La police patrouille dans le centre-ville de Port-au-Prince, en Haïti. Photo : AP/ Matias Delacroix
Le Canada organise une réunion virtuelle de ministres des Antilles et des Amériques pour discuter de l’insécurité croissante en Haïti, notamment depuis l’assassinat de son président l’été dernier.
Le président Jovenel Moïse a été assassiné par balles le 7 juillet à son domicile de Port-au-Prince. Sa femme a aussi été blessée lors de cette fusillade.
Des migrants d’Haïti et d’un certain nombre de pays d’Amérique centrale se sont également déplacés vers le nord, exerçant une pression sur la frontière sud des États-Unis et créant une instabilité généralisée dans l’hémisphère occidental.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, présidera le sommet virtuel vendredi.
Elle en sera alors à l’ultime étape d’un voyage officiel dans trois pays européens pour discuter du renforcement militaire russe à la frontière ukrainienne, qui menace toute l’Europe.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly Photo: Associated Press
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son homologue haïtien, Ariel Henry, prendront la parole à l’ouverture de cette réunion ministérielle virtuelle.
Soutenir un processus politique inclusif
Ottawa a invité des ministres des Affaires étrangères de démocraties aux vues similaires et des représentants d’organisations multilatérales comme les Nations unies, la Communauté des Caraïbes (CARICOM), l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Organisation des États américains.
Affaires mondiales Canada décrit cette réunion comme une tentative de renforcer les efforts coordonnés en matière de sécurité, et de soutenir un processus politique inclusif et le développement durable.
La ministre Joly sera accompagnée du ministre canadien du Développement international, Harjit Sajjan.
Le Canada et Haïti sont depuis longtemps unis par une profonde amitié et une étroite collaboration, indique la ministre Joly dans un communiqué.
En tant qu’ami et partenaire de longue date, le Canada est prêt à appuyer les solutions mises de l’avant par Haïti pour résoudre les problèmes les plus urgents du pays, et reste engagé à soutenir Haïti en vue de favoriser un avenir plus démocratique, plus sûr et plus prospère.
Les flammes ont détruit un immeuble dans la ville de Saint-Denis, dans la nuit de dimanche à lundi. L’identité des victimes n’a pas encore été déterminée.
Drame dans un immeuble de Saint-Denis de La Réunion. Un incendie ravageur a coûté la vie à au moins cinq personnes, dans la nuit de dimanche à lundi, selon les informations fournies par la préfecture de La Réunion. Le préfet de l’île, Jacques Billant, ainsi que la procureure de Saint-Denis, Véronique Denizot, ont précisé quand un communiqué, qu’« à ce stade, l’identité de ces personnes n’est pas déterminée ». La préfecture indique par ailleurs que deux autres victimes sont en état d’urgence absolue, et que 19 autres individus sont en urgence relative.
Plus de 300 locataires ont été évacués et une centaine d’appartements ont été détruits. « 13 personnes directement menacées par les flammes ont été secourues par les pompiers », a indiqué le colonel Frédéric Léguiller, commandant le Service d’incendie et de secours (Sdis). Une personne décédée et les deux victimes en état grave ont été découvertes dans les décombres lundi en milieu de matinée. Le bilan humain est encore provisoire.
Le brasier visible depuis plusieurs points dans la ville
« Nous investiguons maintenant appartement par appartement afin de lever le doute (sur la présence éventuelle de victimes, NDLR) », a précisé le colonel Léguiller. Pour une raison indéterminée à ce stade, le feu a pris vers 1 h 15 (21 h 15 GMT dimanche) dans l’un des appartements de l’immeuble appartenant à la société immobilière du département de La Réunion (SIDR), un bailleur social.
« Les flammes se sont rapidement propagées à tout l’immeuble par les coursives en bois », a souligné le colonel Léguiller. Le brasier était visible de plusieurs points de la ville. Venant de toutes les casernes de l’île, une centaine de pompiers sont intervenus. Leur tâche a été compliquée « par un vent fort qui attisait le feu ». « J’ai été réveillé par des craquements, je n’ai pas compris tout de suite et puis j’ai vu les lueurs. J’ai crié pour réveiller ma famille », raconte Jeysone, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui vivait dans un logement au 4e étage.
« Nous, on a pu sortir, mais je ne sais pas ce qui s’est passé pour des voisins. Tout est allé si vite, à peine deux minutes », ajoute-t-il sous le choc. Prises en charge par les services communaux et la Croix-Rouge, environ 200 personnes ont été accueillies dans un gymnase de la ville. « Ce que ces familles ont subi est violent, il faut maintenant qu’elles se reposent, qu’elles reprennent leurs esprits, qu’elles soient soutenues », a commenté Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis. « Une cellule psychologique va être activée et un numéro spécial dédié aux victimes et à leurs proches va être mis en place », a-t-elle ajouté. Un incendie d’une telle ampleur ne s’était pas produit à La Réunion depuis plusieurs décennies.
Réunis dimanche 5 décembre à Nouakchott, les dirigeants sahéliens, accompagnés de la Banque mondiale, promettent « une action concertée et courageuse » sur le front de l’éducation.
Par Mohamed Ould Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré, président de la République du Burkina Faso, Mohamed Bazoum, président de la République du Niger, et Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Conformément à la règle et à l’esprit de chacun de nos pays sahéliens, et convaincus que la prospérité des nations tout comme l’inclusion sociale dans nos environnements fragiles en dépendent, l’éducation pour tous a toujours été au centre de nos stratégies de développement.
Ces 15 dernières années, grâce à des politiques volontaristes, nous avons enregistré des avancées significatives, qui fondent notre espoir que, aujourd’hui, tout enfant né au Sahel peut et doit avoir accès à l’école. Ce faisant il accomplira son rêve pour un avenir meilleur. Il deviendra un citoyen modèle et contribuera à la prospérité de la nation.
Entre 2005 et 2018, le nombre d’enfants scolarisés dans le Sahel a quasiment doublé dans l’enseignement primaire passant de 5,9 à 10,8 millions d’enfants. Dans le secondaire, les effectifs ont plus que triplé, passant de 1,4 à 4,6 millions.
Ce sont sur les frêles épaules de ces enfants et de ces jeunes sahéliens qui ont fini leur scolarité ou leur apprentissage que repose l’avenir de notre espace commun. Il est important de relever, pour s’en féliciter, que ce groupe comprend un nombre croissant de jeunes filles et de femmes, qui non seulement sont moins exposées aux mariages précoces et aux violences sexuelles, mais qui deviennent également des actrices du développement au sein de leurs communautés.
Contexte de pression démographique
Ces progrès dans la scolarisation de nos enfants ont bien sûr des coûts budgétaires importants, mais ils sont nécessaires. Ils ont malheureusement induit une baisse de la qualité des apprentissages. Cela nous interpelle, et nous sommes mobilisés pour la redresser.
Répondre à la demande de scolarisation dans un contexte de pression démographique requiert des investissements continus dans la construction des infrastructures, dans le recrutement et la formation de davantage d’enseignants et dans l’acquisition d’équipements et d’instruments pédagogiques. Dans la région du Sahel, avec près d’un million de nouveaux enfants à scolariser chaque année, la course contre la montre est permanente.
NEUF ÉLÈVES SUR DIX N’ONT PAS LE NIVEAU DE LECTURE ET D’ÉCRITURE REQUIS À LA FIN DU PRIMAIRE
Le livre blanc de la Banque mondiale sur l’éducation au Sahel publié aujourd’hui souligne qu’environ neuf élèves sur dix n’ont pas le niveau de lecture et d’écriture requis à la fin du primaire. Deux écoliers sahéliens sur cinq n’arrivent pas jusqu’au bout de leurs études primaires. Ceci pose le problème lancinant de la déperdition scolaire, facteur aggravant des inégalités dans un contexte où une majorité de nos concitoyens doit faire face à des situations de précarité extrême et pour qui scolariser les enfants induits des coûts à ne pas négliger même quand l’école est gratuite.
Le défi sécuritaire, les effets du changement climatique et l’impact de la pandémie de Covid-19 n’ont fait qu’amplifier les enjeux d’apprentissage et de développement d’un système scolaire de qualité, inclusif et équitable pour tous.
Redoubler d’efforts
Face à ce constat, nous, dirigeants sahéliens, nous réunissons le 5 décembre 2021 à Nouakchott, accompagnés de la Banque mondiale, afin de prendre les décisions nécessaires pour faire avancer les réformes éducatives au cours des cinq prochaines années.
La réponse que nous devons apporter doit être coordonnée et intégrée, depuis la petite enfance jusqu’à la formation continue des jeunes adultes. Certains succès au sein de nos pays nous rappellent que la réussite est à notre portée. Au Burkina Faso comme au Niger, des stratégies de scolarisation accélérée ont remis des milliers de jeunes en échec scolaire sur le chemin de l’école pour y acquérir des compétences fondamentales.
En Mauritanie, la mise en place des comités de gestion scolaire permet une implication plus forte des parents. Au Tchad, un mécanisme de paiement mobile a été lancé en 2018, avec l’accompagnement de la Banque mondiale, pour les maîtres communautaires qui représentent 60% du personnel enseignant du primaire. Cette innovation a non seulement permis d’améliorer la présence mais aussi l’implication des enseignants dans leur métier. Au Mali, le taux de scolarisation du secondaire a été multiplié par 2,5 depuis 2000, en s’appuyant sur un modèle dynamique de partenariat public-privé.
De tels dispositifs ont démontré leur efficacité. Nous devons donc redoubler d’efforts pour trouver des solutions pérennes sur la question de la qualité de l’enseignement. Nous devons également aller plus loin en matière d’équité et accorder une plus grande place aux femmes, encore faiblement représentées dans les postes de décision dans nos écoles.
Nos interventions d’urgence ne doivent pas occulter une vision de long-terme, avec une meilleure gouvernance du système éducatif pour renforcer durablement nos écoles.
Soutenir les enseignants
Le premier levier d’actions portera sur la qualité de l’enseignement. Pour ce faire, nous soutiendrons davantage nos enseignants, en les formant et en améliorant leur statut. Ils disposeront d’outils technologiques et pédagogiques et de programmes scolaires actualisés et adaptés. Nous accompagnerons également les éducateurs en perfectionnant le développement de la petite enfance, afin que les enfants arrivent à l’école primaire avec tous les prérequis.
Ces investissements ont pour but ultime d’améliorer l’apprentissage des élèves, permettant le suivi de tous les enfants sahéliens. Plus concrètement, le système d’évaluation des apprenants devra être capable de repérer en amont les potentiels cas de défaillance et de décrochage scolaire. Les équipes gouvernementales seront accompagnées pour qu’elles garantissent l’inclusivité et la sécurité des écoles. Un système d’inspection indépendant observera l’évolution des conditions scolaires.
LA REFONDATION DE L’ÉCOLE DOIT PASSER PAR UNE APPROCHE INTÉGRALE IMPLIQUANT TOUS LES ACTEURS
Le deuxième levier doit être budgétaire. Malgré une hausse des dépenses éducatives au cours des dernières années, il faut aller plus loin que les 3% de notre PIB qu’elles représentent, un chiffre encore trop faible comparé aux 4% de moyenne sur le continent ou au standard international de 6%.
La réforme de nos écoles passera nécessairement par un soutien accru aux familles, afin que l’éducation soit perçue comme un investissement et non plus comme une dépense. Il est aussi de notre devoir, en concertation avec les différents échelons territoriaux, de nous assurer que les filles comme les garçons scolarisés soient des enfants qui bénéficient d’une nutrition de qualité, d’un suivi scolaire personnalisé et d’infrastructures et d’outils pédagogiques adaptés.
Les jeunes Sahéliens passent aujourd’hui environ six années de leur vie à l’école, contre plus de huit ans pour un enfant en Afrique subsaharienne ou 13 en Europe. Ces six années de scolarisation se déroulent dans des conditions si difficiles qu’elles ne représentent que l’équivalent d’un peu plus de trois ans d’école dans un système éducatif de qualité. Ce chiffre doit augmenter significativement et rapidement.
C’EST EN ADDITIONNANT NOS FORCES QUE NOUS MULTIPLIERONS NOS RÉSULTATS
Enfin, la refondation de l’école doit passer par une approche intégrale impliquant tous les acteurs de l’administration, du secteur privé, des communautés, des parents et des enseignants, et examinant le système scolaire dans son ensemble.
Les financements viendront encourager les bonnes pratiques dans un cercle vertueux qui poussera chaque école à mettre en place les meilleures conditions éducatives possibles. C’est ce même sens de la communauté qui rassemble les gouvernements de nos cinq pays et nous incite à agir de manière coordonnée. Nos instituts d’enseignement technique ont beaucoup à apprendre les uns des autres, et c’est en additionnant nos forces que nous multiplierons nos résultats.
De nombreux pays émergents ont démontré que l’école était le premier lieu dans lequel investir pour préparer l’avenir. Une action concertée et courageuse de notre part, et en étroite collaboration avec les partenaires internationaux dans ce secteur, mènera à des effets positifs immédiats et de long terme : une jeunesse bien formée, qui a confiance en elle-même, est garante d’une prospérité partagée.
Les 4, 5 et 6 octobre, la promotion 2021 des Young Leaders de la French-African Foundation se retrouve à l’Hôtel Pullman. Objectif : ouvrir la réflexion sur les solutions concrètes à apporter aux défis de demain. Un prélude à leur participation au Nouveau Sommet Afrique-France du 8 octobre.
Au total, 95 des 100 Young Leaders de la French-African Foundation (FAF) ont répondu présent pour le premier rendez-vous du programme phare de l’institution. Avec en ligne de mire le Sommet Afrique-France du 8 octobre à Montpellier, ils seront invités à réfléchir, échanger et confronter leurs points de vue pendant trois jours avec des institutionnels, des chefs d’entreprise et des personnalités politiques afin de formuler des solutions sur le thème de la résilience appliqué à divers domaines d’activités.PUBLICITÉ
« C’est l’objectif du programme : outiller et favoriser l’idéation par des rencontres avec les pairs et les experts », souligne Alexandre Coster, coprésident de la French-African Foundation.
« L’énergie, le changement climatique et la jeunesse »
À partir de ce 4 octobre, les lauréats seront réunis dans des ateliers, rencontres et séances plénières aux thèmes aussi variés que « L’énergie, le changement climatique et la jeunesse », une session qui donnera la parole à Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project ; « Qu’est-ce qu’un leader aujourd’hui et comment fait-on le lien avec le sport ?», animé par Alexandre Mars, entrepreneur, philanthrope et auteur, « La prochaine rupture technologique », déjeuner thématique autour du député Cédric Villani ou encore « Le coaching de carrière » avec Didier Acouetey, président du groupe AfricSearch.
UNE LARGE PLACE SERA DÉVOLUE AU THÈME DU SPORT COMME LEVIER DE DÉVELOPPEMENT
Les Young Leaders seront aussi confrontés à l’ex-députée Brune Poirson, désormais directrice du développement durable du groupe Accor, sur le thème de la résilience et du leadership.
Visites de Franck Riester et David Martinon
La journée du 4 octobre sera marquée par la visite de Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.
Lors de la deuxième journée, qui consacrera une large place au thème du sport comme levier de développement, Sylvain Itté, ambassadeur et envoyé spécial pour la diplomatie publique en Afrique, prendra la parole pendant le déjeuner.
Le 6 octobre, les Young Leaders seront invités à partager leur expertise en séance plénière. Les ateliers donneront notamment la parole aux principaux dirigeants du Groupe Duval, à la productrice Laurence Lascary, au directeur de Cinewax, Jean Fall, à des membres de la direction de Meridiam sur le thème des Objectifs de développement durable (ODD) et du secteur privé et, enfin, à Bernard Celli, membre de la task force Vaccins Covid au ministère des Solidarités et de la Santé sur le thème du management en temps de crise.
Le 7 octobre, à l’issue de la séance plénière « Penser le futur » et de divers ateliers, le déjeuner aura lieu en présence de David Martinon, ambassadeur de France en Afghanistan. Les Young Leaders se rendront ensuite à Montpellier afin de pouvoir participer au Sommet Afrique-France, le 8.
Selon l’Agence régionale de santé, 434 cas sur les 612 recensé sur l’île depuis le 11 mars sont importés.
Le taux de reproduction du coronavirus à la Réunion a augmenté depuis le 16 juillet, mais en raison surtout de l’arrivée sur l’île de malades ayant contracté le Covid-19 ailleurs, et non par une hausse de sa circulation, selon les autorités sanitaires.
L’indice de mesure du nombre de personnes contaminées par un malade, le R0, atteint 2,26, ce qui signifie qu’une personne contaminée en contamine plus de deux autres, selon la carte du ministère de la Santé. Il est de 1,18 en France métropolitaine.
L’Agence régionale de santé de l’Océan indien (ARS) a relativisé vendredi ce taux de reproduction. «Il ne peut pas se calculer comme celui de la métropole» parce qu’«on est sur une situation d’importation, et non pas de circulation», a expliqué sur la chaîne télévisée Réunion 1ere François Chieze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS. «On ne peut pas considérer qu’on est dans une situation d’inquiétude par rapport à une situation virale en augmentation», a-t-il ajouté.
434 cas importés sur 612
Sur 612 cas recensés depuis le 11 mars, «434 sont des cas importés et concernent donc des personnes ayant contracté la maladie en dehors du territoire», a souligné l’ARS. Soixante-dix-huit sont des cas autochtones secondaires «c’est-à-dire des personnes ayant un lien direct avec des cas importés», et 100 des cas «autochtones concernant des personnes ayant un lien indirect ou n’ayant aucun lien avec un cas importé», a détaillé l’Agence.
La Réunion reste dans le vert en ce qui concerne le taux d’occupation des lits en réanimation, le taux d’incidence (tests positifs pour 100.000 habitants) et le taux de positivité des tests. Vendredi matin, 18 personnes étaient toujours hospitalisées. Seize de ces malades sont des évacués sanitaires arrivant de Mayotte. Les 4 malades placés en réanimation arrivent aussi de cette île.
Les trois personnes décédées dans l’île des suites de la Covid-19 étaient également des évacués sanitaires de Mayotte. Dans un courrier adressé lundi au gouvernement et aux autorités sanitaires, la Communauté des professionnels de santé de l’île s’était «alarmée» de «l’augmentation significative du nombre de cas de patients Covid-19, dont des cas importés mais aussi des cas autochtones».
Au cours des dernières 48 heures, huit cas autochtones ont été recensés dont sept contaminés par un proche ayant contracté la maladie en dehors du territoire. À partir de samedi, avant de prendre l’avion pour La Réunion il faudra justifier d’un test Covid-19 négatif réalisé dans les 72h avant l’embarquement.
À La Réunion, le président a cependant précisé que le foulard islamique pouvait servir d’instrument au séparatisme et au communautarisme.
Emmanuel Macron à La Réunion, le 24 octobre 2019. Capture d’écran
«Le port du voile est-il “souhaitable” dans l’espace public?» C’est en ces termes, reprenant les propos de Jean-Michel Blanquer, que «Réunion la 1ère» et «Antenne Réunion» ont interrogé Emmanuel Macron, jeudi soir. Ce à quoi le président a répondu sans détour. «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. C’est ça la laïcité», a-t-il balayé. Avant d’ajouter: «Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire. C’est ça la laïcité».
Pressé par plusieurs de ses proches, dont Gérard Collomb, de s’exprimer sur les questions relatives à l’islam et à la laïcité, le chef de l’État a d’abord tenu à rappeler la loi. «Quand on est dans un espace où le service public est rendu, il y a un devoir de neutralité des agents. Quand on éduque nos enfants – et c’est pour ça que ça vaut pour l’école maternelle, l’école, le collège, le lycée, et pas pour l’université -, on demande à ceux qui les éduquent, comme aux enfants, de ne pas avoir de signes religieux», a-t-il souligné.
Macron considère qu’on «confond» les sujets
Comme la semaine dernière, où il avait dénoncé les «amalgames» visant les musulmans, Emmanuel Macron a de nouveau fustigé «le débat qui consiste à ne stigmatiser qu’un seul signe religieux», ce qu’il «n’aime pas». «Ce qu’il se passe dans l’espace public, c’est pas l’affaire de l’État et du président de la République. La laïcité ça n’est pas cela», a-t-il répété. Et de rappeler sa conception de la loi de 1905: «La laïcité, c’est précisément de permettre de croire et de ne pas croire librement».
«Pourquoi on confond ces sujets?», s’est enfin interrogé le président, concédant qu’il lui faudrait bien affronter le sujet de l’islam de France. «Le voile, aujourd’hui, est utilisé dans certains quartiers, est utilisé dans certaines circonstances, par certains – qui ne sont pas majoritaires -, comme un élément de revendication, et comme un des instruments ou des signaux d’une forme de séparatisme dans la République, de ce qu’on appelle un communautarisme», a-t-il développé.
Le communautarisme, «cœur du problème» en France
De même, il a reconnu qu’«il y a aujourd’hui des femmes et des hommes, citoyens français, qui disent: “De par ma religion je n’adhère plus aux valeurs de la République”». Cela peut se traduire de différentes façons selon lui: «Je sors mon enfant de l’école pour le mettre peut-être à la maison ; je refuse qu’il aille se baigner avec d’autres, apprendre la musique… Et j’ai un projet de vie et de société qui n’est plus d’être ensemble dans la République mais, au nom de ma religion, de porter un autre projet politique».
«Ça, c’est un problème pour moi. Ça, c’est un communautarisme. Et dans ce cas-là, j’ai un problème avec l’utilisation, la revendication, en quelque sorte, qui devient politique, de ce séparatisme. Si on confond les sujets, à ce moment-là on se met en situation de ne pas pouvoir véritablement régler le cœur du problème qu’à la République française, qui est le communautarisme», a-t-il conclu. Selon Le Canard enchaîné, il prévoit d’ailleurs de s’exprimer mi-novembre sur le sujet
Emmanuel Macron est arrivé ce mercredi à la Réunion. Un territoire où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et où le coût de la vie reste très élevé.
Des «gilets jaunes» manifestent à Le Port, à la Réunion, en novembre 2018. RICHARD BOUHET/AFP
Le président de la République Emmanuel Macron est arrivé ce mercredi à la Réunion pour une durée de trois jours. Il était attendu par des manifestants et des «gilets jaunes» devant le rond-point de l’aéroport.
Après Mayotte, le chef de l’État arrive sur une île en situation de crise sociale et économique aiguë. L’île de la Réunion est en effet le seul territoire d’outre-mer à avoir connu un mouvement de «gilets jaunes» en novembre 2018, pour dénoncer le coût de la vie et les inégalités sociales. L’île avait alors été paralysée pendant trois semaines par des barrages et des heurts souvent violents entre manifestants et forces de l’ordre.
Preuve que la tension est toujours là un an après, Emmanuel Macron – pour sa première visite en tant que président – sera accueilli par une grève générale, jeudi, lancée par l’ensemble des syndicats réunionnais. «Nous entendons ainsi, à l’occasion de la venue du président de la République, alerter sur la situation sociale de la Réunion, l’absence de réponse à la hauteur des enjeux en matière d’emplois, salaires, retraites, vie chère, logement, services publics, indemnisation-chômage et sur le fait que les politiques menées aggraveront encore davantage les difficultés sociales de la population», ont-ils indiqué. Malgré des appels au blocage diffusés sur les réseaux sociaux, les «gilets jaunes» contactés par l’AFP ont indiqué qu’ils n’avaient» pas l’intention d’aller au contact ou à l’affrontement avec les forces de l’ordre».
40% de la population vit sous le seuil de pauvreté
Dans ce territoire de plus de 850.000 habitants, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 24%, et même 42% chez les jeunes. De plus, le coût de la vie reste l’une des principales préoccupations des Réunionnais. Le coût de la vie pour un budget moyen de ménage réunionnais, est de 7,1% plus élevé à La Réunion que dans l’Hexagone, selon l’Insee, alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015).
Après une inflation record en 2018 (+1,8%), les prix augmentent toujours en 2019 (+0,6% depuis le début de l’année). «On comptait nos sous avant les ‘gilets jaunes’, on les compte encore plus maintenant», confie à l’AFP Kévin, qui participait au mouvement il y a un an. Selon un sondage d’Ipsos océan Indien cité par Réunion 1ère lundi, quelque 40% des consommateurs «ont diminué leurs achats pour le plaisir».
Des annonces fortes attendues
Emmanuel Macron le reconnaît: «la Réunion a été bousculée par des conflits sociaux très importants», et le problème de «la vie chère reste essentiel», a-t-il dit mardi soir lors d’une conférence de presse à Mayotte. «La situation n’est pas facile, il y a un doute qui s’est installé sur l’action publique au sens large», a-t-il poursuivi. «Mais là aussi, nous avons un engagement, des réponses et une action», a-t-il assuré. «Mais parfois les choses prennent du temps et il faut l’accepter».
Une des réponses d’Emmanuel Macron est la mise en place d’un dispositif «Choose La Réunion»: un forum économique en présence d’une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers destiné à renforcer l’attractivité du territoire et «projeter les acteurs économiques réunionnais» vers les régions voisines, l’Afrique australe et le sous-continent indien. «Ce type de forum permet de mettre en relation chefs d’entreprise, investisseurs et acteurs publics pour promouvoir les atouts de l’île avec des projets concrets qui y seront annoncés», précise l’Élysée.
Au cours de son séjour, qui s’achèvera vendredi, le président, accompagné notamment par les ministres de l’Économie, du Travail et de l’Agriculture, devrait rencontrer jeudi des demandeurs d’emploi dans une mission locale de Saint-Paul, s’entretenir avec des participants aux nouvelles «représentations citoyennes» mises en place après la crise des «gilets jaunes», et pique-niquer avec des représentants des filières de la production agricole locale à Petite-île (sud). «J’aurai des messages très forts sur l’agriculture et l’emploi», a assuré le chef de l’État.
Moins d’une semaine après leur rencontre à Bruxelles, les opposants congolais doivent se retrouver à Johannesburg, mardi 18 septembre, notamment pour rencontrer des responsables de l’ANC, au pouvoir en Afrique du Sud. Mais trois poids lourds manquent à l’appel : Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe.
S’agit-il de simple problème de visa ou d’agenda, comme l’affirment les organisateurs ? Ou faut-il y voir un problème politique ? Trois des poids lourds de l’opposition congolaise, Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ne devraient pas rejoindre leurs camarades à Johannesburg mardi 18 septembre, pour une nouvelle réunion des têtes d’affiche de l’opposition, moins d’une semaine après celle de Bruxelles.
Ils étaient pourtant invités et ont choisi de se faire représenter par leurs proches : la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Ève Bazaiba, pour le premier, le secrétaire national aux relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Gilbert Kankonde, pour le deuxième, et le porte-parole de l’Union pour la nation congolaise (UNC) Jolino Makelele, pour le troisième.
Présent à Bruxelles, Antipas Mbusa Nyamwisi ne devrait pas non plus se rendre à Johannesburg.
Responsables de l’ANC
Adolphe Muzito et Moïse Katumbi sont en revanche déjà sur place en Afrique du Sud, où ils devaient notamment participer à une « réunion préparatoire informelle » lundi soir.
Les présents devraient notamment rencontrer mardi des responsables du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. Le nom de son secrétaire général, Ace Magashule, est notamment cité.
« Nous allons plaider pour des élections libres, démocratiques et inclusives, indique l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Et nous allons continuer de parler du candidat unique. Mais il faut surtout que nous nous mettions d’accord sur un programme d’action crédible pour sortir le pays de l’impasse », insiste-t-il.
Le Caire – La Ligue arabe tiendra une réunion d’urgence mercredi pour discuter du transfert par les Etats-Unis de leur ambassade à Jérusalem, qualifié par le secrétaire général de l’organisation panarabe de « violation claire du droit international ».
Cette réunion aura lieu « à la demande de l’Etat de Palestine » pour discuter « des moyens de faire face à la décision illégale des Etats-Unis », a annoncé lundi à la presse Saïd Abou Ali, secrétaire général adjoint pour les Affaires palestinienne de la Ligue arabe.
L’ambassade a ouvert lundi après-midi ses portes dans les murs du consulat américain à Jérusalem, tandis qu’à Gaza au moins 37 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de manifestations à la frontière contre le transfert de l’ambassade.
Peu après l’annonce de cette réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a qualifié la décision américaine de « violation claire et sérieuse du droit international et des résolutions du conseil de sécurité ».
Il est « honteux de voir des pays participer avec les Etats-Unis et Israël aux célébrations pour le transfert de l’ambassade » américaine, a-t-il jugé.
Le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem avait été annoncé le 6 décembre par le président Donald Trump, au grand dam d’une large partie de la communauté internationale et des Palestiniens.
Quelques jours après les révélations de Jeune Afrique, la préfecture de Dakar a fait machine arrière, revenant sur l’interdiction de tout rassemblement maçonnique dans la capitale sénégalaise et ses environs…
Dans son numéro 2989-2990, Jeune Afrique révélait l’existence d’un arrêté préfectoral daté du 31 janvier, interdisant, dans le département de Dakar, « la tenue de réunions (publiques ou privées) par toute organisation nationale ou internationale d’obédience maçonnique ».
En cause : « Des menaces de troubles à l’ordre public » et « des risques d’affrontements entre organisations opposées », selon ce document signé par le préfet de Dakar. La formulation faisait alors écho au tollé provoqué dans une partie de l’opinion publique sénégalaise par l’annonce de la tenue à Dakar des 26e Rencontres humanistes et fraternelles africaines et malgaches (Rehfram), qui fait office de grand-messe de la franc-maçonnerie sur le continent.
Hasard du calendrier ? Trois jours après la publication de notre article, la préfecture de Dakar a publié un nouvel arrêté, daté du 25 avril, qui abroge les dispositions du précédent.
Une décision aux allures de volte-face, que la préfecture justifie par « la nécessité de sauvegarde des libertés publiques » et « la limitation d’une situation d’exception ».
Au Sénégal, la question des francs-maçons alimente régulièrement la controverse. Après leur levée de boucliers autour de la tenue des Rehfram, des associations sénégalaises – majoritairement religieuses – avaient même décrété le branle-bas de combat contre la venue au Sénégal de la chanteuse Rihanna, qu’elles soupçonnaient d’appartenance maçonnique.