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Niger: les militaires ouest-africains réunis au Ghana, la santé de Bazoum inquiète

août 18, 2023
Niger: les militaires ouest-africains reunis au Ghana, la sante de Bazoum inquiete
Réunion des militaires ouest-africains au Ghana: la santé de Bazoum inquiète© AFP/GERARD NARTEY

Les chefs d’état-major des armées ouest-africaines sont réunis pour la seconde journée vendredi au Ghana, dans l’optique d’une éventuelle intervention armée au Niger après le coup d’Etat, alors que le sort réservé au président déchu Mohamed Bazoum inquiète.

Rien n’avait filtré en début d’après-midi des possibles conclusions des responsables militaires des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui prévoient une cérémonie de clôture vers 16h00 GMT, selon le programme de la réunion.

S’ils discutent des modalités d’une possible opération armée, pour rétablir au pouvoir le président élu Mohamed Bazoum écarté depuis le 26 juillet par le nouveau régime militaire à Niamey, la Cedeao semble toutefois encore privilégier la voie du dialogue.

Les appels à un règlement pacifique de cette crise se sont d’ailleurs multipliés ces derniers jours, en particulier de la part des Etats-Unis.

« L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux évènements mais de dessiner de manière proactive un chemin qui mène à la paix et soutient la stabilité », avait déclaré jeudi, à l’ouverture de la réunion à Accra, le général Christopher Gwabin Musa, chef d’état-major du Nigeria.

La réunion doit « affiner » les détails au cas où la Cedeao « recourrait aux moyens ultimes de la force », avait expliqué de son côté Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité.

« La junte militaire au Niger joue au chat et à la souris avec la Cedeao », avait-il ajouté, déplorant que les généraux nigériens aient « bafoué leur propre constitution et les protocoles » de l’organisation ouest-africaine.

Ces derniers restent pour l’heure inflexibles et estiment qu’une intervention armée contre leur pays serait une « agression illégale et insensée ».

Et ils retiennent séquestré le président déchu, qu’ils comptent poursuivre pour « haute trahison ».

« Les conditions de détention du président Bazoum se détériorent. Toute nouvelle détérioration de son état de santé aura de sérieuses conséquences », a averti le président du Nigeria Bola Tinubu, qui préside actuellement la Cedeao, lors d’un entretien jeudi avec le président du Conseil européen Charles Michel, selon les propos rapportés vendredi par une responsable de l’UE.

De son côté, Charles Michel a « réitéré le soutien et l’appui total de l’UE aux décisions de la Cedeao, ainsi que la condamnation ferme du coup de force inacceptable au Niger », selon la responsable de l’UE.

« L’UE ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch. Le président Bazoum, démocratiquement élu, reste le chef d’État légitime du Niger », a-t-il insisté.

« Sur un coup de tête »

Depuis Genève, l’intention de poursuivre M. Bazoum pour « haute trahison » a été vivement dénoncée par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.

« Cette décision n’est pas seulement motivée par des considérations politiques à l’encontre d’un président démocratiquement élu, mais elle n’a pas de fondement juridique puisque le fonctionnement normal des institutions démocratiques a été entravé », a-t-il déclaré.

Dans son communiqué, M. Türk a souligné que l’élection en 2021 du président Bazoum constituait « la première transition démocratique dans l’histoire du pays, marquée par les coups d’Etat ».

Appelant les généraux à le libérer et à « rétablir immédiatement l’ordre constitutionnel », le chef des droits de l’homme de l’ONU leur a dit qu’ils « ne pouvaient pas s’arroger le droit de défier – sur un coup de tête – la volonté du peuple ».

Egalement depuis Genève, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a demandé la mise en place d’un couloir humanitaire qui permette de délester les centres de transit installés au Niger, où des milliers de migrants sont coincés.

« Les fermetures récentes des frontières et de l’espace aérien ont aggravé les difficultés rencontrées par les migrants bloqués et entravé les opérations de retour volontaire assisté de l’OIM », a expliqué cette dernière.

En raison de sa position géographique, le Niger est l’un des principaux pays de transit de la région pour les migrants.

Au moins 28 civils ont par ailleurs été tués en début de semaine dans des violences dans plusieurs villages du sud-ouest du Niger, près du Mali, selon une source officielle locale, un bilan qui pourrait être plus lourd selon une source sécuritaire. L’origine de ces violences n’a pas été indiquée.

Par Le Point avec Accra (AFP) –

Coup d’État au Niger : les chefs d’état-major de la Cedeo se réuniront au Ghana

août 15, 2023

Une réunion militaire de la Cedeao devant évoquer une possible intervention armée au Niger aura lieu à partir de jeudi au Ghana.

Des partisans du coup d’Etat au Niger, à Niamey, le 13 août 2023. © AFP

Cette réunion militaire, initialement prévue le 12 août, avait été repoussée et se déroulera finalement les 17 et 18 août à Accra, la capitale ghanéenne, selon une source militaire régionale et une source au sein de la Cedeao.

Elle se tiendra une semaine après la décision de l’organisation de déployer une « force en attente » afin de rétablir dans ses fonctions Mohamed Bazoum, renversé par le coup d’État militaire le 26 juillet.

La Russie et le Mali prônent la diplomatie

Mardi, au cours d’un entretien téléphonique, le président russe Vladimir Poutine et son homologue malien Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par un putsch en 2020, ont souligné « l’importance de régler la situation » au Niger, « uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques ». Le Mali, pays voisin du Niger, avait très rapidement affiché sa solidarité avec les militaires au pouvoir à Niamey.

Ces derniers ont haussé le ton lundi soir face à la menace d’une intervention armée. Ils ont rappelé l’ambassadeur du Niger à Abidjan pour « consultation », après des propos du président ivoirien Alassane Ouattara qui a fait, selon eux, « l’apologie de l’action armée » contre leur pays.

« Agression insensée »

Jeudi, après le sommet de la Cedeao à Abuja qui avait entériné le déploiement de la « force en attente », le président Ouattara avait déclaré que les chefs d’État étaient d’accord pour qu’une opération militaire « démarre dans les plus brefs délais », s’engageant à fournir un bataillon. Le régime militaire à Niamey a dénoncé l’« empressement » d’Alassane Ouattara à « voir se réaliser cette agression en tout point illégale et insensée contre le Niger ».

Mardi, un container était disposé en travers de la route qui relie le Bénin au Niger à Malanville, seule frontière terrestre entre les deux pays, selon le témoignage de plusieurs habitants côté béninois. Selon ces sources, ce container – qui bloque totalement le passage – aurait été disposé côté nigérien pour empêcher une éventuelle intervention militaire par cette frontière.

Bazoum jugé ?

Lundi, la Cedeao a pour sa part dénoncé une « nouvelle provocation » des militaires au pouvoir à Niamey qui ont annoncé leur intention de poursuivre devant les tribunaux le président déchu Mohamed Bazoum « pour haute trahison ». Le régime militaire assure avoir réuni des « preuves », en s’appuyant sur des « échanges » qu’aurait eu ce dernier avec des « nationaux », des « chefs d’État étrangers » et des « responsables d’organisations internationales ».

Dénonçant un « matraquage médiatique », le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), de Mohamed Bazoum, a affirmé mardi que ces accusations étaient « une pure invention mensongère (…) pour empêcher le retour à une vie constitutionnelle normale ». Le président renversé est retenu depuis le coup d’État dans sa résidence présidentielle, avec son fils et sa femme.

« Explorer la voie de la diplomatie »

Mais la voie du dialogue n’est pas abandonnée : samedi, une délégation de chefs religieux nigérians musulmans, menée avec l’accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la Cedeao, s’est rendue à Niamey pour « apaiser les tensions créées par la perspective d’une intervention militaire ».

Selon cette médiation, qui a été reçue par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, les militaires sont prêts à « explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre » la crise. Et si la Cedeao a brandi la menace d’une intervention armée la semaine dernière en déployant une « force en attente », elle a répété sa préférence pour privilégier la « voie diplomatique ».

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Niger : après des manifestations pro-militaires, la Cedeao reporte sa réunion

août 11, 2023

Les chefs d’état-major de la Cedeao devaient se réunir, samedi. Mais la réunion a été reportée après des manifestations pro-militaires près de la base française.

Des manifestants pro-militaires ont manifeste, ce vendedi, pres de la base francaise.
Des manifestants pro-militaires ont manifesté, ce vendredi, près de la base française.© BALIMA BOUREIMA / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Des milliers de partisans du régime militaire au Niger ont manifesté, ce vendredi 11 août, près de la base française à Niamey, après le feu vert donné par des dirigeants ouest-africains à l’usage de la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum, mais la réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prévue samedi a été repoussée sine die.

Cette réunion, qui devait initialement se tenir samedi à Accra, a été reportée pour « des raisons techniques », selon des sources militaires régionales, et aucune date n’a été dévoilée. Elle devait avoir lieu afin de faire part aux dirigeants de l’organisation « des meilleures options » quant à leur décision d’activer et de déployer sa « force en attente ».

Manifestation anti-France

« À bas la France, à bas la Cedeao », ont scandé les manifestants lors d’un rassemblement qui s’est tenu dans le calme, au lendemain d’un sommet de la Cedeao qui a autorisé une possible intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir, en particulier leur chef, le général Abdourahamane Tiani.

« Nous allons faire partir les Français ! La Cedeao n’est pas indépendante, c’est une manipulation de la France, il y a une influence extérieure », a dit Aziz Rabeh Ali, membre d’un syndicat étudiant soutenant le régime militaire.

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l’accusant d’être en sous-main à l’origine de la décision de la Cedeao d’intervenir militairement. La France, alliée du Niger avant le coup d’État et soutien indéfectible du président renversé, y déploie quelque 1 500 hommes engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes jihadistes qui minent une grande partie du Sahel.

Réunis jeudi à Abuja, les dirigeants de la Cedeao ont décidé jeudi d’activer et de déployer une « force en attente » pour rétablir Mohamed Bazoum, sans révéler le calendrier ni les modalités d’une intervention.

Une intervention risquée pour Mohamed Bazoum

Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à la force, elle devrait pouvoir intervenir « dans les plus brefs délais ».

Dans le même temps, plus de deux semaines après le coup d’État qui l’a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservés au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis. L’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA) et l’Onu ont dénoncé « la détérioration des conditions de détention » du président, retenu prisonnier avec sa femme et son fils, « inhumaines » selon l’ONU

Et la perspective d’une intervention militaire de la Cedeao fait craindre pour sa sécurité : selon un de ses proches, les nouveaux maîtres de Niamey ont brandi « la menace » de s’en prendre à lui si elle avait lieu.

« L’intervention va être risquée, il en est conscient, il considère qu’il faut un retour à l’ordre constitutionnel, avec ou sans lui », car « l’état de droit est plus important que sa personne », a assuré un de ses conseillers.

Un Premier ministre nommé

À Abuja, la Cedeao a toutefois réaffirmé son espoir d’une résolution par la voie diplomatique : le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cedeao, a dit espérer « parvenir à une résolution pacifique », un recours à la force n’étant envisagé qu’en « dernier ressort ». 

Les décisions de la Cedeao ont reçu le « plein soutien » de la France, ainsi que des États-Unis. Ces deux pays avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les jihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé.

La menace d’intervention avait été brandie une première fois le 30 juillet par les dirigeants ouest-africains qui avaient lancé un ultimatum de sept jours aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d’utiliser « la force », non suivi d’effet. Depuis, les nouveaux maîtres du Niger se sont montrés intransigeants en ayant refusé mardi d’accueillir une délégation conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’Onu.

Juste avant le sommet d’Abuja, ils ont également annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre civil, qui s’est pour la première fois réuni vendredi.

De nombreux pays favorables à la junte

De nombreux responsables d’entreprises et d’administrations publiques ont en outre été limogés.

Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas hostiles au nouveau pouvoir nigérien : le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec Niamey. Selon un conseiller de la présidence malienne sous couvert d’anonymat, l’un des hommes forts de la junte nigérienne, le général Salifou Mody, nouveau ministre de la Défense, a effectué une courte visite au Mali vendredi.

Le même jour, le Cap-Vert, membre de la Cedeao a également déclaré s’opposer à une intervention militaire de l’organisation. « Nous devons tous œuvrer pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, mais en aucun cas par une intervention militaire ou un conflit armé en ce moment », a déclaré le président de ce pays José Maria Neves.

Et la Russie, qui tire profit dans la région des sentiments de plus en plus marqués contre la France, s’est à nouveau prononcée vendredi contre toute intervention armée au Niger, qui « pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu’à une forte déstabilisation de la situation dans l’ensemble de la région du Sahara et du Sahel ».

Le Point.fr par N.J. avec AFP

Congo/Pointe-Noire: des voleurs venus opérer perturbent une rencontre des francs-maçons au centre-ville

juillet 23, 2023

Ces voleurs ignoraient que des francs-maçons tenaient une réunion au moment de leur forfait. Une course poursuite a alerté les curieux de ce paisible secteur du centre-ville de Pointe-Noire qui savent désormais que le propriétaire de cette villa est un passionné de la Loge.

En cet après-midi du dimanche 16 juillet 2023, deux voleurs avaient pour cible une villa située au centre-ville de Brazzaville dans le secteur du café Torino. Après s’être rassuré de l’absence du gardien, ils ont ignoré des nombreuses voitures garées dans la ruelle et ont escaladé le mur pour se retrouver nez à nez avec une dizaine de francs-maçons qui tenaient une réunion.

Surpris de voir deux personnes étrangères perturbées leur rencontre, les francs-maçons ont cru d’abord à une visite amie avant de remarquer la peur dans les yeux des visiteurs insolites.

De leur côté, ces deux voleurs qui ont vu les francs-maçons habillés tous en noir, se sont sentis dans une mauvaise affaire. Ils sont décidés de refaire le mur pendant qu’on criait au voleur.

Intercepté un peu devant par un militaire en civil qui errait dans les parages, l’un des voleurs a pu le convaincre du danger que représentaient ceux qui le poursuivaient. «Ce sont des francs-maçons et ils nous poursuivent parce qu’on les a surpris en séance d’incantations.» Le militaire a finit par le laisser partir à cause la mauvaise publicité qu’ont les Loges au Congo.

Gros songueur, le militaire a fait savoir au voisinage que les deux fugitifs n’étaient pas des voleurs, mais des personnes qui s’échappaient des francs-maçons voulant les sacrifier.

Avec Sacer-Infos par Stany Frank

Le Canada organise une réunion des Amériques sur la crise en Haïti

janvier 19, 2022
Des hommes armés en uniforme à bord d'un véhicule.

La police patrouille dans le centre-ville de Port-au-Prince, en Haïti. Photo : AP/ Matias Delacroix

Le Canada organise une réunion virtuelle de ministres des Antilles et des Amériques pour discuter de l’insécurité croissante en Haïti, notamment depuis l’assassinat de son président l’été dernier.

Le président Jovenel Moïse a été assassiné par balles le 7 juillet à son domicile de Port-au-Prince. Sa femme a aussi été blessée lors de cette fusillade.

Des migrants d’Haïti et d’un certain nombre de pays d’Amérique centrale se sont également déplacés vers le nord, exerçant une pression sur la frontière sud des États-Unis et créant une instabilité généralisée dans l’hémisphère occidental.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, présidera le sommet virtuel vendredi.

Elle en sera alors à l’ultime étape d’un voyage officiel dans trois pays européens pour discuter du renforcement militaire russe à la frontière ukrainienne, qui menace toute l’Europe.Mélanie Joly se croise les bras.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly Photo: Associated Press

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son homologue haïtien, Ariel Henry, prendront la parole à l’ouverture de cette réunion ministérielle virtuelle.

Soutenir un processus politique inclusif

Ottawa a invité des ministres des Affaires étrangères de démocraties aux vues similaires et des représentants d’organisations multilatérales comme les Nations unies, la Communauté des Caraïbes (CARICOM), l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Organisation des États américains.

Affaires mondiales Canada décrit cette réunion comme une tentative de renforcer les efforts coordonnés en matière de sécurité, et de soutenir un processus politique inclusif et le développement durable.

La ministre Joly sera accompagnée du ministre canadien du Développement international, Harjit Sajjan.

Le Canada et Haïti sont depuis longtemps unis par une profonde amitié et une étroite collaboration, indique la ministre Joly dans un communiqué.

En tant qu’ami et partenaire de longue date, le Canada est prêt à appuyer les solutions mises de l’avant par Haïti pour résoudre les problèmes les plus urgents du pays, et reste engagé à soutenir Haïti en vue de favoriser un avenir plus démocratique, plus sûr et plus prospère.

Par La Presse canadienne avec AP

France-La Réunion : un incendie destructeur fait au moins cinq morts

décembre 13, 2021

Les flammes ont détruit un immeuble dans la ville de Saint-Denis, dans la nuit de dimanche à lundi. L’identité des victimes n’a pas encore été déterminée.

Drame dans un immeuble de Saint-Denis de La Réunion. Un incendie ravageur a coûté la vie à au moins cinq personnes, dans la nuit de dimanche à lundi, selon les informations fournies par la préfecture de La Réunion. Le préfet de l’île, Jacques Billant, ainsi que la procureure de Saint-Denis, Véronique Denizot, ont précisé quand un communiqué, qu’« à ce stade, l’identité de ces personnes n’est pas déterminée ». La préfecture indique par ailleurs que deux autres victimes sont en état d’urgence absolue, et que 19 autres individus sont en urgence relative.

Plus de 300 locataires ont été évacués et une centaine d’appartements ont été détruits. « 13 personnes directement menacées par les flammes ont été secourues par les pompiers », a indiqué le colonel Frédéric Léguiller, commandant le Service d’incendie et de secours (Sdis). Une personne décédée et les deux victimes en état grave ont été découvertes dans les décombres lundi en milieu de matinée. Le bilan humain est encore provisoire.

Le brasier visible depuis plusieurs points dans la ville

« Nous investiguons maintenant appartement par appartement afin de lever le doute (sur la présence éventuelle de victimes, NDLR) », a précisé le colonel Léguiller. Pour une raison indéterminée à ce stade, le feu a pris vers 1 h 15 (21 h 15 GMT dimanche) dans l’un des appartements de l’immeuble appartenant à la société immobilière du département de La Réunion (SIDR), un bailleur social.

« Les flammes se sont rapidement propagées à tout l’immeuble par les coursives en bois », a souligné le colonel Léguiller. Le brasier était visible de plusieurs points de la ville. Venant de toutes les casernes de l’île, une centaine de pompiers sont intervenus. Leur tâche a été compliquée « par un vent fort qui attisait le feu ». « J’ai été réveillé par des craquements, je n’ai pas compris tout de suite et puis j’ai vu les lueurs. J’ai crié pour réveiller ma famille », raconte Jeysone, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui vivait dans un logement au 4e étage.

« Nous, on a pu sortir, mais je ne sais pas ce qui s’est passé pour des voisins. Tout est allé si vite, à peine deux minutes », ajoute-t-il sous le choc. Prises en charge par les services communaux et la Croix-Rouge, environ 200 personnes ont été accueillies dans un gymnase de la ville. « Ce que ces familles ont subi est violent, il faut maintenant qu’elles se reposent, qu’elles reprennent leurs esprits, qu’elles soient soutenues », a commenté Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis. « Une cellule psychologique va être activée et un numéro spécial dédié aux victimes et à leurs proches va être mis en place », a-t-elle ajouté. Un incendie d’une telle ampleur ne s’était pas produit à La Réunion depuis plusieurs décennies.

Par Le Point avec AFP

Les pays du Sahel s’unissent pour l’accès universel à un enseignement de qualité

décembre 5, 2021
Une école du village de Dori, au Burkina Faso, le 20 octobre 2020. © Sam Mednick/AP/SIPA

Réunis dimanche 5 décembre à Nouakchott, les dirigeants sahéliens, accompagnés de la Banque mondiale, promettent « une action concertée et courageuse » sur le front de l’éducation.

Par Mohamed Ould Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré, président de la République du Burkina Faso, Mohamed Bazoum, président de la République du Niger, et Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Conformément à la règle et à l’esprit de chacun de nos pays sahéliens, et convaincus que la prospérité des nations tout comme l’inclusion sociale dans nos environnements fragiles en dépendent, l’éducation pour tous a toujours été au centre de nos stratégies de développement.

Ces 15 dernières années, grâce à des politiques volontaristes, nous avons enregistré des avancées significatives, qui fondent notre espoir que, aujourd’hui, tout enfant né au Sahel peut et doit avoir accès à l’école. Ce faisant il accomplira son rêve pour un avenir meilleur. Il deviendra un citoyen modèle et contribuera à la prospérité de la nation.

Entre 2005 et 2018, le nombre d’enfants scolarisés dans le Sahel a quasiment doublé dans l’enseignement primaire passant de 5,9 à 10,8 millions d’enfants. Dans le secondaire, les effectifs ont plus que triplé, passant de 1,4 à 4,6 millions.

Ce sont sur les frêles épaules de ces enfants et de ces jeunes sahéliens qui ont fini leur scolarité ou leur apprentissage que repose l’avenir de notre espace commun. Il est important de relever, pour s’en féliciter, que ce groupe comprend un nombre croissant de jeunes filles et de femmes, qui non seulement sont moins exposées aux mariages précoces et aux violences sexuelles, mais qui deviennent également des actrices du développement au sein de leurs communautés.

Contexte de pression démographique

Ces progrès dans la scolarisation de nos enfants ont bien sûr des coûts budgétaires importants, mais ils sont nécessaires. Ils ont malheureusement induit une baisse de la qualité des apprentissages. Cela nous interpelle, et nous sommes mobilisés pour la redresser.

Répondre à la demande de scolarisation dans un contexte de pression démographique requiert des investissements continus dans la construction des infrastructures, dans le recrutement et la formation de davantage d’enseignants et dans l’acquisition d’équipements et d’instruments pédagogiques. Dans la région du Sahel, avec près d’un million de nouveaux enfants à scolariser chaque année, la course contre la montre est permanente.

NEUF ÉLÈVES SUR DIX N’ONT PAS LE NIVEAU DE LECTURE ET D’ÉCRITURE REQUIS À LA FIN DU PRIMAIRE

Le livre blanc de la Banque mondiale sur l’éducation au Sahel publié aujourd’hui souligne qu’environ neuf élèves sur dix n’ont pas le niveau de lecture et d’écriture requis à la fin du primaire. Deux écoliers sahéliens sur cinq n’arrivent pas jusqu’au bout de leurs études primaires. Ceci pose le problème lancinant de la déperdition scolaire, facteur aggravant des inégalités dans un contexte où une majorité de nos concitoyens doit faire face à des situations de précarité extrême et pour qui scolariser les enfants induits des coûts à ne pas négliger même quand l’école est gratuite.

Le défi sécuritaire, les effets du changement climatique et l’impact de la pandémie de Covid-19 n’ont fait qu’amplifier les enjeux d’apprentissage et de développement d’un système scolaire de qualité, inclusif et équitable pour tous.

Redoubler d’efforts

Face à ce constat, nous, dirigeants sahéliens, nous réunissons le 5 décembre 2021 à Nouakchott, accompagnés de la Banque mondiale, afin de prendre les décisions nécessaires pour faire avancer les réformes éducatives au cours des cinq prochaines années.

La réponse que nous devons apporter doit être coordonnée et intégrée, depuis la petite enfance jusqu’à la formation continue des jeunes adultes. Certains succès au sein de nos pays nous rappellent que la réussite est à notre portée. Au Burkina Faso comme au Niger, des stratégies de scolarisation accélérée ont remis des milliers de jeunes en échec scolaire sur le chemin de l’école pour y acquérir des compétences fondamentales.

En Mauritanie, la mise en place des comités de gestion scolaire permet une implication plus forte des parents. Au Tchad, un mécanisme de paiement mobile a été lancé en 2018, avec l’accompagnement de la Banque mondiale, pour les maîtres communautaires qui représentent 60% du personnel enseignant du primaire. Cette innovation a non seulement permis d’améliorer la présence mais aussi l’implication des enseignants dans leur métier. Au Mali, le taux de scolarisation du secondaire a été multiplié par 2,5 depuis 2000, en s’appuyant sur un modèle dynamique de partenariat public-privé.

De tels dispositifs ont démontré leur efficacité. Nous devons donc redoubler d’efforts pour trouver des solutions pérennes sur la question de la qualité de l’enseignement. Nous devons également aller plus loin en matière d’équité et accorder une plus grande place aux femmes, encore faiblement représentées dans les postes de décision dans nos écoles.

Nos interventions d’urgence ne doivent pas occulter une vision de long-terme, avec une meilleure gouvernance du système éducatif pour renforcer durablement nos écoles.

Soutenir les enseignants

Le premier levier d’actions portera sur la qualité de l’enseignement. Pour ce faire, nous soutiendrons davantage nos enseignants, en les formant et en améliorant leur statut. Ils disposeront d’outils technologiques et pédagogiques et de programmes scolaires actualisés et adaptés. Nous accompagnerons également les éducateurs en perfectionnant le développement de la petite enfance, afin que les enfants arrivent à l’école primaire avec tous les prérequis.

Ces investissements ont pour but ultime d’améliorer l’apprentissage des élèves, permettant le suivi de tous les enfants sahéliens. Plus concrètement, le système d’évaluation des apprenants devra être capable de repérer en amont les potentiels cas de défaillance et de décrochage scolaire. Les équipes gouvernementales seront accompagnées pour qu’elles garantissent l’inclusivité et la sécurité des écoles. Un système d’inspection indépendant observera l’évolution des conditions scolaires.

LA REFONDATION DE L’ÉCOLE DOIT PASSER PAR UNE APPROCHE INTÉGRALE IMPLIQUANT TOUS LES ACTEURS

Le deuxième levier doit être budgétaire. Malgré une hausse des dépenses éducatives au cours des dernières années, il faut aller plus loin que les 3% de notre PIB qu’elles représentent, un chiffre encore trop faible comparé aux 4% de moyenne sur le continent ou au standard international de 6%.

La réforme de nos écoles passera nécessairement par un soutien accru aux familles, afin que l’éducation soit perçue comme un investissement et non plus comme une dépense. Il est aussi de notre devoir, en concertation avec les différents échelons territoriaux, de nous assurer que les filles comme les garçons scolarisés soient des enfants qui bénéficient d’une nutrition de qualité, d’un suivi scolaire personnalisé et d’infrastructures et d’outils pédagogiques adaptés.

Les jeunes Sahéliens passent aujourd’hui environ six années de leur vie à l’école, contre plus de huit ans pour un enfant en Afrique subsaharienne ou 13 en Europe. Ces six années de scolarisation se déroulent dans des conditions si difficiles qu’elles ne représentent que l’équivalent d’un peu plus de trois ans d’école dans un système éducatif de qualité. Ce chiffre doit augmenter significativement et rapidement.

C’EST EN ADDITIONNANT NOS FORCES QUE NOUS MULTIPLIERONS NOS RÉSULTATS

Enfin, la refondation de l’école doit passer par une approche intégrale impliquant tous les acteurs de l’administration, du secteur privé, des communautés, des parents et des enseignants, et examinant le système scolaire dans son ensemble.

Les financements viendront encourager les bonnes pratiques dans un cercle vertueux qui poussera chaque école à mettre en place les meilleures conditions éducatives possibles. C’est ce même sens de la communauté qui rassemble les gouvernements de nos cinq pays et nous incite à agir de manière coordonnée. Nos instituts d’enseignement technique ont beaucoup à apprendre les uns des autres, et c’est en additionnant nos forces que nous multiplierons nos résultats.

De nombreux pays émergents ont démontré que l’école était le premier lieu dans lequel investir pour préparer l’avenir. Une action concertée et courageuse de notre part, et en étroite collaboration avec les partenaires internationaux dans ce secteur, mènera à des effets positifs immédiats et de long terme : une jeunesse bien formée, qui a confiance en elle-même, est garante d’une prospérité partagée.

Avec Jeune Afrique

Les Young Leaders se réunissent à Paris en amont du sommet Afrique-France

octobre 4, 2021
La promotion 2021 des Young Leaders de la French-African Foundation se retrouve à l’Hôtel Pullman, à Paris, à partir du 4 octobre 2021. © Ben Evans/IRITS Events/Wikimedia Commons

Les 4, 5 et 6 octobre, la promotion 2021 des Young Leaders de la French-African Foundation se retrouve à l’Hôtel Pullman. Objectif : ouvrir la réflexion sur les solutions concrètes à apporter aux défis de demain. Un prélude à leur participation au Nouveau Sommet Afrique-France du 8 octobre.

Au total, 95 des 100 Young Leaders de la French-African Foundation (FAF) ont répondu présent pour le premier rendez-vous du programme phare de l’institution. Avec en ligne de mire le Sommet Afrique-France du 8 octobre à Montpellier, ils seront invités à réfléchir, échanger et confronter leurs points de vue pendant trois jours avec des institutionnels, des chefs d’entreprise et des personnalités politiques afin de formuler des solutions sur le thème de la résilience appliqué à divers domaines d’activités.PUBLICITÉ

« C’est l’objectif du programme : outiller et favoriser l’idéation par des rencontres avec les pairs et les experts », souligne Alexandre Coster, coprésident de la French-African Foundation.

« L’énergie, le changement climatique et la jeunesse »

À partir de ce 4 octobre, les lauréats seront réunis dans des ateliers, rencontres et séances plénières aux thèmes aussi variés que « L’énergie, le changement climatique et la jeunesse », une session qui donnera la parole à Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project ; « Qu’est-ce qu’un leader aujourd’hui et comment fait-on le lien avec le sport ?», animé par Alexandre Mars, entrepreneur, philanthrope et auteur, « La prochaine rupture technologique », déjeuner thématique autour du député Cédric Villani ou encore « Le coaching de carrière » avec Didier Acouetey, président du groupe AfricSearch.

UNE LARGE PLACE SERA DÉVOLUE AU THÈME DU SPORT COMME LEVIER DE DÉVELOPPEMENT

Les Young Leaders seront aussi confrontés à l’ex-députée Brune Poirson, désormais directrice du développement durable du groupe Accor, sur le thème de la résilience et du leadership.

Visites de Franck Riester et David Martinon

La journée du 4 octobre sera marquée par la visite de Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.

Lors de la deuxième journée, qui consacrera une large place au thème du sport comme levier de développement, Sylvain Itté, ambassadeur et envoyé spécial pour la diplomatie publique en Afrique, prendra la parole pendant le déjeuner.

Le 6 octobre, les Young Leaders seront invités à partager leur expertise en séance plénière. Les ateliers donneront notamment la parole aux principaux dirigeants du Groupe Duval, à la productrice Laurence Lascary, au directeur de Cinewax, Jean Fall, à des membres de la direction de Meridiam sur le thème des Objectifs de développement durable (ODD) et du secteur privé et, enfin, à Bernard Celli, membre de la task force Vaccins Covid au ministère des Solidarités et de la Santé sur le thème du management en temps de crise.

Le 7 octobre, à l’issue de la séance plénière « Penser le futur » et de divers ateliers, le déjeuner aura lieu en présence de David Martinon, ambassadeur de France en Afghanistan. Les Young Leaders se rendront ensuite à Montpellier afin de pouvoir participer au Sommet Afrique-France, le 8.

Avec Jeune Afrique

Coronavirus: la contamination progresse à la Réunion par importation de cas

juillet 17, 2020

 

Selon l’Agence régionale de santé, 434 cas sur les 612 recensé sur l’île depuis le 11 mars sont importés.

Le taux de reproduction du coronavirus à la Réunion a augmenté depuis le 16 juillet, mais en raison surtout de l’arrivée sur l’île de malades ayant contracté le Covid-19 ailleurs, et non par une hausse de sa circulation, selon les autorités sanitaires.

L’indice de mesure du nombre de personnes contaminées par un malade, le R0, atteint 2,26, ce qui signifie qu’une personne contaminée en contamine plus de deux autres, selon la carte du ministère de la Santé. Il est de 1,18 en France métropolitaine.

L’Agence régionale de santé de l’Océan indien (ARS) a relativisé vendredi ce taux de reproduction. «Il ne peut pas se calculer comme celui de la métropole» parce qu’«on est sur une situation d’importation, et non pas de circulation», a expliqué sur la chaîne télévisée Réunion 1ere François Chieze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS. «On ne peut pas considérer qu’on est dans une situation d’inquiétude par rapport à une situation virale en augmentation», a-t-il ajouté.

434 cas importés sur 612

Sur 612 cas recensés depuis le 11 mars, «434 sont des cas importés et concernent donc des personnes ayant contracté la maladie en dehors du territoire», a souligné l’ARS. Soixante-dix-huit sont des cas autochtones secondaires «c’est-à-dire des personnes ayant un lien direct avec des cas importés», et 100 des cas «autochtones concernant des personnes ayant un lien indirect ou n’ayant aucun lien avec un cas importé», a détaillé l’Agence.

La Réunion reste dans le vert en ce qui concerne le taux d’occupation des lits en réanimation, le taux d’incidence (tests positifs pour 100.000 habitants) et le taux de positivité des tests. Vendredi matin, 18 personnes étaient toujours hospitalisées. Seize de ces malades sont des évacués sanitaires arrivant de Mayotte. Les 4 malades placés en réanimation arrivent aussi de cette île.

Les trois personnes décédées dans l’île des suites de la Covid-19 étaient également des évacués sanitaires de Mayotte. Dans un courrier adressé lundi au gouvernement et aux autorités sanitaires, la Communauté des professionnels de santé de l’île s’était «alarmée» de «l’augmentation significative du nombre de cas de patients Covid-19, dont des cas importés mais aussi des cas autochtones».

Au cours des dernières 48 heures, huit cas autochtones ont été recensés dont sept contaminés par un proche ayant contracté la maladie en dehors du territoire. À partir de samedi, avant de prendre l’avion pour La Réunion il faudra justifier d’un test Covid-19 négatif réalisé dans les 72h avant l’embarquement.

Par Le Figaro avec AFP

Macron: «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire»

octobre 24, 2019

 

À La Réunion, le président a cependant précisé que le foulard islamique pouvait servir d’instrument au séparatisme et au communautarisme.

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Emmanuel Macron à La Réunion, le 24 octobre 2019. Capture d’écran

«Le port du voile est-il “souhaitable” dans l’espace public?» C’est en ces termes, reprenant les propos de Jean-Michel Blanquer, que «Réunion la 1ère» et «Antenne Réunion» ont interrogé Emmanuel Macron, jeudi soir. Ce à quoi le président a répondu sans détour. «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. C’est ça la laïcité», a-t-il balayé. Avant d’ajouter: «Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire. C’est ça la laïcité».

Pressé par plusieurs de ses proches, dont Gérard Collomb, de s’exprimer sur les questions relatives à l’islam et à la laïcité, le chef de l’État a d’abord tenu à rappeler la loi. «Quand on est dans un espace où le service public est rendu, il y a un devoir de neutralité des agents. Quand on éduque nos enfants – et c’est pour ça que ça vaut pour l’école maternelle, l’école, le collège, le lycée, et pas pour l’université -, on demande à ceux qui les éduquent, comme aux enfants, de ne pas avoir de signes religieux», a-t-il souligné.

Macron considère qu’on «confond» les sujets

Comme la semaine dernière, où il avait dénoncé les «amalgames » visant les musulmans, Emmanuel Macron a de nouveau fustigé «le débat qui consiste à ne stigmatiser qu’un seul signe religieux», ce qu’il «n’aime pas». «Ce qu’il se passe dans l’espace public, c’est pas l’affaire de l’État et du président de la République. La laïcité ça n’est pas cela», a-t-il répété. Et de rappeler sa conception de la loi de 1905: «La laïcité, c’est précisément de permettre de croire et de ne pas croire librement».

«Pourquoi on confond ces sujets?», s’est enfin interrogé le président, concédant qu’il lui faudrait bien affronter le sujet de l’islam de France. «Le voile, aujourd’hui, est utilisé dans certains quartiers, est utilisé dans certaines circonstances, par certains – qui ne sont pas majoritaires -, comme un élément de revendication, et comme un des instruments ou des signaux d’une forme de séparatisme dans la République, de ce qu’on appelle un communautarisme», a-t-il développé.

Le communautarisme, «cœur du problème» en France

De même, il a reconnu qu’«il y a aujourd’hui des femmes et des hommes, citoyens français, qui disent: “De par ma religion je n’adhère plus aux valeurs de la République”». Cela peut se traduire de différentes façons selon lui: «Je sors mon enfant de l’école pour le mettre peut-être à la maison ; je refuse qu’il aille se baigner avec d’autres, apprendre la musique… Et j’ai un projet de vie et de société qui n’est plus d’être ensemble dans la République mais, au nom de ma religion, de porter un autre projet politique».

«Ça, c’est un problème pour moi. Ça, c’est un communautarisme. Et dans ce cas-là, j’ai un problème avec l’utilisation, la revendication, en quelque sorte, qui devient politique, de ce séparatisme. Si on confond les sujets, à ce moment-là on se met en situation de ne pas pouvoir véritablement régler le cœur du problème qu’à la République française, qui est le communautarisme», a-t-il conclu. Selon Le Canard enchaîné, il prévoit d’ailleurs de s’exprimer mi-novembre sur le sujet

Le Figaro.fr par Arthur Berdah