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Canada-Québec: Premier week-end du Festival international de la poésie de Trois-Rivières

octobre 1, 2023

Une personne lit les poèmes accrochés dans le parc Champlain à Trois-Rivières.

Chaque année des cordes à poèmes sont installées au parc Champlain en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. Photo: Radio-Canada/Charles-Antoine Boulanger

Trois-Rivières est en mode poésie pour la prochaine semaine. Le 39e Festival international de la poésie (FIPTR) a officiellement débuté vendredi.

Le vent souffle sur les poèmes fixés aux cordes du parc Champlain. On pourrait penser que cette édition sera comme les autres, mais elle revêt un caractère historique.

Gaston Bellemare, le président fondateur du Festival, tirera sa révérence cette année. Il vit donc ses derniers moments à la tête de l’organisation.

Je ne le vivrai pas comme si c’était le dernier, ça, c’est certain parce que je vais être à tous les autres, lance le passionné.

L’homme est fier du travail qu’il a accompli. On rêvait que ça devienne comme ça, raconte-t-il.

Selon M. Bellemare, le FIPTR est un festival pour le public avec des poètes et non l’inverse. Une distinction importante sur laquelle il insiste, conscient que la poésie peine parfois à rejoindre le grand public.

Les poèmes récités ne durent que trois minutes. Le juste temps pour permettre aux poètes de transmettre l’émotion qu’il traverse et pour le public de ne pas décrocher.

Une programmation allégée

L’inflation nuit au FIPTR. Selon le président et fondateur, il faut prévoir plus d’argent cette année pour payer les repas, les chambres d’hôtel ainsi que les billets d’avion et d’autobus des invités. Ce dernier explique devoir faire face à des augmentations de coûts de 25 à 30 %.

[Le Festival] est en bonne santé, même si cette année tout nous coûte beaucoup plus cher, ajoute-t-il.

La facture plus élevée a des conséquences sur la programmation. En 2023, le nombre d’activités pendant les dix jours de festivités est passé de 350 à 250.

On n’a pas eu de revenus inflationnistes, c’est ça le problème.

De son côté, la quantité de poètes invités a elle aussi diminué pour s’établir à 70.

Joséphine Bacon honorée

La poète innue Joséphine Bacon est une figure importante de la poésie au Québec. C’est elle qui a été désignée présidente d’honneur de ce 39e Festival. Un honneur mérité croit le Festival.Joséphine Bacon est née en 1947.

La poète Joséphine Bacon participe cette année au Festival international de la poésie de Trois-Rivières. (Archives) Photo: Benoît Rochon

C’est un vers composé par cette invitée qui représente le Festival cette année.

Aujourd’hui, je suis quelque part dans ma vieUne citation deJoséphine Bacon, poète

Le parc de la place d’Armes a été rebaptisé le parc Joséphine Bacon, vendredi. Il portera son nom jusqu’au 8 octobre.

Radio-Canada par Charles-Antoine Boulanger d’après les entrevues réalisées à l’émission En direct et au Téléjournal Mauricie-Centre-du-Québec

Festival du livre de Paris : le plein de lecture

avril 20, 2023

Partenaire de l’événement, « Le Point » vous donne rendez-vous avec sa rédaction pour plusieurs rencontres, à l’occasion de cette deuxième édition du festival (21-23 avril)

Festival du livre de Paris : le plein de lecture
Festival du livre de Paris : le plein de lecture

VENDREDI 21 AVRIL 

Profession critique littéraire. 10 h. Grand Palais éphémère, scène Suffren. 

Avec Élise Lépine, journaliste au Point, Alice Develey, journaliste au Figaro littéraire, Valentine Tedo, alias « En toutes lettres », booktokeuse.

Au nom des livres. 12 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Un dialogue sur l’amour de la littérature et les joies de la lecture toutes générations confondues, avec Daniel Pennac (Terminus Malaussène) et Alessandro Barbaglia (Le Coup du fou), animé par Élise Lépine, du Point.

Mériter le monde. 16 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Du roman d’anticipation à la chronique d’une catastrophe annoncée : dialogue entre Laurent GaudéChien 51, et Christophe Ono-dit-Biot, Trouver refuge.

SAMEDI 22 AVRIL 

Dieu, Pascal et la société. 11 h. Collège des Bernardins, grand auditorium. 

Animée par Jérôme Cordelier, rédacteur en chef des pages politiques du Point, une rencontre avec le philosophe Pierre Manent, qui publie Pascal et la proposition chrétienne, en cette année qui voit célébrer le 400e anniversaire de la naissance de ce génie du XVIIe siècle.

Grand entretien Erri De Luca20 h. La Sorbonne, amphithéâtre Richelieu. 

Écrivain, journaliste, poète : l’auteur italien préféré des Français publie Grandeur nature et un recueil de ses œuvres en « Quarto ». Il se confie à Christophe Ono-dit-Biot, directeur adjoint de la rédaction du Point.

DIMANCHE 23 AVRIL 

La Russie, une fiction ? 11 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Un voyage dans ce pays qui n’a jamais été autant dans l’actualité avec Giuliano da Empoli, lauréat du Grand Prix de l’Académie française avec Le Mage du Kremlin, et Pierre-Henry Gomont, auteur de la BD multiprimée Slava. Rencontre animée par Élise Lépine, du Point.

Il était une fois l’Amérique. 15 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Rencontre entre Dany Laferrière, de l’Académie française, qui publie Petit traité du racisme en Amérique, et Paula Jacques, qui signe Mon Oncle de Brooklyn, animée par Valérie Marin La Meslée, journaliste au Point.

Grand entretien avec Didier Decoin. 16 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Écrivain, scénariste, président de l’Académie Goncourt, l’auteur du Nageur de Bizerte se raconte à Élise Lépine, journaliste au Point.

Grand entretien avec Marie-Hélène Lafon. 17 h. Grand Palais éphémère, agora. 

Prix Renaudot 2020, l’écrivain publie Les Sources et se confie à Valérie Marin La Meslée, journaliste au Point.

L’Italie à l’honneur du Festival du livre de Paris

La littérature n’a pas de frontières : cette année encore, le Festival du livre de Paris ouvre grand ses portes à plus de 300 autrices et auteurs venus d’horizons divers, et particulièrement d’Italie, pays à l’honneur, représenté par Milo Manara ( « Le Nom de la rose » version Manara), Erri De Luca ( Erri De Luca, entre terre et ciel), Paolo Cognetti ou Donato Carrisi, mais aussi par de nouvelles plumes, comme la Somalienne italophone Ubah Cristina Ali Farah, le journaliste Stefano Montefiori ( France-Italie, on refait le match) ou le phénomène Beatrice Salvioni ( Maudite petite fille). Envie de grands débats ? Écoutez Blandine Rinkel, Lola Lafon, Monica Sabolo, Jonathan Coe, Philippe Claudel, Sabyl Ghoussoub ou Giuliano da Empoli parler, à travers leurs livres, de la marche du monde. Pas de frontières entre les genres, non plus, dans ce festival conçu sous la houlette de Vincent Montagne, Jean-Baptiste Passé et Marie-Madeleine Rigopoulos, qui s’intéresse aussi bien à la littérature générale qu’au polar, à la jeunesse ou aux sciences humaines. Et parce que lire, c’est aussi partager, le week-end sera parsemé d’ateliers consacrés à l’écriture ou à la connaissance de soi (pour les parents), à l’expression de sa créativité (pour les plus jeunes), de visites guidées de monuments parisiens, de concerts et de lectures… 

Tout le programme est à retrouver sur festivaldulivredeparis.fr 

Avec Le Point par Christophe Ono-dit-Biot

Congo-Musique : le festival « Rumba un jour, rumba toujours » organisé à Pointe-Noire

avril 8, 2022

L’Institut français du Congo (IFC) donne la possibilité aux Ponténégrins de vibrer, depuis le 5 avril, au rythme de l’histoire et des sons de la rumba congolaise à travers son festival « Rumba un jour, rumba toujours » qui réunit des grands noms de cette musique tels Sam Mangwana, Théo Blaise Nkounkou, Cosmos Mutuari, Maïka Munan, Ballou Canta, Kevin Mbouandé, Fredy Massamba, Sean Milano, Lize Babindamana ainsi que Les Bantous de la capitale qui livrent un concert ce 8 avril à Canal Olympia.

Depuis son inscription par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité, la rumba congolaise fait de plus en plus parler d’elle. Le festival « Rumba un jour, rumba toujours », qui prendra fin le 16 avril prochain, se veut un vecteur d’un message à la fois culturel et festif en s’appuyant sur la diversité, l’échange et la mixité. Par cet événement, l’IFC entend aussi faire rayonner le centenaire de la ville de Pointe-Noire dont les festivités débuteront le 11 mai prochain. Il propose ainsi une belle occasion d’annoncer ces festivités et aussi de célébrer cette belle musique qu’est la rumba.

C’est par une grande conférence de presse qui a réuni tous les participants à l’IFC que « Rumba un jour, rumba toujours » a été lancé. Plusieurs activités ont été retenues, entre autres, des ateliers (Likembé, piano, voix et guitare à l’espace Yaro, Renatura et autres) avec des références comme Maïka Muna et Ballou Canta ainsi que Pototo et Yohan Babindamana ; des projections de films « Rumba congolaise : histoire et économie », réalisé par Patrick Ndandu Mulassa, et «Rumba» d’Olivier Lichen ; des conférences et tables rondes avec d’éminents intervenants chargés de développer les différentes thématiques. Il s’agit notamment de « Les Bantous de la capitale et moi » par Théophile Obenga (Egyptologue, linguiste et historien) et Ida Ngamporo (maire de Djiri à Brazzaville) ; « Panorama de la vie musicale à Pointe-Noire, des années 1960 à 1980 » par Charles Bouetoumoussa (membre du Comité scientifique de la rumba).

Le programme du 7 avril prévoyait une conférence de presse et un showcase de Kevin Mbouadé au lycée Charlemagne (les mêmes activités auront aussi lieu le 12 avril à l’école Crayola) et une conférence sur « Les attentes consécutives à l’inscription de la rumba congolaise au patrimoine de l’humanité » par le Pr Yoka Liye Mudaba et Joachim Goma Thethet à l’IFC. Autres thèmes qui seront développés au cours du festival, «La rumba comme herméneutique de la littérature orale et de la religion traditionnelle Kongo (comité Bantou & Meno Nkumbi Nzila chez les Bantous de la capitale », le 13 avril à l’IFC par Kovo N’sondé ; « Les figures légendaires de la rumba», le 14 avril au lycée Français-Charlemagne par le journaliste Clément Ossinondé ; « Rumba congolaise patrimoine immatériel de l’humanité: quel impact économique pour les pays concernés ? » par Didier Mumengi avec le réalisateur Patrick Ndandu Mulassa.

Le 16 avril, le public débattra avec Maxime Foutou, Dominique Olessongo, Maika Munan, Clément Ossinondé et José Wasenberg sur les droits d’auteurs, les grands auteurs/compositeurs spoliés des grands morceaux de rumba qui ont marqué l’histoire, la professionnalisation- de la création de l’œuvre à sa diffusion, le statut du musicien.

Les Bantous de la capitale, premiers à monter sur la scène du festival

Très attendus du public depuis le lancement de l’événement, en raison de la carrure des artistes et groupes retenus,  les concerts de musique ont démarré le 7 mars à Canal Olympia (arrondissement 1, Emery-Patrice-Lumumba, à Mpita). Et ce sont les légendaires Bantous de la capitale qui ont eu l’honneur de monter en premier sur la scène de « Rumba un jour, rumba toujours ». Ils seront suivis du géant Sam Mangwana qui se produira le 9 avril. Le 16 avril ce sera le tour de l’exceptionnel Maïka Munan de monter sur scène avec ses célèbres invités, notamment Théo-Blaise Nkounkou, Ballou Canta, Fredy Massamba, Liz Babindamana et Sean Milano. Une belle fusion de l’ancienne et de la jeune génération de la rumba congolaise qui promet d’être très colorée. Le festival « Rumba un jour, rumba toujours »  sera clôturé par le concert du talentueux Kevin Mbouandé, à Canal Olympia.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Cinéma : ce festival de Cannes aurait pu être celui de l’Afrique

juillet 19, 2021
Le cinéaste Spike Lee, président du jury du festival de Cannes 2021.

Malgré le grand nombre de films africains sélectionnés sur la Croisette, deux seulement ont obtenu des prix. Même si chacun a retenu, à sa façon, l’attention des festivaliers.

De retour sur la Croisette après une année 2020 zappée pour cause de pandémie, le festival de Cannes de ce mois de juillet, disposant de deux années de production pour choisir sa sélection, s’annonçait comme un cru exceptionnel. De l’avis général, ce ne fut pas le cas, du moins pas au niveau espéré. Malgré la qualité ou l’originalité de certaines des œuvres présentées, dont la Palme d’or, qui est allée de façon peu surprenante par les temps qui courent à un film réalisé par une femme mais aussi de façon assez surprenante à un film trash et même gore, le très beau et très dérangeant Titane de la jeune Française Julia Ducournau.

Ce qui était vrai en général l’était aussi pour l’Afrique et l’on s’attendait, au regard de la quantité des œuvres sélectionnées et de la qualité de leurs auteurs, de la présence aussi au sein du jury de la Sénégalaise Mati Diop, à un festival 2021 exceptionnel pour l’Afrique. Là encore, on a quelque peu déchanté.

Deux films africains en compétition

À l’annonce de la sélection officielle du festival début juin, on avait en effet pu se féliciter de voir arriver en compétition pour la Palme d’or deux films africains – une première depuis l’origine de la manifestation -, réalisés de surcroît par deux cinéastes de grand renom : le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun pour Lingui-Les liens sacrés et le Marocain Nabil Ayouch pour Haut et fort – Casablanca beats.

Or, si les deux auteurs ont été ovationnés par le public de l’immense salle Lumière après la projection de leurs œuvres, Haroun bénéficiant même d’une accolade peu conventionnelle du président du jury Spike Lee, ils sont repartis bredouille après l’annonce du palmarès. Non pas qu’ils aient démérité, comme le prouvent les critiques souvent favorables que ces deux films ont obtenues dans les médias internationaux présents à Cannes, mais parce qu’il y avait assurément des œuvres plus achevées, plus fortes ou plus originales pour séduire les jurés.

Lot de consolation pour Nabil Ayouch ?

Reste qu’au total, toutes sélections pour Cannes confondues, il y avait, un petit record, six films africains projetés sur la Croisette. Deux ont obtenu des prix, il est vrai moins prestigieux que ceux décernés par le jury officiel mais néanmoins convoités. L’Égyptien Omar El Zohairy, petit barbu un peu timide quand on l’approche, a réussi un coup de maître pour son premier film, Feathers (« Les plumes »). Avec cette histoire très originale, souvent drôle et même déroutante malgré son sujet dramatique – disons, pour ne pas en dire plus, qu’il raconte ce qu’il se passe dans une famille déshéritée d’une banlieue glauque du Caire quand le chef quelque peu tyrannique de la famille se retrouve transformé en poule par un prestidigitateur -, Omar El Zohairy a conquis La Croisette et repart avec à la fois le grand prix de la Semaine de la critique et le prix du premier film du très exigeant jury de la presse internationale.

Quant à Nabil Ayouch, il y a fort à parier qu’il a perçu comme un lot de consolation le prix du « cinéma positif » décerné des mains de Jacques Attali pour Haut et fort. Mais il a du être satisfait des raisons invoquées, à juste titre, pour le couronner : « Un film qui tourne autour de la notion d’éveil des consciences, celles des jeunes Marocains, et qui se veut au service des générations futures ».

L’AFRIQUE ÉTAIT EN TOUT CAS FORT BIEN REPRÉSENTÉE LORS DE CETTE ÉDITION SI PARTICULIÈRE

Les quatre autres films africains présents à Cannes, tous de grande qualité, ont retenu chacun à leur manière l’attention des festivaliers. En raison de leur originalité (en particulier l’ovni Neptune frost, sorte de comédie musicale afrofuturiste truffée de dialogues anti-impérialistes de la Franco-Rwandaise Anisia Uzeyman et de son époux américain Saul Williams, présenté à la sélection de la Quinzaine des réalisateurs), de leur beauté formelle (qu’il est beau le désert du Niger filmé par Aïssa Maïga dans le documentaire sur les effets du réchauffement climatique Marcher sur l’eau, présenté en séance spéciale dans la sélection officielle), de leur interprétation et de leur gravité (tourné à Djibouti, La femme du fossoyeur, premier film du Somalien installé en Finlande Khadar Ayderus Ahmed, traite sans pathos d’un problème terrible, un risque mortel pour la femme en attente d’opération d’un couple très amoureux en raison d’un système de santé défaillant, grâce à une mise en scène très réussie) ou encore de leur approche subtile et courageuse d’une réalité complexe (Une Histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid, son deuxième film qui a eu l’honneur de clôturer la Semaine de la critique).

Si l’on ajoute le succès remporté par des films d’auteurs de la diaspora africaine (par exemple le superbe Freda de Gessica Généus célébrant le courage des femmes d’Haïti et le très énergique Bonne mère de Hafsia Herzi sur une « mère courage » de Marseille), on comprendra que l’Afrique était en tout cas fort bien représentée lors de cette édition si particulière du plus grand festival de cinéma de la planète. D’autant plus, ce qui est prometteur, qu’une bonne partie des œuvres citées ont été tournées par de jeunes cinéastes, souvent auteurs ici de leur premier long-métrage. Ils sont donc loin d’avoir fini de nous épater.

Avec Jeune Afrique par Renaud de Rochebrune

Suède: un festival pour les femmes et les transgenres, mais fermé aux hommes

septembre 1, 2018

Seules les femmes et les personnes trans-genres sont admises au festival Statement de Göteborg, en Suède. / © / Frida WINTER

Seules les femmes et les personnes transgenres sont admises et les groupes sont exclusivement féminins: le festival de musique Statement a ouvert ses portes à Göteborg, un an après une série d’agressions sexuelles lors du plus important rassemblement musical de Suède.

« Ce festival était nécessaire en raison de tout ce qui s’est passé lors des festivals de l’année dernière », explique Matilda Hagerman, une étudiante de 27 ans, suscitant l’approbation de ses amies autour d’elle, rassemblées dans un bâtiment industriel du port de Göteborg, la deuxième ville de Suède.

Cette jeune femme aux longs cheveux roses et aux lèvres pourpres fait allusion aux quatre viols et 23 agressions sexuelles enregistrés en 2017 par la police lors du festival de Bravalla, le plus important de Suède, qui a été annulé cette année.

« Que penseriez-vous d’un festival génial où seules les non-hommes sont bienvenues jusqu’à ce que TOUS les hommes apprennent à bien se tenir », avait lancé alors sur Twitter la comédienne suédoise Emma Knyckare, la fondatrice du festival.

Des « milliers » de femmes sont attendues pour le rassemblement, selon une porte-parole, Rebecka Ljung, à l’AFP.

Des femmes bière à la main et souriantes évoluent dans le bâtiment. Les agents de sécurité et les journalistes de sexe masculin ne sont pas autorisés à entrer.

Deux scènes principales accueillent depuis vendredi soir pour deux jours des musiciennes pour l’essentiel suédoises. Des sièges roses sont disposés à l’extérieur pour faire de cet événement un lieu de convivialité différent des autres festivals.

La rappeuse suédpose Joy M’Batha se produit le 31 août 2018 lors du festival Statement réservé aux femmes et aux personnes transgenres. Photo TT News Agency / AFP / © TT News Agency/AFP / Frida WINTER

« Cet endroit est comme un lieu où l’on se sent en sécurité et où les femmes peuvent se retrouver simplement, s’amuser et faire la fête… notamment après les agressions survenues lors d’autres festivals », se félicite Julia Skonneby, une musicienne de 34 ans.

« C’est comme si une certaine tension s’était évanouie… Nous sommes ici pour faire ensemble une déclaration », confirme Hanna Gustavsson, une designer de 31 ans, en faisant un jeu de mots avec le nom anglais du festival, Statement.

Le festival a recueilli pour son lancement plus de 500.000 couronnes suédoises (47.000 euros) par le biais d’un financement participatif.

Les femmes transgenres, nées hommes, sont les bienvenues au festival, qui considère une personne transgenre comme une « personne qui ne s’identifie pas avec le sexe assigné à (sa) naissance ».

– Discrimination ? –

La Suède est l’un des pays du monde les plus respectueux en matière de respect de l’égalité des droits hommes/femmes.

Le festival Statement a recueilli pour son lancement quelque 47.000 euros par financement participatif. / © TT News Agency/AFP / Frida WINTER

A la suite de plusieurs plaintes, l’agence gouvernementale pour l’égalité a demandé cependant au festival Statement de préciser ce qu’il entendait par « cis men », les hommes se considérant des hommes et donc interdits de festival.

« Nous voulons nous assurer que le festival est compatible avec les lois » contre la discrimination, a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’agence, Clas Lundstedt, promettant une réponse dans seulement quelques semaines.

Pour une participante au festival, l’interdiction des hommes est une bonne chose. « Je ne crois pas à la séparation complète (entre hommes et femmes), mais je pense qu’il est très important d’avoir spécialement aujourd’hui ce festival ».

Selon le Conseil suédois pour la prévention de la criminalité, 4,1% des femmes déclarent avoir été victimes de violences sexuelles contre 0,6% des hommes.

Emma Knyckare souligne devant l’AFP que la vague MeToo a mis au jour de « sérieux problèmes » en Suède, non seulement dans les festivals de musique mais aussi au sein de nombreuses institutions.

« On a l’impression que les hommes ont ouvert les yeux sur l’énormité du problème de la violence sexuelle ».

Romandie.com avec(©AFP / (01 septembre 2018 10h54)

Côte d’Ivoire: Au festival Abidjan du rire, un Nicolas Sarkozy désespéré en quête de conseils africains

décembre 13, 2016

Des humoristes ont imaginé une rencontre désopilante entre l’ex-président français, battu à la primaire de la droite, et des chefs d’Etat du continent d’hier et d’aujourd’hui.

Sur scène, de gauche à droite : Gérard Ouédraogo (dans le rôle de Blaise Compaoré), Prince Djiko (Idriss Déby), Omar DeFunzu (Omar Bongo), Teisson (Alassane Ouattara), Mamane, Dany Mauro (Sarkozy), Kaizer (Paul Biya) et Sony (Mobutu). Crédits : DR
Nicolas Sarkozy est désespéré. Il ne reconnaît pas sa défaite à la primaire de la droite et se dit persuadé qu’il y a eu fraude électorale. Alors il est parti chercher de l’aide et des conseils auprès de ses amis les dirigeants africains. « Je dépéris, je tourne en rond, j’ai perdu dix centimètres », se lamente-t-il. Reçu par « Monsieur France », le chargé des affaires françaises à la présidence ivoirienne, il trépigne en attendant Alassane Ouattara. « Je me sens comme un expulseur expulsé. Je veux que des observateurs électoraux africains viennent en France pour un recomptage des voix », s’énerve le candidat malheureux.

Lire le reportage :   A Abdijan, le « Parlement du rire » approuve la pirouette du président gambien Yahya Jammeh

Voilà l’excellent scénario, imaginé et coécrit par l’humoriste nigérien Mamane et l’imitateur français Dany Mauro, qui s’est joué, samedi 10 décembre, sur la scène du Palais de la culture d’Abidjan. Pour ce deuxième gala du festival Abidjan capitale du rire, une partie du gratin des présidents africains était réunie sur un large tapis rouge. Six dirigeants d’hier ou d’aujourd’hui, et autant de comédiens imitateurs pour les incarner.

« Appeler un copain »

« Ce qui t’arrive, c’est la loi de la démocratie », lâche Alassane Ouattara, joué par l’Ivoirien Teisson, devant un Sarkozy surpris : « Tu as bien changé tu sais ! » Pour calmer l’insistance de l’ex-président français, Ouattara accepte d’« appeler un copain ». Arrive, droit comme un i, Idriss Déby, interprété avec brio par le Tchadien Prince Djiko, qui déroule fièrement ses fonctions : « Moi Président de la République du Tchad, moi président de l’Union africaine, quand il y a quelque chose, c’est toujours moi qu’on appelle : Boko Haram, djihadistes, AQMI… Alors, au nom de tous les soldats tombés pour la cause du monde entier, je ne peux pas t’aider. » Mais Déby téléphone, à son tour, à un « copain ».

Et c’est ainsi que le public du Palais de la culture voit défiler Paul Biya, campé par le Camerounais Kaizer, qui adresse ses « sincères condoléances » à Sarkozy, lui recommande la vie en Suisse, mais refuse de lui prêter de l’argent pour payer des mercenaires. « C’est trop dangereux, certains qui t’ont financé ont mal fini ! », précise-t-il en allusion à Mouammar Kadhafi. Puis débarque Blaise Compaoré, « l’Ivoirien nouveau », incarné par le Burkinabé Gérard Ouédraogo, qui conseille au perdant de la primaire de prendre la nationalité italienne comme sa femme Carla.

De son côté, Omar Bongo, imité par le Gabonais Omar DeFunzu, lui demande de « surveiller » son langage : « Sarkozy, on n’est pas tes petits ! » Quant à Mobutu, ressuscité de pied en cap par le Congolais Sony, il suggère au Français de mener une rébellion avant de lâcher : « De toute façon, c’est une affaire de Français tout cela, moi je suis Belge ! »

« Bande de cons »

Sarkozy repart en les insultant, troquant son célèbre « Casse-toi pauvre con » par un « Bande de cons ». Dany Mauro quitte alors le costume de l’ex-chef de l’Etat pour endosser celui de François Hollande. Le président, officiellement « bientôt sur le départ », souhaiterait en réalité qu’Alassane Ouattara lui prête des soldats de l’opération « Licorne » pour se débarrasser de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron. Car lui aussi a changé d’avis : il veut finalement se représenter à l’élection présidentielle. « Ce n’est pas possible tous ces gens qui veulent toujours rester au pouvoir ! », s’exclament les présidents africains. Avant d’ajouter, devant un public hilare : « Nous ne sommes pas des gaous [pigeons]. »

Cette galerie de dirigeants ne pouvait pas se terminer sans le dernier arrivé, Donald Trump« Like a Fucking Duke » –, prêt à construire « un mur autour de l’Afrique » et à « racheter la France pour la vendre au Qatar ».

Sur scène, cette incroyable bande de présidents a entonné, à la manière de « We Are the World », sa chanson au bénéfice de l’association « Présidents sans frontières ». Extrait : « Un peu de reconnaissance pour nous leaders de la souffrance, on était heureux quand tout le monde fermait les yeux. »

Pour mener à bien cette soirée d’imitations, l’humoriste Mamane a recruté des artistes dans plusieurs pays du continent. « Nous sommes en train de créer l’union des humoristes africains ! », se réjouit le chroniqueur de RFI, inventeur de la République très très démocratique du Gondwana. « Nous revendiquons une liberté totale, insiste-t-il en précisant : être dans la famille du Gondwana, c’est une protection. »

 

Le festival de la viande de chien en Chine choque les amis des animaux

juin 25, 2016

Capture d'écran d'un reportage diffusé par NBCNews sur la fête de la viande de chien, dans la ville de Yulin.

Capture d’écran d’un reportage diffusé par NBCNews sur la fête de la viande de chien, dans la ville de Yulin.

Chaque année, plusieurs milliers de canidés sont abattus lors du festival de la viande de chien, qui se déroule à Yulin le 21 juin. Une manifestation traditionnelle et culturelle très critiquée par les ONG étrangère.

Partie intégrante de la culture gastronomique chinoise, la dégustation de chien continue de choquer les amis des animaux chinois et surtout étrangers. Chaque année, des millions de pétitionnaires, dont des ONG et des célébrités, dénoncent en particulier le festival annuel de la viande de chien de Yulin, qui se tient ce 21 juin. Cette petite ville de la région pauvre du Guangxi est le théâtre de l’abattage de quelques 10 000 canidés lors du seul festival.

Et les tensions sont vives. En mai, des militants chinois ont intercepté une camionnette roulant en direction du Guangxi, chargée de 400 chiens et chats entassés. Mais ce genre d’action « coup de poing » peut avoir un effet boomerang: « En raison du tollé, davantage de personnes savent que Yulin accueille un festival de la viande de chien, donc tout le monde vient pour essayer, assure la propriétaire d’une boucherie canine de la ville. Mes ventes sont beaucoup plus élevées qu’avant, 50% de plus par rapport à l’an passé. Et avec le festival qui se rapproche, les hôtels affichent complet ».

« Nos ennemis sont les militants venus d’ailleurs »

La commerçante a ouvert un service de livraison de viande canine car « un grand nombre de gens commandent en ligne » aujourd’hui. Même les amis des bêtes en conviennent: l’opposition frontale est contre-productive: « Avant, je pensais que nos ennemis, c’étaient les mangeurs de chiens », explique le gérant d’un refuge canin qui tient à rester anonyme. « Dorénavant, j’estime que nos ennemis sont les militants venus d’ailleurs. »

Ce farouche opposant du commerce du chien a adopté un Retriever sauvé d’un marché. Mais les protestations internationales sont pour lui du « sabotage », qui crispe les habitants et les pousse à défendre farouchement leurs traditions culinaires.

Le battage médiatique pousse la consommation de chien

Les étrangers sont souvent accueillis avec suspicion à Yulin, et les bouchers locaux sont prompts à arracher les appareils photos des mains des visiteurs. « Quand les étrangers viennent en Chine en pointant tel ou tel problème, les gens s’énervent et n’écoutent plus », explique le gérant du refuge, qui assure lui aussi qu' »en raison du battage médiatique, la viande de chien est de plus en plus consommée. »

Andrea Gung, fondatrice de l’ONG américaine Duo Duo, qui a recueilli 2,5 millions de signatures contre le festival, a changé d’approche suite à l’hostilité rencontrée lors de l’édition 2015. « Tout le monde nous détestait« , explique-t-elle. Son groupe sponsorise désormais des programmes sur le bien-être animal dans les écoles, espérant ainsi « ringardiser » la viande canine auprès des jeunes.

« On vient avec des slogans comme ‘Les jolies filles ne sortent pas avec des mangeurs de chien' », explique-t-elle très sérieusement, assurant que la plupart des amateurs sont des hommes, la viande canine étant réputée stimuler la virilité.

300 chiens abattus quotidiennement à Yulin

La Humane Society International (HSI), ONG basée aux Etats-Unis, estime qu’environ 300 chiens sont abattus quotidiennement à Yulin. Et cela, alors même que les animaux de compagnie connaissent un succès foudroyant en Chine depuis une décennie: près de 30 millions de foyers possèdent désormais un chien, selon Euromonitor.

HSI a manifesté le 10 juin devant le bureau de représentation de la ville de Yulin à Pékin, et a envoyé au président Xi Jinping une pétition de 11 millions de signatures. La campagne #StopYulin est ainsi devenue une « des plus grosses » de HSI, explique Peter Li, spécialiste Chine de l’ONG, qui estime « très exagéré » de parler d’effet boomerang et de consommation accrue de viande canine à Yulin. « Qu’il y ait un contrecoup sur le court terme, oui. Mais sur le long terme, je ne suis pas inquiet. »

Lexpress.fr

Cannes: Différents prix remis aux acteurs

Mai 22, 2016

Le Britannique Ken Loach Palme d’or à Cannes

Ken Loach a remporté dimanche soir la Palme d’or du 69e Festival de Cannes pour son film « I, Daniel Blake ».

Le prix d’interprétation masculine est revenu à l’Iranien Shahab Hosseini et celui de l’interprétation féminine à la star philippine Jaclyn Jose. Le Britannique Ken Loach avait déjà remporté la Palme d’or du 59e Festival de Cannes en 2006 pour « Le Vent se lève ».

Le jury, présidé par l’Australien George Miller, a également distingué l’Iranien Asghar Farhadi pour « Le Client », qui obtient deux prix. Le Grand prix a été remis à « Juste la fin du monde » de Xavier Dolan. « Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse » car les idées « que nous appelons néo-libérales risquent de nous amener à la catastrophe », a déclaré dimanche soir Ken Loach. « Il faut dire qu’un autre monde est possible et même nécessaire », a encore lancé le metteur en scène, après avoir mis en garde contre le retour de l’extrême droite.
Son film primé à Cannes, « I, Daniel Blake », suit le parcours kafkaïen d’un chômeur contraint de demander l’aide sociale.

Cannes: Prix de la mise en scène ex-æquo au Roumain Cristian Mungiu et au Français Olivier Assayas

Cannes – Le Prix de la mise en scène du 69e Festival de Cannes a été remis dimanche, ex-aequo, au Roumain Cristian Mungiu pour Baccalauréat et au Français Olivier Assayas pour Personal Shopper.

Dans Baccalauréat Cristian Mungiu sonde avec acuité les compromissions et la corruption dans la société roumaine. Il est toujours difficile de prendre une décision juste a souligné Cristian Mungiu, saluant le travail du jury.

Je tiens à remercier ma famille qui m’a orienté dans la vie, a ajouté le cinéaste emblématique du renouveau du cinéma roumain, s’exprimant en anglais et en français. Ce nouveau film du réalisateur de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, déjà Palme d’or en 2007, raconte l’histoire de Roméo, un père prêt à tout pour que sa fille puisse entrer dans une université anglaise.

Médecin dans une petite ville de Transylvanie, cet homme rêve de voir sa fille entrer dans une université anglaise. Il voit son projet sur le point de se concrétiser, Eliza n’ayant plus qu’à réussir son Bac avec une bonne moyenne pour y accéder.

Cristian Mungiu est le réalisateur le plus connu du mouvement post-décembre, une expression qui désigne l’après-chute du régime Ceausescu en décembre 1989.

Né en 1968 à Iasi (nord-est de la Roumanie), il étudie la littérature anglaise et américaine à l’université de cette ville, avant de se former à la réalisation cinématographique à l’école du film de Bucarest. Il exerce d’abord comme professeur, puis comme journaliste jusqu’en 1994. Pendant ses études de cinéma, Mungiu avait travaillé comme assistant réalisateur sur des productions étrangères tournées en Roumanie, notamment Capitaine Conan de Bertrand Tavernier et Train de vie de Radu Milhaileanu.

Le Français Olivier Assayas, qui a également reçu le Prix de la mise en scène, a déclaré que Cannes lui avait donné beaucoup de choses. Ce prix de la mise en scène est le plus beau prix, que je partage avec un cinéaste que j’admire.

La mise en scène, c’est quelque chose qui s’invente collectivement, mais j’ai l’impression d’avoir construit un collectif et ce prix lui appartient collectivement a-t-il ajouté. Personal Shopper raconte l’histoire d’une jeune femme, Maureen, qui espère entrer en contact avec son frère jumeau disparu. C’est l’américaine Kristen Stewart qui interprète le rôle de Maureen dans ce long métrage, qui mêle suspense et surnaturel.

C’est la deuxième fois qu’Olivier Assayas, 61 ans, un habitué de Cannes, dirige l’actrice après Sils Maria, en 2014, qui avait valu à l’actrice le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Il est l’auteur d’une quinzaine longs métrages, empruntant à différents genres, qu’il a réalisés en 30 ans.

Cinéaste générationnel, ancré dans la tradition littéraire française mais aussi ouvert sur le monde, notamment asiatique, et la culture pop planétaire, cet ancien chroniqueur des Cahiers du cinéma a toujours accordé une place importante dans son oeuvre à la culture.

Cannes: Prix d’interprétation à l’Iranien Shahab Hosseini et à la Philippine Jaclyn Jose

Cannes – Le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes a été attribué dimanche à l’acteur iranien Shahab Hosseini pour le film Le Client et le prix d’interprétation féminine est allé à la Philippine Jaclyn Jose pour Ma’ Rosa. Je remercie Dieu, a déclaré l’Iranien de 42 ans qui a dédié son prix à son peuple. Fidèle d’Asghar Farhadi, Shahab Hosseini avait déjà joué avec le réalisateur iranien dans Une Séparation et A propos d’Elly.

Je sais que mon père, là où il est, au paradis, est en train de partager cette soirée avec moi. Paix à son âme, et que son âme soit joyeuse, a-t-il ajouté. Ce prix, je le dois à mon peuple donc de tout mon coeur avec tout mon amour, c’est à lui que je le rends, a-t-il poursuivi.

Dans ce long-métrage, un drame domestique et social dans la classe moyenne de Téhéran, Shahab Hosseini, 42 ans, interprète avec Taraneh Alidousti un couple d’acteurs qui se trouve confronté à des événements et des choix bouleversants alors qu’ils jouent Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller.

Son personnage, Emad, professeur et comédien, se trouve contraint de quitter avec sa femme son appartement à Téhéran en raison de travaux menaçant leur immeuble.

Né à Téhéran le 3 février 1974, Shahab Hosseini a abandonné ses études de psychologie dans le but d’émigrer au Canada. Une séparation, son précédent film sous la direction d’Asghar Faradhi, lui avait valu l’Ours d’argent de la meilleure interprétation avec l’ensemble des acteurs du long-métrage au festival de Berlin en 2011. La star philippine Jaclyn Jose a reçu dimanche le prix d’interprétation féminine à Cannes pour son rôle dans Ma’ Rosa, de son compatriote Brillante Mendoza.

Dans ce film, un cri contre la corruption, elle incarne une mère de famille modeste, forcée de réunir une importante somme d’argent pour éviter la prison, ainsi qu’à son mari.

Dans ce film, un cri contre la corruption, l’actrice de 52 ans est Rosa, mère de trois enfants forte et déterminée, appréciée dans son quartier. Elle tient une échoppe et deale de petits sachets de crystal, une drogue du pauvre.

Alors qu’elle est arrêtée, le film raconte ses efforts et ceux de son mari pour sortir du commissariat où ils ont été emmenés, entre dénonciation de leur fournisseur de drogue et course effrénée de leurs enfants pour trouver l’argent réclamé pour leur caution. Je ne sais que dire, je suis si surprise…

Merci, merci à Brillante Mendoza, c’est un réalisateur formidable, un vrai génie, a-t-elle déclaré, très émue, en recevant son prix. Je voudrais saluer tous les Philippins, a-t-elle ajouté, sous les yeux de sa fille Andi Eigenman, qui joue son propre rôle dans le film et était présente dans la salle.

Pour le rôle, Jaclyn Jose est allée s’immerger incognito, de nuit, dans les quartiers que le film décrit, pour faire connaissance avec des personnes du même milieu que Ma’ Rosa, qu’elle allait interpréter.

Son rôle dans Ma’ Rosa tranche singulièrement avec le travail habituel de Jaclyn Jose: le rôle d’une femme riche et gâtée dans La femme du millionnaire, soap philippin très populaire.

Romandie.com avec(©AFP / 22 mai 2016 20h32)

Le 68e festival s’ouvre sur un hommage aux femmes et aux actrices

Mai 13, 2015

Première montée des marches, défilé de stars en robes somptueuses, limousines aux vitres teintées: le grand show du festival de Cannes, événement mondial à la gloire du 7e art, s’est ouvert mercredi par un hommage aux femmes et aux actrices.

« La femme, l’actrice, est le symbole de l’amour sur lequel tout entier repose le cinéma », a déclaré le maître de cérémonie Lambert Wilson. « A l’heure où certains, et je dis bien certains, voudraient la cacher, la bâillonner, la tenir dans l’ombre, la rendre captive, la violer, la mutiler, la vendre comme une marchandise, le cinéma, lui, la met en lumière, la révèle, la révèle… », a ajouté l’acteur.

Isabella Rossellini, Naomi Watts, Emmanuelle Devos, Guillaume Gallienne, Emmanuelle Béart, entre autres, avaient auparavant inauguré le tapis rouge face aux milliers d’anonymes.

Deux présidents
Lambert Wilson a accueilli les membres du jury sur scène, en particulier les frères Coen, co-présidents, l’un en noeud papillon, l’autre en cravate noire. « En ces temps de crise, deux présidents, le festival peut-il se le permettre? », a-t-il plaisanté.

« Deux présidents, ce sont deux suites dans un palace, deux chauffeurs, deux voitures officielles, deux parts de homard, je ne sais combien de kilos de viennoiseries au petit déjeuner (…) Et comment va s’opérer le décompte des voix? Le président traditionnellement a deux voix, là ça en fait quatre », a-t-il dit.

Tête haute
Dix-neuf films sont en compétition pour décrocher la célèbre Palme d’Or, qui sera décernée le 24 mai. « Je ne crois pas que nous soyons des critiques de cinéma exactement. Nous sommes ici pour trouver un consensus », a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse, le réalisateur américain Joel Coen.

C’est au film de la Française Emmanuelle Bercot, « La Tête haute », que revient le privilège d’ouvrir le festival, hors compétition. Toute l’équipe du film a foulé le tapis rouge du Palais des Festivals, dont Catherine Deneuve, en robe noire et fuchsia, qui interprète une juge pour enfants dans ce film qui suit le parcours d’un jeune délinquant.

Présence ministérielle
Présence inattendue, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a elle aussi monté les marches pour voir ce long métrage consacré à la justice des mineurs. « Lorsqu’un de nos enfants vacille nous devons être là pour le rattraper, pour l’aider à se relever », a-t-elle dit.

Ce film est « une réponse à une année assez difficile qu’on a connue en Europe et surtout en France », avait auparavant déclaré Catherine Deneuve, lors de la conférence de presse du film.

Avec cinq longs métrages en course pour la Palme d’Or, et un quart des films toutes sections confondues, Cannes déroulera cette année le tapis rouge au cinéma français.

Romandie.com

A Pukkelpop, « on aurait vraiment dit la fin du monde »

août 19, 2011

Des spectateurs présents jeudi 18 août au festival de Pukkelpop décrivent pour LeMonde.fr le soudain et violent orage qui s’est abattu brutalement sur la foule et a causé la mort d’au moins cinq personnes.

• »Les tables de camping comme bouclier contre la grêle », par Sylvester P.

Nous étions sous une tente, en fait une bâche tendue. Au début, nous étions content d’être au sec et on se disait que ça allait passer très vite. La pluie a continué de plus en plus fort, Skunk Anasie jouait encore, de plus en plus de personnes couraient vers la tente. Les drapeaux que l’on pouvait voir au loin se déchiraient, le vent et la pluie étaient de plus en plus forts. Nous étions toujours au sec. Soudain la bâche s’est déchirée et tout le monde a couru dans tous les sens. Le pylone qui soutenait la bâche est tombé. Puis la grèle s’est mise à tomber.

Nous nous somme servis des tables de camping comme boucliers contre la grêle et autres objets. A ce moment, le vent et la grêle étaient de plus en plus forts. Après peut-être cinq ou dix minutes, les choses sont redevenues plus normales, on a regardé autour de nous et il y avait deux personnes alongées par terre à côté du pylone tombé. Quelqu’un essayait un massage cardiaque sur l’un deux… On a essayé de trouver les secours. Partout, des branches arrachées par terre, un arbre abattu, une autre tente à plat, il fallait franchir plusieur mares de boue de vingt centimètres de profondeur. En vingt minutes, le site s’est transformé en champ de bataille.

• »La fin du monde en dix minutes », par Angèle S.

J’étais sous le chapiteau  »Dancehall » avec mes amis, tout le monde dansait, il faisait une chaleur insoutenable et d’un coup nous avons commencé à recevoir de l’eau qui passait au travers du chapiteau. Nous avons levé les yeux au « plafond » et nous avons vu que les structures métalliques bougeaient beaucoup ainsi que les boules à facettes et autres décorations. J’ai compris tout de suite que quelque chose n’allait pas, un chapiteau aussi énorme ne se met pas à vaciller comme ça pour une petite pluie. J’ai saisi le bras d’une amie et nous avons couru vers la sortie, et tous les spectateurs ont fait de même. Je voulais sortir mais c’était impossible, les gens ont stoppé quand ils ont vu la tempête et le ciel noir dehors.

Pourtant il me semblait moins dangereux d’être sous la pluie que sous un chapiteau qui menaçait de s’écrouler. Nous avons attendu puis avons fini par sortir, les dégâts étaient considérables, des chapiteaux écroulés, des structures métalliques pliées. Nous avons mis une heure pour retourner au camping : le déluge, complètement inondé à certains endroits. Nous avons attendu que la pluie se calme dans nos tentes puis sommes allés chercher des informations : des morts, des blessés, on nous parle d’un bras coupé. Le choc. L’impression d’avoir échappé à la fin du monde. Je n’ai jamais été aussi heureuse d’être en vie et même si je ne connaissais aucun des morts, je penserai à eux toute ma vie.

• »Un énorme carnage », par Fleur L.

Vers 18 h 20, alors que nous étions dans le « Dancehall » du Pukkelpop, mon frère et moi avons vu qu’il commençait à pleuvoir de façon très violente. Puis, d’un coup, le ciel est devenu jaune, la tente s’est mise à bouger dans tous les sens. Nous avons eu le réflexe de ne pas rester en dessous des structures métalliques et de ne pas suivre le mouvement de foule. Au début, les gens n’avaient pas l’air trop perturbés, ce qui fut également notre cas jusqu’à ce que nous soyons témoins de l’effondrement de la structure voisine, à dix mètres de nous.

La tente sous laquelle on était souffrait de plus en plus, je ne pense pas qu’elle aurait tenu le coup plus longtemps. Au final, quand la pluie et le vent ont cessé, on a pu constater les dégâts. Des lacs d’eau et de boue, des gens trempés et choqués et le décor du festival complètement dévasté. Il y avait des arbres partout, des scènes effondrées, etc. Les communications impossibles nous on empêchés de retrouver nos amis pendant deux heures. Il y avait des ambulances et des policiers partout, c’était un énorme carnage. Mais au final, nous concernant, plus de peur que de mal. Même nos tentes au camping ont tenu le coup. Mais d’autres ont été beaucoup moins chanceux…

• »Les cris d’excitation se sont vite transformés en cris de panique », par Mathieu D.

C’était la troisième fois que nous assistions au Pukkelpop avec mon ami. Après s’être promenés sur le site, nous avions décidé de rejoindre l’énorme chapiteau Marquee pour voir le groupe Explosions in the Sky. Nous étions juste à côté lorsque nous avons vu le ciel s’assombrir au loin. Nous sommes rentrés sous la structure pour nous protéger des quelques gouttes qui tombaient. Puis nous avons vu la pluie devenir une averse, puis rapidement on ne voyait plus à deux mètres au-delà de la cascade de pluie formée tout autour du chapiteau.

Tout le monde attendait néanmoins l’arrivée sur la scène du groupe suivant, Panic! At The Disco. Mais les cris d’excitation se sont vite transformés en cris de panique. Le toit de cet énorme chapiteau était très violemment secoué. Nous nous sommes demandé quoi faire, s’il fallait quitter les lieux, mais la foule était très dense. Nous avons donc envisagé de sauter par dessus les crash-barrières qui encerclent la régie en cas de mouvement de foule ou de chute de la structure. Soudain un grand cri s’est fait entendre, on n’a compris ce que c’était que quelques minutes après en nous retournant : le chapiteau voisin, baptisé « le Chateau », s’était effondré. Quand la tempête s’est calmée, nous sommes sortis et avons constaté l’ampleur des dégâts : arbres déracinés, dont un gigantesque tombé sur la tente d’un sponsor, structures à terre, un site devenu une piscine de boue, beaucoup de gens choqués, au téléphone, drapés dans des couvertures de survie.

• »Nuit en plein jour d’été », par Quentin C.

Nous étions en plein concert de Skunk Anansie, aux alentours de 18 h 20. Derrière nous se trouvaient des nuages très menaçants, et la fine pluie qui tombait nous faisait un bien fou, après l’après-midi étouffante que nous avions eue. Soudain, les nuages noirs sont arrivés, il a fait nuit en plein jour d’été, et la pluie a commencé à nous couper, tant la vitesse était impressionnante. Les grêlons sont arrivés quelques secondes plus tard, et nous avons décidé de partir nous abriter. Nous avons traversé la foule, qui s’agitait, et courait dans tous les sens, pour finalement nous abriter à coté des stands, où de nombreuses personnes se tenaient.

Tout les gens étaient collés et les sacs en l’air, pour se protéger de grêlons de plus d’un centimètre de long ! J’ai regardé la scène, où un nuage de petits blocs blancs, mêlés à des vagues volantes et d’énormes feuilles (ou branches très certainement ) déferlaient. C’était très impressionnant. Sur le coup j’ai cru que j’allais mourir ; on aurait vraiment dit la fin du monde… Face au danger, la raison nous a gagnés, et nous sommes partis, il était environ 18 h 45. Nous avons dû traverser le site, dans dix centimètres d’eau. Les dégâts étaient très impressionnants. Nous sommes retournés trempés dans la voiture, pour rentrer chez nous. La pluie a continué à tomber. Il nous a fallu trois fois plus de temps pour rentrer…

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