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L’Iran rend hommage à son président tué dans un écrasement d’hélicoptère

Mai 21, 2024

Des gens tentent de toucher le cercueil du président.

Des centaines de milliers de personnes se sont rendues aux funérailles du président Raïssi, mort dimanche dans un accident d’hélicoptère avec sept autres personnes. Photo: via Reuters/Stringer

Une foule immense a rendu hommage, mardi, en Iran, au président Ebrahim Raïssi, dont la mort accidentelle a ouvert une période d’incertitude politique avant une présidentielle pour désigner son successeur le 28 juin.

Prévues pour durer jusqu’à jeudi, les funérailles ont débuté tôt le matin à Tabriz, la grande ville du nord-ouest à proximité de laquelle M. Raïssi est mort dans un accident d’hélicoptère, dimanche, avec sept autres personnes, dont le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian.

Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont ensuite été transférés dans la ville sainte de Qom, au sud de Téhéran, où une nouvelle cérémonie s’est tenue.

Des centaines de milliers de personnes présentes

Les funérailles ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, selon l’agence officielle IRNA.

Dans les deux villes, une foule immense, vêtue surtout de noir, a marché en brandissant des drapeaux et des portraits du président mort à 63 ans et des sept autres victimes de l’écrasement, selon des images de l’AFPTV.

Un camion contenant des cercueils tente d'avancer dans une foule compacte.

Une foule compacte s’est massée à Tabriz le long du parcours emprunté par le cortège contenant les cercueils des huit personnes qui prenaient place à bord de l’hélicoptère. Photo: Moj News Agency/AFP via Getty IM /Ata Dadashi

À Qom, le moment fort a été le passage des cercueils, portés à bout de bras au milieu d’une foule visiblement émue, dans le sanctuaire de Massoumeh, le plus important de la ville. À l’extérieur, certains brandissaient des drapeaux rouge du chiisme et jaune du Hezbollah libanais.

L’Iran a décrété un deuil de cinq jours, et les funérailles se poursuivront à Téhéran, où le guide suprême Ali Khamenei présidera les prières de la cérémonie d’adieu mercredi, déclaré jour férié.

Plusieurs pays étrangers, comme la Russie, la Turquie et l’Irak, ont annoncé qu’ils seraient représentés aux funérailles, mais pas au niveau des chefs d’État.

Président de l’Iran depuis 2021, Ebrahim Raïssi sera enterré jeudi à Machhad, sa ville natale.

Ces funérailles sont organisées selon la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui qui a suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.

De nombreux et immenses portraits du martyr Ebrahim Raïssi ont été suspendus et accrochés dans les lieux publics des principales villes du pays.Ebrahim Raïssi assis dans un fauteuil.

Le président iranien Ebrahim Raïssi lors d’une entrevue télévisée à Téhéran, en Iran, au début du mois de mai 2024. Photo: Reuters/Wana/Iran’s Presidency

Le président iranien est mort dans l’écrasement de l’hélicoptère qui l’amenait dimanche vers Tabriz après avoir assisté à l’inauguration conjointe d’un barrage avec son homologue azéri, Ilham Aliyev, à leur frontière commune. Figure également parmi les victimes le gouverneur de la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental.

De difficiles opérations de recherche et de sauvetage ont été menées durant une douzaine d’heures dans de mauvaises conditions météorologiques dans une région escarpée et boisée. Les débris de l’hélicoptère ont été découverts lundi à l’aube.

Une enquête sur les causes de l’écrasement a été ordonnée par le chef d’état-major des forces armées, Mohammad Bagheri.

Les autorités ont indiqué avoir identifié 80 sites Internet ayant publié des propos insultants et des rumeurs sur l’accident, a indiqué l’agence Tasnim.

Les administrateurs de plusieurs de ces sites ont été avertis et des poursuites judiciaires ont été engagées contre certains d’entre eux, a-t-elle ajouté.

Aucune perturbation dans l’administration du pays

Après la mort du président, l’ayatollah Khamenei, numéro un iranien et ultime décideur sur les dossiers stratégiques de l’État, a assuré qu’il n’y aurait aucune perturbation dans l’administration du pays.

Le Conseil suprême de sécurité nationale a souligné mardi que la vaste présence de la nation aux cérémonies funèbres garantissait la stabilité et la sécurité nationale de la République islamique.

Il a assuré le soutien de tous les corps de l’État au président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, dont l’une des tâches sera de préparer l’élection présidentielle, le 28 juin.

L’Assemblée des experts, chargée de désigner, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a tenu elle sa première séance après avoir été élue en mars.

Ses membres ont porté à sa tête l’ayatollah Ali Movahedi-Kermani, un octogénaire qui a été député puis membre de l’assemblée depuis la révolution islamique de 1979, selon l’agence IRNA.

L’ultraconservateur Raïssi était considéré comme l’un des favoris pour succéder à l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.

Durant sa présidence, Ebrahim Raïssi a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l’ennemi juré d’Israël.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Congo-Diaspora: Hommage à Jean Martial Michel Kongo

Mai 15, 2024

Terre des Légendes et des Lumières

Adieu M. le Ministre Jean Martial Michel Kongo,

Adieu rayon des lumières géographiques

Adieu Michel

Le ministre Jean Martial Michel Kongo s’est éteint, le lundi 1er Avril 2024, à Maizière-Lès -Metz, commune française du Département de la Moselle. Il était souffrant. De la génération initiale des géographes congolais, formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, M. Jean Martial Michel Kongo était le second docteur en géographie du Congo Brazzaville. Second après Mme Hélène Bouboutou, une grande dame, brillante intellectuelle au haut potentiel, qui nous a également quittés, il y a de cela plusieurs années.
M. Jean Martial Michel Kongo était un homme complet. Il passe une belle et heureuse enfance, dans la rue Mère Marie à Bacongo, quartier mythique de Brazzaville où il cultive, très tôt, l’élégance, la beauté et l’ordre, dans son style de vie. Ici, sous la stricte surveillance de ses parents, il parallélise la fréquentation scolaire et la pratique du petit football qui fera de lui, plus tard, un vrai sportif. Au fil des années, M. Jean Martial Michel Kongo deviendra un athlète confirmé, spécialiste du 4×100 mètres, handballeur, pongiste amateur, vice président de la fédération congolaise d’athlétisme, puis président de la même fédération. Mettant à profit son éloquence et son riche vocabulaire qui lui permet de transmettre du mieux possible ses idées et ses messages, il s’associe au journaliste Guy Noel Sam Pankima Ovey, comme pigiste à Radio Congo, pour coanimer une émission culturelle, à forte audience par sa capacité à apporter de l’excitation et de l’inspiration.
Accueilli au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville, au terme de son cycle secondaire au lycée Savorgnan De Brazza, M. Jean Martial Michel Kongo suit, avec ardeur, des études de géographie. Une matière qui le passionnait, s’y appliquant à fond et s’initiant avec aisance à la démarche scientifique. Chaque nouveau pas dans la connaissance géographique le faisait réagir. Une attitude qui procédait d’un plaisir continu, d’autant qu’il s’agissait moins pour lui d’accumuler des savoirs que de faire évoluer les rouages de son raisonnement.
Dans les salles de cours, des bâtiments de Bayardelle, à l’époque, bien entretenues, les murs propres, les tables et les chaises confortables, M. Jean Martial Michel Kongo aimait se placer au premier rang, près des professeurs. Mmes Villien et Nirva Lopes, MM. Jacques Sénéchal et Sirven étaient de ceux là. Sur les colonnes des salles, de la première année à la licence, M. Jean Martial Michel Kongo était le confrère des étudiants Julien Félix Mabiala, Maurice Bonaventure Mengho, Jean Nkounkou et moi. Tous les cinq, nous constituons la première vague des géographes formés au Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville. Nos chemins vont diverger, arrivés, en année de maîtrise, chacun d’entre nous devant, de son coté, préparer un mémoire de géographie. A la surprise générale, M. Jean Martial Michel Kongo invente, de toute pièce, pour son thème de maîtrise, le concept original de Petits Métiers, en lieu et place du secteur informel, alors que les quatre autres en étaient encore à des idées classiques. MM. Maurice Bonaventure Mengho étudie le Port de Brazzaville, Julien Félix Mabiala travaille à une problématique de la géomorphologie et de la climatologie, en territoire congolais, Jean Nkounkou examine les critères de rapprochement de la géographie et de la démographie. Quant à moi, l’approvisionnement vivrier de Brazzaville par le Port fluvial de Yoro à Mpila, sera mon sujet.
L’originalité de M. Jean Martial Michel Kongo s’est par ailleurs caractérisée par le perfectionnement de son élégance acquise dès le jeune âge. Il faisait montre d’aisance et de la grâce dans ses manières. Très courtois, il saluait avec respect. étudiant, que de temps passait M. Jean Martial Michel Kongo à nettoyer son vélomoteur Peugeot BB, muni d’une brosse, d’un chiffon et d’un morceau de savon de Marseille pour insister sur les endroits aux tâches tenaces. Rinçant le tout à l’eau claire. Même modèle de maintenance de sa voiture au top, à ses débuts d’enseignant à l’université, pour la décrasser, avant de se retourner pour des raisons pratiques, vers les stations de lavage de la ville. C’était l’ère où l’eau coulait à flot des bornes fontaines.
Maître assistant d’université à Brazzaville, de retour de l’Université de Bordeaux III, avec son Doctorat 3ème cycle, M. Jean Martial Michel Kongo a exercé avec sérieux, méthode et habileté. Il savait capter l’attention des étudiants., en suscitant l’intérêt. En lui, existait une manie permettant de ne pas lasser les apprenants. Le groupement d’enseignants chercheurs en géographie finira par élire M. Jean Martial Michel chef de département. Charge qu’il portera jusqu’à son remplacement par un autre collègue à une date légale échue. Il aura, à son actif, en sa double qualité de Chef de département de géographie, et de Président de l’Association des Géographes du Congo (AGECO), organisé les Premières Journées Géographiques, au début des années 80, avec le concours de l’ORSTOM et de la Mission française de coopération et d’action culturelle. Des journées qui ont connu un franc succès, tant par l’intérêt des thèmes abordés que par la qualité des exposants. Cette expérience, si fructueuse, est restée unique jusqu’à ce jour en milieu géographique congolais. Elle a, par contre, été à son actif puisqu’il prêtera ses services à l’Institut Géographique National. Parti de Bordeaux III, M. Jean Martial Michel Kongo avait le cœur, les yeux et les pensées, toujours tournés vers cet établissement. Le contact avec le Professeur Guy Lasserre et d’autres éminentes figures de l’Institut de Géographie Tropicale maintenu. Ce qui permettra à M. Jean Martial Michel Kongo de contribuer à des publications scientifiques, dans les Cahiers d’Outre-Mer, sans compter les siennes propres, fruit de sa recherche personnelle sur des faits de géographie humaine et urbaine congolaise.
M. Jean Martial Michel Kongo a également occupé plusieurs postes dans les rouages de l’État congolais. Par son recrutement comme professeur certifié de collège et de lycée, il commence sa carrière en septembre 1973. Puis, devient directeur de la coopération universitaire où il a noué un partenariat avec l’Université de Pennsylvanie et y a enseigné. Conseiller aux frontières des Ministres congolais de l’Intérieur MM. François Xavier Katali et Raymond Damase Ngolo, il sera. Sous la transition, au lendemain de la Conférence Nationale de 1991, à laquelle il prend part au nom de l’Association des Géographes du Congo, M. Jean Martial Michel Kongo siège au Gouvernement, comme Secrétaire d’État à la Décentralisation près le Ministre de l’Intérieur M. Alexis Gabou. Le mandat du Président Pascal Lissouba, entre août 1992 et octobre 1997, fait du Ministre Jean Martial Michel Kongo Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en RCA et au Tchad, avec résidence à Bangui.
Admis à la retraite, M. Jean Martial Michel Kongo participe activement, en 2007-2008, à la fondation de l’Association des Anciens Ministres de la République du Congo. Une association de solidarité devant par ailleurs apporter des réponses à des besoins collectifs et cultiver le lien social entre les membres.
Tout ceci dit, il en découle que le Ministre Jean Martial Michel Kongo était un esprit supérieur. Un Monsieur très relationnel, perfectionniste et très rigoureux. Son aptitude à l’intelligence était prononcée. Auprès de ses vieux amis en vie, de l’école primaire, du collège, du lycée, des communautés universitaires du Congo et de Bordeaux III, lesquels sont restés en contact avec lui, jusqu’à la fin de ses jours, le Ministre Jean Martial Kongo est connu pour son inoxydable sens de la fraternité, sa générosité, son altruisme, son dévouement et son ouverture d’esprit. N’empêche que le Ministre avait, à certaines occasions, des accès de colère quand il se sentait incompris ou lorsqu’une consigne était mal exécutée.
En ces moments d’intense douleur pour la famille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, que son épouse, Mme Odette Kongo et les Enfants Kongo trouvent ici l’expression de mes condoléances les plus attristées. Des condoléances que j’étends à M. Raoul Martial Babela Kongo, la Sœur Angèle Marie Kongo Nzoumba, l’Abbé Germain Martial Emery, le Père Boueillad Boua Kongo, les Petits fils et arrières petits Kongo. Aux amis, connaissances et autres proches du Ministre Jean Martial Michel Kongo j’exprime la même compassion. Que la force et la vigueur soient en eux tous pour affronter cette épreuve.
A la communauté universitaire et aux géographes congolais, toutes générations d’étudiants et d’enseignants confondus, je traduis ma solidarité.
Que mon ami et collègue géographe Michel repose en paix. Tout passe, tout s’efface, sauf les souvenirs. Souvenirs de nos années d’étudiants, à Bayardelle. Souvenirs de nos promenades en motocyclette, dans les quartiers nord de Brazzaville pour chercher la kola, ce petit fruit aux vertus fortifiantes et excitantes, écoulé sur les étals des rues. Souvenirs de nos rencontres, dans mon studio à Ouenzé, rue Dongou, aux environs du marché, et chez lui, à Bacongo, derrière le lycée Savorgnan De Brazza. Maîtres assistants d’université, tous les deux, souvenirs de nos échanges sur l’avancée de la géographie, la marche du monde, les rapports étudiants-professeurs et sur la politique congolaise à propos de laquelle, l’un et l’autre, nous étions très critiques. Lorsque je suis détenu à la Sécurité d’État pour une affaire de tract, en novembre 1986, il viendra me traduire sa solidarité. Je n’ai pas oublié. En mission officielle à Bangui, comme Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le souvenir de l’entretien avec l’Ambassadeur du Congo en RCA et au Tchad, qu’était Michel est encore frais en moi. Enfin, quelque temps avant le décès de Michel dans sa ville de résidence, les mots de réconfort que je lui ai adressés au téléphone, lorsqu’il revenait d’une séance de marche en compagnie de son fils Fabrice Kongo, resonnent encore dans mes oreilles.
À l’État congolais, la dépouille du Ministre Jean Martial Michel Kongo, une fois rapatriée, de rendre à l’illustre disparu l’hommage qu’il mérite. Au nom de la Patrie reconnaissante pour dignes et loyaux services rendus à la Nation par Michel.
Ainsi va la vie. Et nul n’est à l’abri.

Avec La Semaine africaine par Ouabari Mariotti

Congo-Basketball : hommage à Paul Dieudonné Ossouala « Papillon », légende congolaise

Mai 3, 2024

Le samedi 20 avril 2024 restera à jamais le jour où l’on a rendu hommage à l’illustre Paul Dieudonné Ossouala, affectueusement surnommé « Papillon », au stade AVR. Ce grand homme, seul Congolais à avoir été désigné comme l’un des meilleurs basketteurs d’Afrique, a marqué de son empreinte le monde du sport et de la compétition.

Aux obsèques de Paul Dieudonné Ossouala « Papillon »/DR

Papillon a commencé sa carrière au BCO, devenu plus tard le Cara, avant de devenir une star incontestée de l’équipe nationale des Diables rouges. Sa passion pour le jeu, son talent incommensurable et sa détermination sans faille l’ont propulsé au sommet du basketball africain.

Je me souviens encore des moments fantastiques que j’ai partagés avec lui, tant sur le terrain qu’en dehors. Sa bonne humeur contagieuse, ses conseils avisés et son esprit de compétition faisaient de chaque séance d’entraînement et de chaque match une expérience inoubliable. Après les entraînements, nous nous retrouvions souvent au Café Coco, en face du stade Mbongui, où Papillon aimait exhiber fièrement ses titres de champion.

Je lui dois énormément. Ses conseils éclairés, ses taquineries incessantes, ses provocations bienveillantes avaient toujours pour but de me pousser à donner le meilleur de moi-même. Papillon était bien plus qu’un coéquipier, il était un mentor, un modèle et une source d’inspiration pour toute une génération de basketteurs.

L’héritage de Papillon ne se limite pas à ses exploits sur le terrain. Sa générosité, son humilité et son désir inébranlable de rendre service à sa communauté ont laissé une trace indélébile dans nos vies. Grâce à sa passion, il a aidé des centaines de jeunes, comme moi, à réaliser leur potentiel, à croire en leurs rêves et à persévérer malgré les obstacles.

Son engagement en faveur du développement du basket-ball en République du Congo a ouvert la voie à une nouvelle génération de talents prometteurs. Son mantra « Rien n’est impossible si on y croit » résonne encore dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de le connaître et de jouer à ses côtés.

En tant que joueur, Papillon a dépassé les frontières du sport pour devenir une figure emblématique de l’espoir, du courage et de la détermination. Son influence perdurera bien au-delà du terrain de basket, inspirant les générations futures à poursuivre leurs rêves avec passion et résilience.

Ainsi, par ses exploits sportifs, Ossouala Paul Dieudonné « Papillon » restera à jamais une légende immortelle du basket-ball congolais, un modèle de bravoure et de gentillesse pour tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître.

Même après son départ de ce monde, la flamme de Papillon continue de briller, illuminant le chemin de ceux qui aspirent à suivre ses traces. Son impact transcende le temps et l’espace, laissant derrière lui un héritage de passion, de dévouement et de noblesse. Chaque panier marqué, chaque dribble exécuté, chaque sourire partagé avec ses fans reste gravé dans nos mémoires comme un témoignage vivant de son talent et de son esprit indomptable.

Dans les rues de Brazzaville et de Pointe-Noire, son nom résonne encore, porté par le vent comme un murmure d’admiration et de respect. Les jeunes basketteurs rêvent de devenir le prochain Papillon, de voler haut dans le ciel du basket congolais et d’inspirer à leur tour les générations futures. Son absence physique est compensée par sa présence spirituelle, qui continue de guider et d’inspirer ceux qui croient en l’incroyable pouvoir du sport pour transformer les vies et les communautés.

Ainsi, alors que nous nous souvenons avec émotion et gratitude de l’homme derrière le surnom, nous réalisons que Papillon ne s’est pas envolé pour disparaître, mais pour briller plus que jamais au firmament de l’histoire du basket-ball congolais. Son héritage est un phare de lumière et d’espoir, une étoile filante qui trace sa trajectoire à travers le temps, nous rappelant à tous que les légendes ne meurent jamais, qu’elles brillent éternellement dans le ciel de nos mémoires et de nos cœurs.

En ce jour où nous lui rendons hommage, je voudrais dire un sincère « Merci » à ce grand homme, à ce champion au cœur vaillant. Paul Dieudonné Ossouala  restera à jamais gravé dans nos cœurs et nos esprits comme une légende du basket congolais, un Papillon qui s’est hissé au sommet avec grâce et détermination. Merci, grand Paolo de Mexico.

Avec Adiac-Congo par Roch Blanchard Okemba

Hommage à Maryse Condé, par Hemley Boum : « Rien ne semblait pouvoir ralentir sa soif de dire, d’interpréter le monde »

avril 5, 2024

L’auteure camerounaise célèbre l’héritage de la grande dame des lettres, décédée le 2 avril dernier, à Apt, dans le sud de la France.

Maryse Condé au mali en 1984 Maryse Condé, journaliste, professeure de littérature et écrivaine française, à Ségou en avril 1984, Mali
© Jean-Jacques BERNIER/GAMMA RAPHO
Maryse Condé au mali en 1984 Maryse Condé, journaliste, professeure de littérature et écrivaine française, à Ségou en avril 1984, Mali © Jean-Jacques BERNIER/GAMMA RAPHO

Dans ma tradition, il est admis que certaines existences ont été si riches, si inspirantes que l’on peut considérer, lorsqu’elles s’éteignent, qu’elles ont accompli pleinement ce pourquoi elles étaient venues sur terre. Il n’est pas convenable de pleurer lorsque de telles vies s’achèvent. Pour leur rendre l’hommage qu’elles méritent, il faut au contraire les fêter, rendre grâce au destin qui a permis de nous abreuver à la source qu’elles furent et se réjouir de les voir enfin accéder au repos.

Tels sont les sentiments que je m’efforce de ressentir depuis que j’ai appris le décès de Maryse Condé.

Il y eut d’abord Segou, les Murailles de Pierres puis le tome 2, La Terre en miettes. L’épopée la plus extraordinaire que j’avais jamais lue sur une terre africaine. Le destin de Dousika Traoré et de ses fils. Les trajectoires malmenées des frères : leurs déboires, leurs convictions, leurs affections, leurs descendances, leurs erreurs, leurs ambitions et leur avidité constituent pour moi, encore aujourd’hui une trame pour comprendre le Mali et par extension l’Afrique et son histoire, sa gloire passée, sa fierté, sa décadence, ses murailles de pierre, la terre qui n’oublie pas le sang versé, les dieux d’antan, les déchirements et les doutes. Le XIXe siècle et ses mutations profondes deviennent un chœur, dans l’entendement de la tragédie grecque pour dire l’époque, sa voracité, ses idéologies, sa séduction et ses dérives. Tout cela à hauteur d’une famille Bambara, dans une ville nommée Segou, un pays qui deviendra le Mali et qui, nous dit Maryse Condé, est inscrit dans l’histoire depuis des temps immémoriaux.

Segou, son point de départ

Le roman complet : l’instruction, le savoir, l’histoire, l’intuition, viennent nourrir la fiction. Ils insufflent du rythme, une tonalité, du sens. La fiction vampirise le réel pour en faire de la littérature. Un récit qui embrasse la terre, les hommes, l’époque dans une grande étreinte romanesque, qui crée des répliques, encore et encore, comme un unique caillou jeté dans la mare produit des cercles concentriques toujours plus grands : nés du caillou, et en même temps le transcendant au plus haut point.

Segou fut un point de départ. Ensuite, Maryse Condé ne s’est plus jamais arrêté d’écrire. Elle nous laisse en héritage une œuvre prolifique : des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des livres pour la jeunesse, des essais, des articles de presse. Quand sa santé ne lui permettait littéralement plus de le faire, elle a dicté ses écrits. Rien ne semblait pouvoir ralentir cette soif de dire, d’interpréter le monde, d’adresser des récits, de mettre en lumière et en scène des existences, la sienne comprise, qui sans cela seraient demeurées des notes en bas de page de livres écrits par et pour d’autres.

Maryse Condé a beaucoup voyagé, de sa Guadeloupe natale, à la métropole, puis ce fut l’Afrique avec pour point d’orgue le Conakry des années d’espoir erratique, l’Amérique intellectuelle des Ivy League et pour finir, le sud de la France. Dans tous ces lieux, elle a enseigné la langue, la littérature à des générations de jeunes gens et à leurs enfants après eux. J’ai rencontré et envié un nombre incalculable de personnalités magnifiques qui avaient en commun d’être passé par un de ses cours ici ou ailleurs et en avaient encore le regard brillant.

Le voyage comme inspiration

Elle n’a pas fait que traverser ces lieux, elle y a posé ses bagages, son cœur, y a installé sa famille, déployé son imaginaire. Elle les a étudié, compris et sublimé. Ils ont profondément inspiré son écriture, sa vision du monde, sa vie intime, intellectuelle, politique, ses engagements. Ils ont nourri son questionnement, l’inlassable quête de soi dont elle a fait le moteur de son existence.

Il y a un livre pour chacun dans la bibliographie de Maryse Condé, ou même seulement un poème, une phrase, un mot qui vient résonner profondément et bouleverse.

Peut-être est-ce dû à l’ambition de ses textes, à la beauté de son écriture. Peut-être est-ce le fait de s’inscrire avec une sincérité absolue dans une quête de soi qui ne nie pas ses doutes et ses renoncements mais se rit de toute tentative d’assignation. Peut-être est-ce l’écrivaine voyageuse, curieuse, exploratrice d’elle-même, de son peuple, de son temps, de sa féminité et de l’amour. Peut-être que c’est tout cela à la fois, cette façon pleine, entière d’habiter le monde, sa vie et d’en témoigner contre vents et marées. Peut-être une générosité aussi impérative que le furent son authenticité et sa soif inextinguible de liberté. Oui, tout cela et tant de choses encore, jusqu’au bout, ne pas être mise en cage, ne pas se laisser circonscrire.

Quelque chose me dit qu’elle n’aurait pas voulu que ses obsèques fussent tristes. C’est ainsi que je veux lui rendre hommage, me souvenir d’elle. Surtout ne pas laisser mon chagrin prendre le pas sur ma reconnaissance. Il nous restera toujours les livres, la beauté, la liberté d’une femme de lettres dans le sens le plus glorieux du terme.

Avec Jeune Afrique par

Hemley Boum

France-Mort de Philippe de Gaulle : un hommage national sera rendu aux Invalides

mars 13, 2024

Emmanuel Macron a annoncé qu’une cérémonie en mémoire du fils du général de Gaulle, disparu ce mercredi 13 mars, aura lieu la semaine prochaine aux Invalides.

Cérémonie de célébration du 30e anniversaire de l'opération militaire Daguet dans la cour d'honneur des Invalides à Paris, le 19 octobre 2021.
Cérémonie de célébration du 30e anniversaire de l’opération militaire Daguet dans la cour d’honneur des Invalides à Paris, le 19 octobre 2021. © Gaillard Romain / Gaillard Romain/Pool/ABACA

Un dernier au revoir. Le chef de l’État présidera un hommage national à Philippe de Gaulle, décédé dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 mars. La cérémonie se tiendra aux Invalides.

C’est la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui a relayé la nouvelle. En préambule du conseil des ministres qui s’ouvrait ce mercredi comme à l’accoutumée, Emmanuel Macron a commencé avec « un mot appuyé à la mémoire de l’amiral de Gaulle qui s’est éteint tôt ce matin », a précisé la ministre.

Toujours selon la porte-parole du gouvernement, le président de la République a salué « un grand résistant, un compagnon de la Libération, engagé dès les premières heures de la Libération ».

«  Fidèle gardien de l’héritage moral du plus illustre des Français »

Décédé à 102 ans, Philippe de Gaulle a fait carrière dans la marine, où il est devenu amiral. Une fois à la retraite, il est élu sénateur de Paris de 1986 à 2006. La publication de deux tomes consacrés à son père avait été un franc succès littéraire, avec plus de 500 000 copies vendues pour chaque livre.

Outre le chef de l’État, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a publié un message sur X (anciennement Twitter) : «  La France au cœur jusqu’au bout : dès 1940 dans nos armées au sein des Forces navales françaises libres, une carrière militaire exemplaire, puis en tant que sénateur de Paris. »

Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a quant à lui déclaré : «  Français libre dès 1940, l’amiral Philippe de Gaulle aura été tout au long de sa vie et de ses engagements publics le fidèle gardien de l’héritage moral du plus illustre des Français et l’ardent défenseur d’une certaine idée de la France. Pensées à ses proches. »

Avec Le Point par Antoine Bouchet

Congo-Disparition : dernier hommage de la République à Pacifique Issoïbeka

mars 2, 2024

La nation reconnaissante a rendu un dernier hommage, le 2 mars, au Palais des congrès de Brazzaville, à l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Pacifique Issoïbeka, décédé le 31 janvier à Paris, en France, à l’âge de 83 ans.

Le couple présidentiel s’inclinant devant la mémoire de Pacifique Issoibeka/DR

Emmenés par le chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, et son épouse, Antoinette Sassou N’Guesso, les corps constitués nationaux ont témoigné leur reconnaissance envers l’ancien argentier congolais avant son inhumation au cimetière du centre-ville de Brazzaville. En effet, Pacifique Issoibeka a occupé les fonctions de ministre de l’Économie, des Finances et du Budget de janvier 2005 à septembre 2009.

Né en 1941 à Mossaka, dans le département de la Cuvette, il fut directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) de 1998 à 2003. Il avait également remplacé le ministre Rigobert Roger Andely au poste de vice-gouverneur de la BEAC en janvier 2003, après sa nomination au cours de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Selon des témoignages, Pacifique Issoibeka jouissait d’une réputation bien établie d’extrême sobriété financière, tant dans sa vie personnelle que professionnelle. Diplômé de l’École supérieure de commerce et d’administration des entreprises de Lyon, il était titulaire de plusieurs certificats en comptabilité, en administration des entreprises et en ingénierie commerciale.  Entré à la BEAC à l’âge de 32 ans, il a gravi des échelons un à un. Gouverneur suppléant du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement, Pacifique Issoibeka connaissait bien des circuits internationaux. Beaucoup de gens ont trouvé en lui un homme simple que l’on voyait parfois assis sur un banc au coin d’une rue en compagnie de son chauffeur, un homme honnête qui avait pour habitude de reverser à la caisse le surplus de ses frais de mission, mais aussi un homme prudent. Le ministre de l’Économie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, à qui revenait la charge de lire l’oraison funèbre, a reconnu les qualités de ce haut cadre de l’État qui a su imprimer sa marque à la tête de ce ministère.

Avec Adiac-Congo par Parfait Wilfried Douniama

Congo-Disparition : le dernier hommage du PCT à Rigobert Sabin Banzani

février 26, 2024

Le Parti congolais du travail (PCT) a rendu hommage le 26 février, à Brazzaville, à son membre du Comité central, ancien député de la circonscription électorale unique d’Enyellé, département de la Likouala, Rigobert Sabin Banzani, décédé le 8 février à Paris, en France, à l’âge de 60 ans.

Pierre Moussa s’inclinant devant la mémoire de Rigobert Sabin Banzani/DR

La cérémonie d’adieu qui s’est déroulée en présence du secrétaire général du PCT, Pierre Moussa, au siège communal à Mpila, a connu la participation des cadres, militants et sympathisants de la fédération de Brazzaville. Né le 28 février 1964 à Mimbelly, dans le district d’Enyellé, département de la Likouala, Rigobert Sabin Banzani était détenteur d’un doctorat, obtenu à la faculté de droit et sciences politiques de l’université de Nantes, en France. Ceci après avoir obtenu sa licence en droit privé en 1988 à l’Université Marien-Ngouabi. Praticien et théoricien du droit, il a porté à la fois le titre de maître de sa profession d’avocat et d’enseignant en sa qualité de chargé de cours à cette université.

Au plan politique, Rigobert Sabin Banzani a débuté son militantisme au sein de l’Union de la jeunesse socialiste congolaise avant d’adhérer au PCT dans le Comité du district d’Enyellé. Il fut député de 2012 à 2022, pour le compte de la circonscription électorale unique d’Enyellé, puis suppléant de 2022 jusqu’à son dernier souffle. Selon le secrétaire permanent du PCT, en charge des affaires de justice et des droits humains, Fernand Sabaye, qui a lu l’oraison funèbre, le passage de ce juriste à l’Assemblée nationale a été d’une contribution riche et remarquable dans l’accomplissement des missions du pouvoir législatif. « Membre de la Commission des lois et affaires juridiques de l’Assemblée nationale, l’éminent juriste s’est distingué par son assiduité aux travaux en commission, la qualité et la pertinence de ses interventions ainsi que par la maîtrise des dossiers soumis au traitement de la commission. Ce fut un député très attaché à la discipline aussi bien de la chambre où il siégeait que du groupe parlementaire dans lequel il était inscrit », a-t-il témoigné.  

Militant engagé et avocat du PCT, Rigobert Sabin Banzani a consacré une partie de sa vie professionnelle au service de son parti, a poursuivi l’ancien président de la Commission des lois et affaires juridiques de l’Assemblée nationale, Fernand Sabaye. « Ses prestations de qualité en matière des contrats de bail et de contentieux électoraux auxquels le parti était impliqué ont permis à notre formation politique d’assurer une bonne gestion de son patrimoine immobilier et de remporter les batailles juridictionnelles relatives aux différentes contestations électorales portées devant la Cour constitutionnelle, notamment à l’issue des élections législatives de juillet 2022 », a-t-il souligné, saluant la mémoire d’un travailleur acharné, un militant courageux et convaincu.

« Un élu prêt à défendre en tout temps et en toute circonscription la ligne du parti.  Camarade Rigobert Sabin Banzani, fils de Mimbelly, tu nous quittes trop tôt, la mort a sonné le glas de ta vie à quelques jours de ton 60e anniversaire, au moment où le PCT, notre instrument commun de lutte politique, a encore besoin de toi. Ton départ de ce monde éphémère nous attriste énormément et nous arrache des larmes… », a-t-il conclu.

Actuel député d’Enyellé, Henri Djombo garde tout le bien de son suppléant. « … C’était un cadre très intelligent, très discipliné, modeste et engagé qui nous quitte.  J’avais un vrai suppléant, pendant les deux mandats où il a siégé à l’Assemblée nationale pendant que j’étais au gouvernement, je me sentais toujours à l’aise parce que son travail était parfait. Au niveau du parti, il était un militant exemplaire ainsi que de sa profession, ses collègues nous donnent des témoignages les plus poignants. Alors, c’est une grande perte puisque son départ nous laisse un vide énorme », a déclaré l’ancien ministre.  

Parfait Wilfried Douniama

Décès de Robert Badinter : l’hommage de la classe politique

février 9, 2024

Robert Badinter, figure majeure du combat contre la peine de mort, est mort à l’âge de 95 ans. Emmanuel Macron a promis un « hommage national ».

Ancien ministre de la Justice, Robert Badinter est décédé dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février, à l’âge de 95 ans. Juriste et essayiste, il avait notamment soutenu l’abolition de la peine de mort au Parlement en 1981, alors qu’il était garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand. Le gouvernement mais également une grande partie de la classe politique de gauche, dont Robert Badinter, membre du Parti socialiste, incarnait les idéaux, lui ont rendu hommage à l’annonce de sa disparition.

« Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières », a salué d’abord Emmanuel Macron sur X (anciennement Twitter). Le chef de l’État a ensuite promis qu’un « hommage national lui sera rendu ». « Je veux dire aussi ma peine à titre personnel. La nation a perdu un grand homme, un très grand avocat, un très grand garde des Sceaux  », a-t-il insisté. En visite à l’École nationale de la magistrature (ENM), à Bordeaux, Emmanuel Macron a demandé une minute de silence en hommage à Robert Badinter, avant son discours.

Gabriel Attal a suivi le président en rendant hommage à un « homme de droit et de valeurs » : « Le pays des Lumières perd l’un de ceux qui ont continué à les faire briller. » Éric Dupond-Moretti, actuel garde des Sceaux, a de son côté estimé que son prédécesseur laisse un vide « incommensurable ».

S’est ensuivi l’hommage du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a adressé ses pensées à la famille de Robert Badinter. « Un géant de la conscience française nous a quittés », a-t-il déploré sur le réseau social X. Pour Rachida Dati, ministre de la Culture, le juriste « sera à jamais l’un de nos plus grands héritages », faisant ainsi référence à l’abolition de la peine de mort.

Les hommages de la gauche

Parmi la famille politique de Robert Badinter, nombreux sont ceux à citer le discours de l’ancien ministre au Parlement lorsqu’il a défendu l’abolition de la peine de mort à la tribune de l’Assemblée nationale, en 1981. Assurant qu’il avait été « la cause de son engagement », le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a vu en Robert Badinter « plus que l’abolitionniste qui mit fin à la peine de mort », car « il incarnait l’idée même de justice ».

L’ancien président François Hollande déplore également la disparition d’une « grande figure de la République  » dont il loue les « combats  » et les « convictions  ». Sur BFMTV, François Hollande se souvient notamment des messages de « haine  » et des « attaques très dures  » dont Robert Badinter avait fait l’objet, lorsqu’il avait soutenu l’abolition de la peine de mort. « Il a toujours tenu bon  », soutient-il.

Au micro de France Info, l’ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira, a salué la disparition d’une « immense statue  » : « J’ai été admirative de son travail. […] Lorsque je suis arrivée à la Chancellerie, c’est la première personne que j’ai appelée.  »

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a également rendu hommage à celui « qui fut [s]on ami depuis près de 50 ans et [s]on prédécesseur à la présidence du Conseil constitutionnel  ». Il regrette « une immense perte pour la justice et pour la France  ». Et de compléter : « Conciliant la sagesse à la passion, il a, dans toutes les fonctions qu’il a exercées, dans toutes les causes qu’il a plaidées, fait progresser le droit et l’humanisme au plan national et international. »

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui salué la « force de conviction sans pareille » : « Je n’ai jamais croisé un autre être de cette nature. Il était tout simplement lumineux. » Enfin, Laurent Fabius, dont Robert Badinter était l’un des prédécesseurs en qualité de président du Conseil constitutionnel, a rendu hommage à « un juste entre les justes », qui a fait « progresser le droit et l’humanisme ».

Pierre Joxe, l’ancien ministre de François Mitterrand, a également rendu hommage à Robert Badinter. « Je perds un ami. Après avoir été ministre de l’Industrie au début du septennat de François Mitterrand, j’ai été place Beauvau de 1984 à 1986, alors que Robert Badinter était garde des Sceaux. On a l’habitude de dire que les ministères de l’Intérieur et de la Justice ne marchent pas ensemble, que ces deux ministres ne s’apprécient pas, or nous nous entendions très bien. Robert Badinter a accompagné très tôt François Mitterrand, il l’a convaincu dès 1980 de porter devant l’Assemblée l’abolition de la peine de mort. Le combat n’était pas gagné, même si nous avions la majorité absolue au Palais-Bourbon avec les députés socialistes auxquels étaient alliés les communistes et les radicaux de gauche. Mais il faut rappeler que de nombreux députés venus des rangs de la droite ont aussi voté l’abolition de la peine de mort. Je veux souligner un aspect méconnu du travail de Robert Badinter. Il s’agit de l’ouvrage remarquable qu’il a écrit avec son épouse, Élisabeth, sur Condorcet. C’était un esprit brillant, militant lui aussi de l’abolition de la peine de mort dès le XVIIIe siècle. Il a été un des rares à s’opposer à l’exécution de Louis XVI. Leur livre répare une injustice. »

À droite, les élus saluent « l’homme de convictions »

Du côté de la droite, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, salue un « homme de lettres » qui « a défendu toute sa vie ses idéaux avec constance et éloquence ». Par la suite, Marine Le Pen s’est également exprimée : « On pouvait ne pas partager tous ses combats, mais cet homme de convictions fut incontestablement une figure marquante du paysage politique, intellectuel et juridique. »

Un commentaire qui a suscité l’ire des membres du Parti communiste français : « Être pour la peine de mort sans oser le dire. Voici donc l’hommage du vice à la vertu. Robert Badinter ne méritait pas cela », s’agace le PCF sur X. Pour rappel, le RN souhaiterait revenir sur l’abolition de la peine de mort.

Avec Le Point par L.C. avec AFP

Congo-Café littéraire : les éditions Alliance Koongo rendent hommage à Jean Claude Zounga Bongolo

décembre 28, 2023

Les responsables des éditions Alliance Koongo, Winner Franck Palmers et David Gomez Dimixson, ont rendu hommage au journaliste-écrivain Jean Claude Zounga Bongolo, décédé le 12 octobre dernier, à Brazzaville, à l’âge de 68 ans.

1- Les panélistes, Ramsès Bongolo, Winner Franck Palmers, David Gomez Dimixson et Willy GOM/ Adiac

La cérémonie a eu lieu à la Maison russe de Brazzaville. Elle a été marquée par la lecture de la préface de l’éditeur, écrivain et critique littéraire, Ramsès Bongolo, pour le recueil poétique de David Gomez Dimixson, intitulé « L’aurore demeure » ; la postface de Willy Gom pour David Gomez Dimixson ; la préface de Ramsès Bongolo pour Winner Franck Palmers ; et la postface de Marc William pour le recueil poétique de Winner Franck Palmers titré « Quand le soleil franchit de sombre sanctuaire », le tout entrecoupé par la lecture des différents textes poétiques par Stan Matingou. 

Dans sa préface pour le recueil poétique de David Gomez Dimixson, intitulé « L’aurore demeure », l’éditeur, écrivain et critique littéraire Ramsès Bongolo, indique que l’hiver qui est la mort, c’est-à-dire la coagulation, la glaciation des activités de l’écrivain et journaliste Zounga Bongolo, les roses du travail déjà accompli continuent de fleurir et de faire sourire de bonheur les lecteurs de celui que les uns observent, à juste titre, comme « un grand fils du royaume Koongo disparu » et que David Gomez Dimixson présente comme une « offrande déitale d’un fils digne à l’Afrique ». « N’agir et n’écrire que pour le peuple, ô P’tit David, même au péril de sa vie ». Pour lui, ces vers résument toute la vie professionnelle du journaliste-écrivain Zounga Bongolo. Ils mettent en lumière son caractère héroïque, les risques et les grands sacrifices consentis pour informer, orienter et parler au nom du peuple.

Willy Gom, dans sa postface pour David Gomez Dimixson, écrit, l’aurore demeure de David Gomez Dimixson en hommage au journaliste-écrivain Zounga Bongolo, est une poésie de très haute facture (…) En toute évidence, l’icône Zounga Bongolo, « Zèle pour une Afrique libre », est une « Osmotique pléiade d’aurores » qui offre à l’univers un « flux d’aurore verte ». Assurément « Même morte, l’aurore demeure ». « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années », a-t-il écrit. Cette citation cornélienne met sur orbite la virtuosité du poète David Gomez Dimixson. Comme il le sollicite, « il ne nous reste plus qu’à ouvrir les croisées pour capter la percée de l’aigle », c’est-à-dire « ouvrir les yeux pour cerner le poids du travail pharaonique accompli par Zounga Bongolo ». David Gomez Dimixson est écrivain et interprète trilingue (français, anglais, portugais). Il a écrit un poème intitulé « Zone de confort fauchée par la mort ».

Jean Claude Zounga Bongolo, une icône du journalisme congolais

2- Les participants au Café littéraire/ Adiac

Dans sa préface pour Winner Franck Palmers, Ramsès Bongolo écrit, comme les larmes d’une nuit, ce recueil de poèmes confirme ce que le critique littéraire qu’il est a toujours secrètement pensé de Winner Franck Palmers qu’il considère comme l’une des plus farouches guerrières de la plume congolaise… « Pour conclure, la lecture de ces poèmes vibrants et bouillonnants de colère envers la mort, faucheuse impitoyable, pour nous avoir arraché trop tôt à la lumière du soleil zounga-bongolien, m’a emmené à comprendre une chose : perdre un être cher est une chose. Mais perdre une icône en est une autre. Comment ne pas être d’accord avec Winner Franck Palmers quand elle dit, je cite : « un roi est mort sur l’échiquier ? »

Toujours dans sa préface, Ramsès Bongolo dit que P’tit David n’était pas simplement une icône du journalisme congolais, mais surtout une oreille attentive aux murmures du moustique que symbolise la rumeur, générée par la rue congolaise, donc par des femmes et des hommes congolais, témoins oculaires ou colporteurs de certaines vérités ou demi-vérités, créateurs de potins et de ragots très alléchants, des commérages engendrés, fomentés, tissus de mensonges qui, bien que tissés dans les coins de rue et empestant les égouts de la diffamation et de la calomnie, faisaient le bonheur d’un lectorat allant des plus grands intellectuels aux plus simples citoyens lambdas, absolument conscients ou rodés à la célèbre maxime de P’tit David qui disait : «  dans 100 grammes de mensonge, il y a dix grammes de vérité», mais aussi et  surtout, parfaitement au courant que, dans le monde des médias, toute rumeur est un début d’étincelle, car, comme le dit si bien l’adage : « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Dès lors qu’un nom était cité par la rue, il y a fort à parier que le présumé coupable y était pour quelque chose.

3- Quelques parents posant avec les panélistes/ Adiac

Quant à Marc William dans sa postface pour le recueil poétique de Winner Franck Palmers titré « Quand le soleil franchit de sombre sanctuaire », écrit que la brillante intelligence de Zounga Bongolo, son incontestable flair journalistique, son art de l’écoute et son sens de la scrutation allumaient non sans caricatures les projecteurs médiatiques sur les pratiques politiquement incorrectes des politiciens, des magistrats et fonctionnaires vicieux.

Le témoignage le plus vivant a été celui du frère cadet de l’illustre Jean Claude Zounga Bongolo, en la personne de Fulbert Bongolo, qui a relaté l’épopée de son frère de la genèse (début) jusqu’à l’apocalypse (la fin). Né à Brazzaville, le 16 mai 1955, cet ancien étudiant de l’ex-Union des Républiques socialistes soviétiques, actuelle Fédération de Russie, n’a pas eu qu’une plume romanesque, elle a également été poétique. Sa participation à l’ouvrage collectif antiapartheid, publié dans les années 1980, en dit long.

Avec Adiac-Congo par Bruno Zéphirin Okokana

Congo-France: La République a rendu un hommage à Henri Lopes

novembre 15, 2023

Décédé le 2 novembre 2023 à Suresnes en France, l’écrivain et homme politique congolais Henri Lopes a été inhumé le 14 novembre au cimetière du Montparnasse à Paris, après la messe d’absoute en l’Église Saint François Xavier. Représentant le Président Denis Sassou N’Guesso aux obsèques, le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso a accompagné l’illustre disparu jusqu’à sa dernière demeure.

Un hommage solennel, que celui rendu à Henri Lopes. Digne, plein d’amour, mais également chargé d’une vive émotion au travers des témoignages.

En ce 14 novembre, le cortège funéraire, aux sons d’un chant de la chorale congolaise de Paris, est arrivé peu avant 15 h à l’Église Saint-François Xavier, située dans le septième arrondissement de Paris, aussi remplie qu’à l’heure de l’affluence des fêtes de la nativité ou de la fête pascale, pour rendre un dernier hommage à l’écrivain, homme politique congolais, Henri Lopes, décédé douze jours auparavant à l’hôpital de Suresnes.

Le silence absolu établi, Mgr Éric Seviguidi, assisté par Mgr Hervé Itoua, évêque émérite de Ouesso, a débuté l’office par ces mots d’accueil : « Nous sommes réunis autour de l’illustre écrivain, politicien et diplomate, Henri Lopes. Originaire du Congo Brazzaville, il est né dans l’autre Congo, soulignant déjà dès sa naissance que les frontières ne devraient jamais nous séparer, et encore moins nous diviser ».

Et de constater que « cet homme brillant nous a quittés ; il est pourtant évident que c’est lui qui nous rassemble : du Congo, de la République démocratique du Congo, des différents pays d’Afrique, de différentes régions de France, de l’Unesco, du Canada et d’ailleurs ».

Dans l’église, autour de son épouse Christine Lopes et des enfants Lopes, se sont côtoyés près d’Anatole Collinet Makosso, dans le carré constitué pour la circonstance, les ministres Jean-Claude Gakosso, Jean Baptiste Ondaye, Hugues Ngouélondélé, Édith Delphine Emmanuel, Jean Luc Mouthou et Ludovic Ngatsé ; la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay ; Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie; les ambassadeurs congolais de l’espace Schengen; l’ancien ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon; Hébert Kakoula Kady, président de l’Association des anciens ministres de la République du Congo; les anciens ministres Pierre Damien Boussoukou Boumba et Maxime Ndebeka; Jean-Paul Pigasse, directeur général des Dépêches de Brazzaville ; les écrivains et artistes Gabriel Okoundji, Emmanuel Dongala et Loko Massengo.

Au cours de son homélie, Mgr Éric Seviguidi a commencé par la devise des moines trappistes « Momento mori » littéralement « souvenez-vous que vous mourrez« . De ce point de vue, Henri Lopes confiait à propos de la mort : « Ce dont j’ai peur, c’est du passage de la vie à la mort parce que, arrivé au grand âge qui est le mien, on sait que c’est une question très proche. Donc, on s’arme pour ne plus avoir peur. Mais on se demande, au moment du passage, quelle tête on va faire ! ».

Une semaine environ avant le passage, il a annoncé à son épouse Christine Lopes, à ses filles et à son fils, qu’il sentait qu’il allait bientôt partir. Et, à chacun, ces mots qui étaient certainement pour lui les plus importants : « Je t’aime ». « Il quitte ce monde le visage serein, tandis que tous pleurent autour de lui », a constaté l’archevêque, se rassurant que, fort heureusement, bien qu’il quitte ce monde, sa mort n’est pas comparable à une bibliothèque qui brûle.

En dernière partie de la messe, le cœur lourd de douleur, mais aussi rempli de beaux souvenirs, de tout ce qu’il y a eu de vrai, de beau, de grand dans la vie d’Henri Lopes, les petits-fils, les enfants, Christine Lopes, une des collaboratrices à l’Unesco et Jean-Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, ont tour à tour pris la parole.

Les trémolos de la peine dans la voix, Thomas Lopes a décrit son père comme un amoureux du travail, qualité qu’il a transmise à tous ses enfants. Avec beaucoup d’émotion, un de ses petits-fils l’a présenté comme étant un Être assidu, sérieux, avec le sens de l’analyse, sachant surmonter les épreuves. « C’était un artiste, un penseur, avec une dose de féminisme en avance sur son temps pour appliquer la parité du genre dans le travail », a renchéri sa directrice des arts lors de son passage à l’Unesco.

Pour sa veuve, « tu es arrivé par amour, tu as vécu dans l’amour, tu repars dans l’amour absolu, inconditionnel … », « Le Congo t’habite. Le Congo est présent à travers son président, Denis Sassou N’Guesso, ton ami, ton frère, à travers la première dame, ton amie, ta sœur Antoinette Sassou N’Guesso, à travers son gouvernement, le Premier ministre, ses ministres, à travers ton neveu Hugues Ngouélondélé …» et, terminant son éloge à son mari en lingala : « Kende na kimia moninga na nga / pars en paix mon ami ; kende bolingo na nga / vas mon amour, mboka na yo Congo eza ko zela yo / ton pays le Congo t’attend ; zonga na mabele ya ba koko na yo / retourne vers la terre de tes ancêtres ».

Des paroles fort significatives et empreintes de symboles entendues jusqu’aux Pays millénaires de la Nkéni, et, avec eux, le village Ossio ainsi que la cité de Gamboma, dans le département des Plateaux.

Dans son éloge funèbre, le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, au nom du gouvernement de la République, du président et du Premier ministre, chef du gouvernement, a retracé le parcours d’Henri Lopes depuis la période où il était membre de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (cette FEANF fameuse qui fut en réalité le creuset des premières élites africaines) en passant par son œuvre littéraire portant la trace indélébile de ce goût du monde et de ses métamorphoses perpétuelles. « Ecrivain à la plume féconde, orateur à la verve inspirée des grands orateurs antiques, auteur de poésies, de nouvelles, de romans, d’essais et de mémoires ».

« Mais, Henri Lopes fut aussi un acteur politique de premier plan dans les années révolutionnaires que connut le Congo, sous le régime de la République populaire », ce grand homme auquel la République du Congo; son président, Denis Sassou N’Guesso; et son Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, présent à cette cérémonie, tenaient à rendre un hommage solennel. Jean Claude Gakosso a terminé son éloge en ces termes : « Je suis persuadé que ses œuvres témoigneront à tout jamais de la richesse de son talent et de la puissance de son génie ».

Au tour de Mgr Éric Seviguidi maintenant, après avoir donné la bénédiction, de prononcer la prière concluant la liturgie des funérailles : « Allez dans la paix du Christ ! ».

Pendant la procession de sortie, tandis que le cercueil en bois clair d’Henri Lopes est transporté vers la sortie de Saint-François Xavier, la chorale entonne une chanson d’adieu, avant que les agents des Pompes funèbres ne prennent le relais pour la direction du cimetière du Montparnasse où Henri Lopes, chaleureux homme aimé de tous, reposera pour l’éternité.

C’est au cimetière du Montparnasse à Paris qu’Henri Lopes a définitivement rangé sa plume. Une plume dont l’Oeuvre survivra par delà les générations. Cette Oeuvre, Sublimes Messages tracés en lettres d’Amour, pour ce Congo et cette Humanité qu’il a tant aimés et pour lesquels il aura donné un sens à sa vie.

Par Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville et Marie Alfred Ngoma/Adiachttps://lesechos-congobrazza.com