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« L’âge de la Françafrique est révolu », assure Emmanuel Macron

mars 2, 2023

Lors de la première étape de sa tournée en Afrique centrale, le président français a déclaré que la France est désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent, alors que certains lui reprochent de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires.

Le président français Emmanuel Macron au One Forest Summit au palais présidentiel de Libreville, Gabon, le 2 mars 2023. © LUDOVIC MARIN / AFP

« L’âge de la Françafrique est révolu » et la France est désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent, a déclaré Emmanuel Macron ce jeudi 2 mars au Gabon, où il participe à un sommet sur la protection des forêts tropicales, au commencement d’une tournée de quatre jours en Afrique centrale. Ces dernières années, la France a assuré rompre avec la « Françafrique », ses pratiques opaques et ses réseaux d’influence hérités du colonialisme. Mais, sur le continent, on reproche toujours à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires.

« Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois, qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, quelle n’a plus », a-t-il dit devant la communauté française du Gabon, en soulignant par ailleurs que la réorganisation militaire française qu’il avait annoncée ce lundi 27 février dans un discours à Paris n’est « ni un retrait, ni un désengagement ».

Sommet pour la protection du climat

Le président français participe jeudi à Libreville à un sommet baptisé One Forest Summit, co-organisé par la France et le Gabon et destiné à trouver des « solutions concrètes » pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Une réunion qui n’aura « pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques », ont souligné par avance les organisateurs.

Ils précisent qu’il aura surtout vocation à mettre en application les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat (2015), qui vise la neutralité carbone en 2050, et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022) tendant à sanctuariser 30 % de la planète d’ici à 2030 pour protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique. Le One Forest Summit a commencé dès mercredi avec des échanges entre ministres, société civile et experts sur plusieurs thématiques (gestion durable des forêts, biodiversité, financements).

Le chef de l’État français s’est d’abord rendu dans la matinée de jeudi au parc de l’Arboretum Raponda Walker, l’une des aires protégées du littoral gabonais, au nord de Libreville, avant de s’exprimer devant la communauté française du pays à la résidence de l’ambassadeur de France. Dans l’après-midi, il devait participer à des rencontres avec des scientifiques, des ONG et des acteurs du secteur privé au palais présidentiel.

Influence décroissante

La venue d’Emmanuel Macron a été décriée par une partie de l’opposition politique et de la société civile gabonaises, qui l’accusent de venir « adouber » Ali Bongo Ondimba alors que les Gabonais éliront un nouveau président cette année. Ali Bongo avait succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, après la mort de ce pilier de la Françafrique qui avait dirigé le pays pendant quarante-et-un ans. Ali Bongo Ondimba avait été réélu dans des conditions controversées en 2016 et sera probablement candidat à sa réélection cette année.

C’est le dix-huitième déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique depuis le début de son premier quinquennat, en 2017, où l’influence et la présence française sont de plus en plus remises en question. Depuis 2022, l’armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir dans ces deux pays. Mardi, au lendemain du discours d’Emmanuel Macron sur l’Afrique, le Burkina a également dénoncé un accord d’assistance militaire signé avec la France en 1961, l’année suivant l’indépendance du pays, auparavant colonie française.

Forte des mercenaires du groupe Wagner et de campagnes de désinformation qui alimentent le sentiment antifrançais, la Russie dame de plus en plus le pion à Paris dans cette sphère d’influence française historique. Emmanuel Macron a exposé lundi depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre ans à venir. Il a prôné « l’humilité » et encouragé un nouveau partenariat « équilibré » et « responsable » avec les pays africains. Il a également annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le jihadisme au Sahel.

Année électorale

Après le Gabon, le président français se rendra en Angola, où il signera un accord visant à y développer la filière agricole, puis au Congo et en République démocratique du Congo (RDC). Il conclura donc sa tournée en RDC, ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année. Cette étape peut également s’avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de prendre le parti du Rwanda, au moment où Kinshasa accuse son voisin rwandais de soutenir le M23, rébellion active dans l’est congolais. Un soutien qui a été corroboré par des experts de l’ONU mais reste nié en bloc par Kigali.

Par Jeune Afrique avec AFP

France-Papillomavirus : Macron lance une campagne de vaccination dans les collèges

février 28, 2023

Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges afin d’éradiquer le papillomavirus.

Emmanuel Macron choisit la manière forte. Le président de la République a annoncé mardi 28 février la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges pour les élèves de 5e afin d’éradiquer le papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers.

« On va généraliser à partir de la rentrée prochaine pour les 5e », a indiqué le chef de l’État lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente). « Cela permet d’éviter beaucoup de cancers », a ajouté Emmanuel Macron. Ces annonces interviennent quatre jours avant la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV).

Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1 000 décès par an, 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.

Des cancers « totalement éliminables »

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6 % des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80 % d’ici à sept ans.

La vaccination est aujourd’hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.

En Australie, grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées par les HPV est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Et les prévisions envisagent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici à 15 ans.

Quelle est la couverture vaccinale en France ?

Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose, et 37,4 % des jeunes filles de 16 ans un schéma complet à deux doses, selon les chiffres de Santé publique France qui font référence. Chez les garçons, 6 % avaient reçu une dose à 15 ans.

« La couverture vaccinale a progressé, car en 2018, 29 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, 40,7 % en 2020 », souligne Sophie Vaux, coordinatrice de programme sur la surveillance de la couverture vaccinale à Santé publique France. « Elle reste néanmoins bien en dessous des objectifs du plan cancer 2014-2019 qui fixait l’objectif de couverture à 60 % ou du dernier plan cancer (2021-2030) qui vise une couverture de 80 % en 2030. » « La France a par ailleurs une couverture vaccinale parmi les plus faibles d’Europe », poursuit-elle.

Plus de 70 % des adolescentes sont en effet vaccinées en Finlande, Suède, Hongrie, Norvège, Espagne ou encore au Royaume-Uni.

Quels sont les freins ?

« Plusieurs raisons expliquent la faible couverture vaccinale française », souligne Sophie Vaux. L’une des premières est le coût du vaccin, compris entre 95 et 116 euros. S’il est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie et la part restante prise en charge par une mutuelle complémentaire, l’avance des frais ou l’absence de mutuelle peuvent freiner.

Une récente étude de Santé publique France a notamment montré que la vaccination était plus faible dans les populations les plus pauvres. En France, contrairement à d’autres pays, la vaccination contre les infections à HPV est dite « opportuniste » dans le sens où c’est l’adolescent ou ses parents qui prennent rendez-vous avec le médecin pour la vaccination.

« Une prise en charge par la médecine scolaire pourrait permettre d’augmenter les couvertures vaccinales comme cela a été observé en Australie, au Canada, en Finlande, en Norvège ou en Écosse », estime Sophie Vaux. Une expérimentation en milieu scolaire menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en 5e : le taux de vaccination est passé de 9 % à 27 % la première année et de 14 % à 31 % la seconde.

Avec Le Point.fr par V.P. avec AFP

France: Macron prône « l’humilité » en Afrique et refuse la « compétition « stratégique

février 27, 2023
Macron prone "l'humilite" en Afrique et refuse la "competition "strategique
Macron prône « l’humilité » en Afrique et refuse la « compétition « stratégique© POOL/AFP/Stefano Rellandini

Emmanuel Macron a prôné lundi « l’humilité » et la « responsabilité » de l’action de la France en Afrique, refusant la « compétition » stratégique imposée selon lui par ceux qui s’y s’installent avec « leurs armées, leurs mercenaires », dans un discours sur la nouvelle politique africaine de l’Hexagone.

« Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique (…). Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là », a-t-il déclaré dans une allusion à peine voilée à la Russie et au groupe de mercenaires russe Wagner, proche du Kremlin et déployé notamment en Centrafrique et au Mali, quoique Bamako s’en défende.

« C’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant », a-t-il ajouté. « Ce temps là a vécu ».

« Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays du continent africain, a-t-il martelé lors d’un discours à l’Elysée à la veille d’une tournée africaine.

Le président français doit enchaîner mercredi avec une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale: le Gabon, l’Angola, le Congo et la République démocratique du Congo (RDC). Lors de la première étape, à Libreville, il participera à un sommet sur la préservation des forêts du bassin du fleuve Congo.

Le discours intervient aussi après la fin de l’opération antiterroriste Barkhane au Sahel et le retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso. Ces deux pays sont désormais contrôlés par des juntes militaires et un sentiment d’hostilité à l’égard de la France y est vivace.

Sur le plan militaire, le président a fait état d’une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français en Afrique et un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance » des Africains.

« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans (les bases militaires françaises) de nos partenaires africains », a-t-il assuré.

« Pas un pré carré »

La France déploie encore quelque 3.000 militaires dans la région, notamment au Niger et au Tchad, après y avoir compté jusqu’à 5.500 hommes, mais elle entend ré-articuler son dispositif vers des pays du golfe de Guinée, gagnés par la poussée jihadiste, et être moins visible sur le terrain.

Dans cette région, et sur l’ensemble du continent, l’influence de la France et des occidentaux est contestée par la Chine et la Russie. Ainsi, trois des quatre pays que visitera le président français – Gabon, Congo et Angola – se sont abstenus jeudi dernier lors du vote d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU exigeant le retrait russe d’Ukraine.

L’Afrique n’est pas un « pré carré », il faut passer d’une « logique » d’aide à celle d’investissement, a ajouté Emmanuel Macron.

Le discours de lundi faisait écho à celui de Ouagadougou, en 2017, dans lequel Emmanuel Macron avait marqué sa volonté de tourner la page avec la politique africaine post-coloniale de Paris, la « Françafrique », empreinte de collusions politiques et de liens sulfureux, et tendu la main à une jeunesse africaine de plus en plus méfiante vis-à-vis de la France.

Le président, se présentant comme le dirigeant d’une nouvelle génération, avait alors dénoncé devant 800 étudiants les « crimes incontestables » de la colonisation et appelé à une « relation nouvelle » avec l’Afrique, un pacte qu’il entend élargir à l’Europe.

En juillet, Emmanuel Macron avait déjà effectué une tournée au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Il entend poursuivre ses visites sur le continent « quasiment tous les six mois, voire davantage ».

Lundi, il a aussi annoncé « une loi cadre » pour « procéder à de nouvelles restitutions » d’oeuvres d’art « au profit des pays africains qui le demandent ».

Cette loi « sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement » et « permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder » à ces restitutions, « reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces oeuvres », a poursuivi le chef de l’Etat français, en indiquant souhaiter « que cette démarche puisse s’inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne ».

Le Point avec AFP

France: Macron annonce une nouvelle réduction des effectifs militaires en Afrique

février 27, 2023

Depuis l’Élysée, le chef de l’État a fait plusieurs annonces concernant l’Afrique ce lundi, alors qu’il s’apprête à entamer une tournée en Afrique centrale.

Un retrait progressif de l’armée française sur le continent africain. Le président français Emmanuel Macron a annoncé lundi 27 février, lors d’un discours à l’Élysée à la veille d’une tournée africaine, une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français en Afrique et un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance » des Africains.

« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains », a déclaré le chef de l’État qui entame mercredi une tournée en Afrique centrale, promettant « un effort accru de la France en matière de formation et d’équipement ».

Emmanuel Macron a également refusé de voir en l’Afrique un domaine réservé ou un terrain de « compétition ». L’Afrique n’est pas un « pré carré », il faut passer d’une « logique » d’aide à celle d’investissement, a estimé le chef de l’État, plaidant pour « une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays du continent africain.

« Une somme de défis vertigineux »

Emmanuel Macron a dit faire preuve « d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », « une situation sans précédent dans l’histoire » avec « une somme de défis vertigineux ». « Du défi sécuritaire climatique au défi démographique avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains », a-t-il énuméré, appelant à « consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique ».

Durant son discours, Emmanuel Macron a aussi annoncé « une loi-cadre » pour « procéder à de nouvelles restitutions » d’œuvres d’art « au profit des pays africains qui le demandent ».

Cette loi « sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement » et « permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder » à ces restitutions, « reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres », a poursuivi le chef de l’État, en indiquant souhaiter « que cette démarche puisse s’inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne ». 

La France continuera à avancer avec le Maroc

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi qu’il continuerait à « avancer » pour renforcer la relation de la France avec l’Algérie comme avec le Maroc, au-delà des « polémiques » actuelles et des tensions entre ces deux pays. « On va avancer, la période n’est pas la meilleure mais ça ne m’arrêtera pas », a-t-il martelé. « Ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc. Le roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales », a-t-il souligné.

Il s’est également dit « profondément préoccupé » par « les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ». Certaines voix au Maroc y ont vu la main de la France alors que les relations étaient déjà tendues entre Paris et Rabat, concernant notamment le statut du Sahara occidental. « Est-ce que c’est le fait du gouvernement de la France ? Non ! Est-ce que la France a jeté de l’huile sur le feu ? Non ! Il faut avancer malgré ces polémiques », a affirmé le président.

Et l’Algérie 

L’Algérie a rappelé de son côté « pour consultations » son ambassadeur en France le 8 février pour protester contre « l’exfiltration illégale » via la Tunisie de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui. « Je sais pouvoir compter sur l’amitié et l’engagement du président (algérien Abdelmadjid) Tebboune. Nous avancerons là aussi », a poursuivi le chef de l’État. « Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont intérêt à ce que l’on fait depuis des années maintenant avec l’Algérie n’aboutisse pas », a-t-il souligné sans aller plus loin.

« Et bien j’ai un message très simple: je vais continuer, ce n’est pas le premier coup de grisou, j’en ai déjà eu mais il faut continuer ainsi, humblement, honnêtement », a-t-il dit en pointant notamment l’« énorme travail sur la mémoire » effectué avec l’Algérie ou la visite du chef d’état-major algérien, Saïd Chengriha, en janvier en France.

La France a assumé une « responsabilité exorbitante  » au Mali

Le président français Emmanuel Macron a jugé lundi que la France avait « malgré elle » assumé « une responsabilité exorbitante » en une décennie d’engagement militaire au Mali, et annoncé la fin de « la prééminence du sécuritaire » dans la relation avec l’Afrique.

L’engagement français dans la lutte antijihadiste au Sahel « restera une immense fierté partagée avec les alliés qui nous ont rejoints », a déclaré Emmanuel Macron, évoquant « la chronique de notre dernière décennie d’engagement au Mali, au prix du sacrifice ultime ».

Mais « ce n’était pas le rôle de la France d’apporter, seule, des réponses politiques qui devaient prendre le relais de la réponse militaire », a-t-il dit. « Nous avons malgré nous assumé une responsabilité exorbitante » au Mali, qui a donné des arguments aux opposants et permis que la France devienne « le bouc émissaire idéal », a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron, a promis la fin d’un » cycle » marqué par « la centralité de la question sécuritaire et militaire », qui a été « un prétexte utilisé par nos opposants ». Après neuf ans de présence au Mali, les militaires français ont achevé leur retrait du pays en août, poussés dehors par une junte hostile qui s’est rapprochée de la Russie et a fait appel à la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner, ce que Bamako dément.

Les relations entre les deux pays se sont progressivement dégradées au fil de la dernière décénie, puis muées en franche hostilité après les deux coups d’Etat de 2020 et 2021 et la prise du pouvoir par des militaires maliens.

La guerre dans l’est de la RDC « ne doit pas être une guerre oubliée »

L’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC) « ne se discutent pas » et la guerre qui ravage l’est de ce pays d’Afrique centrale « ne doit pas être une guerre oubliée », a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron. « Nous assistons dans l’est de la RDC à une régression inacceptable » a déclaré le président, alors que les combats font rage entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, une rébellion majoritairement tutsi que Kinshasa accuse d’être soutenue par le Rwanda.

« L’offensive en cours de la milice M23 est une guerre qui nous ramène dix ans en arrière, elle a des conséquences terribles pour la population », a déclaré le chef de l’État à la veille d’un déplacement à partir de mercredi en Afrique centrale, dont la RDC. La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021 et s’est emparée depuis de vastes pans de territoire de l’est de la RDC. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU, mais Kigali s’en défend.

« L’unité, la souveraineté, l’intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas », a martelé le président français, sans se prononcer sur la responsabilité du Rwanda. « La première urgence est humanitaire et nous y travaillons avec nos partenaires européens », a poursuivi Emmanuel Macron, se disant « convaincu que la réponse doit être collective ». « Il n’y a pas deux poids deux mesures « , a-t-il déclaré, en référence à la guerre en Ukraine. « La guerre dans l’est de la RDC ne doit pas être une guerre oubliée », a-t-il dit.

Le Point par Q.M. avec AFP

Macron en Afrique centrale : qui m’aime me reçoive

février 24, 2023

Boudé dans certains pays sahéliens, le président français effectue, début mars, une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale.

© Glez

« C’est dans l’affliction qu’on compte ses vrais amis », affirme une pensée populaire qui rassérène peut-être Emmanuel Macron, dont l’effigie est maltraitée dans certaines manifestations africaines « antipolitique française ». Quoi qu’il en soit, « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », susurre certainement la statue gaulliste du Commandeur à l’oreille de son successeur réélu en 2022.

Alors que la liste des pays francophones francophiles se réduit comme peau de chagrin, le chef de l’État français a choisi minutieusement les destinations de sa nouvelle tournée africaine, prévue du 1er au 5 mars. Histoire de respirer quelque peu, loin de l’Hexagone qui malmène son projet de réforme des retraites.

Tremplin gabonais

« Respirer », c’est justement le mot-clé des prochaines escapades macroniennes : l’invocation du sort de la planète sera l’occasion de prendre de la hauteur vis-à-vis des retraits, ici ou là, de militaires français. Comme indiqué ce jeudi 23 février par l’Élysée, le One Forest Summit consacré à la préservation et à la valorisation des forêts du bassin du fleuve Congo fera du larron français un Gabonais d’adoption, les 1er et 2 mars à Libreville. La cause est indiscutable, la zone en question représentant, avec 220 millions d’hectares boisés, le deuxième massif forestier et le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie. En Afrique comme en Amérique latine ou en Asie du Sud-Est, ces forêts souffrent de la surexploitation agricole et industrielle ou de la production pétrolière.

Le tremplin gabonais pendant l’excursion de Macron permettra à celui-ci de renforcer d’autres liens bilatéraux dans la sphère de l’Afrique centrale, où les influences de la Chine et de la Russie vont grandissantes, même si les signes de rapprochement sont moins ostentatoires qu’en Centrafrique. Trois pays se sont ainsi ajoutés au rendez-vous de Libreville. Par ordre de proximité traditionnelle avec la France : le Congo, le 2 mars, habitué du pré carré françafricain houspillé ; la RDC, les 3 et 4 mars, nation francophone mais ancienne colonie belge ; l’Angola, le 2 mars, au titre de l’expansion diplomatique en terres lusophones, cette fois autour d’un partenariat de production franco-angolais en matière agricole.

Les forêts du bassin du fleuve Congo cacheront-elles l’arbre du désamour entre la France et les siamois malo-burkinabè ? Emmanuel Macron aura beau jeu de rappeler qu’il était en Afrique de l’Ouest en juillet dernier – CamerounBénin et Guinée-Bissau –, que l’Afrique est bien l’une des priorités désignées de son second quinquennat et qu’il annonça son intérêt pour les pays non-francophones du continent, bien avant le désaveu des opérations Barkhane ou Sabre.

Avec Jeune Afrique

Damien Glez

Par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Le couple franco-allemand se veut la « locomotive d’une Europe unie »

janvier 22, 2023

Lors d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché leur volonté de « refonder » l’Europe, malgré toutes leurs divergences.

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont celebre ensemble a Paris le 60e anniversaire du traite de Versailles, avant de tenir une conference de presse.
Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont célébré ensemble à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles, avant de tenir une conférence de presse.© BENOIT TESSIER / POOL / AFP

Le président français et le chancelier allemand célébraient dimanche 22 janvier à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles. A cette occasion, ils ont affiché leur volonté de travailler ensemble au service de la « refondation » de l’Europe, y compris dans la réponse à apporter au plan massif de subventions à l’industrie américaine, sans cependant surmonter toutes leurs divergences, notamment sur la défense européenne.

Tous deux sont restés par ailleurs très évasifs sur leur intention de livrer ou non des chars lourds allemands Leopard et français Leclerc à Kiev, le chancelier étant particulièrement sous pression en la matière face aux demandes pressantes du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Deux nations « pionnières pour la refondation de notre Europe », selon Macron

A l’occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre les deux pays, alors que le Vieux Continent est replongé depuis onze mois dans la guerre, les deux dirigeants ont fait assaut de références à « l’amitié » et la « fraternité » franco-allemandes, clés de la « construction européenne » depuis six décennies.

« L’Allemagne et la France, parce qu’elles ont défriché le chemin de la réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe », a insisté Emmanuel Macron dans un discours volontiers lyrique à la Sorbonne, décrivant les deux voisins comme « deux âmes dans une même poitrine ». « L’avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays », « comme locomotive d’une Europe unie », capables de dépasser leurs « différences », a abondé le chancelier allemand, filant la métaphore de ce « moteur franco-allemand » qui souvent « ronronne doucement » mais qui ne marche que par la « ferme volonté de toujours transformer les controverses » en « action convergente ».

A l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée, les deux dirigeants se sont attachés à afficher tous les points de convergence et annoncé une avancée dans les infrastructures européennes d’hydrogène, avec l’extension du projet de pipeline franco-portugais-espagnol H2Med à l’Allemagne.

Ils ont ainsi défini une « ligne commune » en faveur d’une réponse européenne « ambitieuse et rapide » aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune, sans préciser comment cet effort sera financé. Cette action doit reposer sur la « simplicité » et une « plus grande visibilité sur nos dispositifs d’aide », à ajouté le chef de l’Etat, à la manoeuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l’Allemagne, d’engager un plan tout aussi massif que celui des Etats-Unis pour éviter la désindustrialisation de l’Europe.

Concernant la livraison de chars Leclerc à l’Ukraine, « rien n’est exclu », a déclaré Emmanuel Macron, en soulignant que cela devait s’apprécier « collectivement », une antienne reprise par le chancelier. « La manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète », a dit Olaf Scholz en référence notamment aux Etats-Unis et à la France.

Des points de divergence

Mais les deux dirigeants n’ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d’un système franco-italien.

Le chancelier a réaffirmé qu’il fallait « absolument tenir compte de l’existant, sans devoir attendre trop longtemps pour nous procurer certains armements ». Le président français a lui dit souhaiter « dans les prochaines semaines » travailler avec l’Allemagne et la Pologne notamment pour tenter de faire émerger une « stratégie commune » et « d’aller vers le maximum de souveraineté technologique et industrielle » sur cette question.

En octobre, le conseil des ministres franco-allemand avait dû être reporté en raison de dissensions sur une série de sujets-clés, de l’énergie à la défense, qui ont éclaté au grand jour dans le sillage de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Résultat, la rencontre entre les dirigeants des deux premières puissances de l’Union européenne, dont les tempéraments aux antipodes compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence, a été scrutée de près. D’autant qu’un parfum d’incompréhension flotte entre eux depuis qu’Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel fin 2021, chacun s’agaçant des initiatives prises par l’autre sans consultation préalable.

La date des retrouvailles est hautement symbolique : soixante ans jour pour jour après la signature du Traité de l’Elysée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, cet « acte fondateur » de la « réconciliation » entre deux pays « qui avaient été les plus âpres ennemis » mais « décidaient de devenir les plus étroits alliés », a dit Emmanuel Macron.

Par Le Point avec AFP

France-Armées : Emmanuel Macron annonce une enveloppe de 413 milliards d’euros

janvier 20, 2023

Le budget de la Direction du renseignement militaire et celui de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense seront notamment doublés.

Le président Emmanuel Macron a promis vendredi aux armées un budget de 400 milliards d’euros sur sept ans dans le cadre de la future loi de programmation militaire (LPM), soit un tiers de plus que la précédente LPM, sur fond de retour de la guerre en Europe depuis l’invasion russe de l’Ukraine il y a près d’un an. « La loi de programmation militaire traduit les efforts du pays en faveur de ses armées » et « ces efforts seront à proportion des dangers, c’est-à-dire considérables », a annoncé le chef de l’État lors de ses vœux aux armées, sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (Landes), en assurant que les armées disposeraient au total de 413 milliards d’euros entre 2024 et 2030, en tenant compte de recettes extrabudgétaires.

« Nous devons avoir une guerre d’avance » pour « être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et plus ambiguës à la fois », a commenté le président devant un parterre de hauts gradés. Cette loi très attendue, alors que la guerre en Ukraine a mis en lumière des faiblesses dans le dispositif militaire français, va ainsi poursuivre l’effort financier massif dans l’outil de défense après une LPM 2019-2025 de 295 milliards d’euros, qui avait mis fin à des années de coupes budgétaires dans les armées.

La LPM, dont la nouvelle enveloppe budgétaire sera toutefois tempérée par l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie, devrait être soumise au vote du Parlement d’ici l’été. « Après avoir réparé les armées, nous allons les transformer » car « nous devons faire mieux et différemment » », a fait valoir le chef de l’État, qui souhaite « privilégier la rapidité d’action et la montée en puissance, car nous ne choisirons pas les conflits que nous aurons à mener ». La nouvelle LPM mettra l’accent sur la souveraineté, alors que la France entend rester une puissance respectée et un partenaire crédible, comme le souligne la dernière revue nationale stratégique.

Budget renseignement en forte hausse

Les efforts de modernisation de la dissuasion nucléaire française, auxquels 5,6 milliards d’euros de crédits de paiement sont consacrés en 2023, seront poursuivis. Les capacités cyber seront « très sensiblement renforcées » pour disposer d’une capacité « de premier rang ». Le budget alloué au renseignement militaire augmentera de près de 60 % sur la période 2024-2030, a annoncé Emmanuel Macron. Le budget de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) seront notamment doublés.

L’Outre-mer fera lui l’objet d’investissements supplémentaires en termes d’équipements et d’effectifs, car la marche du monde met nombre de ces territoires, particulièrement dans le Pacifique et l’océan Indien, « aux premières loges des possibles confrontations de demain », a souligné Emmanuel Macron. La France doit « disposer de forces de souveraineté renforcées pour pouvoir donner un coup de griffe à celui qui voudrait s’en prendre à nos intérêts », notamment dans l’Asie-Pacifique, où les visées expansionnistes de la Chine inquiètent, fait valoir l’Élysée. La future LPM cherchera également à s’adapter aux risques de conflit interétatique majeur (« haute intensité »), dans un contexte géostratégique de plus en plus tendu.

Avec Le Point avec AFP

France: Brigitte Macron vole au secours de son mari et s’expose aux critiques

janvier 12, 2023
Brigitte Macron vole au secours de son mari et s'expose aux critiques
Brigitte Macron vole au secours de son mari et s’expose aux critiques© POOL/AFP/Ludovic MARIN

En soutenant de façon appuyée son mari dans les médias, Brigitte Macron a irrité ces derniers jours la gauche, qui l’accuse aussi d’un clin d’œil à la droite de l’échiquier politique.

« J’ai un mari qui est adorable avec sa femme (..) C’est un homme profondément honnête et profondément vrai », déclarait lundi sur TF1 l’épouse du chef de l’État, à l’occasion du lancement de l’opération Pièces Jaunes en faveur des enfants à l’hôpital.

Face aux lecteurs du Parisien, la Première dame s’est encore attachée jeudi à humaniser le président et à défendre son action, au moment où il joue une partie de son quinquennat sur la réforme des retraites : « J’entends que ce n’est pas de gaîté de cœur que la réforme est lancée mais que, sans cela, le système ne tient pas à long terme ».

Coïncidence ou pas, elle s’est dite aussi en faveur du port d’un uniforme – « simple et pas tristounet » – à l’école, la veille du jour où la question était débattue à l’Assemblée dans le cadre de la journée réservée au groupe Rassemblement national.

A gauche, l’agacement est grand sur le sujet de l’uniforme, tout comme sur la réforme des retraites.

« Donc la femme du Président prend position pour défendre une politique publique le jour où le #RN la propose dans sa niche à l’Assemblée », ironise la secrétaire nationale des Verts, Marine Tondelier sur Twitter.

« Mme Brigitte #Macron n’a aucun mandat ni aucune fonction politique, elle n’a aucune légitimité à porter une parole d’autorité sur la #ReformeDesRetraites », estime pour sa part le député insoumis Bastien Lachaud sur Twitter.

« Pas de stratégie de communication »

Des reproches balayés d’un revers de main par un conseiller de l’exécutif. « Brigitte Macron est toujours sur les thèmes handicap, insertion, éducation, harcèlement, elle n’est pas dans l’écosystème exécutif », affirme-t-il.

« Elle ne dit pas +j’aimerais que le ministre fasse cela, que mon mari fasse cela+ », relève un autre conseiller. Et d’insister : « Il n’y avait pas de stratégie de communication derrière. Elle ne porte pas la parole du président », ajoute-t-il en rappelant que l’opération Pièces Jaunes est toujours lancée en janvier, selon « le même plan » médias.

Pour l’expert en communication Philippe Moreau-Chevrolet, « Brigitte Macron est la meilleure communicante d’Emmanuel Macron » et cette séquence médiatique ne peut que contribuer à « renforcer la popularité du chef de l’État » à un moment où il est « en perte de vitesse ».

« C’est elle qui l’a rendu populaire par cette histoire d’amour (…) qui lui a donné un destin un peu romanesque, un peu atypique », juge-t-il.

Selon le spécialiste, pour la première fois aussi, l’épouse du président dispose d’un « domaine réservé », l’éducation, dans lequel elle donne régulièrement son avis, quitte à paraître éclipser le ministre chargé du dossier.

« On voit qu’elle prend du terrain sur ces sujets, elle se positionne vis-à-vis de Pap Ndiaye, elle le relègue au second plan », renchérit Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Sur l’uniforme, « on est clairement dans un clin d’œil politique au RN, qu’il soit voulu ou pas voulu », relève Philippe Moreau-Chevrolet.

Pour le sémiologue François Jost, Brigitte Macron se place surtout « sur le terrain de l’éthique » et du « courage ». Mais rarement la « vie privée, l’intime » auront pris autant de place dans une interview de Première Dame, assure ce professeur émérite en communication à la Sorbonne Nouvelle. Et rarement une épouse de président aura été aussi loin dans ses prises de position, exception faite de Danielle Mitterrand avec ses prises de position en faveur de Fidel Castro ou des Kurdes.

Par Le Point avec AFP

France/États-Unis: Macron attendu à Washington pour une visite fastueuse et stratégique

novembre 29, 2022
Macron attendu a Washington pour une visite fastueuse et strategique
Macron attendu à Washington pour une visite fastueuse et stratégique© AFP/Ludovic MARIN

Emmanuel Macron est attendu mardi soir à Washington pour une visite d’Etat qui mêlera les fastes de la Maison Blanche aux discussions stratégiques avec Joe Biden sur la guerre en Ukraine et le protectionnisme commercial des Etats-Unis.

Le président français, qui s’est envolé pour la capitale fédérale peu avant 16H00 GMT, entend évoquer avec son homologue américain le plan massif de soutien à la transition énergétique, ou Inflation Reduction Act (IRA), qui accorde de généreuses subventions aux véhicules électriques, batteries ou énergies renouvelables à condition qu’ils soient « made in America ».

Concurrence déloyale, protectionnisme, peste-t-on à Paris, où l’on espère arracher des « exemptions » ciblées pour quelques industries européennes.

Juste avant de partir, Emmanuel Macron a déjeuné à l’Elysée avec le Conseil d’affaires franco-américain, qui réunit une quarantaine de grands patrons des deux pays, dont ceux de TotalEnergie, LVMH, IBM, McDonald’s ou encore Goldman Sachs.

Objectif: les « inviter à poursuivre » dans la voie des « investissements » en France, a expliqué la présidence française.

Car la France redoute plus que tout que l’IRA favorise des délocalisations vers les Etats-Unis et sape en conséquence les efforts de réindustrialisation entrepris.

« Opportunités »

Au-delà de ces très hypothétiques exemptions, le président Macron plaide donc auprès des autres Européens pour qu’ils se dotent d’armes commerciales comparables, avec un « Buy European Act » qui donnerait, aussi, la priorité aux produits fabriqués sur le Vieux Continent.

L’IRA « va créer des opportunités pour des entreprises européennes ou françaises, ce n’est pas un jeu à somme nulle », a tenté de rassurer un haut responsable américain, avant la visite.

Ces frictions ne devraient en effet pas gâcher la fête de cette visite d’Etat, la deuxième pour Emmanuel Macron qui fut déjà l’invité d’honneur de Donald Trump en 2018.

Mercredi, après avoir parlé de coopération spatiale avec la vice-présidente Kamala Harris en présence des astronautes français Thomas Pesquet et Sophie Adenot, d’environnement avec des parlementaires américains et de nucléaire civil avec des acteurs de la filière, le chef de l’Etat s’adressera à la communauté française puis retrouvera, en compagnie de son épouse Brigitte Macron, Joe et Jill Biden pour un « dîner privé ».

Ce sera l’occasion d’un premier échange dans un « cadre très informel, très franc et très amical », dit un conseiller français.

Jeudi, c’est ensuite dans un cadre beaucoup plus solennel, bien que festif, qu’Emmanuel Macron sera reçu à la Maison Blanche, fraîchement parée des riches décorations et illuminations mises en place pour les fêtes de fin d’année.

Coups de canon

Entre les sapins de Noël chargés de neige artificielle, les guirlandes et les figurines – dont celles représentant le chien et le chat des Biden -, il sera accueilli par le président américain lors d’une cérémonie scandée par vingt-et-un coups de canon, les hymnes et le passage en revue des troupes.

Après un entretien dans le huis clos du Bureau ovale, une conférence de presse conjointe et une réunion avec les dirigeants du Congrès américain, place au moment fastueux du dîner d’Etat.

Sous une tente dressée dans les jardins de la Maison Blanche, il sera animé par Jon Batiste, chanteur et compositeur, virtuose du melodica mais aussi personnalité engagée dans la défense des droits des Afro-Américains.

Ce jazzman qui navigue entre la pop et la soul est un pilier de la scène musicale de la Nouvelle-Orléans, la ville de Louisiane jadis française où Emmanuel Macron se rendra vendredi pour une visite dédiée à la francophonie, en présence du cinéaste Claude Lellouche et du danseur et chorégraphe Benjamin Millepied.

Au-delà des questions commerciales, le rendez-vous américain doit permettre aux présidents des deux pays alliés d’afficher leur unité dans le soutien à l’Ukraine et, peut-être, d’esquisser un message commun en faveur de l’idée de négociations, à terme, pour mettre fin à la guerre lancée par la Russie – un thème cher au chef de l’Etat français que certains, à Washington, commencent aussi à défendre.

La France veut enfin « resynchroniser les agendas de l’Union européenne et des Etats-Unis face aux crises » sur les « prix de l’énergie » et « la lutte contre l’inflation », a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran.

Par Le Point avec AFP

La stratégie française en Afrique « finalisée d’ici six mois » dit Macron

novembre 9, 2022
La strategie francaise en Afrique "finalisee d'ici six mois" dit Macron
La stratégie française en Afrique « finalisée d’ici six mois » dit Macron© Etat Major des Armées/AFP/Archives/Handout

La nouvelle stratégie de la France en Afrique sera finalisée d’ici six mois après consultations avec ses partenaires sur le continent, a annoncé mercredi le président Emmanuel Macron en confirmant la fin de l’opération antijihadiste Barkhane.

« Nous lancerons dans les prochains jours une phase d’échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des actuelles bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré en présentant la nouvelle stratégie française en matière de défense.

« Cette stratégie sera finalisée d’ici 6 mois (…). C’est indispensable et c’est une des conséquences que nous tirons de ce que nous avons vécu ces dernières années dans toute la région du Sahel », a-t-il expliqué.

L’armée française a quitté le Mali en août, après neuf ans de présence, poussée par la junte au pouvoir qui travaille désormais – même si elle s’en défend – avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner.

Elle reste toutefois dans la région et continue à lutter contre les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique, qui étendent progressivement leurs activités vers les pays du golfe de Guinée.

L’annonce de la fin de Barkhane est sans conséquence immédiate sur le dispositif militaire français au Sahel, qui comprend environ 3.000 militaires au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, après avoir compté jusqu’à 5.500 hommes au plus fort de son déploiement.

« Nos interventions doivent être mieux bornées dans le temps. ( ?) Nous n’avons en effet pas vocation à rester engagés sans limite de temps dans des opérations extérieures », a justifié le chef de l’Etat.

« Notre soutien militaire aux pays africains de la région se poursuivra, mais selon les nouveaux principes que nous avons défini avec eux », a-t-il précisé. « Il se déclinera à l’échelle de chaque pays selon les besoins qui seront exprimés par nos partenaires ».

Paris doit composer avec une opinion publique africaine de plus en plus hostile, au sein de laquelle l’influence de puissances rivales, Moscou en tête, se renforce via réseaux sociaux et médias officiels.

L’idée désormais est de continuer à agir, mais en discrétion. Aucun nouveau nom n’a été donné aux troupes désormais déployées.

« Nos soldats restent couverts, protégés, soutenus, administrés dans des conditions qui sont satisfaisantes » mais l’annonce officielle est « nécessaire localement », expliquait-on mardi à l’Elysée.

« Dans le champ des perceptions, Barkhane continue d’occuper une présence très importante sur les réseaux sociaux. Il faut y mettre clairement un terme pour pouvoir basculer sur une autre logique », précisait-on de même source.

Par Le Point avec AFP