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Québec/Église Sainte-Marguerite: les citoyens expriment leurs attentes

août 13, 2021

 

Le conseiller du district de Sainte-Marguerite, Dany Carpentier, a rendu publiques les préoccupations et attentes exprimées par des citoyens qui demeurent à proximité de l’église Sainte-Marguerite, rachetée l’automne dernier par un groupe de promoteurs.

L'église Sainte-Marguerite a été vendue l'automne dernier à des intérêts privés.

© François Gervais, Archives Le Nouvelliste L’église Sainte-Marguerite a été vendue l’automne dernier à des intérêts privés.

Ces derniers souhaitaient démolir le bâtiment pour construire à la place 214 logements sociaux. Une vingtaine de résidents du secteur s’étaient toutefois opposés au changement d’usage du site, ce qui avait forcé la Ville de Trois-Rivières à refuser le projet, en mai dernier.

À l’initiative du conseiller Dany Carpentier, une consultation publique a été organisée les 10 et 13 juillet derniers. Parmi les préoccupations exprimées lors de ces séances, on retrouve notamment la hauteur des futurs bâtiments. Les citoyens souhaitent qu’elle n’excède pas trois étages, au lieu des cinq prévus par les promoteurs, afin de préserver l’intimité des habitations adjacentes des rues de La Vérendrye, du Chanoine-Chamberland, Brébeuf et Plouffe.

Des citoyens souhaitent également que le style architectural soit en harmonie avec celui du quartier, utilisant des matériaux similaires à ceux des constructions existantes. Certains ont également évoqué l’idée de conserver l’église pour la transformer en «maison du citoyen», avec des services à la population comme des bureaux comptable, d’architecte et de médecine familiale.

La proximité du Centre le Havre, qui intervient auprès des personnes en situation d’itinérance et leur offre un service d’hébergement, a également été soulevée comme préoccupation. Des citoyens estiment que celui-ci «attire une clientèle qui peut, dans certains cas, insécuriser les résidents du quartier». Des résidents se sont ainsi dits «favorable à un projet d’intégration sociale, mais pas un prolongement des activités du Havre».

Les questions relatives au stationnement, à l’augmentation de la densité de la circulation et à l’aménagement des espaces extérieurs ont aussi été abordées.

Des citoyens ont également demandé à ce que la population soit consultée lorsqu’un nouveau projet sera proposé par les promoteurs.

La firme montréalaise Groupe BC2 s’occupait d’animer les deux rencontres et de produire un rapport après la consultation. Vingt-trois citoyens trifluviens ont pris part à cet exercice de consultation. Des copies de ce rapport ont été remises à la Ville de Trois-Rivières ainsi qu’aux promoteurs, indique M. Carpentier.

«Pour moi, il s’agit là d’une manière de replacer les choses dans le bon ordre. Depuis presqu’un an, il devait y avoir une discussion formelle avec les gens du quartier, une sorte de réflexion collective pour savoir ce que l’on souhaite pour notre milieu de vie», a-t-il commenté par voie de communiqué, jeudi.  

«On parle de construire des milieux de vie basés sur du bon voisinage et des relations saines, il me semble donc important de s’impliquer lorsque cela concerne un site fondateur d’un des premiers quartiers de Trois-Rivières», a ajouté le conseiller municipal.  

Rappelons que l’église Sainte-Marguerite a été vendue en même temps que quatre autres églises trifluviennes, soit les églises Jean XXIII, Saint-Jean-de-Brébeuf, Saint-Sacrement et Notre-Dame-des-Sept-Allégresses. Ces offres d’achat non sollicitées avaient été approuvées par l’évêché de Trois-Rivières en octobre 2020.

Avec Matthieu Max-Gessler – Le Nouvelliste 

Au Nigeria, immenses attentes à la veille de l’investiture du président Buhari

Mai 25, 2015

Lagos – Le nouveau président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui prend ses fonctions vendredi, devra répondre à des attentes gigantesques: avec la chute des cours du pétrole et une pénurie de carburants sans précédent, la première économie d’Afrique est quasiment paralysée.

Le Congrès progressiste (APC) de M. Buhari accuse le président sortant Goodluck Jonathan et son administration de sabotage délibéré et estime que jamais dans l’histoire (du Nigeria) un gouvernement quelconque n’a transmis à un autre gouvernement un pays aussi sinistré.

Pas d’électricité, pas de carburant, des travailleurs en grève, des milliards dûs aux fonctionnaires régionaux et fédéraux, 60 milliards de dollars de dette nationale, et l’économie est pratiquement à terre, a énuméré le porte-parole de l’APC, Lai Mohammed.

Premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria connaît depuis des années des coupures de courant quotidiennes, obligeant les entreprises à utiliser des générateurs que certaines, comme les banques et les opérateurs de téléphone mobile, ne peuvent plus alimenter à cause d’une crise des carburants qui dure depuis des semaines, ce qui les contraint à cesser ou réduire leurs activités.

Mais la rue maintient sa confiance à M. Buhari, connu pour sa poigne de fer lors de son court passage au pouvoir dans les années 1980, pour remettre le pays sur pieds.

Le gouvernement de Jonathan est responsable de ce désordre, c’est un fait, considère Mulikat Bello, marchand de riz trentenaire du quartier d’Adgege, un faubourg de Lagos. On sait que Buhari est capable. Il a déjà (remis de l’ordre) avant. L’administration de (Shehu) Shagari avait détruit l’économie avant le coup d’Etat de Buhari, en décembre 1983.

– Corruption: tolérance zéro? –

Quand M. Buhari dirigeait le pays, durant ses 15 mois de dictature militaire il y a 30 ans, il a mené une guerre sans merci contre l’indiscipline et la corruption, s’attirant les foudres des défenseurs des droits de l’Homme.

Il a promis de se comporter différemment aujourd’hui, le pays ayant depuis tourné la page des dictatures militaires, en 1999, pour un régime démocratique.

Pendant la campagne électorale, l’homme de 72 ans a prévenu les Nigérians qu’il fallait tempérer les attentes de ceux qui pensent que des miracles vont se produire.

Mais parmi les plus de 173 millions d’habitants du pays le plus peuplé d’Afrique, le 29 mai, jour de son investiture, revient sur toutes les lèvres comme la date où tous les maux seront résolus.

A Kano, la plus grande ville du Nord – une région majoritairement musulmane qui a voté en masse pour M. Buhari -, l’agent de sécurité Awwalu Maidawa, 41 ans, souhaite que le nouveau président mette un terme à l’insurrection islamiste de Boko Haram, qui a fait plus de 15.000 morts depuis 2009.

Pour Hajara Sani, femme au foyer, le plus important est l’éducation, dans un pays où 10,5 millions d’enfants sont privés d’école et le taux d’alphabétisation très bas, surtout dans le Nord. Musa Mohammed, un mécanicien de 33 ans, réclame l’électricité pour tous – un domaine dans lequel M. Buhari n’avait pas brillé quand il était au pouvoir.

D’autres évoquent une diversification de l’économie trop dépendante du pétrole, la lutte contre la pauvreté… Mais surtout, de Kano à Lagos, tous espèrent que M. Buhari va livrer une guerre sans merci à la corruption généralisée qui gangrène le pays.

Je veux qu’il applique la tolérance zéro contre la corruption, surtout dans les services publics, dit M. Maidawa.

Une des premières choses que (Buhari) va devoir faire est de rassembler une équipe de communication compétente pour gérer les attentes populaires, estime le commentateur politique Chris Ngwodo. Il va devoir tempérer les attentes sans décevoir. Cela doit être géré de façon minutieuse.

Concernant Boko Haram, l’armée a pu reprendre le contrôle d’une grande partie du Nord-Est grâce à l’aide des pays voisins, après des années d’échecs. Reste à M. Buhari la rude tâche d’y rétablir la paix.

Globalement, le défi est immense.

Buhari arrive au mauvais moment malheureusement, juge Debo Adeniran, chef d’un lobby anti-corruption. Le gouvernement Jonathan a mal géré l’économie et les casseroles sont trop lourdes à porter. J’ignore toujours comment l’administration à venir va trouver les fonds nécessaires pour mettre en place son programme.

Romandie.com avec(©AFP / 25 mai 2015 15h36)