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La Russie a arrêté des auteurs présumés de l’attaque terroriste, qui a fait 137 morts

mars 23, 2024

Un bouquet de rose déposé sur un plot de béton, avec de la boue derrière, une route, un bâtiment incendié et un ciel gris.

Un bouquet de roses déposé non loin du Crocus City Hall, où a eu lieu l’attaque sanglante revendiquée par le groupe État islamique, le samedi 22 mars. Le bilan est lourd: 137 morts. Photo: AFP via Getty Images/Stringer

Le Kremlin a annoncé samedi l’arrestation de 11 personnes, dont « quatre » assaillants, après l’attaque menée dans une salle de concert de la banlieue de Moscou la veille, qui a fait au moins 137 morts, puis 152 blessés et a été revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Les autorités russes n’ont pas réagi à la revendication de l’EI mais des responsables ont évoqué un supposé lien avec l’Ukraine. Vladimir Poutine ne s’est lui toujours pas adressé au Russes.

Kiev, qui avait nié toute implication dès vendredi soir, a rejeté les accusations russes absurdes samedi. L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident, a martelé le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Le président russe s’est entretenu avec des dirigeants étrangers et a remercié les secouristes dans un communiqué écrit vendredi, mais il ne s’est pas exprimé publiquement sur l’attaque contre le Crocus City Hall, la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d’années et la plus sanglante en Europe à avoir été revendiquée par l’EI depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Le directeur des services de sécurité russes (FSB) a informé le président Vladimir Poutine de l’arrestation de 11 personnes, dont quatre terroristes impliqués dans l’attentat, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Ces quatre personnes suspectées d’être les auteurs de l’attaque ont été arrêtées dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine et du Bélarus, a ensuite précisé le Comité d’enquête.

Le FSB a affirmé que les suspects avaient des contacts appropriés du côté ukrainien et comptaient fuir dans ce pays.

Les autorités n’ont avancé aucune preuve de ces liens supposés, dont la nature n’a pas été précisée, l’Ukraine ayant de son côté nié toute implication dès vendredi.

Le député Andreï Kartapolov, président de la commission de la Défense à la Douma, a dit qu’une implication de l’Ukraine ne pouvait pas être exclue.

Le bilan s’est alourdi dimanche matin à 137 morts et devrait encore augmenter, a annoncé le Comité d’enquête russe. Il devrait encore augmenter, car les recherches se poursuivent et pourraient prendre des jours.

Les assaillants auraient utilisé des armes automatiques et auraient provoqué un vaste incendie dans le bâtiment avec un liquide inflammable, ont ajouté les enquêteurs.

Les victimes ont été tuées par balles ou en inhalant les fumées de l’incendie, selon les enquêteurs.

Des précédents, mais jamais d’une telle ampleur

L’EI, que la Russie combat en Syrie et qui est actif aussi dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats dans le pays depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n’y avait jamais revendiqué une attaque d’une telle ampleur.

Il a affirmé sur l’un de ses comptes Telegram que ses combattants avaient attaqué un grand rassemblement […] dans les environs de la capitale russe Moscou.

L’organisation jihadiste a déclaré que son commando avait ensuite regagné sa base en toute sécurité.Des véhicules de police et des services d'urgence déployés devant le bâtiment Crocus City Hall, sur lequel apparaissent les traces d'un vif incendie.

Les services d’urgence et la police sont à pied d’œuvre sur le site de l’attaque, ce samedi 23 mars 2024. Photo: AFP via Getty Images/Stringer

Cet assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20 h 15, heure de Moscou , a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe.

L’incendie a complètement brûlé la salle de concert, a expliqué le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov.

Un officier lourdement armé marche dans un stationnement, le Crocus City Hall est en feu derrière lui.

Les autorités encerclaient le Crocus City Hall en soirée. Photo: Reuters/Maxim Shemetov

Juste avant le début, nous avons tout d’un coup entendu plusieurs rafales de mitraillette et un terrible cri de femme. Puis beaucoup de cris, a raconté à l’AFP Alexeï, un producteur de musique qui se trouvait dans les loges au moment de l’attaque.

Anna, 40 ans, qui s’y trouvait avec son mari, a dit samedi à l’AFP avoir couru vers la sortie dès qu’elle a entendu des bruits de claquement, qui étaient en fait des tirs. Son époux est tombé mais qu’ils ont finalement pu s’enfuir.

J’étais stressée. Les gens se piétinaient, il y avait une bousculadeUne citation deAnna, 40 ans, survivante de l’attaque

Des journalistes de l’AFP ont vu vendredi soir le bâtiment en proie à un vaste incendie, des volutes de fumée noire s’échappant du toit. Les flammes se sont propagées à près de 13 000 m2 du bâtiment avant que l’incendie ne soit contenu, selon les services de secours.

L’ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens qu’elle suivait de près des informations selon lesquelles des extrémistes ont des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts.

Mardi, Vladimir Poutine avait rejeté ces déclarations provocatricesTout cela ressemble à du chantage pur et simple et à une volonté d’intimider et déstabiliser notre société, avait-il dit.

Nous sommes en deuil

Malgré la revendication de l’EI, de nombreuses questions restent en suspens. Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont originaires du Tadjikistan.Une route avec des voitures et un panneau avec une bougie allumée au-dessus d'une inscription indiquant, en russe, «nous sommes en deuil».

«Nous sommes en deuil», est-il écrit sur ce panneau en bord d’autoroute. De nombreuses affiches de ce type sont apparues dans les abribus de la ville après l’attentat. Photo: AFP via Getty Images/Stringer

Les autorités de ce pays d’Asie Centrale ont affirmé n’avoir pas reçu de confirmation des autorités russes concernant les fausses informations qui circulent actuellement sur l’implication de citoyens tadjiks.

Le Tadjikistan, frontalier de l’Afghanistan où l’EI est actif, a été confronté depuis son indépendance de l’Union soviétique en 1991 à une multitude de mouvements armés islamistes. Ces dernières années, des citoyens du pays ont été accusés d’avoir été liés à des attaques jihadistes, notamment en Iran.

Les chaînes Telegram d’actualités Baza et Mash, réputées proches des forces de l’ordre, ont elles publié des vidéos montrant au moins deux hommes armés avançant dans le hall et d’autres sur lesquelles on peut voir des cadavres et des groupes de personnes se précipitant vers la sortie.

Samedi, la police et les forces spéciales étaient encore déployées devant et dans le Crocus City Hall, le haut du bâtiment étant noirci et partiellement détruit par les flammes de la veille, sous un ciel gris.

Des centaines de secouristes déblayaient les débris, le toit s’étant effondré dans l’auditorium. Dès le matin, de longues files d’attente s’étaient formées devant certains centres de dons du sang à Moscou, d’après des images des médias d’État.Des enfants déposent des œillets rouges sur un monument.

Des enfants déposent des fleurs sur un monument sur lequel on peut lire «Moscou», à Sébastopol, en Crimée, en mémoire des victimes de l’attentat terroriste mené sur le Crocus City Hall, dans la banlieue de Moscou, qui a fait 137 morts. Photo : AFP via Getty Images/Stringer

Dans certains arrêts de bus de la ville sont également apparues des affiches montrant une bougie et l’inscription: Nous sommes en deuil 22/03/2024, la date de l’attaque.

La communauté internationale a dénoncé cet assaut, l’Union européenne et l’Espagne se disant choquées et la Maison-Blanche aux côtés des victimes. Le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères a assuré condamner dans les termes les plus forts cet acte.

En Russie, les mesures de sécurité ont été renforcées et plusieurs événements publics ont été annulés.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

Une attaque dans une salle de concert fait 60 morts et 145 blessés en Russie

mars 23, 2024
Une attaque dans une salle de concert fait 60 morts et 145 blessés en Russie

Une attaque dans une salle de concert fait 60 morts et 145 blessés en Russie© Fournis par La Presse Canadienne

MOSCOU — Des assaillants ont fait irruption vendredi dans une grande salle de concert à Moscou et ont tiré sur la foule, tuant plus de 60 personnes, en blessant plus de 100 et incendiant la salle, quelques jours après que le président Vladimir Poutine a consolidé son emprise sur le pays à l’issue d’un scrutin.

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de l’attaque dans une déclaration publiée sur des comptes affiliés sur les réseaux sociaux.

Un responsable du renseignement américain a déclaré à l’Associated Press (AP) que les services de renseignement des États-Unis avaient appris que la branche du groupe en Afghanistan préparait une attaque à Moscou et avaient partagé l’information avec des responsables russes.

Il n’était pas immédiatement clair ce qui était arrivé aux assaillants après le raid, sur lequel les enquêteurs de l’État enquêtaient pour terrorisme.

L’attaque, qui a laissé la salle de concert en flammes avec un toit effondré, a été la plus meurtrière en Russie depuis des années. Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a qualifié l’attaque de «grande tragédie».

Le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine avait été informé quelques minutes après que les assaillants ont fait irruption dans le Crocus City Hall, une grande salle de concert à l’ouest de Moscou pouvant accueillir 6200 personnes.

L’attaque a eu lieu alors que la foule se rassemblait pour assister à un spectacle du groupe de rock russe «Picnic». Le comité d’enquête, la principale agence d’enquête criminelle de l’État, a rapporté samedi matin que plus de 60 personnes avaient été tuées. Les autorités de santé ont publié une liste de 145 blessés, incluant 115 hospitalisés, dont cinq enfants.

Selon certains médias russes, d’autres victimes auraient pu être piégées par l’incendie qui a éclaté après que les assaillants ont lancé des explosifs.

Une vidéo a montré le bâtiment en feu, avec un énorme nuage de fumée s’élevant dans le ciel nocturne. La rue était éclairée par les lumières bleues clignotantes de dizaines de camions de pompiers, d’ambulances et d’autres véhicules d’urgence, tandis que des hélicoptères de pompiers survolaient le ciel pour déverser de l’eau sur l’incendie qui a mis des heures à être maîtrisé.

Selon le bureau du procureur, plusieurs hommes en tenue de combat étaient entrés dans la salle de concert et avaient tiré sur les spectateurs.

Des vidéos publiées par les médias russes et sur les chaînes d’applications de messagerie montraient des hommes armés de fusils d’assaut tirant à bout portant sur des personnes qui criaient. Une vidéo montrait un homme dans la salle affirmant que les assaillants y avaient mis le feu, alors que des coups de feu retentissaient sans cesse.

Les gardes de la salle de concert n’étaient pas armés et certains auraient pu être tués au début de l’attaque, ont rapporté les médias russes.

Une attaque visant les «chrétiens»

Certains médias russes ont suggéré que les assaillants avaient pris la fuite avant l’arrivée des forces spéciales et de la police antiémeute. Selon certaines informations, des patrouilles de police recherchaient plusieurs véhicules que les assaillants auraient pu utiliser pour s’enfuir.

Dans une déclaration publiée par son agence de presse Aamaq, le groupe État islamique a déclaré avoir attaqué un grand rassemblement de «chrétiens» à Krasnogorsk, dans la banlieue de Moscou, tuant et blessant des centaines de personnes. Il n’a pas été possible de vérifier dans l’immédiat l’authenticité de cette affirmation.

Cependant, les responsables du renseignement américain ont confirmé les affirmations de la branche du groupe État islamique basée en Afghanistan selon laquelle elle était responsable de l’attaque de Moscou, a affirmé un responsable américain à l’AP.

Le responsable a déclaré que les agences de renseignement américaines avaient recueilli ces dernières semaines des informations selon lesquelles la branche de l’EI préparait une attaque à Moscou.

Il a mentionné que des responsables américains avaient partagé ces renseignements en privé au début du mois avec des responsables russes. Le responsable a été informé du dossier, mais n’a pas été autorisé à discuter publiquement des informations des services de renseignement. Il a parlé à l’AP sous couvert d’anonymat.

Notant que le communiqué de l’EI présente ses allégations comme une attaque visant les chrétiens, Aymenn Jawad al-Tamimi, un expert du groupe terroriste, a avancé qu’il semblait refléter la stratégie du groupe consistant à «frapper partout où ils le peuvent dans le cadre d’une ‘‘lutte mondiale contre les infidèles et des apostats partout’’.»

Vendredi, des déclarations d’indignation, de choc et de soutien aux personnes touchées par l’attaque dans la salle de concert ont afflué du monde entier.

Sécurité renforcée

Certains commentateurs sur les réseaux sociaux russes se sont demandé comment les autorités, qui surveillent et font pression sans relâche sur les critiques du Kremlin, n’ont pas réussi à identifier la menace et à empêcher l’attaque.

L’attaque fait suite à une déclaration publiée plus tôt ce mois-ci par l’ambassade américaine à Moscou, qui exhortait les Américains à éviter les lieux très fréquentés de la capitale russe en raison d’un attentat imminent, un avertissement qui a été répété par plusieurs autres ambassades occidentales.

Les responsables russes ont déclaré que la sécurité avait été renforcée dans les aéroports, les gares ferroviaires et le vaste réseau de métro de la capitale. Le maire de Moscou a annulé tous les rassemblements de masse et fermé les théâtres et les musées pour le week-end. D’autres régions russes ont également renforcé leur sécurité.

Le Kremlin n’a immédiatement blâmé personne pour l’attaque, mais certains législateurs russes n’ont pas tardé à accuser l’Ukraine et ont appelé à une intensification des frappes.

Quelques heures avant l’attaque, l’armée russe avait lancé un vaste barrage sur le système électrique ukrainien, paralysant la plus grande centrale hydroélectrique et d’autres installations énergétiques du pays et laissant plus d’un million de personnes sans électricité.

The Canadian Press avec The Associated Press

L’Iran ne croit pas à la responsabilité de l’État islamique dans l’attentat de Kerman

janvier 5, 2024

Alors que le mouvement terroriste, qui avait été combattu en Irak et en Syrie par le général Soleimani, a revendiqué l’attentat commis sur sa tombe le 3 janvier, Téhéran affirme ne pas croire à ce scénario et accuse Israël d’avoir téléguidé l’attaque.

Funérailles des victimes tuées dans les explosions du 3 janvier 2024, alors qu’elles participaient à une commémoration marquant l’anniversaire de l’assassinat du général Soleimani à Kerman. © Iranian Presidency/AFP
Funérailles des victimes tuées dans les explosions du 3 janvier 2024, alors qu’elles participaient à une commémoration marquant l’anniversaire de l’assassinat du général Soleimani à Kerman. © Iranian Presidency/AFP

Ce 5 janvier, les Iraniens rendent hommage aux victimes de l’attentat perpétré le 3 janvier dans le sud de l’Iran, près de la tombe du général Qassem Soleimani, à Kerman. La double explosion, revendiquée le 4 janvier en fin de journée par le groupe État islamique (EI), est survenue lors d’une cérémonie de commémoration de la mort de celui qui fut l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, avant d’être tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak.

Le ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a déclaré que les services de renseignement avaient procédé à l’arrestation de « certains individus impliqués » dans l’attaque, sans plus de détails.

Les obsèques des victimes ont débuté vers midi dans la cour de la mosquée Emam Ali de Kerman, où une foule était rassemblée devant des dizaines de cercueils enveloppés dans les drapeaux iraniens, selon les images diffusées par la télévision d’État. Le président iranien Ebrahim Raïssi ainsi que le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, étaient présents.

Le chef de l’État a affirmé dans un discours que le groupe État islamique avait été « formé » par Israël, l’ennemi juré de la République islamique. « Sachez que l’initiative nous appartient, le lieu et le moment (de riposter à l’attentat de Kerman) seront déterminés par nos forces », a-t-il averti. L’EI « a disparu » et « ne peut agir désormais que comme mercenaire de la politique sioniste et américaine », a accusé pour sa part le général Salami.

Drapeaux du Hezbollah

De nombreuses personnes présentes brandissaient le drapeau iranien, celui du Hezbollah libanais, mouvement chiite allié de Téhéran, ou encore des portraits de Qassem Soleimani.

Le bilan a été revu à 89 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants, après la mort de cinq blessés. Au moins douze des victimes sont des ressortissants afghans, selon la même source. Les corps des victimes originaires de Kerman seront inhumés au cimetière des martyrs à Kerman après la grande prière du vendredi, tandis que les autres seront transférés dans leurs villes d’origine.

La télévision a également rapporté que des manifestations auront lieu dans tout le pays après la prière pour « condamner l’attentat terroriste » de l’EI. Le groupe jihadiste a revendiqué l’attaque via ses chaînes Telegram, affirmant que deux de ses membres avaient « activé leur ceinture explosive » au milieu « d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader ».

Le général Soleimani, figure clé de la République islamique et ex-chef de la force Qods, la branche des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, est célébré dans son pays pour son rôle dans la défaite de l’EI en Irak et en Syrie.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

France-Attentat près de la tour Eiffel: l’assaillant toujours en garde à vue, a fait allégeance à l’EI

décembre 3, 2023
Attentat près de la tour Eiffel: l'assaillant toujours en garde à vue, a fait allégeance à l'EI
Attentat près de la tour Eiffel: l’assaillant toujours en garde à vue, a fait allégeance à l’EI © AFP

Toujours en garde à vue dimanche, l’islamiste radical qui a tué un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes à proximité de la tour Eiffel à Paris samedi soir avait fait allégeance au groupe Etat islamique avant son passage à l’acte, qui pose aussi la question du suivi psychiatrique de certains jihadistes.

L’attaque est survenue à quelques mois des JO-2024 à Paris et moins de deux mois après celle d’Arras (Pas-de-Calais), qui a coûté la vie à un enseignant mi-octobre et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal « urgence attentat ».

S’exprimant en langue arabe dans cette vidéo, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien de 26 ans, apportait « son soutien aux jihadistes agissant dans différentes zones », a déclaré le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

« Cette vidéo était notamment mise en ligne sur son compte X (ex-Twitter) », ouvert début octobre et qui comportait « de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine », selon le magistrat.

Fin octobre, la mère de l’assaillant, voyant que son fils « se repliait sur lui-même », avait fait un signalement auprès de la police. Les services de police avaient tenté en vain qu’il soit examiné par un médecin et de le faire hospitaliser d’office, ce qui n’a pas été possible en l’absence de troubles, selon une source proche du dossier. Sa mère, en outre, ne voulait pas demander l’hospitalisation forcée de son fils. Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu’il « allait mieux », toujours selon la même source.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réclamé dimanche soir que les autorités « puissent exiger une injonction de soins » pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques afin de prévenir des passages à l’acte, à l’issue d’une réunion interministérielle à Matignon.

L’acte a « potentiellement été préparé depuis plusieurs semaines », analyse une source proche du dossier. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer quand les armes de l’agression ont été achetées.

En garde à vue, l’assaillant n’a pas choisi de garder le silence et « s’exprime », selon une source proche du dossier. Trois autres personnes, membres de sa famille ou de son entourage, sont en garde à vue.

Les faits se sont déroulés samedi vers 21h30 dans ce lieu hautement touristique de la capitale, à proximité du pont de Bir Hakeim enjambant la Seine.

Le touriste tué au couteau, 23 ans, était de nationalités allemande et philippine, et se trouvait avait deux autres personnes d’origine philippine. Il a reçu « deux coups de marteau et quatre coups de couteau », a indiqué le magistrat.

L’assaillant a crié à plusieurs reprises « Allah akbar » et déclaré être « muni d’une ceinture d’explosifs », selon le procureur anti-terroriste.

Il s’en est aussi pris, avec un marteau, à deux hommes, un Français de 60 ans et un Britannique de 66 ans, légèrement blessés.

Il a été maîtrisé par les forces de l’ordre à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique peu après l’attaque et placé en garde à vue dans les locaux de la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris. L’enquête de flagrance est ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes ».

« Profil très instable »

« Issu d’une famille sans aucun engagement religieux », Armand Rajabpour-Miyandoab s’est converti à l’islam à l’âge de 18 ans, en 2015, et a « très rapidement » versé dans « l’idéologie jihadiste ».

Fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), selon une source proche de l’enquête, il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, après un projet d’action violente à la Défense, en 2016. Il était sorti en mars 2020 de prison après quatre ans de détention.

Il avait « noué des liens avec des individus ancrés dans l’idéologie jihadiste », tels que « l’un des futurs auteurs de Saint-Etienne-du-Rouvray », a noté M. Ricard, mais sans que ces contacts ne soient opérationnels dans la préparation d’attentats.

L’enquête va désormais tenter de faire la lumière sur la manière dont a été effectué le suivi médical de l’auteur, un homme au « profil très instable, très influençable », selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP.

« L’évolution de certains troubles psychiatriques déjà relevés lors de sa détention » avait conduit le Pnat « à requérir la réalisation d’une nouvelle expertise psychiatrique », a notamment rappelé Jean-François Ricard.

« A la suite de cette dernière, l’auteur était soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur. Ce suivi était effectif jusqu’à la fin de la mise à l’épreuve le 26 avril 2023 », a-t-il ajouté.

Environ 5.200 personnes sont connues pour radicalisation en France, dont 1.600 personnes sont particulièrement surveillées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon une source au sein du renseignement, qui précise que 20 % de ces 5.000 personnes ont des troubles psychiatriques.

La France est « durablement sous le coup de la menace islamiste radicale », a insisté dimanche soir Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a envoyé un télégramme aux préfets leur demandant une « extrême vigilance » lors de Hanouka, la fête juive des lumières, du 7 au 15 décembre.

Par Le Point avec Paris (AFP) –

Burkina Faso : le groupe djihadiste État islamique revendique une attaque meurtrière

février 24, 2023

L’embuscade tendue menée par le groupe djihadiste État islamique a tué au moins 51 soldats au Burkina Faso, vendredi 17 février.

51 soldats sont morts dans une attaque djihadiste, le vendredi 17 fevrier. (Photo illustration)
51 soldats sont morts dans une attaque djihadiste, le vendredi 17 février. (Photo illustration)© MICHELE CATTANI / AFP

Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué vendredi une embuscade tendue au Burkina Faso qui a tué au moins 51 soldats la semaine dernière.

Dans un communiqué publié par son organe de propagande Amaq, le groupe déclare que ses combattants « ont infligé des pertes massives dans les rangs des forces du Burkina Faso dans une embuscade tendue vendredi dernier ».

Cette embuscade dans la région du Sahel frontalière du Mali et du Niger, dont le bilan provisoire a été annoncé lundi par l’armée, pourrait s’avérer la plus meurtrière jamais commise contre les forces de sécurité depuis celle de novembre 2021 à Inata (nord) : 57 gendarmes avaient alors été tués après avoir vainement lancé des appels à l’aide.

Les jihadistes ont indiqué avoir « repéré un convoi de forces burkinabées essayant d’avancer vers les zones qu’ils contrôlent dans la province d’Oudalan près de la frontière agitée avec le Mali ». Les combattants de l’EI ont « incendié un véhicule blindé et saisi un véhicule et 27 motos, ainsi que des dizaines de fusils automatiques et un certain nombre de grenades propulsées ».

Mercredi, une douzaine de volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée du Burkina Faso, ont été tués lors d’une nouvelle attaque de jihadistes présumés dans le nord du pays. Les raids meurtriers attribués à des groupes jihadistes ont fait au Burkina plus de 200 morts, civils et militaires, depuis début janvier.

Le pays, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts -civils et militaires- selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.

Le Point par L.L. avec AFP

Une cellule de Daesh démantelée au Maroc et en Espagne

janvier 12, 2023

Trois suspects affiliés à l’organisation État islamique (EI) ont été arrêtés lors d’une opération sécuritaire conjointe.

Arrestation de l’un des 6 membre d’une cellule terroriste à Melilla le 6 septembre 2017. Les 5 autres jihadistes ont été arrêtés au Maroc lors de cette opération conjointe. © Jesus BLASCO DE AVELLANEDA / AFP

Une cellule affiliée à l’organisation État islamique (EI), composée de trois suspects, a été démantelée en Espagne et au Maroc lors d’une opération sécuritaire conjointe, a indiqué mercredi la police marocaine.

Un des « éléments extrémistes » a été interpellé par les forces spéciales de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à Chtouka-Aït Baha, région rurale dans le sud du Maroc, a précisé le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué. Cet homme a été placé en garde à vue. Simultanément, deux autres membres de la même cellule ont été arrêtés par les autorités espagnoles à Almeria, en Andalousie (sud de l’Espagne), ajoute le communiqué. À Madrid, une source policière a confirmé les informations de la police marocaine, sans vouloir donner de détails.

Recrutement et embrigadement

Selon le BCIJ marocain, l’enquête a montré que les suspects avaient prêté allégeance à l’EI et œuvraient à diffuser et promouvoir « des idées extrémistes pour les besoins de recrutement et d’embrigadement ». Selon le communiqué marocain, « les mis en cause ont montré leur disposition à s’impliquer dans des opérations terroristes faute de pouvoir rejoindre les fiefs de Daech (acronyme du groupe État islamique) dans la région du Sahel. […] Ils entretenaient des liens avec des combattants chargés de recruter et de faciliter l’accès des volontaires pour combattre dans cette zone. »

Si le royaume chérifien a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes, ses services de sécurité font régulièrement état de coups de filet antiterroristes et de projets d’attentat déjoués. Depuis 2002, la police marocaine a démantelé plus de 2 000 « cellules terroristes » et interpellé plus de 3 500 personnes dans le cadre d’affaires liées au « terrorisme », selon le BCIJ.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul

septembre 5, 2022
Afghanistan: 2 employes de l'ambassade russe et 4 Afghans tues dans un attentat revendique par l'EI a Kaboul
Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul© AFP/Wakil KOHSAR

Deux employés de l’ambassade russe à Kaboul et quatre Afghans ont été tués lundi aux abords du bâtiment dans un attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique, première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

« A 10h50 heures locales (06H20 GMT), à proximité immédiate de l’ambassade russe à Kaboul, un combattant non-identifié a déclenché un engin explosif. Deux employés de la mission diplomatique ont été tués dans l’attaque », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur, Abdul Nafy Takor, a confirmé dans un tweet la mort des deux employés de l’ambassade russe et ajouté que « quatre compatriotes civils » avaient été tués et « plusieurs autres blessés ».

Il avait affirmé plus tôt à l’AFP que le kamikaze avait été abattu par des gardes talibans à l’ambassade de Russie « avant d’avoir pu atteindre sa cible ».

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque, dans un communiqué publié sur Telegram. Un combattant de l’EI a « actionné sa ceinture explosive lors d’un rassemblement auquel assistaient des employés russes » près de l’ambassade, a indiqué le groupe.

Comme lors des récentes attaques que les talibans ont tenté de minimiser, un important dispositif de sécurité a rapidement bouclé la zone et empêché les médias de filmer à proximité.

« On parle là d’un attentat terroriste. C’est inacceptable », a rapidement condamné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Des mesures immédiates ont été prises pour renforcer la sécurité autour de l’ambassade, située sur l’une des principales routes de Kaboul menant à l’ancien Parlement, a indiqué à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

« Faiblesse » du renseignement

« Les moyens des services de renseignement et de contre-espionnage afghans ont été utilisés », a ajouté M. Lavrov, appelant à punir les auteurs de l’attaque « dès que possible ».

Le ministère afghan des Affaires étrangères a de son côté précisé qu’une enquête avait été ouverte. Les autorités « ne permettront pas aux ennemis de saboter les relations entre les deux pays par des actions aussi négatives », a-t-il ajouté.

La Russie est l’un des rares pays à avoir maintenu son ambassade ouverte après la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, sans toutefois avoir reconnu leur gouvernement.

L’attaque de lundi montre la « faiblesse du gouvernement en matière de collecte de renseignements », selon l’analyste afghan spécialisé dans la sécurité, Hekmatullah Hekmat, interrogé par l’AFP.

« Le gouvernement a la responsabilité d’assurer la sécurité des missions étrangères. S’il ne peut pas empêcher de telles attaques au cœur de Kaboul, alors il ne peut pas assurer la sécurité dans les campagnes », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général de l’ONU a « fermement » condamné l’attentat et exprimé ses condoléances aux familles.

La mission des Nations unies en Afghanistan, qui a condamné l’attaque, a souligné dans un tweet, « la nécessité pour les autorités de prendre des mesures pour assurer la sécurité de la population et des missions diplomatiques ».

La violence a largement diminué depuis le retour au pouvoir des talibans l’année dernière, mais plusieurs attentats à la bombe – visant notamment des communautés minoritaires – ont secoué le pays ces derniers mois, dont beaucoup ont été revendiqués par l’EI.

Série d’attentats de l’EI

Vendredi, une énorme explosion a secoué l’une des plus grandes mosquées d’Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, tuant 18 personnes dont son influent imam, Mujib ur Rahman Ansari.

L’imam, qui avait appelé à la décapitation de ceux qui commettraient le moindre « acte » contre le gouvernement, est le deuxième religieux pro-taliban à être tué dans une explosion en moins d’un mois, après l’attentat suicide du 11 août visant Rahimullah Haqqani dans sa madrassa à Kaboul.

Plusieurs mosquées du pays ont été prises pour cible cette année, certaines dans des attaques revendiquées par l’EI.

Une série d’attentats à la bombe a surtout frappé le pays fin avril, pendant le mois sacré de ramadan, et fin mai, dans lesquels des dizaines de personnes ont trouvé la mort.

L’EI a principalement visé des communautés minoritaires telles que les chiites, les soufis et les sikhs, mais s’en est aussi pris aux talibans.

Les responsables talibans assurent régulièrement qu’ils maîtrisent la sécurité dans le pays. Les spécialistes considèrent pourtant que l’EI, un autre groupe sunnite mais avec lequel ils entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, reste la principale menace à leur régime.

Pra Le Point avec AFP

Un informateur canadien aurait aidé trois adolescentes britanniques à rejoindre l’EI

août 31, 2022
Photo d'une jeune femme aux côtés d'un enfant dont le visage est caché.

Shamima Begum a quitté le Royaume-Uni en 2015 pour se joindre au groupe armé État islamique en Syrie. Londres refuse de lui rendre sa nationalité britannique. Photo : Reuters/Pool New

Un présumé espion canadien aurait joué un rôle d’agent double, facilitant l’entrée de trois adolescentes britanniques en Syrie pour rejoindre le groupe armé État islamique (EI), tout en récoltant des informations pour le Service canadien du renseignement de sécurité.

C’est ce qu’on apprend dans un livre intitulé The Secret History of the Five Eyes, du journaliste et cinéaste spécialisé dans la sécurité internationale Richard Kerbaj. L’histoire a été reprise par la BBC et le Guardian.

L’informateur canadien aurait aidé Shamima Begum, Amira Abase, alors âgées de 15 ans et Kadiza Sultana, 16 ans, à rejoindre l’EI en 2015.

Mohammed Al Rasheed aurait avisé Ottawa que les jeunes filles avaient traversé la frontière, mais les autorités canadiennes n’auraient pas transmis les informations à son allié britannique sur-le-champ, lit-on dans la BBC.

Lorsque le Canada aurait obtenu les renseignements concernant les adolescentes, elles avaient déjà franchi la frontière.

Celles-ci avaient fui le Royaume-Uni en 2015, pour être accueillies par Mohammed Al Rasheed dans une station d’autobus d’Istanbul, en Turquie.

À titre d’informateur pour le Canada, M. Rasheed aurait gagné la confiance de combattants de l’EI avant d’infiltrer la branche turque d’un réseau de traite de personnes, un rôle qu’il a tenu pendant au moins huit mois avant d’aider les trois adolescentes à se rendre en Syrie.

Quelques jours après avoir aidé la jeune Shamima et ses amies à rejoindre la Syrie, M. Rasheed a été arrêté à Sanliurfa. Dans sa déposition, le passeur a affirmé avoir agi afin de récolter des informations pour l’ambassade canadienne en Jordanie.

Il avait en sa possession des données cruciales; les photos des passeports des adolescentes et une vidéo de celles-ci déposant leurs bagages dans le taxi qui les a conduit vers la Syrie.

Interrogé sur les allégations auxquelles fait face le Canada, le premier ministre Justin Trudeau a répondu que le combat contre le terrorisme exige de nos services de renseignements de continuer à faire preuve de créativité, mais qu’à chaque étape, ils sont liés à des règles strictes, par des principes et des valeurs.

« Nous savons qu’il existe des questions sur des incidents sur des événements du passé, nous allons faire le nécessaire pour faire le suivi à cet égard. »— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre du Canada

À la demande de la BBC, le Royaume-Uni a refusé de commenter les informations obtenues pour des raisons de sécurité : Notre politique de longue date est de ne pas faire de commentaires sur les questions de renseignement opérationnel ou de sécurité.

De son côté, un porte-parole du Service canadien du renseignement de sécurité a déclaré au réseau d’information anglais qu’il ne pouvait pas commenter publiquement, confirmer ou infirmer les détails des enquêtes, intérêts opérationnels, méthodologies ou activités du SCRS.

Espion pour le Canada

Toujours selon la BBC, M. Rasheed aurait rencontré des fonctionnaires canadiens en Jordanie pour leur demander l’asile politique au Canada en 2013.

Ceux-ci lui auraient plutôt fait une contre-offre : devenir informateur pour le Service canadien du renseignement de sécurité.

Parmi les données consultées par la BBC, M. Rasheed aurait eu un échange avec un combattant notoire de l’EI. J’ai besoin que vous travailliez sous mes ordres. Officiellement… Je veux que vous nous aidiez à faire venir les gens, lui aurait demandé celui-ci.

Après avoir infiltré l’EI, M. Rasheed aurait récolté des informations d’intérêt national pour le Canada, en cartographiant les lieux de résidence des combattants occidentaux de l’EI en Syrie, en identifiant les adresses IP et les emplacements des cybercafés dans le territoire contrôlé par l’EI, et en faisant des captures d’écran des conversations qu’il avait avec les combattants.

Aussi, il filmait les recrues de l’EI à leur insu, dont les trois adolescentes britanniques.

Shamima privée de citoyenneté

Shamima Begum est aujourd’hui prisonnière dans un camp de détention dans le nord-est de la Syrie, sa citoyenneté britannique lui a été retirée en 2019.

Le ministre britannique de l’Intérieur avait alors estimé que la jeune femme pouvait obtenir une autre citoyenneté que celle du Royaume-Uni.

Son cas illustre le dilemme auquel sont confrontés plusieurs gouvernements européens, entre interdire le retour de leurs ressortissants djihadistes pour des questions de sécurité, ou leur permettre de revenir pour les traduire en justice.

L’avocat de la famille Begum conteste la perte de la citoyenneté de l’adolescente, affirmant que l’adolescente ait été victime d’un réseau de traite de personnes.

Il déplore les allégations auxquelles fait face le Canada, un pays censé être un allié, qui protège notre peuple, plutôt que de trafiquer des enfants britanniques dans une zone de guerre.

Les versions diffèrent sur ce qu’il serait advenu des deux jeunes filles qui avaient traversé la frontière avec Shamima Begum. La famille de Kadiza Sultana pense que cette dernière est morte et peu d’informations circulent sur Amira Abase.

Avec Radio-Canada

Maroc : des membres du gouvernement visés par Daech ?

mars 16, 2022

Cinq extrémistes ayant prêté allégeance à l’organisation État islamique ont été arrêtés ce 16 mars. Ils planifiaient de s’attaquer, entre autres, à des casernes militaires et à des bâtiments officiels.

Des personnalités du gouvernement marocain seraient-elles dans la ligne de mire d’extrémistes proches de Daech ? C’est ce qu’indique un communiqué du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), qui a procédé à l’arrestation de cinq d’entre eux, ce mercredi 16 mars.

Âgés de 21 à 44 ans,  ces « islamonautes » planifiaient de s’attaquer, entre autres, à de hauts fonctionnaires et à des personnalités publiques du royaume.

« Les perquisitions au domicile des personnes interpellées ont permis la saisie d’armes blanches de différentes tailles, un ensemble de manuscrits faisant l’apologie de Daech, ainsi que du matériel et des supports électroniques qui seront soumis à l’expertise technique et numérique », indique le communiqué du BCIJ.

Arnaque, crime et terrorisme

Arrêtés au cours d’opérations sécuritaires distinctes, menées simultanément dans plusieurs villes marocaines – à Kénitra, Larache, Souk Sebt Ouled Nemma, Taroudant et la commune rurale de Souihla (préfecture de Marrakech) – avec le concours des forces spéciales relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), les terroristes présumés faisaient l’apologie de la liquidation physique et de la mutilation des cadavres comme prônée par l’organisation terroriste de Daech.

Les islamistes, censés agir seuls, étaient chargés de viser des cibles spécifiques, dont des « services de sécurités (…) et de hauts responsables étatiques ».

ILS PRÉVOYAIENT DE FINANCER LEURS PROJETS TERRORISTES EN BRAQUANT DES BANQUES OU EN CAMBRIOLANT DES PARTICULIERS

Selon les premiers éléments de l’enquête, les terroristes présumés avaient d’ores et déjà dressé un inventaire des produits et éléments intervenant dans la fabrication d’explosifs, et identifié des lieux, tels que des casernes militaires ou des installations gouvernementales qu’ils comptaient attaquer.

Légitimité religieuse

Des projets qu’ils prévoyaient notamment de financer en braquant des banques ou en cambriolant des particuliers, conformément au concept d’al istihlal censé offrir une légitimité religieuse à des activités en principe considérées comme illicites.

Les cinq extrémistes ont été placés en garde à vue sous la supervision du parquet chargé des dossiers de terrorisme, en vue d’élucider les projets préparés par chacun d’eux et de déterminer les ramifications éventuelles avec d’autres cellules et organisations terroristes au Maroc ou à l’étranger.

Le 2 mars, l’arrestation d’un extrémiste à Foum Zquid aux environs de Tata, pour son implication présumée dans la préparation d’un plan terroriste, avait ainsi révélé des liens avec un islamiste d’origine marocaine surnommé Abdellah Al-Beljiki, qui s’apprêtait à passer à l’action en Belgique. Des informations que la DGST a immédiatement communiqué aux autorités belges qui ont procédé à son arrestation.

Avec Jeune Afrique

L’État islamique confirme le décès de son leader et le remplace

mars 10, 2022

Dans un communiqué diffusé jeudi 10 mars, le groupe terroriste a annoncé la nomination d’Abou Hassan al-Hachemi al-Qourachi à sa tête.

Dans un enregistrement audio, l'Etat islamique confirme le deces de son ancien leader, et annonce le nom de son remplacant.
Dans un enregistrement audio, l’Etat islamique confirme le décès de son ancien leader, et annonce le nom de son remplaçant.© – / AFP

Dans un communiqué diffusé jeudi 10 mars, le groupe djihadiste État islamique (EI) a confirmé le décès de son chef, Abou Ibrahim al-Qourachi, tué le 3 février 2022 lors d’une opération américaine. Il a également dévoilé le nom de son nouveau leader : Abou Hassan al-Hachemi al-Qourachi devient « l’émir des croyants et calife des musulmans », a déclaré le nouveau porte-parole du groupe dans un enregistrement audio, confirmant par ailleurs la mort de son prédécesseur. Selon cet enregistrement, l’ensemble des djihadistes de l’EI ont déjà « prêté allégeance à Abou Hassan al-Hachemi al-Qourachi ».

L’ancien chef de l’EI s’est fait exploser au cours d’une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, une région sous le contrôle de djihadistes, avait annoncé le président américain Joe Biden le 3 février dernier. Qourachi, originaire de Tal Afar, à 70 kilomètres à l’ouest de Mossoul en Irak, avait pris fin octobre 2019 la tête du groupe après l’élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi le même mois.

Le nouveau chef de l’organisation radicale sunnite, le troisième du groupe depuis sa création, est relativement inconnu. Il prend les rênes de l’EI au moment où le groupe est affaibli par des offensives successives soutenues par les États-Unis en Irak et en Syrie, pour contrecarrer une résurgence djihadiste. Les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition internationale, avaient vaincu en 2019 l’EI en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir ez-Zor (Est).

Mais l’État islamique « maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d’autre de la frontière entre les deux pays », selon un rapport de l’ONU publié l’an dernier. Dans ces deux pays, l’organisation djihadiste conserverait « en tout 10 000 combattants actifs », d’après ce rapport.

Par Le Point avec AFP