Un policier le 29 décembre 2015, à Bruxelles.afp.com/NICOLAS MAETERLINCK
Une empreinte digitale de Salah Abdeslam a été retrouvée dans un appartement de Bruxelles, ainsi que trois ceintures « qui pourraient avoir été destinées à transporter des explosifs » dont des traces ont également été décelées lors d’une perquisition menée le 10 décembre.
La presse belge le révélait ce vendredi matin: les ceintures d’explosifs qui ont servi aux terroristes lors des attentats du 13 novembre ont été confectionnées en Belgique, à Bruxelles. Une information confirmée dans la matinée par le parquet belge, qui a précisé avoir retrouvé « une empreinte digitale de Salah Abdeslam« , soupçonné d’avoir participé aux opérations en novembre dernier et qui est en fuite depuis.
« Trois ceintures confectionnées à la main » ont aussi été retrouvées dans cet appartement « et pourraient avoir été destinées à transporter des explosifs », d’après le communiqué du parquet fédéral. Cette habitation bruxelloise semble donc avoir servi d’atelier aux auteurs des attaques du13 novembre
Des traces de l’explosif utilisé à Paris
L’appartement, situé dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, avait été perquisitionné le 10 décembre, mais ces informations n’avaient pas été révélées par les autorités avant des fuites dans la presse vendredi. Dans son communiqué, le parquet fédéral « confirme la découverte de matériel destiné à la préparation d’explosifs ainsi que celle de traces de TATP« . Il s’agit de peroxyde d’acétone, un explosif instable utilisé lors des attentats du 13 novembre.
La perquisition a été menée « au troisième étage d’un appartement situé à Schaerbeek, rue H. Bergé. Cet appartement avait été loué sous une fausse identité, laquelle pourrait avoir été utilisée par une personne actuellement placée sous mandat d’arrêt. » C’est dans cette commune bruxelloise que les autorités perdent la trace de Salah Abdeslam. Elle s’arrête au samedi 14 novembre, lendemain des attentats, vers 14h dans une rue de Schaerbeek, où l’un des inculpés a reconnu l’avoir déposé.
De quand date l’empreinte?
Quand a-t-il pu déposer l’empreinte découverte dans l’appartement? « Nous avons trouvé l’empreinte mais nous n’avons pas d’idée de quand elle a été laissée. Une empreinte ne comporte pas de date ou d’heure », a dit un porte-parole du parquet, Eric Van Der Sypt. « Peut-être qu’il y est allé pour prendre sa ceinture (avant les attaques), ou bien il y est allé après. Je suppose que les deux hypothèses sont possibles ».
Depuis les attentats de Paris, la justice belge a inculpé 10 personnes pour terrorisme, dont neuf sont toujours en détention préventive. Il s’agit d’hommes soupçonnés d’avoir aidé Salah Abdeslam dans sa cavale. Ce dernier, qui a selon les enquêteurs convoyé les kamikazes du Stade de France et peut-être renoncé à commettre un attentat dans le 18e arrondissement de Paris, reste introuvable depuis qu’il a été ramené à Bruxelles en voiture au lendemain des attaques qui ont fait 130 morts dans la capitale française.
Selon le parquet, les enquêteurs belges cherchent par ailleurs toujours à déterminer avec certitude qui étaient les personnes restées en contact téléphonique depuis Bruxelles avec les assaillants de Paris et de Saint-Denis et qui pourraient être les donneurs d’ordres.
Une hypothèse sérieuse est qu’il s’agissait de deux hommes visés par un mandat d’arrêt international lancé le 5 décembre par la justice belge. Ils avaient été contrôlés le 9 septembre avec Salah Abdeslam à la frontière entre l’Autriche et la Hongrie. Ils avaient présenté de fausses cartes d’identité belges au nom de Samir Bouzid et Soufiane Kayal.
Lexpress.fr