Archive for the ‘Culture’ Category

L’écrivaine canadienne Alice Munro, lauréate du prix Nobel, est décédée

Mai 14, 2024

Alice Munro devant une forêt clairsemée.

L’auteure Alice Munro a décroché le Nobel de littérature en 2013. Photo : Derek Shapton

Figure majeure de la littérature au Canada, Alice Munro est décédée dimanche à l’âge de 92 ans. Un porte-parole de sa maison d’édition, Penguin Random House Canada, qui a confirmé la nouvelle lundi.

Elle est la seule Canadienne à avoir obtenu le prix Nobel de littérature. C’était en 2013 et l’académie suédoise la décrivait alors comme la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine.

L’auteure ne pouvait pas imaginer qu’une telle chose puisse lui arriver. C’est magnifique de recevoir ce prix. J’ai de la difficulté à vous dire comment je me sens. Ça me dépasse, a-t-elle dit à ses interlocuteurs.

Elle était, cette année-là, la dixième femme à obtenir le prix depuis 1901. Elle avait alors 82 ans.

Alice Munro récompensée

Des racines ontariennes

Alice Laidlaw est née le 10 juillet 1931 et a grandi dans la petite ville de Wingham près du lac Huron, en Ontario. Son père élevait des renards et des visons. Sa mère enseignait.

L’enfance vous marque tant, que vous avez tout votre matériel avant l’âge de 12 ans.Une citation deAlice Munro

Elle avait 11 ans lorsqu’elle s’est éprise de Charles Dickens, d’Alfred Tennyson et de Lucy Maud Montgomery.

Sur la route entre la ferme et l’école, la jeune Alice marchait au rythme de son imagination et des histoires qu’elle inventait. Cette toile de fond rurale a ancré son œuvre, essentiellement faite de nouvelles, un genre littéraire qu’elle ennoblira.

Le monde de ses nouvelles

En 1951, à l’Université de London, elle a publié une première nouvelle dans le journal étudiant. C’est aussi là qu’elle a rencontré son premier mari, James Munro, avec qui elle a deux enfants.

À la même période, elle a envoyé une de ses nouvelles à Robert Weaver, l’animateur d’une émission de radio à CBC intitulée Canadian Short Stories. Il lui a acheté The Strangers, la première des 14 histoires qu’il diffusera par la suite. Il contribuera largement à faire connaître la jeune auteure.

Une dizaine de recueils, un roman

Alice Munro derrière un livre.

Alice Munro a une quinzaine d’ouvrages à son actif. Photo : La Presse Canadienne/Peter Morrisson

Alice Munro a publié un premier recueil de nouvelles en 1968, Dance of the Happy Shades, traduit en français en 1979 sous le titre La danse des ombres. Suivront une dizaine d’autres recueils et un seul roman. Son œuvre est traduite dans plus de 20 langues.

La trame est souvent liée à des problèmes relationnels et à des conflits moraux. Elle soupèse l’impact que peuvent avoir des événements, a priori anodins, sur la vie d’une personne. Certains critiques la considèrent comme la Tchekhov canadienne.

Parmi ses ouvrages traduits en français, on retrouve :

  • Who Do You Think You Are? (Pour qui te prends-tu? 1981)
  • The Moons of Jupiter (Les lunes de Jupiter, 1989)
  • Friend of My Youth (Amie de ma jeunesse, 1992)
  • Open Secrets (Secrets de polichinelle, 1995)
  • The Love of a Good Woman (L’Amour d’une honnête femme, 2001)
  • The View from Castle Rock (Du côté de Castle Rock, 2009)

Son dernier recueil Dear Life (Rien que la vie) a été publié en 2012.

Retour près du lac Huron

Après la fin de son mariage en 1972, elle est retournée dans son paysage littéraire et verdoyant non loin du lac Huron et s’est installée à Clinton, près de la maison de son enfance. Elle y a vécu avec son deuxième mari, épousé en 1976, le géographe Gerald Fremlin, qui était un ami rencontré à l’université.

Les prix se sont ensuite enchaînés : elle a remporté trois fois le Prix du Gouverneur général, deux fois le Giller à Toronto et aussi le Booker à Londres.

C’est un miracle de voir que mon travail et mes pensées touchent suffisamment les gens pour que tout ça se réalise, disait-elle.

Jusqu’au cinéma

Jenny Munro devant Charles XVI Gustave de Suède lors de la cérémonie officielle de remise de prix, le 10 décembre 2013 à Stockholm, en Suède.

Jenny Munro, la fille d’Alice Munro, lauréate 2013 du prix Nobel de littérature, reçoit la médaille du prix, au nom de sa mère, des mains du roi Charles XVI Gustave de Suède. Photo: AFP /Jonathan Nackstrand

Le Nobel l’a inscrite parmi les immortels de la littérature.

Avant même de recevoir ces palmes, à 82 ans, elle avait déjà déposé sa plume. J’écris depuis que j’ai 10 ou 11 ans. Il est temps pour moi d’arrêter et de me reposer, disait-elle.

Diverses adaptations de ses histoires ont été produites pour le cinéma, dont Away from Her (Loin d’elle), un film réalisé par Sarah Polley et mettant en vedette Julie Christie et Michael Murphy. Le cinéaste Pedro Almodovar a pour sa part réalisé Julieta (2016), inspiré de plusieurs histoires de Runaway.

Avec Radio-Canada

France: L’animateur Bernard Pivot est mort

Mai 6, 2024

Bernard Pivot, président de l'Académie Goncourt

Bernard Pivot est décédé à l’âge de 89 ans, à Neuilly-sur-Seine. (Photo d’archives) Photo: Radio-Canada

Bernard Pivot, l’ancien président de l’Académie Goncourt, est décédé à l’âge de 89 ans, à Neuilly-sur-Seine. L’auteur et animateur français combattait un cancer depuis plusieurs mois.

Resté dans les mémoires, un livre à la main et ses lunettes dans l’autre, à la barre de son émission Apostrophes, Bernard Pivot avait également présenté l’émission Bouillon de culture et organisé à partir de 1985 les Dicos d’or, championnat d’orthographe vite devenu international.

Bernard Pivot, qui avait eu 89 ans dimanche, avait eu l’idée d’Apostrophes en 1974. Le premier épisode est diffusé pour la première fois à la télévision publique le 10 janvier 1975.

Archives  |  Décès de l’animateur Bernard Pivot, retour sur son passage à Québec en 2015

Cette émission qu’il anime en direct, après le Concerto pour piano numéro 1 de Rachmaninov, est indétrônable le vendredi soir. On y rit beaucoup, on rivalise d’esprit, on fume et on boit, on s’insulte, on s’embrasse… Le public adore, les ventes de livres suivent.

Des archives d’Apostrophes vues et revues

L’humoriste François Cavanna essaie de faire taire l’écrivain américain Charles Bukowski, ivre mort, avec un fameux Bukowski, je vais te foutre mon poing dans la gueule!, auquel Pivot ajoute : Shut up

L’écrivain et dissident du régime soviétique Alexandre Soljenitsyne y défend L’Archipel du goulag et ses mémoires. Marguerite Duras lui avoue : On boit parce que Dieu n’existe pas.

Sagan, Barthes, Nabokov, Bourdieu, Eco, Le Clézio, Modiano, Levi-Strauss ou encore le président Mitterrand seront ses invités. En 1987, il interviewe clandestinement Lech Walesa en Pologne. Facétieux et lecteur minutieux, il soumet ses invités au questionnaire de Pivot, inspiré de celui de Proust.Début du widget . Passer le widget ?

L’habitude des radios de m’appeler à la mort d’un écrivain est si grande que, le jour où je mourrai, elles m’appelleront.— bernard pivot (@bernardpivot1) January 22, 2016

Apostrophes dure quinze ans, de 1975 à 1990, suivie par des millions de téléspectateurs. Et certains extraits ont toujours un gros succès sur Internet.

Ainsi quand a surgi en janvier 2020 l’affaire touchant l’écrivain Gabriel Matzneff, auteur français qui a bénéficié d’une grande complaisance alors qu’il avait des relations sexuelles avec des mineures, on a beaucoup revu une émission de mars 1990 à laquelle il était invité.

Également sur le plateau, Denise Bombardier s’oppose alors à Gabriel MatzneffS’il y a un véritable professeur d’éducation sexuelle, c’est quand même Gabriel Matzneff, il donne volontiers des cours, lance Bernard Pivot, badin, en présentant l’auteur comme collectionneur de minettes.

Denise Bombardier s’en prend à l’auteur Gabriel Matzneff

Moi, M. Matzneff me semble pitoyable, répond Denise Bombardier, seule sur le plateau à s’inquiéter des conquêtes mineures de l’écrivain et jugeant qu’il aurait eu des comptes à rendre à la justice s’il n’avait pas une aura littéraireIl y a des limites même à la littérature, déclare-t-elle.

Avec 30 ans de recul, la séquence choque. Aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès, se défendra Bernard Pivot.

La littérature, le vin et le soccer

La popularité du journaliste littéraire, qui rassemblait près d’un million d’abonnés sur X, n’a pas été entamée par cette polémique, mais il choque en septembre 2019 avec un tweet jugé sexiste à propos de l’activiste suédoise Greta Thunberg.

En 2004, il devient le premier non-écrivain coopté au sein de l’Académie Goncourt. Il a signé trois romans et plusieurs essais, sur la langue française mais aussi sur ses deux autres grandes passions : le vin et le soccer.

Après l’arrêt d’Apostrophes, il a créé Bouillon de culture, toujours pour le service public, à l’horizon plus large que les livres.

Né à Lyon (centre-est) le 5 mai 1935, dans une famille de petits commerçants, il a passé son enfance dans le Beaujolais et était connu pour être un amateur éclairé des vins de ce terroir.

On lui doit un Dictionnaire amoureux du vin (Plon, 2006). Au soccer, c’était un fidèle de l’AS Saint-Étienne et de l’équipe de France.

Il se définissait avant tout comme journaliste, un métier dont il a connu toutes les facettes. Après des débuts comme stagiaire au Progrès de Lyon, il entre au Figaro littéraire en 1958.

Chef de service au Figaro en 1971, il démissionne en 1974 après un désaccord avec l’écrivain Jean d’Ormesson (qui deviendra son invité télé le plus fréquent). Il passera ensuite par LireLe Point et Le Journal du dimanche.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Compétition : l’ambassade de Chine au Congo initie un concours de courts métrages

Mai 6, 2024

L’ambassade de la République populaire de Chine en République du Congo, en collaboration avec l’Association des entreprises chinoises au Congo, l’Association des commerçants chinois et l’Association chinoise de commerce, lance le concours de courts métrages dénommé « Main dans la main vers l’avenir-Mon histoire avec la Chine », en hommage au 60e anniversaire des relations sino-congolaises.

 

L’affiche du concours de courts métrages/DR

Le concours est réservé aux institutions chinoises au Congo, aux ressortissants chinois, aux Congolais et aux institutions locales. La date limite d’envoi est fixée au 15 juillet prochain.

Pour y participer, les candidats doivent envoyer des vidéos dont les thèmes sont les suivants : « La coopération sino-congolaise dans différents domaines au cours des 60 ans écoulés », « La mise en œuvre de l’initiative la Ceinture et la route au Congo », « Les parcours et les impressions des amis congolais participant à la coopération sino-congolaise ».  Les langues utilisées sont le français (avec sous-titres) et le chinois (avec sous-titres en français).

« Nous espérons que vous raconterez vos histoires avec la Chine dans la vidéo, qui sera un vecteur pour transmettre l’amitié entre nos deux peuples, présenter les résultats de la coopération entre nos deux pays dans différents domaines et adresser les bonnes attentes sur les perspectives du développement des relations sino-congolaises », écrit l’ambassade de Chine sur sa page Facebook.

Ces vidéos  doivent être envoyées aux collectionneurs  suivants :  l’Association des sociétés chinoises au Congo : Liu Daolu, 056616097, liudl@crbc.com; l’Association des commerçants chinois au Congo : Wang Peiquan, 065700118, wangpeiquan2011@gmail.com; l’Association chinoise de commerce en République du Congo : Liu Yu, 065691155, cgleocn@gmail.com; autres institutions et individus : Liu Daolu, 056616097, liudl@crbc.com;  congolais et les institutions locales : WhatsApp : 066435288 ; Gmail : demi.tingli@gmail.com

Celles-ci doivent contenir des images, des sons et des sous-titres complets, avec une durée de moins de trois minutes, une résolution d’au moins 1280*720 et un format MOV/MP4/AVI. Elles ne doivent pas comporter de marques commerciales, de logos incrustés, de filigranes ou d’autres identifiants. Aucune publicité commerciale ne sera insérée.

Ces vidéos pourront être utilisées dans des activités de communication publique et à but non lucratif, et dans ce cas-là aucune rémunération supplémentaire ne sera délivrée.

Des prix et des certificats seront décernés aux lauréats. Aussi, leurs œuvres seront diffusées sur le compte officiel WeChat, Twitter, Facebook et d’autres plateformes de médias sociaux de l’ambassade de Chine au Congo.

Les prix seront regroupés par thème et catégorie, notamment le premier, le deuxième et le troisième prix, avec des récompenses. Il y aura également des prix pour des créations exceptionnelles, des contributions actives (institutions) et des performances exceptionnelles (individus) qui seront délivrés avec des certificats.

Les lauréats ou lauréates auront la chance de gagner des billets d’avion aller-retour entre la Chine et le Congo, des téléphones portables, des tablettes et des montres intelligentes.

Le concours de courts métrages « Main dans la main vers l’avenir-Mon histoire avec la Chine », dont le but est de mettre en valeur les fruits de la coopération entre les deux pays dans tous les domaines et faire rayonner l’amitié entre les deux peuples, est initié par l’ambassade de la République populaire de Chine en République du Congo. Il est organisé par l’Association des sociétés chinoises au Congo, en partenariat avec l’Association des commerçants chinois ; l’Association chinoise de commerce en République du Congo.

Les participants doivent détenir tous les droits sur leur vidéo, puisqu’aucune responsabilité directe qui découle du droit d’auteur, du droit au portrait, du droit à la réputation, et du droit à la vie privée ne sera pas prise en charge par l’organisateur.

Rappelons que le 60e anniversaire des relations sino-congolaises a été célébré le 22 février dernier, à Brazzaville.

Avec Adiac-Congo par Rosalie Tsiankolela Bindika

Musique : trois nouvelles certifications export pour Fally

Mai 1, 2024

À son disque d’or Formule 7, le septième album de sa prestigieuse carrière vendu à plus de 50 000 exemplaires en dehors de l’Hexagone, s’ajoutent ses deux singles d’or, Amore et Likolo, ayant totalisé chacun plus de 15 millions de streams.

1  : L’album Formule 7 de Fally Ipupa certifié disque d’or /DR

1-L’album  » Formule 7″ de Fally Ipupa certifié disque d’or /DR

Affirmer que l’Aigle Fally Ipupa a de nouveau le vent en poupe en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire. Le chiffre 7 semble vraiment lui porter bonheur, savoir que sorti le 16 décembre 2022, Formule 7, septième à son actif, se distingue tout particulièrement. Il est certifié disque d’or à l’international, une annonce conjointe du Centre national de la musique (CNM) et du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) rendue publique le 29 avril dernier. Pour l’occasion, il a réalisé plus de 50 000 ventes hors de la France. Le magazine en ligne Mbote.cd a renchéri en parlant de 64 000 exemplaires.

2  : Fally Ipupa a dépassé les 500 million de streams sur Spotify /DR

2 -Fally Ipupa a dépassé les 500 millions de streams sur Spotify /DR

Fier de son nouveau record, le chanteur et danseur de charme l’a inscrit dans les annales de la rumba congolaise. « C’est le tout premier et seul album 100% rumba à décrocher un disque d’Or certifié de toute l’histoire de la musique congolaise », a-t-il souligné. Il faut rappeler ici qu’en septembre dernier, l’artiste se targuait déjà d’une belle performance de son opus. Sur son compte X, il annonçait alors : « 22 des 32 chansons de l’album  »Formule 7  » ont dépassé le million de streams audio ». Ce, en cumulant ceux de « toutes les plateformes combinées ».

Repousser les limites en 2024

Il va sans dire qu’El Profesor est bien parti pour remporter le défi qu’il s’était lancé pour cette année, à savoir celui « de repousser les limites en 2024 ». Ainsi, les tubes Amore et Likolo de son deuxième album urbain Tokooos II, sorti en 2020, sont de leur côté certifiés singles d’Or Export. Ces featurings réalisés avec le rappeur français Ninho ont totalisé chacun « plus de 15 millions de streams hors France », précise la star. Et qui plus est, le 30 avril, l’on pouvait lire à nouveau sur X : « Fally Ipupa a désormais dépassé les 500 millions de streams sur Spotify ».

 3  : Amore, certifié single d’or export /DR

3- « Amore », certifié single d’or export /DR

Tous ces chiffres records du leader de F Victeam attestent de son immense popularité. Il n’a pas volé les titres de meilleur artiste francophone et de l’Afrique centrale glanés au fil des ans. Les trophées qu’il ne compte plus, reçus dans le continent et par-delà, témoignaient déjà de son succès mais à présent la star congolaise passe sans conteste pour l’artiste africain francophone le plus écouté sur les plateformes numériques du globe. Il n’y a pas de frontière que Fally ne traverse qui au fur et à mesure s’emploie à franchir à chaque fois une nouvelle étape.

The King a réussi à faire feu de tout bois pour bâtir une belle carrière aussi bien en République démocratique du Congo qu’à l’international avec acharnement et détermination, même les « combattants » n’en sont pas venus à bout. Sa ténacité a bien fini par payer. Après son concert historique à Paris La Défense Arena, le 25 novembre 2023, il a rempilé avec deux autres dates, les 8 et 16 décembre. Des concerts livrés respectivement à Londres, à l’Ovo Arena Wembley, et à l’ING Arena de Bruxelles. Les toutes prochaines sont prévues dans deux mois, il s’agit de la suite de son Arena Tour en France avec le show du 6 juillet à la LDLC Arena de Lyon et du 13 juillet à l’Arkéa Arena de Bordeaux.

Avec Adiac-Congo par Nioni Masela 

Nadine Ndjomo, porte-voix des « bâtards » du monde entier

avril 28, 2024

La romancière camerounaise a choisi de faire de la littérature une arme. En ligne de mire, les injustices que subissent les femmes et les enfants nés hors mariage.

La romancière camerounaise Nadine Ndjomo. © DR
La romancière camerounaise Nadine Ndjomo. © DR

S’il vous était demandé d’écrire une lettre à l’un ou l’autre de vos parents décédés – ou aux deux –, sans doute utiliseriez-vous des mots empreints de tendresse pour leur témoigner votre amour, leur accorder votre pardon pour les offenses qu’ils auraient pu vous causer ou leur dire à quel point ils ont joué un rôle fondamental dans votre développement personnel.

À travers l’héroïne de Captive (éd. Ifrikiya, 2024), Nadine Ndjomo a pris une voie différente. Elle a opté pour une approche franche, sans détours, pour exprimer ce qu’elle n’a pu dire à ses parents. « Père […], tes enfants sont devenus des prostituées, des bandits, parce que tu ne t’es pas occupé d’eux […], des nippes, des illettrés, belles de nuit, femmes de ménage […], braqueurs, gardiens de nuit, assassins, locataires du bois de Boulogne, femmes-objets, partenaires de la blennorragie… Tu es mon “père” mais tu n’es pas mon père. »

La vie tumultueuse de Nadine Ndjomo

Pour l’éditeur, Jean-Claude Awono, le roman de Nadine Ndjomo est « une énergie [qui] surgit des entrailles de la souffrance et de la lutte pour s’affirmer », « un texte testiculaire écrit par une main féminine, une main féline qui trace ses lignes sans gants. » La narration « se défait des sentiers battus […], ramasse toutes les nuances et tous les ingrédients de l’introspection, du retour à soi, pour projeter sur le monde un dire chargé de la plus poétique manière de raconter la trivialité existentielle », poursuit-il.

« En découvrant ce texte, j’ai ressenti un grand frisson, insiste-t-il. Celui que l’on ressent lorsque l’on tombe sur quelque chose venu de l’ailleurs, des lieux lointains et magiques ».

L’histoire est inspirée de la vie tumultueuse de Nadine Ndjomo, 33 ans. Son père, éternel absent, meurt lorsqu’elle n’a que 11 ans et sa mère s’éteint quatre ans plus tard. Seule et en dépit d’un mariage forcé, Nadine persévère dans ses études. Elle tombe dans une spirale de débauche, entre cigarette et alcool. « J’ai fait un tas de bêtises, [mais] ces écarts m’ont permis de m’assagir un peu », écrivait-elle dans Débrouille-toi, tu es une femme ! (éd. L’Harmattan, 2021), son premier roman autobiographique. Comment Nadine Ndjomo est-elle parvenue à briser le plafond de verre malgré des débuts aussi chaotiques ?

« Débrouille-toi, tu es une femme »

« Je suis une “enfant bâtarde” », comme on dit souvent, confie-t-elle. J’ai vu mon père deux fois en une heure du temps. Il ne s’est jamais occupé de moi. Il a eu 35 enfants avec une trentaine de femmes. Mon frère aîné gérait les finances du foyer. Ma sœur et moi étions dans la même classe de première. À ma sœur, il a donné 11 500 francs CFA pour régler les frais d’examen du probatoire. À moi, il a dit : “Débrouille-toi, tu es une femme !” Sur le coup, je n’ai pas compris. Je lui ai demandé [de s’expliquer], et il a répondu : “Fais ce que les femmes ont l’habitude de faire. Quand elles ont besoin d’argent, elles partent chez les hommes”. Je n’ai toujours pas compris, et il m’a dit : “Si tu ne sais pas, renseigne-toi et on te dira”.  J’ai été mariée de force, alors que j’avais 16 ans et que j’étais classe de première. J’ai eu un enfant. »

Pour payer les frais de scolarité de cet enfant, Nadine Ndjomo a dû vendre du bâton de manioc. « Il fallait que je paie moi-même mes babouches, mes vêtements et tout le reste. En plus, mon mari me battait. »

Elle écrit son premier livre après avoir fui son foyer. « J’ai gardé le manuscrit, se souvient-elle. On m’a proposé de retoucher le titre. J’ai refusé. Je voulais qu’il reste tel quel. C’était moi », précise l’auteure. « Nadine s’est fabriquée elle-même. Elle a quasiment été son père, sa mère, son frère et sa sœur, tout cela ensemble », confie son ami, Valkossa Mohamadou.

« Microbes » de Yopougon

Dans la continuité de ce premier ouvrage, Captive est une thérapie de l’intime et un réquisitoire contre des parents démissionnaires. Au fil de ces 220 pages, une plume teintée d’ironie dessine le tableau subtil de notre société, prompte à juger les enfants des rues, « microbes » de Yopougon, Nanga-Boko de Yaoundé, tandis que leurs mères sont prises au piège de leur physique – ce don de Dieu, devenu pour elles une malédiction. Captive est aussi un réquisitoire contre la République, qui refuse d’adopter une politique d’aide aux victimes d’une sexualité non maîtrisée.

Dans l’écho des douleurs féminines résonne le silence des hommes qui s’évanouissent dans la nature une fois leur libido satisfaite. Ils laissent derrière eux les femmes, avec le fardeau des enfants. Pour Nadine Ndjomo, « la présence paternelle, c’est l’étoile qui guide l’enfant sur le chemin de son destin, c’est une nécessité capitale. » Être bâtard n’est pas une fatalité, dit-elle. Seulement, pour réussir, « on doit travailler trois fois plus que les autres pour avoir le tiers de ce qu’ils ont. »

Féministe engagée et transfuge de classe, Ndjomo prêche par l’exemple : en 2017, elle fonde l’association Read More, à Ngaoundéré, puis, en 2020, Sukulu, un journal en ligne spécialisé dans l’éducation. L’objectif de celle qui fut la première femme rédacteur en chef de L’Effort camerounais et coordinatrice adjointe du journal L’Œil du Sahel est de promouvoir l’intérêt des jeunes filles pour l’éducation en leur offrant des possibilités de bourses et de l’accompagnement scolaire.

Par le biais de ses ouvrages et de son travail, Nadine Ndjomo donne espoir à tous les bâtards et à toutes les captives du monde. Elle leur susurre de danser au rythme de leurs rêves, et de briser les chaînes de leur triste destinée.

Avec Jeune Afrique par Yves Plumey Bobo

RDC-Les souvenirs de la musique congolaise : biographie et œuvres de Tabu Ley Rochereau

avril 26, 2024

Au cours de son évolution dans la sphère musicale kinoise, Tabu Ley Rochereau a également contribué à l’épanouissement de certaines artistes féminines aux voix veloutées et qui ont fait partie de son paysage discographique, l’on peut citer Faya  Tess, Beyou Ciel et Mbilia Bel.

L’artiste musicien Tabu Ley Rochereau/DR

Parmi les vedettes féminines susmentionnées qui se sont investies sur le champ musical kinois grâce à l’encadrement et le parrainage de Tabu Ley Rochereau figure la très célèbre Mbilia Bel. De son vrai nom Marie Claire Mboyo Moseka, elle arrive dans l’Afrisa International en 1982, arrivée qui redonne du poil de la bête à l’Afrisa International qui éprouve depuis quelque temps déjà des difficultés à contrer la domination du Tout-Puissant Ok Jazz qui brille de mille feux dans la scène musicale kinoise au regard de ses titres flamboyants qu’il lance sur le marché et la pléiade des vedettes dont il regorge.

Pour la petite histoire, c’est au cours d’une émission télévisée au studio mama Angebi de Télé Zaïre que Marie Claire Mboyo, chanteuse pleine de charme et de talent interprète avec brio un titre de Bella Bellow (chanteuse togolaise) intitulé ‘’Rokia’’. C’est le déclic, Tabu Ley qui est devant la télé et qui est à la recherche d’une chanteuse capable de contrer ‘’A Beti Masikini’’ et ‘’Pongo love’’ (artistes féminines célèbres qui dominent dans la sphère musicale kinoise) vient de trouver l’oiseau rare, Marie Claire Mboyo, une perle d’une beauté éblouissante, une valeur sûre, il l’enrôle aussitôt dans l’Afrisa qui grâce à elle reprend des couleurs lors de sa première sortie au bar Type K à Kinshasa où elle chante pour la première fois la chanson intitulée ‘’Sima na ngai’’, titre qui la propulse véritablement sur le devant de la scène musicale kinoise.

A noter que lors de sa première sortie au bar Type K, Tété, l’épouse de Tabu Ley qui assiste au concert est séduite vivement par la beauté et le talent de Marie Claire Mboyo, elle se déverse de ses bijoux et les lui offre, l’ambiance était au zénith qui fut marquée par la naissance d’une star Marie Claire Mboyo devenue Mbilia Bel ensuite s’en suivra la chanson ‘’Mpévé ya Longo’’ enregistré au studio de Verkys  Kiamuangana, ‘’Mpévé ya Longo’’ qui signifie en langue Kongo ‘’Esprit Saint’’, chanson envoûtante où elle relate la violence dont une femme est victime dans son ménage et qui deviendra très populaire en milieu féminin au Zaïre à l’époque. ‘’Eswi yo wapi’’, chanson sortie en 1983 remporte le prix de la meilleure chanson de l’année au Zaïre et Mbilia Bel remporte le prix de la meilleure nouvelle artiste. La beauté de sa voix sera également sur orbite dans les titres comme ‘’Lisanga ya ba mbanda’’ de Tabu Ley, ‘’Faux pas’’ et ‘’Quelle méchanceté’’ de Dino Vangu (guitariste solo de l’Afrisa International).

Au fil des temps, Tabu Ley, Mbilia Bel et l’Afrisa International rivalisent avec le Tout-Puissant Ok Jazz du grand maître Franco, des titres tels que ‘’Mobali na ngai wana’’, ‘’Balle à terre’’, ‘’Bameli soy’’, ‘’Kenya’’ et bien d’autres composés par Tabu Ley connaissent un gros succès.

Vers le milieu des années 80, Tabu Ley épouse Mbilia Bel. En 1987, Tabu Ley recrute une autre chanteuse pour accompagner Mbilia Bel en l’occurrence Kishila Ngoyi connue sous le pseudonyme de Faya Tess. C’est avec ce duo que l’Afrisa entreprend une tournée en Afrique de l’Est respectivement au Kenya, en Tanzanie et au Rwanda. De retour à Kinshasa, des rumeurs font état d’un désaccord entre Tabu Ley et son épouse Mbilia Bel. Trois facteurs furent à l’origine de la mésentente, à savoir l’absence de transparence dans la gestion des fonds générés par les différentes prestations de l’orchestre, le mélange entre amour et travail et l’émergence de Faya Tess devenue comme une rivale de Mbilia Bel qui, par la suite,  quittera l’Afrisa vers la fin de l’année 1987. Elle se lancera dans une carrière en solo. A suivre…

Avec Adiac-Congo par Auguste Ken Nkenkela

Canada-Sophie Grégoire Trudeau : « Quand on aime quelqu’un, il faut savoir lui céder sa liberté »

avril 20, 2024

Celle qui a été la « première dame » du Canada publiera mercredi un livre autobiographique et de croissance personnelle intitulé Entre nous. Mieux se connaître, mieux s’aimer. Elle s’est confiée à Radio-Canada.

Sophie Grégoire Trudeau dans un studio d'enregistrement.

Sophie Grégoire Trudeau lors de l’enregistrement de la version audio de son livre Entre nous. Mieux se connaître, mieux s’aimer. Photo : Radio-Canada/Benoît Roussel

Sophie Grégoire Trudeau comprend le désir de son ex-conjoint, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de continuer en politique et l’importance de lui « céder sa liberté ».

Après des années en montagnes russes au cours desquelles sa famille a été propulsée dans les sphères du pouvoir, la militante pour la santé mentale tente de faire œuvre utile avec son nouvel ouvrage. Elle espère que ses épreuves personnelles pourront servir aux lecteurs.

En entrevue à Radio-Canada, elle se confie sur la stabilité de sa cellule familiale, sa séparation et ses inquiétudes devant la polarisation du discours politique.

Dans votre livre, vous insistez sur l’importance de la résilience. Après avoir côtoyé le monde politique et toutes les pressions qui viennent avec, quelles leçons en avez-vous tirées?

Je ne pense pas que la résilience, c’est de prendre contrôle de la vie. C’est plutôt de prendre le contrôle de soi-même dans la vie. J’ai eu assez d’obstacles, de nouvelles expériences, de nouveaux liens, de moments incroyablement enrichissants et de moments beaucoup plus difficiles.

Puis, j’ai regardé plus profondément en moi pour me comprendre davantage à travers l’adversité et savoir m’asseoir avec ma souffrance, l’accepter, me voir sous ma vérité. Ça fait mal. Ça prend du courage. Je pense que j’en suis sortie grandie, plus calme, plus ancrée. Mais ça ne vient pas tout seul, ça prend du travail, faire tout ça.

Vous racontez aussi le tumulte de la vie publique, les insultes et les menaces envers votre famille ces dernières années. Comment avez-vous réussi à préserver votre bulle familiale?

Des fois, on peut être désillusionné par la perception que le monde peut avoir de nous, quand on est une bonne personne. Moi, je suis une personne aimante et je veux le mieux pour l’autre. Donc, des fois on se dit : Coudonc! Qu’est-ce que j’ai fait pour que les gens pensent ça de notre vie ou de nos enfants, ou du père qui est là, qui essaie de faire de son mieux pour instaurer plus de justice dans notre société?

J’ai compris avec le temps que les gens qui s’adressent à nous avec de la critique, souvent, ça en dit plus sur leur posture émotionnelle que ça en dit sur la nôtre.

La méfiance, la critique constante et le fait d’élever des enfants dans cet environnement demandent d’autant plus de présence. Une citation de Sophie Grégoire Trudeau

D’être là, pas juste d’écouter, mais d’être vraiment là dans l’instant présent.Justin Trudeau, Sophie Grégoire Trudeau et leurs enfants Xavier et Ella-Grace saluent une foule devant une immense feuille d'érable sur un drapeau du Canada.

« La méfiance, la critique constante et le fait d’élever des enfants dans cet environnement demandent d’autant plus de présence », dit Sophie Grégoire Trudeau. (Photo d’archives) Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

Je pense que de créer un espace sécuritaire dans sa famille, ça se développe dans les moments les plus difficiles. Mes enfants, mon partner et moi, on a toujours été proches. On s’est toujours dit les vraies choses. On ne garde pas de secrets à l’intérieur de notre cercle familial.

En avez-vous eu assez du monde politique?

Nous vivons dans un moment et une période de l’humanité qui est très inquiétante face à la perception que les gens ont du service public. Je pense que les gens ont une perception erronée de ce que ça veut dire, vivre dans une maison officielle et être au service des autres. Quand on voit quelques photos ici et là, en talons hauts dans des sommets ou entourés de gens qui ont beaucoup d’influence, ce n’est qu’une infime partie de la politique.Michelle Obama et Sophie Grégoire-Trudeau s'enlacent devant des drapeaux des États-Unis et du Canada.

Sophie Grégoire Trudeau a participé à plusieurs voyages diplomatiques où elle interagissait avec les épouses d’autres dignitaires, dont Michelle Obama. (Photo d’archives) Photo: AP/Cliff Owen

La politique, c’est être au service de l’autre, c’est être à l’écoute de l’autre. C’est prendre des décisions qui vont déplaire, au milieu d’un concours de qui va plaire le plus.Une citation deSophie Grégoire Trudeau

Alors je pense qu’il y a une rééducation à faire au niveau de ce que sont le service public et la politique. Et aussi, il ne faut pas décourager les gens. Quand on voit le paysage politique, la division et la polarisation, les gens avec de bonnes valeurs qui ont le cœur à la bonne place et avec une belle vision du monde, bien ces gens-là ne voudront plus en faire parce que c’est excessivement difficile. Alors je pense qu’on a la responsabilité de partager la réalité, ce que c’est vraiment.

Croyez-vous que le rôle de « première dame » devrait être plus valorisé au Canada et reconnu officiellement, avec des ressources?

Ce n’est pas à moi de décider si, dans le futur, une personne devrait avoir plus ou moins de ressources. Je souhaite que les personnes qui viendront après nous soient bien encadrées pour pouvoir donner le maximum possible.

Je n’ai jamais vu ma présence sur le chemin connexe des choix professionnels de mon partenaire comme étant un rôle. Je me suis dit, comment est-ce que je peux exprimer mon authenticité, mes qualités, pour pouvoir être davantage au service des autres? Et j’avais déjà commencé sur le chemin de la santé mentale. Donc, j’ai continué de choisir des causes. C’est comme un grand dénominateur commun universel, le bien-être et la santé mentale, puis la santé du cerveau. Donc, je n’ai jamais vu ça comme étant un rôle.

Sophie Grégoire Trudeau lève les bras en parlant au micro devant un drapeau du Canada et un logo du Parti libéral.

« Je n’ai jamais vu ma présence sur le chemin connexe des choix professionnels de mon partenaire comme étant un rôle », dit Sophie Grégoire Trudeau. (Photo d’archives) Photo: La Presse Canadienne/Fred Chartrand

Est-ce que je pense que cette présence du conjoint ou de la conjointe d’un premier ministre est importante? Oui, tant et aussi longtemps que c’est fait avec intégrité et honnêteté. Si cette personne ne veut rien savoir des projecteurs ou en est intimidée, bien, que cette personne-là continue son propre chemin de vie.

Justin Trudeau a fait le choix de continuer la vie politique. Il insiste pour se battre lors de la prochaine campagne électorale. Sans dire si vous êtes d’accord ou pas avec ce choix, est-ce que vous le comprenez?

C’est une belle question. Je pense que je le comprends. Mais surtout, quand on aime quelqu’un, même si ça fait mal, il faut savoir lui céder sa liberté. Et ça, c’est un grand signe d’amour.

Malgré la séparation, vous souhaitez préserver une bonne relation avec le père de vos enfants. C’est important pour vous de préserver ce noyau familial?

Je trouve votre question essentielle. On a beaucoup d’immaturité relationnelle dans notre société. Pour nous, le mariage, c’est la réussite, et le divorce, l’échec. Mais la vie, ça se passe entre les deux et les enfants écopent des drames émotionnels.Sophie Grégoire Trudeau et Joe Biden se sourient devant des bancs du Parlement tandis que des personnes applaudissent à l'arrière.

La visite de Joe et Jill Biden a été l’une des dernières présences publiques de Sophie Grégoire Trudeau au Parlement. (Photo d’archives) Photo: AP/Kevin Lamarque

De pouvoir grandir dans une relation qui change de structure, ça ne veut pas dire qu’on doit tuer la relation. Et je cite Esther Perel, la grande psychothérapeute belge, qui dit qu’on a tendance à vouloir terminer ou tuer une relation au lieu de la restructurer.

On ne devrait pas avoir honte de se dire les vraies choses dans nos relations, on devrait pouvoir exprimer nos désirs, notre honte, nos souffrances, peu importe ce que c’est, en se sentant en sécurité.

Est-ce qu’on va vous revoir aux côtés de Justin Trudeau pendant la prochaine campagne électorale?

Mais là, c’est encore loin! (rires) À ses côtés? Mais bien sûr. On est une famille unie, on a encore plein d’amour qui nous unit. Et il n’y a pas de fin à ça.

Avec Radio-Canada par Louis Blouin

Certaines réponses ont été raccourcies ou éditées, par souci de clarté et de concision.

Congo-Livres : le CCJBTL encourage les élèves à s’adonner à la lecture

avril 13, 2024

L’école  privée Le Pis-Aller, située à Tchimbamba, dans le 1er arrondissement de Pointe-Noire, Emery-Patrice-Lumumba, a accueilli le 12 avril la  » Bibliothèque hors les murs » animée par Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah, écrivain, dramaturge et metteur en scène congolais, sous la modération de Patrick Aimé samba, bibliothécaire au Centre culturel Jean-Baptiste-Tati-Loutard (CCJBTL).

La photo de famille après la bibliothèque hors les murs au CCJBTL/Adiac

Afin d’inciter les élèves à s’adonner à la lecture et à faire du livre un compagnon de toujours, le CCJBTL a initié une série d’activités dénommée  »Bibliothèque hors les murs » ou bibliothèque mobile qui consiste à amener les livres à l’école.

Cette idée est née du constat selon lequel les élèves s’adonnent actuellement très peu à la lecture, attirés plutôt  par les smartphones, tablettes et les autres outils de communication moderne. Ce peu d’attrait à la lecture a des impacts sur les résultats scolaires mais aussi sur leur culture générale.  

Ainsi, pour redonner à nouveau le goût de la lecture aux enfants, le CCJBTL a initié la bibliothèque mobile qui consiste à amener quelques échantillons des livres dans les écoles pour que les enfants s’en approprient.

L’école Le Pis-Aller a donc accueilli les animateurs du CCJBTL, conduits par Patrick Aimé Samba, bibliothécaire audit centre. En présentant l’activité, il a montré l’importance du livre, demandant aux enfants de fréquenter les bibliothèques comme le CCJBTL qui a un fonds documentaire riche et varié.

Ecrivain, dramaturge, metteur en scène, Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah a entretenu les enfants sur son livre « Mon patron n’est pourtant pas un Blanc ». C’est une pièce de théâtre qui relate la mésaventure d’un jeune africain envoyé en France par ses parents pour les études mais une fois rentré au bercail, renie sa culture, ses parents en adoptant une culture occidentale ramenée de l’hexagone.

Ainsi, commence sa déchéance avec son cortège de malheurs : faillite, abandon, misère…  C’est un ouvrage qui traite des problèmes de l’existence tels le chômage des jeunes, la bureaucratie, l’antagonisme entre la tradition et le modernisme, le complexe de supériorité…, a expliqué l’auteur répondant aux interrogations des enfants.

Ils ont également livré leurs sentiments sur le livre en s’appesantissant  sur les leçons à tirer de cette histoire. Comment lire, qu’est-ce qu’il faut lire et pourquoi doit-on lire sont les autres points qui ont fait l’objet des échanges entre les élèves et les animateurs de l’activité qui ont insisté en priant les élèves de s’adonner sans cesse à la lecture car, elle est le socle de la connaissance, a dit Patrick Samba.

Satisfait de ce partage, les enfants ont souhaité que d’autres initiatives du genre aient lieu à l’avenir et ont manifesté leur intérêt à souscrire un abonnement au centre.

Signalons que dans le cadre de la bibliothèque mobile initiée par CCJBTL, le Groupe scolaire Ilama a accueilli l’activité  le 8 mars avec pour animateur l’humoriste Titus Kosmas. Mak de Ardi, comédien et conteur, était en face des élèves de l’Institut Saint Nicolas, le 15 mars.

Avec Adiac-Congo par Hervé Brice Mampouya 

Québec-France: Legault et Attal signent une déclaration commune pour renforcer le français

avril 12, 2024

MM. Attal et Legault se serrent la main.

Le premier ministre français Gabriel Attal en compagnie de François Legault lors de la signature des registres, à l’Assemblée Nationale du Québec, le 12 avril 2024. Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

Non seulement la langue française est intrinsèquement liée à la culture et à l’économie, elle représente aussi un « vecteur de cohésion sociale et d’intégration », affirment les premiers ministres du Québec et de la France dans une déclaration commune. Les deux disent partager des valeurs comme la laïcité, l’égalité femmes-hommes et la liberté d’expression.

À l’issue de la 21e Rencontre alternée des premiers ministres, François Legault et son homologue Gabriel Attal, ont signé un nouveau document visant à réaffirmer l’importance de la langue française pour les deux nations, au lendemain du discours formulé par M. Attal à l’Assemblée nationale. La dernière déclaration commune en matière de protection et de promotion du français avait été conclue en 2016.

Alors que la France accueillera le 19e Sommet de la Francophonie à l’automne prochain, les deux premiers ministres reconnaissent la nécessité de promouvoir la langue, y compris dans les espaces numériques. Actuellement, les algorithmes des GAFAM, les grandes plateformes numériques comme Google, Amazon ou Facebook, proposent majoritairement des contenus anglophones.

La déclaration commune exprime ainsi une volonté de renforcer la découvrabilité et la valorisation des contenus culturels de langue française en ligne, mais aussi des contenus scientifiques, éducatifs et économiques en français.

Ils chargent leurs administrations respectives d’œuvrer pour l’accessibilité, la disponibilité, le référencement et la mise en valeur de ces contenus visant à assurer une diversité linguistique dans l’environnement numérique, en appelant au développement et à l’utilisation responsable d’outils technologiques tels que les plateformes en ligne et l’intelligence artificielle . Une citation de Extrait de la Déclaration commune sur la langue française entre le premier ministre du Québec et le premier ministre de la République française

Les deux premiers ministres s’engagent également à consolider la langue française comme langue des affaires et accroître les échanges commerciaux entre le Québec et la France comme entre les États francophones.

Gabriel Attal reçoit une ovation debout des députés de l'Assemblée nationale.

« La laïcité est la condition de la liberté, de l’égalité et de la fraternité », a déclaré le premier ministre français, de passage à Québec. Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

La protection de la langue française sur les plateformes numériques doit se faire parallèlement à la protection de la liberté d’expression, selon eux. La déclaration commune déplore les pratiques de désinformations, mais aussi des tentatives croissantes de réécrire le passé qui fragilisent les démocraties et nuisent à la cohésion sociale .

Les deux premiers ministres souhaitent développer d’autres partenariats comparables à la Chaire de recherche Québec-France sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression, créée en 2023.

Gabriel Attal à la défense de la laïcité

Dans son discours à l’Assemblée nationale, son appel à la défense de la laïcité lui a valu la plus vive acclamation par l’assistance, jeudi. La laïcité est la condition de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, a déclaré Gabriel Attal.

Questionné à plusieurs reprises sur ce sujet par les journalistes, il a souligné que c’est une approche commune entre la France et le Québec et qu’il apporte son soutien dans cette conviction.

Ce que je sais c’est que nous avons la laïcité en partage, a-t-il poursuivi tout en nuançant que c’est toujours sensible [quand] vous êtes un premier ministre que vous venez de l’étranger de rentrer dans des débats et des politiques internes.

Il admet par ailleurs que ce sujet n’a pas fait partie des discussions avec le premier ministre Justin Trudeau.

Encore une fois, je ne fais pas d’ingérence, je respecte les débats qui existent, je ne suis pas là pour prendre parti mais je le redis [aux Québécois] dans leur défense d’un modèle de la laïcité dans lequel nous nous retrouvons : ils ne sont pas seuls. Une citation de Gabriel Attal, premier ministre de la France

La jeunesse, c’est le fil rouge de mon déplacement

En plus de la langue française et la laïcité, la jeunesse a fait partie des discussions entre les deux premiers ministres.

Les jeunesses de nos nations ont notre avenir en commun, a affirmé Gabriel Attal, en point de presse.

Une entente sur la jeunesse a aussi été signée afin de renforcer la mobilité des jeunes entre la France et le Québec.

Gabriel Attal.

«Le Québec est une terre d’accueil pour les étudiants français», a aussi affirmé Gabriel Attal, alors que plus de 20 000 étudiants français viennent étudier dans la province. Photo: Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel

Radio-Canada par Flavie Villeneuve avec des informations de Véronique Princ

Congo-Journée mondiale du livre : des élèves brazzavillois initiés aux techniques de lecture

avril 12, 2024

Prélude à la célébration, le 23 avril, de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, la Maison de la société civile accueille, du 12 au 13 avril, un atelier de formation sur la lecture et le résumé du livre au profit des élèves du primaire et du collège de la ville capitale.

Les participants à l’atelier de formation/Adiac

L’atelier regroupe des élèves venus des écoles publiques et privées et vise à accroître, pendant deux jours, les savoirs des participants en matière de technique de résumé et de lecture du livre. Son contenu prévoit des thèmes comme la rédaction des comptes rendus, la production, la conduite, la rédaction des rapports de recherche. Un concours sur le résumé du livre sera organisé, le 22 avril, pour clore cette session de formation puis marquer la célébration de la Journée du livre.

Le secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile et des organisation non gouvernementales, Céphas Germain Ewangui, a rappelé l’importance du livre en signifiant que la Maison de la société civile appartient aux jeunes du fait qu’ils constituent la pépinière de la République.

 « Le cadre qui vous reçoit ici est doté d’une bibliothèque pour vous encourager à aimer la lecture. Chers jeunes, je vous exhorte au sens élevé du devoir, à aimer l’école, en conséquence à aimer les livres et tout ce qui concourt à vous préparer à devenir demain les citoyens dignes, efficaces, respectueux de vos parents et de la personne humaine ainsi que des biens publics, pleins d’amour pour votre pays, votre nation, notre bien et patrimoine commun par excellence », a-t-il exhorté.

L’un des formateurs, Mavi Diabankana, a plaidé pour l’instauration des ouvrages dans les programmes du collège et du lycée afin d’initier les jeunes à la littérature. Selon lui, cette initiative vise à réintéresser les adolescents au livre en leur permettant de connaître son importance, particulièrement les recueils puisque la lecture développe certains avantages, notamment la culture générale, la concentration et bien d’autres.

Avec Adiac-Congo par Rude Ngoma