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Nord du Mali: des jihadistes revendiquent l’attaque d’un convoi humanitaire du CICR

mars 30, 2015

Bamako – Un porte-parole jihadiste a revendiqué lundi auprès de l’AFP une attaque d’un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) près de Gao, dans le nord du Mali, qui a fait un mort.

Dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako, Abou Walid Sahraoui, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao): Avec l’aide de la main d’Allah, nous avons tué à côté de Gao, en terre musulmane, un chauffeur qui travaillait pour l’ennemi.

A la question de savoir s’il s’agissait du chauffeur du CICR dont la mort avait été annoncée peu auparavant par l’organisation internationale à Genève dans un communiqué, il a répondu: Oui, c’est bien ça. Nous avons eu ce qu’on voulait avec l’attaque.

Dans un communiqué publié lundi après-midi, le CICR annoncé qu’un de ses collaborateurs au Mali a été tué dans l’attaque d’un camion d’aide de l’ONG près de Gao, la plus grande ville du nord de ce pays, et qu’un membre de la Croix-Rouge malienne a été blessé.

L’employé décédé était parti de Gao au volant du camion qu’il conduisait jusqu’à Niamey, au Niger voisin, d’où il devrait rapporter du matériel médical pour l’hôpital de Gao, qui en manque cruellement, a expliqué Yasmine Praz Dessimoz, chef des opérations du CICR en Afrique du Nord et de l’Ouest.

L’employé de la Croix-Rouge malienne qui l’accompagnait a été blessé mais ses jours ne sont pas en danger. Les circonstances exactes de l’attaque ne sont pas clairement connues au stade actuel, mais le camion était clairement marqué de l’emblème du CICR, a précisé la même source.

Une source militaire africaine au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et un humanitaire joint à Gao ont confirmé l’attaque qui, selon eux, s’est déroulée entre Gao et Ansongo (à moins de 100 km au sud-est Gao).

Le camion allait effectivement de Gao à Niamey pour s’approvisionner en médicaments pour l’hôpital de Gao. Le principe est que chaque heure, le camion donne des nouvelles par radio, et à 45 km de Gao, l’attaque s’est déroulé, a affirmé l’humanitaire, sans plus de détails.

La source militaire à la Minusma a estimé que l’assaut avait été bien préparé.

L’attaque s’est déroulée entre Gao et Ansongo. Elle a été menée par aux moins six terroristes. Des coups de feu ont été tirés, a-t-elle dit, confirmant le décès du chauffeur du camion.

Romandie.com avec(©AFP / 31 mars 2015 00h47)

Mali : l’armée française annonce avoir tué Ahmed Tilemsi, ex-chef militaire du Mujao

décembre 11, 2014

Un soldat français dans le Nord du Mali.
Un soldat français dans le Nord du Mali. © AFP

L’armée française a annoncé jeudi avoir tué Ahmed Tilemsi, ex-chef militaire du Mujao, dans une opération près de Gao, au nord du Mali. Proche de Mokhtar Belmokhtar, avec lequel il a fondé le groupe Al-Mourabitoune, ce Malien arabe était un chef jihadiste de premier rang dans la bande sahélo-saharienne.

Les soldats français de l’opération Barkhane viennent de porter un coup dur à leurs ennemis jihadistes. L’armée française a annoncé jeudi 11 décembre avoir tué Ahmed Tilemsi, ex-chef militaire du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dans une opération anti-terroriste près de Gao, dans le nord du Mali. Selon le ministère de la Défense, une dizaine de terroristes ont aussi été neutralisés.

Selon le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’armée française, l’opération a été menée dans la nuit de mercredi à jeudi à la « suite d’un renseignement d’opportunité » et « en coordination avec les autorités maliennes ». Une source gouvernementale française a elle précisé à l’AFP qu' »Ahmed Tilemsi était une cible de haute valeur » et qu’il était traqué « depuis plusieurs jours ».

Ahmed Tilemsi était l’un des prinicipaux chefs jihadistes de la région. Leader du Mujao, il avait fondé en août 2013 le groupe Al-Mourabitoune avec Mokhtar Belmokhtar, dont il était l’un des proches collaborateurs. Arabe malien, il était originaire, comme son nom l’indique, de la région de Tilemsi (près de Gao). C’est dans cette zone, base arrière de Belmokhtar pendant des années, aujourd’hui bastion du Mujao, que les deux hommes avaient noué des liens étroits.

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Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l’Unicef

février 12, 2013
Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l'Unicef Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l’Unicef © AFP

Des centaines d’enfants ont été enrôlés par les groupes ayant occupé en 2012 le Nord malien, une première dans ce pays où une intervention militaire est en cours, a affirmé la représentante de l’Unicef au Mali, Françoise Ackermans, dans un entretien à l’AFP à Dakar.

Elle n’a pas pas souhaité identifier les groupes armés utilisant ou ayant utilisé des mineurs dans leurs rangs.

Le Mali est plongé dans une crise politico-militaire provoquée en janvier 2012 par une offensive de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), alors alliée aux groupes islamistes Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Q: Ces derniers temps, on a évoqué la présence d’enfants combattants dans les rangs des groupes armés au Mali. Qu’en est-il?

R: « C’est quelque chose qui a eu lieu dans d’autres pays mais qui n’a pas de précédent au Mali. Aujourd’hui, on a la certitude qu’il y a des centaines d’enfants qui sont enrôlés dans des groupes armés. (. . . ) Les petites filles – on n’en parle pas beaucoup, il y en a généralement très peu – vous pouvez imaginer à quoi elles servent: elles vont peut-être faire la cuisine, mais elles vont faire beaucoup d’autres choses. Peu importe le groupe, quand il y a des enfants, il faut leur venir en aide ».

Q: Comment?

R: « L’identification de ces enfants qui sont enrôlés, c’est très complexe. Une fois qu’ils sont identifiés, les faire sortir du groupe est aussi extrêmement difficile, parce que l’enfant apprend des choses qu’il ne devrait pas savoir: on va lui donner une arme, lui expliquer comment tuer (. . . ). Il faut le protéger immédiatement, retrouver sa famille, pour donner à cet enfant une possibilité de réinsérer un système normal. Il faut faire en sorte que ces enfants ne restent pas longtemps dans un groupe armé ».

Q: Il y a déjà eu des cas d’enfants retirés des groupes armés au Mali?

R: « Il n’y a (même) pas trois-quatre jours, un enfant, identifié, est sorti d’un groupe. Aujourd’hui, il est protégé, on a retrouvé sa famille mais il ne dort plus. C’est un enfant de 16 ans qui a abandonné l’école il y a quelques mois. Il a cherché un petit travail et, de fil en aiguille, s’est retrouvé enrôlé, dans une situation qu’il n’a pas voulue ».

Q: Combien d’enfants ont été « sortis » des groupes armés ?

R: « Aujourd’hui, c’est au compte-gouttes qu’ils sortent de ces groupes armés. Pour le moment, on parle de quelques enfants. Dans les régions de Mopti (centre) et Ségou (ouest), il y a des centres de transit qui sont en train de se mettre sur place, avec l’Etat, qui permettront de rassembler ces enfants une fois qu’ils auront été identifiés et de pouvoir leur offrir d’abord les premiers gestes de protection. On doit être prêt à prendre en charge beaucoup d’enfants. (. . . ) Au Mali, on doit se battre sur tout. Et aujourd’hui, on rajoute encore des problématiques (dans ce pays où) les structures en charge de la protection de l’enfant n’ont jamais eu, ou pu, bénéficier de beaucoup de financements avant la crise. (. . . ) La crise du Nord a un impact sur les enfants dans le Nord mais aussi dans le reste du pays, parce qu’aujourd’hui, la situation dans tout le Mali est une situation difficile pour les familles. (. . . ) On s’attend à avoir 650. 000 enfants qui souffrent de malnutrition dans tout le pays, dont 210. 000 de malnutrition aiguë sévère ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: combats dans le centre de Gao entre soldats maliens et islamistes

février 10, 2013

GAO (Mali) – Des combats opposant soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche après-midi dans le centre de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, récemment reprise par les militaire français et maliens aux groupes islamistes armés, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les échanges de tirs entre soldats et islamistes se déroulaient dans le centre de la ville, près du commissariat central.

Ces affrontements surviennent après un attentat suicide visant dans la nuit de samedi à dimanche un poste de contrôle à l’entrée nord de Gao, le deuxième en deux jours.

Aucun militaire malien n’a été atteint dans l’explosion, selon les soldats sur place. Mais la route menant vers le nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n’était autorisé à l’emprunter.

Trois mines antipersonnel ont aussi été découvertes dans la zone, selon un militaire français, qui a précisé que l’armée allait les faire sauter dans une explosion contrôlée.

L’attentat de vendredi avait été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.

Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions, a de nouveau mis en garde samedi le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.

Gao, la plus grande ville du Nord malien, située à 1.200 km de Bamako, avait été reprise le 26 janvier par les armées française et malienne aux groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, dont le Mujao.

Romandie.com avec (©AFP / 10 février 2013 15h21)

Mali : deux jeunes portant des ceintures d’explosifs arrêtés à Gao, retour au calme à Bamako

février 9, 2013

Des soldats maliens renforcent un chck-point à Gao le 8 février 2013. Des soldats maliens renforcent un chck-point à Gao le 8 février 2013. © AFP

Les soldats maliens renforçaient samedi la sécurité dans la région de Gao, dans le nord du Mali, après l’arrestation de deux jeunes portant des ceintures d’explosifs et au lendemain du premier attentat suicide recensé dans le pays.

Les soldats maliens renforçaient samedi la sécurité dans la région de Gao, dans le nord du Mali, après l’arrestation de deux jeunes portant des ceintures d’explosifs et au lendemain du premier attentat suicide recensé dans le pays.

A Bamako, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a vivement condamné vendredi soir les « tirs fratricides » entre soldats maliens, survenus au camp des Bérets rouges, qui ont tué deux civils, lançant un nouvel appel à « l’union sacrée indispensable », en pleine reconquête du nord du Mali contre les groupes islamistes armés. Ces derniers, qui ont refusé le choc frontal avec les soldats français et maliens, semblent avoir opté pour un recours aux attentats suicides et à la pose de mines sur les routes.

Deux jeunes portant des ceintures bourrées d’explosifs ont ainsi été arrêtés samedi matin à 20 kilomètres au nord de Gao, au lendemain du premier attentat suicide au Mali, survenu dans cette même ville située à 1.200 km au nord-est de Bamako et récemment reprise aux groupes islamistes armés. « Nous avons arrêté tôt aujourd’hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg. Ils avaient une ceinture d’explosifs et ils étaient sur le dos de deux ânes », a déclaré à l’AFP Oumar Maïga, le fils du chef du village local.

Les deux jeunes ont été arrêtés sur la route menant à Bourem et à Kidal, à 20 km de l’entrée nord de Gao, où un homme s’est fait exploser vendredi dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l’un d’entre eux. L’attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.

Jeudi, le Mujao avait dit avoir créé « une nouvelle zone de conflit », promettant d’attaquer des convois, de poser des mines et « d’organiser des kamikazes ». Plus grande ville du nord du Mali, Gao a été reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux islamistes. Mais depuis vendredi, la ville semble en état de siège: aussitôt après l’attentat suicide, soldats et gendarmes maliens se sont affairés à renforcer les postes aux entrées de la ville, a constaté un journaliste de l’AFP.

Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie, renforcement des patrouilles des soldats nigériens: les mesures traduisent l’inquiétude des militaires, qui prennent très au sérieux les menaces de nouvelles attaques. « Dès qu’on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c’est dangereux », a confié a l’AFP un officier malien. Selon des sources militaires, française et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes.

Divisions au sein de l’armée

Des mines ont été découvertes sur les routes alentours: quatre civils maliens ont été tués mercredi par une mine au passage de leur véhicule entre Douentza (centre) et Gao. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.

Dans la capitale malienne, le calme était revenu samedi après les affrontements survenus la veille dans l’attaque par des militaires du camp d’une ancienne unité d’élite de l’armée malienne, les Bérets rouges.

Au moins deux personnes, des adolescents, ont été tués et treize blessées, selon un bilan du gouvernement, dans cette attaque qui a suscité la colère du chef d’état malien. « Je vous demande d’arrêter définitivement ces affrontements répétés au sein de l’armée malienne qui doit tout faire pour se ressaisir et se hisser à hauteur de mission », a déclaré vendredi soir Dioncounda Traoré, lors d’une allocution empreinte de gravité à la télévision publique ORTM.

Le président malien a précisé que le Premier Ministre Diango Cissoko recevrait lundi les représentants des Bérets rouges « pour trouver une solution définitive à cette crise ». Cette attaque, qui illustre les divisions au sein de l’armée malienne laminée par les groupes islamistes armés et les rebelles touareg en 2012, a été motivée par le refus des Bérets rouges de quitter leur camp à Bamako et d’être réaffectés dans d’autres unités pour aller combattre les islamistes dans le Nord.

Les Bérets rouges sont les membres du Régiment des commandos parachutistes, un corps d’élite de l’armée malienne jusqu’au coup d’Etat ayant renversé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré, un ancien de cette unité.

Fin avril 2012, les Bérets rouges avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. L’attaque a coïncidé avec l’arrivée à Bamako d’un premier contingent de 70 militaires européens, chargés de former l’armée malienne, qui est « en état de délabrement avancé », selon le général français François Lecointre, qui dirige la mission de l’Union européenne.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : le Mujao revendique des explosions de mines meurtrières

février 7, 2013

Le Mujao est l'un des groupes islamistes armés qui ont longtemps contrôlé le Nord du Mali. Le Mujao est l’un des groupes islamistes armés qui ont longtemps contrôlé le Nord du Mali. © Issouf Sanogo/AFP

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a revendiqué, jeudi 7 février, deux récentes explosions de mines qui ont frappé des véhicules de soldats maliens, faisant six morts.

« Nous avons réussi à créer une nouvelle zone de conflit, à organiser des attaques de convois et à organiser des kamikazes ». Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes islamistes armés qui ont contrôlé le Nord du Mali, pendant plus de neuf mois, a revendiqué, jeudi 7 février, deux récentes explosions de mines qui ont frappé des véhicules de soldats maliens et fait six morts.

« Nous appelons les citoyens à ne pas se déplacer sur les routes nationales parce qu’il y a danger de champs de mines », a souligné dans un communiqué adressé à l’AFP le porte-parole du mouvement,  Abu Walid Sahraoui, tout en « exhortant au jihad (guerre sainte) contre les régimes infidèles, pour établir la charia (loi islamique) et libérer les musulmans ».

La route Douentza-Gao minée

Mercredi, « un véhicule de l’armée malienne a sauté sur une mine posée par les criminels islamistes entre Douentza et Gao. Il y a eu quatre morts », a déclaré un officier de la gendarmerie de Douentza, à 800 km au nord-est de Bamako, ce qu’a confirmé une source militaire française. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.

Le trajet entre Douentza et Gao (environ 400 km) est particulièrement dangereux en raison des mines qui y ont été dissimulées.

Douentza avait été reprise le 21 janvier par les soldats français et maliens et Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, le 26 janvier, aux groupes islamistes armés qui l’ont occupée pendant des mois, multipliant les exactions.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : un responsable d’Ansar Eddine arrêté dans la région de Kidal

février 4, 2013
Des véhicules supposés appartenir aux groupes armés islamistes. Des véhicules supposés appartenir aux groupes armés islamistes. © AFP

Le numéro trois et idéologue du groupe islamiste armé Ansar Eddine, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, a été arrêté dimanche 3 février au nord de Kidal par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). La veille, l’aviation française a mené d’importantes frappes dans la région.

La région de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, est au centre de toutes les attentions. Suspectée être le sanctuaire des groupes islamistes armés, elle a été intensément bombardé par l’aviation française dans la nuit de samedi à dimanche. Le lendemain, c’est dans cette même zone, proche de la frontière algérienne, qu’un haut responsable du mouvement Ansar Eddine, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, un autre du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), Oumeïni Ould Baba Akhmed, ont été arrêtés pas les Touaregs du MNLA.

Selon Paris, c’est également autour de Kidal, dans le massif des Ifoghas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel. Évoquant leur sort samedi, François Hollande a jugé que « les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages », ajoutant que les forces françaises au Mali en étaient désormais « tout près ».

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a aussi jugé dimanche que les quatre otages français enlevés au Niger en septembre 2010 étaient « vivants » et qu’ils se trouvaient « probablement » dans le nord du Mali, « vers la frontière avec l’Algérie, dans les montagnes des Ifoghas ».

La zone de Tessalit, à 200 km au nord de Kidal, près de l’Algérie, a été la cible dans la nuit de samedi à dimanche « d’importantes frappes aériennes », selon le porte-parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard. Il a précisé que ces bombardements visaient « des dépôts logistiques et des centres d’entraînement » des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, un peu plus de trois semaines après le début de l’intervention militaire française.

« Tête pensante »

D’après des experts et des sources de sécurité régionales, c’est dans cette vaste zone de montagnes et de grottes autour de Kidal qu’une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés. Parmi eux se trouveraient l’Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam), un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.

Deux d’entre eux, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, présenté comme le numéro trois et idéologue d’Ansar Eddine, et Oumeïni Ould Baba Akhmeda, responsable du Mujao, ont été arrêtés dimanche dans cette région par les hommes du MNLA. Selon un cadre du mouvement touareg, l’arrestation s’est produite après un accrochage entre le MNLA et un convoi de rebelles qui tentait de passer la frontière algérienne.

« Mohamed Moussa Ag Mouhamed, celui qui ordonnait de couper les mains (à Tombouctou), a été arrêté par un groupe armé. Il est conduit vers Kidal », a confirmé une source de sécurité malienne jointe depuis Gao (nord-est). « C’était l’idéologue d’Ansar Eddine à Tombouctou (nord-ouest), la tête pensante de l’organisation là-bas. Il a été arrêté à In Hallil, près de la frontière algérienne », a précisé Abdoulaye Touré, un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal.

Charia

Kidal, à 1 500 km de Bamako, a longtemps été le bastion d’Ansar Eddine. Mais, avant même l’arrivée dans la nuit du 29 au 30 janvier de soldats français qui ont pris le contrôle de l’aéroport de la ville, elle était passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, groupe dissident d’Ansar Eddine) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touarègue).

Ces deux groupes ont affirmé soutenir l’entrée des soldats français à Kidal, mais refusent la présence de militaires maliens et ouest-africains, notamment par crainte d’exactions contre les membres des communautés arabe et touarègue de la ville, parfois assimilées aux groupes islamistes armés. Un petit contingent de soldats tchadiens (dont le pays ne fait pas partie de l’Afrique de l’Ouest) est aussi déployé à Kidal.

Mohammed Moussa, présenté par des habitants de Tombouctou comme un Touareg originaire de la région, a été décrit comme le responsable de la « police islamique » faisant régner la terreur, selon des témoignages recueillis dans cette ville par des journalistes de l’AFP. Aqmi et Ansar Eddine, qui ont occupé Tombouctou pendant dix mois, ont commis dans le Nord de très nombreuses exactions, au nom d’une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique) : amputations, coups de fouets aux couples « illégitimes », aux fumeurs. Ils ont imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité dans les écoles, le football, la danse, la musique et l’alcool.

Poursuite de l’engagement français

Ils ont également choqué le monde en détruisant à Tombouctou des mausolées de saints musulmans adulés par les populations locales, assimilant cette vénération à de « l’idolâtrie », mutilant cette ville qui fut capitale culturelle de l’islam en Afrique sub-saharienne et qui est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. À Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a estimé dimanche qu’en dépit du recul des islamistes, « les Maliens et ceux qui les aident » font encore face à des « problèmes » pour « rétablir la stabilité et la sécurité », sans réagir aux bombardements français dans la région de Kidal.

L’Algérie, qui partage près de 1 400 km de frontières terrestres avec le Mali, a toujours milité en faveur d’une solution politique pour régler le conflit dans ce pays, mais elle a autorisé le survol de son territoire par les avions militaires français engagés au Mali.

Samedi, le chef de l’État français – « Papa François Hollande », comme l’ont surnommé les habitants de Tombouctou, « frère de tous les Maliens », selon le président par intérim Dioncounda Traoré – a promis aux Maliens que la France n’avait pas encore « terminé sa mission » face aux « terroristes » et assuré que les soldats français seraient au côté des militaires maliens pour, « plus au Nord, finir cette opération ».

Jeuneafrique.com  avec AFP

Mali : fête de l’indépendance réduite au stricte minimum et placée sous haute surveillance

septembre 22, 2012
Dioncouda Traoré devant le Monument de l'Indépendance, le 22 septembre 2012, à Bamako. Dioncouda Traoré devant le Monument de l’Indépendance, le 22 septembre 2012, à Bamako. © Habibou Kouyate/AFP

Le Mali, pour moitié occupé par des islamistes qui contrôlent le Nord, a célébré samedi le 52e anniversaire de son indépendance dans le désarroi, au moment où le président par intérim Dioncouda Traoré prône « la négociation » avec les groupes armés, tout en préparant le pays à « la guerre ».

Encadrée par un grand nombre de militaires, gendarmes, policiers et gardes, une cérémonie brève et très simple a commémoré l’indépendance de l’ex-colonie française (1895-1960) à Bamako.

Le président Dioncounda Traoré a déposé des fleurs sur la place de l’Indépendance, en présence d’ambassadeurs étrangers et de tous les membres du gouvernement, à l’exception du Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, en mission à New York auprès de l’ONU.

Le chef d’état-major général adjoint, le Colonel-major Adama Dembélé, représentait la direction de l’armée. Puis une simple prise d’armes symbolique et un petit défilé ont été organisés à l’intérieur même du camp du génie militaire à Bamako, en présence du ministre de la Sécurité intérieure, le général Tiéfing Konaté.

Le chef de l’ex-junte, le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, basé dans la ville-garnison de Kati (à 15 km de Bamako), n’était présent à aucune des cérémonies.

Un an déjà…

Il y a un an, pour le 51e anniversaire de l’indépendance du Mali, le président Amadou Toumani Touré, au pouvoir depuis dix ans, inaugurait le troisième pont de Bamako, financé par la Chine.

Six mois plus tard, le 22 mars, il était renversé par des militaires dirigé par le capitaine Sanogo, l’accusant d' »incompétence » dans la lutte contre la rébellion touareg et les islamistes dans le Nord. Dans la foulée de ce putsch, le Nord du Mali était passé sous le contrôle des islamistes de la branche maghrébine d’Al-Qaïda et des groupes Ansar Dine et Mujao.

« Ce n’est pas logique de parler d’indépendance quand nos frères et soeurs du Nord vivent sous occupation », commente à Bamako Bintou Maïga, étudiante en droit originaire de Gao. « Mais j’ai confiance en notre armée, même défaite. Elle doit se ressaisir, dépasser ses querelles pour se mettre état de combattre les forces obscures qui occupent les deux-tiers du pays », assure-t-elle.

Vendredi soir, le discours du président malien à la Nation a été double : d’une part, il a appelé les groupes armés qui occupent le Nord à entamer « des négociations sincères, dans le respect strict de l’intégrité territoriale et de la laïcité de la République »; d’autre part, il a demandé à la Nation malienne « l’union sacrée » autour de l’armée, en se présentant comme « le président d’un pays en guerre ».

Une libération du Nord par « la négociation ou par la force »: le président n’a pas tranché. « Puisque nous la préparons, nous ferons la guerre s’il ne nous reste plus d’autre choix », a-t-il déclaré, comme s’il s’y n’était pas du tout résolu.

Perturbations et tergiversations

Samedi, un responsable local à Gao, ville du nord sous contrôle des djihadistes du Mujao et d’Aqmi, a affirmé à l’AFP sur place: « Nous acceptons la main tendue de M. Traoré à une seule condition : que le Mali applique la charia, la loi de Dieu« .

« Si les gens du sud (du Mali) veulent la négociation avec l’application de la charia, nous sommes d’accord. Mais si c’est la guerre qu’ils veulent, nous sommes aussi d’accord. Dieu est le plus fort », a ajouté Alioune Touré, ancien chef de la police islamique de Gao, aujourd’hui chargé de la sécurité, côté sud de la ville.

A Bamako, le colonel Youssouf Traoré, membre du Front anti-putsch (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, FDR), a rejeté devant la presse l’option de la négociation: « Ce qu’il faut, c’est libérer le pays par la guerre », a-t-il affirmé, demandant à la Cédéao de « laisser les armes bloquées dans les ports de Dakar et Conakry revenir au Mali ». Il a par ailleurs évoqué « des perturbations déplorables au sommet de l’Etat ».

Dans un communiqué, le FDR a ensuite fustigé « les tergiversations des pouvoirs publics, consécutives à celles de la junte » et a invité les autorités à satisfaire les demandes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « afin que la communauté internationale puisse aider l’armée et le pays à libérer le Nord ».

 Jeuneafrique.com

Mali: des centaines d’enfants recrutés par les groupes armés, selon l’Unicef

août 17, 2012
Mali: des centaines d'enfants recrutés par les groupes armés, selon l'Unicef Mali: des centaines d’enfants recrutés par les groupes armés, selon l’Unicef © AFP

Des centaines d’enfants sont recrutés par les groupes armés du Nord du Mali, s’est alarmée vendredi l’Unicef, appelant toutes les parties à s’assurer que les enfants ne participent pas aux hostilités.

« L’Unicef a reçu des informations crédibles selon lesquelles des groupes armés dans le nord du Mali recrutent et utilisent de plus en plus d’enfants à des fins militaires. Des sources fiables ont déclaré que le nombre des enfants engagés se comptait en centaines et semblait s’accroître », a déclaré un porte-parole de cette organisation des Nations unies à Genève.

En juillet dernier, l’Unicef avait déjà indiqué qu’au moins 175 garçons âgés de 12 à 18 ans avaient directement été associés à des groupes armés dans le nord, a rappelé ce porte-parole.

Les enfants « sont utilisés par tous les groupes armés comme combattants, porteurs, aide-cuisiniers, messagers, sentinelles. Certains se joignent volontairement aux militaires, en raison de la grande pauvreté de leur famille », a déclaré la porte-parole de l’Unicef à Genève.

Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), occupent depuis fin mars tout le nord du Mali, soit les deux-tiers du territoire.

Par ailleurs le CICR a annoncé augmenter ses opérations d’aide alimentaire à la population malienne, commençant des distributions de rations dans la région de Kidal, dans le nord, dont 36. 000 personnes bénéficieront.

Ces distributions réalisées avec l’aide de la Croix rouge malienne ont concerné 120. 000 personnes en juillet dans les régions de Gao et Tombouctou, également dans le nord occupé par les islamistes.

Le chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge pour le Mali et le Niger, Jean-Nicolas Marti, a pu se rendre à Gao où il a pu s’entretenir avec des notables de la ville et des responsables des groupes armés présents dans la cité. C’est la première fois qu’un responsable du CICR visite le nord du Mali depuis janvier.

Le CICR y travaille avec l’aide de la Croix rouge malienne. Outre l’aide alimentaire et l’assistance aux prisonniers, il a notamment remis en route des centres de santé, en particulier l’hôpital de Gao, pillé en mars et rendu opérationnel dès avril.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : le Mujao libère les trois otages européens enlevés en Algérie

juillet 18, 2012
Le Mujao est un groupe gjihadiste dissident d'Aqmi. Le Mujao est un groupe gjihadiste dissident d’Aqmi. © AFP

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a affirmé avoir relâché trois otages européens détenus au Mali. Ils auraient été échangés contre trois prisonniers islamistes et le versement d’une rançon.

Après trois de ses sept otages algériens, c’est au tour de deux humanitaires espagnols – un homme et une femme – et d’une Italienne d’être libérés au Mali par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). « Considérez qu’ils sont libérés, puisque nos conditions ont été respectées », a affirmé Mohamed Ould Hicham, un des responsables de ce groupe islamiste armé, dissident d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

>> Lire aussi : Le chef du Mujao prend ses aises à Gao

Les otages européens étaient détenus au Mali après avoir été enlevés en Algérie dans la région de Tindouf (Ouest), en octobre 2011. Les « conditions » évoquées par Ould Hicham sont, selon ce dernier, la libération de trois prisonniers islamistes faits prisonniers dans un pays musulman et le paiement d’une rançon. Il n’a cependant pas précisé le montant de cette rançon qu’il a qualifiée de « dette », en ajoutant qu’elle serait connue plus tard.

Seule certitude : début mai, le Mujao avait réclamé le versement de 30 millions d’euros en échange de la libération de deux des trois otages – les deux femmes – et la libération de prisonniers détenus en Mauritanie. À Nouakchott, un site mauritanien d’informations en ligne, Alakhbar, a écrit mercredi que parmi les prisonniers islamistes qui ont été échangés contre les otages figure un Sahraoui du nom de Memine Ould Oufkir.

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