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[Série]-Afrique-Sauve qui peut : quand les hommes de pouvoir prennent leurs jambes à leur cou !

novembre 29, 2021
« Jeune Afrique » © JA

Bozizé et Patassé, Mobutu, Bédié, Amadou Toumani Touré, Mnangagwa, Atangana Kouna… Tous ces hommes qui ont un jour été puissants, et qui parfois le sont redevenus, ont un point commun : ils ont été contraints de quitter leur pays. Toute la semaine, « Jeune Afrique » vous fait le récit de ces fuite inattendues, et parfois rocambolesques.

Il y a quelque chose de fascinant dans la fragilité du pouvoir. Un jour, on est tout-puissant et le lendemain, on n’est plus rien. Il faut fuir pour sa vie ou pour sa liberté. Le téléphone ne sonne plus, les privilèges se réduisent à peau de chagrin, parfois même on s’ennuie.

À quoi cela tient-il ? Quand des erreurs ont-elles été commises ? À quel moment le rapport de force s’est-il inversé ? Ce sont quelques-unes de ces histoires que Jeune Afrique a décidé de vous raconter tout au long de cette semaine.

Il y a ce jour de 2012 où le président malien Amadou Toumani Touré n’a eu d’autre choix que de dévaler à pied, le genou douloureux, la colline de Koulouba pour échapper aux putschistes qui tiraient sur le palais présidentiel. Preuve, s’il en fallait, que quand il s’agit de sauver sa peau, beaucoup sont prêts à tout et rivalisent d’ingéniosité.

EN 2017, EMMERSON MNANGAGWA REDEVIENT LE JEUNE MAQUISARD QU’IL FUT, MARCHANT ET RAMPANT DANS LES MARAIS

En témoigne l’histoire du Centrafricain Ange-Félix Patassé qui, en 1982, n’hésite pas à enfiler un boubou pour échapper aux hommes de Kolingba, tandis que son complice, François Bozizé, trouve son salut dans un faux plafond. En 2017, Emmerson Mnangagwa, exclu du pouvoir par Robert (et Grace !) Mugabe, redevient le jeune maquisard qu’il fut, marchant et rampant dans les marais pour parvenir à quitter le Zimbabwe. Quant à l’ancien ministre camerounais Basile Atangana Kouna, il fut contraint de fuir en voiture, nuitamment et par la route, pour être finalement rattrapé dans un hôtel au Nigeria. Il croupit depuis en prison.

Symbole

Il y a aussi ces présidents, le Congolais Mobutu Sese Seko en berline, l’Ivoirien Henri Konan Bédié en hélicoptère, devenus aveugles aux signaux et sourds aux alertes, qui durent quitter leur pays en riches et vilipendés fuyards.

Cette série ne prétend absolument pas à l’exhaustivité. Nous aurions pu faire le récit de la fuite en pirogue de l’Ivoirien Guillaume Soro travesti lors du coup d’État manqué de 2002, de celle du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, en 2011, ou plus récemment, en juin dernier, de celle du conseiller de Joseph Kabila, Kikaya Bin Karubi, qui se cacha dans un bateau et puis dans un avion pour quitter la RDC.

Mais les récits que nous vous livrerons chaque jour de la semaine ont sans doute valeur de symbole – et peut-être de morale. Certains de nos fugitifs ont mis des années à revenir au pays, d’autres y sont devenus plus puissants encore que quand ils en étaient parti

Avec Jeune Afrique

RDC: L’archevêque de Kinshasa appelle les autorités à ne pas tuer

janvier 21, 2015

Kinshasa – L’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, a appelé les autorités congolaises et les hommes politiques à ne pas tuer leurs concitoyens, et tous les Congolais à s’opposer à la révision de la loi électorale qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.

Nous (…) lançons vivement cet appel: arrêtez de tuer votre peuple, écrit l’archevêque , dans un communiqué reçu mercredi par l’AFP, au troisième jour de violences meurtrières dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Ces derniers jours, Kinshasa est dans un état de siège incompréhensible. La population est en révolte. Certains hommes politiques, avec les forces de l’ordre, sèment la désolation et créent l’insécurité générale. Nous stigmatisons ces agissements qui ont causé mort d’homme, précise le communiqué.

Ces violences meurtrières ont fait cinq morts selon les autorités, un bilan qui atteint 28 morts, selon une organisation congolaise de défense des droits de l’homme.

L’archevêque Monsengwo condamne également le projet de révision de la loi électorale en cours d’examen au Parlement, susceptible de permettre au président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de rester plus longtemps à la tête de l’Etat.

Nous désapprouvons et condamnons toute révision de la loi électorale qui prolongerait illégalement les échéances électorales de 2016, date prévue des prochaine législatives et présidentielle.

Nous appelons notre peuple à rester vigilant pour s’opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de modification des lois essentielles au processus électoral, écrit le prélat, appelant aussi à éviter tout pillage.

La RDC reste un pays très largement chrétien et plus de 40 % de la population est catholique. Le cardinal Monsengwo jouit d’un grand prestige dans le pays pour avoir joué un rôle majeur lors de l’ouverture démocratique de la décennie 1990. Seule institution réellement présente sur l’ensemble du territoire, l’Eglise catholique assure de nombreux services publics (Santé, éducation), là où l’Etat est absent.

Romandie.com avec(©AFP / 21 janvier 2015 14h04)

Faite de la musique congolaise

juin 21, 2011

La Musique Congolaise Brille par une Pauvreté Textuelle Caractérisée

L’actuelle génération des musiciens congolais ont, sans doute, contribué à une industrialisation de la chanson congolaise. Rechignant à l’effort, leur musique brille par une pauvreté textuelle caractérisée. Des paroles légères qui frisent parfois l’indécence, sans oublier un chapelet de noms d’hommes politiques congolais aux mœurs sociales dissolues.

Parmi les griefs portés contre les musiciens de la République démocratique du Congo aujourd’hui, l’on retient celui d’avoir la Rumba congolaise.

En République démocratique du Congo, la Rumba incarnée par l’actuelle génération des musiciens relève plus « du culturel » que de la « culture ». Par cette analyse, Afrik.com fait allusion à « un mouvement profane, éphémère, trompeur et décevant ». Un divertissement puéril ; sans plus. Nietzsche en son temps vivait « un automne de la culture » ; Hannah Arendt, elle, répétait qu’on « ne pouvait réduire la culture à une industrie culturelle ».

On n’a pas le temps de savourer une gamme que déjà s’entend, un cheveu dans la soupe, le nom d’un homme politique congolais. Le genre a dérapé vers une source au succès.

De là-haut, le grand architecte de l’Univers de la Rumba congolaise moderne, Luambo Makiadi Franco, doit fulminer : ses successeurs dilapident l’héritage que lui-même reçut notamment des Wendo, Bowane, Tino Baroza.

Y a-t-il une chanson de cette nouvelle génération qui dépasse le genre mineur ? Niet. Dieu merci, ces bénédictins d’un temps, d’une saison, bientôt disparaîtront. Malheureusement, comme en Economie la mauvaise monnaie chasse la bonne, la musique faite par l’actuelle génération a enseveli sous les décombres de la médiocrité celle léguée par les Luambo et Essous.

Aucun doute, les chanteurs actuels disposent de quelque savoir musical. Mais ils sont dénués de quelque imagination. Or, « l’imagination est plus importante que le savoir », dixit Einstein. La guerre des textes a cessé d’exister au grand dam de la vie. Verckys composa « Nakomi Tunaka », « Mpassi Mermans » lui répondit par « A mon avis ». Verckys dégaina de nouveau par Sakumuna. Pour répondre à « Pont sur le Congo » de Franklin Boukaka, African Jazz sortit « Ebalé ya Congo ». Et, pour railler leurs détracteurs, les « Mando Négro » se dépassèrent dans Molangi.

UNE AUTRE TARE : LA REDONDANCE

Une autre tare définit les chanteurs des temps présents, c’est la redondance : d’une œuvre à une autre, on a le sentiment qu’il s’agit d’une même chanson. Et le timbre vocal, et l’harmonie : tout se ressemble. C’est en vain qu’on attend les variations d’un bon chorus, comme savaient le faire Nico et Géry Gérard. Les chanteurs du moment sont tel un écrivain qui, prolifique durant toute sa vie, écrit en vérité le même livre avec le même style. Bonjour la monotonie.

Certes les bénédictins de la rumba actuelle ont de belles voix ! Mais ils ne savent pas les marier, du moins ils n’éprouvent aucune envie de savoir les placer. Pour ces artistes, chanter c’est comme prendre un ascenseur : monter/descendre/monter/descendre. Ils montent et descendent là où il n’est pas nécessaire de le faire. Travaillent-ils avec de vrais arrangeurs ?

Le bémol s’impose. Constituez une « attaque » avec les maîtres de chant, Evoloko, Emeneya, Bozi ou Likinga Redo, les chanteurs du moment s’éclipseront vite. Or il est un aspect originel de la Rumba congolaise, c’est la guerre des voix…

L’ABSENCE DE LA GUERRE DES VOIX, UN IMPARFAIT DU PRESENT

Qui ignore la splendide guerre qui oppose Daliens Ntesa et Youlou Mabiala dans Radio trottoir ? Michel Boyibanda et Sam Mangwana, eux, s’agressent agréablement dans To yeba yo trop. Evoloko et Vadio se « mesurent » dans Atinga. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu, entre Likinga et Evoloko, dans Pétrole. Match non pas nul, mais sublime. King Kester Emeneya inflige une gifle de chant à Pépé Kallé dans Amena, si bien que l’éléphant de la musique zaïroise ne se contente que de quelques rôles dans le refrain.

« Oui, dans ma propre chanson, j’abdique face au bachelier en chant, tellement il y est intenable », avoua-t-il un jour à Paris, en 1990. Et de poursuivre : « Il est difficile de malmener Emeneya dans une chanson ; il te répondra du tac au tac ». Avec sa manière de chanter dans le contretemps, cela déstabilise le plus chevronné des maîtres du tempo.

Djenga K. Espérant écrabouille tout le monde dans La mignonne de Bozi Boziana, au point que ce dernier est presque absent dans sa propre composition. Même Lay, le Zeus du ténor, est inaudible dans cette splendide œuvre. Mais ce dernier prend sa revanche, justement dans Autopsie de Djenga K. : il monte si haut dans les aigus que ses compères (y compris le compositeur de la chanson) ont l’impression de patauger dans les bas-fonds des graves.

Papa Wemba, lui, a souvent perdu le duel des voix dans une « attaque » : il est plus divin seul qu’en chorale (Matebu, Esclave, Maria, etc, des œuvres d’une beauté divine). Mais il a remporté aussi plusieurs batailles. En témoigne la manière dont il contre les variations de Bozi, la puissance de Djenga K. et de Lita Bembo dans Mère Otan. Mieux encore, si Kinshasa-Brazza est une chanson à faire écouter aux élèves de chant, c’est grâce au Dionysos du chant qu’est Papa Wemba.

« Dans cette chanson, Papa Wemba sait qu’il doit maintenir une longue distance entre Bozi et lui. S’il descend d’un centimètre, il se perd, car en bas Bozi règne en maître et en puissance », a , analysé Théo Blaise Kounkou.

En fait, qu’est-ce « qu’une guerre juste » ? Pour les gens compliqués, il s’agit d’une guerre qui sert à conquérir une valeur, quitte à verser du sang. Eh bien, pour les gens simples, les mélomanes de la bonne Rumba congolaise, la « guerre juste » est celle qui égaye les âmes, tant sur le fond que sur la forme. Seul le passé, cette lumière abondante, procure cet amour. Le vrai amour. La Rumba actuelle n’est que vacuité et lumière ténébreuse.

Le cas suivant l’illustre bien : pour son mariage et son cinquantième anniversaire, un Congolais de France, Albert Tchey, précise bien sur les cartons d’invitation que les invités ne danseront que la Rumba congolaise des années 70-80 et la Salsa. Et pour cause : la Rumba actuelle demeure au ras des pâquerettes.

Pour rappel, le samedi 11 juin 2011, au stade de France, à l’occasion de la « Nuit africaine », toutes les musiques africaines ou presque seront à l’honneur. Parmi elles, la Rumba congolaise, un genre en pleine glaciation depuis plus de vingt ans, même si le FEMOCA (Festival des musiques originaires d’Afrique noire) tente, par ses moyens, de le dégeler.

Bienvenu IPAN (Kongotimes)avec Érick Mampouya