Un niveau record. Selon les autorités canadiennes, les incendies qui font rage dans le pays depuis le début de l’année ont déjà détruit plus de 2,7 millions d’hectares. C’est huit fois plus que la moyenne des surfaces sinistrées sur les 30 dernières années. Après l’ouest du pays et les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan début mai, c’est au tour de l’est du pays avec la Nouvelle-Écosse d’être touché par des « feux sans précédent ». « Ces conditions, à ce stade de la saison, sont absolument sans précédent et évidemment sont source de préoccupation », a déclaré Bill Blair, ministre canadien de la Sécurité publique, jeudi 1er juin.
Actuellement, 211 feux de forêt font rage dans le pays et 82 sont hors contrôle, a-t-il encore précisé. L’arrivée d’une vague de chaleur extrême et de vents violents dans l’Est pourrait entraîner un « comportement extrême des incendies », selon les pompiers.
En Nouvelle-Écosse, au cœur de toutes les inquiétudes ces derniers jours, 16 feux étaient actifs jeudi. L’un d’eux a atteint la banlieue de la principale ville de la province, Halifax, et a contraint les autorités à évacuer plus de 16 000 personnes au nord-ouest de la ville. Il semble désormais partiellement maîtrisé.
« Nous avons besoin que Mère Nature se mette de notre côté »
Un autre incendie près du lac Barrington est particulièrement scruté car il est toujours hors de contrôle après avoir ravagé 20 000 hectares. C’est le plus grand feu jamais enregistré dans la province. Plus de 2 000 personnes ont reçu l’ordre d’évacuer cette zone en début de semaine, compte tenu de la propagation des feux. « Nous sommes loin d’être sortis d’affaire. Nous sommes toujours confrontés à une situation très dangereuse et volatile », a expliqué David Steeves du ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse. « Nous avons besoin que Mère Nature se mette de notre côté sur ce coup-là », a-t-il ajouté.
La fumée des incendies qui ravagent la province depuis trois jours a même atteint la côte atlantique des États-Unis, occasionnant des pics de pollution d’air dans l’État du New Jersey et dans certaines parties de la Pennsylvanie. Dans l’ouest du Canada, plus de 60 incendies étaient toujours en cours en Alberta, un mois après le déclenchement de l’état d’urgence, et une vingtaine en Saskatchewan. Le Canada, qui se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique.
La municipalité de Chapais, en Jamésie, a publié cette photo d’un brasier qui menace la ville, mercredi. Photo : Ville de Chapais
En raison de la chaleur et du temps sec, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts et le ministère de la Sécurité publique demandent la collaboration du public pour éviter ou restreindre le plus possible les déplacements en forêt au cours des prochains jours.
La recommandation s’applique partout et dans toutes les régions du Québec, précise le gouvernement. Elle a pour but de diminuer les risques d’incendie, de faciliter les opérations de la SOPFEU et d’assurer la sécurité publique, peut-on lire dans un communiqué.
Cet avis préventif s’ajoute à une interdiction de faire des feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité de zones boisées sur l’ensemble du territoire québécois. Une mesure décrétée mardi en raison de l’indice d’inflammabilité extrême dans les forêts de la province en raison du temps très chaud et sec.
Cette incitation à limiter les déplacements survient alors que la saison de la pêche et du plein air s’installe en force dans les forêts de la province.
Des avions-citernes de la SOPFEU ont été déployés au nord de Sept-Îles en raison d’un important brasier qui sévit près du chemin de fer QNSL, près de la rivière Nipissis. Photo : Sopfeu
À la Société de protection des forêts contre le feu, tous les sapeurs sont déployés en ce moment sur le territoire pour agir en prévention alors qu’une douzaine de feux de forêt sont actifs sur le territoire québécois.
L’activité humaine en cause
Actuellement, les feux sont tous causés par l’activité humaine, explique Stéphane Caron de la Société de protection des forêts contre le feu.
Les principales causes de feu : les mégots de cigarette, c’est encore une très grosse cause de feu; les feux de camp mal éteints, les gens font des feux de camp malgré l’interdiction de faire des feux à ciel ouvert; les fameux brûlages de rebuts aussi… Au printemps, les gens ont tendance à faire le ménage sur le terrain, à brûler les résidus, résume M. Caron.
Ces trois causes-là présentent 60 % des feux de cause humaine en moyenne, au Québec.
Les parcs de la Sépaq toujours ouverts
Les parcs et réserves fauniques gérés par la Sépaq continueront à accueillir des visiteurs jusqu’à nouvel ordre, mais la sensibilisation à l’importance de respecter l’interdiction de feux à ciel ouvert et à faire preuve de prudence (notamment à la façon dont les fumeurs disposent de leurs mégots) est renforcée, précise un porte-parole de la société de plein air.
À Chapais, en Jamésie, plus de 500 familles ont dû être évacuées par mesure préventive alors que les pompiers forestiers tentent depuis mercredi d’éteindre un incendie qui se dirige vers la partie sud de la ville. La superficie du brasier est estimée à 2400 hectares.
Des évacuations sont aussi signalées à Rivière-Éternité, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où un incendie d’une vingtaine d’hectares a aussi forcé l’évacuation du secteur Baie-Éternité dans le parc national du Fjord-du-Saguenay.
Le centre de lutte provincial de la SOPFEU est sur un pied d’alerte. Photo : Radio-Canada/Colin Côté-Paulette
Une cinquantaine de résidents ont aussi été évacués cette semaine à Ferland-et-Boilleau, toujours au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Sur la Côte-Nord, au nord de Sept-Îles, un brasier de plus de 17000 hectares (170 kilomètres carrés) a entraîné l’évacuation d’une pourvoirie autochtone au confluent des rivières Moisie et Nipissis. Un brasier de 968 hectares fait aussi rage à une dizaine de kilomètres au nord de Sept-Îles.
Les équipes de la Croix-Rouge congolaise (CRC) déployées sur le terrain dans les départements de la Sangha et de la Likouala après des pluies diluviennes et vents violents ont évoqué, le 30 mai, à Brazzaville, le problème de transfert des fonds Dref aux bénéficiaires ainsi que celui d’inaccessibilité des volontaires dans les différentes localités.
Les participants à l’atelier /Adiac
15 000 personnes sinistrés de la Sangha et de la Likouala ont perdu leurs habitations et plantations suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues depuis septembre 2022. Les volontaires de la CRC ont énuméré ces dégâts à l’occasion de l’atelier organisé à Brazzaville sur les leçons apprises de la mise en œuvre du Dref inondations.
L’atelier a regroupé les acteurs de la société nationale de la Croix-Rouge, les partenaires techniques et financiers du mouvement Croix-Rouge et bien d’autres. Les participants suivent des présentations de l’opération par domaine ainsi que des travaux de groupe sur la coordination, l’analyse, la planification et la capacité opérationnelle.
L’objectif est de capitaliser sur les bonnes rencontres issues de la mise en œuvre du Dref inondations réalisées dans ces localités.
Il consiste également à évaluer la mise en œuvre de l’opération, identifier les succès et les défis, faire des recommandations ainsi qu’une analyse de l’actuel contexte et des risques des zones touchées afin de planifier une intervention efficace.
A cet effet, la CRC a déployés pendant quatre mois ses volontaires sur le terrain afin de soutenir leurs urgences et de donner un appui à la reprise de leurs activités quotidiennes, avec l’appui de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
L’intervention a porté sur le soutien aux moyens de subsistance, en hygiène et assainissement et à l’eau, en premiers secours d’urgence ainsi que dans le domaine de la santé avec le soutien psychosocial et la sensibilisation aux maladies hydriques.
Le chef de la circonscription sociale de Kabo, Baudry Bokouango Tsono, a indiqué que l’appui aux sinistrés n’a concerné que ce district du département de la Sangha et non les localités environnantes qui vivent de la cueillette et de la chasse. Selon lui, l’opération a été une première. Les difficultés ont été notamment le paiement par transfert cash à plus de 2 000 autochtones qui, pour la plupart, ne possèdent pas de téléphone.
Le délégué de l’Organisation mondiale de la santé, Vivien Hilaire Nyanga, a demandé aux participants de formuler des recommandations de façon objective pour permettre d’avoir un document important.
Quant au secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge/Croissant-Rouge, Zeade Léonard Nioule, il a émis le souhait au mouvement Croix- Rouge de prendre en compte les critères de sélection des bénéficiaires afin d’éviter la discrimination de la population autochtone.
Pour sa part, le vice-président national de la CRC, Gabriel Goma Mahinga, a rappelé dans son allocution d’ouverture que la rencontre permettra d’identifier les faiblesses de l’opération en vue d’envisager les perspectives pour l’amélioration de la structure.
Shanghai a enregistré lundi la journée du mois de mai la plus chaude depuis plus d’un siècle, a annoncé le service météorologique de la ville de l’est de la Chine.
A 13H09 (05H09 GMT), la température mesurée à la station de métro Xujiahui a atteint 36,1°C, « battant un record remontant à plus d’un siècle concernant la température la plus élevée pour un mois de mai », a annoncé le compte officiel du service météorologique, sur le réseau social chinois Weibo.
Le mercure y a grimpé jusqu’à 36,7°C dans l’après-midi, battant d’un degré la température record de 35,7°C enregistrée à quatre reprises, en 1876, 1903, 1915 et 2018, selon le service météorologique de la plus grande ville de Chine.
Le changement climatique a rendu les canicules au moins 30 fois plus probables dans ce pays, selon une étude réalisée par 22 climatologues internationaux de l’initiative World Weather Attribution (WWA) publiée mi-mai.
A Shanghai, certaines applications affichaient une température « ressentie » de plus de 40°C.
« Je suis sorti à midi pour aller chercher une livraison et j’ai eu mal à la tête en rentrant », s’est plaint sur le site de messagerie chinois Weibo un habitant de la ville.
« Coup de chaud »
« J’ai failli avoir un coup de chaud, il fait vraiment assez chaud pour exploser », se désole un autre, nommé Wu qui assure à l’AFP: « J’ai le sentiment que les étés sont de plus en plus chaud chaque année ». « J’allume l’air conditionné plus tôt qu’avant », ajoute-t-il.
D’autres pays asiatiques ont déjà connu des vagues de chaleur mortelles cette année.
Mi-avril, dans certaines régions d’Inde, le mercure est monté jusqu’à 44°C, causant la mort d’au moins 11 personnes près de Bombay en une seule journée. Dacca, capitale du Bangladesh, a connu son jour le plus chaud en six décennies.
Un record de 45,4°C a été atteint dans la province occidentale thaïlandaise de Tak, et il a fait jusqu’à 42,9°C dans la province de Sainyabuli au Laos, un record absolu pour le pays, selon le WWA.
Mi-mai, l’ONU a averti que la période 2023-2027 sera avec une quasi certitude la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, sous l’effet combiné des gaz à effet de serre et du phénomène météorologique El Nino.
Les températures mondiales devraient bientôt dépasser l’objectif le plus ambitieux des accords de Paris sur le climat, a mis en garde l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
L’Accord de Paris de 2015 vise à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels de 1850 à 1900 et si possible à 1,5°C par rapport à ces mêmes niveaux.
L’OMM estime à 66 % la probabilité que la température moyenne annuelle à la surface du globe dépasse de 1,5°C les niveaux préindustriels pendant au moins l’une des cinq prochaines années.
Le bateau transportait une vingtaine de touristes lorsqu’il s’est retourné au large de Lisanza, dans le nord de l’Italie. Les recherches se poursuivent.
Dix-neuf personnes ont été secourues après qu’un bateau touristique a chaviré sur le lac Majeur, dimanche 28 mai, au large de Lisanza, dans le nord de l’Italie. Selon les pompiers, pluieurs passagers étaient toujours portés disparus dans la soirée. Des plongeurs et un hélicoptère sont à la recherche de « plusieurs personnes portées disparues », a précisé à l’AFP le porte-parole des pompiers, Luca Cari.
Une vidéo des pompiers, publiée par le site du quotidien Corriere della Sera, montre l’hélicoptère survolant des eaux agitées, où flottaient des chaises et d’autres débris.
Un accident causé par le mauvais temps
L’accident a été provoqué par le mauvais temps, selon le Corriere della Sera. Le lac Majeur, qui se trouve dans le sud des Alpes, est le deuxième plus grand lac d’Italie et une destination touristique prisée.
Si la pensée populaire enseigne que « le pire n’est jamais certain », l’inimaginable se réalise parfois. C’est ainsi qu’en ce mois de mai, la Côte d’Ivoire a connu une première expérience d’éruption volcanique, dans la sous-préfecture de Guehiebly, à 18 km de Duékoué, le chef-lieu de la région du Guémon. Une forte explosion a été suivie d’un tremblement du sol et de l’émission d’une lave vitreuse et noire écoulée sur trois mètres.
Face à cet événement inédit, la population a développé une sorte de psychose, craignant notamment, en l’absence d’une analyse scientifique complète, ces répliques telluriques, dont on entend régulièrement parler dans la couverture médiatique des grands tremblements de terre.
Guehiebly enregistre déjà des dégâts. Après une suspension de la fourniture du courant électrique, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) a expliqué que le support métallique, qui maintenait la ligne de moyenne tension, avait fondu sous l’effet de l’éruption volcanique, perturbant ainsi l’alimentation électrique d’une dizaine de villages.
Début de psychose
En ce qui concerne les effets sur l’atmosphère, le directeur régional des Mines de Duékoué, Sanogo Souleymane, a demandé aux habitants de ne pas s’approcher à moins de dix mètres des lieux. Selon lui, la « saturation » de l’air pourrait être dangereuse pour les personnes vulnérables.
Si l’État ivoirien se veut rassurant et appelle au calme, la psychose conduit certains résidents à envisager de déménager de la zone. Le préfet du département de Duékoué, Ibrahima Cissé, appelle chacun à « faire confiance au gouvernement et au président de la République, Alassane Ouattara », tout en rappelant, lui aussi, qu’il est prudent d’éviter de s’approcher du lieu de l’explosion, en attendant les conclusions des experts. Des échantillons ont été prélevés par les services des pompiers.
Certains devancent les discours des spécialistes, en subodorant des explications mystiques à cet événement géologique inattendu. Le phénomène de volcanisme effusif pourrait être l’expression de la colère des ancêtres. Après cette alerte inédite, des sacrifices ont donc été pratiqués pour obtenir clémence…
Avec Jeune Afrique
Par Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
À quelques kilomètres de Duékoué, une éruption volcanique inédite a suscité incrédulité et panique parmi la population.
Le Première ministre italienne Giorgia Meloni a visité dimanche des habitations inondées dans le nord-est de l’Italie, après avoir précipitamment quitté le sommet du G7 à Hiroshima au Japon pour rentrer dans son pays à la suite des inondations qui ont fait quatorze morts.
Chaussée de bottes en caoutchouc, Mme Meloni, qui a serré les mains de propriétaires de maisons envahies par la boue et de bénévoles, a confié à la presse à Ravenne avoir été « émue » par ses entretiens avec ceux qui ont tout perdu dans la catastrophe.
« Vous accomplissez une tâche immense », a-t-elle dit à un habitant de Ghibullo qui distribuait de la nourriture à des sinistrés, selon une vidéo diffusée par la radio-télévision italienne Rai.
Un total de 36.000 personnes ont été déplacées dans la région d’Emilie-Romagne au cours de la semaine, mais 10.000 ont pu regagner leur domicile, ont annoncé les autorités régionales dimanche.
L’équivalent de six mois de précipitations se sont abattues en 36 heures cette semaine en Emilie-Romagne, provoquant dans cette riche région agricole et touristique les « inondations du siècle ». Les intempéries ont causé des dégâts de grande ampleur, affectant durement les agriculteurs qui cultivent des céréales et produisent des fruits comme les abricots et les cerises.
Dimanche, la pluie avait cessé dans de nombreux endroits, mais l’alerte rouge météo a été prolongée jusqu’à lundi.
Mme Meloni doit présider un conseil des ministres mardi pour débloquer des fonds d’urgence pour la région.
Le rapport du gouvernement indique que les êtres humains sont exposés à «toujours plus de produits chimiques» dans l’air qu’ils respirent, dans la poussière et dans l’eau potable. Photo : Getty Images/Asiavision
Des « contaminants éternels » toxiques se retrouvent dans le sang des Canadiens, particulièrement au sein des communautés autochtones du Nord, indique un nouveau rapport du gouvernement fédéral.
À la suite d’une évaluation scientifique sur les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), Santé Canada et Environnement Canada proposent d’inscrire ces substances chimiques de synthèse sur la liste des produits toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE).
L’inscription d’une substance sur la liste des produits toxiques soumis à la LCPE est la première étape vers l’adoption par le gouvernement d’une réglementation visant à l’interdire, comme Ottawa l’a fait pour les articles en plastique à usage unique.
Des études démontrent que les PFAS peuvent nuire à la santé humaine et à la faune. Certaines de ces substances chimiques s’accumulent dans le foie et dans les reins.
« En raison de l’utilisation répandue des PFAS et de l’omniprésence de ces substances dans l’environnement, les humains sont continuellement exposés à de multiples PFAS, ce qui pourrait causer des effets négatifs préoccupants. »— Une citation de Extrait du Rapport sur l’état des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (mai 2023)
Une illustration de certains effets des PFAS sur la santé humaine. Photo : European Environment Agency
Les effets couramment signalés dans les études sur les animaux endommagent le foie, les reins, la glande thyroïde, le système immunitaire, le système nerveux et le métabolisme. Ils affectent aussi le poids corporel, la reproduction et le développement.
Les études épidémiologiques chez les humains ont également permis de constater des effets similaires sur les organes et sur les systèmes vitaux.
Comme les PFAS se décomposent très lentement et que les êtres vivants y sont exposés de manière répétée, leurs taux dans le sang peuvent s’accroître au fil du temps.Début du widget . Passer le widget?
Substances de synthèse
Derrière le sigle PFAS se trouve une famille de substances de synthèse. Dotées de propriétés antiadhésives et imperméables, elles sont présentes dans divers produits de consommation : poêles en téflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles, cosmétiques, produits menstruels, tapis, meubles, vêtements…
Quasi indestructibles, d’où leur surnom, elles sont décrites par certains experts comme la plus grande menace chimique au XXIe siècle mais jugées en partie incontournables par le secteur industriel.
Seuls les diamants devraient être éternels, pas les produits chimiques polluant produits par l’homme, a écrit le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, sur Twitter.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et de notre environnement. »— Une citation de Jean-Yves Duclos, ministre fédéral de la Santé
Le gouvernement a classé dans la liste des PFAS plus de 4700 molécules fabriquées par l’homme et cette liste ne cesse de s’allonger. Le rapport indique également que les êtres humains sont exposés à toujours plus de produits chimiques dans l’air qu’ils respirent, dans la poussière et dans l’eau potable.
Ces substances chimiques extrêmement persistantes sont présentes partout au Canada et même dans les régions reculées de l’Arctique, selon le rapport.
Pas de substituts
Les PFAS sont utilisées dans les équipements de lutte contre les incendies, notamment la mousse ignifuge, et dans des composants essentiels des véhicules électriques, des batteries et des panneaux solaires.
Les PFAS contribuent à l’énergie propre et à la réduction des émissions [de GES], a fait valoir Danielle Morrison, responsable politique de l’Association canadienne de l’industrie chimique.
Son association a assuré que ses membres se tiendront au courant des données scientifiques tout en mettant en garde contre l’interdiction des PFAS, qui sont essentielles et pour lesquelles il n’existe pas de substituts, argumente-t-elle.
Les PFAS se transmettent aussi aux fœtus. Photo : Getty Images/Istockphoto/Momcilog
Outre la découverte de traces de PFAS dans le sang des Canadiens, l’étude a démontré que les femmes enceintes peuvent transmettre ces substances à travers le placenta. Quant aux nourrissons, ils peuvent être exposés aux PFAS à travers le lait maternel.
Il est déjà reconnu à l’échelle internationale que les pompiers font partie des groupes surexposés aux PFAS. Au Canada, une deuxième population est à risque : les Autochtones.
On a observé des concentrations élevées de certaines PFAS chez des communautés autochtones du Nord (telles que mesurées chez les adultes, y compris les femmes enceintes) ainsi que chez les jeunes et les enfants autochtones d’autres régions du Canada, indiquent les auteurs de l’étude.
L’exposition aux PFAS a duré suffisamment longtemps pour qu’on constate des effets néfastes dans la population humaine, a pointé Miriam Diamond, professeure à l’École de l’environnement de l’Université de Toronto.
Selon ses observations, le Canada mène une expérience en temps réel sur la santé de [sa] population et il est temps d’interdire les PFAS non essentielles.
Le Canada en restreint déjà certaines, mais il faudrait aller plus loin plutôt que d’adopter une approche fragmentaire, selon des experts en environnement.
Il est vraiment important de s’attaquer au problème à la source et d’arrêter d’essayer de le découper en petits morceaux, a mis en garde Cassie Barker, responsable du programme des produits toxiques chez Environmental Defence.
Radio-Canada avec les informations de David Thurton (CBC News) et de l’Agence France-Presse
Épizootie, épidémie qui frappe les animaux. Une maladie qui touche les vaches européennes, et qui peut se révéler mortelle, arrive en Europe. Les autorités sanitaires craignent que l’épidémie touche l’ensemble du continent. Il s’agit plus spécifiquement d’une « maladie hémorragique épizootique », transmise à l’animal par des moucherons piqueurs, eux-mêmes de plus en plus présents à cause du changement climatique, a rapporté vendredi 12 mai l’Anses, l’agence sanitaire française.
Les premiers cas de cette maladie virale, non transmissible à l’homme, ont été détectés à l’automne 2022 sur l’île italienne de Sardaigne, puis en Sicile, indique l’Anses dans une note sur son site Internet. Des foyers ont ensuite été repérés en Andalousie (sud de l’Espagne). « Chez les bovins, cette maladie potentiellement mortelle se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire », précise l’agence.
Une maladie découverte en… 1955 !
La maladie, qui affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins, a été découverte aux États-Unis en 1955. Le virus « s’est depuis répandu en Asie, en Australie et en Afrique ».
« Il y a une quinzaine d’années, on n’imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe », explique le chercheur Stéphan Zientara, cité par l’Anses. « Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions », poursuit-il.
Selon le scientifique, « l’hypothèse la plus probable est que des moucherons ont été transportés à travers la Méditerranée par le vent ». Aucun vaccin n’est disponible contre le type de virus repéré en Europe. Une surveillance a été mise en place en France, souligne l’Anses, « avec pour objectif d’analyser tout animal suspect », notamment parmi les cervidés.
La centaine de feux de forêt et de broussailles actifs dans la province ont conduit Environnement Canada à lancer un bulletin spécial de qualité de l’air. Photo : Mark Cacka
Les pompiers forestiers s’affairent toujours à combattre plus d’une centaine de feux de forêt et de broussailles à travers le territoire albertain, dont 37 qui ne sont toujours pas maîtrisés. Plusieurs régions de la province ont déclaré l’état d’urgence local et des milliers de personnes sont touchées par des ordres d’évacuation.
La communauté de Fox Creek, à 260 kilomètres au nord-ouest d’Edmonton, fait l’objet d’un ordre d’évacuation immédiat. Les 1700 habitants du village doivent se rendre à Whitecourt, où un centre d’accueil a été ouvert. Les personnes qui n’ont pas accès à un véhicule peuvent se rendre au centre communautaire de Fox Creek, où des autobus les transporteront vers Whitecourt.
Le nombre total de personnes évacuées est évalué à environ 22 000. Alberta Wildfire et la première ministre Danielle Smith doivent faire sur le point sur la situation vers 11 h, heure des Rocheuses, samedi.
Selon les données du gouvernement provincial, près du quart (22,6 %) des feux qui font rage ont été causés par l’activité humaine, alors que la foudre serait à l’origine de 8 % d’entre eux. Les causes des autres incendies sont toujours en cours d’évaluation.
37 feux non maîtrisés, dont une dizaine d’importance
Samedi matin, 10 brasiers étaient considérés comme d’importance dans les zones de protection forestière de la province.
Dans les environs de Drayton Valley, un feu dont la superficie est évaluée à 1500 hectares occupe 26 pompiers et plusieurs aéronefs.
Près de Fox Lake, un brasier de 4383 hectares a conduit à l’évacuation d’environ 3600 personnes, dont 115 par hélicoptère. Les personnes évacuées sont invitées à se rendre à High Level.
Un feu de 500 hectares occupe 24 pompiers et plusieurs aéronefs et d’autres véhicules de secours aux environs de Rainbow Lake.
Un incendie de 2254 hectares fait rage des deux côtés de l’Autoroute 22 à quelque 7 km au nord-ouest d’Evansburg. Des équipes ont passé la nuit à tenter d’éviter qu’il se propage vers le nord.
Un feu de 950 hectares a conduit à l’imposition d’un ordre d’évacuation des résidents du côté est de la rivière Pembina, au sud-est d’Entwistle.
Dans le comté de Big Lakes, à quelque 35 km au sud de la Première Nation de Swan River, un incendie de 5 hectares a incité les autorités à lancer une alerte d’évacuation. Les personnes touchées doivent se préparer à quitter leur résidence rapidement si cette alerte devient un ordre d’évacuation.
Deux brasiers, l’un de 19 811 hectares et l’autre de quelque 1500 hectares pourraient bientôt s’unir au sud du Petit lac des Esclaves.
Un feu consume 12 hectares à environ 20 km du territoire de la Première Nation O’Chiese, alors qu’un autre incendie de taille similaire fait rage dans les environs de la réserve Big Horn de la Première Nation Stoney Nakoda.
Enfin, un brasier de 24 000 hectares à 43 km au sud-est d’Edson a forcé l’évacuation d’ouvriers pétroliers et d’un terrain de Camping.
La fumée nuit à la qualité de l’air
La fumée qui se dégage des feux a conduit Environnement Canada à lancer un bulletin spécial de qualité de l’air pour les régions de :
Drayton Valley – Devon – Rimbey – lac Pigeon
Fort McMurray – Fort MacKay
Grande Prairie – Beaverlodge – Valleyview
High Level – Rainbow Lake – Ft Vermilion – rte du Mackenzie
Hinton – Grande Cache
Peace River – Fairview – High Prairie – Manning
Rocky Mountain House – Caroline
Slave Lake
Spruce Grove – Morinville – Mayerthorpe – Evansburg
Wabasca – Peerless Lake – Gift Lake – Cadotte Lake
Whitecourt – Edson – Fox Creek – Swan Hills
La mauvaise qualité de l’air présente un risque allant de faible à modéré dans la plupart des secteurs touchés. À ce niveau, aucune mesure d’adaptation des activités en plein air n’est requise, à moins d’éprouver des symptômes comme la toux et une irritation de la gorge, selon Environnement Canada.
Toutefois, les régions d’Edson, Hinton, Grande Prairie et Wood Buffalo font l’objet d’un avertissement de mauvaise qualité de l’air présentant un risque élevé pour la santé dans la journée de samedi. Environnement Canada recommande d’éviter les activités de plein air exténuantes et de réduire ou réorganiser les activités prévues à l’extérieur.