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États-Unis: Face à une possible inculpation de Trump, son camp dénonce des poursuites « politiques »

mars 19, 2023
Face a une possible inculpation de Trump, son camp denonce des poursuites "politiques"
Face à une possible inculpation de Trump, son camp dénonce des poursuites « politiques »© AFP/MANDEL NGAN, Ethan Miller

Des ténors républicains ont dénoncé dimanche un acharnement « politique » à l’encontre de Donald Trump, qui pourrait devenir le premier ancien président américain à être inculpé, les démocrates s’inquiétant eux que les appels à manifester du milliardaire ne conduisent à de nouvelles violences.

La possibilité d’une inculpation de Donald Trump s’est soudainement rapprochée depuis qu’il a été invité à témoigner dans l’affaire dite « Stormy Daniels », un possible signe que l’enquête du parquet de New York arrive à son terme. Elle concerne un paiement datant de 2016, pour acheter le silence de cette actrice pornographique sur une ancienne liaison supposée.

Dimanche, l’ancien hôte de la Maison Blanche a dénoncé sur son réseau social Truth Social une « chasse aux sorcières », et s’est offusqué qu’un procureur ayant exercé « durant la plus grande vague de crimes violents de l’histoire de New York » puisse « harceler, inculper, et poursuivre en justice un ancien président des Etats-Unis« .

La veille, le républicain, qui est de nouveau candidat pour la présidentielle de 2024, avait affirmé qu’il allait être « arrêté » mardi, et appelé ses supporteurs à « sauver l’Amérique » et à « manifester ».

Dans la foulée, de nombreux républicains ont pris sa défense, au premier rang desquels le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, qui a dénoncé un « abus de pouvoir » de la part du procureur de l’Etat de New York pour Manhattan, Alvin Bragg.

Même l’ancien vice-président Mike Pence, qui s’est pourtant désolidarisé de Donald Trump après l’attaque du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021, a apporté son soutien au milliardaire.

Les poursuites sont « motivées politiquement », a jugé dimanche son ancien bras droit, qui entretient lui-même des ambitions pour 2024 et soigne donc son image auprès de la base républicaine. Il s’est dit « décontenancé » à l’idée qu’un ancien président puisse être inculpé par ce procureur en pleine « vague de criminalité à New York ».

« Les Américains ont un droit constitutionnel à se rassembler pacifiquement », a-t-il ajouté.

Côté démocrate, une telle défense a été jugée irresponsable.

M. Pence place « son ambition au-dessus de l’intérêt général » en « attaquant les poursuites potentielles contre Trump et en défendant un appel à manifester », a taclé sur Twitter l’élu de la Chambre Adam Schiff, ancien membre de la commission parlementaire ayant enquêté sur l’assaut du Capitole.

Défi sécuritaire

« Il n’y a aucune raison de manifester », a aussi estimé la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. « Il s’agit de la justice qui fonctionne comme elle le devrait, sans crainte ou privilège pour quiconque. »

La veille, l’élue démocrate Nancy Pelosi, qui présidait la Chambre des représentants le 6 janvier 2021, a elle qualifié les déclarations de Donald Trump de « dangereuses ».

« Il sera important pour les forces de l’ordre de faire attention à ces manifestations et de faire en sorte qu’elles n’atteignent pas le niveau de violence » du 6 janvier, a déclaré le sénateur démocrate de l’Arizona, Mark Kelly, qui a répondu par l’affirmative à un journaliste lui demandant s’il était inquiet.

Selon des informations de presse, le procureur Alvin Bragg a assuré à ses équipes qu’aucune « tentative d’intimidation » ou menace ne serait « tolérée ».

Plusieurs médias américains ont rapporté que les autorités locales et fédérales se préparaient à la possibilité d’une inculpation de l’ancien président, qui pourrait représenter un défi en termes de sécurité en cas de manifestations devant le tribunal, qu’il s’agisse de partisans ou d’opposants à Donald Trump.

Une telle inculpation, inédite, serait sans aucun doute explosive et pourrait impacter la campagne pour la présidentielle de 2024.

Même si, selon des journalistes américains, l’ancien locataire de la Maison Blanche redoute la perspective d’une arrestation, une inculpation pourrait aussi lui bénéficier en galvanisant sa base.

« Le procureur à New York a fait davantage pour aider Donald Trump à être élu président que n’importe quelle personne aux Etats-Unis aujourd’hui », a estimé samedi l’influent sénateur républicain Lindsey Graham, en qualifiant les poursuites à New York de « sélectives ».

Celles-ci vont « créer beaucoup de sympathie pour l’ancien président », a abondé le gouverneur républicain du New Hampshire, Chris Sununu, qui a prédit « un cirque politique ».

L’enquête judiciaire porte sur un paiement 130.000 dollars versés à l’actrice Stormy Daniels – Stephanie Clifford de son vrai nom — pour qu’elle taise une supposée liaison avec M. Trump. Ce versement a eu lieu en 2016, juste avant le scrutin présidentiel finalement remporté par le milliardaire.

Le parquet de New York considère qu’il s’agissait d’influencer l’élection en empêchant des informations embarrassantes d’être rendues publiques.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Donald Trump affirme qu’il va être « arrêté » mardi

mars 18, 2023
Donald Trump au soleil.

Le républicain Donald Trump le 9 octobre 2022, lors d’un rassemblement partisan en Arizona en vue des élections de mi-mandat. Photo : Reuters/Brian Snyder

Évoquant une fuite du parquet de New York, l’ex-président américain Donald Trump a déclaré samedi sur son réseau social Truth Social qu’il s’attend à être arrêté mardi dans le cadre d’une enquête de l’équipe du procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg.

Le candidat républicain et ancien président des États-Unis sera arrêté mardi la semaine prochaine, a-t-il écrit en lettres majuscules et parlant de lui-même à la troisième personne.

Manifestez, reprenez le contrôle de notre nation!

Il n’a fourni aucun détail sur les motifs de son éventuelle arrestation, mais il a déclaré sur Truth Social qu’elle aurait lieu sans qu’aucun crime puisse être prouvé. Son équipe juridique anticipe quant à elle cette possibilité depuis quelque temps et se prépare pour les prochaines étapes.

Vendredi, un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se rendrait à la justice new-yorkaise s’il devait être inculpé.

Les signes et les rumeurs se multiplient depuis quelques jours sur une éventuelle inculpation au pénal de Donald Trump par un grand jury. Le New York Times et le Washington Post ont révélé il y a environ une semaine que des procureurs new-yorkais avaient proposé à l’ex-président américain Donald Trump de témoigner devant un grand jury dans le cadre d’une enquête sur des pots-de-vin qui auraient été versés à une actrice pornographique, procédure susceptible d’aboutir à une mise en accusation de l’ex-chef d’État. Trump a décliné cette offre, selon Reuters.

Ce serait une première pour un ancien président américain. Aucun président américain, que ce soit durant un mandat ou après, n’a fait face à des accusations criminelles.

Des témoins ont déjà comparu devant un grand jury dans cette affaire, y compris l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, qui a d’ailleurs déjà été condamné dans cette affaire.

Michael Cohen, l'ancien avocat de l'ex-président américain Donald Trump.

Michael Cohen a été condamné à une peine de plus de trois ans de prison pour s’être rendu coupable d’évasion fiscale, pour avoir menti au Congrès et pour avoir enfreint les règles du financement électoral en achetant le silence de deux femmes qui affirment avoir eu des liaisons avec Donald Trump. Photo: Reuters/Jeenah Moon

De nombreuses enquêtes criminelles sur Donald Trump sont en cours, y compris à New York, en Georgie et par les autorités fédérales, notamment sur sa conduite concernant des allégations de paiements de campagne illégaux, d’ingérence électorale, d’efforts pour invalider sa défaite à l’élection présidentielle de 2020 et de conservation de documents ultrasecrets chez lui après avoir quitté ses fonctions.

Les forces policières de New York ont commencé à préparer des dispositifs de sécurité, craignant des dérapages au cas où Trump serait inculpé.

Les inquiétudes dépassent d’ailleurs les frontières de l’État de New York. David Aronberg, le procureur du comté de Palm Beach, en Floride, a déclaré en entrevue à CNN samedi que des manifestations auraient aussi lieu chez lui si Trump était inculpé. On doit s’inquiéter de violences potentielles.

Le bureau du procureur du district de Manhattan n’a pas commenté ces affirmations pour l’instant.

Scandaleuxradicalcommuniste, clament des républicains

Plusieurs républicains ont commencé à réagir sur les réseaux sociaux samedi matin, exprimant leur mécontentement face à cette nouvelle.

Un abus de pouvoir scandaleux par un procureur radical qui ne s’occupe pas de criminels violents pendant qu’il poursuit sa vengeance politique contre le président Trump, a par exemple publié sur Twitter Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants. Je demande aux comités compétents d’enquêter [pour déterminer] si des fonds fédéraux sont utilisés pour renverser notre démocratie en s’ingérant dans les élections avec des poursuites politiquement motivées.

C’est ce que [les dirigeants] font dans les pays communistes pour détruire leurs opposants politiques! a lancé la représentante de la Georgie, Marjorie Taylor Greene, sur le réseau social Gab.com. Les républicains doivent assigner ces communistes à comparaître et mettre fin à cela!

C’est antiaméricain et la gauche radicale a atteint un nouveau creux dangereux, du niveau des pays du tiers-monde, a tweeté la représentante de l’État de New York, Elise Stefanik.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, CNN, Guardian et Reuters

États-Unis: Les déclarations d’impôts de Trump rendues publiques

décembre 30, 2022
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Les déclarations fiscales de l’ancien président Donald Trump ont été rendues publiques vendredi. (Archives) Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Les déclarations d’impôts de l’ancien président Donald Trump ont été rendues publiques vendredi par une commission parlementaire américaine à l’issue d’une longue bataille judiciaire.

Donald Trump, qui s’est lancé dans une nouvelle course à la Maison-Blanche pour 2024, n’avait pas fait connaître ses déclarations fiscales, à l’inverse de tous ses prédécesseurs depuis les années 1970, suscitant de nombreuses questions sur leur contenu.

Donald Trump devant un mur de drapeaux.

Donald Trump quelques heures avant qu’il annonce sa troisième candidature à la présidence américaine. (Archives) Photo : Getty Images/Joe Raedle

Mi-décembre, une commission parlementaire avait voté en faveur de la publication des six années de feuilles d’impôts du milliardaire entre  2015 et 2020.

Ce groupe d’élus réclamait depuis trois ans les documents transmis au fisc par le milliardaire entre ces années, ce qu’il refusait. La Cour suprême leur a finalement donné raison fin novembre.

Donald Trump a vivement dénoncé cette décision dans un communiqué à CBS vendredi, assurant toutefois que ces déclarations ne font que montrer une fois de plus ma réussite.

Un autre revers pour M. Trump

Leur publication est un revers supplémentaire pour l’ancien locataire de la Maison-Blanche, qui fait déjà l’objet d’une myriade d’enquêtes sur la gestion de ses archives, comme sur ses affaires financières à New York.

Le manque de transparence de Donald Trump, qui a fait de sa richesse un argument de campagne, alimente depuis des années les spéculations sur l’étendue de sa fortune ou sur de potentiels conflits d’intérêts.

Son entreprise familiale, la Trump Organization, a été reconnue coupable début décembre de fraudes financières et fiscales au terme d’un procès à New York où l’ancien président républicain n’était pas jugé.

Un rapport parlementaire distinct sur le fisc américain a par ailleurs montré que ce dernier n’avait pas fait ce qu’il devait faire pendant presque tout le mandat de Donald Trump.

C’est un échec majeur du fisc américain, avait dénoncé le chef de cette commission parlementaire, l’élu démocrate Richard Neal.

Avec Radio-Canada par AFP

États-Unis/Assaut du Capitole : Donald Trump sera cité à comparaître par le comité d’enquête

octobre 13, 2022
Donald Trump au soleil.

Le républicain Donald Trump lors d’un rassemblement partisan en Arizona, en prévision des élections de mi-mandat, le 9 octobre 2022 Photo : Reuters/Brian Snyder

Le comité du Congrès enquêtant sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole, survenu le 6 janvier 2021, a voté jeudi à l’unanimité pour citer l’ancien président à comparaître devant ses membres, parce qu’« il est tenu de répondre de ses actes », selon son chef.

Le milliardaire républicain se pliera-t-il à la convocation? Il ne l’a pas dit dans sa première réaction à la nouvelle, mais il a vivement dénoncé les élus.

Pourquoi le comité ne m’a-t-il pas demandé de témoigner il y a des mois? Pourquoi ont-ils attendu jusqu’à la toute fin, jusqu’aux derniers moments de leur dernière réunion? Parce que la commission est un FIASCO total qui n’a servi qu’à diviser davantage notre pays, a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.

Plus tôt, le comité avait voté à l’unanimité pour l’assigner à comparaître.

Donald Trump est la personne au centre de l’histoire, de ce qui s’est passé le 6 janvier. Nous voulons donc l’entendre, a déclaré son président Bennie Thompson lors d’une audience publique. Il doit rendre des comptes. Il est tenu de répondre de ses actes, a-t-il ajouté.

Mais il s’agit aussi pour le comité de faire tout ce qu’il peut pour raconter l’histoire la plus complète possible et fournir des recommandations afin d’aider à garantir que rien de semblable au 6 janvier ne se reproduise à l’avenir, a-t-il poursuivi.

La mission du comité, composé de sept démocrates et de deux républicains, est de faire la lumière sur le comportement du président avant, pendant et après l’attaque du Capitole, qui avait choqué dans le monde entier.

Ce jour-là, le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès pour essayer d’empêcher les élus de certifier la victoire de son rival démocrate, Joe Biden. Le milliardaire continue de soutenir contre toute évidence que le scrutin lui a été volé.

Des manifestants devant un cordon de policiers.

Des partisans de Donald Trump tentent de franchir une barrière policière, le mercredi 6 janvier 2021, au Capitole à Washington. Photo : AP/Julio Coertez

Une victoire prévue « bien à l’avance », malgré le vote

Jeudi, avant son annonce choc, le comité avait déroulé le fil des événements tel que dessiné par ses investigations, montrant que l’ex-président avait prévu bien à l’avance de se déclarer victorieux à l’élection de 2020, avant même que les résultats ne soient connus.

Son intention était claire, ignorer l’État de droit et rester au pouvoir, a souligné le républicain Adam Kinzinger.

L’élue démocrate Zoe Lofgren a évoqué un plan prémédité du président pour déclarer sa victoire, quel qu’ait été le vrai résultat. Son discours de victoire a été planifié bien à l’avance, avant que les votes n’aient été comptés, a-t-elle ajouté.

À l’appui de leurs dires, les élus ont projeté plusieurs vidéos de l’ex-président, de certains de ses proches ou d’anciens employés de la Maison-Blanche.

Sur des images tournées juste avant la présidentielle de 2020 par une équipe danoise pour un documentaire, on peut entendre Roger Stone, allié de longue date de l’ex-président républicain, dire qu’il n’en a que faire du vote.

Que le vote aille se faire foutre, allons directement à la violence, lance-t-il.

Roger Stone derrière un micro.

Roger Stone est un allié de longue date du président américain Donald Trump. Photo : Reuters/Leah Millis

M. Stone, qui n’a pas été inculpé en lien avec le 6 janvier, a contesté l’authenticité des vidéos, affirmant qu’elles avaient été manipulées.

Le comité a également refait jouer un enregistrement d’un appel de Donald Trump à Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Georgie, dans lequel l’ex-président dit avoir besoin de quelque 11 000 bulletins de vote à son nom – un nombre suffisant pour battre son rival Joe Biden dans cet État du Sud.

Le comité a aussi dévoilé des éléments provenant de centaines de milliers de pages fournies par le Secret Service, la police d’élite chargée de la protection rapprochée des hautes personnalités de l’État. Les élus veulent comprendre pourquoi certains SMS d’agents, envoyés le jour de l’assaut, ont été effacés.

Les documents confirment des éléments présentés lors de précédentes auditions, selon lesquels M. Trump a enflammé la foule de ses partisans bien qu’il ait été informé du potentiel de violence, a indiqué l’élu Adam Schiff.

Rapport attendu

Depuis sa création, le comité a interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents.

Le rapport d’enquête doit être rendu public d’ici la fin de l’année, mais probablement pas avant les élections parlementaires du 8 novembre qui détermineront le parti appelé à contrôler le Congrès pour le reste du mandat du président Biden.

Des membres du panel ont ouvertement suggéré que le secrétaire à la Justice, Merrick Garland, devrait inculper Donald Trump en lien avec l’attaque du Capitole. Le comité lui-même n’a pas dit officiellement s’il allait recommander des renvois devant la justice.

Radio-Canada par Agence France-Presse

États-Unis: Des fichiers « ultrasecrets » découverts dans la résidence de Donald Trump

septembre 2, 2022
Pour obtenir un mandat de perquisition, le FBI a dû convaincre un juge qu'il y avait une cause probable qu'un crime avait été commis, et que des agents pourraient trouver des preuves à Mar-a-Lago.

L’ancien président américain Donald Trump Photo : Getty Images/Brandon Bell

Un juge a dévoilé de nouveaux détails sur ce que les agents du FBI ont perquisitionné dans la résidence floridienne de l’ancien président américain Donald Trump le mois dernier. L’inventaire rendu public vendredi révèle que les agents du FBI ont découvert des fichiers jugés « ultrasecrets », des dossiers vides avec la mention « classifiés » ainsi que plus de 10 000 documents sans aucune inscription ni classification.

Bien que l’inventaire dévoilé par la juge Aileen Cannon ne décrive aucun des documents, il montre dans quelle mesure des informations classifiées – y compris des documents de niveau « ultra secret » – ont été conservés dans des boîtes à Mar-a-Lago mélangés avec des journaux, des magazines, des vêtements et autres objets personnels.

Le département de la Justice américain a déclaré qu’il n’y avait aucun espace sécurisé à Mar-a-Lago pour des secrets gouvernementaux aussi sensibles.

Selon le département de la Justice des États-Unis, les enquêteurs ont récupéré 33 boîtes et contenants dans un bureau et une salle d’entreposage à son domicile de Mar-a-Lago le 8 août dernier.

En tout, 18 fichiers avec la mention « ultrasecret » ont été retrouvés. C’est le plus haut niveau de classification des dossiers officiels aux États-Unis.

Également, 28 fichiers avec la mention « classifié » ou une indication qu’ils devaient être retournés ont aussi été retrouvés par les agents du FBI.

Quarante-trois classeurs vides, mais avec la mention « classifié » étaient aussi dans des boîtes. On ignore cependant ce qui était dans ces classeurs et pourquoi ils sont vides.

Radio-Canada avec les informations de Associated Press et Reuters

Tempête politique aux Etats-Unis après la perquisition du domicile de Trump

août 9, 2022
Tempete politique aux Etats-Unis apres la perquisition du domicile de Trump
Tempête politique aux Etats-Unis après la perquisition du domicile de Trump© AFP/Giorgio Viera

Une première étape vers un procès pour les uns, « une persécution politique » pour les autres: la perquisition spectaculaire du domicile de Donald Trump par le FBI jetait mardi une nouvelle lumière sur les profondes fractures de l’Amérique, à l’heure où l’ancien président flirte ostensiblement avec une nouvelle candidature.

Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n’avait été inquiété par la justice de cette façon.

La perquisition de la police fédérale a-t-elle à voir avec les nombreux cartons que Donald Trump a emportés avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021 ? Est-elle liée à l’enquête sur sa responsabilité dans l’assaut du Capitole ? Concerne-t-elle plutôt les soupçons de fraude financière dont la Trump Organization fait l’objet à New York ?

Contacté par l’AFP, le FBI n’a pas souhaité faire de commentaire.

Donald Trump, qui clame son innocence dans chacune de ces affaires et prétend faire l’objet d’une chasse aux sorcières, a vivement dénoncé la perquisition de la police fédérale, à laquelle il n’a pas assisté, dans un communiqué.

« Notre nation vit des jours sombres », a-t-il fustigé, assurant que « cette perquisition non annoncée de mon domicile n’était ni nécessaire ni appropriée ».

« Personne n’est au-dessus des lois (…) pas même un ancien président », a rétorqué mardi sur NBC la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi — qui, comme la plupart des autres ténors de son camp, appelle depuis des années à ce que l’ex-magnat de l’immobilier rende des comptes.

Cette escalade judiciaire semble avoir dans le même temps cimenté l’emprise de Donald Trump sur le parti républicain, qui a fait bloc autour de l’ancien homme d’affaires — au point de l’ériger en martyr.

« Guerre civile »

Dès l’annonce de la perquisition, un groupe de partisans de Donald Trump s’est rendu devant la luxueuse résidence de l’ancien homme d’affaires pour crier leur colère.

Plusieurs d’entre eux agitaient des drapeaux « Biden n’est pas mon président », énième rappel que plus d’un an et demi après la défaite de Donald Trump à l’élection, des dizaines de millions d’Américains restent fermement convaincus que la présidentielle de 2020 lui a été « volée ».

Sur les réseaux sociaux, certains trumpistes appelaient purement et simplement mardi au « divorce », dans ce pays aux divisions si béantes qu’elles peuvent sembler irréconciliables.

« Voilà le genre de choses qui se produisent dans des pays en guerre civile », a tancé Marjorie Taylor Greene, élue de Géorgie connue pour ses outrances, appelant même à un démantèlement du FBI. « La persécution politique DOIT CESSER ! ! ! »

Tremplin pour 2024 ?

Dénonçant une « intolérable instrumentalisation à but politique » du ministère de la Justice, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a promis une enquête sur son fonctionnement quand les républicains reviendraient au pouvoir.

Son camp pourrait reprendre le contrôle du Congrès lors des élections législatives de novembre, qui s’annoncent périlleuses pour le camp de Joe Biden.

Sur la chaîne préférée des conservateurs, Fox News, les bandeaux étaient eux aussi très critiques concernant la perquisition: « Les tactiques de plus en plus radicales du ministère de la Justice sont un danger pour la république », « Le FBI de Biden saccage le domicile d’un de ses adversaires potentiels pour l’élection de 2024 », était-il écrit.

Donald Trump, qui dispose déjà d’un trésor de guerre de plus de 100 millions de dollars (un montant sans précédent pour un ancien président) et pourrait à tout moment se déclarer candidat à un nouveau mandat, a sauté sur l’occasion pour lancer un appel à la générosité de ses partisans.

« Ce n’est pas juste ma maison qui a été attaquée – c’est le domicile de chacun des Américains patriotes pour lequel je me suis battu », a-t-il plaidé dans un e-mail à ses militants, leur suggérant un don de 5 à 5.000 dollars pour combattre une « chasse aux sorcières ».

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Donald Trump affirme avoir reçu la visite du FBI

août 8, 2022
Les bâtiments principaux du club Mar-a-Lago, entourés de palmiers.

Les bâtiments principaux de Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, résidence de Donald Trump Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

L’ancien président américain Donald Trump a annoncé lundi que sa célèbre résidence de Floride, Mar-a-Lago, avait été « perquisitionnée » par la police fédérale (FBI).

Notre nation vit des jours sombres, ma belle demeure, Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, est assiégée et a été perquisitionnée et occupée par de nombreux agents du FBI, a-t-il déclaré dans un communiqué, se disant victime d’une persécution politique.

Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales concernées, [je trouve que] cette perquisition non annoncée de mon domicile n’était ni nécessaire ni appropriée, a-t-il affirmé.

« Ils ont même forcé mon coffre-fort. »

Contacté par l’AFP, le FBI, qui n’a pas encore confirmé la perquisition, n’a pas souhaité faire de commentaire.

Le républicain n’a pas indiqué les raisons de cette opération policière. Il est lié, de près ou de loin, à plusieurs dossiers judiciaires en cours.

Parti avec 15 boîtes d’archives

L’intervention concernerait la potentielle mauvaise gestion de documents classifiés, qui avaient été envoyés à Mar-a-Lago, a déclaré une source proche du dossier au Washington Post.

La façon dont le milliardaire gérait ses documents officiels lorsqu’il se trouvait à la Maison-Blanche est au cœur de plusieurs enquêtes. L’ancien président est accusé d’avoir délibérément négligé certains de ses dossiers avant leur transmission pourtant obligatoire aux Archives nationales américaines.

Cette agence fédérale avait demandé à la justice américaine d’ouvrir une enquête sur ces faits, selon plusieurs médias américains. Elle avait dû récupérer en Floride 15 cartons de documents que Donald Trump avait emportés avec lui lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Dans ces boîtes, des lettres de Barack Obama et du leader nord-coréen Kim Jong-un, une carte des États-Unis qui avait fait l’objet d’échanges houleux avec le service météo américain, mais aussi, selon le Washington Post, plusieurs documents marqués secret défense.

Les Archives nationales assurent que le républicain n’avait en aucun cas le droit de partir avec ces cartons. En vertu d’une loi de 1978, tout président américain doit transmettre l’ensemble de ses courriels, lettres et autres documents de travail à cette agence, chargée de les conserver.

Le personnel de la Maison-Blanche découvrait aussi régulièrement des liasses de papiers bouchant les toilettes, et soupçonnait le président de vouloir se débarrasser de documents, selon un livre à paraître d’une journaliste vedette du New York Times.

L’assaut du Capitole

Les sympathisants de l'ancien président voulaient empêcher la certification des résultats de l'élection présidentielle.

Les partisans de Donald Trump à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Photo : AFP via Getty Images/Alex Edelman

Une commission parlementaire cherche également à faire la lumière sur le rôle que le milliardaire a joué dans l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021. Ce jour-là, des centaines de ses partisans avaient semé la violence et le chaos à l’intérieur du siège du Congrès, retardant la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

Le département de la Justice enquête sur cette attaque, mais n’a pour l’heure pas engagé de poursuites contre l’ancien président. À la fin de juillet, le secrétaire à la Justice Merrick Garland n’avait toutefois pas écarté cette possibilité.

« Nous avons l’intention de faire rendre des comptes à quiconque est responsable pénalement pour [son rôle dans] les événements autour du 6 janvier, dans une quelconque tentative d’interférer avec le transfert légal du pouvoir d’une administration à l’autre. »

Enfin, deux enquêtes, l’une civile et l’autre pénale, sont menées à New York sur des soupçons de fraudes financières au sein de la Trump Organization.

Donald Trump, toujours très populaire parmi les républicains, flirte de plus en plus ouvertement avec l’idée de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

États-Unis: Des élus racontent les pressions de Trump pour invalider l’élection de 2020

juin 21, 2022
Des partisans du président Donald Trump assiègent le Capitole américain à Washington.

Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans du président Donald Trump ont envahi le Capitole pour empêcher la validation de la victoire de son adversaire Joe Biden. Photo: AP/Jose Luis Magana

Pressions, intimidations, menaces… Le patron des élus républicains d’Arizona a raconté mardi les méthodes de Donald Trump et de ses avocats pour tenter de le convaincre de renverser le résultat de la présidentielle américaine de novembre 2020 dans cet État conservateur remporté par Joe Biden.

Le milliardaire républicain justifiait ses demandes par sa conviction que l’élection lui avait été volée en répétant des accusations de fraudes, dont il n’a jamais apporté la preuve et qui ont été balayées par les tribunaux.

Mais les partisans de Trump avaient pris d’assaut le Congrès américain le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la validation de la victoire du candidat démocrate, plongeant le pays dans le chaos pendant plusieurs heures.

Les affirmations de l’ancien président sur sa victoire en Arizona étaient fausses, a assuré Rusty Bowers, président de la chambre des représentants de cet État, devant la commission d’enquête sur cette attaque à Washington.

Quiconque dirait, n’importe où et n’importe quand, que j’ai dit que l’élection était truquée, ce ne serait pas vrai, a ajouté l’élu.

Il a également qualifié de fausses les allégations de l’avocat de l’ex-président, Rudy Giuliani, évoquant des centaines de milliers d’immigrants illégaux et de milliers de morts qui avaient voté pour Joe Biden.

Malgré plusieurs demandes, M. Bower a dit n’avoir jamais vu les preuves de ces allégations, évoquant une conversation avec l’ancien maire de New York.

Il a dit :  »nous avons beaucoup de théories, nous n’avons pas de preuves ». Et je ne sais pas si c’était une gaffe.

M. Bowers a refusé de convoquer l’assemblée locale pour invalider le scrutin, puis de remplacer les grands électeurs élus, chargés de certifier le résultat du vote, par des partisans de M. Trump.

Dans le système électoral américain, ce sont ces grands électeurs qui désignent le vainqueur de l’élection dans leur État.

Il a alors été inondé de plus de 20 000 courriels et de dizaines de milliers d’appels téléphoniques et de textos alors que des manifestants, parfois menaçants, se rassemblaient devant son domicile pour l’insulter, a-t-il raconté, les larmes aux yeux.

Des membres du comité en train de parler ou d'écouter.

Le comité responsable d’enquêter sur l’insurrection du Capitole est notamment composé de Bennie Thompson, élu démocrate du Mississippi à la Chambre des représentants, de Zoe Lofgren, représentante de la Californie au Congrès, et de Liz Cheney, représentante du Wyoming. Photo : Getty Images/Chip Somodevilla

L’équipe juridique de M. Trump a pourtant poursuivi son plan. Des partisans du milliardaire, choisis comme de grands électeurs parallèles dans les États clés remportés par Joe Biden, avaient renversé le résultat du scrutin au moyen de fausses attestations.

Mais le vice-président Mike Pence, qui présidait le vote, avait résisté aux pressions de la Maison-Blanche pour déclarer Donald Trump vainqueur.

J’ai juste pensé que c’était une parodie tragique, a commenté Rusty Bowers, qui avait voté pour le milliardaire en 2016 et le soutenait en 2020.

Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Géorgie, avait pour sa part reçu un appel téléphonique de Donald Trump lors duquel le président lui avait demandé de trouver près de 12 000 bulletins de vote à son nom, soit le nombre suffisant pour battre Joe Biden dans cet État du Sud contrôlé par les républicains.

Il avait là encore évoqué des fraudes électorales et des bourrages d’urnes, des accusations rejetées par les tribunaux.

Mais Brad Raffensperger n’avait pas cédé. Les chiffres sont les chiffres et nous ne pouvions pas recompter [les votes] parce que nous nous étions assurés d’avoir vérifié chaque allégation, a-t-il dit mardi devant la commission.

Il n’y avait aucun bulletin à trouver, le compte était exact et il a été certifié, a-t-il souligné.

Il a également été la cible de harcèlement et de menaces, comme Shaye Moss, simple agente électorale d’Atlanta qui avait participé au dépouillement des bulletins le soir de l’élection avec sa mère.

Donald Trump les avait accusées nommément d’être des arnaqueuses professionnelles.

Cela a bouleversé ma vie, a-t-elle dit mardi, racontant avoir reçu des messages racistes et des menaces de mort.

Depuis plus d’un an, la commission d’enquête – formée de sept démocrates et de deux républicains – a entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l’ancien président, pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump avant, pendant et après l’attaque du 6 janvier.

La cinquième audition de la commission aura lieu jeudi, et se penchera sur les efforts du président pour faire pression sur le département de la Justice afin de rester au pouvoir.

Donald Trump, qui n’a jamais concédé sa défaite à la présidentielle, a dénoncé mardi sur les réseaux sociaux des voyous politiques qui ont criminalisé la justice à un niveau jamais vu auparavant dans notre pays.

Avec Radio-Canada

États-Unis-Enquête sur l’assaut du Capitole : « carnage » et « tentative de coup d’État » de Trump

juin 10, 2022

Le comité a rendu publics des extraits d’interrogatoires et des événements du 6 janvier en plus de donner la parole à des témoins.

Deux personnes assises devant une audience.

Le président et la vice-présidente de la commission parlementaire, le démocrate Bennie Thompson et la républicaine Liz Cheney, devant l’audience Photo : Getty Images/Pool

Le comité responsable d’enquêter sur la tentative d’insurrection au Capitole a blâmé catégoriquement Donald Trump, jeudi soir, pour les événements du 6  janvier 2021. L’assaut n’était pas une manifestation spontanée, mais bien « une tentative de coup d’État » découlant directement des efforts du président déchu pour faire invalider les résultats du scrutin de novembre.

Les grandes lignes des événements sont bien connues, mais le comité avait pour objectif d’en raconter tous les détails pour la postérité et pour éviter que le tout ne se reproduise.

On ne peut pas balayer tout ça sous le tapis, a souligné Bennie Thompson, le chef de la commission du 6 janvierLe peuple américain mérite des réponses.

Un homme à la tribune devant des drapeaux américains

Le président de la commission d’enquête du Congrès sur les événements du 6 janvier 2021, le démocrate Bennie Thompson Photo: Getty Images/Drew Angerer

Depuis près d’un an, M. Thompson et un groupe d’élus – sept démocrates et deux républicains – ont entendu plus de 1000 témoins, dont 2 enfants de l’ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

L’audience de jeudi était la première d’une série de sept qui se dérouleront dans le prochain mois pour faire la démonstration que l’attaque était un effort concerté visant à empêcher la certification de la victoire de Joe Biden et que c’est Donald Trump qui a mis le tout en branle.

Donald Trump, grand responsable

M. Thompson a étayé les découvertes du comité voulant que Trump a mené une vaste conspiration à plusieurs niveaux pour invalider l’élection présidentielle et que l’insurrection du 6 janvier était le point culminant de cette tentative de coup d’État.

Le président Trump a mobilisé une horde violente, a lancé Liz Cheney, l’une des seules républicaines siégeant au comité et qui s’est attiré les foudres de son parti pour avoir critiqué Donald Trump dans le passé. L’attaque contre notre Capitole n’était pas une émeute spontanée, mais plutôt un plan sophistiqué en sept étapes.

Liz Chenney a les bras croisés.

Liz Chenney copréside le comité qui a enquêté sur l’assaut du Capitole. Photo : AP/ J. Scott Applewhite

Les témoignages présentés jeudi montrent à quel point M. Trump était attaché à ses propres mensonges, même son entourage martelait que Joe Biden avait bel et bien gagné. Les allégations de fraude électorale étaient de la foutaise a insisté l’ancien procureur général des États-Unis, William Barr, pourtant très fidèle au président durant son mandat, dans un interrogatoire montré pour la première fois au public.

La fille de Donald Trump, Ivanka, abondait dans le même sens lors de son interrogatoire par le comité en avril. Je respecte le procureur Barr, alors j’accepte ce qu’il a dit. Un conseiller de l’ex-président, Jason Miller, a pour sa part raconté au comité que d’autres stratèges de campagne avaient expliqué en des termes très clairs à Trump qu’il avait perdu.

L’extrême droite bien impliquée

Certains portent des drapeaux américains ou pro-Trump et grimpent dans le Capitole à travers une fenêtre qu'ils ont brisée.

Des partisans de Donald Trump, lors de l’assaut du Capitole du 6 janvier Photo : Reuters/Leah Millis

Le comité a également entendu des témoins jeudi soir, dont le documentariste britannique Nick Quested. Ce dernier a suivi des membres des Proud Boys, un groupe d’extrême droite que le Canada considère comme une organisation terroriste, lorsqu’ils ont marché du rassemblement où Donald Trump prenait la parole jusqu’au Capitole.

La veille, il a également capté des images d’une rencontre entre des membres des Proud Boys et des Oath Keepers, un autre groupe d’extrême droite. Ils avaient alors élaboré un plan pour le 6 janvier. Les images enregistrées par M. Quested au cœur de l’action ont été utilisées par le comité dans leur enquête.

Nick Quested parle dans un microphone.

Le documentariste Nick Quested Photo : AP/ Andrew Harnik

De nombreux émeutiers ont également souligné s’être déplacés à la demande du milliardaire. Bennie Thompson en veut pour preuve des commentaires de Donald Trump, comme lorsqu’il a demandé au Proud Boys de rester en retrait et aux aguets (stand back and stand by) lors d’un débat présidentiel.

Le comité a également montré une partie de l’interrogatoire d’un membre des Proud Boys qui estime que les forces de l’organisation ont probablement triplé après ce commentaire du 45e président.

C’était un carnage. C’était le chaos.

Un homme semble donner un coup de pied vers le sol en direction de la caméra.

Le comité a monté des images de caméra d’interventions où les émeutiers attaquent les policiers au sol. Photo : AP

Le comité a aussi montré des vidéos de la foule qui a perpétré les violences, de leur marche vers le Capitole jusqu’à leur incursion puis leurs attaques brutales contre des policiers et des agents de sécurité.

Les séquences enregistrées par des caméras de surveillance et des caméras d’intervention, notamment, montrent les émeutiers en train de battre les policiers avec des porte-drapeau, des bâtons de baseball et d’autres équipements.

Caroline Edwards, une policière du Capitole qui a subi une commotion cérébrale après avoir été attaquée par un membre des Proud Boys, a livré un témoignage bouleversant.

Le Capitole avait les allures d’une scène de guerre digne d’un film après des heures de combats au corps à corps avec les émeutiers, une situation pour laquelle aucun agent ne pouvait être préparé.

Caroline Edwards regarde vers le haut.

Caroline Edwards a subi une commotion cérébrale lors de l’insurrection du 6 janvier. Photo : AP/ Andrew Harnik

Nous étions là

Dans d’autres extraits, on peut voir des manifestants scander pendez Mike Pence, puisque le vice-président avait refusé d’invalider l’élection de Joe Biden. On pouvait aussi les entendre crier Nancy, Nancy en se dirigeant vers les bureaux de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants.

Les personnes qui assistaient à l’audience ont haleté lorsque Liz Cheney a lu un témoignage racontant que lorsque Trump a appris que les émeutiers réclamaient la pendaison de Mike Pence il leur a répondu qu’ils avaient sans doute raison et qu’il le méritait.

Des élus démocrates pris aux pièges durant l’assaut étaient aussi de la partie. Un représentant du Minnesota, Dean Philips, est toujours consterné par le fait qu’un tel événement qui expose la fragilité de la démocratie puisse être blanchi par des dizaines de millions de personnes.

De nombreux républicains ont tenté de minimiser l’insurrection en reprochant aux démocrates de trop s’attarder aux événements. Nous voulons rappeler aux gens que nous étions là. Nous avons vu à quel point nous sommes passés près d’une première transition violente du pouvoir dans ce pays, a martelé M. Philipps.

La plupart des grands réseaux d’informations ont diffusé l’audience en direct, à l’exception de Fox News.

Par Radio-Canada avec Associated Press

États-Unis/Enquête sur la Trump Organization : Donald Trump coupable d’outrage au tribunal

avril 25, 2022
Donald Trump.

L’ancien président des États-Unis Donald Trump. Photo: Reuters/Cheriss May

Un juge de New York a reconnu l’ancien président Donald Trump coupable d’outrage au tribunal pour avoir refusé de se conformer à l’injonction de production de documents émise par la procureure générale de l’État, Letitia James.

Le juge Arthur Engoron, de la Cour suprême de l’État de New York, a imposé à l’homme d’affaires une amende de 10 000 $ par jour jusqu’à ce qu’il satisfasse aux exigences du tribunal.

M. Trump, je sais que vous prenez vos affaires au sérieux, et je prends les miennes au sérieux, a-t-il déclaré.

La procureure générale de l’État de New York avait présenté cette requête à la cour au début du mois, en lien avec son enquête au civil sur de possibles fraudes fiscales de la Trump Organization.

En janvier dernier, elle avait indiqué que l’enquête avait permis de mettre au jour des preuves semblant établir des pratiques « frauduleuses ou trompeuses », mais elle avait signalé son intention de poursuivre l’enquête avant de déterminer si son bureau déposerait des poursuites à l’endroit de Donald Trump ou de son entreprise familiale.

Les avocats de Donald Trump ont déjà indiqué qu’ils interjetteraient appel.

L’enquête au civil menée par la procureure générale Letitia James est distincte de l’enquête pénale du procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, sur la Trump Organization, à laquelle elle participe toutefois.

Radio-Canada par Sophie-Hélène Lebeuf