Posts Tagged ‘Attentat’

Attentat de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire): onze condamnations à perpétuité, dont 7 par contumace

décembre 28, 2022
Attentat de Grand-Bassam (Cote d'Ivoire): onze condamnations a perpetuite, dont 7 par contumace
Attentat de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire): onze condamnations à perpétuité, dont 7 par contumace© AFP/Archives/ISSOUF SANOGO

La cour d’assises d’Abidjan a condamné mercredi à la prison à perpétuité onze accusés, dont sept par contumace, pour l’attentat jihadiste de la ville balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, qui avait fait 19 morts en mars 2016, dont des Européens.

La cour a reconnu les accusés, tous Maliens, « coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne a l’emprisonnement à vie », a déclaré le juge Charles Bini. Le tribunal a suivi le réquisitoire du procureur de la République Richard Adou il y a une semaine.

Les quatre accusés présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, étaient accusés d’avoir été complices de cette attaque en aidant ceux considérés comme ses cerveaux – absents du procès – notamment dans le repérage des lieux, ce qu’ils ont nié.

Quatorze autres accusés sont en fuite ou détenus au Mali: sept ont également été condamnés à perpétuité par contumace, sept autres acquittés.

Parmi les condamnés par contumace, figure Mimi Ould Baba Ould El Moktar, arrêté en janvier 2017 par les soldats de la force française Barkhane: il est considéré par les autorités ivoiriennes comme un des cerveaux de l’attentat de Grand-Bassam, et par les autorités burkinabè comme le « chef des opérations » d’une autre attaque qui avait fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.

Un mandat d’arrêt international a été lancé par la cour à l’encontre de Kounta Dallah, présenté lui comme « le cerveau opérationnel » de l’attaque en Côte d’Ivoire.

Tous étaient accusés « d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et de complicité desdits faits ».

« Mon sentiment est mitigé », a déclaré l’un des avocats de la défense, Eric Saki: « je suis heureux pour ceux qui ont été totalement blanchis, mais je suis triste pour les quatre personnes qui, pour moi, auraient dû bénéficier également de la décision d’acquittement ».

« Horreur et barbarie »

« Il faut décourager les adeptes de ces actes terroristes », avait déclaré le procureur au cours de son réquisitoire, ajoutant: « Nous avons été confrontés à l’horreur et la barbarie ».

A l’ouverture du procès le 30 novembre, l’un des accusés, Mohamed Cissé, avait reconnu « avoir travaillé avec Kounta Dallah comme chauffeur, mais je n’étais pas au courant de sa sale besogne ».

Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d’assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.

Revendiquée par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d’Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.

Neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient également été tués lors de l’attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.

Au cours du procès, de nombreux témoins de l’attaque, dont le patron d’un des hôtels ciblés et un membre des forces spéciales qui ont abattu les assaillants, sont venus raconter la journée du 13 mars 2016 à la barre.

Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l’attaque de Grand-Bassam visait aussi la Côte d’Ivoire qui avait livré des membres d’Aqmi aux autorités maliennes.

En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui n’a cependant plus connu d’attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam.

L’attaque a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3.000 morts.

Elle a aussi illustré la crainte déjà présente en 2016 d’une extension de la violence jihadiste dans le Sahel aux pays du golfe de Guinée.

Avec Le Point.fr

Turquie: Au moins six morts dans un attentat au cœur d’Istanbul

novembre 13, 2022
Déploiement de policiers et de services d'urgence.

Des policiers et les services d’urgence sur les lieux de l’explosion dans la rue Istiklal, artère piétonne très fréquentée à Istanbul. Photo: Reuters/Kemal Aslan

Un attentat a visé dimanche le cœur battant d’Istanbul, principale ville et capitale économique de la Turquie, faisant au moins six morts et des dizaines de blessés dans l’artère commerçante très fréquentée d’Istiklal.

L’explosion de forte puissance est survenue vers 16 h 20 (heure locale), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé des Stambouliotes et des touristes.

Dans une déclaration devant la presse télédiffusée en direct, le président Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un vil attentat qui a fait 6 morts et 53 blessés.

Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste, a affirmé le chef de l’État, ajoutant qu’une femme y serait impliquée, sans autre précision.

Des rumeurs ont couru immédiatement après l’explosion évoquant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve. L’attaque n’avait pas été revendiquée en début de soirée.

« Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre [qu’ils] seront punis. »— Une citation de  Recep Tayyip Erdogan, président turc

M. Erdogan a déjà été confronté à une campagne de terreur à travers le pays en 2015-2016.

Revendiquée en partie par le groupe État islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2000 blessés.

Un premier bilan du gouverneur d’Istanbul, Ali Yerlikaya, avait fait état de 4 morts et 38 blessés.

La police a aussitôt établi un large cordon de sécurité pour empêcher l’accès à la zone touchée par crainte d’une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes, a constaté la vidéaste de l’AFP.

J’étais à 50-55 mètres de distance, il y a eu soudain un bruit d’explosion. J’ai vu trois ou quatre personnes à terre, a déclaré à l’AFP un témoin, Cemal Denizci, 57 ans.

« Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant. »— Une citation de  Cemal Denizci, témoin de l’explosion

Deux femmes et deux enfants inquiets après l’explosion à Istanbul.

Deux femmes et deux enfants se rendent dans une zone sécurisée après l’explosion. Photo : Getty Images/Burak Kara

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l’explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique.

Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps gisant par terre à proximité.

Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, s’est rapidement rendu sur place : J’ai été informé par les équipes de pompiers sur Istiklal. Ils poursuivent leur travail en coordination avec la police, a-t-il indiqué sur Twitter, en présentant ses condoléances aux victimes et à leurs proches.

Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux avant l’heure. Certains passants, arrivés en courant du lieu de l’explosion, avaient les larmes aux yeux, a constaté un journaliste de l’AFP.

À la nuit tombée, les terrasses des restaurants de ce quartier très touristique restaient en partie vides.

Censure de l’État

Le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a rapidement interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène, décision justifiée par le directeur de la communication présidentielle et proche conseiller du président Erdogan, Farhettin Altun, pour empêcher de semer la peur, la panique et l’agitation dans la société et (risquer) de servir les objectifs d’organisations terroristes.

Toutes les institutions et organisations de notre État mènent une enquête rapide, méticuleuse et efficace concernant l’incident, a-t-il promis dans une déclaration.

L’émotion est intense à Istanbul, déjà durement éprouvée par le passé. Les matchs des grands clubs de foot stambouliotes, dont le Galatasaray, ont été annulés.

La rue Istiklal, qui signifie l’Indépendance, dans le quartier historique de Beyoglu, est l’une des plus célèbres artères d’Istanbul, entièrement piétonne sur 1,4 km. Sillonnée par un vieux tramway, bordée de commerces et de restaurants, elle est empruntée par près de 3 millions de personnes par jour durant le week-end.

Elle avait déjà été touchée, en mars 2016, par une attaque suicide qui avait fait cinq morts.

En Grèce, avec laquelle Ankara entretient des relations tendues, le ministère des Affaires étrangères a condamné sans équivoque le terrorisme et exprime ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple turcs.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Afghanistan: au moins 20 morts dans un attentat touchant des étudiantes et la communauté hazara

septembre 30, 2022
Afghanistan: au moins 20 morts dans un attentat touchant des etudiantes et la communaute hazara
Afghanistan: au moins 20 morts dans un attentat touchant des étudiantes et la communauté hazara© AFP/STR

Au moins 20 personnes, en majorité des filles, ont été tuées vendredi à Kaboul dans un attentat suicide contre un centre de formation d’étudiants situé dans un quartier abritant la communauté minoritaire hazara.

« Les étudiants se préparaient à un examen lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser », a expliqué Khalid Zadran, porte-parole de la police afghane. Vingt personnes sont décédées et 27 autres ont été blessées, a ajouté cette source dans la soirée.

La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a elle indiqué à l’AFP que, « selon les informations dont elle disposait, au moins 24 personnes avaient été tuées et 36 blessées ». Ces chiffres pourraient augmenter, a-t-elle prévenue.

Selon un étudiant sur place au moment de l’explosion, « la plupart des victimes sont des filles ». Environ 600 étudiants, se trouvaient dans une classe de ce centre de formation préparant aux examens universitaires.

« Peu de garçons ont été touchés car ils se trouvaient à l’arrière de la classe et le kamikaze est entré par la porte avant où les filles étaient assises », a déclaré un autre étudiant Ali Irfani.

Ce rescapé a dit avoir d’abord entendu des coups de feu. Le kamikaze a abattu deux gardiens avant de pénétrer dans la classe, a-t-il précisé.

« Il y a eu une forte explosion puis le chaos, de nombreux étudiants, garçons et filles, ont essayé de s’échapper du bâtiment », a raconté à l’AFP un commerçant requérant l’anonymat. « C’était une scène horrible. Tout le monde était si effrayé ».

« De nombreux élèves ont reçu des éclats à la tête, au cou et dans les yeux », a également raconté un habitant Asadullah Jahangir, qui a aidé à transporter les victimes vers les hôpitaux.

Le toit de la salle de la classe s’est effondré, les portes et les fenêtres ont été brisées par le souffle de l’explosion.

Cet attentat qui vise une nouvelle fois le secteur de l’éducation s’est produit dans le quartier de Dasht-e-Barchi, (ouest de Kaboul), une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara.

L’éducation est une question extrêmement sensible dans ce pays à majorité sunnite, les talibans empêchant de nombreuses filles de reprendre l’enseignement secondaire (collège et lycée). Les étudiantes sont en revanche admises à l’université, mais leur nombre devrait se réduire avec les années, faute d’avoir été au collège et lycée.

Le groupe État islamique (EI) –autre groupe sunnite opposé également à l’éducation des filles et principale menace du régime taliban– , a revendiqué plusieurs attentats ces derniers mois. Celui de vendredi n’a pas été revendiqué.

Dans la matinée les familles ont afflué dans les différents hôpitaux en pleurs, à la recherche de leurs proches. Des listes des personnes décédées ou blessées ont été accrochées à l’entrée des établissements.

« Honteux »

« Nous ne l’avons pas trouvée ici », s’est inquiétée une jeune femme cherchant sa sœur de 19 ans dans l’un d’eux. « Nous l’appelons mais elle ne répond pas », se désespérait-elle.

« Attaquer des cibles civiles prouve la cruauté inhumaine de l’ennemi et son absence de normes morales », a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Abdul Nafy Takor.

Le 20 avril dernier, au moins six personnes avaient été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons dans ce même quartier de l’ouest de la capitale.

Dasht-e-Barchi a été lourdement frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021. Plusieurs attaques ont été revendiquées par l’EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique, qui considère les hazaras comme hérétiques.

En mai 2021, une série d’explosions s’était également produite devant un établissement scolaire pour filles de ce même quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés.

L’EI, qui avait déjà revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre de formation (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d’avoir mené cette attaque.

Les talibans sont également accusés de s’en prendre aux hazaras comme lors de leur première gouvernance (1996 à 2001). Leur retour au pouvoir a mis fin à 20 ans de guerre et a entraîné une réduction significative de la violence, mais la sécurité a commencé à se détériorer au cours des derniers mois.

« L’attaque contre l’éducation des Hazaras et des chiites doit cesser. Arrêtez les attaques contre l’avenir de l’Afghanistan, arrêtez les crimes internationaux », a tweeté le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Afghanistan, Richard Bennett.

L’attentat est « un rappel honteux de l’inaptitude et de l’échec total des talibans » à protéger la population afghane, s’est indignée l’ONG Amnesty international.

« Une fois de plus, les terroristes prennent pour cible des civils innocents » a tweeté l’Union européenne condamnant « un nouveau crime odieux ».

Par Le Point avec AFP

Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul

septembre 5, 2022
Afghanistan: 2 employes de l'ambassade russe et 4 Afghans tues dans un attentat revendique par l'EI a Kaboul
Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul© AFP/Wakil KOHSAR

Deux employés de l’ambassade russe à Kaboul et quatre Afghans ont été tués lundi aux abords du bâtiment dans un attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique, première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

« A 10h50 heures locales (06H20 GMT), à proximité immédiate de l’ambassade russe à Kaboul, un combattant non-identifié a déclenché un engin explosif. Deux employés de la mission diplomatique ont été tués dans l’attaque », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur, Abdul Nafy Takor, a confirmé dans un tweet la mort des deux employés de l’ambassade russe et ajouté que « quatre compatriotes civils » avaient été tués et « plusieurs autres blessés ».

Il avait affirmé plus tôt à l’AFP que le kamikaze avait été abattu par des gardes talibans à l’ambassade de Russie « avant d’avoir pu atteindre sa cible ».

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque, dans un communiqué publié sur Telegram. Un combattant de l’EI a « actionné sa ceinture explosive lors d’un rassemblement auquel assistaient des employés russes » près de l’ambassade, a indiqué le groupe.

Comme lors des récentes attaques que les talibans ont tenté de minimiser, un important dispositif de sécurité a rapidement bouclé la zone et empêché les médias de filmer à proximité.

« On parle là d’un attentat terroriste. C’est inacceptable », a rapidement condamné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Des mesures immédiates ont été prises pour renforcer la sécurité autour de l’ambassade, située sur l’une des principales routes de Kaboul menant à l’ancien Parlement, a indiqué à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

« Faiblesse » du renseignement

« Les moyens des services de renseignement et de contre-espionnage afghans ont été utilisés », a ajouté M. Lavrov, appelant à punir les auteurs de l’attaque « dès que possible ».

Le ministère afghan des Affaires étrangères a de son côté précisé qu’une enquête avait été ouverte. Les autorités « ne permettront pas aux ennemis de saboter les relations entre les deux pays par des actions aussi négatives », a-t-il ajouté.

La Russie est l’un des rares pays à avoir maintenu son ambassade ouverte après la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, sans toutefois avoir reconnu leur gouvernement.

L’attaque de lundi montre la « faiblesse du gouvernement en matière de collecte de renseignements », selon l’analyste afghan spécialisé dans la sécurité, Hekmatullah Hekmat, interrogé par l’AFP.

« Le gouvernement a la responsabilité d’assurer la sécurité des missions étrangères. S’il ne peut pas empêcher de telles attaques au cœur de Kaboul, alors il ne peut pas assurer la sécurité dans les campagnes », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général de l’ONU a « fermement » condamné l’attentat et exprimé ses condoléances aux familles.

La mission des Nations unies en Afghanistan, qui a condamné l’attaque, a souligné dans un tweet, « la nécessité pour les autorités de prendre des mesures pour assurer la sécurité de la population et des missions diplomatiques ».

La violence a largement diminué depuis le retour au pouvoir des talibans l’année dernière, mais plusieurs attentats à la bombe – visant notamment des communautés minoritaires – ont secoué le pays ces derniers mois, dont beaucoup ont été revendiqués par l’EI.

Série d’attentats de l’EI

Vendredi, une énorme explosion a secoué l’une des plus grandes mosquées d’Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, tuant 18 personnes dont son influent imam, Mujib ur Rahman Ansari.

L’imam, qui avait appelé à la décapitation de ceux qui commettraient le moindre « acte » contre le gouvernement, est le deuxième religieux pro-taliban à être tué dans une explosion en moins d’un mois, après l’attentat suicide du 11 août visant Rahimullah Haqqani dans sa madrassa à Kaboul.

Plusieurs mosquées du pays ont été prises pour cible cette année, certaines dans des attaques revendiquées par l’EI.

Une série d’attentats à la bombe a surtout frappé le pays fin avril, pendant le mois sacré de ramadan, et fin mai, dans lesquels des dizaines de personnes ont trouvé la mort.

L’EI a principalement visé des communautés minoritaires telles que les chiites, les soufis et les sikhs, mais s’en est aussi pris aux talibans.

Les responsables talibans assurent régulièrement qu’ils maîtrisent la sécurité dans le pays. Les spécialistes considèrent pourtant que l’EI, un autre groupe sunnite mais avec lequel ils entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, reste la principale menace à leur régime.

Pra Le Point avec AFP

L’Argentine sous le choc après un attentat manqué contre Cristina Kirchner

septembre 2, 2022
Cristina Kirchner marche dans une foule en portant un casque de construction.

La vice-présidente de l’Argentine Cristina Kirchner-a échappé de près à la mort jeudi soir lorsqu’un homme a pointé une arme sur sa tête lors d’un bain de foule. L’arme n’a pas fonctionné pour une raison inconnue. Photo : Reuters/Reuters Photographer

L’Argentine était sous le choc vendredi au lendemain d’une tentative d’assassinat à Buenos Aires de la vice-présidente Cristina Kirchner, qui a suscité une vague de condamnations unanime dans le pays latino-américain comme à l’étranger.

Un homme a été arrêté jeudi soir après avoir tenté de tirer avec un pistolet sur Cristina Kirchner au bas de son domicile, devant lequel des centaines de militants se rassemblent chaque soir depuis onze jours pour marquer leur soutien à l’ex-cheffe de l’État, actuellement en procès pour fraude et corruption.

« Cristina est en vie, car pour une raison qui n’a pas encore été confirmée techniquement, l’arme qui contenait cinq balles n’a pas fait feu bien qu’ayant été déclenchée. »— Une citation de  Alberto Fernandez, président de l’Argentine

Selon des images de plusieurs télévisions, l’homme a pointé une arme de poing vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, et appuyé sur la gâchette sans qu’aucun coup de feu ne parte, alors qu’elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants, dans le quartier de Recoleta.

J’ai vu ce bras surgir par-dessus mon épaule derrière moi avec une arme, et avec des gens autour de moi il a été maîtrisé, a raconté sur place à l’AFP un soutien de Mme Kirchner, qui n’a pas souhaité donner son nom.

Des policiers ont alors saisi le suspect, l’ont mené dans une voiture de police dans une rue attenante, aussitôt entourée par un épais cordon de policiers.

Celle-ci est partie peu après sous les cris et huées de plusieurs dizaines de personnes présentes, a constaté l’AFP.

Énorme gravité

Le chef de l’État a dénoncé un fait d’une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie en 1983. Il a annoncé avoir décrété un jour férié national vendredi, pour que dans la paix et la concorde le peuple argentin puisse s’exprimer en défense de la vie, de la démocratie, et en solidarité avec notre vice-présidente.

La coalition gouvernementale Frente de Todos a annoncé une manifestation en défense de la démocratie vendredi à la mi-journée à Buenos Aires.

Le carrefour devant l’immeuble où réside Mme Kirchner a été rapidement bouclé par des rubans scène de crime, et des policiers procédaient à des prélèvements.

Selon plusieurs médias argentins, le suspect serait un trentenaire de nationalité brésilienne, une information non confirmée de source officielle.

L’ancienne présidente (2007-2015) est actuellement en procès pour fraude et corruption. Le 22 août, l’accusation a requis contre elle une peine de 12 ans de prison et une inéligibilité à vie, dans ce procès qui porte sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels.

Forte polarisation du débat politique

Le président argentin Alberto Fernandez tend la main vers le ciel. La  vice-présidente Cristina Fernandez de Kirchner est à sa gauche et sourit.

Le président argentin Alberto Fernandez et sa vice-présidente Cristina Fernandez de Kirchner devant le congrès, à Buenos Aires, le 1e mars 2020. Photo : Reuters/Agustin Marcaria

Dans un paysage politique argentin fortement polarisé, le réquisitoire a donné lieu à plusieurs manifestations de soutien à Mme Kirchner par le noyau dur de la gauche péroniste dont elle est l’icône. Des rassemblements ont eu lieu la semaine dernière dans plusieurs villes. Et chaque soir, plusieurs centaines de fidèles se sont réunis près de son domicile, chantant et scandant leur soutien.

Ils n’étaient que quelques dizaines jeudi soir au moment de l’incident, et l’atmosphère restait étrangement calme dans les heures suivantes. Parmi eux, Martin Frias, 48 ans, péroniste de longue date, qui se désolait auprès de l’AFP d’un climat de violence politique dans le pays. Violence dans les paroles, qui entraînent des passages à l’acte violent.

Au fil des heures, après l’annonce de l’agression, des centaines de personnes ont afflué au carrefour des rues Juncal et Uruguay, scandant S’ils touchent à Cristina, quel bordel se prépare!, et brandissant des pancartes Todos somos Cristina [nous sommes tous Cristina].

La tentative d’assassinat a aussitôt été condamnée par l’ensemble du camp gouvernemental ainsi que par la coalition d’opposition Juntos por el cambio [Ensemble pour le changement].

Le leader de l’opposition de droite et successeur de Mme Kirchner à la présidence Maurico Macri (2015-2019) a exprimé sa condamnation absolue de l’attaque subie par Cristina Kirchner, qui n’a heureusement eu aucune conséquence pour la vice-présidente.

À l’étranger, plusieurs dirigeants latino-américains, de gauche en premier lieu, ont réagi en soirée. La tentative d’assassinat contre la vice-présidente Cristina Kirchner mérite le rejet et la condamnation de tout le continent, a tweeté le président chilien Gabriel Boric.

Toute ma solidarité à la camarade @CFKArgentina, victime d’un criminel fasciste qui ne sait pas respecter les différences et la diversité, a déclaré l’ex-président et candidat à la présidentielle du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva.

Les États-Unis ont pour leur part fermement condamné la tentative d’assassinat de Cristina Kirchner.

Nous nous tenons aux côtés du gouvernement et du peuple argentins dans le rejet de la violence et de la haine, a écrit le secrétaire d’État américain Antony Blinken sur son compte Twitter.

Adulée par une partie de la gauche péroniste, mais personnalité clivante honnie par l’opposition, Cristina Kirchner, 69 ans, reste sept ans après son départ de la présidence une figure influente dans la politique argentine, à un an d’une élection présidentielle pour laquelle elle n’a pas fait connaître ses intentions.

Un verdict dans son procès ne devrait être rendu que fin 2022. Même en cas de condamnation, elle jouit au titre de présidente du Sénat d’une immunité parlementaire et pourrait ne pas aller en prison, voire se présenter aux élections générales d’octobre 2023.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Russie: La fille d’un idéologue proche de Poutine tuée dans l’explosion de sa voiture

août 21, 2022
Des enquêteurs inspectent les lieux d'une explosion.

L’explosion s’est produite près de Moscou et visait le père de Daria Douguine. Photo : via Reuters/Comité d’enquête de la Russie

La fille d’un idéologue russe proche du Kremlin et fervent défenseur de l’opération militaire russe en Ukraine, Alexandre Douguine, a été tuée samedi soir dans l’explosion de sa voiture dans la région de Moscou, a indiqué dimanche le Comité d’enquête russe.

Daria Douguina, journaliste et politologue qui affichait elle aussi un soutien ouvert à l’offensive russe en Ukraine, était au volant d’une Toyota Land Cruiser au moment où celle-ci a explosé avant de prendre feu, sur une autoroute près du village de Bolchiïe Viaziomy, à une quarantaine de kilomètres de Moscou, selon le communiqué.

La jeune femme, née en 1992, a été tuée sur les lieux, précise-t-il.

Selon les enquêteurs, un engin explosif a été placé dans le véhicule, et tout porte à croire que le crime a été planifié […] et commandité, souligne le communiqué.

Une enquête pour homicide a été ouverte, ajoute le Comité, chargé des principales investigations criminelles dans le pays.

Le père était la cible

Selon des proches de la famille cités par les agences de presse russes, c’est l’intellectuel et écrivain ultranationaliste Alexandre Douguine, 60 ans, qui était visé par l’explosion, Daria ayant emprunté la voiture de son père pour ce déplacement.

Promoteur de la doctrine eurasiste, une sorte d’alliance entre l’Europe et l’Asie sous direction russe, Alexandre Douguine, qui influence une partie de l’extrême droite française, est visé depuis 2014 par les sanctions de l’Union européenne prises dans la foulée de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.

Il se tient la tête, une voiture brûle derrière lui.

Sur cette vidéo qui a largement circulé sur Twitter, on peut voir Alexandre Douguine désemparé. Photo :  Capture d’écran – Twitter

Ces dernières années, l’Ukraine a interdit plusieurs de ses ouvrages, notamment Ukraine. Ma guerre. Journal géopolitique et Revanche eurasiatique de la Russie.

Pour sa part, Daria Douguina était visée par des sanctions britanniques depuis juillet, Londres l’accusant de diffuser en ligne des désinformations sur l’Ukraine.

Le dirigeant de la République populaire de Donetsk (DNR), autoproclamée par les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, Denis Pouchiline, a accusé dimanche les forces ukrainiennes d’être derrière l’assassinat de Daria Douguina.

Les terroristes du régime ukrainien ont tenté de liquider Alexandre Douguine, mais ont fait exploser sa fille, a affirmé M. Pouchiline sur Telegram.

Si la piste ukrainienne se confirme […], et elle doit être vérifiée par les autorités compétentes, il s’agira de la politique du terrorisme d’État mise en place par le régime de Kiev, a réagi sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Pour sa part, un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a démenti toute implication ukrainienne dans cet attentat.

L’Ukraine n’a sans aucun doute rien à voir avec l’explosion d’hier, parce que nous ne sommes pas un État criminel, a affirmé M. Podoliak, lors d’une intervention télévisée.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

États-Unis: Les autorités identifient le suspect qui a attaqué l’auteur Salman Rushdie lors d’un événement dans l’ouest de New York

août 13, 2022

(CNN) Salman Rushdie – un auteur célèbre et lauréat des plus grands prix littéraires du monde dont les écrits ont généré des menaces de mort – a été attaqué et poignardé au moins deux fois sur scène vendredi avant une conférence qu’il devait donner à la Chautauqua Institution dans l’ouest de New York, a déclaré la police d’État. Rushdie était sous ventilateur vendredi soir et ne pouvait pas parler, a déclaré son agent, Andrew Wylie, au New York Times.« Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés ; et son foie a été poignardé et endommagé », a déclaré Wylie au Times. « Les nouvelles ne sont pas bonnes. »

Le suspect a été identifié comme étant Hadi Matar, 24 ans, de Fairview, New Jersey, a déclaré le commandant de la troupe de la police d’État, le major Eugene J. Staniszewski, lors d’une conférence de presse vendredi soir. La police travaille avec le FBI et les autorités locales pour déterminer le motif.

Les autorités s’efforcent également d’obtenir des mandats de perquisition pour plusieurs objets trouvés sur les lieux, notamment un sac à dos et des appareils électroniques, a déclaré Staniszewski. Les autorités pensent que le suspect était seul mais enquêtent « pour s’assurer que c’était le cas », a ajouté Staniszewski.

Le traitement de Salman Rushdie sur des sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée.

Le traitement par Salman Rushdie de sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée. Le suspect a sauté sur scène et a poignardé Rushdie au moins une fois dans le cou et au moins une fois dans l’abdomen, a indiqué la police d’État. Le personnel et les membres du public ont précipité le suspect et l’ont mis au sol avant qu’un soldat de l’État ne l’arrête, a indiqué la police. Rushdie a été transporté par avion d’un champ adjacent au site – dans une station balnéaire rurale à environ 70 miles au sud de Buffalo – vers un hôpital. Rushdie subissait une intervention chirurgicale dans un hôpital du nord-ouest de la Pennsylvanie, a déclaré vendredi soir à CNN le chef adjoint du département de police d’Erie, William Marucci. Henry Reese, co-fondateur de l’organisation à but non lucratif City of Asylum de Pittsburgh, qui devait rejoindre Rushdie pour discuter, a été emmené à l’hôpital et soigné pour une blessure au visage et libéré, a annoncé la police d’État. L’organisation a été fondée pour « offrir un refuge à Pittsburgh aux écrivains exilés sous la menace de persécution », selon le site Internet de la Chautauqua Institution. Les autorités travaillent avec le bureau du procureur de district pour déterminer quelles seront les accusations portées contre le suspect « une fois que nous aurons un peu plus avancé dans l’enquête et déterminé l’état de M. Rushdie », a déclaré Staniszewski. Pendant ce temps, la police de Fairview a bloqué la rue d’une maison qui serait liée au suspect et n’autorisait personne, y compris les résidents de la rue, à entrer ou à sortir de la zone. Les résidents ont ensuite été autorisés à entrer et à sortir, mais la police locale est restée stationnée à l’extérieur de la maison. Au moins deux agents des forces de l’ordre en civil et deux agents de Fairview ont été vus quittant l’allée de la maison.

L’institution a rejeté les recommandations de sécurité passées, selon des sources

La direction de l’établissement Chautauqua, le lieu qui accueille l’événement, a rejeté les recommandations passées visant à renforcer la sécurité lors des événements, ont déclaré deux sources à CNN. Les sources – à la fois au courant de la situation sécuritaire à Chautauqua et des recommandations passées – ont parlé à CNN sous couvert d’anonymat car elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement. Les recommandations concernant les mesures de sécurité de base, telles que les contrôles des sacs et les détecteurs de métaux, ont été rejetées car les dirigeants craignaient que cela ne crée un fossé entre les orateurs et le public et ne change la culture à Chautauqua. Il n’est pas clair si ces mesures de sécurité auraient empêché l’attaque de Rushdie sur la base de ce que l’on sait actuellement de l’incident, y compris l’arme utilisée. Un témoin de l’attaque a déclaré à CNN qu’il n’y avait pas eu de fouilles de sécurité ni de détecteurs de métaux lors de l’événement. Le témoin n’a pas été identifié parce qu’il a exprimé des inquiétudes pour sa sécurité personnelle. CNN a contacté l’institution de Chautauqua et ses dirigeants pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse. Sur son site Web, Chautauqua indique que leurs protocoles de sécurité peuvent se resserrer « en fonction des exigences des artistes et des conférenciers ». Ils demandent aux invités de ne transporter que de petits sacs ou des sacs en plastique transparents. « Bien que ces restrictions ne soient pas appliquées à tous les événements, nous prévoyons qu’elles pourraient être nécessaires dans certaines circonstances cette année et, à l’avenir, elles pourraient constituer le protocole standard pour tous les événements », a déclaré l’institution .Le suspect de l’attaque de vendredi avait un « laissez-passer pour accéder au terrain », a déclaré le Dr Michael E. Hill, président de l’Institution de Chautauqua, lors de la conférence de presse. Les clients peuvent acheter des laissez-passer pour assister aux programmes, a ajouté Hill. Hill a défendu les mesures de l’institution en disant: « Nous évaluons pour chaque événement ce que nous pensons être le niveau de sécurité approprié, et celui-ci était certainement celui que nous pensions important, c’est pourquoi nous avions une présence de State Trooper et Sheriff là-bas », a-t-il déclaré. Staniszewski a déclaré qu’il n’y avait aucune indication de menace pour l’événement et que le soldat de l’État était là parce que l’événement était un rassemblement de masse et à la demande de l’institution.

Ce que disent les témoins s’est passé

Rushdie a été présenté vers 10 h 45 lorsque l’agression s’est produite, selon un témoin, qui a déclaré avoir entendu des cris dans le public. Il a dit qu’un homme en chemise noire semblait « frapper » l’auteur. Le témoin, qui se trouvait à 75 pieds de la scène, n’a pas entendu l’agresseur dire quoi que ce soit ni voir d’arme. Certaines personnes dans le public ont couru pour prêter main-forte tandis que d’autres se sont attaquées à l’agresseur, a déclaré le témoin. La police d’État a déclaré qu’un médecin qui était dans le public lors de l’événement avait aidé Rushdie jusqu’à l’arrivée des secours. La gouverneure de New York, Kathy Hochul, a déclaré aux journalistes vendredi qu’un soldat de l’État « s’est levé et a sauvé la vie (de Rushdie) et l’a protégé ainsi que le modérateur qui a également été attaqué. « Voici un individu qui a passé des décennies à dire la vérité au pouvoir », a déclaré le gouverneur à propos de Rushdie. « Quelqu’un qui est sorti sans peur, malgré les menaces qui l’ont suivi toute sa vie d’adulte, semble-t-il. « Joyce Lussier, 83 ans, qui était dans la deuxième rangée de l’amphithéâtre lors de l’attaque, a déclaré que Rushdie et Reese s’étaient assis sur le côté droit de la scène lorsque soudain, un homme qui semblait être tout en noir « a vacillé à travers la scène et est allé directement à M. Rushdie. « Il est venu sur le côté gauche et a sauté à travers la scène et s’est jeté sur lui. En, je ne sais pas, deux secondes, il a traversé cette scène », a déclaré Lussier. Elle a ajouté qu’elle pouvait entendre des gens crier et pleurer et a vu des gens du public se précipiter sur la scène. « Ils l’ont attrapé tout de suite, il n’est pas du tout descendu de scène », a déclaré Lussier à propos du suspect. Peu de temps après, la foule a été priée d’évacuer, a-t-elle ajouté. Un autre témoin, un résident de longue date de Chautauqua qui a demandé à ne pas être identifié, s’est souvenu d’une agitation sur scène et d’un homme faisant environ sept à dix mouvements de coups de couteau en direction de l’auteur, qui était à moitié debout. Elle a dit avoir fui l’amphithéâtre en plein air « tremblant comme une feuille » de peur.

« Sa voix essentielle ne peut pas et ne sera pas réduite au silence »

Sur son site Internet, la Chautauqua Institution a décrit l’événement de vendredi comme « une discussion sur les États-Unis comme asile pour les écrivains et autres artistes en exil et comme foyer de la liberté d’expression créative ».

Salman Rushdie revient sur l'Inde post-coloniale 40 ans après la sortie de "Midnight's Children"

Salman Rushdie revient sur l’Inde post-coloniale 40 ans après la sortie de « Midnight’s Children »Des écrivains tels que Stephen King et JK Rowling ont exprimé leurs meilleurs vœux pour Rushdie via Twitter. Rushdie est un ancien président de PEN America, un important groupe américain de liberté d’expression pour les auteurs, qui a déclaré qu’il était « sous le choc et l’horreur à l’annonce d’une attaque brutale et préméditée ». « Nous ne pouvons penser à aucun incident comparable d’attaque publique violente contre un écrivain littéraire sur le sol américain », a déclaré la PDG de PEN America, Suzanne Nossel, dans un communiqué. « Nous espérons et croyons avec ferveur que sa voix essentielle ne peut pas et ne sera pas réduite au silence. « Penguin Random House, l’éditeur de Rushdie, a tweeté une déclaration du PDG Markus Dohle : « Nous sommes profondément choqués et consternés d’apprendre l’attaque contre Salman Rushdie alors qu’il parlait à la Chautauqua Institution à New York. Nous condamnons cette violente agression publique, et nos pensées vont à Salman et à sa famille en ces moments pénibles. »

Rushdie a été harcelé par « The Satanic Verses »

Le romancier de 75 ans, fils d’un homme d’affaires musulman prospère en Inde, a fait ses études en Angleterre, d’abord à la Rugby School, puis à l’Université de Cambridge où il a obtenu une maîtrise en histoire. Après l’université, il commence à travailler comme rédacteur publicitaire à Londres, avant de publier son premier roman, « Grimus » en 1975. Le traitement par Rushdie de sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée. Mais c’est la publication de son quatrième roman « Les Versets sataniques » en 1988 qui le hante depuis plus de trois décennies. Certains musulmans ont trouvé le livre sacrilège et il a déclenché des manifestations publiques. En 1989, feu le dirigeant iranien, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, a qualifié Rushdie de blasphémateur et a déclaré que « les versets sataniques » étaient une insulte à l’islam et au prophète Mahomet, et a publié un décret religieux, ou fatwa, appelant à sa mort. En conséquence, l’écrivain né à Mumbai a passé une décennie sous la protection britannique. En 1999, Rushdie a déclaré à CNN que l’expérience lui avait appris « à valoriser encore plus intensément les choses que j’appréciais auparavant, comme l’art de la littérature et la liberté d’expression et le droit de dire des choses que les autres n’aiment pas. . »Cela a peut-être été une décennie désagréable, mais c’était le bon combat, vous savez. Il s’agissait de se battre pour les choses auxquelles je crois le plus contre les choses que je déteste le plus, à savoir le sectarisme, le fanatisme et la censure. « La prime contre Rushdie n’a jamais été levée, bien qu’en 1998 le gouvernement iranien ait cherché à se distancer de la fatwa en s’engageant à ne pas chercher à l’exécuter.

Mais malgré ce qui semblait être un assouplissement de la fatwa, plus récemment, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé l’édit religieux. En février 2017, sur le site officiel de Khamenei, on a demandé au chef suprême si la « fatwa contre Rushdie était toujours en vigueur », ce à quoi Khamenei a confirmé qu’elle l’était, en disant : « Le décret est tel que l’imam Khomeiny a publié ».

Avec Ray Sanchez, Adam Thomas, Kristina Sgueglia, Samantha Beech, Paul P. Murphy et Lauren Said-Moorhouse, Liam Reilly, David Romain, Nicki Brown, Christina Maxouris, Jonny Hallam, Artemis Moshtaghian et Mark Morales de CNN ont contribué à ce rapport.

États-Unis: La Cour suprême rétablit la peine de mort pour l’un des auteurs de l’attentat du marathon de Boston

mars 4, 2022
La Cour supreme retablit la peine de mort pour l'un des auteurs de l'attentat du marathon de Boston
La Cour suprême rétablit la peine de mort pour l’un des auteurs de l’attentat du marathon de Boston© US DEPARTMENT OF JUSTICE/AFP/Archives/-

La Cour suprême des Etats-Unis a rétabli vendredi la peine de mort pour l’un des deux auteurs de l’attentat meurtrier du marathon de Boston en 2013, qui avait fait trois morts et 264 blessés.

La peine de Djokhar Tsarnaev, un étudiant d’origine tchétchène qui avait commis cette attaque avec son frère, avait été invalidée en appel pour des questions de procédure liée à la composition du jury et à l’exclusion d’éléments lors du procès.

La haute cour a invalidé cette décision à une majorité de six juges sur neuf, tous conservateurs.

« Djokhar Tsarnaev a commis des crimes abominables. Le sixième amendement de la Constitution lui garantit un procès juste devant un jury impartial et il l’a eu », a-t-elle écrit dans son arrêt.

En 2013, alors âgé de 19 ans, il avait posé avec son frère aîné Tamerlan deux bombes artisanales près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston, causant un carnage.

Identifiés grâce à des caméras de surveillance, les deux frères avaient pris la fuite, tuant un policier lors de leur cavale. L’aîné avait été abattu lors d’une confrontation avec les forces de l’ordre.

Djokhar Tsarnaev avait été retrouvé blessé, caché dans un bateau. Il avait écrit sur une paroi qu’il voulait venger les musulmans tués en Irak et en Afghanistan.

En 2015, il avait été condamné à la peine capitale mais, la sentence avait été annulée en 2020 par une cour d’appel qui avait cité deux irrégularités.

Même si cette décision permettait de garder Djokhar Tsarnev en prison à vie, elle avait été vivement critiquée par Donald Trump, qui était alors président. Fervent partisan de la peine de mort, il avait demandé à son gouvernement de saisir la Cour suprême.

Une fois à la Maison Blanche, Joe Biden aurait pu retirer cette requête mais il l’a laissé suivre son cours. Pendant sa campagne, le démocrate avait pourtant promis de travailler pour abolir la peine de mort au niveau fédéral.

Avec Le Point

Afghanistan: au moins 13 morts dans des attentats contre des civils et des policiers

juin 6, 2021
Afghanistan: au moins 13 morts dans des attentats contre des civils et des policiers
Afghanistan: au moins 13 morts dans des attentats contre des civils et des policiers© AFP/Archives/Zakeria HASHIMI

Deux attentats à la bombe, contre un bus de passagers dans l’ouest et un poste de police dans le nord, ont fait au moins 13 morts en Afghanistan, où les insurgés accentuent leur pression sur les autorités.

Ces deux nouvelles attaques, dernières en date d’une série visant les bus civils et les forces gouvernementales, sont intervenues alors que l’émissaire américain pour l’Afghanistan se trouvait de passage dans le pays dimanche.

Au moins 11 civils sont morts samedi soir, dont quatre femmes et trois enfants, dans l’explosion de leur bus, a rapporté le gouverneur de la province de Baghdis (ouest), Hessamuddin Shams qui a accusé les talibans d’avoir dissimulé une bombe sur la route.

Confirmant ce bilan, un autre responsable provincial, Khodadad Tayeb, a précisé qu’après l’explosion le bus avait plongé dans un ravin de cette province montagneuse.

Cette attaque qui n’a pas été revendiquée survient après une série qui a visé cette semaine au moins quatre minibus de passagers dans les quartiers chiites de Kaboul, faisant une douzaine de morts.

Deux de ces attaques avaient été revendiquées par le groupe jihadiste Etat Islamique, dont les combattants – toujours présents selon l’ONU dans l’Est et le Nord du pays – visent spécifiquement la minorité chiite hazara.

Simultanément, les talibans multiplient les offensives contre les positions de l’armée afghane dans de nombreuses provinces, y compris autour de Kaboul.

Ils ont également revendiqué sur Twitter un attentat à la voiture piégée contre un poste de police de Balkh (nord), qui a tué dimanche deux policiers et blessé une quinzaine de personnes dont des civils.

Ils avaient aussi annoncé samedi avoir « conquis le district de Deh Yak » dans la province de Ghazni, à environ 150 km au sud de la capitale. Mais les autorités assurent avoir simplement « réinstallé » leurs forces dans une autre zone.

Ghazni est un verrou important sur l’axe majeur qui relie Kaboul à Kandahar, la grande province et capitale du Sud, bastion des talibans.

Les insurgés avait brièvement pris le contrôle la ville de Ghazni en 2018 avant d’en être chassés.

Ces attaques permanentes se produisent malgré la signature d’un accord de retrait « inconditionnel » des Etats-Unis signé en février 2020 avec les talibans.

Dimanche, l’émissaire américain et principal négociateur de cet accord, Zalmay Khalilzad, a fait brièvement escale à Kaboul pour rencontrer les autorités. Il devait se rendre ensuite à Doha où les pourparlers inter-afghans – talibans et gouvernement – sont bloqués depuis des mois.

Malgré leur retrait militaire du pays, confirmé par le président Joe Biden avant la date symbolique du 11 septembre, Washington a promis de maintenir son aide à l’Afghanistan.

Khalilzad a ainsi réitiré dimanche l’annonce d’un versement annuel de 3,3 milliards de dollars en faveuir des forces de sécurité.

Le Pentagone a fait savoir cette semaine que les opérations étaient déjà complétées pour près de moitié. Elles pourraient être achevées d’ici début juillet.

Avec Le Point avec AFP

Attentat Jean Paul II: la piste bulgare, une propagande de Guerre froide

mai 13, 2021
Attentat Jean Paul II: la piste bulgare, une progagande de Guerre froide
Attentat Jean Paul II: la piste bulgare, une progagande de Guerre froide© POOL/AFP/Archives

Le Turc Mehmet Ali Agça, qui avait tenté d’assassiner Jean Paul II il y a 40 ans, a jugé, dans une interview diffusée jeudi, que les Bulgares accusés à l’époque avaient été « sacrifiés » sur l’autel de la Guerre froide.

« C’était une question de guerre internationale. Il y avait une guerre entre l’Otan et le Pacte de Varsovie, entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, entre le Vatican et le communisme, et dans une guerre internationale il y aura toujours des tragédies humaines », a-t-il déclaré dans un rare entretien avec la chaîne de télévision bulgare Nova, qui en a montré de premiers extraits.

Ali Agça, 63 ans, a livré par le passé de nombreuses versions pour expliquer son geste, dont le mobile reste mystérieux malgré l’ouverture de dizaines d’enquêtes.

Après son arrestation, dans des propos confus, contradictoires et exaltés, il avait d’abord montré du doigt le KGB et une « piste » bulgare comme ayant été derrière l’attentat, commis le 13 mai 1981 pendant que le pape traversait une foule de 20.000 fidèles sur la place Saint-Pierre.

« A l’époque, oui, je les ai désignés, mais c’était nécessaire à ce moment-là », a-t-il expliqué à la chaîne Nova.

Trois Bulgares, à savoir deux diplomates et le chef d’escale de la compagnie aérienne Balkan, Sergueï Antonov, avaient été accusés de complicité dans la foulée.

Ce dernier, le seul à encore se trouver à Rome, avait alors été arrêté. Après plusieurs années derrière les barreaux, il sera relâché « pour insuffisance de preuves » en 1986 à l’issue d’un procès très médiatisé.

Il était ensuite retourné dans son pays où il vivait depuis dans le dénuement et souffrait de troubles psychiques.

La thèse d’une implication de la Bulgarie communiste et de ses services secrets proches du Kremlin, en raison du soutien apporté par Jean Paul II au tout jeune mouvement dissident Solidarnosc en Pologne, n’a jamais été démontrée.

Au cours d’une visite en Bulgarie en 2002, trois ans avant sa mort, le pape Jean-Paul II avait lui aussi déclaré qu’il n’avait « jamais cru à une filière bulgare ».

« La Bulgarie est innocente dans l’attaque contre le pape. C’est un fait », a affirmé Mehmet Ali Agça dans cette interview réalisée en italien.

« Quand il s’agit d’une guerre à l’échelle internationale, de telles choses arrivent. Les Bulgares étaient, disons, sacrifiés. Sacrifiés », a ajouté l’ancien extrémiste musulman, qui vit désormais dans une banlieue d’Istanbul.

Membre du groupe ultranationaliste les « Loups gris » au moment des faits, il a passé près de 30 ans en prison pour cette tentative d’assassinat et d’autres crimes commis en Turquie, avant d’être libéré en 2010.

Des doutes ont été émis à plusieurs reprises sur sa santé mentale.

Par Le Point avec AFP