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Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara ramène dans son giron Toikeusse Mabri et Ahoussou-Kouadio

Mai 5, 2024

Ce 3 mai, la présidence ivoirienne a annoncé plusieurs nominations autour du chef de l’État, ainsi qu’au district autonome d’Abidjan. Ce dernier signe le grand retour au palais de Jeannot Ahoussou-Kouadio et Albert Toikeusse Mabri.

Alassane Ouattara (à dr.) et Albert Toikeusse Mabri, le 22 mars 2022, au palais présidentiel. © DR
Alassane Ouattara (à dr.) et Albert Toikeusse Mabri, le 22 mars 2022, au palais présidentiel. © DR

Alors qu’un remaniement ministériel pourrait intervenir le mois prochain en Côte d’Ivoire, la présidence ivoirienne a annoncé ce 3 mai plusieurs nominations dans l’entourage du chef de l’État, ainsi qu’au district autonome d’Abidjan. L’ancien président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, devient ministre d’État, conseiller spécial à la présidence de la République.

Battu aux dernières élections sénatoriales en septembre 2023, l’ancien Premier ministre (2012) avait dû céder sa place à la tête de la chambre haute du parlement ivoirien, poste désormais occupé par l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Kandia Camara. Jeannot Ahoussou-Kouadio avait également subi un revers lors des élections régionales, organisées à la même date. Il avait perdu dans sa région du Bélier face à un candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont il fut longtemps l’un des piliers avant de rejoindre la majorité présidentielle en 2019.

Deux nouveaux ministres-conseillers

Choix plus surprenant, mais non moins stratégique, Alassane Ouattara choisit de s’entourer d’Albert Toikeusse Mabri, qu’il vient de nommer ministre-conseiller à la présidence. Réélu à la tête de la région de l’ouest montagneux du Tonkpi, le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), le parti fondé par le général Robert Gueï, avait fait son grand retour au sein du parti présidentiel en 2022, après une parenthèse de deux ans dans l’opposition. Après l’élection présidentielle de 2020, alors membre du Conseil national de transition (CNT), il s’était exilé deux mois hors du pays.

Autre nomination en qualité de ministre-conseiller à la présidence, celle de l’ancien ministre de la Construction, Mamadou Sanogo. Ce dernier est le secrétaire national chargé des élections au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir.

Danho au district autonome d’Abidjan

Evincé du gouvernement à trois mois de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Claude Paulin Danho, l’ancien ministre des Sports, rebondit quant à lui au district autonome d’Abidjan en tant que premier vice-gouverneur. Son nom avait, par le passé, été évoqué pour le poste de gouverneur qui avait finalement été attribué à Ibrahim Cissé Bacongo, secrétaire exécutif du RHDP. Originaire du centre de la Côte d’Ivoire, il est par ailleurs maire de la commune d’Attécoubé.

Moins connues du grand public, Jeanne Adjoua Peuhmond qui fut conseillère spéciale d’Alassane Ouattara chargée du Genre et des Affaires sociales, est nommée deuxième vice-gouverneure du district, et Nassalatou Diaby, élue de Yopougon et proche du président du directoire du RHDP, Gilbert Koné Kafana, occupera quant à elle le poste de troisième vice-gouverneure.

Enfin, on retrouve Éric Taba, chef du protocole d’Alassane Ouattara battu aux dernières élections municipales à Cocody, au poste de quatrième vice-gouverneur du district. Ibrahim Konaté, autre candidat malheureux du RHDP dans la commune de Port-Bouët, devient le cinquième vice-gouverneur.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

En Côte d’Ivoire, une croissance à crédit ?

avril 17, 2024

Porté par une croissance record, le pays d’Alassane Ouattara est redevenu un poids lourd en Afrique de l’ouest. Mais les investissements ont un coût et posent la question de l’endettement.

Le pont Alassane Ouattara sur la lagune Ébrié
Le pont Alassane Ouattara sur la lagune Ébrié

Avec ses haubans et ses illuminations nocturnes aux couleurs du drapeau ivoirien, le pont Alassane Ouattara, dernière infrastructure d’ampleur inaugurée en 2023, trône au cœur d’Abidjan. Ce pont qui a pris le nom du président vient s’ajouter aux multiples chantiers qui ont fait évoluer le visage du pays depuis son arrivée au pouvoir en 2011.

À l’époque, la Côte d’Ivoire sort d’une sanglante crise post-électorale qui a fait plus de 3 000 morts et doit convaincre les investisseurs de miser sur un retour de la « locomotive d’Afrique de l’Ouest ». Sous la présidence d’Alassane Ouattara, économiste passé par le Fonds monétaire international (FMI), la confiance revient et la croissance est au rendez-vous : plus de 7 % en moyenne depuis 2011. L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations début 2024 a également permis de mettre un coup d’accélérateur aux investissements dans les infrastructures, dont la construction de routes et d’autoroutes pour relier les principales villes du pays.

Mais cette « success story » ne peut occulter les fortes inégalités qui demeurent en Côte d’Ivoire. Le taux de pauvreté, passé de 55 % en 2011 à 39,5% en 2018, diminue désormais plus lentement (35 % en 2020). « Le PIB a été multiplié par deux sous Ouattara, c’est à son actif. Mais ce n’est pas un indicateur qui montre comment les richesses sont partagées », explique l’économiste ivoirien Séraphin Prao.

Les quartiers pauvres et insalubres, dont certains sont détruits pour construire des infrastructures, restent nombreux à Abidjan, jouxtant parfois des zones huppées aux villas flambant neuves. Et au-delà des inégalités, l’endettement est également un sujet de discorde, régulièrement dénoncé par l’opposition. Car si l’économie ivoirienne s’appuie en partie sur son secteur agricole, essentiellement l’exportation du cacao dont elle est le premier producteur mondial, elle reste encore largement tributaire de l’aide extérieure.

« Dette improductive »

« La dette en soit n’est pas une mauvaise chose, mais on fait face dans le cas de la Côte d’Ivoire à une dette improductive », dénonce Ahoua Don Mello, vice-président de l’alliance des pays émergents des Brics. « Sur le budget 2023, près de 42 % sont des ressources propres, tout le reste est financé par perfusion de la dette », poursuit celui qui est aussi vice-président du Parti des peuples-africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation d’opposition de l’ex-président Laurent Gbagbo.

L’endettement actuel de la Côte d’Ivoire, détenu principalement par les bailleurs occidentaux classiques et la Chine, s’élève à 58 % du PIB, contre 38 % en 2019, un niveau dont la soutenabilité fait débat chez les économistes. « Le ratio d’endettement par rapport au PIB recommandé se situe entre 60 et 70 %. On n’a pas dépassé les 60 %, il n’ y a pas le feu en la demeure », estime Blaise Makaye, docteur en économie et chercheur à l’université de Bouaké (centre) qui précise que ce ratio est « bien inférieur à ceux des pays développés », comme la France où elle frôle les 100 %.

« Les ressources propres ne suffisent pas à couvrir les dépenses courantes de l’État »

« Le FMI dit que pour les petites économies comme la Côte d’Ivoire, dépasser 49 % d’endettement peut être dangereux », répond Séraphin Prao, qui met en garde contre des « taux d’intérêt élevés » et les « bases fragiles » de l’économie ivoirienne.

Le FMI, qui a validé en mai 2023 un programme de prêts de 3,5 milliards de dollars, et la Banque mondiale, « ont toujours dit que notre dette était soutenable, ce qui veut dire que la Côte d’Ivoire ne présente pas de risque de non-paiement de sa dette », se défend le ministre de l’Éc

onomie Adama Coulibaly. Il rappelle que certains pays voisins tels le Sénégal ou le Ghana ont un taux d’endettement supérieur.

Au sortir de la crise, en 2011, la Côte d’Ivoire avait bénéficié d’un allègement de sa dette extérieure, d’environ 25 %. « Cela

aurait dû permettre d’affecter les ressources propres de l’État dans l’éducation et la santé. Or, les ressources propres ne suffisent même pas aujourd’hui à couvrir les dépenses courantes de l’État », pointe Ahoua Don Mello. « La croissance est à crédit, les fonctionnaires sont payés à crédit », abonde Séraphin Prao. « Tant qu’on vit sous perfusion, on ne voit pas le problème, mais si la perfusion est enlevée on verra qu’il n’y a plus de moyens d’alimenter le budget de l’État », conclut Ahoua Don Mello.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Pétrole et gaz : Ouattara et Mattarella parlent d’Eni et Petroci à Abidjan

avril 4, 2024

Le président ivoirien a reçu son homologue italien pour évoquer la production du champ Baleine ainsi que le nouveau gisement de Calao. Mais aussi les questions migratoires.

Le président italien, Sergio Mattarella, est accueilli par son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, au Palais présidentiel d’Abidjan, le 3 avril 2024. © Photo by Issouf SANOGO / AFP
Le président italien, Sergio Mattarella, est accueilli par son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, au Palais présidentiel d’Abidjan, le 3 avril 2024. © Photo by Issouf SANOGO / AFP

Le président italien, Sergio Mattarella, a rencontré, mercredi 3 avril, son homologue Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire pour évoquer notamment la coopération entre leurs pays respectifs dans le domaine de l’énergie et sur les questions migratoires.

« Nous avons une collaboration dans le secteur énergétique avec nos sociétés respectives Eni et Petroci qui ont découvert deux gisements [de pétrole et de gaz] importants, faisant de la Côte d’Ivoire un acteur dans ce domaine », a déclaré le chef de l’État italien lors d’un point presse, à Abidjan.

Le géant italien Eni a démarré fin août, conjointement avec la compagnie ivoirienne Petroci, la production de pétrole et de gaz naturel du champ Baleine. Elle pourrait atteindre 150 000 barils par jour de pétrole et 200 millions de pieds cubes par jour de gaz.

Le mois dernier, le PDG d’Eni, Claudio Descalzi, avait annoncé la découverte d’un nouveau gisement, baptisé « Calao », au potentiel de 1 à 1,5 milliard de barils de pétrole.

Sergio Mattarella, dont le poste est principalement honorifique, doit visiter, ce jeudi 4 avril, la station de pompage du gisement Baleine.

Le plan de Giorgia Meloni

Les questions d’immigration illégale ont également été abordées par les deux présidents, lors de leur entretien mercredi matin. « Je vous ai réaffirmé la disponibilité de la Côte d’Ivoire à œuvrer pour lutter contre l’immigration irrégulière en direction de l’Italie », a déclaré Alassane Ouattara.

Début 2023, les Ivoiriens constituaient la deuxième nationalité représentée par les ressortissants subsahariens ayant débarqué en Italie, selon le Haut Commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Fin janvier, l’Italie a accueilli un sommet pour l’Afrique au cours duquel a été présenté un plan d’aide de 5,5 milliards d’euros au continent, porté par la cheffe du gouvernement italien d’extrême droite, Giorgia Meloni, en échange d’une coopération accrue en matière de migration.

L’île de Lampedusa, située à environ 145 km des côtes de la Tunisie, est l’un des principaux points d’arrivée en Europe des migrants qui traversent la Méditerranée. « Nous sommes convaincus d’un partenariat qui doit être égalitaire et basé sur le respect mutuel », a affirmé Sergio Mattarella mercredi.

Inquiets pour le Sahel

Les deux présidents ont enfin évoqué la situation au Sahel, où des pays comme le Burkina, le Mali et le Niger font face à des violences jihadistes récurrentes et sont gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des putschs.

« Nous avons exprimé notre souci mutuel vis-à-vis de la situation politique et sécuritaire au Sahel, qui ne cesse de s’aggraver », a déploré le président italien.

Sergio Mattarella doit quitter la Côte d’Ivoire jeudi pour se rendre ensuite au Ghana voisin.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

En Côte d’Ivoire, l’envoyé de Macron évoque le « remodelage » de la présence militaire française

février 22, 2024

Pour sa première visite sur le continent, Jean-Marie Bockel s’est entretenu avec le président ivoirien. Il devra rendre ses recommandations à l’Élysée en juillet.

Alassane Ouattara et Jean-Marie Bockel à Abidjan, le 21 février 2024. © Présidence de Cote d’Ivoire
Alassane Ouattara et Jean-Marie Bockel à Abidjan, le 21 février 2024. © Présidence de Côte d’Ivoire

La première visite sur le continent de l’envoyé personnel du président français pour l’Afrique fut pour Abidjan. Ce 21 février, Jean-Marie Bockel y a évoqué le « remodelage » de la présence militaire française en Côte d’Ivoire.

« Le terme remodeler me paraît être le bon terme. L’esprit, c’est de venir avec des propositions, une écoute et ensuite un dialogue qui aboutisse à un accord gagnant pour les deux parties », a déclaré l’envoyé de l’Élysée à l’issue d’un « échange riche » avec le président Alassane Ouattara.

Ancien secrétaire d’État à la Coopération du président Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Bockel a été chargé le 6 février par Emmanuel Macron de discuter avec les partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leurs sols.

« Perspectives d’accompagnement »

C’est en Côte d’Ivoire, l’un des plus solides alliés de la France en Afrique de l’Ouest, qui abrite quelque 900 militaires français au sein du 43e Bataillon d’infanterie de marine (43e BIMa), qu’il a choisi de faire sa première visite.

« On ne veut pas réduire nos efforts mais c’est une globalité : il y aura des évolutions, l’empreinte sera moindre sur certains aspects et plus forte sur d’autres », a-t-il affirmé sans donner de détails.

« Les perspectives de notre partenariat en matière de sécurité sont des perspectives d’accompagnement de renforcement de la force militaire souveraine de la Côte d’Ivoire, de sa montée en puissance quantitative et qualitative », a-t-il ajouté en évoquant « un processus qui a déjà commencé ».

À l’écoute des demandes

Les militaires français ont été tour à tour chassés du Mali, du Burkina puis du Niger, trois pays ouest-africains gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État et désormais ouvertement hostiles à la France.

Depuis environ un an, Paris met en avant sa volonté de profondément transformer ses rapports avec le continent, en martelant qu’elle est avant tout à l’écoute des demandes des partenaires africains, notamment sur les questions de sécurité. Outre la Côte d’Ivoire, trois autres pays africains accueillant des bases sont concernés par ces adaptations du dispositif militaire : le Sénégal, le Gabon et le Tchad.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Côte d’Ivoire: Guillaume Soro annonce mettre fin à son exil

novembre 12, 2023

L’ancien Premier ministre ivoirien, condamné à la prison à perpétuité en Côte d’Ivoire pour « atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré dimanche 12 novembre au soir qu’il mettait « fin » à son exil, entamé en 2019.

C’est dans une courte vidéo de cinq minutes, publiée sur son compte X (ex-Twitter), que Guillaume Soro annonce son intention de rentrer en Côte d’Ivoire. « J’annonce ici et maintenant que je mets fin à mon exil car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d’Afrique », déclare-t-il, ajoutant qu’on a « tenté de (l’) arrêter » à l’aéroport d’Istanbul le 3 novembre afin de l’extrader dans son pays.

Il a également détaillé avoir été successivement en France, en Belgique, à Dubaï et « jusqu’aux confins du continent asiatique », ces dernières années. « Je n’irai pas plus loin dans mon exil, je refuse d’être fugitif. Je ne suis coupable d’aucun forfait », poursuit-il, affirmant vouloir « contribuer a la réconciliation des fils et des filles » de la Côte d’Ivoire.

Guillaume Soro n’a pas précisé de date pour un éventuel retour en Côte d’Ivoire. Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en Côte d’Ivoire en juin 2021 à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019. En avril 2020, il avait déjà été condamné à vingt ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.

Rupture avec Ouattara en 2019

Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.

Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement d’Alassane Ouattara, puis président de l’Assemblée nationale en 2012, avant une rupture début 2019, en raison, selon plusieurs observateurs, de ses ambitions présidentielles. En mai, il avait affirmé qu’aucune « raison » ne l’empêchait d’être candidat à la prochaine présidentielle en 2025.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara met fin aux fonctions de Patrick Achi et de son gouvernement

octobre 7, 2023

Le président ivoirien « exprime sa gratitude au Premier ministre et à l’ensemble de membres du gouvernement » et leur demande d’expédier les affaires courantes.

Le désormais ex-Premier ministre ivoirien Patrick Achi. © SIA KAMBOU/AFP

« Le président de la République, Alassane Ouattara, a procédé ce vendredi 6 octobre 2023, conformément à l’article 70 de la Constitution, à la signature d’un décret mettant fin aux fonctions du Premier ministre, chef du gouvernement, ainsi qu’à celles des membres du gouvernement », a annoncé le secrétaire général de la présidence, Abdourahmane Cissé.

« Le président de la République exprime sa gratitude au Premier ministre Patrick Achi et à l’ensemble des membres du gouvernement pour leur engagement au service de la nation au cours de ces dernières années. En attendant la nomination du nouveau Premier ministre et la mise en place du nouveau gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouvernement sortants sont chargés d’expédier les affaires courantes », conclut le communiqué lu en direct à la télévision nationale.

Ce 28 septembre, Alassane Ouattara avait informé les membres du gouvernement réunis en conseil des ministres de sa volonté de revoir son équipe. Il avait évoqué un remaniement mi-octobre, après l’installation du nouveau Sénat.

Remaniement à venir

Lors de cette annonce, le chef de l’État n’avait pas mentionné le sort de Patrick Achi, réélu président du conseil régional de La Mé aux élections locales du 2 septembre. Premier ministre depuis mars 2021, à la suite du décès d’Hamed Bakayoko, retrouvera-t-il son poste ou sera-t-il remplacé, à deux ans de la présidentielle de 2025 ? Rien n’empêche en effet qu’il soit nommé à la tête du prochain gouvernement.

Depuis son arrivée à la primature, ce technocrate réputé travailleur, transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), est devenu un pilier du système Ouattara. Longtemps proche d’Henri Konan Bédié, Patrick Achi a su se faire une place dans le premier cercle du président, devenant l’un de ses plus proches collaborateurs.

Reste à savoir quelle sera l’ampleur du remaniement qui devrait intervenir dans les prochains jours. Lors de son annonce en conseil des ministres, Ouattara avait prévenu : une victoire aux municipales et aux régionales du 2 septembre ne garantit pas un maintien en poste, contrairement à une bonne gestion des dossiers.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

Côte d’Ivoire: À Abidjan, le pont Alassane Ouattara bientôt ouvert à la circulation

juillet 21, 2023

L’ouvrage, financé à hauteur de 77,5 milliards F CFA par la Banque islamique de développement (BID), est présenté comme le symbole du développement du pays.

Chantier du pont de Cocody à Abidjan, le 1er mars 2023. © ISSOUF SANOGO/AFP

La flèche du pont de Cocody, arrimée à ses filins métalliques, domine la lagune Ebrié. Sur l’autre berge, la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan, lui fait face. L’architecture des deux ouvrages se répond, c’est ainsi que l’a imaginé son concepteur l’ivoirien Pierre Elie Fakhoury, qui a également dessiné la Basilique Notre Dame de la Paix, à Yamoussoukro. Si la cathédrale abidjanaise a été inaugurée en 1985, le pont du Cocody ne sera officiellement ouvert à la circulation que le 3 août prochain, après son inauguration par le président ivoirien Alassane Ouattara, dont il devrait prendre le nom.

« Tour Eiffel de Côte d’ivoire », « symbole du développement », les autorités ivoiriennes ne sont pas avares de superlatifs pour décrire l’infrastructure. « C’est un ouvrage emblématique pour la ville », estime Amédée Kouakou, le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier qui a assuré la maîtrise d’ouvrage des travaux exécutés par le chinois China Road and Bridge Corporation (CRB). Financé à hauteur de 77,5 milliards F CFA par une dette contractée auprès de la Banque islamique de développement (BID), le projet a été lancé en mars 2019 par l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly décédé en juillet 2020. Il devait être inauguré en 2021 mais la pandémie a ralenti les travaux.

35 000 véhicules quotidiens

Long de 634 mètres au-dessus d’un viaduc de 260 mètres, le pont relie la quartier d’affaires du Plateau à Cocody, et devrait permettre de désengorger une partie de la ville. L’infrastructure routière facilitera le trafic quotidien de 35 000 véhicules entre le centre, le sud et le nord d’Abidjan. Du côté du Plateau, l’ouvrage dessert la future Tour F dessinée par l’architecte Pierre Fakhoury et son groupe PFO.

Ces infrastructures s’intègrent dans un projet plus global, celui de l’aménagement de la baie de Cocody : parc aquatique, marina, restaurants et activités ludiques, tout « sera à l’image de ce qui se fait de mieux au monde, à l’instar de Dubaï. Des grandes marques seront installées sur la baie pour permettre aux populations ivoiriennes et d’Afrique de l’Ouest de venir faire du shopping. C’est un rêve qui est à notre portée » veut croire une source au gouvernement.

Avec Jeune Afrique par Baudelaire Mieu

Alassane Ouattara, Macky Sall et Aziz Akhannouch attendus à Abidjan pour l’Africa CEO Forum 2023

Mai 10, 2023

Les 5 et 6 juin prochain, l’Africa CEO Forum organise son sommet annuel dans la capitale économique ivoirienne. Objectif : définir une riposte africaine aux crises mondiales.

Lors de l’édition 2016 de l’Africa CEO Forum, à l’hôtel Sofitel Ivoire d’Abidjan. © Eric Larrayadieu pour JA

L’Afrique est-elle condamnée à subir les crises nées loin d’elle ? C’est à cette question que les participants de l’édition 2023 du sommet annuel de l’Africa CEO Forum (ACF)*, organisé les 5 et 6 juin prochain à Abidjan, sont appelés à répondre avec, en ligne de mire, la recherche des solutions destinées à bâtir une riposte globale valable pour l’ensemble des principaux acteurs économiques.

Dans un contexte d’incertitude et de prolifération des crises à l’échelle mondiale, la construction d’économies africaines autonomes, résilientes et prospères sera, cette année plus que jamais, une priorité pour le plus grand rassemblement annuel du secteur privé en Afrique.

ENI, Transnet, Allianz Africa

Ainsi, autour du thème « Réussir malgré les crises – de 300 à 3 000 : comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains », plus de 1 800 chefs d’entreprise et de gouvernement sont attendus pour engager une réflexion de fond sur deux défis majeurs de la souveraineté économique du continent. D’abord, la réhabilitation de « l’État stratège », à même d’identifier et d’encourager les grandes priorités de croissance du continent pour qu’il s’insère au mieux dans les chaînes de valeur mondiales. Puis le soutien aux grandes entreprises, qui constituent le fer de lance de la compétitivité future des économies africaines.

L’idée est de créer les conditions d’un dialogue qui permette la mise en place de politiques publiques favorables à l’émergence d’une nouvelle génération d’entreprises africaines réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars. Si le continent veut limiter l’effet des crises exogènes, la multiplication des champions africains apparaît comme une nécessité absolue.

Parmi les personnalités confirmées pour ce nouveau rendez-vous figurent les chefs d’État ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall ; Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement marocain ; Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale (SFI ou IFC, groupe Banque mondiale, coorganisateur de l’événement) ; et de nombreux dirigeants de grandes entreprises tels que Claudio Descalzi, CEO d’ENI, Portia Derby, CEO de Transnet, Kuseni Dlamini, président de Massmart Holdings, Delphine Traoré, directrice générale d’Allianz Africa, Samaila Zubairu, PDG d’Africa Finance Corporation, Hassanein Hiridjee, CEO du Groupe Axian, Karim Beguir, CEO d’Instadeep, Jérôme Hénique, CEO d’Orange Afrique et Moyen-Orient, Hardy Pemhiwa, CEO de Cassava Technologies, Richard Bielle, PDG de CFAO, Jacques Vermeulen, directeur général de Coca-Cola Beverages Africa, ainsi que de nombreux autres décideurs venus de tout le continent et du monde entier.

Objectif : 3 000 champions africains

Fédérant les acteurs qui façonnent une Afrique souveraine, compétitive, en mesure de transformer les crises en opportunités, l’Africa CEO Forum se penchera sur de nombreuses thématiques clés : la conduite d’une transition énergétique adaptée au continent, l’impact local des mines ou de l’agro-industrie, le développement de voix africaines sur les grands sujets globaux, l’adaptation des entreprises à la crise inflationniste… Tous les grands secteurs seront couverts, avec plusieurs temps forts consacrés aux femmes dirigeantes, aux entreprises familiales et aux start-up. Une cinquantaine de sociétés innovantes ayant collectivement levé plus de 1 milliard de dollars sont attendues à l’événement.

« La persistance de l’état de crise auquel nous faisons face met en évidence la nécessité de construire un environnement économique propice à l’émergence d’une nouvelle génération de champions africains, symboles de résilience et d’innovation dans les secteurs fondamentaux, de l’agroalimentaire à l’énergie en passant par l’intelligence artificielle. De 300 champions aujourd’hui, nous estimons que ce nombre devrait être porté à 3 000 pour véritablement transformer le continent. Porter la voix d’une Afrique digne et souveraine sur la scène internationale, en suscitant des synergies entre public et privé, sera, une fois encore, le cœur de notre mission », a déclaré Amir Ben Yahmed, président de l’Africa CEO Forum et CEO de Jeune Afrique Media Group.

« L’Afrique a la capacité et la volonté de sortir plus forte de la vague de défis économiques mondiaux. Pour y parvenir, il faudra une coopération et une collaboration entre les secteurs privé et public du continent. L’IFC continuera à soutenir l’Afrique et à l’aider à tirer parti de ses atouts pour lutter contre le changement climatique, renforcer la sécurité alimentaire et favoriser une croissance durable et inclusive », a déclaré Makhtar Diop, directeur général de la SFI.

Par Jeune Afrique

* Fondé en 2012 par Jeune Afrique Media Group, Africa CEO Forum est la plateforme de référence des dirigeants des plus grandes entreprises africaines et internationales, des investisseurs internationaux, des responsables de multinationales, des chefs d’État, des ministres et des représentants des principales institutions financières actives sur le continent.

Alassane Ouattara, la RTI et le couac des vœux télévisés

janvier 3, 2023

À l’occasion du discours de bonne année, la première chaîne ivoirienne a diffusé un mauvais enregistrement du président. Les sanctions ne se sont pas fait attendre…

La rediffusion d’un discours ancien d’Alassane Ouattara a provoqué une crise à la tête de la RTI, la chaîne publique ivoirienne. © Damien Glez

« Je suis très heureux de m’adresser à vous à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’Indépendance de notre beau pays » : ce 1er janvier 2023, à 13 heures, certains téléspectateurs de la chaîne publique ivoirienne ont dû se demander si la gueule de bois du réveillon ne leur jouait pas des tours. L’indépendance de la Côte d’Ivoire est célébrée chaque 7 août et les paroles du chef de l’État, en ce premier jour de l’an, avaient tout des phrases prononcées cinq mois plus tôt. Et pour cause…

C’est bien l’enregistrement de l’allocution présidentielle du soir du 6 août 2022 que la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) rediffusait, par erreur, ce 1er janvier 2023, en lieu et place de la formulation de vœux pour la nouvelle année d’Alassane Ouattara. C’est donc bien aux techniciens de l’organe de service public que la digestion du réveillon a joué un mauvais tour. Mais c’est à des responsables plus haut placés qu’une note d’information fera immédiatement référence…

Limogeages en cascade

La note est signée du directeur général de l’institution qu’on appelle « La Maison bleue », Fausseni Dembélé : « Faisant suite à l’incident au journal télévisé de 13 heures ce jour, 1er janvier 2023, relativement à la rediffusion du discours du chef de l’État à l’occasion du nouvel an et en attendant les enquêtes pour situer les responsabilités, la direction générale décide de la suspension de leur poste les responsables hiérarchiques suivants : Mme Dembélé Habiba épouse Sahouet, directrice des journaux d’information, M. Dalla Diabagaté, directeur technique, Cissé Inssa, directeur de la production TV. »

Et la note d’information de se conclure par l’annonce des responsables de l’intérim : « M. Koné Lanciné, directeur des magazines d’information, pour la direction des journaux de l’information » et « M. Koné Siriki, directeur de RTI 1, pour la direction technique et celle de la production TV. »

Enquêtes en cours

Si le bug semble anodin – simple erreur de fichier –, le fait qu’il concerne une allocution de premier rang, qui plus est le rendez-vous le plus en vue de l’année, ne pouvait que provoquer cette purge, dont l’ampleur définitive sera connue à l’issue des enquêtes. Et même si le couac ne concernait que la rediffusion du jour de l’an et non la première diffusion, celle de la Saint-Sylvestre.

Dans chaque pays, le traditionnel message à la Nation du nouvel an fait l’objet de toutes les attentions, chaque observateur scrutant le fond – le bilan de l’année et les directives pour les douze mois à venir –, mais aussi la forme : pourquoi Paul Kagame ne portait-il pas de cravate ? Pourquoi Ibrahim Traoré n’était-il pas à la capitale ? Pourquoi untel avait-il les cheveux teints ? Pourquoi tel autre était assis ou debout ? Lequel a employé une langue nationale ou convoqué des références religieuses ?…

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo gracié par Alassane Ouattara

août 6, 2022

Le chef de l’État ivoirien a fait plusieurs annonces importantes ce 6 août, lors de son discours à la nation diffusé à la veille de la fête nationale qui se tient cette année à Yamoussoukro.

Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, lors de leur dernière rencontre, le 27 juillet 2021. © ISSOUF SANOGO/AFP

« Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à monsieur Laurent Gbagbo », a déclaré Alassane Ouattara lors de son discours à la nation, ce samedi 6 août. L’ancien chef de l’État avait été condamnée en 2018 à vingt ans de prison dans l’affaire dite du « casse de la BCEAO ».

Le président ivoirien a également annoncé avoir « demandé qu’il soit procédé au dégel des comptes [de son prédécesseur] et au paiement de ses arriérés de rentes viagères ». Ce versement était bloqué par les autorités ivoiriennes depuis le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire, en juin 2021. 

ADO a enfin signé un décret accordant la libération conditionnel au contre-amiral Vagba Faussignaux et au commandant Jean-Noël Abehi. Ancien commandant de la marine nationale blessé le 11 avril 2011, le premier avait été condamné à 20 ans de prison en 2015. Le second, ex-homme fort du dispositif sécuritaire de Laurent Gbagbo, avait écopé de dix ans de prison en 2018 pour « complot contre l’autorité de l’État ».

Ouattara, Bédié et Gbagbo à Yamoussoukro

Ces mesures sonnent comme une suite logique de la rencontre entre Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, qui s’est tenue le 14 juillet dernier à Abidjan. Une première depuis 2010. Les trois piliers de la vie politique ivoirienne se retrouveront dimanche 7 août à Yamoussoukro à l’occasion du défilé militaire célébrant l’indépendance du pays.

Umaro Sissoco Embaló, président de la Guinée-Bissau et président en exercice de la Cedeao et et Georges Weah, président du Liberia, y assisteront également. 

Par Jeune Afrique