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Canada: Les disparitions d’enfants sont de plus en plus fréquentes au Québec

Mai 26, 2024

Le portrait de David Fortin sur une remorque.

David Fortin est porté disparu depuis le 10 février 2009. (Photo d’archives) Photo: Radio-Canada

Au Québec, quelque 6181 enfants ont manqué à l’appel en 2023, un bond de 32 % par rapport à l’année précédente.

Alors que le monde soulignait samedi la Journée internationale des enfants disparus, la directrice générale du Réseau enfants-retour, Mélanie Aubut, croit qu’on risque de voir une autre augmentation en 2024.

Au cours des premiers mois de cette année, son équipe a traité deux fois plus de dossiers de disparitions qu’à la même période l’an dernier.

Des histoires d’horreurs comme celle qu’a vécue Caroline Lachance. Le 10 février 2009 au matin, son fils, David Fortin, 14 ans, n’est jamais monté dans l’autobus devant le mener à son école secondaire d’Alma.

Mme Lachance tente par tous les moyens de garder bien vivant l’espoir de le retrouver, même 15 années plus tard. En prenant la parole dans les médias, elle espère qu’il la verra et qu’il comprendra qu’elle l’attend encore.

Mon enfant, mon beau David, il faut encore garder les yeux ouverts pour essayer de le retrouver. Une citation de Caroline Lachance, mère de David Fortin

Fugues fréquentes

Les fugues représentent 83 % des cas de disparitions au Québec. En s’enfuyant, les jeunes expriment leur désir d’autonomie ou leur besoin d’être écoutés, croit la coordonnatrice de l’organisme montérégien Justice alternative du Suroît, Annick Sauvé. Elle coordonne l’atelier Cré-action, une boutique d’artisanat qui cache un lieu sécuritaire où les fugueurs peuvent se déposer et ventiler.

Ici, ils savent qu’on va prendre le temps de les accueillir, explique Mme Sauvé. Son équipe s’assure d’abord de répondre aux besoins des jeunes en fugue. Elle contacte ensuite leurs parents ou leur responsable pour les rassurer.

Ils sont accompagnés d’intervenants, qui coordonnent leurs actions avec la police, les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), les centres jeunesse et les travailleurs de rue.

Caroline Lachance se rappelle avoir cherché son fils dans ce genre de lieu en 2009. Ce sont selon elle de très bonnes initiatives. Mais elle croit que la prévention, la sensibilisation auprès de nos jeunes, c’est ce qu’on peut faire de mieux.

La directrice du Réseau enfants-retour abonde dans le même sens. Elle mise sur le travail des intervenants en milieu scolaire qui inculquent chez les jeunes un comportement sain et sécuritaire et une estime de soi positive.

Au Canada, en 2023, 34 437 enfants ont été portés disparus, selon les données du Centre national pour les personnes disparues et les restes non identifiés. Dans 60 % des cas, c’était des filles qui manquaient à l’appel, et 23 % des enfants disparus étaient Autochtones.

La Saskatchewan et le Manitoba ont présenté les taux les plus élevés de disparitions d’enfants au pays.

Plus de la moitié des enfants disparus sont retrouvés dans les 24 premières heures, et dans 90 % des cas, les jeunes sont repérés en moins d’une semaine.

Si ça n’a pas été le cas de David Fortin, sa mère continue de croire en la possibilité d’un dénouement en se rappelant que d’autres enfants ont été retrouvés après 30 ans.

Radio-Canada par Charles Séguin avec des informations de Jean-Philippe Hughes

Angela Laurier, ancienne contorsionniste du Cirque du Soleil, est décédée

Mai 22, 2024

La jeune femme sourit à l'extérieur.

La contorsionniste Angela Laurier a participé au tout premier spectacle du Cirque du Soleil en 1984. Photo: Facebook/Lucie Laurier

L’acrobate et artiste multidisciplinaire Angela Laurier s’est enlevé la vie il y a quelques jours en France, à l’âge de 62 ans. Sa sœur, la comédienne Lucie Laurier, en a fait l’annonce sur Facebook lundi soir, une information confirmée par Lise Huneault, ancienne attachée de presse du Cirque du Soleil, qui a bien connu la contorsionniste.

Née le 4 février 1962 en Colombie-Britannique, Angela Laurier a déménagé au Québec avec sa famille en 1967. Adepte de gymnastique, d’acrobatie, de danse, de chant et de théâtre à l’adolescence, elle joue d’abord dans la comédie musicale Les enfants du ciel de Michel Conte et participe à quelques épisodes de la série télévisée québécoise Pop citrouille.

Elle fait ses débuts au cirque en 1983 avec le Cirque du Trottoir, en Belgique, avant de participer l’année suivante au tout premier spectacle du Cirque du Soleil, intitulé Le grand tour du Cirque du Soleil. L’artiste était notamment formée en acrobatie, en contorsion, en voltige et en corde aérienne.

Lors de son passage dans la ville de Québec, l’émission Québec mer et monde présente le 27 juillet 1984 ce reportage sur le nouveau cirque.

J’ai été la première attachée de presse du Cirque du Soleil, donc j’ai vu Angela dès ses débuts alors qu’elle s’entraînait au Centre Immaculée-Conception avec André Simard, gymnaste qui a travaillé ensuite à l’École nationale de cirque, s’est souvenue au téléphone Lise Huneault, maintenant à la tête d’Alice Relations publiques.

Angela avait un charisme et une simplicité. On a fait la une du Globe and Mail avec elle en demi-page, c’était extraordinaire. Je m’en souviendrai toujours : on arrivait à Toronto et personne ne connaissait le cirque. Mais Angela faisait ses contorsions et elle faisait ensuite un clin d’œil. Les gens hurlaient sous le chapiteau.

La santé mentale, un thème important

En 1992, elle incarne le personnage de Puck à Londres dans Le Songe d’une nuit d’été, mis en scène par Robert Lepage. Vers la fin des années 1990, elle s’installe définitivement en France, où elle se lance dans l’écriture de ses propres spectacles, dont Mon grand frère (1999), mis en scène par Michel Dallaire. L’œuvre musicale et théâtrale est inspirée du frère aîné d’Angela Laurier, Dominic, qui est atteint de schizophrénie.

La santé mentale était d’ailleurs un thème cher à l’artiste, qui se trouvait également au cœur de son spectacle Déversoir, qui raconte l’histoire de sa famille. Cette œuvre est la première à être produite par la Compagnie Angela Laurier, qu’elle a fondée en 2006 à Cherbourg, en France. On compte aussi parmi ses créations les spectacles Exutoire (2007) et J’aimerais pouvoir rire (2010), mis en scène par sa sœur Lucie Laurier.

C’est important de le mentionner, elle a vraiment eu une démarche artistique rigoureuse. C’est en France qu’elle s’est épanouie, même si elle n’a pas eu un parcours facile. Elle a pu exprimer sa condition, en quelque sorte, a affirmé Lise Huneault.

Avec Radio-Canada par Charles Roux et Philippe Granger

Canada: Un ours dans un arbre sème l’émoi à Québec

Mai 22, 2024

Un ours est assis dans des branches d'arbres.

La présence de l’ours a été signalée aux policiers tôt mercredi matin. Photo: Radio-Canada

La présence d’un ours à proximité d’un quartier résidentiel de Québec force l’intervention des policiers et des agents de la faune ce matin.

Vers 6 h 35, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a reçu un appel concernant un ours juché dans un arbre en bordure d’une piste cyclable située dans le secteur des boulevards Saint-Jacques et Lebourgneuf.

Protection de la faune

Les policiers se sont déplacés sur les lieux pour constater la présence de l’animal et assurer la sécurité du secteur. Ils ont avisé les agents de protection de la faune.

Ces derniers ont réussi à endormir l’ours à l’aide d’une fléchette tranquillisante.L'ours, vu de loin, dans des branches d'un arbre.

Les agents de protection de la faune ont endormi l’ours alors qu’il se trouvait toujours dans l’arbre. Photo: Radio-Canada/Samuel Houde

Au moment d’écrire ces lignes, la bête, qui s’est endormie dans l’arbre, n’avait pas encore été ramenée au sol.

L’opération n’a pas perturbé la circulation automobile dans le secteur. Les policiers prévoyaient de rester sur place jusqu’à ce que les agents de protection de la faune emmènent l’ours.

Avec Radio-Canada par Louis Gagné

Canada: L’écrivaine québécoise Caroline Dawson est décédée

Mai 20, 2024

Une jeune femme pose souriante et rayonnante.

Caroline Dawson. (Photo d’archives) Photo: Radio-Canada/Martin Ouellet

L’écrivaine et sociologue québécoise Caroline Dawson s’est éteinte dimanche soir des suites d’un cancer des os dont elle souffrait depuis plusieurs années.

La nouvelle, d’abord annoncée sur les réseaux sociaux, a été confirmée par des sources à Radio-Canada.

Après une journée douce au cours de laquelle les membres de sa famille et quelques ami·es ont pu faire leurs adieux et se rassembler, Caroline est partie tranquillement, hier soir, auprès de son amoureux, évoque le message d’adieu publié sur sa page Facebook.

Elle laisse dans le deuil ses dévoués parents Natalia et Alfredo, ses frères adorés Nicholas et Jim, son bel amoureux Jacob, ses magnifiques et lumineux enfants Paul et Bérénice, ainsi que nombre d’ami·es un peu partout dans le monde, sans compter toutes les personnes qui l’admirent et qui lisent ses livres.

Hier soir, j’ai perdu ma plus grande complice, ma confidente, ma meilleure amie, ma grande sœur qui m’a tout appris, celle qui m’a inspiré des mots, des airs, des gestes, quelque chose comme un style et une ténacité pleine de tendresse. Une citation de Nicholas Dawson, frère de Caroline Dawson sur Facebook

Caroline et Nicholas Dawson sont assis à l'entrée du studio et sourient.

Caroline et Nicholas Dawson, en février 2023. Photo: Radio-Canada/Lisamarie Noël

Née au Chili en 1979, Caroline Dawson est arrivée au Québec avec ses parents et ses deux frères en 1986. La famille Dawson fuyait alors le régime de Pinochet.

Titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université de Montréal, elle s’était fait connaître en 2020 grâce à son premier roman intitulé Là où je me terre couronné de plusieurs prix, dont le Prix littéraire des collégiens.

Suivront un recueil de poésie, Ce qui est tu, publié en 2023, suivi d’un livre pour enfants Partir de loin (en 2024) qui, comme ses deux précédents ouvrages, traite de l’immigration et du déracinement.

Deux semaines avant son décès, Caroline Dawson, avait donné une entrevue à Émilie Perreault dans le cadre de l’émission Il restera toujours la culture sur ICI PREMIÈRE.

Émilie Perreault sourit.

Un prix en son honneur

J’ai arrêté de paniquer par rapport à la mort à partir du moment où je me suis dit : « Chaque jour est un cadeau », avait confié Caroline Dawson à propos du compte à rebours lié à ses démarches de fin de vie.

Elle se savait atteinte du cancer depuis environ trois ans. C’est notamment Balzac qui l’aura accompagnée dans sa dernière ligne droite. La littérature, c’est ce que je préfère, avait-elle confié à Émilie Perreault.

Lors de la diffusion de l’émission, l’animatrice avait dévoilé qu’un prix Caroline Dawson serait créé afin de récompenser chaque année un auteur ou une autrice qui, par son travail, « contribue à élargir nos horizons ».

C’était d’ailleurs le mandat que s’était donné Caroline Dawson qui tenait des chroniques littéraires à l’émission. Le prix sera assorti d’une bourse de 2000 $.Une femme blonde regarde vers le haut.

La journaliste culturelle et animatrice Émilie Perreault Photo : Fous de Théâtre

Émilie Perreault, qui anime l’émission Il restera toujours la culture diffusée à la Première chaîne de Radio-Canada, a réagi au décès de l’autrice, qu’elle considérait comme son amie.

En ondes lundi, elle a voulu témoigner de la lucidité, de la fougue et de la passion de Caroline Dawson pour la littérature et la vie en général.

L’animatrice proposera d’ailleurs une émission consacrée à l’écrivaine québécoise mardi.

En entrevue, Émilie Perreault a raconté sa dernière rencontre avec l’autrice. Caro nous avait préparés. On savait que Caro était en fin de vie. Mais c’est quand même particulier, admet-elle.

Jeudi dernier, j’étais chez elle, on parlait… C’était vraiment une discussion où j’ai pas senti le besoin de dire « Adieu » quand je suis partie de chez elle, ajoute-t-elle.

La journaliste culturelle est convaincue que l’on se souviendra de Caroline Dawson non seulement pour son livre Là où je me terre, un livre populaire qui, selon elle, marquera la littérature québécoise pour longtemps, mais aussi pour sa force, une force qui, toujours selon elle, va bien au-delà du fait qu’elle a lutté contre le cancer.

Femme engagée

Professeure de sociologie au cégep Édouard-Montpetit, Caroline Dawson était aussi une femme engagée qui a grandi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Le type de pauvreté dans lequel on vivait (nous les immigrants) était un type de pauvreté dans lequel on pouvait s’en sortir. Et je suis convaincue que c’était un milliard de fois plus difficiles pour les enfants du quartier, avait-elle confié à l’occasion d’une entrevue donnée à la Maison de la littérature.

Lors de cette même entrevue, elle avait décrit d’ailleurs la sociologie comme son deuxième coup de foudre, après la rencontre de son mari.

Quand le prof a présenté le plan de cours, c’est comme si quelqu’un était entré dans mon cerveau, puis me parlait dans ma langue maternelle. Pas en espagnol, mais de la façon dont j’appréhendais le monde et qui me donnait les clés en me disant « t’es pas toute seule ».Une citation deCaroline Dawson en entrevue avec la Maison de la littérature

Réactions

La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a souligné que le départ de cette femme inspirante est une immense perte pour la littérature québécoise.

La littérature québécoise perd une femme brillante qui avait encore tant à dire et à écrire, a souligné la porte-parole libérale en matière de Culture et Communication, Brigitte Garceau.

De son côté, la députée solidaire Ruba Ghazal a offert ses condoléances à la famille et confié sur X avoir été profondément marquée par la lecture de Là où je me terre.

Avec Radio-Canada

Canada: Quand le cannabis mène aux urgences

Mai 17, 2024

La puissance croissante en THC des produits du cannabis se traduit par une hausse des hospitalisations au Canada depuis quelques années chez les moins de 25 ans. Des médecins québécois tirent la sonnette d’alarme.

Un jeune avec une vapoteuse à cannabis aux lèvres.

Les vapoteuses à cannabis sont de plus en plus populaires chez les jeunes. Photo: Radio-Canada/André Vuillem

Comme à chaque garde ou presque, l’urgentologue-pédiatre Dominic Chalut examine un adolescent qui a consommé du cannabis.

Le patient en question s’est présenté aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants à cause de troubles d’anxiété et de démotivation scolaire. Des affections qui ne sont pas seulement associées au pot, sauf que, dans bien des cas, l’usage de cette drogue est mentionné par les jeunes.

Le docteur Chalut observe une multiplication des consultations après absorption de marijuana. C’était une fois aux trois ou quatre mois, au début de sa carrière, dans les années 1990. Aujourd’hui, j’en vois chaque jour et parfois plusieurs, précise-t-il. L’incidence est à la hausse de façon significative.

Les plus récentes données de la Direction de la santé publique du Québec montrent que le nombre d’hospitalisations des moins de 25 ans, liées au cannabis, a progressivement augmenté dans la dernière décennie, avec un pic au cœur de la pandémie. En 2012, il y a eu 1700 cas. En 2022, c’était près de 2600.

Anxiété, psychoses et vomissements

Certains patients sont dans un état comateux, avec de la difficulté à se tenir debout, affirme le docteur Chalut. D’autres, au contraire, sont dans un état d’anxiété et d’agitation assez avancé, on doit leur donner des sédatifs pour les calmer parce qu’ils peuvent être dangereux pour eux-mêmes et pour autrui.

Lors de notre passage, l’adolescent examiné par le docteur Dominic Chalut est également victime de vomissements à répétition.

De l’hyperémèse cannabinoïde, explique le pédiatre. L’utilisation du cannabis peut amener les jeunes à des vomissements très sévères et persistants, difficiles à contrôler et qui les empêchent de fonctionner. Une affection qui, selon lui, était peu commune il y a encore quelques années.

Cet état peut durer 24 à 48 heures et c’est souvent rattaché aux wax pens, renchérit la docteure Marie-Ève Morin, qui met en garde contre les risques de déshydratation.Le pédiatre Dominic Chalut prend la pose dans les locaux de l'Hôpital de Montréal pour enfants

Le pédiatre Dominic Chalut travaille aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants Photo: Radio-Canada/Vincent Rességuier

Les wax pens en cause

Médecin à la clinique La Licorne, à Montréal, la Dre Morin œuvre en dépendance depuis deux décennies. Elle remarque aussi une hausse des troubles liés au cannabis chez les adolescents. Pour elle, c’est en bonne partie à cause des vapoteuses qui contiennent de l’huile de cannabis (wax pens). Des produits interdits mais qui se trouvent facilement dans les réserves autochtones ou sur Internet.

Joignant le geste à la parole, après quelques clics sur un moteur de recherche, elle nous montre quatre sites canadiens qui vendent ces produits de plus en plus populaires chez les jeunes.

Les vapoteuses au cannabis, étant disponibles seulement sur des marchés parallèles, ne subissent aucune évaluation scientifique, ce qui amplifie les doutes sur leur dangerosité et donc sur les risques toxicologiques.

Les wax pens n’émettent pas de fumée ni d’odeur persistante. Ils ont des saveurs de fruits et des emballages séduisants. Des caractéristiques qui les rendent populaires auprès des jeunes, remarque-t-elle, sauf que l’huile peut contenir jusqu’à 90 % de THC, le principal composé psychoactif du cannabis.

Pas besoin de rouler, c’est la facilité, mais c’est tellement plus puissant. Une citation de Dr Marie-Ève Morin

Selon elle, la légalisation, en 2018, a entraîné une certaine banalisation du cannabis, mais l’augmentation des problèmes de santé est plutôt due à l’apparition de produits toujours plus forts.

Pas seulement les vapoteuses, mais aussi les articles vendus légalement à la SQDC qui affichent également de fortes concentrations en THC.

Certaines substances contiennent jusqu’à 30 % de THC. Avec deux bouffées la personne est intoxiquée, soutient-elle. Quand les gens disent que c’est une drogue douce, je pense qu’ils sont dans le passé.Une vapoteuse dans la main d'un adolescent.

La « wax » peut être consommée sous différentes formes. Certains utilisent des vapoteuses qui ressemblent à des crayons. Photo : Radio-Canada

La science en retard

Les taux de THC avaient déjà commencé à augmenter avant la légalisation, poursuit le docteur Morin. Je vois vraiment un lien entre l’augmentation des taux de THC et celle des hospitalisations en psychose chez les adolescents, par exemple.

Même constat pour le pédiatre Richard Bélanger qui est médecin de l’adolescence au Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier universitaire de Québec.

Dans une étude publiée l’an dernier, il a démontré que la pratique du vapotage a triplé chez les jeunes de l’Est-du-Québec entre 2019 et 2023. La montée du vapotage en général est un enjeu, argue-t-il, tout en notant que les adeptes de la vapoteuse régulière peuvent être facilement tentés d’expérimenter les wax pens.

Lui aussi a examiné davantage de patients qui ont consommé du cannabis. Et, comme plusieurs de ses collègues, il suspecte que la hausse de la concentration de THC accentue les conséquences sur la santé.

Il n’y a aucune certitude pour le moment, nuance-t-il, parce que la science a tendance à être en retard sur les pratiques.

Il pense que la recherche sur les effets du vapotage devrait devenir une priorité pour les autorités de santé publique.

La situation est identique en Abitibi-Témiscamingue, assure la docteure Louise Perreault, pédiatre au Centre Hospitalier de Rouyn-Noranda. Elle observe que, depuis la pandémie, de nombreux jeunes ont des problèmes liés à la consommation de cannabis.La médecin Marie-Ève Morin prend la pause dans son cabinet médical.

La docteure Marie-Ève Morin dans son « lounge médical », à la clinique La Licorne de Montréal Photo : Radio-Canada/Vincent Rességuier

Le syndrome bof, c’est pas grave

Au-delà de l’aspect purement médical, les médecins consultés pour cet article constatent des répercussions sur les aptitudes sociales des adolescents, dans un contexte où leur santé mentale semble globalement fragile.

L’urgentologue Dominic Chalut estime que le volet psychosocial s’avère tout aussi important parce qu’il voit défiler des cas de troubles scolaires, décrochage scolaire, absentéisme scolaire et troubles familiaux, tous plus ou moins en relation avec l’usage de la marijuana.

La pédiatre Louise Perreault observe une épidémie de ce qu’elle appelle avec une pointe d’ironie le syndrome bof, c’est pas grave. Des jeunes consommateurs de cannabis qui ont tendance à être désinvoltes face à leurs responsabilités. Le syndrome amotivationnel, je le vois beaucoup, note également la docteure Morin.

La consommation régulière de cannabis, pas nécessairement en grande quantité, peut mener à une perte de motivation généralisée pour l’école, pour l’hygiène, pour les finances ou pour les amis, explique-t-elle. Elle soupçonne même un lien direct entre le syndrome amotivationnel et le décrochage scolaire.Un homme regarde la caméra. Il est assis dans une salle de consultation dans un hôpital.

Le Dr Richard Bélanger, chercheur-clinicien et professeur adjoint à l’Université Laval au Département de pédiatrie, s’intéresse à l’usage de substances psychoactives chez les jeunes, particulièrement le cannabis. Photo : Radio-Canada

Des pistes de solutions

Il faut diffuser un message de prévention et de précaution, il faut avoir en tête la santé des jeunes, affirme le pédiatre Richard Bélanger, qui confie ne jamais rater une occasion d’aborder la question avec ses jeunes patients, même si le cannabis ne fait pas (encore) partie du décor.

Il rappelle que la Loi sur le cannabis (Nouvelle fenêtre) contient des engagements afin de protéger les jeunes. En effet, le texte mentionne que la loi a pour objet de protéger la santé des jeunes en restreignant leur accès au cannabis et de préserver les jeunes et toute autre personne des incitations à l’usage du cannabis.

Et les autorités publiques devraient d’ailleurs poursuivre leurs efforts, a conclu un comité d’experts chargé de faire un suivi sur la loi. Dans un rapport (Nouvelle fenêtre) publié au mois de mars dernier, ils notent, entre autres, que Santé Canada devrait établir et surveiller des cibles pour réduire la consommation de cannabis et les méfaits liés au cannabis chez les jeunes et les jeunes adultes.

L’argumentation s’appuie, entre autres, sur des études démontrant que le nombre d’hospitalisations associées au cannabis est en hausse au pays. L’une d’elles, menée en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec (Nouvelle fenêtre), montre que le taux standardisé des hospitalisations est passé de 3,99 pour 100 000 individus en janvier 2015 à 6,46 pour 100 000 individus en mars 2021.

Selon le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu, une autre piste de solution pourrait être d’abaisser l’âge légal pour acheter du cannabis. Au Québec, il était à l’origine à 18 ans, avant que le gouvernement Legault le fixe à 21 ans, en 2020.

Le problème, soutient M. Fallu, c’est que les plus jeunes doivent désormais se tourner vers le marché illégal, où les produits sont en général moins fiables et plus puissants.

Louise Perreault constate qu’une partie importante de ses patients se tournent effectivement vers le marché noir. Surtout les consommateurs réguliers, dit-elle, parce qu’ils trouvent des prix plus abordables. Un argument qui séduit en général les plus jeunes.

Le pédiatre Richard Bélanger a un point de vue mitigé sur cette question. Selon lui, 18 ans ou 21 ans, les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients. La première, parce qu’elle ouvrirait le marché légal à des produits censés être plus sécuritaires. La deuxième a aussi sa logique, soutient-il, parce qu’elle va dans le sens d’une limitation de l’accès au cannabis pour les plus jeunes.

Avec Radio-Canada par Vincent Rességuier

Canada: Un fermier retrouve un morceau de débris spatial dans son champ

Mai 15, 2024

Un déchet spatial retrouvé par Barry Sawchuk, un agriculteur d'Ituna, en Saskatchewan.

« Nous savions que ça venait du ciel. Cela ne pouvait pas être arrivé là tout seul », explique Barry Sawchuk. Photo : Radio-Canada/Adam Bent

Un agriculteur saskatchewanais a retrouvé un objet inusité dans son champ qui pourrait provenir d’une capsule spatiale de SpaceX.

Barry Sawchuk, qui exploite une ferme près d’Ituna, au nord-est de Regina, a trouvé un débris géant dans son champ.

L’homme de 66 ans s’est dit choqué d’apprendre que ce débris provenait probablement d’un engin spatial.

Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve des débris spatiaux dans son champ, affirme Barry Sawchuk.

C’est en menant des tests d’humidité dans son champ à la fin du mois d’avril que l’agriculteur a découvert cet objet. Sa famille n’avait jamais rien trouvé de semblable dans sa propriété auparavant.Un déchet spatial retrouvé par Barry Sawchuk, un agriculteur d'Ituna, en Saskatchewan, le 13 mai 2024.

Jonathan McDowell, un astrophysicien de Harvard, croit que cette découverte est probablement liée à la capsule Dragon de SpaceX. Photo : Radio-Canada/Adam Bent

Barry Sawchuk indique que l’objet ressemble à un morceau de fibre de carbone brûlé avec une structure en aluminium qui ressemble à un nid d’abeilles à l’intérieur. Il semble qu’il y ait aussi un cylindre hydraulique dans cet objet.

Nous savions que ça venait du ciel. Cela ne pouvait pas être arrivé là tout seul. Une citation de Barry Sawchuk, agriculteur

L’un de ses fils a fait des recherches et a conclu qu’il devait s’agir d’un débris spatial. La famille a accordé une entrevue à un journal local après cette découverte.

Possiblement un débris de SpaceX

Samantha Lawler, professeure agrégée d’astronomie à l’Université de Regina, a vu des photos de ce morceau de débris. Elle croit qu’il s’agit d’un déchet spatial.

Elle a aussi envoyé des photos et des informations concernant ce débris à son confrère Jonathan McDowell, un astrophysicien de Harvard.

Ce dernier s’intéresse aux lancements spatiaux et croit que cette découverte est probablement liée à la capsule Dragon de SpaceX.

Cet engin spatial est revenu sur terre en février avec quatre passagers de la Station spatiale internationale.

Jonathan McDowell a indiqué sur les réseaux sociaux que la trajectoire du tronc du vaisseau était passée à quelques kilomètres du champ saskatchewanais où le débris a été retrouvé.

SpaceX n’a pas répondu à une demande de commentaires.

Pour sa part, le Bureau de la sécurité des transports du Canada a confirmé qu’aucun signalement d’aéronef ne permettait d’expliquer la présence de cet objet.

De plus en plus de déchets spatiaux

Samantha Lawler explique que la capsule Dragon de SpaceX est utilisée pour envoyer des personnes à la Station spatiale internationale.

Son coffre, qui fournit de l’énergie au vaisseau pendant le vol et pendant qu’il se trouve sur la station, est éjecté lorsque l’engin entre dans l’atmosphère.

Le coffre est alors censé se consumer, mais ce n’est pas toujours le cas.

En 2022, des débris ont été retrouvés sur des terres agricoles en Australie. L’Agence spatiale australienne avait confirmé, à l’époque, que ces débris provenaient d’une mission de SpaceX.

Des objets soupçonnés d’être des débris spatiaux ont aussi été trouvés l’année précédente dans une ferme dans l’État de Washington, aux États-Unis.

Samantha Lawler pense que d’autres débris atterriront sur la terre au fur et à mesure que les entreprises privées développent leurs propres activités spatiales. Chaque fusée, qu’elle transporte des personnes ou des satellites, laisse derrière elle des matériaux en orbite.

L’entreprise SpaceX possède déjà plus de 5000 satellites.

Selon Samantha Lawler, le suivi des déchets dans l’espace est aléatoire. Elle étudie l’augmentation spectaculaire du nombre de satellites et ses effets sur l’astronomie et la chimie atmosphérique.

Cela fait cinq ans que j’en parle et voilà qu’un débris tombe à une heure de chez moi, affirme Samantha Lawler. C’est fou. Cela me touche vraiment de près.

Radio-Canada par Coralie Hodgson avec les informations de La Presse canadienne

L’écrivaine canadienne Alice Munro, lauréate du prix Nobel, est décédée

Mai 14, 2024

Alice Munro devant une forêt clairsemée.

L’auteure Alice Munro a décroché le Nobel de littérature en 2013. Photo : Derek Shapton

Figure majeure de la littérature au Canada, Alice Munro est décédée dimanche à l’âge de 92 ans. Un porte-parole de sa maison d’édition, Penguin Random House Canada, qui a confirmé la nouvelle lundi.

Elle est la seule Canadienne à avoir obtenu le prix Nobel de littérature. C’était en 2013 et l’académie suédoise la décrivait alors comme la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine.

L’auteure ne pouvait pas imaginer qu’une telle chose puisse lui arriver. C’est magnifique de recevoir ce prix. J’ai de la difficulté à vous dire comment je me sens. Ça me dépasse, a-t-elle dit à ses interlocuteurs.

Elle était, cette année-là, la dixième femme à obtenir le prix depuis 1901. Elle avait alors 82 ans.

Alice Munro récompensée

Des racines ontariennes

Alice Laidlaw est née le 10 juillet 1931 et a grandi dans la petite ville de Wingham près du lac Huron, en Ontario. Son père élevait des renards et des visons. Sa mère enseignait.

L’enfance vous marque tant, que vous avez tout votre matériel avant l’âge de 12 ans.Une citation deAlice Munro

Elle avait 11 ans lorsqu’elle s’est éprise de Charles Dickens, d’Alfred Tennyson et de Lucy Maud Montgomery.

Sur la route entre la ferme et l’école, la jeune Alice marchait au rythme de son imagination et des histoires qu’elle inventait. Cette toile de fond rurale a ancré son œuvre, essentiellement faite de nouvelles, un genre littéraire qu’elle ennoblira.

Le monde de ses nouvelles

En 1951, à l’Université de London, elle a publié une première nouvelle dans le journal étudiant. C’est aussi là qu’elle a rencontré son premier mari, James Munro, avec qui elle a deux enfants.

À la même période, elle a envoyé une de ses nouvelles à Robert Weaver, l’animateur d’une émission de radio à CBC intitulée Canadian Short Stories. Il lui a acheté The Strangers, la première des 14 histoires qu’il diffusera par la suite. Il contribuera largement à faire connaître la jeune auteure.

Une dizaine de recueils, un roman

Alice Munro derrière un livre.

Alice Munro a une quinzaine d’ouvrages à son actif. Photo : La Presse Canadienne/Peter Morrisson

Alice Munro a publié un premier recueil de nouvelles en 1968, Dance of the Happy Shades, traduit en français en 1979 sous le titre La danse des ombres. Suivront une dizaine d’autres recueils et un seul roman. Son œuvre est traduite dans plus de 20 langues.

La trame est souvent liée à des problèmes relationnels et à des conflits moraux. Elle soupèse l’impact que peuvent avoir des événements, a priori anodins, sur la vie d’une personne. Certains critiques la considèrent comme la Tchekhov canadienne.

Parmi ses ouvrages traduits en français, on retrouve :

  • Who Do You Think You Are? (Pour qui te prends-tu? 1981)
  • The Moons of Jupiter (Les lunes de Jupiter, 1989)
  • Friend of My Youth (Amie de ma jeunesse, 1992)
  • Open Secrets (Secrets de polichinelle, 1995)
  • The Love of a Good Woman (L’Amour d’une honnête femme, 2001)
  • The View from Castle Rock (Du côté de Castle Rock, 2009)

Son dernier recueil Dear Life (Rien que la vie) a été publié en 2012.

Retour près du lac Huron

Après la fin de son mariage en 1972, elle est retournée dans son paysage littéraire et verdoyant non loin du lac Huron et s’est installée à Clinton, près de la maison de son enfance. Elle y a vécu avec son deuxième mari, épousé en 1976, le géographe Gerald Fremlin, qui était un ami rencontré à l’université.

Les prix se sont ensuite enchaînés : elle a remporté trois fois le Prix du Gouverneur général, deux fois le Giller à Toronto et aussi le Booker à Londres.

C’est un miracle de voir que mon travail et mes pensées touchent suffisamment les gens pour que tout ça se réalise, disait-elle.

Jusqu’au cinéma

Jenny Munro devant Charles XVI Gustave de Suède lors de la cérémonie officielle de remise de prix, le 10 décembre 2013 à Stockholm, en Suède.

Jenny Munro, la fille d’Alice Munro, lauréate 2013 du prix Nobel de littérature, reçoit la médaille du prix, au nom de sa mère, des mains du roi Charles XVI Gustave de Suède. Photo: AFP /Jonathan Nackstrand

Le Nobel l’a inscrite parmi les immortels de la littérature.

Avant même de recevoir ces palmes, à 82 ans, elle avait déjà déposé sa plume. J’écris depuis que j’ai 10 ou 11 ans. Il est temps pour moi d’arrêter et de me reposer, disait-elle.

Diverses adaptations de ses histoires ont été produites pour le cinéma, dont Away from Her (Loin d’elle), un film réalisé par Sarah Polley et mettant en vedette Julie Christie et Michael Murphy. Le cinéaste Pedro Almodovar a pour sa part réalisé Julieta (2016), inspiré de plusieurs histoires de Runaway.

Avec Radio-Canada

Les aurores boréales ont transformé les cieux canadiens en toiles célestes

Mai 11, 2024

Des gens devant leur voiture en train de regarder les aurores boréales.

Les aurores boréales telles que vues à Surrey, en Colombie-Britannique. Photo: Radio-Canada/Ben Nelms/CBC

Des aurores boréales ont illuminé le ciel d’un bout à l’autre du pays vendredi soir en raison d’une tempête solaire d’une rare intensité.

L’orage géomagnétique était tel que des aurores boréales ont pu être perçues dans certaines régions du pays qui normalement n’en reçoivent jamais, par exemple dans le sud la Colombie-Britannique, des Prairies et des Maritimes.

Des cieux magnifiques ont été photographiés dans les régions du Saguenayde l’Estrie et en Mauricie au Québec, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick, entre autres.Les aurores boréales dans le ciel au-dessus d'un parc.

Les aurores boréales ont illuminé le ciel du parc provincial E.C. Manning en Colombie-Britannique. Photo: Getty Images/Andrew Chin

En Ontario, par exemple, des aurores boréales ont pu notamment être observées près de London, dans le sud de la province.Les aurores boréales vus d'une route près de London en Ontario.

Les aurores polaires vues d’une route près de London en Ontario. Photo: AFP/Geoff Robins

Le phénomène pourrait d’ailleurs se poursuivre dans la nuit de samedi à dimanche.Une photo d'aurores boréales au-dessus du centre-ville de Calgary.

Des aurores ont également coloré le ciel de Calgary. Photo: Fournie par Antoine Dufour

La tempête solaire n’a pas causé de perturbations majeures. En mars 1989, la tempête solaire a plongé 6 millions de personnes dans l’est du pays dans la noirceur en raison d’une panne généralisée d’électricité.

Des aurores boréales derrière une maison illuminée.

Des aurores boréales telles que vues à Meaford, en Ontario. Photo: Radio-Canada/Jean-Philippe Nadeau

En 2003, un puissant orage géomagnétique a provoqué une panne d’électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud.Des aurores boréales au-dessus du lac Huron.

Des aurores boréales ont pu être perçues depuis Parkhill, au sud du lac Huron, en Ontario. Photo : Gracieuseté de Alex Masse

La tempête solaire la plus intense des derniers siècles a eu lieu en 1859. On pouvait alors voir des aurores boréales jusqu’en Amérique centrale.Une personne regarde les aurores boréales.

Des aurores boréales ont peint le ciel de Saint-Étienne-des-Grès en Mauricie tard vendredi soir. Photo: Radio-Canada/Fanchon Aubry

Selon le directeur scientifique adjoint pour l’exploration spatiale au Laboratoire de physique appliquée de l’Université John Hopkins, Ian Cohen, les autorités, ainsi que les opérateurs de satellites et d’électricité, suivent ces événements et prennent les précautions nécessaires afin que de telles catastrophes ne se reproduisent pas.

Des aurores boréales au-dessus de Matane.

Le violet, le vert et le mauve ont pris d’assaut le ciel au-dessus de Matane vendredi soir. Photo: Radio-Canada/Jean-François Deschênes

Vendredi soir, il y avait aussi des aurores boréales aux États-Unis et sur le continent européen.Une photo des aurores boréales du 10 mai 2024, un ciel rempli de couleurs dans une ville néo-brunswickoise.

Les aurores boréales depuis la plage Dominion, à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick vendredi soir. Photo: Gracieuseté de Arrul Kanan

Radio-Canada avec des informations de CBC

Levez les yeux cette nuit: des aurores boréales pourraient être visibles au Québec

Mai 11, 2024

Avec TVA Nouvelles

Internet coupé, aurores boréales… Une tempête solaire s’amène au Canada

Mai 10, 2024

Des aurores polaires pourraient être observées jusqu’en Alabama, selon les experts. Une image de la surface du soleil, avec une tâche lumineuse dessus.

Le 10 mai 2024, la NASA a capturé cette image d’une éruption solaire. Ces éruptions ont projeté plusieurs nuages de plasma vers la Terre. Photo : Nasa/ Observatoires des Dynamiques Solaires (SDO)

Un orage géomagnétique pourrait s’abattre sur la Terre dès vendredi. Connu pour ses aurores boréales, ce phénomène pourrait cependant aussi perturber le réseau Internet et le contact avec les satellites, entre autres.

Les tempêtes solaires se produisent lors d’éruptions à la surface du soleil. Lorsque le plasma qui s’en dégage atteint la surface de la Terre, cela peut provoquer un orage géomagnétique et l’on peut alors voir des aurores boréales.

La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), aux États-Unis, prévoit que l’orage géomagnétique vendredi pourrait être le plus fort en près de 20 ans.

Depuis mercredi, les scientifiques ont observé une série d’éjections de plasma provenant de la couronne solaire.

« Ces [bulles de plasma] peuvent aller dans n’importe quelle direction depuis le soleil, mais celles-ci vont vers la Terre. Elles devrait atteindre la Terre vendredi soir et samedi. Il y a une série de quatre ou cinq d’entre elles », explique Kyle Reiter, analyste en météo spatiale pour Ressources naturelles Canada.

Des aurores boréales pourraient alors être visibles presque partout au Canada, y compris dans des régions qui n’en voient pratiquement jamais.Des aurores boréales.

Des aurores boréales, comme celle-ci en Gaspésie, pourraient être visibles jusqu’au milieu des États-Unis. (Photo d’archives) Photo: Club des Astronomes Amateurs de la Gaspégie

Ça va aussi produire des perturbations pour des choses comme la communication radio à haute fréquence dans le milieu de l’aviation. C’est aussi possible que cela fasse fluctuer le voltage dans les réseaux électriques, indique Kyle Reiter.

Les fluctuations magnétiques pourraient aussi perturber les signaux satellitaires, ce qui veut dire que les systèmes GPS pourraient connaître des ratés pendant cette période.

Le dépôt d’énergie dans la haute atmosphère de la Terre, l’ionosphère, peut perturber les communications radio. Soudainement les couches élevées de l’atmosphère deviennent opaques aux ondes radio, alors on perd le contact avec le GPS, les satellites de communications. Une citation de Paul Charbonneau, professeur au département de physique de l’Université de Montréal

En 1989, une tempête géomagnétique avait provoqué une panne généralisée pendant neuf heures au Québec. Kyle Reiter précise cependant que la technologie et la surveillance de la météo spatiale ont fait beaucoup de progrès depuis.

« Un événement de la même intensité que celui de 1989, je vous dirais aujourd’hui ne causerait pas une panne de courant, car les compagnies électriques ont appris […] à protéger les réseaux », pense aussi le professeur au département de physique de l’Université de Montréal, Paul Charbonneau.

Il croit qu’il faudrait une tempête exceptionnellement intense pour causer ce type de problème.

« On va peut-être le ressentir un peu plus au niveau des communications, des GPS, tout ce qui communications satellites, finalement », estime-t-il.

Les experts soulignent que l’intensité de la tempête est difficile à prévoir, et qu’elle dépend beaucoup du moment exact de l’arrivée des projections de plasma et de la fluctuation de leurs champs magnétiques.

Avec Radio-Canada par Mirna Djukic