Archive for the ‘Poésie’ Category

Congo-Littérature : deux nominations pour le poète congolais Cyrille Ngouloubi

avril 2, 2024

L’écrivain et responsable de la maison d’édition qui porte les initiales de son nom (MCN), Malachie Cyrille Ngouloubi, a été récemment nommé délégué de l’école de La Loire et délégué pour le compte de l’association Europoésie. Deux opportunités qu’il entend mettre à profit non seulement pour sa carrière, mais aussi pour révéler et soutenir les auteurs locaux.

Malachie Cyrille Ngouloubi/DR

Fondée en 1922 par Hubert-Fillay et Jacques-Marie Rougé, l’école de la Loire est une académie d’artistes professionnels et amateurs, français et étrangers de différentes tendances en littérature et en arts plastiques. Elle a pour but de faire connaître ses adhérents par tous les moyens et en particulier, par l’organisation de manifestations telles que des événements artistiques, des concours littéraires et arts-plastiques. Grâce à sa nomination, Malachie Cyrille Ngouloubi estime simplement poursuivre ce travail de promotion des auteurs nationaux qu’il avait débuté depuis quelques années en fondant une maison d’édition. Car, dit-il, le Congo foisonne de talents littéraires qui méritent d’avoir un large espace d’expression et une panoplie d’opportunités à l’international.

S’agissant de la seconde nomination qui date de novembre 2023, c’est avec un grand plaisir que Malachie Cyrille Ngouloubi découvrait ce courrier transmis par Joël Conte-Taillasson, président de l’association Rencontres européennes-Europoésie. Ce collectif a pour but de promouvoir la poésie francophone et de réunir les amis d’Europoésie du monde entier. Il organise, entre autres, des animations culturelles, des cérémonies de lecture de poèmes et de débats littéraires, et présente les artistes et leurs œuvres. En tant que délégué de ce projet sur le plan national, Malachie Cyrille Ngouloubi s’engage à s’inscrire dans la vision de l’association en organisant de temps en temps quelques-unes des activités inscrites dans l’agenda de ce collectif.

Cette nomination contribuera, en parallèle, à promouvoir sa notoriété à l’échelle internationale ainsi qu’à propulser également d’autres poètes congolais. L’association Rencontres européennes-Europoésie organise chaque année le prix Europoésie qui récompense les meilleurs textes en poésie, contes et nouvelles de l’espace francophone. L’occasion pour le délégué national d’encourager les candidatures nationales. « J’estime grandement qu’Europoésie peut être une aubaine dans la mesure où nous faisons la promotion des auteurs et des livres dans une rubrique de notre bulletin d’informations que nous diffusons partout dans le monde. En tant qu’éditeur et promoteur culturel, je ferai des écrivains congolais ma priorité dans cette nouvelle tâche », en pense l’écrivain congolais.

Né en 1989 à Brazzaville, Malachie Cyrille Ngouloubi est diplômé en finances, banque, environnement-développement durable, littérature et théologie. Chef d’entreprise et promoteur de la société MCN, il est aussi dans l’édition et la production. A son actif, plusieurs nominations parmi lesquelles membre de la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit ; Prix de la Francophonie catégorie « Recueil » ; Syndicat des écrivains de langue française et de la Société des poètes et artistes de France ; etc.

Avec Adiac-Congo par Merveille Jessica Atipo

Prix francophone international de poésie de Montréal 2024: Huppert Malanda sélectionné

mars 30, 2024

Dans le but d’encourager le renouvellement de l’écriture poétique en langue française à travers le monde, le Festival de poésie de Montréal organise chaque année un Prix francophone international. Le poète congolais, Huppert Malanda, figure au nombre des candidats sélectionnés cette année pour remporter ce prestigieux prix.

Le poète Huppert Malanda/Adiac

Sont éligibles à la compétition tous les poètes matures issus d’un pays francophone, ayant déjà publié au moins cinq recueils de poèmes. Ce prix est décerné annuellement pour récompenser, à hauteur de 5000 dollars canadiens, une œuvre poétique francophone s’étant démarquée par la qualité formelle et thématique.

« La plus précieuse version du soleil » de Huppert Malanda, publiée en décembre 2023, aux Éditions Alliance Congo, figure parmi les productions poétiques les plus illustres de l’espace francophones aux côtés des poètes Martine Audet, Joséphine Bacon, Germaine Beaulieu, Jean Philippe Bergeron, Michel Coté, Annie lafleur, Olyvier Leoux-Picard, Nathanael, Jean-Christophe Réhel, Hector Ruiz, Laurence Vieille, Ouanessa Younsi (Québec). Des Français, Belges…complètent la sélection.

Le Prix francophone international de poésie a pour partenaires l’Académie Mallarmé (France), le consulat général de France à Québec, la Fédération des maisons de la poésie européennes, le Festival des quatre chemins (Haïti), la Maison africaine de la Poésie (Sénégal), la Maison de la poésie d’Amay et Festival (Fédération Wallonie-Bruxelles).

Signalons que le poète Huppert Malanda est admis à l’Académie mondiale de poésie Léopold-Sédar-Senghor de Milan, en Italie, où il y siège depuis février 2023.

Talentueux poète à la plume acérée et à la muse fertile, Huppert Malanda est sans conteste l’un des poètes les plus doués de sa génération. Il compte à ce jour près d’une vingtaine de distinctions et récompenses. Il est lauréat de la meilleure copie de langue française Africa n° 1 (Gabon) en 1987. Ce fut sa première distinction.

Les plus récentes sont :

2022: Prix d’honneur du Festival international du livre gabonais et des arts, à Libreville.

2023: Prix Martial-Sinda de la poésie francophone, en France

         -Prix de poésie du village du livre de Fontenoy la joûte, en France

         -Prix de poésie du Printemps des poètes de la Bibliothèque Saint Martin de Belleville, en France

Avec Adiac-Congo par Hervé Brice Mampouya

Samira Negrouche, une voix majeure de la poésie algérienne

janvier 28, 2024

LA CHRONIQUE DE BENAOUDA LEBDAI. Dans « J’habite en mouvement » et « Stations », ces deux derniers projets, Samira Negrouche offre un regard décentré sur la notion de liberté.

Née à Alger et médecin de formation, Samira Negrouche a récemment publié Stations, un livre dédié à ses grand-mères. 
Née à Alger et médecin de formation, Samira Negrouche a récemment publié Stations, un livre dédié à ses grand-mères.  © DR

Samira Negrouche est une poétesse qui trace son chemin littéraire, de par la force de son écriture et de par la profondeur de sa pensée et de son positionnement dans le monde culturel universel. Elle revendique avec force son attachement au terroir algérien qui s’exprime dans une langue française algérianisée. De façon remarquable, ses multiples « moi » se révèlent avec bonheur dans Stations, son ouvrage de plus de 500 pages publié aux éditions Chèvre-feuille étoilée. La préface de Nicole Caligaris souligne la netteté de sa pensée et de son écriture, « une riposte à l’histoire ».

La couverture de l’ouvrage est une photo éloquente d’Arièle Bonzon, une ouverture qui laisse entrevoir l’atmosphère poétique et la pensée structurée des textes de Samira Negrouche, constitués d’essais, de lettres, d’échanges épistolaires avec des poétesses de divers horizons, de traductions, de notes et de poésie.

Là où trajectoire personnelle et histoire s’entremêlent

C’est l’itinéraire d’un parcours intellectuel qui couvre une vingtaine d’années, embrassant dans le même temps l’histoire dramatique de l’Algérie des années 1980, 1990, 2000, à nos jours. Histoire d’une vie, histoire d’un cheminement, une histoire personnelle liée à l’histoire d’un pays dans son rapport avec la France. En effet, le chapitre « Mon père, ce passé présent » est au cœur de la construction de la personnalité de Samira Negrouche. Avec une grande sincérité et poésie, elle lève le voile sur un père qui a émigré en France à l’âge de 11 ans, à la suite de la misère et de la guerre. Il y a vécu en tant que travailleur émigré.

À l’époque et selon les traditions, il s’est marié en Algérie, mais son épouse n’a jamais voulu le suivre en France. La conséquence de cela est que sa fille Samira n’a vu ce père que trois fois dans sa vie, « la quatrième pour l’enterrer ». Un père absent dont elle dit que « parler de lui, c’est tenter un assemblage d’absences », une phrase qui me parle tant. Une blessure malgré une enfance heureuse avec sa mère et sa famille maternelle. La poésie inonde ce volume sous la forme de poésie postmoderne, où l’espoir s’inscrit néanmoins au tournant de chaque vers : « Si espoir il y a / Espoir est dans mon olivier / Dans ma terre saignante / Dans ma mère révoltée / Dans ma montagne tranchante / Si espoir il y a, / Espoir est dans la beauté de toutes ces images, / Celles du chemin de révolte, / Celui du retour vers soi. »

Un nouveau regard

Une force poétique transparait dans tous les textes en prose, à l’instar de cet extrait qui dit la douleur ressentie face à la tragédie des migrants subsahariens : « La mer barbelée s’étend jusqu’aux creux des dunes, la marée humaine ne doit pas remonter, le sable du désert doit rester au Sud. » Samira Negrouche aborde le monde avec une grande ouverture d’esprit, une grande empathie. Dans les essais publiés, la condition de la femme algérienne n’est pas ignorée, bien au contraire et dans le sens où elle s’inscrit dans les pas des romancières et poétesses comme Fadhma Aït Mansour Amrouche, Assia Djebar, Maïssa Bey, Wassyla Tamzali, Nadia Guendouz, Zhor Zerari, Myriam Ben, Fadéla M’Rabet, Anna Gréki, l’Algérienne qui rappelle « Nadine Gordimer qui est restée Sud-africaine ». Cet ouvrage souligne combien elle se situe plus dans la continuité avec ses aînées que dans la rupture, comme elle le revendique : « Je viens d’une ville qu’Anna Gréki aimait appeler Alger la Blanche, pétrie de ses espoirs de liberté et d’égalité. Depuis leurs geôles coloniales, des femmes venues de cultures et de milieux différents ont appelé de tous leurs vœux l’indépendance revendiquée dans leurs chaires meurtries et violées. »

L’Algérie au cœur

Ainsi, elle continue le combat et dénonce avec force le code de la famille institué en 1982, qui officialise que la femme algérienne n’est pas l’égale de l’homme, même si la scolarisation des filles et leur réussite scolaire font qu’elles sont pourtant présentes à tous les niveaux professionnels, mais elle rappelle que cela « ne change pas toujours leur place au sein de la société ou de la famille », car elles vivent des agressions au quotidien. Elle explique « qu’il suffit de gratter un peu pour comprendre que la femme n’est pas réellement reconnue comme un individu à part entière ». Samira Negrouche s’inscrit ainsi dans les termes programmatiques de Frantz Fanon qui concluent Les Damnés de la terre en écrivant : « il faut faire peau neuve. » Elle renouvelle donc le souhait de Frantz Fanon exprimé en 1961 en souhaitant elle-même « que se lève un chant nouveau » dans cette Algérie qui a tant souffert, un combat qu’elle perpétue dans le cadre d’un atelier « révolutionnaire » de peinture et poésie en 2018. Ses créations sont multiples, ses références sont aussi ses aînés masculins. Jean Sénac est toujours présent dans ses interventions à travers le monde lorsqu’elle parle de poésie algérienne.

Benaouda Lebdai nous plonge dans l'oevre de la poétesse Samira Negrouche. 
©  DR
Benaouda Lebdai nous plonge dans l’oevre de la poétesse Samira Negrouche. © DR

 Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Tahar Djaout, Mouloud Feraoun, Albert Camus, font partie de son univers poétique, dont elle veut assurer la continuité par rapport à l’audace dans l’écriture et par rapport à la langue française historiquement liée à l’Algérie et qui est littérairement algérianisée. L’Histoire entre les deux pays est basée sur « une relation passionnelle et douloureuse ». Samira Negrouche revient dans cet ouvrage sur un cheminement intellectuel, en évoquant le temps de l’oralité, les mythes ancestraux, les cultures méditerranéennes, tous les écrits littéraires qui les expriment. Grande lectrice de Kateb Yacine, d’Albert Camus et surtout de Jean Sénac et de Djamel Amrani, deux poètes exceptionnels qu’elle présente avec respect et sensibilité : une « généalogie de poètes » enracinés dans le terroir et dans la langue française. Tous ces éléments l’ont construite. Elle pleure Jean Sénac, « assassiné dans sa cave », Djamel Amran, i « qui a subi la torture pendant la guerre », qui a subi la clandestinité durant la décennie noire et qui a vu tant de poètes assassinés à l’instar de Tahar Djaout ou de Youcef Sebti. Tant de drames dus à l’intolérance.

Une poésie contemporaine

Samira Negrouche se situe parmi ces nouvelles voix qui tentent de « rompre le cycle » d’une telle violence par la force du verbe car « le destin du poète est de vivre, de déployer son regard, de faire œuvre, de transmettre ». Pour Samira Negrouche, le poète s’exprime quand le monde se tait et c’est ce qu’elle fait aujourd’hui en offrant dans cet ouvrage des stations qui pointent une vie intellectuelle en évolution, d’autant plus remarquable que la médecin qu’elle fut, est devenue une poète à plein temps, l’écriture étant vitale pour elle, la transformant en « poète scientifique ». Stations, un ouvrage riche qui raconte le fil intellectuel d’une Algérienne de la quatrième génération ouverte sur un nouveau monde d’échanges et de partage.

Stations, de Samira Negrouche (Chèvre-feuille étoilée, 540 p., 29 €).

J’habite en mouvement. Anthologie (2001-2021), de Samira Negrouche (Barzakh, 281 p., 900 dinars).

* Benaouda Lebdai est professeur des universités en littératures africaines coloniales et postcoloniales.

Avec Le Point par Par Benaouda Lebdai*

Appel à candidatures : un concours de poésie pour les francophones

janvier 18, 2024

Auteur ou autrice de poésie ou encore éditeur(trice) sont invités à participer à la quatrième édition du Prix francophone international du Festival de la poésie de Montréal en soumettant leur candidature. Le festival sera organisé en partenariat avec plusieurs institutions reconnues de la Francophonie. Les candidat (e) s ont jusqu’au 12 février 2024 pour soumettre leur candidature et avoir plus d’informations à l’adresse suivante : https://www.festivaldelapoesiedemontreal.com/fr/prix. Le concours se tiendra du 26 mai au 2 juin 2024  à Montréal.

Le ou la candidate doit être citoyen d’un des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie et avoir publié cinq titres au moment du dépôt de sa candidature (ces titres doivent être mentionnés dans la notice biobibliographique). Il doit déposer un exemplaire en format PDF via le formulaire, ainsi qu’une notice biobibliographique. L’œuvre soumise doit être une création en langue française et avoir été publiée entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, parue dans l’un des pays ou des communautés membres de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Le recueil doit être en format PDF, doit avoir une courte biobibliographie du candidat avec la liste d’au moins cinq de ses titres de poésie publiés par des maisons d’édition reconnues. Un éditeur ou une éditrice peut soumettre plusieurs recueils, à condition de créer une nouvelle fiche d’inscription pour chacun des ouvrages.

Chaque année, le festival décerne un Prix littéraire et récompense un auteur ou une autrice francophone pour un recueil poétique. Il a pour objectif de sensibilise le grand public à la poésie actuelle des pays et communautés de la Francophonie, d’encourager le renouvellement de la langue française par une création poétique ouverte à la diversité culturelle ; stimuler les échanges et susciter les rencontres entre les poètes et tous leurs publics à travers le monde francophone ; augmenter la présence du livre de poésie numérique dans les boutiques en ligne ; concourir à la découverte de la poésie francophone. Le festival regroupe tous les genres de poésie, près de deux cents poètes et une quarantaine d’activités présentées à travers la ville de Montréal.

Signalons que le concours se déroule en trois étapes : la première sélection consiste à divulguer le jour de la Francophonie, le 20 mars 2024 (vingt titres) ; la seconde sélection (dix titres) à la troisième semaine d’avril 2024. Le nom du lauréat sera dévoilé pendant le festival. Le Prix francophone international du festival de la poésie de Montréal a été créé en 2020. Il récompense une œuvre poétique par la qualité de ses recherches formelles et thématiques.

Avec Adiac-Congo par Rosalie Bindika

Journée internationale de l’écrivain Africain : le 7 novembre 2023

novembre 7, 2023

La littérature, ce reflet de l’âme d’un peuple, trouve en Afrique un écrin d’expressions plurielles. C’est dans cet esprit de reconnaissance et de valorisation que, chaque année, la Journée internationale de l’écrivain Africain, célébrée le 7 novembre, résonne comme un vibrant hommage à ces hommes et ces femmes qui, par le pouvoir des mots, dépeignent les réalités, les mythes et les aspirations de ce continent aussi riche que complexe.

Genèse d’une commémoration littéraire

Initiée en 1991 par l’Union des Écrivains Africains, cette journée est née d’un désir fervent de promouvoir la diversité littéraire africaine et de briser les frontières héritées d’un passé colonial complexe. En effet, selon l’UNESCO, l’Afrique compte plus de 2000 langues autochtones, une mosaïque linguistique qui se répercute dans la richesse de sa littérature.

La littérature Africaine : Un kaléidoscope culturel

Les écrivains africains, gardiens de la mémoire et architectes de l’imaginaire, œuvrent à la transmission de l’oralité vers l’écrit, pérennisant ainsi des histoires transmises de génération en génération. Les œuvres de Chinua Achebe, de Wole Soyinka – premier Africain lauréat du prix Nobel de littérature en 1986 –, ou encore de Nadine Gordimer, ont franchi les seuils locaux pour résonner à l’échelle mondiale.

Un enjeu de représentation

Cependant, le chemin reste semé d’embûches. En 2021, selon le rapport de l’Association des Éditeurs de Livres, moins de 3% des livres publiés en France étaient consacrés aux auteurs africains – une disproportion flagrante, qui soulève la question de la visibilité de l’Afrique dans le marché littéraire global.

Défis et perspectives

Outre les barrières éditoriales, les écrivains africains font face à des défis de taille, tels que le manque d’infrastructures de bibliothèques – avec seulement une bibliothèque pour 100 000 habitants dans certains pays –, et un accès limité à l’éducation, freinant la prolifération de la lecture et de l’écriture.

Un horizon littéraire qui évolue

Malgré ces obstacles, la Journée internationale de l’écrivain Africain du 7 novembre 2023 reste un phare d’espoir. Elle encourage non seulement la reconnaissance des talents existants, mais inspire également la montée en puissance d’une nouvelle génération d’écrivains africains. Elle nous invite, par-delà les océans et les déserts, à plonger dans les abysses de récits infusés d’histoires ancestrales et de réalités contemporaines.

En cette journée dédiée, il nous est donné de célébrer la plume africaine, vibrant appel à la connaissance et à l’ouverture. Il nous appartient à tous, acteurs de la scène culturelle, lecteurs passionnés, citoyens du monde, de tendre l’oreille aux murmures des savanes littéraires et aux échos des montagnes narratives, où l’écriture africaine, riche de ses patrimoines, continue de tisser son chemin vers l’universalité.

Avec media24.fr par Éric Garletti

Canada-Québec: Premier week-end du Festival international de la poésie de Trois-Rivières

octobre 1, 2023

Une personne lit les poèmes accrochés dans le parc Champlain à Trois-Rivières.

Chaque année des cordes à poèmes sont installées au parc Champlain en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. Photo: Radio-Canada/Charles-Antoine Boulanger

Trois-Rivières est en mode poésie pour la prochaine semaine. Le 39e Festival international de la poésie (FIPTR) a officiellement débuté vendredi.

Le vent souffle sur les poèmes fixés aux cordes du parc Champlain. On pourrait penser que cette édition sera comme les autres, mais elle revêt un caractère historique.

Gaston Bellemare, le président fondateur du Festival, tirera sa révérence cette année. Il vit donc ses derniers moments à la tête de l’organisation.

Je ne le vivrai pas comme si c’était le dernier, ça, c’est certain parce que je vais être à tous les autres, lance le passionné.

L’homme est fier du travail qu’il a accompli. On rêvait que ça devienne comme ça, raconte-t-il.

Selon M. Bellemare, le FIPTR est un festival pour le public avec des poètes et non l’inverse. Une distinction importante sur laquelle il insiste, conscient que la poésie peine parfois à rejoindre le grand public.

Les poèmes récités ne durent que trois minutes. Le juste temps pour permettre aux poètes de transmettre l’émotion qu’il traverse et pour le public de ne pas décrocher.

Une programmation allégée

L’inflation nuit au FIPTR. Selon le président et fondateur, il faut prévoir plus d’argent cette année pour payer les repas, les chambres d’hôtel ainsi que les billets d’avion et d’autobus des invités. Ce dernier explique devoir faire face à des augmentations de coûts de 25 à 30 %.

[Le Festival] est en bonne santé, même si cette année tout nous coûte beaucoup plus cher, ajoute-t-il.

La facture plus élevée a des conséquences sur la programmation. En 2023, le nombre d’activités pendant les dix jours de festivités est passé de 350 à 250.

On n’a pas eu de revenus inflationnistes, c’est ça le problème.

De son côté, la quantité de poètes invités a elle aussi diminué pour s’établir à 70.

Joséphine Bacon honorée

La poète innue Joséphine Bacon est une figure importante de la poésie au Québec. C’est elle qui a été désignée présidente d’honneur de ce 39e Festival. Un honneur mérité croit le Festival.Joséphine Bacon est née en 1947.

La poète Joséphine Bacon participe cette année au Festival international de la poésie de Trois-Rivières. (Archives) Photo: Benoît Rochon

C’est un vers composé par cette invitée qui représente le Festival cette année.

Aujourd’hui, je suis quelque part dans ma vieUne citation deJoséphine Bacon, poète

Le parc de la place d’Armes a été rebaptisé le parc Joséphine Bacon, vendredi. Il portera son nom jusqu’au 8 octobre.

Radio-Canada par Charles-Antoine Boulanger d’après les entrevues réalisées à l’émission En direct et au Téléjournal Mauricie-Centre-du-Québec

Prix littéraire : Alvie Mouzita remporte le Grand prix du poème francophone

juin 2, 2023

Cette année, le Grand prix du poème francophone a été décerné au poète congolais, Alvie Mouzita. Le concours international de poésie jeunesse francophone, soutenu par le ministère de la Culture de France, a été organisé par la Société des poètes français, du 20 juin 2022 au 15 mars 2023.

Le poète Alvie Mouzita/DR

C’est grâce à ses trois poèmes, à savoir « Chants des initiés », « Mémoire d’amour » et « Regard du fleuve » qu’Alvie Mouzita, jeune prodige de la littérature congolaise, a su se démarquer devant ses confrères de plumes, en remportant le prestigieux prix avec les félicitations du jury et de la Société des poètes françaiss.

 « J’exprime ma gratitude à toute l’équipe d’organisation d’avoir porté un regard favorable sur mes trois compositions poétiques qui, d’ailleurs, m’ont permis d’être plébiscité à ce prestigieux prix littéraire. Cette distinction vaut ce que valent mes efforts. Je la dédie à Aimé Césaire qui m’a tendrement souri quelques jours avant », a-t-il formulé sa reconnaissance.

Notons que ce concours qui récompense les poètes selon les catégories a connu la participation de 576 candidats avec 937 poèmes, à en croire les mots de Nicole Portay, responsable dudit concours.

Avec Adiac-Congo par Aubin Banzouzi

Premier festival international de poésie de Rîmnicq: le Congo à l’honneur en Roumanie

Mai 13, 2023

En appui de l’anthologie bilingue français-roumain de Marilena Lica Masala « Du Congo au Danube / De la Dunăre la Congo« , et, sur proposition de Georges Smeoreanu, directeur-fondateur du Festival international de poésie de Rîmnicq,  le Congo sera le pays à l’honneur.

Affiche du 1er Festival international de poésie de Rîmnicq en Roumanie

L’affiche du 1er Festival international de poésie de Rîmnicq, en Roumanie

Prévu du 19 au 21 mai, en partenariat avec la ville hôte et l’association « Ordessos », le rendez-vous poétique international intitulé « Rîmnicq est une métaphore » se tiendra à l’occasion de la célébration du 635anniversaire d’attestation documentaire de la ville roumaine de Râmnicu Vâlcea.

À  cette occasion, les organisateurs prévoient de faire vivre aux festivaliers des moments d’amitié, de partage et d’échange littéraire au cœur de l’ancien royaume de l’illustre souverain Mircea Ier de Valachie ayant marqué durant son règne, de 1386 à 1418, la politique intérieure et extérieure des Principautés roumaines et des royaumes voisins.

Le Congo sera le pays à l’honneur. Une programmation permettra de mettre en avant sa poésie congolaise, avec une large place consacrée à l’évocation de l’œuvre de Jean-Baptiste Tati-Loutard.

En marge de celle-ci, Rudy Malonga, arrière-petit fils de Jean Malonga, effectuera le déplacement en Roumanie. Il lancera, à partir de Rîmnicq, la série de rencontres littéraires dédiées au roman Cœur d’Aryenne paru en 1953, dont l’auteur est reconnu unanimement comme étant le « doyen » des écrivains congolais. L’objectif de cette initiative itinérante est à la fois de porter le livre au plus près de la population et, de redonner par la même occasion une envie de lire à tous, explique-t-il.

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Poésie: Huppert Malanda brigue un prix international

avril 21, 2023

Lors de la 24e édition du Festival de la poésie de Montréal qui aura lieu du 29 mai au 4 juin, sera décerné le Prix Francophone international dudit  festival. Des dix finalistes restés en lice figure le poète  congolais, Huppert Malanda, et son recueil « Cette patrie de blessures et de rêve » , édité à l’Atelier Senghor (Congo).

Le poète Huppert Malanda / Adiac

La première sélection du prix a été  faite le 21 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, où vingt candidatures de poètes avaient été sélectionnées sur les 239 reçues. La seconde sélection du Prix a été dévoilée le 17 avril, à Montréal.

Les autres recueils sélectionnés à côté de celui d’Huppert Malanda sont « À mon retour » d’Élise Turcotte,  Editions du Noroit (Canada, Québec);  « Daïra pour la mer » de Nassuf Djailani, Editions Bruno Doucey (France); « Exercices de joie » de Louise Dupré, Editions du Noroit (Canada, Québec); « Holographies » de Philippe More, Poètes de brousse (Canada, Québec); « Insoutenable frontière » de Tanella Boni, Editions Bruno Doucey (Côte d’Ivoire); « Le programme double de la femme tuée » de Carole David, Les Herbes Rouges (Canada, Québec); «Monde, genoux couronnés » de Béatrice Bonhomme, Editions Collodion (France);  « Traverses » de Paul Bélanger, Editions du Noroit(Canada, Québec);  « Un couteau dans la tête » de Claudine Bohi, Editions L’Herbe qui tremble (France).

Signalons que les trois finalistes seront révélés lors du dévoilement de la programmation de la 24e édition du Festival de la poésie de Montréal début mai.

Créé en 2020, ce prix récompense une œuvre poétique francophone exceptionnelle par sa qualité formelle et thématique. Le lauréat ou la lauréate remportera une bourse de 5000 dollars canadiens qui lui sera remise pendant le festival.

Avec Adiac-Congo par Hervé Brice Mampouya

Congo-Poésie : un café littéraire consacré aux recueils de Prince Arnie Matoko

mars 9, 2023

Le café littéraire consacré aux trois recueils de poèmes « La colère du fleuve » ; « Mélodie des larmes » ; et « Entre les lignes du silence » du poète et nouvelliste Prince Arnie Matoko a été organisé, le 6 mars à Brazzaville, par les éditions Alliance Koongo.

1-Les panélistes lors du café littéraire/ Adiac

Le café littéraire a débuté par l’examen de « Entre les lignes du silence » fait par l’éditeur, l’écrivain et critique littéraire Ramsès Bongolo, qui a indiqué que Prince Arnie Matoko est un poète à la pensée lumineuse et à la plume savoureuse. Âme nostalgique au cœur pacifique, adorateur du verbe éclatant et des arguments étincelants, passionné du tambour poétique et du discours rythmique, pianiste des «Mélodies des larmes» et forgeron de «La colère du fleuve», Prince Arnie Matoko, grand cuisinier des mots, sert dans « Entre les lignes du silence », son nouvel opus littéraire, une recette poétique à cheval entre autofiction et soif d’Afrique, entre possessivité et reflexes panafricanistes.

En termes plus simples, a poursuivi Ramsès Bongolo, « ce littéraire, mieux ce préparateur de belles lettres, nous a cuisiné une nourriture littéraire assaisonnée d’ingrédients qui marquent linguistiquement l’appartenance, la possessivité, mais aussi saupoudrée d’un certain nombre de gâteaux, donc de mots grammaticaux qui représentent un élément présent dans ce que les grammairiens appellent “ la situation de communication”. En témoignent les adjectifs possessifs intentionnellement placés au seuil de quelques-uns de ses poèmes. »

Prince Arnie Matoko est un poète dont l’art s’offre aux lecteurs tel un fruit mûr, un fruit dont la saveur oblige à en demander encore plus. « Entre les lignes du silence » se referme, entre autres, sur l’hommage à Ernest Bompoma. Deux poèmes lui ont été consacrés dans ce recueil. L’un se pose les questions que voici : « Dis-moi compagnon de lutte, qui étais-tu ? Un baobab ou une étoile ? » En somme, conclut Ramsès Bongolo, ce recueil est un cri d’espoir, de liberté, d’amour et de paix pour l’Afrique.

Arnie Matoko, un militant d’arrière-garde de la cause du peuple noir

Pour le préfacier de cet ouvrage, Pierre Ntsemou, Arnie Matoko se veut militant d’arrière-garde de la cause du peuple noir faute de la flétrissure coupable d’avant-garde de ses pères fondateurs des républiques-appendices de lamentable dépendance honteusement alimentaire. Prince Arnie Matoko, a-t-il dit, voudrait, dès son vagissement poétique sans gants ni complexe, être sonneur de cor pour le réveil de ce corps meurtri, brisé, laminé, mais toujours en vie par cette survivance légendaire des frères de sa race de glaise qui, du malaise des temps impétueux et tumultueux « des loups affamés cherchant en pleine nuit (des proies) » pour des autres « renards-hyènes » doivent se saisir des armes de l’amour pour effacer à jamais les clichés noirs de pillage et de spoliation sur les bûchers de haines et de guerres » imbéciles. Dès lors, le prince, avec ses mots aiguillons, entreprend de vaincre ces maux et les cartouches meurtrières de la traite négrière et sa fille adultérine née plus tard de l’amère mère acariâtre, la très célèbre dame de fer coloniale de triste mémoire et de descendance barbare avant les indépendances.

2-La couverture du recueil de poèmes « Entre les lignes du silence »/ DR

Critiquant « La colère du fleuve de Prince » d’Arnie Matoko, Winner Franck Palmers (Winner Dimixson Perfection), écrivaine, critique littéraire, enseignante à l’Université Marien-Ngouabi, de prime à bord, a souligné que c’est un titre concis et impactant ; il est quadrilexémique… « Ce recueil de sept nouvelles nous amène, pas à pas, dans un monde dont la toile de fond est l’illusion et la barbarie. En sept tableaux pluri-scéniques, l’auteur blâme les personnes véreuses. Le blâme n’est qu’un simple rappel à l’ordre par écrit. Sept est le chiffre de la perfection, de la complétude, du parachèvement. Par extrapolation, il se fait opération musclée pour décimer les vices ciblés », a-t-elle dit. Les sept nouvelles sont : L’expulsé ; Demain je serai riche ; La rue des sorciers ; C’est triste de perdre sa meilleure amie ; Un fou pas comme les autres Le soleil de Fleuville ; et La colère du fleuve.  L’œuvre littéraire « La colère du fleuve» s’impose par un langage châtié, un vocabulaire riche, une narration poétique, un style réaliste et lyrique.

Puisque chaque chose a un commencement et une fin, une aube et un crépuscule, une genèse et une apocalypse, Winner Franck Palmers (Winner Dimixson Perfection) a conclu en déclarant qu’à travers « La colère du fleuve Prince », Arnie Matoko propose une vue de la société congolaise sous divers éclairages. Cela semble une transcription neuve, au regard des faits sociétaux des chroniques congolaises. Caractérisée par un vocabulaire riche portant quelques fois les bribes du langage du terroir pour mieux atteindre le lecteur, la plume de l’auteur d’«Un voyage à New York » et de « La colère du fleuve » a atteint une maturité narrative perceptible.

Prenant la parole à son tour, l’écrivain à l’honneur a remercié tous ceux qui sont venus assister à ce café littéraire au cours duquel ont été mises en exergue certaines de ses œuvres, tout en exprimant son sentiment de joie et de bonheur.

Avec Adiac-Congo par Bruno Okokana