1. L’Eglise catholique n’est pas un parti d’opposition
Les enseignements des différents magistères insistent sur le fait que l’Eglise catholique, au Congo comme ailleurs, exerce son mandat dans la délimitation bien reconnue des pouvoirs qui reviennent à l’Etat et de ses prérogatives propres qui sont dans l’assistance spirituelle à ceux qui adhèrent à sa foi ou qui acceptent ses services en toute connaissance de cause. Depuis l’indépendance et même bien avant, l’Eglise catholique au Congo a formé avec abnégation des milliers de cadres grâce à ses écoles, lycées (Javouhey, Chaminade) et séminaires (Mbamou, Loango, Makoua), soigné des millions de Congolais dans ses centres de santé, apporté sa contribution chaque fois que l’Etat lui demandait de mobiliser pour le Bien commun. Mais dans le sens de justice qui lui est reconnu aussi, elle dit son point de vue lorsque des dérives risquent de conduire les Congolais dans des tensions les uns contre les autres. Elle le fait notamment, en rappelant constamment le devoir de respecter la vie des citoyens, de promouvoir leur bien-être, de veiller à la juste répartition des Biens de la Nation, et notamment des fruits de l’exploitation de notre pétrole et de notre bois, nos principales ressources. Que les partis politiques bâtissent leurs stratégies sur l’un ou l’autre de ces aspects est une coïncidence fortuite, pas une identité de visées ni une accointance complice.
L’Eglise catholique ne parle pas au nom d’une tribu
Les catholiques congolais se recrutent sur tout le territoire de la Nation. Qu’ils appartiennent à des tribus différentes est un fait, mais un fait qui s’annule en Eglise vécue comme « famille des fils et filles de Dieu ». Nos pasteurs ont mandat de servir là où ils sont établis, et d’abord par volonté de la hiérarchie et non désir servir d’abord ses parents. L’Eglise du Congo compte trois expatriés qui servent hors de leur pays ; les autres Evêques sont placés à la tête d’entités diocésaines où ils n’agissent pas d’abord comme envoyés de leurs tribus. L’oublier, c’est chercher à nous diviser à tout prix. De par ses structures et son organisation, l’Eglise catholique du Congo renforce l’unité des Congolais : beaucoup de ses agents du Nord ont été formés à Mbamou, dans le Sud ; beaucoup de ses agents originaires du Sud ont été formés à Boundji, dans le Nord, ou à Makoua. Ce fait nous regarde comme un défi heureux devant les tentations de nous replier et de nous regarder en ennemis. Ainsi, l’Archevêque de Brazzaville peut aller dire la messe, bénir des grottes mariales, célébrer baptêmes, mariages et funérailles partout sur le périmètre de sa juridiction diocésaine : il est partout chez lui, partout chez ses diocésains qu’il ne regarde pas en hommes et femmes du Nord, en proches ou non du pouvoir politique. Un catholique, c’est celui qui adhère à la foi de l’Eglise, point barre.
L’Eglise catholique n’est pas corrompue
Sans constituer une entité coupée des réalités de notre pays, l’Eglise catholique que nous servons tous a toujours prôné la saine gestion de la chose publique, et condamné l’enrichissement illicite qui se fait sur le dos de nos populations pauvres. L’Etat, auquel nous obéissons tous catholiques ou non, a eu des gestes forts que nous avons appréciés : construction du clocher de la basilique Sainte-Anne du Congo endommagée par la guerre de 1997 et la vieillesse ; construction du siège de l’Association des Evêques d’Afrique centrale ; convoyage des pèlerins aux divers événements de l’Eglise à Rome ou dans le monde… Ces gestes sont des gestes citoyens ; ils ne constituent pas un achat des consciences catholiques. Qui plus est, aucun de nos Evêques ne s’illustre par un train de vie d’opulence. Et si un de nos jeunes prêtres peut avoir dépassé les limites de la sobriété, l’opprobre ne doit pas retomber sur la totalité d’une Institution reconnue comme « experte en humanité ».
L’aventure de Ntoumi n’est pas une aventure d’Eglise
Des voix ont tenté de faire croire, à la suite d’une déclaration hâtive de quelques prêtres, que l’Eglise catholique avait partie liée avec cet homme. Nous récusons de la manière la plus formelle que nos Evêques, originaires du Pool ou non, aient eux quelque complaisance envers Frédéric Bintsamou dont les premières victimes ont toujours été ses propres parents, un de nos Évêques ayant même subi des violences insensées à Soumouna, son ancien fief. Ntoumi reste un danger pour les Congolais, et nous appelons nos compatriotes à tout mettre en œuvre pour l’amener à la raison. Que ses griefs contre le Président Sassou-Nguesso ne soient pas motifs pour paralyser toute une Nation qui souffre de pénurie de carburant et de vivres, du fait de l’arrêt du trafic sur la voie ferrée. Ntoumi n’est pas un catholique ; les catholiques ne se reconnaissent pas dans son action insensée. Son objectif est de détruire l’Eglise catholique, d’installer sa secte, de déscolariser les enfants du Pool, d’appauvrir, d’abrutir les gens sous sa coupe et de les exploiter, pendant que son business à lui prospère. Que cela soit dit une fois pour toutes. Nous, Association Cardinal Emile Biayenda-France, nous le disons ainsi. Que les opposants politiques exercent leurs prérogatives ; que le pouvoir du Président Denis Sassou Nguesso leur réponde, mais que cela ne soit pas une occasion de nous diviser, de chercher des boucs émissaires ou encore d’insulter nos Evêques.
A Bobigny, le 18 novembre 2016
Pour l’Association Cardinal Emile Biayenda-France
Gabriel SOUNGA-BOUKONO
Président
Avec Congo-liberty.com
Étiquettes : Congo, eglise catholique
novembre 18, 2016 à 3:13 |
Eh ben