Alors qu’elle vient de fêter son 387e anniversaire, la Ville de Trois-Rivières s’est dotée d’une Politique du patrimoine qui viendra baliser ses actions afin de préserver la richesse de son histoire, ses immeubles, ses archives, ses paysages, en plus de mieux exploiter son potentiel archéologique.
© SYLVAIN MAYER La Ville de Trois-Rivières lancé sa nouvelle Politique du patrimoine. Sur la photo, on retrouve dans l’ordre habituel le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, Nancy Kukovica, directrice générale de Culture Trois-Rivières, Marc-André Godin, chef de service planification et programme à la Ville de Trois-Rivières et Pierre-Luc Fortin, conseiller municipal du district des Estacades et membre du comité de la Politique du patrimoine.
Au total, une trentaine d’actions sont prévues, dont la restauration et la mise en valeur de la place d’Armes, qui sont évaluées à plus de 500 000 $ et qui devraient se réaliser d’ici un maximum de trois ans.
Parmi le plan d’action, on compte se pencher sur l’occupation des bâtiments patrimoniaux afin de favoriser leur préservation grâce à la mise en place d’un programme incitatif, en plus de les mettre en valeur par des aménagements urbains et paysagers.
On souhaite aussi réaliser une étude de potentiel ou de caractérisation du patrimoine archéologique pour l’intégrer au plan d’urbanisme, aider les institutions muséales à avoir accès à un lieu d’entreposage et instaurer un bottin du patrimoine.
Un livre sur l’histoire de Trois-Rivières, des plateformes numériques pour la mise en valeur des collections et de panneaux précisant les noms de rues les plus significatifs sont aussi dans les plans.
L’adoption de cette Politique du patrimoine fait suite à de nombreuses consultations qui se sont tenues au cours des derniers mois. Un sondage avait également été lancé à l’été 2020 auquel plus de 400 personnes ont répondu. Le tout a été suivi de consultations auprès de 26 experts, de cinq organismes locaux du milieu et d’une consultation populaire qui a réuni 42 participants.
Le conseiller Pierre-Luc Fortin, qui travaille sur le dossier depuis déjà quelques années, soutient que cette Politique évitera d’agir en réaction comme c’est arrivé dans certains dossiers. «Ce qui fait que malheureusement quand on agit avec un délai court, des fois, il est trop tard, on perd quelque chose», fait valoir celui qui été l’un de ceux qui a travaillé sur l’élaboration de la Politique.
Il donne en exemple la terrasse du Manhattan qui a changé le visage de l’édifice au coin des rues des Forges et Notre-Dame, la fresque publicitaire d’un ancien marchand de fourrure qui avait refait surface à la suite de la démolition d’un bâtiment sur la rue Hart, ou encore la petite maison de l’Expo qui a malheureusement été démolie au cours des derniers mois.
Tous des dossiers gérés au cas par cas sans grands principes directeurs. Ce que viendra corriger cette Politique du patrimoine qui vise à définir la vision collective des valeurs de la communauté, développer des outils de protection et de diffusion du patrimoine, favoriser la concertation, mobiliser les acteurs et établir les priorités.
«On est entouré, on baigne dans le patrimoine. Il faut le réaliser et il faut en prendre soin pour le transmettre aux générations futures. Pour ne pas que ça tombe dans l’oubli et qu’on n’arrive dans une situation où on démolit parce que c’est mal entretenu», ajoute le conseiller du district des Estacades qui est également professeur d’histoire.
Avec Sébastien Lacroix – Le Nouvelliste
Étiquettes : Jean Lamarche, Nancy Kukovica, Patrimoine, Pierre-Luc Fortin, Protection
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