L’opposition burundaise a appelé une nouvelle fois lundi les électeurs à boycotter le scrutin présidentiel de ce mardi. Il risque, selon elle, d’aboutir à un durcissement du régime en place.
Le pays traverse une violente crise depuis que le président actuel, Pierre Nkurunziza, a annoncé en avril qu’il comptait briguer un troisième mandat. Cette décision, que ses opposants jugent contraire à la Constitution, a déclenché des semaines de contestation et abouti à la mort de plusieurs dizaines de manifestants ainsi qu’à un coup d’Etat avorté au mois de mai.
Le chef de l’Etat s’abrite derrière une décision de justice pour affirmer qu’il peut bien présenter sa candidature.
Charles Nditije, chef de file du parti d’opposition Uprona, a exhorté la communauté internationale à ne pas reconnaître le résultat de cette élection. Pierre Nkurunziza est seul en course depuis le retrait de ses adversaires.
« J’appelle les citoyens burundais à ne pas se rendre aux urnes ce 21 juillet pour ce scrutin qui n’est pas démocratique », a dit ce leader de l’opposition. Un porte-parole de l’Union africaine, Jacob Enoh Eben, a fait savoir lundi que l’organisation ne dépêcherait pas d’observateurs pour veiller au bon déroulement du vote dans la mesure où, dit-il, « les conditions ne permettent pas d’élections crédibles, transparentes et libres ».
Crainte de guerre civile
Les pourparlers entre gouvernement et opposition n’ont donné quasiment aucun résultat. Les dernières discussions ont même été suspendues dimanche, en l’absence de représentants du pouvoir autour de la table.
Des diplomates en poste dans le pays craignent que la crise actuelle ne dégénère en guerre civile. Cette perspective est d’autant plus redoutée dans cette région qu’elle réveille le souvenir du génocide au Rwanda, qui avait fait 800’000 morts en 1994.
Romandie.com
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