Jacob Hoggard est coupable d’agression sexuelle ayant causé des blessures

L’artiste est coupable du viol d’une femme adulte mais a été acquitté du viol d’une adolescente.

Un portrait de Jacob Hoggard.

Jacob Hoggard à l’entrée du palais de justice de Toronto le 9 mai 2022 Photo: Radio-Canada/Evan Mitsui/CBC

Un jury a reconnu le chanteur de Hedley, Jacob Hoggard, coupable de viol après six jours de délibérations, dimanche soir, mais l’a acquitté des deux autres accusations qui pesaient contre lui depuis 2018.

Une adolescente et une femme accusaient Hoggard d’agression sexuelle ayant causé des blessures après avoir rencontré le chanteur de 37 ans dans un hôtel de la région torontoise en septembre et en novembre 2016.

Il faisait aussi face à une accusation de contacts sexuels inappropriés à l’endroit de la même adolescente pour des faits reprochés en avril de la même année.

Hoggard n’est donc pas coupable d’avoir violé l’adolescente ni d’avoir eu des contacts sexuels inappropriés avec elle. Il est en revanche coupable d’avoir violé la femme adulte qu’il avait rencontrée sur Tinder en novembre 2016.

C’est une demi-victoire pour Jacob Hoggard, qui avait l’air perplexe dans le prétoire, assis derrière ses avocates. Présente parmi le public, son épouse semblait confondue elle aussi.

Jacob Hoggard risque maintenant une peine maximale de 14 ans de prison. Son audience sur la détermination de la peine aura lieu à une date ultérieure.Jacob Hoggard, sa femme et son avocate.

Jacob Hoggard à sa sortie du palais de justice, dimanche. Il est accompagné de sa femme et de son avocate, Megan Savard. Photo : Radio-Canada

Le jury n’a pas tout à fait cru au-delà de tout doute raisonnable les allégations de la Couronne, qui accusait le chanteur d’avoir attiré les deux plaignantes sous de faux prétextes dans sa chambre d’hôtel avec l’intention de les violer.

Les questions qu’il a posées à la cour durant ses délibérations laissaient déjà entendre qu’il avait des doutes au sujet du témoignage des deux femmes à la barre des témoins durant les audiences, le mois dernier.

Il a donc conclu que seule la seconde plaignante avait bel et bien été violée.

La Couronne a tenté en vain de faire révoquer la caution du chanteur pour l’emprisonner avant son audience sur la détermination de la peine, en août.

La juge a toutefois convié les deux parties à une audience lundi matin pour resserrer les conditions de remise en liberté de l’accusé.

Position de la défense

Le consentement était au centre des plaidoiries.

Dans ce procès, la défense a toujours soutenu que les relations de son client avec les deux plaignantes avaient bien été consensuelles, qu’il ne les avait pas violées et qu’il n’avait pas touché de façon inappropriée l’adolescente après le concert d’avril 2016 à Toronto.

Elle affirmait que les deux femmes n’étaient pas crédibles et que leurs témoignages à la barre des témoins étaient insidieux, incohérents, illogiques et truffés d’erreurs factuelles.Dessin de cour représentant Jacob Hoggard.

Jacob Hoggard a témoigné durant deux jours à la barre de son propre procès le mois dernier. Photo : La Presse Canadienne/Alexandra Newbould

La défense avait laissé entendre qu’elles avaient inventé ou exagéré leurs blessures et fabriqué de toutes pièces leur histoire dans le but de se venger parce que le chanteur ne s’intéressait pas à elles alors qu’elles étaient amoureuses de lui.

Elle disait qu’elles s’étaient senties humiliées et rejetées parce que son client ne voulait rien savoir d’elles après avoir eu des relations sexuelles.

La défense avait précisé que le fait d’avoir des relations sexuelles inusitées ne faisait pas de son client un homme sadique ou un violeur et qu’on ne peut pas condamner, au Canada, un homme pour son comportement cavalier avec les femmes ou pour sa promiscuité sexuelle.

Position de la Couronne

Dans leurs arguments finaux, les procureures avaient insisté sur le fait que l’accusé avait utilisé le même mode opératoire contre les deux plaignantes, qu’elle avait décrites comme étant jeunes et naïves.

Selon la Couronne, il n’y avait eu aucun hasard dans la façon dont les plaignantes avaient été sélectionnées, manipulées, humiliées et violées.

Elle avait néanmoins rappelé qu’elles n’avaient aucune idée de ce qui les attendait lorsqu’elles avaient volontiers accepté de le rencontrer à son hôtel.Une illustration judiciaire du procès.

Le chanteur Jacob Hoggard a plaidé non coupable de trois accusations de nature sexuelle à l’ouverture de son procès. Photo : La Presse Canadienne/Alexandra Newbould

Les deux femmes avaient donc de bonnes raisons, selon la Couronne, d’être vexées après avoir été utilisées, d’être en colère pour les blessures que le chanteur leur a fait subir et d’avoir attendu 18 mois avant de porter plainte à la police.

La Couronne avait dépeint Jacob Hoggard comme un opportuniste sexuel possessif, violent et sans empathie.

Toutefois, elle avait assuré que les deux plaignantes n’avaient jamais voulu relancer le mouvement #MoiAussi pour lui faire payer son comportement, contrairement à ce qu’avançait la défense du chanteur

Avec Radio-Canada par Jean-Philippe Nadeau

Étiquettes : , , , ,

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s


%d blogueurs aiment cette page :