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Agression, viol : le séjour en Inde d’un couple d’Espagnols vire au cauchemar

mars 3, 2024

Fernanda a été victime d’un viol en réunion. Son mari, Vincent, a été frappé à de nombreuses reprises. Le couple en a témoigné sur ses réseaux sociaux. 

En Inde, de nombreux cas de viols ne sont pas signalés en raison de la stigmatisation dont font l’objet les victimes.
En Inde, de nombreux cas de viols ne sont pas signalés en raison de la stigmatisation dont font l’objet les victimes. © PATRICK DOYLE/AP/SIPA / SIPA / PATRICK DOYLE/AP/SIPA

Ce voyage leur laissera une blessure incurable. Dans une vidéo publiée dimanche 3 mars et relevée par Le Parisien, une touriste espagnole a fait le récit glaçant de son voyage en Inde, où elle a été victime d’un viol en réunion, alors qu’elle visitait le pays à moto avec son mari. « Ils nous ont frappés, et nous ont volé nos affaires, mais pas grand-chose car tout ce qu’ils voulaient, c’était me violer », écrit-elle en commentaire de la vidéo. Sept hommes se sont attaqués à Fernanda et sur son visage subsistent à plusieurs endroits les stigmates des coups. 

Vincent, le mari, a lui aussi été blessé plusieurs fois au visage. « Ma bouche est détruite, mais Fernanda est dans un état pire que le mien », explique-t-il. Il raconte avoir été frappé à la tête avec un casque et des pierres. L’agression a eu lieu vendredi 1er mars au soir, dans le district de Dumka, dans l’État du Jharkhand, dans l’est du pays. Le couple s’y était arrêté pour passer la nuit sous une tente. Vers 23 heures, la touriste espagnole a pu atteindre la police locale et être amenée à l’hôpital de Dumka pour y être soignée, a déclaré la police au Times of India.

Trois personnes ont été arrêtées, mais les autorités recherchent d’autres suspects. Le couple réalise en ce moment même un tour du monde à moto, dont il fait le récit sur sa page Instagram. Après un passage au Pakistan, ils sont arrivés début janvier en Inde. 

90 viols chaque jour en Inde 

En 2022, environ 90 viols ont été dénoncés chaque jour en moyenne en Inde. Néanmoins, de nombreux cas ne sont pas signalés pour éviter la stigmatisation des victimes et en raison du manque de confiance envers un système indien de justice pénale engorgé. Plusieurs affaires ont heurté le pays dans le passé, comme le viol collectif et le meurtre brutal d’une étudiante indienne, à New Dehli, en 2012.

Avec Le Point par Thomas Graindorge

Inde : déclarée morte, une quinquagénaire se réveille sur la route du crématorium

février 15, 2024

L’Indienne de 52 ans avait été gravement brûlée lors de l’incendie de son domicile le 1er février. Elle avait fini par perdre connaissance.

Une ambulance transporte un corps en Inde, le 1er mai 2021, en pleine pandémie du Covid-19.
Une ambulance transporte un corps en Inde, le 1er mai 2021, en pleine pandémie du Covid-19. © SIPA – SOPA Images

C’est la grande hantise de beaucoup de personnes : se réveiller dans un cercueil. Un scénario d’autant plus cauchemardesque lorsqu’une incinération est prévue. C’est pourtant ce qu’a vécu Bujji Aamma, une Indienne de 52 ans, qui a ouvert les yeux dans le corbillard qui la menait jusqu’au lieu de crémation. Une information rapportée par Times of India.

Tout a commencé lorsque Bujji Aamma a été grièvement brûlée dans un incendie à son domicile, le 1er février, raconte le média indien. Son corps, atteint par les flammes à 50 %, a plongé la quinquagénaire dans un état grave. Si bien qu’après un séjour au MKCG Medical College and Hospital, ses proches ne pouvant plus payer ses frais d’hospitalisation, cette dernière a été renvoyée chez elle, où sa santé s’est dégradée.

Jusqu’au jour où Bujji Aamma a arrêté de respirer. « Nous pensions qu’elle était morte et avons contacté d’autres personnes de la localité pour prévoir un corbillard pour transporter le corps jusqu’au lieu de crémation », a témoigné son mari, Sibaram Palo, auprès de Times of India.

« Nous étions effrayés »

Mais alors qu’elle était transportée jusqu’au lieu prévu pour la crémation dans le corbillard, Bujji Aamma a repris conscience. De quoi effrayer l’homme qui se trouvait à l’arrière du véhicule : « Bujji a ouvert les yeux et a répondu à nos appels, ce qui nous a choqués », s’est-il souvenu. « Au début, nous étions effrayés car nous n’avions jamais vu un tel incident, même si nous avions déjà entendu certaines histoires de ce genre », a-t-il ajouté. Bujji Aamma a donc été reconduite chez elle par le même véhicule.

Et pour cause, ce type d’incidents est fréquent en Inde, où le certificat de décès officiel n’est pas toujours nécessaire pour une incinération, précise Le Parisien. En 2021, une femme présumée morte du Covid s’était réveillée peu avant sa crémation. Le mois dernier, un octogénaire déclaré mort avait aussi ouvert les yeux dans une ambulance, après le passage de celle-ci sur un nid-de-poule. En 2020, Balasubramaniya Kumar avait repris conscience dans son cercueil réfrigéré, rapportait Ouest-France.

« Une forme d’hibernation »

Et si ces cas n’arrivent pas qu’en Inde, mais aussi aux États-Unis, et parfois en France, le phénomène reste rare. « Le corps passe dans une situation d’hypométabolisme. […] si les cellules sont plongées dans une activité énergique basse […] on peut les préserver plus longtemps […]. On constate une forme d’hibernation », expliquait en 2014 à France Info Pierre-François Laterre, alors chef du service des soins intensifs aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles (Belgique) et président de la Société de réanimation de langue française.

Toutefois, il n’y aurait pas à craindre ce type de réveil outre mesure, car dans la plupart des pays, et dont l’Hexagone : « Il faut souvent un délai d’un à plusieurs jours entre la constatation de la mort et l’enterrement. Cela laisse au corps le temps de se réveiller », avait ajouté le spécialiste de la réanimation.

Avec Le Point par Par Joanna Wadel

Une journaliste française menacée d’expulsion en Inde

janvier 23, 2024

Vanessa Dougnac est la correspondante de plusieurs publications francophones, dont « Le Point ».

Le Premier ministre indien Narendra Modi et Emmanuel Macron lors du G20 à Delhi, en Inde, le 10 septembre 2023.
Le Premier ministre indien Narendra Modi et Emmanuel Macron lors du G20 à Delhi, en Inde, le 10 septembre 2023. © Kilpatrick Sean / Kilpatrick Sean/CP/ABACA

Juste avant l’arrivée d’Emmanuel Macron en visite officielle à Delhi, où il sera l’invité d’honneur de la 75e édition de la Fête de la Constitution indienne jeudi et vendredi, les autorités indiennes ont choisi de faire savoir à la journaliste française Vanessa Dougnac, correspondante de longue date de plusieurs publications francophones (notamment Le Point et La Croix en France, mais aussi Le Temps en Suisse et Le Soir en Belgique), qu’elle pourrait se voir retirer son permis de résidence en Inde.

Dans un courrier, le ministère de l’Intérieur reproche à la journaliste, qui ne peut déjà plus exercer son travail dans le pays depuis seize mois, des activités « malveillantes et critiques » ainsi que des « infractions » supposées aux règles indiennes encadrant le travail des journalistes, mais sans préciser lesquelles. Il lui est également reproché de vagues « activités inamicales » à l’égard de la souveraineté, de l’intégrité et de la sécurité du pays hôte ainsi qu’envers « les intérêts du grand public ».

La journaliste française, qui vit depuis plus de vingt ans dans le pays, se voit reprocher en outre de « provoquer le désordre et perturber la paix dans certains segments de la société », là encore sans qu’aucun élément précis ne soit apporté à l’appui de ces dires.

Le Point rejette ces accusations infondées et prie les autorités indiennes de bien vouloir rapporter les mesures qui la visent.

Le pluralisme des médias et la liberté de la presse se sont dégradés en Inde sous le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, qui est au pouvoir depuis 2014 et qui est candidat à un troisième mandat cette année. Dans son dernier rapport, l’ONG spécialisée Reporters sans frontières (RSF) qualifie la liberté de la presse de « très mauvaise » en Inde, pays désormais classé à la 161e place sur 180 étudiés dans le monde.

Avec Le Point par Luc de Barochez

Russie, États-Unis, Inde, Sénégal… Quatre milliards de personnes appelées aux urnes en 2024

janvier 11, 2024

Des élections nationales doivent se tenir cette année dans 77 pays représentant plus de la moitié de la population mondiale. Le calendrier et les scrutins à suivre.

Si rien n’est officiellement joué avec les primaires démocrates et républicaines, tout porte à croire que l’élection américaine du 5 novembre 2024 sera l’occasion d’un nouveau duel entre Joe Biden et Donald Trump.
Si rien n’est officiellement joué avec les primaires démocrates et républicaines, tout porte à croire que l’élection américaine du 5 novembre 2024 sera l’occasion d’un nouveau duel entre Joe Biden et Donald Trump. © Sipa

2024 sera une année électorale record : des élections nationales doivent se tenir dans 77 pays, soit un tiers des États de la planète. Royaume-Uni, Mexique, Venezuela, Algérie, Inde, Sénégal, Afrique du Sud, Russie, États-Unis… Quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, vivent dans des pays convoqués aux urnes cette année.

Trente-huit pays éliront ainsi leur président en 2024 et 39 voteront lors d’élections législatives. Un chiffre inédit, même si certains scrutins, comme celui organisé en Russie, ne seront ni transparents ni démocratiques. Tour d’horizon.

À Taïwan, présidentielle et législatives face à la Chine

Si le Bangladesh a ouvert le bal dimanche 7 janvier, lors d’élections législatives boycottées par l’opposition, c’est vers Taïwan qu’il faut maintenant regarder. Les habitants de l’archipel voteront le 13 janvier pour des élections présidentielle et législatives dont le résultat risque d’être déterminant. Le parti de l’actuelle présidente va tenter de conserver le pouvoir face à une opposition constituée de deux partis jugés plus proches de Pékin. Les tensions sont au plus haut, Xi Jinping ne cachant plus ses préparatifs militaires en vue d’une éventuelle invasion.

Le Sénégal aux urnes en février

Les Sénégalais voteront, eux aussi, le 25 février pour élire le successeur du président Macky Sall, qui a renoncé à briguer un troisième mandat en juillet dernier et a désigné son Premier ministre, Amadou Ba, comme candidat.
Les pronostics sont ouverts et les candidats, nombreux. La validité de la candidature d’Ousmane Sonko reste en suspens. Arrivé troisième à la présidentielle de 2019 et populaire parmi la jeunesse, l’opposant est actuellement emprisonné pour « corruption de la jeunesse » et « atteinte à la sécurité de l’État ». Il dénonce un « complot » pour l’empêcher de se présenter.
En tout, dix pays africains doivent se prononcer lors d’élections nationales cette année.

Une élection sans suspense en Russie

Bien plus prévisibles, les élections russes se tiendront entre le 15 et le 17 mars prochain. Vladimir Poutine se présente pour un cinquième mandat, qui devrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2030. Face à une réélection qui semble inéluctable, l’essentiel de l’opposition étant en prison, la fondation anticorruption d’Alexeï Navalny, emprisonné en Sibérie, appelle les Russes à voter pour « n’importe qui d’autre » que Vladimir Poutine. Le taux de participation sera également un marqueur essentiel.

En Inde, une victoire annoncée pour Narendra Modi ?

Longtemps qualifiée de « plus grande démocratie du monde », l’Inde, avec 1,4 milliard d’habitants, est convoquée aux urnes au printemps prochain pour renouveler la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement national indien. Le Bharatiya Janata Party (BJP), parti du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, fait figure de grand favori.
L’opposition, jusqu’ici divisée en une vingtaine de formations, s’est unie cet été autour de l’historique parti du Congrès en une alliance inédite baptisée India. L’élection se déroule dans un contexte de régression des droits politiques et des libertés civiles.

Des élections européennes en juin

Alors que l’extrême droite a le vent en poupe dans plusieurs pays de l’Union, les 400 millions d’habitants des 27 États membres sont appelés à voter en juin, lors du plus grand scrutin transnational au monde, pour élire leurs 720 eurodéputés.
Les scores du groupe Identité et démocratie, qui rassemble notamment le Rassemblement national, la Lega italienne et l’AfD allemande, et de celui des Conservateurs et réformistes européens (Fratelli d’Italia, le parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, et des pays de l’Est, dont le PiS polonais) seront particulièrement regardés.
La montée en puissance des droites et extrêmes droites eurosceptiques dans l’hémicycle pourrait largement compliquer la gouvernance de l’Union.

Au Mexique, une femme présidente

Chacun des deux principaux partis du pays a choisi une candidate pour la présidentielle qui déterminera en juin le successeur de l’actuel président Andres Manuel Obrador. Un symbole important au Mexique, où des milliers de féminicides sont commis chaque année.

Un nouveau duel Trump-Biden aux États-Unis le 5 novembre ?

Si rien n’est officiellement joué avec les primaires démocrates et républicaines, tout porte à croire que l’élection américaine de novembre prochain sera l’occasion d’un nouveau duel entre le président sortant Joe Biden et l’ancien président Donald Trump.
L’hypothèse de la réélection de Donald Trump, devenue crédible malgré ses 91 inculpations, agite d’ores et déjà un pays coupé en deux et pourrait avoir de lourdes conséquences géopolitiques, notamment sur l’aide apportée à l’Ukraine.

Avec Le Point.fr par Lou Roméo

L’Inde, l’empire de demain

décembre 22, 2023

Conquête spatiale, boom économique, nationalisme renforcé, ambitions militaires… L’Inde succédera-t-elle à la Chine comme superpuissance asiatique ?

Puisque les deux tiers de la population mondiale vivent déjà à l’est d’Istanbul, l’affaire est entendue : le XXIe siècle sera asiatique. Mais sera-t-il chinois, comme beaucoup le proclament, ou plutôt indien ? Ce match-là n’est pas encore joué ; car la grande affaire du moment n’est pas seulement le ralentissement de la Chine, enfermée dans un carcan totalitaire qui nuit aux affaires. C’est surtout l’essor de l’Inde, une ancienne civilisation qui, comme l’empire du Milieu, a connu ses heures de gloire, avant de s’effacer à partir du XVIIIe siècle devant la révolution industrielle européenne. L’heure de la revanche a sonné. Le fait que l’ancienne puissance coloniale britannique soit désormais gouvernée par le Premier ministre Rishi Sunak, hindou pratiquant, petit-fils d’immigrés indiens passés par l’Afrique orientale, en est un signe fort.

Nous avons beaucoup à apprendre de l’Inde, et pas seulement parce qu’elle est la plus grande démocratie du monde ou qu’elle a inventé le bouddhisme, le yoga et l’ayurvéda. Si l’Inde enchante notre imaginaire, c’est qu’elle incarne un possible antidote à notre sentiment de culpabilité consumériste et matérialiste. Le Premier ministre, Narendra Modi, joue admirablement de ce fantasme occidental, lui qui considère son pays comme un vishwa guru, un gourou mondial. Le soft power de l’Inde est considérable, de la vogue végétarienne au cinéma de Bollywood en passant par la tentaculaire diaspora indienne (28 millions de personnes, dont les patrons de Microsoft, de Google ou d’IBM).

Première puissance démographique. Et pourtant ! Bien loin des vues technophobes du Mahatma Gandhi, l’Inde avance à grands pas vers cette société de consommation qui a permis l’enrichissement démesuré de ses magnats , mais aussi, et c’est le plus important, la sortie de la grande pauvreté d’une part considérable de la population : 415 millions de personnes depuis quinze ans, indiquait l’été dernier un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Sa croissance économique galope désormais devant celle de son rival. Et, cette année, l’Inde a ravi à la Chine le titre de première puissance démographique, avec 1,43 milliard d’habitants. Narendra Modi lui fixe l’objectif de dépasser le Japon et l’Allemagne pour devenir le numéro trois économique mondial en 2030, derrière les États-Unis et la Chine. Son pays était encore numéro dix quand il est parvenu au pouvoir en 2014.

L’Inde profite à fond des tensions géopolitiques. La guerre en Ukraine ainsi que le bras de fer entre l’Amérique et la Chine lui ont permis de se positionner comme un contrepoids déterminant dans l’équilibre mondial des forces. Longtemps, elle a refusé de choisir entre Pékin et Washington ; aujourd’hui, l’antipathie l’emporte à l’égard de la Chine, dont l’agressivité a incité Delhi à se rapprocher de Washington, de Canberra et de Tokyo, en surfant sur le concept antichinois « d’Indopacifique ». L’Inde reste néanmoins attachée à son autonomie stratégique et elle partage avec Pékin et Moscou l’objectif de rééquilibrer un ordre mondial encore largement occidental. Le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, a résumé la doctrine de politique étrangère de Delhi en juin 2022 d’une phrase éclairante : « Il faut en finir avec la mentalité selon laquelle les problèmes de l’Europe sont ceux du monde, mais ceux du monde ne sont pas ceux de l’Europe. »

Carte identitaire. L’Inde entend bien imposer son agenda. Suivant son intérêt, elle a augmenté ses importations de pétrole russe à bon marché après l’invasion de l’Ukraine (qu’elle a refusé de condamner) et elle diversifie ses sources d’achats d’armes en se fournissant toujours en Russie mais aussi en France et aux États-Unis. En revanche, elle est le seul des grands pays du Sud à avoir condamné sans ambiguïté les pogroms du Hamas le 7 octobre en Israël. Les tensions entre la majorité hindoue (80 % de la population) et la minorité musulmane (elle est la plus importante du monde, avec 200 millions de personnes) ne sont qu’un des problèmes que l’Inde devra surmonter si elle entend parvenir à ses fins.

Modi joue la carte identitaire hindoue sans complexe ; il caresse l’idée de rebaptiser son pays « Bharat », utilisant la vieille appellation issue du sanskrit, plutôt que « Inde » qui rappelle trop la colonisation britannique. Pourtant « Inde », par référence au fleuve Indus, dérive aussi du sanskrit. Mais le nationalisme hindou militant ne s’embarrasse pas de détails dans sa réécriture de l’HistoireLa popularité du Premier ministre devrait lui permettre d’obtenir un troisième mandat à la tête du pays en 2024.

Volontarisme. Mais son populisme a aussi dégradé la qualité de la démocratie indienne. Et malgré les progrès, la structure des castes, la domination masculine (les femmes sont peu autorisées à travailler par leurs familles), une bureaucratie toujours étouffante et des infrastructures vétustes sont autant de handicaps. L’Inde produit encore 3 fois moins de richesses que la Chine chaque année ; ses dépenses militaires sont 4 fois inférieures. Delhi figure au 132e rang mondial dans l’indice de développement humain établi par l’ONU. Laquelle estime que l’Inde serait 27 % plus riche si les femmes avaient accès au marché de l’emploi.

« L’heure de l’Inde est venue », écrivait Narendra Modi dans son programme électoral en 2019. Il y avait beaucoup de volontarisme dans cette affirmation. Mais alors qu’il vient de lancer son pays à la conquête de la Lune, nul doute qu’il surfera sur les mêmes thèmes nationalistes lors de sa campagne électorale de 2024. Avec en ligne de mire la consolidation de son pouvoir et la domination de l’Asie, qu’il entend prendre à la Chine. Les Indiens y croient : selon un sondage publié cet automne par l’European Council on Foreign Relations (ECFR), ils sont à 86 % optimistes quant à l’avenir de leur pays. Un autre record mondial.

Avec Le Point.fr par Luc de Barochez

Inde: les secours redoublent d’efforts pour sauver 41 ouvriers bloqués dans un tunnel

novembre 20, 2023
Inde: les secours redoublent d'efforts pour sauver 41 ouvriers bloqués dans un tunnel
Les secours redoublent d’efforts, en Inde, pour sauver 41 ouvriers bloqués dans un tunnel © AFP

Les services de secours redoublaient d’efforts lundi en Inde pour sauver 41 ouvriers bloqués depuis neuf jours dans un tunnel effondré, envisageant de creuser un nouveau puits pour les libérer.

« Tous les efforts sont faits » et les ouvriers « sont sains et saufs », a déclaré dans un communiqué un haut responsable de l’État d’Uttarakhand, au nord de l’Himalaya, région où a eu lieu l’accident le 12 novembre.

Les équipes de secours communiquent avec les ouvriers piégés par radio. De la nourriture, de l’eau, de l’oxygène et des médicaments leur sont envoyés par un tuyau de 15 cm de diamètre. Un nouveau tuyau plus large a pu être mis en place lundi pour envoyer davantage d’aide.

Depuis l’effondrement du tunnel en construction, des pelleteuses retirent de la terre, du béton et des gravats. Mais les opérations de sauvetage ont été ralenties par les chutes de débris et les pannes à répétitions des lourdes machines de forage.

Les travaux de forage ont été suspendus samedi après qu’un fort craquement se fut produit la veille, laissant craindre que la voute ne s’effondre.

L’objectif était d’introduire un tuyau d’acier d’environ 90 centimètres de diamètre par lequel auraient été évacués les ouvriers.

Plutôt qu’un tuyau de sauvetage à l’horizontale, les équipes de secours se préparent donc à creuser un nouveau puits par le haut de la colline, en privilégiant donc une voie de sortie à la verticale. Ce puits devrait avoir une profondeur de 89 mètres.

« Tous les efforts possibles sont déployés », a déclaré dimanche le ministre des Transports routiers, Nitin Gadkari, après avoir visité le site.

Il a déclaré que si la machine de forage était réparée, il serait possible d’atteindre les ouvriers d’ici mardi, ajoutant que les équipes envisageaient également plusieurs itinéraires alternatifs.

« Les faire sortir »

Des experts étrangers sont également mobilisés, notamment Arnold Dix, président de l’Association internationale des tunnels et espaces souterrains.

« Nous allons trouver une solution et les faire sortir », a-t-il assuré aux journalistes. « Beaucoup de travail est fait ici. Il est important que non seulement les hommes secourus mais aussi les sauveteurs soient en sécurité », a-t-il ajouté.

A l’entrée du tunnel, les villageois ont érigé un temple hindou en l’honneur d’un dieu local, Boukhnag. Le temple d’origine avait été déplacé pour permettre la construction du tunnel, ce qui serait pour certains d’entre eux, à l’origine de l’accident.

Ce tunnel fait partie des travaux d’infrastructure lancés par le Premier ministre indien Narendra Modi, notamment pour améliorer l’accès aux zones stratégiques situées à la frontière du grand rival chinois.

Par Le Point avec Dehradun (Inde) (AFP) – 

Trudeau accuse l’Inde d’avoir commandité le meurtre d’un Canadien sikh

septembre 18, 2023

Hardeep Singh Nijjar entouré de manifestants.

Hardeep Singh Nijjar a été tué par balles dans le stationnement du temple sikh qu’il dirigeait, à Surrey, dans le Grand Vancouver. Photo: Sikhs for Justice

Justin Trudeau dénonce le rôle potentiel du gouvernement indien dans le meurtre d’un Canadien sikh au pays en juin dernier.

Les agences de sécurité canadiennes enquêtent depuis les dernières semaines sur des allégations crédibles établissant un lien potentiel entre des agents du gouvernement de l’Inde et l’assassinat d’un citoyen canadien, Hardeep Singh Nijjar, selon M. Trudeau.

Le premier ministre a fait cette déclaration lundi durant la période de questions à Ottawa.

Le Canada est un État de droit. La protection de nos citoyens, de même que la défense de notre souveraineté, sont essentiels. Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Nos priorités ont donc été, premièrement, de faire en sorte que nos organismes de sécurité et d’exécution de la loi assurent en permanence la sécurité de tous les Canadiens et, deuxièmement, que toutes les mesures nécessaires soient prises pour tenir les auteurs de ce meurtre responsables de leurs actes, a poursuivi M. Trudeau.Le premier ministre canadien Justin Trudeau assis avec le premier ministre de l'Inde, Narendra Modi.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une rencontre bilatérale avec le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, au sommet du G20. (photo d’archives) Photo: The Canadian Press/Sean Kilpatrick

Il dit avoir discuté du dossier personnellement avec le premier ministre indien, Narendra Modi, lors de leur rencontre la semaine dernière au sommet du G20. Le Canada a également fait part de ses préoccupations aux hauts responsables du renseignement et de la sécurité du gouvernement de l’Inde, a-t-il ajouté.

L’implication de tout gouvernement étranger dans le meurtre d’un citoyen canadien en sol canadien constitue une violation inacceptable de notre souveraineté. Un tel acte va à l’encontre des règles fondamentales qui régissent les sociétés libres, ouvertes et démocratiques.Une citation deJustin Trudeau, premier ministre du Canada

Je continue de demander instamment et avec la plus grande fermeté au gouvernement de l’Inde de coopérer avec le Canada pour éclaircir cette affaire, a affirmé le premier ministre canadien. Il a également dit s’attendre à ce que le gouvernement de l’Inde réaffirme que sa position sur les opérations extrajudiciaires dans un autre pays est clairement et sans équivoque conforme au droit international.

Le Canada a expulsé un diplomate indien du plus haut niveau en réaction, a annoncé la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Un affront scandaleux à la souveraineté canadienne, dit Poilievre

Pour le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, il s’agit, si ces allégations sont fondées, d’un affront scandaleux à la souveraineté canadienne.

Il a offert ses condoléances aux proches de Hardeep Singh Nijjar.

Les Canadiens méritent d’être protégés en sol canadien.Une citation dePierre Poilievre, chef de l’opposition

Il exhorte les autorités indiennes à faire preuve de transparence, parce que la vérité doit absolument être révélée sur les auteurs et les commanditaires de ce crime.

Les conservateurs continueront de travailler pour obtenir ces réponses, a-t-il dit en anglais.

Il a appelé les Canadiens à demeurer calmes et à soutenir à la diaspora indienne au Canada. Nous sommes tous canadiens. C’est notre pays. Nous devons être unis pour notre pays et les uns pour les autres, a déclaré le chef conservateur.

Mettons de côté nos différends et unissons nous pour défendre l’État de droit.Une citation dePierre Poilievre, chef de l’opposition

Avec Radio-Canada

Inde : le pays s’agite autour d’un changement de nom

septembre 5, 2023

Une invitation comportant la mention « Bharat » ravive le débat en Inde, certains souhaitant se débarrasser du nom « India » instauré par les Anglais.

Les rumeurs ont pris de l'ampleur a la suite de la publication d'une invitation adressee aux dirigeants du G20.
Les rumeurs ont pris de l’ampleur à la suite de la publication d’une invitation adressée aux dirigeants du G20.© ALEXANDROS BELTES / ANA-MPA / EPA

Les Indiens se perdaient mardi en conjectures à la suite de rumeurs selon lesquelles les autorités prévoiraient d’abandonner l’utilisation officielle du nom anglais de leur pays, « India », appelé « Bharat » dans une invitation officielle adressée aux dirigeants du G20.

Le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi s’est en effet efforcé de supprimer les symboles persistants de la colonisation britannique dans le paysage urbain, les institutions politiques et les livres d’histoire du pays aujourd’hui le plus peuplé du monde. Narendra Modi lui-même recourt généralement quand il parle de l’Inde au mot « Bharat », qui remonte aux anciens textes hindous écrits en sanscrit et qui est l’un de ses deux noms officiels en vertu de sa Constitution.

Les membres du BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir, ont déjà fait campagne contre l’utilisation du nom d’« Inde », qui trouve ses racines dans l’Antiquité occidentale et a été imposé par le Royaume-Uni. Le week-end prochain, New Delhi accueillera un sommet du G20 devant être couronné par un dîner d’État offert, selon les cartons d’invitation, par le « président du Bharat ».

« Nous devrions continuer à utiliser les deux mots »

Le gouvernement a convoqué une session extraordinaire du Parlement pour plus tard dans le mois, tout en restant discret sur son programme législatif. Mais la chaîne de télévision News18 a assuré que des sources gouvernementales anonymes lui avaient dit que les parlementaires du BJP présenteraient à cette occasion une résolution spéciale en vue de donner la prééminence au recours officiel au terme « Bharat ».

Les rumeurs concernant ce projet ont suffi à susciter un mélange de réactions offusquées chez les adversaires de Narendra Modi et de soutiens enthousiastes dans d’autres milieux. « J’espère que le gouvernement ne sera pas assez stupide pour se passer complètement de l' »Inde » », a ainsi commenté Shashi Tharoor, un responsable du parti du Congrès (opposition), sur X, anciennement Twitter. « Nous devrions continuer à utiliser les deux mots » et ne pas renoncer à « un nom chargé d’histoire, un nom reconnu dans le monde entier », a-t-il ajouté.

Effacer de l’ère coloniale britannique

L’ancien joueur de cricket Virender Sehwag s’est au contraire félicité de la perspective d’un tel changement d’appellation et a exhorté le conseil de cricket indien à commencer à mettre « Bharat » sur les uniformes des équipes. « Inde est un nom donné par les Britanniques [et] il est grand temps de retrouver notre nom d’origine « Bharat » », a-t-il fait valoir.

Pendant des décennies, les gouvernements indiens de diverses obédiences ont cherché à effacer les traces de l’ère coloniale britannique en débaptisant des routes, et même des villes entières. Le processus s’est intensifié depuis que Narendra Modi est Premier ministre (2014) et qu’il a souligné dans des discours publics la nécessité pour l’Inde d’abandonner les relents de la « mentalité coloniale ». Son gouvernement a en outre fait supprimer les noms islamiques de lieux imposés sous l’empire moghol qui a précédé la colonisation britannique, une mesure emblématique, dénoncent ses détracteurs, d’un désir d’asseoir la suprématie de la religion hindoue majoritaire en Inde.

Le Point par J.B. avec AFP

Catastrophe ferroviaire en Inde : au moins 50 morts, plus de 500 blessés

juin 2, 2023
Des rescapés tentent de venir en aide à d'autres passagers.

L’accident de train s’est produit non loin de Balasore, dans l’État d’Odisha. Photo : via Reuters/ANI

Au moins 50 personnes ont été tuées et plus de 500, blessées dans une catastrophe ferroviaire ayant impliqué plusieurs trains dans l’est de l’Inde, a annoncé vendredi un haut responsable local.

Un train de voyageurs, le Coromandel Express, et un convoi de marchandises sont entrés en collision près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l’État d’Odisha, ont raconté des témoins et des porte-parole des autorités régionales.

Un deuxième train de voyageurs a également été impliqué dans ce drame, d’après Pradeep Jena, un haut représentant du gouvernement de cet État, mais on ignore les circonstances exactes dans lesquelles cela s’est produit.

Environ 50 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées. Notre priorité absolue est désormais de secourir [les passagers] et de soigner les blessés, a déclaré à l’AFP Pradeep Jena.

Un responsable de la police de Balasore a dit à l’AFP que de nombreux blessés étaient dans un état grave, mais qu’il n’en savait pas plus pour le moment.

De nombreux passagers pourraient en outre avoir été piégés sous des wagons.

Nous nous attendons à ce que les opérations de secours se poursuivent au moins jusqu’à demain matin. De notre côté, nous avons préparé tous les grands hôpitaux publics et privés, du site de l’accident à la capitale de l’État, en vue de prendre en charge les blessés, a souligné SK Panda, un porte-parole des autorités de l’État.

Il a ajouté que 75 ambulances avaient déjà été dépêchées sur place et que de nombreux cars avaient également été envoyés pour transporter à la fois les passagers blessés et les survivants.

Le premier ministre indien, Narendra Modi, s’est pour sa part dit affligé.

Le ministre des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw, a quant à lui déclaré qu’il se rendait sur le lieu de la catastrophe, soulignant que l’armée de l’air était aussi mobilisée.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Inde : un bateau de touristes chavire, au moins 20 morts

Mai 7, 2023

La plupart des victimes de ce tragique accident de bateau sont des enfants en voyage scolaire, a indiqué le ministre des Sports de l’Etat du Kerala.

Un bateau sur le Sangam, en Inde. (Image d'illustration)
Un bateau sur le Sangam, en Inde. (Image d’illustration)© SANJAY KANOJIA / AFP

Un bateau transportant des touristes a chaviré dans l’Etat méridional du Kerala, en Inde, dimanche 7 mai. Les autorités ont indiqué que l’accident avait fait au moins 20 morts, selon le quotidien Times of India ainsi que l’agence de presse PTI. Le quotidien Indian Express en dénombre 18. L’incident s’est produit à Tanur, une ville côtière du district de Malappuram. Les opérations de secours sont en cours.

« Attristé par la perte de vies humaines à la suite de l’accident de bateau à Malappuram, au Kerala. (Toutes mes) condoléances aux familles endeuillées », a tweeté le Premier ministre Narendra Modi, promettant une indemnisation au plus proche parent de chaque victime.

4 personnes à l’hôpital

La plupart des victimes sont des enfants, en vacances scolaires, a déclaré V. Abdurahiman, ministre des Sports de l’Etat du Kerala qui coordonne les efforts de sauvetage. Plus de 30 personnes étaient sur le bateau lorsque l’incident s’est produit. Quatre personnes, dans un état critique, ont été transportées vers l’hôpital, a précisé V. Abdurahiman à l’agence PTI.

Des survivants ont témoigné auprès de la presse locale, observant que de nombreux passagers ne portaient pas de gilets de sauvetage. La raison du chavirement du bateau reste pour l’heure inconnue.

Le Point par I.M. avec AFP