ans que j’en parle et voilà qu’un débris tombe à une heure de chez moi, affirme Samantha Lawler. C’est fou. Cela me touche vraiment de près.

Radio-Canada par Coralie Hodgson avec les informations de La Presse canadienne

Présidentielle en Mauritanie : l’ex-président Mohamed Ould Abdelaziz est écarté

Mai 15, 2024

L’ancien chef d’État mauritanien n’a pas obtenu le nombre de parrainages nécessaires pour pouvoir déposer sa candidature et se présenter face au président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

L’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à Nouakchott, le 1er août 2019. © Seyllou / AFP
L’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à Nouakchott, le 1er août 2019. © Seyllou / AFP

L’ex-président de MauritanieMohamed Ould Abdelaziz, condamné en 2023 à cinq ans de prison ferme pour blanchiment et enrichissement illicite, est écarté de la présidentielle du 29 juin faute de parrainages nécessaires, a indiqué son porte-parole, Mohamed Ould Djibril, le 14 mai. « Ce blocage voulu par le pouvoir est anti-démocratique », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous sommes dix candidats victimes de ce complot du pouvoir. »

Mohamed Ould Abdelaziz, qui a dirigé le pays jusqu’en 2019, avait entrepris des démarches en vue de sa candidature, selon son porte-parole. Il aurait affronté le cas échéant le sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son successeur et l’un de ses plus fidèles compagnons dans le passé, avec lequel il est désormais en conflit ouvert.

« Une parodie électorale unilatérale »

Mohamed Ould Abdelaziz s’est heurté à un système qui exige le soutien de 100 conseillers municipaux, dont 5 maires. La majorité présidentielle est maîtresse du jeu en la matière et a fixé les critères pour que ses conseillers municipaux accordent leur parrainage. Seul le parti islamiste Tawassoul, dans l’opposition, a une marge de manœuvre car il dispose du nombre d’élus municipaux requis.

« Nous dénonçons l’hégémonie des partis de la majorité qui ainsi se choisissent leurs adversaires parmi les candidats et conduisent le pays vers la tenue d’une parodie électorale unilatérale », ont déclaré une dizaine de candidats d’opposition, dont Mohamed Ould Abdelaziz, dans un communiqué conjoint. Même si ce dernier avait collecté les parrainages, sa qualification était des plus aléatoires. Les candidatures doivent être soumises au Conseil constitutionnel. Or la Constitution stipule que le président « est rééligible une seule fois ». Mohamed Ould Abdelaziz a exercé deux mandats.A lire : 

Les candidats ont jusqu’au 15 mai minuit (jeudi 16 mai 00 h 00 GMT) pour déposer leur dossier. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et trois autres l’ont fait. Trois autres candidats de l’opposition ont réuni les parrainages mais n’ont pas encore, selon leurs états-majors, déposé leurs dossiers.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Congo-Diaspora: Hommage à Jean Martial Michel Kongo

Mai 15, 2024

Terre des Légendes et des Lumières

Adieu M. le Ministre Jean Martial Michel Kongo,

Adieu rayon des lumières géographiques

Adieu Michel

Le ministre Jean Martial Michel Kongo s’est éteint, le lundi 1er Avril 2024, à Maizière-Lès -Metz, commune française du Département de la Moselle. Il était souffrant. De la génération initiale des géographes congolais, formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, M. Jean Martial Michel Kongo était le second docteur en géographie du Congo Brazzaville. Second après Mme Hélène Bouboutou, une grande dame, brillante intellectuelle au haut potentiel, qui nous a également quittés, il y a de cela plusieurs années.
M. Jean Martial Michel Kongo était un homme complet. Il passe une belle et heureuse enfance, dans la rue Mère Marie à Bacongo, quartier mythique de Brazzaville où il cultive, très tôt, l’élégance, la beauté et l’ordre, dans son style de vie. Ici, sous la stricte surveillance de ses parents, il parallélise la fréquentation scolaire et la pratique du petit football qui fera de lui, plus tard, un vrai sportif. Au fil des années, M. Jean Martial Michel Kongo deviendra un athlète confirmé, spécialiste du 4×100 mètres, handballeur, pongiste amateur, vice président de la fédération congolaise d’athlétisme, puis président de la même fédération. Mettant à profit son éloquence et son riche vocabulaire qui lui permet de transmettre du mieux possible ses idées et ses messages, il s’associe au journaliste Guy Noel Sam Pankima Ovey, comme pigiste à Radio Congo, pour coanimer une émission culturelle, à forte audience par sa capacité à apporter de l’excitation et de l’inspiration.
Accueilli au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, au terme de son cycle secondaire au lycée Savorgnan De Brazza, M. Jean Martial Michel Kongo suit, avec ardeur, des études de géographie. Une matière qui le passionnait, s’y appliquant à fond et s’initiant avec aisance à la démarche scientifique. Chaque nouveau pas dans la connaissance géographique le faisait réagir. Une attitude qui procédait d’un plaisir continu, d’autant qu’il s’agissait moins pour lui d’accumuler des savoirs que de faire évoluer les rouages de son raisonnement.
Dans les salles de cours, des bâtiments de Bayardelle, à l’époque, bien entretenues, les murs propres, les tables et les chaises confortables, M. Jean Martial Michel Kongo aimait se placer au premier rang, près des professeurs. Mmes Villien et Nirva Lopes, MM. Jacques Sénéchal et Sirven étaient de ceux là. Sur les colonnes des salles, de la première année à la licence, M. Jean Martial Michel Kongo était le confrère des étudiants Julien Félix Mabiala, Maurice Bonaventure Mengho, Jean Nkounkou et moi. Tous les cinq, nous constituons la première vague des géographes formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville. Nos chemins vont diverger, arrivés, en année de maîtrise, chacun d’entre nous devant, de son coté, préparer un mémoire de géographie. A la surprise générale, M. Jean Martial Michel Kongo invente, de toute pièce, pour son thème de maîtrise, le concept original de Petits Métiers, en lieu et place du secteur informel, alors que les quatre autres en étaient encore à des idées classiques. MM. Maurice Bonaventure Mengho étudie le Port de Brazzaville, Julien Félix Mabiala travaille à une problématique de la géomorphologie et de la climatologie, en territoire congolais, Jean Nkounkou examine les critères de rapprochement de la géographie et de la démographie. Quant à moi, l’approvisionnement vivrier de Brazzaville par le Port fluvial de Yoro à Mpila, sera mon sujet.
L’originalité de M. Jean Martial Michel Kongo s’est par ailleurs caractérisée par le perfectionnement de son élégance acquise dès le jeune âge. Il faisait montre d’aisance et de la grâce dans ses manières. Très courtois, il saluait avec respect. étudiant, que de temps passait M. Jean Martial Michel Kongo à nettoyer son vélomoteur Peugeot BB, muni d’une brosse, d’un chiffon et d’un morceau de savon de Marseille pour insister sur les endroits aux tâches tenaces. Rinçant le tout à l’eau claire. Même modèle de maintenance de sa voiture au top, à ses débuts d’enseignant à l’université, pour la décrasser, avant de se retourner pour des raisons pratiques, vers les stations de lavage de la ville. C’était l’ère où l’eau coulait à flot des bornes fontaines.
Maître assistant d’université à Brazzaville, de retour de l’Université de Bordeaux III, avec son Doctorat 3ème cycle, M. Jean Martial Michel Kongo a exercé avec sérieux, méthode et habileté. Il savait capter l’attention des étudiants., en suscitant l’intérêt. En lui, existait une manie permettant de ne pas lasser les apprenants. Le groupement d’enseignants chercheurs en géographie finira par élire M. Jean Martial Michel chef de département. Charge qu’il portera jusqu’à son remplacement par un autre collègue à une date légale échue. Il aura, à son actif, en sa double qualité de Chef de département de géographie, et de Président de l’Association des Géographes du Congo (AGECO), organisé les Premières Journées Géographiques, au début des années 80, avec le concours de l’ORSTOM et de la Mission française de coopération et d’action culturelle. Des journées qui ont connu un franc succès, tant par l’intérêt des thèmes abordés que par la qualité des exposants. Cette expérience, si fructueuse, est restée unique jusqu’à ce jour en milieu géographique congolais. Elle a, par contre, été à son actif puisqu’il prêtera ses services à l’Institut Géographique National. Parti de Bordeaux III, M. Jean Martial Michel Kongo avait le cœur, les yeux et les pensées, toujours tournés vers cet établissement. Le contact avec le Professeur Guy Lasserre et d’autres éminentes figures de l’Institut de Géographie Tropicale maintenu. Ce qui permettra à M. Jean Martial Michel Kongo de contribuer à des publications scientifiques, dans les Cahiers d’Outre-Mer, sans compter les siennes propres, fruit de sa recherche personnelle sur des faits de géographie humaine et urbaine congolaise.
M. Jean Martial Michel Kongo a également occupé plusieurs postes dans les rouages de l’État congolais. Par son recrutement comme professeur certifié de collège et de lycée, il commence sa carrière en septembre 1973. Puis, devient directeur de la coopération universitaire où il a noué un partenariat avec l’Université de Pennsylvanie et y a enseigné. Conseiller aux frontières des Ministres congolais de l’Intérieur MM. François Xavier Katali et Raymond Damase Ngolo, il sera. Sous la transition, au lendemain de la Conférence Nationale de 1991, à laquelle il prend part au nom de l’Association des Géographes du Congo, M. Jean Martial Michel Kongo siège au Gouvernement, comme Secrétaire d’État à la Décentralisation près le Ministre de l’Intérieur M. Alexis Gabou. Le mandat du Président Pascal Lissouba, entre août 1992 et octobre 1997, fait du Ministre Jean Martial Michel Kongo Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en RCA et au Tchad, avec résidence à Bangui.
Admis à la retraite, M. Jean Martial Michel Kongo participe activement, en 2007-2008, à la fondation de l’Association des Anciens Ministres de la République du Congo. Une association de solidarité devant par ailleurs apporter des réponses à des besoins collectifs et cultiver le lien social entre les membres.
Tout ceci dit, il en découle que le Ministre Jean Martial Michel Kongo était un esprit supérieur. Un Monsieur très relationnel, perfectionniste et très rigoureux. Son aptitude à l’intelligence était prononcée. Auprès de ses vieux amis en vie, de l’école primaire, du collège, du lycée, des communautés universitaires du Congo et de Bordeaux III, lesquels sont restés en contact avec lui, jusqu’à la fin de ses jours, le Ministre Jean Martial Kongo est connu pour son inoxydable sens de la fraternité, sa générosité, son altruisme, son dévouement et son ouverture d’esprit. N’empêche que le Ministre avait, à certaines occasions, des accès de colère quand il se sentait incompris ou lorsqu’une consigne était mal exécutée.
En ces moments d’intense douleur pour la famille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, que son épouse, Mme Odette Kongo et les Enfants Kongo trouvent ici l’expression de mes condoléances les plus attristées. Des condoléances que j’étends à M. Raoul Martial Babela Kongo, la Sœur Angèle Marie Kongo Nzoumba, l’Abbé Germain Martial Emery, le Père Boueillad Boua Kongo, les Petits fils et arrières petits Kongo. Aux amis, connaissances et autres proches du Ministre Jean Martial Michel Kongo j’exprime la même compassion. Que la force et la vigueur soient en eux tous pour affronter cette épreuve.
A la communauté universitaire et aux géographes congolais, toutes générations d’étudiants et d’enseignants confondus, je traduis ma solidarité.
Que mon ami et collègue géographe Michel repose en paix. Tout passe, tout s’efface, sauf les souvenirs. Souvenirs de nos années d’étudiants, à Bayardelle. Souvenirs de nos promenades en motocyclette, dans les quartiers nord de Brazzaville pour chercher la kola, ce petit fruit aux vertus fortifiantes et excitantes, écoulé sur les étals des rues. Souvenirs de nos rencontres, dans mon studio à Ouenzé, rue Dongou, aux environs du marché, et chez lui, à Bacongo, derrière le lycée Savorgnan De Brazza. Maîtres assistants d’université, tous les deux, souvenirs de nos échanges sur l’avancée de la géographie, la marche du monde, les rapports étudiants-professeurs et sur la politique congolaise à propos de laquelle, l’un et l’autre, nous étions très critiques. Lorsque je suis détenu à la Sécurité d’État pour une affaire de tract, en novembre 1986, il viendra me traduire sa solidarité. Je n’ai pas oublié. En mission officielle à Bangui, comme Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le souvenir de l’entretien avec l’Ambassadeur du Congo en RCA et au Tchad, qu’était Michel est encore frais en moi. Enfin, quelque temps avant le décès de Michel dans sa ville de résidence, les mots de réconfort que je lui ai adressés au téléphone, lorsqu’il revenait d’une séance de marche en compagnie de son fils Fabrice Kongo, resonnent encore dans mes oreilles.
À l’État congolais, la dépouille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, une fois rapatriée, de rendre à l’illustre disparu l’hommage qu’il mérite. Au nom de la Patrie reconnaissante pour dignes et loyaux services rendus à la Nation par Michel.
Ainsi va la vie. Et nul n’est à l’abri.

Avec La Semaine africaine par Ouabari Mariotti

Le premier ministre slovaque gravement blessé lors d’une tentative d’assassinat

Mai 15, 2024

Les agents de sécurité déplacent le premier ministre slovaque Robert Fico, victime d’une tentative d’assassinat, à Handlova, en Slovaquie, le 15 mai 2024. Photo : Reuters/Radovan Stoklasa

Le premier ministre de Slovaquie, Robert Fico, a été gravement blessé par balles mercredi matin lors d’une tentative d’assassinat à la sortie d’une réunion de son cabinet à Handlova, dans le centre du pays.

Le chef du gouvernement slovaque a été blessé lorsqu’un homme a ouvert le feu sur lui en bordure de la rue alors qu’il saluait des gens à la sortie d’une réunion avec les membres de son gouvernement.

Selon les premières informations, il a été atteint d’au moins trois projectiles à la jambe, à l’abdomen et à la poitrine. L’homme politique a été évacué rapidement à bord de sa voiture de fonction par des agents de sa garde rapprochée. À quelques mètres de là sur le trottoir, des policiers maîtrisaient et menottaient le présumé tireur.

Le premier ministre a été transporté dans un hôpital de Handlova où il a été traité dans une unité de chirurgie cardiaque avant d’être transféré dans un établissement de la capitale, Bratislava, a rapporté l’Agence France-Presse. Il se trouve dans un état critique.

Peu de temps après, la présidente slovaque Zuzana Caputova a condamné une attaque brutale et irresponsable à l’arme à feu contre le premier ministre.

Je suis choquée. Je souhaite à Robert Fico beaucoup de force dans ce moment critique pour se remettre de cette attaque brutale et irresponsable, a affirmé la présidente sortante dans un communiqué.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse