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Sénégal : l’aéroport de Dakar fermé puis rouvert après la sortie de piste d’un Boeing

Mai 9, 2024

Ce jeudi 9 mai, vers 1 heure du matin, un avion Air Sénégal en partance pour Bamako a fait une sortie de piste au décollage. L’incident a blessé 11 des 78 passagers et a provoqué la fermeture de l’aéroport international Blaise-Diagne pendant près de douze heures.

Vue générale de la tour de contrôle de l’aéroport international Blaise-Diagne de Diass, près de Dakar, le 9 mai 2024. © SEYLLOU / AFP
Vue générale de la tour de contrôle de l’aéroport international Blaise-Diagne de Diass, près de Dakar, le 9 mai 2024. © SEYLLOU / AFP

L’aéroport international de Diass, près de Dakar, a été rouvert au trafic jeudi 9 mai, quelques heures après la sortie de piste d’un Boeing affrété par Air Sénégal en partance pour Bamako, qui a fait onze blessés, a annoncé le gestionnaire de l’aéroport.

Des images tournées dans la nuit et publiées jeudi par les médias et sur les réseaux sociaux montrent l’appareil immobilisé dans un terrain envahi par les herbes, en présence de secouristes s’affairant notamment autour d’un blessé. De la fumée et des flammes sont également visibles à proximité de l’aéronef.

« Nous vous informons de la réouverture de l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Les opérations aéroportuaires ont repris normalement », a indiqué dans un communiqué le gestionnaire LAS, formé d’un trio comprenant le groupe turc Limak, l’AIBD (public) et Summa, une autre société turque, après l’incident survenu jeudi vers 1 heure du matin.

« Les circonstances exactes restent à déterminer »

Onze personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, dans cet incident qui a entraîné la fermeture de l’aéroport de Diass, avait annoncé LAS quelques heures auparavant. L’avion, un Boeing 737/300, affrété auprès d’une compagnie privée, Transair et en partance pour Bamako, « a fait une sortie de piste ce jeudi 9 mai 2024 vers 1 heure du matin », a-t-il indiqué.

L’incident a fait « quatre [blessés] graves » parmi les 11, sur un total de 78 passagers, précise le gestionnaire qui avait annoncé la fermeture de l’aéroport « en attendant que les dispositions prévues soient prises ». Six autres passagers ont été admis en observation dans les services médicaux de l’aéroport, selon la même source, sans plus de détail.

En plus des passagers, l’avion avait à son bord « deux pilotes et quatre membres du personnel [de] cabine », a affirmé le ministère chargé des Transports dans un communiqué distinct qui parle de 79 passagers et dix blessés dont un pilote dans son texte. « Le plan d’urgence a été déclenché par les autorités aéroportuaires dès que l’information leur a été communiquée », a ajouté LAS.

Le gestionnaire a en outre indiqué que « les circonstances exactes de l’incident restent à déterminer, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste ». « Des spécialistes de l’aviation, ainsi que des représentants de la compagnie aérienne concernée [Air Sénégal], sont sur place pour examiner de près les données de vol et interroger les membres d’équipage » a-t-il ajouté. « Le Bureau d’enquête et d’analyse [BEA] a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’accident », a dit le ministère chargé des Transports aériens dans son communiqué.

Avec Jeune Afrique

Au Sénégal, le Port autonome de Dakar navigue toujours en eaux troubles

avril 13, 2024

Pour limiter la congestion portuaire tout en maintenant le même dynamisme économique, le PAD, en plein cœur de la capitale, doit relever d’importants défis structurels, dont celui de la position géographique.

Le Port autonome de Dakar (PAD) voit passer plus de 70 % des importations du Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
Le Port autonome de Dakar (PAD) voit passer plus de 70 % des importations du Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

La congestion portuaire est souvent la manifestation d’un certain dynamisme de l’économie. C’est le cas au Port autonome de Dakar (PAD), au Sénégal, où les volumes conteneurs à l’import augmentent en moyenne de 10 % par an (plus de 12 % entre 2023 et 2024). Mais cette congestion peut aussi se révéler pénalisante pour les différents acteurs, sur les plans opérationnel, économique et financier. En effet, elle est à l’origine de fortes tensions au sein de « la communauté portuaire ».

Si l’exaspération et la lassitude des différents protagonistes face à cette congestion sont compréhensibles, la grève et le boycott ne sont sûrement pas la panacée : ils contribuent à dégrader davantage la situation. Toute solution à cet étranglement progressif du principal point d’entrée des marchandises dans le pays ne peut être qu’inclusive, globale et interactive, ce qui condamne tous les acteurs du secteur à coopérer. Le PAD voit passer plus de 70 % des importations du Sénégal.

Maersk, MSC et CMA CGM présents au Sénégal

Les trois plus grands acteurs maritimes mondiaux y sont représentés : MaerskMediterranean Shipping Company (MSC) et CMA CGM. Des logisticiens de premier plan aussi, comme Dakar Terminal, DP World et Africa Global Logistics. Pendant la crise du Covid-19, le PAD a travaillé sans relâche et les dockers ont déchargé des tonnages, jours et nuits, en shifts successifs, pour maintenir le pays en vie. Le dimanche 24 mars, après s’être rendu aux urnes pour la présidentielle, dockers, logisticiens, recruteurs et armateurs sont retournés au travail.

Pour limiter la congestion portuaire tout en maintenant le même dynamisme, le PAD doit relever d’importants défis structurels. Le premier d’entre eux est celui de la position géographique. Les flux du PAD, port urbain s’il en est, côtoient et cohabitent avec ceux de la cité urbaine. Viennent ensuite l’exiguïté et l’inadaptation des installations portuaires, en particulier celles du terminal à conteneurs, lequel est vite saturé. En tant que société nationale à vocation commerciale, le PAD ne peut traiter ses utilisateurs comme de simples usagers : il se doit de les considérer comme des clients auxquels une qualité de service de standard international est due.

De nombreux autres travers peuvent être relevés. Comme l’absence, jusqu’à une date récente, de bretelle ferroviaire, les lourdeurs administratives, le non-fonctionnement administratif du port 24 heures sur 24, la persistance de procédures fastidieuses et de mauvaises pratiques, l’incivisme des usagers, le manque de coordination intégrale de la chaîne logistique induisant la lenteur des opérations de déchargement des conteneurs. Surtout, le « port du futur » prévu à Ndayane, sur la Petite-Côte, à 70 km au sud de Dakar, tarde à voir le jour. Un exemple pour bien se rendre compte du chemin à parcourir, celui du principal concurrent du Sénégal sur le marché de l’hinterland : la Côte d’Ivoire, qui dispose déjà de trois terminaux à conteneurs…

Au PAD, le ralentissement voire la paralysie de l’ensemble de la chaîne logistique – avec comme corollaire des coûts additionnels qui contribuent à alimenter l’inflation générale – ne saurait donc être une option. En effet, ces pénalités sont la source de conflits récurrents entre les différents protagonistes. Et si l’on n’y prend garde, des métiers comme ceux de transitaire, de transporteur et d’armateur pourraient bien disparaître. Il est essentiel que la communauté portuaire prenne ses responsabilités.

Des acteurs condamnés à coopérer

Cela suppose, à court terme, qu’elle réduise la pression sur le terminal et fluidifie davantage l’écosystème portuaire en trouvant des zones de stockage temporaires aux encablures du port, en simplifiant les procédures, en supprimant les inlassables opérations d’actualisation auxquelles sont astreints les usagers et en maintenant l’activité du port 24 heures sur 24. Et le benchmarking peut y contribuer.

Déjà, l’autorité portuaire prend des initiatives heureuses qui méritent d’être saluées, comme la digitalisation en cours des services, laquelle devrait conduire à la mise en place d’un guichet unique. Reste à concrétiser, le projet, salutaire, du « port du futur », qui devra s’accompagner d’une anticipation de la circulation des flux. Si le point de livraison principal demeure Dakar, nous risquons d’y ramener la difficile gestion des flux de centaines de camions par jour.

Le PAD n’est pas une exception. Plusieurs ports de la sous-région ouest-africaine font face, peu ou prou, à ce phénomène de congestion dont la résolution passe par une action conjointe des acteurs. En s’arc-boutant sur des positions extrémistes, ils pourraient tous y perdre. Les transporteurs, qui effectueraient moins de rotations ; les transitaires, qui s’acquitteraient de frais supplémentaires prohibitifs ; les armateurs, dont les équipements seraient retenus ; les clients, qui se verraient imposer des charges additionnelles liées à la constitution de stocks trop importants. Et, au bout de la chaîne, le consommateur final devra supporter l’addition. D’une manière ou d’une autre.

Avec Jeune Afrique par

Ousseynou Nar Guèye, Éditorialiste sénégalais, fondateur du site d’information Tract.sn

Sénégal: Macky Sall quitte le Palais de la République, accompagné par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye

avril 2, 2024

Avec RTS Télévision

Sénégal: Macky Sall quitte le Palais de la République entre huées et pleurs

avril 2, 2024
Une vue de la foule !

Avec Dakar Buzz

France-Roissy: un fils de Sassou avec un passeport diplomatique refoulé vers Dakar, ses 120000 euros saisis

septembre 5, 2023

En provenance de Dakar au Sénégal, un fils du président congolais, détenteur d’un passeport diplomatique s’est vu refuser l’accès au territoire français par la police des frontières en poste à l’aéroport Roissy Charles Degaulle. Il a été refoulé vers Dakar par le prochain vol et les 120000 euros qu’il avait sur lui ont été saisis. On parle de son impolitesse aggravée envers la police française, laquelle ne comprenait pas la mention « fils du président de la république du Congo » sur sa profession dans son passeport.

Cédric Aliou Sassou Nguesso, fils du président Congolais né d’une mère sénégalaise s’est vu refuser l’entrée sur le territoire le 31 août 2023 bien qu’il se soit présenté avec un passeport diplomatique congolais dans lequel il était mentionner « fils du président de la république du Congo » sur sa profession.

Dans ses bagages, ce fils du chef de l’État congolais transportait une somme de 120000 euros alors que la limite autorisée est de 10000 euros. Retenu à son arrivée par la police, il lui été signifié la saisie de son argent selon les lois en vigueur dans l’union européenne.

Non content de cette décision, Cédric Aliou Sassou Nguesso se serait mis à insulter les policiers tout en rappelons être fils de Sassou Nguesso avec un passeport diplomatique. C’est après avoir agressé physiquement une policière que la décision de le renvoyer vers Dakar a été prise par la police.

Les 120000 euros ont été saisis et un cachet d’interdiction de séjour en France a été estampillé dans son passeport avant qu’il ne soit jeté dans un avion. Le plus comique a été d’entendre les policiers le rappeler que la France n’avait rien de la jungle que dirige son père. «T’est fils d’un tyran et t’en es fier! » est la phrase qui a débordé le vase

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Ousmane Sonko ramené de force à Dakar

Mai 29, 2023

L’opposant sénégalais a été interpellé dimanche par des gendarmes dans le sud du pays et ramené de force à son domicile de Dakar alors qu’il venait d’entamer sa « caravane de la liberté » vers la capitale.

Ousmane Sonko, lors du lancement de la « caravane de la liberté », le 24 mai 2023 à Ziguinchor, en Casamance. © MUHAMADOU BITTAYE / AFP

Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a invoqué les heurts entre partisans d’Ousmane Sonko et forces de l’ordre qui ont accompagné depuis vendredi le retour de l’opposant à Dakar en convoi par la route et dans lesquels un homme a été tué par balle.

« Il y a eu mort d’homme à Kolda, est-ce que l’État va rester les bras croisés ? (…) La réponse ne peut être que négative », a déclaré le ministre à la chaîne de télévision publique RTS. Il a fait valoir qu’Ousmane Sonko aurait dû formuler une demande d’autorisation préalable avant d’organiser ce qu’il a baptisé la « caravane de la liberté ». « On a pu, de ce fait, encadrer le leader du (parti) Pastef jusqu’à son domicile (à Dakar) où il a été déposé », a-t-il dit.

Une source proche des autorités a précisé qu’Ousmane Sonko avait été interpellé près de Koungheul par les gendarmes et ramené par eux vers la capitale. Le ministre de l’Intérieur a rapporté que des armes avaient été trouvées dans le véhicule transportant l’opposant.

Bras de fer

Le sort d’Ousmane Sonko, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir qui n’a fait que se durcir depuis sa mise en cause par la justice dans une affaire de viols, en mars 2021, donnait lieu à des spéculations depuis plusieurs heures.

Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle mais menacé d’inéligibilité par des affaires judiciaires qu’il dénonce comme un complot de l’État, n’avait en effet plus donné de nouvelles à son entourage depuis dimanche matin.

Dans un communiqué publié en milieu d’après-midi, son parti l’avait déclaré « introuvable et injoignable », alimentant les conjectures et provoquant de vives réactions sur les réseaux sociaux. Quelques minutes seulement avant la prise de parole du ministre de l’Intérieur, à 20 heures, El Malick Ndiaye, le secrétaire national des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) en charge de la communication, affirmait encore à Jeune Afrique n’avoir « aucune nouvelle » d’Ousmane Sonko.

Une intervention filmée du Président des Pastef avait été annoncée pour 23 heures locales, dimanche, sur sa page Facebook. Mais El Malick Ndiaye a précisé sur Twitter en fin de soirée que « les forces de l’ordre ayant refusé l’accès à notre équipe technique au domicile du président Ousmane Sonko, sa déclaration a été reportée [au] lundi 29 mai 2023. »

Ce dernier avait entamé vendredi, dans le sud du pays, un retour par la route vers Dakar dont il comptait faire une démonstration de force. Son passage a drainé des foules de jeunes supporteurs enthousiastes et les rassemblements spontanés autour de son convoi ont parfois été émaillés de heurts entre ses partisans et les forces de sécurité, dans lesquels un homme a été tué à Kolda.

Spéculations

Alors qu’Ousmane Sonko relaie volontiers ses faits et gestes en direct sur les réseaux sociaux, ce qu’il a fait durant les deux premières journées de son périple, il a cessé de le faire dimanche après avoir adressé, dans une courte vidéo, ses vœux à la communauté catholique à l’occasion de la Pentecôte.

Depuis mars 2021, la mobilisation des supporteurs d’Ousmane Sonko a régulièrement donné lieu à des débordements. Il avait alors été interpellé à Dakar alors qu’il se rendait en cortège à la convocation d’un magistrat dans l’affaire de viols qui l’oppose à Adji Sarr, une femme qui l’accuse de l’avoir violée dans un salon de massage qu’il fréquentait et où elle travaillait alors. Sa longue rétention avant de comparaître devant le juge puis de ressortir libre, sous contrôle judiciaire, avait contribué à déclencher des émeutes à Dakar et dans plusieurs grandes villes du pays, lesquelles avaient causé une douzaine de morts.

La chambre criminelle du tribunal de Dakar doit rendre le 1er juin un verdict très attendu dans cette affaire de viols présumés. Le 23 mai, Ousmane Sonko, qui dénonce un complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de février 2024, s’était abstenu de comparaître à l’audience en prétextant n’avoir pas reçu de convocation. En plus d’une éventuelle condamnation à une peine de prison ferme, il risquerait de devenir inéligible si la justice le déclarait coupable.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Sénégal: Menacé d’inéligibilité, Ousmane Sonko annonce son retour à Dakar

Mai 25, 2023

Alors que le verdict de son procès pour viols devrait être prononcé le 1er juin, l’opposant sénégalais lance un appel à « une caravane de la liberté » qui devra s’élancer de Zinguinchor pour rallier la capitale.

Meeting du chef de l’opposition, Ousmane Sonko, à Ziguinchor, le 24 mai 2023. © MUHAMADOU BITTAYE / AFP

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 et menacé d’inéligibilité, a lancé un nouveau défi à risque au pouvoir en annonçant son prochain retour à Dakar à la tête d’un convoi populaire à travers le pays.À LIRE[Série] Au Sénégal, Ousmane Sonko et le procès de la dernière chance 

« Je vous donne rendez-vous à Dakar, soit [le président] Macky Sall recule, soit on lui fera face pour en finir », a-t-il lancé à ses partisans qui s’étaient massés devant sa maison de Ziguinchor en apprenant qu’il allait prendre la parole au lendemain de son procès pour viols, tenu en son absence.

« Caravane de la liberté »

« Le combat final, ça se passera où ? Ça se passera à Dakar !, a-t-il proclamé. Si vous êtes 2 000, que 1 500 rallient Dakar pour continuer le combat. » Ousmane Sonko a affirmé son intention de rentrer par la route et de transformer ces quelque 500 kilomètres de trajet en « caravane de la liberté ». Puis il a paradé ceint du drapeau sénégalais au milieu de ses sympathisants exaltés.

Il a précisé plus tard sur les réseaux sociaux qu’il comptait se mettre en route ce jeudi 25 mai, et a appelé les Sénégalais à converger vers Dakar.

C’est un nouvel acte de défiance à l’encontre des autorités de la part du président du parti Pastef-les Patriotes, troisième de la présidentielle en 2019, personnalité clivante mais populaire chez une partie de la jeunesse.

Garde étroite et menaçante

Ce mardi, Ousmane Sonko a brillé par son absence à son procès pour viols, disant craindre pour sa sécurité et remettant en cause l’impartialité de la justice. Il a toujours réfuté les accusations portées contre lui et dénoncé un complot destiné à l’écarter de la présidentielle. L’opposant risque son éligibilité, déjà compromise par une condamnation à six mois avec sursis pour diffamation contre un ministre.

Plusieurs jours avant son procès, il s’est retranché à Ziguinchor, ville dont il est le maire. Ses partisans ont monté une garde étroite et menaçante autour de son domicile pour parer une éventuelle tentative d’arrestation. Les autorités et la justice ont fait le choix de ne pas chercher à l’arrêter.

Se retirer à Ziguinchor lui a permis « de gagner du temps » et de « remobiliser les troupes un peu partout », a expliqué Ousmane Sonko.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Une école de graffiti fait le bonheur de jeunes Sénégalais

Mai 8, 2023
Une ecole de graffiti fait le bonheur de jeunes Senegalais
Une école de graffiti fait le bonheur de jeunes Sénégalais© AFP/Carmen Abd Ali

Ibrahima Soumaré a la main hésitante. Crayon et gomme en main, il couche soigneusement quelques lettres sur une feuille blanche. Peu satisfait, il efface et reprend. Son exercice du jour: dessiner un graffiti avec le mot « top ».

« Ce n’est pas facile, surtout pour un nouveau comme moi », dit dans un sourire timide ce Sénégalais de 26 ans qui a abandonné ses études pour s’inscrire il y a deux mois dans une école de graffiti à Guédiawaye dans la banlieue dakaroise, le RBS Akademya.

Serigne Mansour Fall, alias Madzoo, un des 25 membres du collectif fondateur, assure que l’école créée en décembre 2021 n’a pas d’équivalent au Sénégal ni en Afrique. Elle se veut « un lieu de rencontre, d’échange, de partage de savoir-faire », explique-t-il.

L’objectif, « c’est d’apporter notre part d’héritage », « de former de jeunes professionnels » pour qu’ils soient « utiles » à la société et d’aider les gens à « prendre conscience des enjeux de leur époque ».

Les graffitis font partie du décor de Dakar et de sa banlieue où la culture hip-hop passionne de nombreux jeunes.

Le graffiti est apparu au Sénégal vers la fin des années 80 en même temps qu’un mouvement spontané de jeunes, « Set-Setal » (littéralement « propre et rendre propre »).

Ces jeunes combattaient l’insalubrité dans la capitale et sa banlieue et, après avoir nettoyé les quartiers, dessinaient sur les murs des images de marabouts afin de dissuader les habitants de jeter de nouveau leurs ordures dans la rue, raconte Madzoo.

Naguère considéré comme un « métier de paresseux qui ne fait pas vivre son homme », le graffiti gagne aujourd’hui en reconnaissance, croit Madzoo.

Tableaux et graffitis rivalisent de beauté et de couleurs dans les couloirs du bâtiment de deux étages qui abrite l’école.

Une peinture d’un vieil homme à la barbe blanche captive le regard, une petite plante aux fleurs formées de coquillages germe de son crane rasé. « Il symbolise le panafricanisme », explique Madzoo, l’auteur.

La salle de classe, un espace avec une longue table de travail et un tableau mural, n’est pas moins panachée.

De gros caractères roses et verts décorent le mur à l’entrée. Le mot, difficile à décrypter, c’est « style », décode Ibrahima Soumaré. « J’avais aussi du mal à le lire avant », sourit-il.

Patient et fort

Le cours du jour s’articule autour du « concept art » – comment exprimer, matérialiser une idée – et les couleurs, explique Chérif Tahir Diop, dit Akonga, graffeur, designer, et désormais professeur.

« On n’est pas dans une école conventionnelle. Tout se fait dans un esprit léger », dit-il au son des mélodies de reggae diffusées par son ordinateur.

Libasse Sarr, 18 ans, et Maurice Diouf, 25 ans, ont aussi arrêté les études pour s’inscrire au RBS Akademya (RBS pour RadiK-L Bomb Shot).

Ils y recevront pendant six mois trois cours par semaine de théorie et de pratique.

Ils sont quatre en tout à à constituer la troisième promotion de l’école. Ils repartiront avec une attestation, non reconnue par l’État du Sénégal.

« On a décidé de prendre un effectif réduit pour travailler dans les meilleures conditions », assure Madzoo.

Les élèves versent une inscription de 25.000 francs CFA (environ 40 euros) et payent 15.000 francs CFA (environ 23 euros) chaque mois.

RBS Akademya, très active sur les réseaux sociaux, sert aussi de résidence artistique.

Selon Madzoo, quelques artistes étrangers y séjournent de temps en temps pour participer à des expositions ou partager leur expérience.

Initié au graffiti dès l’âge de 7 ans par des aînés dans son quartier, Madzoo, 36 ans, lunettes noires sur les yeux, compte parmi les figures sénégalaises de cet art de la rue.

Il se dit panafricaniste, engagé au « côté du peuple », et n’hésite pas à prendre position.

En 2021, au lendemain d’émeutes qui avaient fait une douzaine de morts, une fresque murale qui portait la signature de son collectif avait été largement partagée sur les réseaux sociaux.

Elle représentait le président Macky Sall, manche de costume aux couleurs de la France, tirant à bout portant sur un jeune.

Le dessin avait vite et mystérieusement été effacé. Madzoo affirme depuis subir des pressions politiques du pouvoir.

Ses élèves se sont inscrits dans l’école par passion, conscients du peu de débouchés de leur activité. I

ls espèrent connaitre un jour le même succès que lui et rêvent de voyager pour exprimer leur talent. Mais il « faudra être patient et fort », prévient Akonga.

Par Le Point avec Dakar (AFP) –  

Sénégal: heurts à Dakar pendant le procès de l’opposant Sonko

mars 16, 2023

Senegal: heurts a Dakar pendant le proces de l'opposant Sonko
Sénégal: heurts à Dakar pendant le procès de l’opposant Sonko© AFP/SEYLLOU

Plusieurs quartiers de Dakar ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes Sénégalais et forces de l’ordre au moment où l’opposant Ousmane Sonko comparaissait lors d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.

Des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Un impressionnant dispositif de sécurité avait transformé le complexe en camp retranché.

Les forces de sécurité ont repoussé à plusieurs reprises les assaillants à coups de lacrymogènes dans des détonations assourdissantes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Au milieu de ce grabuge intermittent, une pharmacie est restée ouverte auprès du tribunal contrairement à nombre de commerces alentour.

« Nous, on n’est ni pour ni contre ce qui se passe », dit Mamy Diouf, la gestionnaire d’une vingtaine d’années. « Ce qui nous intéresse, c’est la paix. Chacun fait ce qu’il veut mais devrait attendre les élections et se prononcer à ce moment-là. Les violences, ça ne mène à rien et ce n’est pas bon pour les affaires ».

Des accrochages ont été rapportés dans d’autres quartiers. Un photographe de l’AFP a vu des dizaines de jeunes caillasser un véhicule isolé des forces de sécurité contraint de s’extraire dans la précipitation et les panaches de lacrymogènes sur l’un des principaux axes de la capitale.

Le trajet de M. Sonko jusqu’au tribunal sous forte escorte policière à travers une ville en état d’alerte a lui-même été émaillé de troubles. Les forces de sécurité ont fini par extraire M. Sonko de force de son véhicule pour le conduire au palais de justice.

Ceux qui l’accompagnaient disent que lui et d’autres ont été malmenés lors de ce transfert et aspergés de gaz lacrymogènes.

M. Sonko a expliqué une fois à la barre qu’il voulait choisir son itinéraire. « La police et la gendarmerie m’imposent un itinéraire. J’ai été brutalisé. Le régime ne compte que sur les forces de sécurité », a-t-il dit.

M. Sonko s’est fait ausculter par un médecin au tribunal, l’une des interruptions et multiples incidents qui ont émaillé une audience sous haute tension qui, après plusieurs heures, n’avait toujours pas abordé le fond du dossier.

Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.

Ce nouvel accès de fièvre est le dernier épisode d’un psychodrame qui tient le monde politique en haleine depuis deux ans et qui a déjà, par le passé, causé un trouble considérable.

En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée.

« Pour la jeunesse »

Il y avait eu au moins une douzaine de morts.

Les tensions vont à nouveau grandissant à l’approche de la présidentielle de 2024.

Le dossier de viols présumés, non jugé pour le moment, et celui pour diffamation font peser la menace d’une éventuelle inéligibilité sur la candidature de M. Sonko.

Lui et ses supporteurs crient au complot ourdi par le pouvoir pour l’éliminer politiquement.

M. Sonko avait appelé ses partisans à venir massivement le soutenir au procès.

La personnalité de M. Sonko, 48 ans, divise les Sénégalais. Il tient un discours souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption.

Il pilonne l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française et les multinationales. Il jouit d’une grande popularité parmi les jeunes dans une population dont plus de la moitié a moins de 20 ans.

Ses détracteurs dénoncent en lui un populiste n’hésitant pas à souffler sur les braises sociales et à instrumentaliser la rue pour échapper à la justice.

Le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.

Près du tribunal, Abdou Anne, un enseignant de 53 ans, verse des seaux d’eau sur un feu de pneus qui dégage une grosse fumée noire à un rond-point après des heurts. Il dit être avec les manifestants, mais intervient parce qu’il y a un centre de soins pour enfants juste à côté.

« Je ne suis pas pour Ousmane Sonko. Je suis pour la jeunesse. Tout ce qu’ils (les jeunes) veulent, c’est arrêter ce projet », celui d’un troisième mandat de M. Sall. « Personne n’est d’accord. On est prêt à laisser notre vie », lâche-t-il posément.

Par Le Point.fr avec AFP

Juvisy-sur-Orge: Jalouse, une congolaise poignarde son époux qui partait à Dakar pour la troisième fois en une année

septembre 12, 2022
 Juvisy-sur-Orge :Jalouse, une congolaise poignarde son époux qui partait à Dakar pour la troisième fois en une année

Une congolaise de 38 ans est placée en détention pour tentative d’homicide sur son époux qui est interné dans un centre hospitalier. L’homme a reçu plusieurs coups de couteau après une forte dispute avec son épouse. Elle n’était pas d’accord qu’il voyage pour la troisième fois en une année. Un problème de jalousie sur fond de suspicion d’infidélité.

Manuela T aurait selon son entourage, toutes les preuves de l’infidélité de son époux avec une autre fille vivant à Dakar au Sénégal. En ce qui va de l’an 2022, son époux s’y est rendu déjà deux fois et était sur le point de prendre encore un vol. Il justifiait ses voyages par la présence de ses deux neveux qu’il a scolarisés au Sénégal.

Mais pour la femme, c’était juste un mensonge, son époux en réalité a une maîtresse à Dakar d’origine gabonaise qu’il aurait connu sur les réseaux sociaux. Elle a poignardé son époux après une forte dispute quand ce dernier qui niait voyager pour Dakar a été confondu par la réservation de son vol en sa possession.

Manuela T qui a appelé les secours après son forfait a été placée en détention provisoire par le juge qui l’accuse de tentative d’homicide volontaire. Le couple a deux enfants et traversait une crise depuis des années selon leurs proches. Ils ne partageaient plus la même chambre depuis que l’infidélité de l’époux a été découverte par la femme.

Avec Le Congolais.fr