Posts Tagged ‘Abdoulaye Wade’

Le Sénégal inaugure en grande pompe son nouveau stade national Abdoulaye-Wade

février 23, 2022
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Le projet a coûté 156 milliards de francs CFA, selon la présidence, soit environ 237 millions d’euros. Le complexe, qui peut accueillir 50 000 personnes, a été construit en moins de deux ans par l’entreprise turque Summa, situé à Diamniadio en banlieue de Dakar. L’occasion d’une fête populaire, malgré des bousculades. Un événement également diplomatique et politique.

Le président Macky Sall et ses homologues Recep Tayyip Erdogan de Turquie, Paul Kagame du Rwanda, Adama Barrow de Gambie et George Weah du Liberia échangent quelques passes au milieu du stade, symbole d’un événement « panafricain » pour Patrice Motsepe président de la confédération africaine de football : « C’est un jour historique pour le football africain ! Tous les présidents qui sont ici nous encouragent pour le développement de l’Afrique. »

Sport, outil diplomatique

Le sport, un outil de diplomatie mais aussi d’unité nationale pour le président Macky Sall, qui a rendu hommage à son prédécesseur Abdoulaye Wade, malgré des tensions sur le cas de son fils Karim Wade : « Les vertus rassembleuses du sport nous rappelle que nous sommes une seule et même nation. C’est pourquoi j’ai décidé de donner le nom du stade à mon illustre prédécesseur, le président Abdoulaye Wade. »

Un hommage rendu aussi aux récents champions d’Afrique par le président de la FIFA, Gianni Infantino : « C’est véritablement l’un des plus beaux stades que j’ai vus, pas seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Bravo ! Vive le football, vive le Sénégal champion d’Afrique ! Sé-né-gal ! »

« Ca va chauffer deh ! »

Le stade abritera le match retour Sénégal – Égypte des éliminatoires de la Coupe du monde le 29 mars prochain. « Ca va chauffer deh ! », dit un supporter. Qui va l’emporter ? « C’est pas une question ! Nous sommes champions d’Afrique. »

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Sénégal : Abdoulaye Wade reçu par Macky Sall au Palais présidentiel

octobre 13, 2019

Le président sénégalais Macky Sall et son prédécesseur lors de l’inauguration de la grande mosquée Massalikoul- Djinane, le 29 septembre. © Papa Matar Diop/Présidence Sénégal

 

Deux semaines après avoir publiquement scellé leur réconciliation, Macky Sall et Abdoulaye Wade se sont rencontrés samedi, à huis clos, au Palais présidentiel.

Après s’être affiché main dans la main avec son prédécesseur à l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane le 27 septembre, à Dakar, Macky Sall avait promis à Abdoulaye Wade de lui rendre visite « bientôt ».

Ce samedi 12 octobre, c’est pourtant le leader du PDS qui s’est présenté devant le chef de l’État, au Palais présidentiel. Une seconde apparition publique commune pour les deux hommes, irréconciliables depuis 2012.

Arrivés à la présidence de la République aux alentours de 17 heures, Abdoulaye Wade a été accueilli dès la descente de la voiture, et « avec tous les honneurs » par celui qui fut un temps son protégé. Tous deux drapés de boubous blancs, dans lesquels certains pourraient voir un symbole d’apaisement, ils ont foulé devant la presse les marches du Palais avant de s’isoler un salon.

Entretien en tête-à-tête

D’abord accompagnés de leurs délégations respectives (Aly ngouille Ndiaye, Augustin Tine ou Seydou Guèye côté présidentiel ; Mayoro Faye et Nafissatou Diallo notamment côté PDS), les patrons de l’APR et du PDS se sont ensuite longuement entretenus à huis clos.

Près de trois heures trente de discussions au cours desquelles les deux chefs d’État « ont fait un large tour d’horizon de la situation politique nationale », abordant notamment la question « du processus électoral et du statut du chef de l’opposition, thèmes qui seront repris lors du dialogue national », a annoncé le responsable de la communication du PDS Mayoro Faye, chargé de lire un communiqué conjoint à l’issue de la rencontre.

Le dossier Karim Wade

« Dans la perspective d’un potentiel gouvernement d’union nationale à venir, Abdoulaye Wade tient à sécuriser certains sujets qui devront être abordés lors du dialogue national », assurait déjà l’un de ses proches à Jeune Afrique avant la rencontre, évoquant la révision du code électoral, la gestion des ressources naturelles, mais avant tout le dossier Karim Wade.

Si la déclaration lue à la presse fait effectivement état des recommandations d’Abdoulaye Wade sur la gestion du pétrole du gaz, le nom de Karim Wade n’a en revanche pas été publiquement prononcé.

En exil au Qatar depuis 2016, le fils de l’ancien président est toujours sous la menace d’un retour en prison s’il remettait les pieds au Sénégal sans s’être acquitté de l’amende de près de 200 millions d’euros à laquelle il a été condamnée en 2015. Une contrainte par corps que « le Vieux » travaille à faire lever depuis plusieurs mois, comme l’annonçait Jeune Afrique dans son édition du 6 octobre.

« Fraternité » et « sérénité »

« Macky s’est engagé à en étudier les écueils techniques », confiait à ce sujet un leader de l’opposition proche d’Abdoulaye Wade interrogé par Jeune Afrique début octobre. En contrepartie Abdoulaye Wade, aurait accepté de mettre de l’eau dans son vin, notamment en participant au dialogue national convoqué par Macky Sall après avoir déposé ses armes d’opposant lors de l’élection présidentielle de février dernier.

Des négociations qui auraient trouvé un élan lors de la rencontre des deux hommes lors de la dernière Tabaski, selon un collaborateur de Macky Sall, et qui pourraient reprendre « à une date encore à définir ».  À leur séparation vers 20h45, et après s’être réjoui d’une « rencontre toute empreinte de fraternité et de sérénité », Macky Sall a en effet réitéré sa promesse de rendre visite à Abdoulaye Wade, à son domicile cette fois-ci.

Jeuneafrique.com par Manon Laplace à Dakar

Sénégal/législatives: l’ex-président Wade empêché de manifester à Dakar

juillet 25, 2017

Dakar – Les forces de l’ordre ont empêché mardi l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, 91 ans, et ses partisans de se rassembler dans le centre de Dakar, dans un secteur déclaré « zone interdite » par les autorités, faisant notamment usage de gaz lacrymogène.

Abdoulaye Wade, qui a pris la tête d’une liste d’opposition pour les législatives de dimanche, avait appelé à une « marche de réclamation des cartes d’électeurs ».

Celle-ci devait en principe se dérouler sur un itinéraire allant de la place de l’Indépendance au ministère de l’Intérieur, en passant devant le Palais présidentiel.

Mais l’ancien président (2000-2012), rentré au Sénégal pour faire campagne le 10 juillet après plus de deux ans d’absence, a été empêché avec ses partisans de rallier le lieu de rassemblement, dont les accès étaient bloqués par des policiers, munis pour certains de boucliers et de matraques.

« La marche n’a pas eu lieu. Des policiers ou des gendarmes ont barré la voie et nous avons rebroussé chemin, comme nous l’avions prévu », a déclaré à la presse Abdoulaye Wade après la manifestation avortée.

« Ce que nous faisons est dans l’intérêt du pays. Nous prenons nos responsabilités pour que les gens votent et pour faire partir (le président) Macky Sall, qui a détruit le Sénégal », a ajouté M. Wade depuis le quartier résidentiel de Fann, à Dakar, où il réside.

« Je l’invite à un débat mais il ne viendra pas. Il est évident que je serai élu (député) mais ma vocation n’est pas d’être élu ni de redevenir président de la République », a-t-il poursuivi, laissant entendre qu’il ne siégerait pas.

Plusieurs dizaines de partisans d’Abdoulaye Wade qui avaient tenté de s’approcher de la place de l’Indépendance ont été dispersés par des jets de gaz, ont constaté les journalistes de l’AFP, qui ont assisté à l’interpellation d’au moins six d’entre eux.

La manifestation était prévue « dans une zone interdite », avait affirmé auparavant à l’AFP le préfet de Dakar, Serigne Babacar Kâne, se référant à un arrêté du ministère de l’Intérieur de 2011 –sous la présidence d’Abdoulaye Wade– interdisant toute « manifestation à caractère politique » dans ce secteur, notamment pour des raisons de sécurité.

L’ex-président conduit une coalition menée par le Parti démocratique sénégalais (PDS), dont il est toujours le chef.

A cinq jours du scrutin, de nombreuses personnes n’ont pas encore retiré leurs cartes d’électeur dans plusieurs zones du pays et risquent d’être privées de vote, selon l’opposition.

Celle-ci accuse le gouvernement de n’avoir pas produit à temps suffisamment de cartes dans le but de priver de vote ses électeurs.

La moyenne nationale de retrait des cartes d’électeurs est de plus de 70%, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo. Plus de 6,2 millions d’électeurs sont inscrits, selon les autorités.

Le président Sall a saisi lundi le Conseil constitutionnel pour autoriser les personnes qui n’auront pas retiré leurs cartes d’électeur à voter avec une autre pièce d’identité comme un passeport ou un permis de conduire, mais l’initiative a été rejetée par plusieurs partis et coalitions de l’opposition.

Les législatives sont organisées avec la participation d’un nombre record de 47 listes, contre 24 en 2012. La campagne électorale ouverte le 9 juillet s’achève vendredi.

Le scrutin vise à renouveler l’Assemblée nationale, où le nombre des sièges va passer de 150 à 165, après une révision constitutionnelle créant 15 postes de députés pour représenter la diaspora sénégalaise.

Romandie.com avec(©AFP / 25 juillet 2017 21h23)                                            

Sénégal : Abdoulaye Wade, égaré entre « esclaves » et « anthropophages »

février 26, 2015

L'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade en 2012.
L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade en 2012. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Abdoulaye Wade a publiquement taxé Macky Sall, mardi, de « descendant d’esclaves » et d' »anthropophages » dont les parents « mangeaient les bébés ». Une sortie unanimement condamnée au Sénégal, y compris dans les rangs du PDS, le parti de l’ancien président.

Depuis qu’Abdoulaye Wade est rentré au pays, fin janvier, tandis que le procès de son fils Karim touchait à sa fin, les boomerangs volent bas au Sénégal. Mardi 24 février, devant micros et caméras, le vieux lion du PDS (Parti démocratique sénégalais, opposition), qui multiplie depuis plusieurs semaines conférences de presse et attaques en règle contre son successeur, franchissait à l’improviste un nouveau cap. Dans une déclaration à l’emporte-pièce dont il a le secret, il qualifiait ainsi Macky Sall de « descendant d’esclaves » et d' »anthropophages » dont les parents « mangeaient les bébés ».

Si Gorgui n’était un pieux talibé mouride, on aurait pu croire à un accès de delirium tremens. Mais les phrases en question sont bien sorties de la bouche du principal leader de l’opposition sénégalaise, président de la République du Sénégal de 2000 à 2012. Le chef vieillissant (88 ans) a à peine eu le temps de savourer son effet que le boomerang lui revenait en pleine figure. Des le lendemain, un désaveu quasi unanime lui valait un florilège de critiques. En mode mineur pour Mimi Touré, l’ancienne Première ministre récemment désignée envoyée spéciale de Macky Sall, qui note qu’Abdoulaye Wade « a tourné le dos à la tradition républicaine dignement incarnée par les présidents Senghor et Diouf, qui ont porté leur statut d’ancien chefs d’État avec élégance et retenue ».

« Mégalomanie devenue dangereuse »

Pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), « Me Abdoulaye Wade a franchi la ligne rouge de la faillite morale ». Plus énergiques, le musicien et ancien ministre Youssou Ndour épingle « une mégalomanie devenue dangereuse », tandis qu’un conseiller de la présidence juge que « sa place est à Dalal Khel [un asile psychiatrique] ». Quant à Mbaye Ndiaye, ministre d’État et haut cadre de l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel), il verrait plutôt l’ancien président « en résidence surveillée » et estime que « Me Wade fait partie de cette classe de vieillards délinquants qui peuvent un jour plonger le Sénégal dans le désastre ».

Même son ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, « regrette les propos tenus » par l’ancien président.

Face à cette charge plus que déplacée de l’éternel opposant, la société civile a emboîté le pas au camp présidentiel. Si la Ligue sénégalaise des droits de l’homme affirme « comprendre les frustrations et ressentiments d’un père dans le contexte de poursuites judiciaires entachées de suspicions ou de violation avérées des droits de la défense » contre son fils Karim, elle dénonce toutefois « la négation des valeurs d’humanité inaliénables […] qui heurtent la morale et les limites de la critique en démocratie ».

Même son ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, « regrette les propos tenus » par l’ancien président, tandis que son ex-chef de cabinet, Papa Samba Boup y voit « une sortie quand même regrettable ». De son côté, Demba Ciré Bathily, l’un des principaux avocats de Karim Wade, a publié un post sur son mur Facebook pour exprimer sa « désapprobation »: « Monsieur le président, […] vous ne pouvez parler ainsi de votre successeur à la tête du pays, quelle que soit la nature du litige qui vous oppose. »

« Dans notre culture, c’est très grave »

Ce litige, tous les Sénégalais le connaissent. Depuis qu’une condamnation de Karim Wade pour enrichissement illicite s’annonce quasi inéluctable, au vu des audiences qui viennent de s’achever à Dakar, Abdoulaye Wade a ressorti son boubou d’agitateur jusqu’au-boutiste, quitte à plonger son propre camp dans l’embarras face à des excès verbaux largement désavoués. « Dans notre culture, traiter quelqu’un de sorcier ou d’anthropophage, c’est très grave », analyse un député de l’opposition non membre du PDS. Wade ferme la porte à tout compromis car Macky Sall, après ça, ne peut plus envisager de s’asseoir avec lui ».

Critiquant les malversations financières qu’il prête à son successeur ou à son jeune frère dans les dossiers Petrotim ou ArcellorMittal, menaçant d’en appeler à l’arbitrage de l’armée pour libérer le Sénégal du « dictateur » Macky Sall, multipliant les anathèmes et provocations à l’endroit de la présidence, Abdoulaye Wade met en application son nouveau concept : le « fippu » (révolte en wolof). Une stratégie de la tension dont le paroxysme devrait être atteint le 23 mars, jour du jugement tant attendu contre son fils Karim.

Semblant espérer qu’il parviendra à pousser le régime à bout et à se voir convoquer par la justice pour « offense au chef de l’État », voire à passer quelques jours en détention, comme à la grande époque où il défiait Abdou Diouf, Abdoulaye Wade donne pourtant la triste impression d’un leader inamovible que nul, dans son parti, n’ose critiquer frontalement. En pratiquant une surenchère permanente susceptible de fragiliser son propre camp et d’aggraver le destin judiciaire de son fils, n’est-ce pas lui qui deviendra le principal « anthropophage » de l’histoire ?

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Jeuneafrique.com par Mehdi Ba, à Dakar

Sénégal : Aboulaye Wade, un retour pour « faire comprendre à Macky Sall qu’il fait erreur »

avril 28, 2014

De retour samedi au Sénégal après 22 mois d’exil en France, l’ancien président Abdoulaye Wade sort du silence qu’il s’était imposé depuis l’élection de Macky Sall. Objectif : faire libérer son fils Karim, soupçonné de corruption. « Jeune Afrique » vous livre la primeur d’un entretien à paraître prochainement.

Samedi 26 avril, à l’heure où les Dakarois prennent le chemin des bars et des restaurants. Le soufflé provoqué la veille par le retour au Sénégal d’Abdoulaye Wade après 22 mois d’exil en France est quelque peu retombé. Dans le quartier cossu de Fann, rares sont les curieux qui attendent devant la demeure que Madické Niang, l’un des plus fidèles lieutenants de l’ancien président, a mis à sa disposition. À l’intérieur par contre, c’est un incessant va-et-vient. On y croise ses aides de camps, des gardes du corps et surtout son état-major politique : Madické Niang, Samuel Sarr, Pape Samba Mboup ou encore Assane Wade, son directeur de cabinet…

« Gorgui » (« le Vieux », en wolof) est en pleine forme. L’accueil populaire qui lui a été réservé la veille a rendu euphorique son entourage. « Gorgui balniou, danio dioum » (« Le Vieux, pardon, on s’est trompés ») ont crié les dizaines de milliers de partisans (et de curieux) qui s’étaient massés au bord de la route reliant l’aéroport au siège du Parti démocratique sénégalais (PDS) dans l’espoir de voir leur « héros ». « Entre Wade et le peuple, c’est une histoire d’amour, veut croire un de ses plus proches collaborateurs. Il y a eu une période de désamour, mais aujourd’hui les Sénégalais le regrettent ».

« Je suis branché sur mon peuple »

L’ancien président a-t-il été surpris par cette effervescence ? « Absolument pas ! a-t-il expliqué à Jeune Afrique, samedi soir. Moi je suis branché sur mon peuple. Je connais les Sénégalais. Ils savent tout ce que j’ai fait pour eux. Et ce n’est pas la première fois que j’ai un accueil exceptionnel. En 1999, il y avait 2 millions de personnes dans les rues ».

Si je voulais renverser Macky Sall, je le pourrais.

À l’époque, Wade était le principal opposant au régime socialiste. Il rentrait d’un exil de plusieurs mois. Selon lui, le message envoyé par les Dakarois est clair. « Le président Macky Sall doit le décoder, poursuit-il. Moi je l’ai fait : cela traduit l’attachement des Sénégalais à ma personne. Les gens ont attendu dix heures d’affilée. Ils l’ont fait parce que je représente un espoir, en raison de ce que j’ai fait pour le Sénégal, et aussi du fait qu’aujourd’hui, ces gens sont désespérés. La loi de la nature fait que l’on passe et que d’autres arrivent. J’aurais souhaité qu’il y ait un président – je ne dis pas qui ait la même aura que moi, ni qu’il réussisse comme moi – mais au moins qui gagne le cœur des Sénégalais. »

S’il est rentré, s’il a brisé le silence auquel il s’astreignait depuis deux ans, c’est pour redonner vie au PDS à deux mois des élections locales, mais aussi – surtout – pour faire sortir de prison son fils Karim et tous ses anciens collaborateurs accusés de détournements de fonds et de malversations. Ce qu’il appelle « la chasse aux sorcières » et qui justifie selon lui que l’on parle désormais du régime de Macky Sall comme d’une « dictature ».

Marcher sur le tribunal ?

Comment compte-t-il s’y prendre ? Pas en mettant le feu au pays, jure-t-il. Mais tout de même… « Si je voulais renverser Macky Sall, je le pourrais, menace-t-il. Mais ce n’est pas mon intention. Moi ce que je veux, c’est faire comprendre à Macky Sall qu’il fait erreur. » Pour ce faire, il va mobiliser tous les leviers qu’il utilisait lorsqu’il dirigeait le pays : les dignitaires religieux (après s’être rendu à Touba, la capitale des mourides, dimanche, il était prévu qu’il visite Tivaouane, la capitale des tidianes, ce lundi), les diplomates (les avocats de Karim Wade rencontrent régulièrement les ambassadeurs occidentaux) et, surtout, le peuple.

Un grand meeting sera organisé dans les prochains jours. Objectif : réunir le plus de monde possible. Si cela ne suffit pas ? « Les jeunes disent qu’ils marcheront sur le tribunal. Mais ce n’est pas moi qui le leur dirai », glisse-t-il en guise d’avertissement à son successeur.
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Jeuneafrique.com par Rémi Carayol, envoyé spécial à Dakar

Sénégal : Abdoulaye Wade de retour à Dakar

avril 26, 2014

Après bien des péripéties, l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade est rentré vendredi soir dans son pays qu’il avait quitté après sa défaite de 2012 et où il revient soutenir son fils en prison et en instance de jugement.

« J’ai senti à distance les souffrances du peuple. J’ai décidé de rentrer pour lui indiquer la voie », a déclaré Abdoulaye Wade au siège de son parti, devant de nombreuses personnes encadrées, sans incident, par les forces anti-émeutes.

« Nous ne pouvons pas continuer à laisser le Sénégal se détériorer de cette façon. Je l’avais amené au seuil de l’émergence », a dit M. Wade, sans évoquer d’éventuelles actions qu’il pourrait entreprendre.

Il était arrivé quelques heures auparavant à Dakar en provenance de Casablanca au Maroc où il avait été bloqué pendant 48 heures, un retard dont ses partisans et le régime de son successeur, Macky Sall, se rejettent la responsabilité.

Abdoulaye Wade, 87 ans, a dirigé le Sénégal pendant douze ans de 2000 à 2012, et était parti en France après sa lourde défaite face à Macky Sall, un de ses anciens Premier ministres, le 25 mars 2012 au second tour de l’élection présidentielle.

Alors que son arrivée avait été initialement prévue mercredi, M. Wade a accusé les autorités sénégalaises d’avoir refusé de lui donner l’autorisation de survol et d’atterrissage nécessaire à son retour. « J’ai compris depuis longtemps que Macky Sall ne veut pas que j’arrive de jour », a affirmé jeudi à Casablanca l’ex-chef de l’Etat en dénonçant « des manoeuvres ».

Ses accusations ont été démenties par le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Latif Coulibaly, qui a évoqué des modifications de dernière minute sur la liste des passagers, imposant une nouvelle requête auprès des autorités aéronautiques sénégalaises. Il a accusé l’ex-chef de l’Etat d’avoir cherché à provoquer « un effet politique » en vue de se faire passer pour une victime et de « discréditer » le gouvernement.

Forces de l’ordre en alerte

Depuis mercredi, le retour annoncé et retardé de Wade crée la polémique et a installé une atmosphère fébrile à Dakar. Les forces de sécurité sont sur le pied de guerre et des policiers anti-émeutes postés en différents lieux et grands axes de Dakar.

Le gouvernement avait interdit mercredi un meeting prévu à l’arrivée d’Abdoulaye Wade qui avait tenu à affirmer qu’il ne rentrait pas pour « déstabiliser » le régime, tout en demandant à ses partisans de venir au meeting interdit.

L’ex-président est rentré alors que son fils Karim Wade, qui fut aussi ministre durant son mandat, est en détention préventive depuis un an. Karim Wade doit être jugé en juin pour enrichissement illicite présumé, dans le cadre de la traque des biens mal acquis déclenchée par le président Sall après son élection.

La justice sénégalaise reproche à Karim Wade, 45 ans, qui a eu des pouvoirs étendus sous le régime de son père, d’avoir un patrimoine « illicite » d’abord estimé à 1,2 milliard d’euros, puis ramené à 178 millions d’euros, accusations qu’il nie en bloc.

Le PDS, auquel appartient également Karim Wade, a dénoncé une « chasse aux sorcières » qui touche aussi d’autres responsables du parti. Dans un entretien au quotidien français Le Monde lundi, Abdoulaye Wade a accusé Macky Sall d’avoir « utilisé l’idée de la traque des biens mal acquis pour combattre Karim, le faire condamner, le priver de ses droits civiques pour qu’il ne se présente pas » à la présidentielle de 2017.

Avant des élections locales prévues en juin, Abdoulaye Wade a dit aussi rentrer à Dakar pour reprendre en mains son parti affaibli et divisé depuis son départ. Il est toujours secrétaire général du PDS.

Jeuneafrique.com avec AFP

Abdoulaye Wade : un retour au Sénégal qui inquiète la défense de son fils Karim

avril 24, 2014

Le retour au Sénégal d’Abdoulaye Wade, prévu le 25 avril, suscite de l’inquiétude au sein de la défense de son fils, Karim Wade. Mais pour l’instant, « Gorgui » a su garder le silence concernant cette affaire.

Depuis son retour au Sénégal, en octobre 2012, Karim Wade n’a revu ni ses trois filles, ni son père, ni sa soeur, tous établis en France. Seule sa mère, Viviane, a accompli le voyage à Dakar pour lui rendre visite en prison. Concernant ses filles, lui-même laissait entendre, à la veille de son incarcération, qu’il se refusait à les faire venir au Sénégal, convaincu que Macky Sall et Aminata Touré, alors ministre de la Justice, étaient « capables de tout ».

Du côté de Sindiély Wade, en silence radio depuis la défaite de son père à la présidentielle de 2012, difficile de savoir ce qui la tient depuis si longtemps éloignée du Sénégal malgré l’emprisonnement de son frère. Mais les rumeurs insistantes de détournement financier à l’occasion du Festival mondial des arts nègres (Fesman) de 2010 ont pu inciter à la prudence celle qui fut l’une des principales ordonnatrices de l’événement.

Quand Wade inquiète la défense de Karim

Quant à l’ancien président Abdoulaye Wade, son entourage n’est pas pressé de le voir fouler de nouveau le sol sénégalais. La perspective d’un retour de ce fougueux octogénaire, abonné aux déclarations à l’emporte-pièce, ne rassure en effet ni les avocats de son fils ni le bureau politique du Parti démocratique sénégalais (PDS). À l’exception d’une rapide déclaration à Abidjan, en décembre 2013, où il assurait qu' »un jour [Karim] sera déclaré innocent », Wade père s’est conformé aux recommandations de ses proches l’incitant à garder le silence – pour ménager, selon certaines sources, la possibilité d’une négociation en coulisses avec le régime de Macky Sall.

Mais « Gorgui » (« le vieux », en wolof) ne tient pas en place. Il vient tout juste d’entamer son retour à Dakar. Un come-back annoncé à plusieurs reprises depuis un an, qui doit enfin se concrétiser, vendredi 25 avril…

Jeuneafrique.com par Mehdi Ba

Sénégal: un meeting pour le retour à Dakar de l’ex-président Wade interdit

avril 22, 2014

Sénégal: un meeting pour le retour à Dakar de l'ex-président Wade interdit © AFP

Sénégal: un meeting pour le retour à Dakar de l’ex-président Wade interdit © AFP

Un meeting prévu mercredi à Dakar pour le retour au Sénégal de l’ex-président Abdoulaye Wade après 22 mois d’absence du pays a été interdit par les autorités, qui invoquent notamment une « menace de troubles à l’ordre public » dans un arrêté dont l’AFP a obtenu copie mardi.

« Est interdit le meeting programmé par M. Oumar Sarr, coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (PDS, formation de M. Wade, NDLR), prévu le mercredi 23 avril », stipule cet arrêté signé du préfet du département de Dakar, Alyoune Badara Diop.

Le rassemblement devait se tenir de 14H00 à 19H00 locales (et GMT) près du centre-ville, dans la foulée de l’accueil à l’aéroport d’Abdoulaye Wade, qui a dirigé le Sénégal douze ans, de 2000 à 2014.

Le meeting est interdit en raison notamment d’un « risque d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens sur un axe routier stratégique » et d’un risque avéré d’infiltration de la manifestation par des individus mal intentionnés », explique l’arrêté signé par le préfet Diop.

Les « motifs » de l’interdiction comprennent aussi un « risque de transformation du meeting en cortège non autorisé sur la voie publique » et une « menace de trouble à l’ordre public », d’après le document, qui menace de sanction toute infraction à ses dispositions.

Le PDS a été informé de l’interdiction du meeting il s’y conformera, tout en faisant « respecter (son) droit », a déclaré à l’AFP un de ses responsables, El Hadji Amadou Sall.

« Ni Wade, ni le PDS ne violeront la loi. On ne violera pas la loi mais on fera respecter notre droit », a affirmé M. Sall.

« On ne fera pas de cortège, pas de meeting, mais personne ne peut interdire aux Sénégalais » qui le souhaitent « de réserver un accueil populaire à Abdoulaye Wade », a-t-il dit.

Abdoulaye Wade, 87 ans, a quitté le pouvoir suite à sa défaite au second tour de l’élection présidentielle, le 25 mars 2012, face à Macky Sall, son ex-Premier ministre devenu son adversaire.

Il avait quitté Dakar en juillet 2012 pour s’installer avec son épouse à Versailles, en région parisienne. Depuis lors, il n’est pas revenu au Sénégal.

Jeuneafrique.com avec AFP

L’ex-président Wade de retour mercredi au Sénégal après 22 mois d’absence

avril 21, 2014

Dakar – L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade est attendu mercredi au Sénégal, qu’il a quitté en 2012 après sa défaite électorale et où il n’était pas revenu depuis juillet 22 mois, a-t-on appris lundi à Dakar auprès de sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS).

Le retour de M. Wade, qui a été pouvoir de 2000 à 2012, a été annoncé puis reporté plusieurs fois dans le passé plusieurs fois, mais cette fois, c’est confirmé: il sera là mercredi, (il) arrivera à Dakar en début d’après-midi, a déclaré un responsable du PDS joint par l’AFP. Cette perspective rend beaucoup de monde fébrile, a-t-il ajouté, refusant de fournir des détails.

Selon la presse locale, le PDS prévoit d’organiser plusieurs manifestations pour accueillir son chef, comme un rassemblement à l’aéroport suivi d’une marche jusqu’à un site où se tiendrait un meeting.

Abdoulaye Wade, 87 ans, a dirigé le Sénégal douze ans, jusqu’à sa défaite au second tour de l’élection présidentielle, le 25 mars 2012, face à Macky Sall, son ex-Premier ministre devenu son adversaire.

Il avait quitté Dakar en juillet 2012 pour s’installer avec son épouse à Versailles, en région parisienne. Depuis lors, il n’est pas revenu au Sénégal mais il a participé à diverses rencontres en Afrique et dans des pays arabes.

Son retour à Dakar interviendra quelques jours après l’annonce, le 17 avril, de la décision de renvoyer son fils Karim Wade, qui fut également un super ministre de son régime, en procès pour enrichissement illicite.

Karim Wade, en détention depuis un an, doit être jugé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale qui était en sommeil et a été réactivée par Macky Sall après son arrivée au pouvoir.

Un des avocats de Karim Wade, Me Mohamed Seydou Diagne, a précisé à l’AFP que le montant en cause est passé durant l’instruction de 800 milliards de FCFA (1,2 milliard d’euros) à 117 milliards de FCFA (178 millions d’euros), en estimant que l’accusation contre son client ne correspond à rien du tout.

Dans un entretien au quotidien français Le Monde paru lundi, l’ex-président Wade a expliqué être resté hors du Sénégal depuis son départ à la demande des militants du PDS.

Il a aussi dénoncé une chasse aux sorcières menée par le régime de son successeur.

Lutter contre les détournements est important. (…) Mais ce n’est pas une raison pour accuser des innocents. Macky Sall a utilisé l’idée de la traque des biens mal acquis pour combattre Karim, le faire condamner, le priver de ses droits civiques pour qu’il ne se présente pas en 2017 à la prochaine présidentielle, a déclaré Abdoulaye Wade au journal français.

Pour servir cette cause, il a ressuscité la CREI, une cour créée en 1981, qui n’avait pas été activée depuis 30 ans et qui avait disparu de l’architecture judiciaire du Sénégal. Il a pratiqué une chasse aux sorcières contre mes collaborateurs et moi, a-t-il affirmé.

S’il a mis mon fils Karim en prison, c’est parce qu’il voyait en lui le seul rival capable de l’affronter, a-t-il soutenu.

Abdoulaye Wade a par ailleurs estimé que son retour est hautement politique tout en réfutant vouloir briguer un poste.

J’ai dépassé l’âge d’avoir une ambition politique. Briguer un poste au Sénégal, c’est fini. Ce qui ne veut pas dire que je sors de la politique. Je dirige le parti le plus important du pays, a-t-il dit.

Romandie.com avec(©AFP / 21 avril 2014 18h05)

Sénégal: l’ex-ministre Aminata Touré nommée Premier ministre

septembre 1, 2013

Le président sénégalais Macky Sall a remercié dimanche son Premier ministre Abdoul Mbaye, qu’il a remplacé le même jour par une de ses proches, Aminata Touré, précédemment ministre de la Justice, qui devient la deuxième femme chef de gouvernement de l’histoire du Sénégal.

Aucune explication n’a été officiellement fournie au limogeage de M. Mbaye, 60 ans, technocrate et ex-banquier qui était en poste depuis 17 mois et a été remercié en même temps que son équipe.

Dans cette équipe figurait déjà Mme Touré, 50 ans, diplômée en économie, membre du parti présidentiel, l’Alliance pour la République (APR), et proche de Macky Sall.

Autres personnalités célèbres du gouvernement sortant: le chanteur Youssou Ndour, qui gérait le Tourisme, et l’écologiste Haïdar El Ali, qui était ministre de l’Environnement.

Quelques heures après l’annonce du limogeage d’Abdoul Mbaye et de son gouvernement, Mme Touré a été reçue au Palais présidentiel. C’est en sortant qu’elle a annoncé à la presse avoir été nommée Premier ministre.

Elle est la deuxième femme à occuper ce poste au Sénégal après Mame Madior Boye, qui avait été chef de gouvernement de mars 2001 à novembre 2002.

Surnommée par la presse locale Mimi Touré – Mimi étant un diminutif d’Aminata au Sénégal -, elle est diplômée en économie. Formée dans son pays et en France, elle a notamment travaillé pour des agences de l’ONU et a été une des responsables de la campagne électorale de Macky Sall.

Elle a salué « le très bon travail accompli » par Abdoul Mbaye, premier chef de gouvernement de l’ère post-Abdoulaye Wade (2000-2012). Ce dernier avait été battu par Macky Sall au second tour de l’élection présidentielle en mars 2012.

Aminata Touré s’est engagée à marquer son mandat par « l’accélération des actions qui ont été entreprises depuis l’année dernière ». Il s’agit d' »une course pour le développement, pour l’amélioration des conditions d’existence » des Sénégalais « dans un contexte international marqué par la crise », a-t-elle dit.

Affaire Habré et « traque des biens mal acquis »

Mme Touré a eu à gérer des dossiers importants en 17 mois de pouvoir de Macky Sall, notamment l’affaire Hissène Habré, ex-président tchadien réfugié au Sénégal depuis 1990, et celle de l’enrichissement illicite présumé de responsables de l’ancien régime, appelée « traque des biens mal acquis ».

Dans le cadre de cette « traque », Karim Wade, fils, ex-conseiller et ex-ministre d’Abdoulaye Wade, a été inculpé par une juridiction spéciale et est incarcéré depuis le 15 avril à Dakar.

Dans le même cadre, plusieurs responsables du parti de Wade ou de son régime – dont l’ex-mari de Mme Touré, l’ancien ministre Oumar Sarr – ont aussi été entendus par la gendarmerie ou la justice, tandis que plusieurs « opérateurs économiques » soupçonnés de malversations ont préféré « faire des transactions avec l’Etat », en remboursant des fonds publics, pour éviter des poursuites.

Hissène Habré est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture durant ses huit ans de pouvoir au Tchad (1982-1990). Dakar et l’Union africaine (UA) ont signé en décembre 2012 un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial en vue de le juger. Il a été arrêté le 30 juin et inculpé le 2 juillet, dans l’attente de son jugement.

Aminata Touré a entamé des consultations dimanche soir pour former son gouvernement, attendu pour les prochaines heures, avec pour mission de sortir de la crise le Sénégal, dont la majorité des quelque 13 millions d’habitants font face à la vie chère.

Jeuneafrique.com avec AFP