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Au Niger, l’armée affirme avoir tué 79 terroristes près du Mali

mars 25, 2023

Cette opération de ratissage a conduit l’armée nigérienne jusqu’à la zone de Hamakat, au Mali voisin, lieu de refuge du responsable présumé de l’embuscade d’Intagamey, durant laquelle au moins 17 soldats nigériens ont été tués en février.

Des militaires nigériens dans le sud-ouest du pays, le 11 septembre 2021. © Photo by BOUREIMA HAMA / AFP

L’armée nigérienne a affirmé avoir tué la semaine dernière 79 « terroristes » lors d’une opération de ratissage dans l’ouest du Niger et jusqu’au Mali voisin, a annoncé vendredi 24 mars le ministère de la Défense. Cette opération a également permis la destruction d’une centaine de motos et de moyens de communication, et de récupérer armes et munitions.

Une poursuite jusqu’au Mali « inédite »

Une poursuite a été engagée après que des éléments de l’opération antijihadiste nigérienne Almahaou ont été pris à partie le 10 mars par un « groupe armé terroriste » dans la zone de Tiloa, située dans le département de Banibangou, frontalier du Mali, selon cette source.

Cette poursuite, menée par les forces aéroterrestres, a conduit jusqu’à la zone de Hamakat au Mali, lieu de refuge du responsable présumé de l’embuscade du 10 février à Intagamey, également dans le département du Banibangou, a précisé le ministère dans son bulletin hebdomadaire. Au moins 17 soldats nigériens avaient été tués lors de cette embuscade et douze personnes sont portées disparues.

Selon une source sécuritaire, cette poursuite jusqu’en territoire malien est « inédite ». Le ministère ne rapporte pas de victimes parmi les militaires au cours de cette opération. Les rangs de jihadistes tués n’ont pas été précisés.

Coopération

L’embuscade d’Intagamey et la poursuite à Tiloa sont survenues dans l’immense région de Tillabéri, d’une superficie de 100 000 km2, située dans la zone dite « des trois frontières » aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali.

Les autorités nigériennes y ont lancé plusieurs vastes opérations notamment près de la frontière avec le Mali pour lutter contre les jihadistes, comme l’opération Almahaou aux côtés de laquelle combattent des soldats français. Début mars, le chef d’état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody, a été reçu à Bamako par son homologue malien et par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Au centre des discussions, « la coopération en matière de sécurité » le long des plus de 800 km de frontière entre les deux pays, selon l’état-major nigérien.

L’armée nigérienne avait déjà affirmé avoir tué la semaine dernière « une vingtaine de terroristes » du groupe Boko Haram et capturé 83 autres combattants présumés, au cours d’une opération à la frontière avec le Nigeria.

Selon elle, cette opération visait à « neutraliser » les bases du groupe Iswap, installées dans la forêt de Matari au Nigeria, d’où sont planifiées des attaques contre des villes et des positions militaires au Niger, selon le bulletin des opérations militaires dans la région de Diffa (Sud-Est).

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

M23 en RDC : violents combats à l’artillerie sur fond d’initiatives diplomatiques

novembre 12, 2022

L’armée congolaise et les rebelles du M23 continuaient de s’affronter ce vendredi dans l’est du pays, tandis que le président angolais, João Lourenço, attendu ce samedi à Kinshasa, arrivait au Rwanda pour rencontrer Paul Kagame.

Patrouilles dans la zone de Kibumba attaquée par les rebelles du M23 lors d’affrontements avec l’armée congolaise, près de la ville de Goma dans l’est de la RDC, en juin 2022. © Guerchom Ndebo / AFP

Le président angolais, João Lourenço, est arrivé ce vendredi au Rwanda pour rencontrer son homologue Paul Kagame. Il est attendu samedi à Kinshasa pour y rencontrer le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a annoncé la présidence congolaise. Alors que João Lourenço continue de chercher une solution diplomatique à la crise entre Kinshasa et Kigali, de violents combats ont opposé, ce vendredi 11 novembre, l’armée congolaise aux rebelles du M23 dans l’est du pays.

Dès le matin, des habitants du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, se sont réveillés au son des tirs d’artillerie de l’armée congolaise contre des positions du M23, trois jours après des frappes menées par des avions Sukhoï-25 et des hélicoptères de combat Mi-24. L’un de ces habitants a fait état de combats à Rugari, localité située à environ 30 km au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, qui marque depuis quelques jours la ligne de front entre les forces armées et le M23.

Selon lui, les combats ont encore une fois provoqué la fuite de la population. « Je suis à Rumangabo [à 10 km au nord de Rugari], d’où nous entendons le bruit des bombes », a-t-il dit. Les tirs d’artillerie partaient du sud, de Kibumba, également sur la route nationale 2 desservant Goma, a précisé un autre habitant. Un char de combat et un camion de l’armée transportant des munitions ont été vus à la sortie de la ville, se dirigeant vers la zone des combats. « Les combats continuent à Rugari, nous progressons vers Rumangabo », a confirmé une source sécuritaire.

Des sources hospitalières ont fait état d’au moins 5 civils tués, dont deux jeunes enfants, et 11 blessés par les combats de ce vendredi 11 novembre. Dans l’après-midi, la fourniture en électricité de Goma, cité de plus d’un million d’habitants, a été perturbée après qu’une ligne reliant la ville à la centrale hydroélectrique de Matebe a été touchée par les combats, a indiqué son exploitant, Virunga Energies. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déploré le pillage de cantines scolaires qu’il soutient dans des écoles de Rutshuru-centre et Kiwanja, deux localités sous contrôle rebelle.

Feuille de route

Le Mouvement du 23 mars (M23), qui a repris les armes fin 2021, a conquis plusieurs localités du territoire de Rutshuru, dont Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda. Après plusieurs semaines d’accalmie, les rebelles ont repris l’offensive le 20 octobre et étendu leur emprise vers l’ouest, occupant des localités sur la route nationale 2, que l’armée tente maintenant de reprendre.

Sa résurgence a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa depuis le début de l’année de soutien actif à cette rébellion. Un rapport confidentiel de l’ONU pointait une implication du Rwanda auprès du M23 et des dirigeants américains ont également évoqué l’aide des Forces de défense rwandaises au M23. Mais le Rwanda dément et accuse en retour la RDC – qui nie elle aussi – de collusion avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles rwandais.

Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de surmonter la crise. L’une d’elles est conduite par le chef de l’État angolais, João Lourenço, qui préside la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Celui-ci est arrivé vendredi au Rwanda pour rencontrer son homologue Paul Kagame, et est attendu samedi à Kinshasa pour y rencontrer le président Félix Tshisekedi, suivant la feuille de route qui avait été établie lors d’un sommet négocié par l’Angola entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi en juillet pour mettre fin aux hostilités.

Le parlement kényan a par ailleurs approuvé mercredi le déploiement de quelque 900 soldats dans le cadre d’une force régionale est-africaine pour stabiliser l’est la RDC, en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés, dont le M23. L’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté des États d’Afrique de l’Est, est quant à lui attendu à Kinshasa dimanche pour « une visite de travail de 48 heures », a également annoncé la présidence de RDC.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

L’armée ukrainienne entre dans Kherson après avoir forcé les Russes à se retirer

novembre 11, 2022
L'armee ukrainienne entre dans Kherson apres avoir force les Russes a se retirer
L’armée ukrainienne entre dans Kherson après avoir forcé les Russes à se retirer© AFP/BULENT KILIC

L’armée ukrainienne a annoncé vendredi être entrée dans Kherson (sud) après le retrait forcé des militaires russes, qui constitue un nouveau revers cinglant pour Moscou après bientôt neuf mois d’invasion en Ukraine.

« Kherson revient sous le contrôle de l’Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville », a indiqué sur Facebook le ministère ukrainien de la Défense, appelant les militaires russes restés sur place à « se rendre immédiatement ».

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s’est félicité d’une « victoire importante ». « Kherson c’est l’Ukraine ! », s’est enthousiasmé le maire de Kiev, Vitali Klitschko, alors que la ville du sud du pays était occupée depuis la mi-mars.

Ce repli est le troisième d’ampleur depuis le début de l’invasion le 24 février, la Russie ayant dû renoncer au printemps à prendre Kiev, avant de devoir abandonner la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) sous la pression de l’armée ukrainienne en septembre.

M. Kouleba a diffusé sur son compte une vidéo montrant, selon lui, des résidents de la localité de Bilozerka, à quelques kilomètres de la ville de Kherson, en train d’arracher une gigantesque affiche proclamant « La Russie est là pour toujours ».

A Kiev, Sergueï, 26 ans et employé du secteur informatique, dit à l’AFP avoir eu « des larmes » de joie à l’annonce de l’entrée des troupes ukrainiennes dans Kherson.

« C’est un coup dur pour Poutine », estime pour sa part Isak Danilotvich, un mathématicien rencontré par l’AFP dans la capitale. « Ils ont été forcés de partir, c’est clair pour tout le monde », ajoute-t-il, célébrant cette « victoire ».

Plus tôt vendredi, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir achevé à 05H00 de Moscou (02H00 GMT) « le redéploiement » de ses unités de la rive droite (occidentale) du fleuve Dniepr, où se trouve Kherson, vers la rive gauche, assurant n’avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire.

Selon lui, « plus de 30.000 » soldats russes et « près de 5.000 unités d’armements et de véhicules militaires ont été retirés » de la rive occidentale du Dniepr.

Ce repli a toutefois tout du camouflet, Vladimir Poutine ayant revendiqué fin septembre l’annexion de quatre régions ukrainiennes, dont celle de Kherson.

En dépit de cette retraite, la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie », a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Il ne peut y avoir aucun changement », a-t-il ajouté dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli.

Pont détruit

Le camouflet est d’autant plus fort que Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300.000 réservistes pour consolider justement les lignes russes en difficulté.

L’agence de presse d’Etat Ria Novosti a diffusé des images filmées de nuit de véhicules militaires russes quittant Kherson, indiquant qu’ils empruntaient le pont Antonivsky enjambant le fleuve Dniepr.

Plusieurs correspondants russes ont indiqué ensuite, images à l’appui, qu’une partie du viaduc avait été dynamitée pour entraver la progression des troupes ukrainiennes.

L’Ukraine avait pilonné des semaines durant ce pont avec son artillerie, sans pouvoir pour autant le détruire, pour couper les lignes d’approvisionnements russes et forcer Moscou au repli.

L’Ukraine avait revendiqué jeudi une douzaine de localités reprises dans la région, mais ses dirigeants, Volodymyr Zelensky en tête, s’étaient montrés ces deux derniers jours très prudents quant au repli russe, craignant une feinte.

« Réponse cynique »

La Russie a en outre continué de mener des frappes à travers l’Ukraine, dont une partie de l’infrastructure énergétique a été détruite ces dernières semaines, ce qui a entraîné des coupures d’électricité dans une large partie du pays, notamment à Kiev, la capitale.

Une frappe a encore visé dans la nuit de jeudi à vendredi Mykolaïv, cité du sud ukrainien à une centaine de kilomètres de Kherson.

Un immeuble d’habitation de cinq étages y a été entièrement détruit par une frappe qui a fait au moins sept morts, selon le chef de l’administration régionale, Vitaliï Kim. Il a dénoncé sur Telegram « une réponse cynique de l’Etat terroriste (russe) à nos succès sur le front ».

Une journaliste de l’AFP sur place a pu voir un immeuble éventré et les secours avancer dans les décombres. Une pelleteuse déblayait les décombres.

Sur le front de l’est, les combats continuent aussi de faire rage, en particulier à Bakhmout, une ville que Moscou tente de conquérir depuis l’été et le principal champ de bataille où l’armée russe, appuyée par les hommes du groupe paramilitaire Wagner, reste à l’offensive.

Par Le Point avec AFP

Égypte : Sissi coincé entre le FMI et l’armée

novembre 10, 2022

Deuxième pays le plus endetté au monde, l’Égypte traverse une crise grave liée au conflit en Ukraine mais aussi à la mainmise de l’armée sur l’économie nationale. Le président Abdel Fattah al-Sissi dit vouloir régler le problème. Mais en a-t-il les moyens ?

Chantier du mégaprojet de la future nouvelle capitale administrative égyptienne, à 45 km à l’est du Caire. © Ahmed HASAN / AFP

La livre égyptienne a atteint son niveau historique le plus bas fin octobre, avec une dévaluation de moitié sur l’ensemble de l’année 2022. L’exécutif, qui vient de contracter son quatrième prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI) et s’endette auprès de ses voisins, s’est engagé auprès de l’institution et de la Banque mondiale à porter la part du secteur privé dans l’économie égyptienne à 65 % au cours des trois prochaines années. Le gouvernement doit donc redéfinir le rôle de l’État et de l’armée, et réduire leur interventionnisme. En août dernier, le très critiqué gouverneur de la Banque centrale, Tarek Amer, a présenté sa démission.

Mais le principal problème demeure : le budget national égyptien est grevé par les dépenses de l’institution militaire, qui pèse par ailleurs sur de très nombreux secteurs de l’économie. La prise de pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2013 a renforcé cette mainmise, l’ancien président du Conseil suprême des forces armées (CSFA) ayant misé sur des projets d’infrastructure colossaux, permettant à l’armée égyptienne d’étendre encore son influence sur l’économie.

La crise actuelle est aggravée par les conséquences du conflit militaire en Ukraine, à l’origine d’une insécurité alimentaire qui touche des dizaines de millions d’Égyptiens : 80 % des importations de blé avant le début du conflit provenaient de Russie ou d’Ukraine. Pour y remédier, le régime a mis en place un « comité de crise » dès février 2022, et l’armée est chargée de distribuer des rations de nourriture aux plus vulnérables.

Mais la pénurie de matières premières n’est pas le seul contrecoup de la guerre, puisque des investisseurs étrangers qui avaient racheté des obligations souveraines ont retiré leur argent, à hauteur de 20 millions de dollars.

Emprunts tous azimuts

Seule solution pour soutenir une économie très fragilisée, le président Abdel Fattah al-Sissi a décidé de contracter en octobre un nouvel emprunt auprès du FMI, à hauteur de 3 milliards de dollars sur quatre ans. C’est la quatrième fois depuis le coup d’État de 2013 que le président se tourne vers le FMI. L’Égypte est le deuxième pays le plus endetté auprès de l’institution internationale après l’Argentine.

Endettée à hauteur de 53 milliards d’euros auprès de diverses institutions multilatérales, l’Égypte l’est aussi auprès de ses alliés régionaux, dont les monarchies du Golfe. Préoccupé par l’instabilité économique engendrée par le conflit ukrainien, le président a emprunté, début 2022, 5 milliards de dollars à l’Arabie saoudite, 5 milliards aux Émirats arabes unis et 3 milliards au Qatar.

Le Premier ministre égyptien Mostafa al-Madbouly a par ailleurs annoncé l’obtention de 1 milliard d’euros d’aide via un fonds du FMI consacré aux pays en voie de développement, et d’une enveloppe de 5 milliards de dollars de la part d’« organisations internationales et régionales ».

Mais le FMI a posé ses conditions à l’octroi de ces crédits. Le 27 octobre, la livre était dévaluée de 17 % conformément à la demande de l’institution, atteignant sa valeur historique la plus basse.

Le problème, notent beaucoup d’experts, c’est que le pays vit, et depuis longtemps, au-dessus de ses moyens. Persuadés que l’Égypte est une puissance régionale trop importante pour que ses partenaires – en particulier les monarchies du Golfe – la laissent faire faillite, les dirigeants du Caire multiplient les projets d’infrastructures ambitieux, mais le pays produit peu et importe énormément.

Réduire le budget défense 

Pour réduire les dépenses de l’État, le président semble n’avoir d’autre choix que de se tourner vers la part du budget réservée aux investissements militaires et de développer une économie de marché ouverte au secteur privé. Ce qui implique de réduire le budget défense, mais aussi de contraindre les forces armées à céder leurs parts dans certains secteurs de l’économie.

Une gageure : selon un rapport publié en 2019 par Yezid Sayigh, chargé de recherches au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center de Beyrouth, l’institution militaire possède près de 7 % des complexes hôteliers, occupe une position dominante dans le secteur de l’énergie, est aussi présente dans la sidérurgie, l’agriculture, l’immobilier, la pêche, la santé, la production de pâtes, le ciment, l’eau minérale, les carburants…

L’idée aujourd’hui avancée, à la fois pour renflouer les caisses de l’État et pour donner des gages aux bailleurs internationaux, est donc de réduire la part de l’État, et singulièrement de l’armée dans les secteurs où elle n’a, théoriquement, pas grand chose à faire.

En avril 2022, l’exécutif a d’ailleurs annoncé devoir prendre des mesures drastiques, et notamment vouloir ouvrir avant la fin de 2022 le capital de certaines entreprises militaires et les introduire en bourse. Une liste des sociétés concernées a été élaborée, dont les stations-service du groupe Wataniya et la compagnie agro-alimentaire Safi, mais alors que la fin d’année approche, rien n’a été fait.

Difficile de se mettre l’armée à dos

Cette difficulté à mettre en pratique les ambitions affichées de désengagement a plusieurs explications. Il s’agit, d’abord, d’un virage à 180 degrés par rapport aux pratiques observées depuis l’arrivée au pouvoir Sissi, en 2013. Lui-même issu de l’armée, le maréchal devenu président n’a eu de cesse, les premières années, de s’appuyer sur les entreprises détenues par les militaires pour faire avancer sa politique économique. Vouloir aujourd’hui privilégier le privé et retirer à l’armée des sources de revenus qu’elle contrôle depuis des décennies demande volonté et courage.

Officiellement, le gouvernement a promis au FMI que le poids du secteur privé dans l’économie du pays allait doubler dans les trois années à venir, pour atteindre 65 %. Mais même du côté des possibles investisseurs privés, la prudence et les doutes persistent. Peu d’entre eux sont enclins à prendre des parts dans des entreprises qui risquent de se retrouver en concurrence frontale avec des firmes détenues par les militaires, lesquels possèdent la majorité des terres du pays, sont dispensés du paiement de nombreux impôts et taxes, et disposent, dans leurs casernes, d’une main-d’oeuvre pléthorique et payée sur le budget de l’État.

Pour Abdel Fattah al-Sissi, il est aussi très difficile de prendre le risque de se mettre à dos l’institution qui l’a formé, et qui demeure la plus influente du pays, y compris politiquement. Depuis la proclamation de la République égyptienne, le 18 juin 1953, les présidents successifs sont quasi exclusivement issus de l’armée, de Nasser à Sissi en passant par Moubarak. Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, faisait à cet égard figure d’exception, mais il a rapidement été renversé en 2013 par un coup d’État… organisé par les Forces armées nationales, dirigées par Sissi.

Avec Jeune Afrique

Est de la RDC : des centaines de jeunes prêts à intégrer l’armée pour combattre le M23

novembre 5, 2022

Des centaines de jeunes Congolais se sont portés volontaires pour s’enrôler dans l’armée et combattre les rebelles du M23 qui gagnent du terrain dans l’est de la RDC.

Des centaines de personnes déplacées ont fui l’avancée de la rébellion du M23 et marchent le long de la route nationale à Kanyaruchinya, le 2 novembre 2022. © ALEXIS HUGUET / AFP

Dans un message à la nation, le président Félix Tshisekedi avait renouvelé jeudi 3 novembre son appel aux jeunes Congolais qui en ont la vocation « à s’enrôler massivement » dans l’armée pour combattre la rébellion du « Mouvement du 23 mars »(M23).

« Depuis ce matin (samedi), nous sommes au-delà de 800 jeunes garçons et filles qui ont répondu présents à l’appel du chef de l’État », a déclaré à l’AFP le colonel Ndakala Faustin, directeur chargé du recrutement au sein de l’armée dans la province du Nord-Kivu.

« Mobilisation générale »

L’officier confirmait une information partagée sur les réseaux sociaux avec des images montrant des centaines de jeunes rassemblés dans un centre de recrutement, en train de faire des exercices physiques.

« C’est une mobilisation générale de la jeunesse du Nord-Kivu », s’est-il félicité, indiquant que dans la partie nord de la province, « 2 018 jeunes » ont rejoint un camp de formation à Beni et « attendent leur enregistrement ». « Ceux qui seront aptes vont aller au centre d’instruction, s’il veulent devenir militaires, ils vont servir après l’agression (du M23), parce que je suis sûr que nous allons bouter l’ennemi dehors » d’ici-là, a-t-il ajouté.

Vives tensions entre la RDC et le Rwanda

La tension est vive entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence, fin 2021, du M23, une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en reprochant à la RDC de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste.

Après plusieurs semaines d’accalmie, le M23 est à l’offensive depuis le 20 octobre et a gagné du terrain tandis que les Forces armées congolaises (FARDC) tentent de lui barrer la route vers Goma, ville de plus d’un million d’habitants et chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce regain des tensions entre les deux pays des Grands Lacs inquiète la communauté internationale, qui a appelé à l’arrêt immédiat des combats et au retrait du M23 des zones occupées. Samedi, les ministres des Affaires étrangères de RDC et du Rwanda sont arrivés à la présidence angolaise pour une nouvelle médiation.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Dans une tranchée ukrainienne, trucs et astuces contre le froid

octobre 25, 2022
Dans une tranchee ukrainienne, trucs et astuces contre le froid
Dans une tranchée ukrainienne, trucs et astuces contre le froid© AFP/Dimitar DILKOFF

Des chaussettes « tactiques », des sacs de couchage norme Otan et même un sauna: dans une tranchée de l’Est ukrainien, à 700 m des positions russes, un groupe de soldats de la 5e brigade d’assaut se pare pour le grand froid.

« L’hiver dans le Donbass est un enfer. C’est un climat de steppe avec des nuits glaciales, des températures jusqu’à -30°C », prévient le soldat Iouri Syrotiouk, 46 ans, un ancien élu local de la municipalité de Kiev, au front depuis février dernier.

« Il n’y a aucune forêt, le vent passe partout. J’étais là en 2014, c’était intenable », dit le doyen du groupe.

Sur cette partie stabilisée du front, l’ennemi est tout proche et les tirs réguliers, mais la vie continue dans le dédale de tranchées.

Ces onze soldats de la 5e brigade, et leur chat, John, vivent une semaine complète sur la tranchée, avant d’être relevés.

A un mètre de terre, les gars ont construit grâce à un tutoriel internet un sauna qui fait aussi hammam.

L’alcôve de 2m2, chauffée par un poêle à bois spécial, est tapissée de revêtement isolant couleur argent. Les parois ont aussi été blindées. Un mortier de 82 mm peut tomber dessus.

A l’entrée, un baril de munitions sert de « vestiaire », pour les soldats qui entrent nus au « bania », le sauna, et en profitent pour se laver.

« Là vous mettez de l’eau ou de la neige dans un seau et ici ça fait de la vapeur », fait visiter le soldat Syrotiouk.

« Après être resté dans la gadoue, on en ressort comme une nouvelle personne », dit le barbu dans un grand sourire.

5°C dehors, 22°C dedans

Tout autour du campement enterré et dissimulé sous des filets camouflages, un océan de boue marron, qui colle aux semelles.

Avant d’entrer dans la tranchée d’habitation et de cuisine, on s’essuie les bottes sur un tube de métal disposé à effet.

Une fois sous terre, le roi de la tranchée c’est la « bourjouïka », le petit poêle à bois traditionnel en métal avec une cheminée.

On y approche ses mains, rarement gantées pour des raisons pratiques, qu’on glisse ensuite entre le torse et le gilet pare-balle.

C’est là aussi, autour du réchaud à gaz, qu’on prépare le thé ou le café fumant et réconfortant.

Au bout du boyau, rempli de boue au sol, à l’intérieur de la cavité elle aussi tapissée d’isolant, là où les soldats dorment sur des paillasse, il faut se déchausser.

Un thermomètre en plastique décoré de fleurs roses annonce 22°C. Dehors il en fait 5, en ce matin brumeux de fin d’automne.

L’unité a reçu de volontaires des sacs de couchage pouvant résister à -30°C, explique le commandant « Locha ».

« Avec ça vous dormez dans la neige », assure le militaire.

Pour l’habillement, le paquetage inclut une cagoule, des sous-vêtements spéciaux, dont des collants et surtout les « chaussettes tactiques » pour éviter le redouté « pied de tranchée », le pied qui moisit, un mal de la Première guerre mondiale qui peut mener à la gangrène.

« Mais ce qui nous réchauffe plus encore que des chaussettes ou des sacs de couchage aux normes de l’Otan, c’est les mots, les appels et les petits dessins de nos proches », lance dans un sourire de tendresse le soldat Syrotiouk.

Par Le Point avec AFP

Est de la RDC : nouveaux affrontements entre l’armée et le M23

octobre 23, 2022

Des responsables militaires et des habitants ont affirmé que le M23 contrôlait dimanche 23 octobre le village de Ntamugenga, une cible stratégique proche de la grande route menant à Goma.

Un motocycliste transporte des soldats tandis que d’autres patrouillent dans la zone de Kibumba qui a été attaquée par des rebelles du M23 lors d’affrontements avec l’armée congolaise, près de la ville de Goma, dans l’est de la RDC, le 1er juin 2022. © Photo by Guerchom Ndebo / AFP

Ces dernières semaines, la ligne de front était restée relativement calme. Mais de nouveaux heurts sont survenus jeudi 20 octobre, a indiqué samedi soir le Baromètre sécuritaire du Kivu, qui documente la violence dans la région.

Dimanche, des responsables militaires et des habitants ont fait état de la capture par les hommes du M23 du village de Ntamugenga, une cible stratégique proche de la grande route menant vers la capitale provinciale Goma.

« La situation est morose ici. Le M23 vient de prendre Ntamugenga, a déclaré Célestin Nyamugira, le chef du village. Ils sont venus de la forêt et se sont infiltrés dans la cité. Il y a eu plusieurs blessés, des balles perdues et des éclats de bombes. Difficile de connaître le bilan. »

« Des blessés et des morts »

Le colonel Serge Mavinga a confirmé que « l’ennemi est déjà à Ntamugenga » et qu’il y avait « des blessés et des morts ». L’armée se trouve toutefois « à côté » de la localité, a-t-il ajouté.

Le bilan de ces affrontements reste incertain. Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, au moins deux civils ont perdu la vie et une douzaine ont été blessés. Des responsables médicaux de l’hôpital régional de Rutshuru ont fait état de leur côté de quatre personnes tuées et huit autres blessées vendredi et samedi.

Le M23, ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Le M23 a depuis conquis du terrain dans la province du Nord-Kivu, notamment en juin la ville stratégique de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. En dépit des dénégations officielles de Kigali, un rapport non-publié de l’ONU pointait une implication du Rwanda auprès du M23.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

L’armée ukrainienne est entrée dans Lyman, dans une des régions annexées par Moscou

octobre 1, 2022
Un drapeau ukrainien est affiché devant une maison détruite près d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, le 1er octobre 2022.

Un drapeau ukrainien est affiché devant une maison détruite près d’Izioum, dans l’est de l’Ukraine, le 1er octobre 2022. Photo: AFP via Getty Images/Juan Barreto

Les forces armées ukrainiennes sont entrées dans la ville de Lyman, dans une des régions annexées par Moscou, a affirmé la Défense ukrainienne.

La victoire serait la plus importante enregistrée par Kiev depuis le lancement de sa contre-offensive éclair dans la région de Kharkiv le mois dernier.

Les forces d’assaut aériennes ukrainiennes entrent dans Lyman, dans la région de Donetsk, a indiqué sur Twitter le ministère ukrainien de la Défense.

L’armée avait plus tôt affirmé avoir encerclé plusieurs milliers de soldats russes dans cette ville de la région de Donetsk.

Peu de temps après, la Russie a annoncé que ses troupes – qu’elle qualifie d’alliées aux forces séparatistes pro-russe – avaient quitté Lyman.

« En raison de la menace d’encerclement, les troupes alliées ont été retirées de [Lyman] pour être placées sur de meilleures positions. »— Une citation de  Le ministère de la Défense de la Russie, cité par des agences de presse russes

Le ministère a déclaré dans un communiqué que la Russie avait infligé des pertes sérieuses aux forces ukrainiennes en lançant des frappes de feu massives contre elles. Il n’a pas fourni de preuves et cette affirmation n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante.

Malgré les pertes subies, l’ennemi, disposant d’une importante supériorité en forces et en moyens, a introduit des réserves et a poursuivi l’offensive dans cette direction, a-t-il ajouté.

Le ministère de la Défense russe affirme avoir tués plus de 200 soldats ukrainiens et détruit 14 véhicules blindés dans les dernières 24 heures.

Dans une vidéo diffusée samedi par le directeur de cabinet du président ukrainien, deux soldats accrochent le drapeau national bleu et jaune à un panneau indiquant Lyman à l’entrée de la ville, située dans le nord de la province de Donetsk.

1er octobre. Nous déployons notre drapeau national et nous le posons sur notre terre. Lyman sera l’Ukraine, dit l’un des soldats dans cette vidéo, debout sur un véhicule militaire, selon la traduction de Reuters.

De 5000 à 5500 soldats encerclés

Les forces russes sont encerclées à Lyman, a déclaré à la télévision ukrainienne un porte-parole de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevatiï.

Selon lui, environ 5000 à 5500 Russes étaient retranchés dans et autour de Lyman ces derniers jours. Mais les derniers combats ont [depuis] réduit leurs effectifs, a-t-il ajouté.

Un soldat ukrainien sort sa tête d'un tank.

Des milliers de soldats russes seraient encerclés par les forces ukrainiennes à Lyman. dans la région de Donetsk. Photo : Reuters/Jorge Silva

D’après Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région voisine de Louhansk, les soldats russes présents dans le chaudron de Lyman ont trois options : s’enfuir, mourir tous ensemble ou se rendre, a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.

Les troupes russes ont essayé en vain de mener des opérations militaires pour briser l’encerclement, dit un porte-parole des forces armées ukrainiennes.

« Certains se rendent, ils ont beaucoup de tués et de blessés, mais l’opération n’est pas terminée. »— Une citation de  Serguiï Tcherevatiï, porte-parole de l’armée ukrainienne

Le gouverneur de Louhansk, en exil, a déclaré de son côté que des soldats russes avaient sollicité le droit de quitter en sécurité la zone encerclée, mais que leur demande avait été rejetée. L’état-major général ukrainien a déclaré à Reuters ne pas disposer de cette information.

Vers 8 h, plusieurs commentateurs militaires russes avaient déjà publié des messages sur leurs chaînes Telegram annonçant que l’armée ukrainienne avait capturé [des soldats] ou, au minimum, pénétré dans Lyman, rapporte la BBC.

L'épave d'un avion de combat russe abattu par les forces armées ukrainiennes est visible dans un champ près de la ville d'Izioum.

L’épave d’un avion de combat russe abattu par les forces armées ukrainiennes est visible dans un champ près de la ville d’Izioum, à environ 70 km de Lyman. Photo : Reuters/Stringer

Importance stratégique

Depuis la prise de Lyman à la fin mai, les troupes russes ont transformé la ville de la région de Donetsk en une importante plateforme logistique pour le déploiement des troupes et l’approvisionnement en munitions.

La ville est également un centre ferroviaire clé, reliant les régions de Donetsk, Louhansk et Kharkiv, dans l’est et le nord-est de l’Ukraine.

Selon le porte-parole de l’armée ukrainienne, la prise de Lyman permettrait d’avancer dans la région de Louhansk, que Moscou avait annoncé, début juillet, contrôler en totalité.

Lyman est importante parce qu’il s’agit de la prochaine étape vers la libération du Donbass ukrainien. C’est une occasion pour avancer vers Kreminna et Sievierodonetsk, et c’est très important psychologiquement, a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine est projeté sur un écran géant, devant une foule, sur la place Rouge, en Russie.

Vladimir Poutine s’adresse à la foule réunie sur la place Rouge, à Moscou, après avoir officiellement annexé quatre régions ukrainiennes. Photo : AFP via Getty Images/Alexxander Nemenov

Vendredi soir, Volodymyr Zelensky, s’était félicité des résultats majeurs de la contre-offensive de ses troupes dans l’Est, poussant les Russes à se retirer de nombreux territoires conquis.

Au même moment, Vladimir Poutine, avait de son côté conclu une journée de cérémonies pour l’annexion des territoires ukrainiens. La victoire sera à nous, a-t-il lancé, micro en main, devant plusieurs milliers de personnes réunies pour un concert festif sur la place Rouge, à Moscou.

Menace nucléaire

Ramzan Kadyrov, le chef de la région russe de Tchétchénie, a déclaré samedi que Moscou devrait envisager l’utilisation d’une arme nucléaire à faible puissance en Ukraine, dans un contexte de nouveaux revirements sur le champ de bataille.

Dans un message sur Telegram critiquant les commandants russes pour avoir abandonné la ville de Lyman, samedi, M. Kadyrov a écrit : À mon avis personnel, des mesures plus drastiques devraient être prises, jusqu’à la déclaration de la loi martiale dans les zones frontalières et l’utilisation d’armes nucléaires à faible rendement.

Un char d'assaut russe brûlé se trouve dans un champ de tournesols près d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, le 1er octobre 2022, à environ 70 kilomètres de Lyman.

Un char d’assaut russe brûlé se trouve dans un champ de tournesols près d’Izioum, dans l’est de l’Ukraine, le 1er octobre 2022, à environ 70 kilomètres de Lyman. Photo : AFP via Getty Images/Juan Barreto

La Russie possède le plus grand arsenal atomique du monde qui compte des armes nucléaires tactiques à faible puissance.

D’autres grands soutiens de Vladimir Poutine, dont l’ancien président Dmitri Medvedev, ont laissé entendre que la Russie pourrait avoir besoin de recourir aux armes nucléaires, mais l’appel de Kadirov est à ce jour le plus explicite.

Arrestation du directeur de la centrale de Zaporijia

Une patrouille russe a arrêté le directeur de la centrale nucléaire de Zaporijia, a annoncé samedi Energoatom, l’entreprise publique chargée de l’exploitation du site, une information confirmée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Igor Mourachov a été interpellé alors qu’il se rendait de la centrale à la ville de Enerhodar vendredi vers 16 h, heure locale, a précisé le président d’Energoatom, Petro Kotine.

« Il a été sorti de la voiture, on lui a bandé les yeux et il a été emmené en voiture pour une destination inconnue. »— Une citation de  Petro Kotine, président d’Energoatom, sur Telegram

La Russie n’a fait aucune déclaration publique sur le sujet.

Petro Kotine a précisé en avoir appelé au directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, pour qu’il prenne toutes les mesures immédiates possibles pour obtenir d’urgence la remise en liberté d’Igor Mourachov.

Interrogé par Reuters, un porte-parole de l’AIEA a déclaré : Nous avons contacté les autorités russes et nous leur avons demandé des explications. Quelques heures plus tard, l’AIEA a annoncé avoir été informée par les autorités russes du fait qu’Igor Mourachov était détenu en vue d’un interrogatoire.

Un véhicule blindé marqué d'un « Z », symbole de soutien au président Vladimir Poutine et à l'invasion qu'il mène en Ukraine, devant la centrale nucléaire de Zaporijia.

Un véhicule blindé marqué d’un « Z », symbole de soutien au président Vladimir Poutine et à l’invasion qu’il mène en Ukraine. Photo : Reuters/Alexander Ermochenko

M. Mourashov était opposé à la cession de la centrale de Zaporijia à la Russie, mais les porte-paroles d’Energoatom n’ont pas pu confirmer que c’était la raison de son enlèvement.

La centrale de Zaporijia est devenue l’un des enjeux clés du conflit en Ukraine, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de bombarder le site au risque de déclencher une catastrophe nucléaire.

Dans sa déclaration sur Telegram, Petro Kotine assure qu’Igor Mourachov assume la responsabilité exclusive de la sûreté nucléaire et radioactive du site et que son arrestation compromet la sûreté des activités de la plus grande centrale nucléaire d’Ukraine et d’Europe.

Il appelle les troupes russes à cesser immédiatement les actes de terrorisme nucléaire visant la direction et le personnel du site et à relâcher Igor Mourachov.

La centrale est un trophée stratégique pour la Russie et a suscité l’inquiétude du monde entier en tant que seule centrale nucléaire prise dans une guerre moderne.

Des porte-paroles d’Energoatom ont confié à l’Associated Press samedi que les employés de la centrale de Zaporijia étaient contraints de soumettre une demande de transfert vers la société d’État russe qui s’occupe de la gestion des centrales en Russie, Rosatom.

Les combats actifs à proximité signifient qu’il est peu probable qu’elle recommence à produire de l’électricité de sitôt, même si la Russie installe son propre système de gestion.

Un convoi de civils tués découvert

Selon le Service de sécurité ukrainien (SBU), les troupes russes ont tiré sur un convoi de sept véhicules et tué ainsi 24 personnes. On dénombre 13 enfants et une femme enceinte parmi les victimes.

Selon le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, les occupants [russes] ont attaqué ces civils qui tentaient d’échapper aux bombardements. Ils ont tiré à bout portant, a-t-il ajouté.

Un convoi de voitures détruites sur le bord de la route avec des cadavres carbonisés à travers les débris.

Les troupes russes ont tiré sur un convoi de sept véhicules et tué ainsi au moins 20 personnes. Photo : via Reuters/Security Service of Ukraine

Deux voitures ont brûlé complètement, il y avait des enfants avec leurs parents: ils ont brûlé vifs, a-t-il précisé dans un communiqué.

Le porte-parole du bureau du procureur de la région de Kharkiv, Dmytro Chubenko, a déclaré dans une interview à une chaîne de télévision que l’emplacement du site du massacre sur la ligne de front, dans une zone grise, entravait l’enquête.

Le contrôle de l’armée ukrainienne sur ce territoire n’est pas permanent, a-t-il déclaré. Il est parfois sous notre contrôle, puis passe sous celui de la Russie, et nous ne pouvons donc pas mener à bien toutes les actions d’enquête.

M. Synegoubov et le service de sécurité ukrainien SBU avaient précédemment déclaré qu’au moins 20 personnes étaient mortes, sans donner la date exacte de l’attaque.

Maintenant, M. Synegoubov affirme que cela s’est passé le 25 septembre vers 9 h (heure locale), citant la police locale. Les détails n’ont pas été vérifiés de manière indépendante.

L’attaque a eu lieu dans la zone grise entre les villes de Koupianks, libérée récemment, et de Svatove, toujours sous occupation russe.

Le chef par intérim du SBU, Vasyl Maliuk, aurait déclaré que l’attaque brutale contre des civils a été menée par un groupe de sabotage et de reconnaissance.

« L’ennemi a prouvé une fois de plus que son objectif est la destruction de tous les Ukrainiens, quels que soient leur âge et leur sexe. »— Une citation de  Vasyl Maliuk, chef par intérim du SBU

Mais ils n’échapperont pas à la punition. Nous trouverons tout le monde et les ferons répondre des atrocités commises, a-t-il déclaré.

Le gouverneur de la région de Kharkiv, où les corps ont été découverts, a mentionné que des policiers et des experts se sont rendus sur place et qu’une enquête est en cours.

Des cadavres dans des sacs de plastique sur le bord d'un chemin de fer.

Selon le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, les occupants russes ont attaqué des civils qui tentaient d’échapper aux bombardements. Photo : Reuters/Stringer

Le vendredi 30 septembre, une équipe de l’AFP avait vu au moins 11 corps de civils, tués par balles dans leurs voitures, sur une route abandonnée par les Russes dans leur retrait de la région la semaine dernière.

Le lieu où la dizaine de civils ont été retrouvés est situé à un endroit où des combats entre Ukrainiens et Russes ont eu lieu récemment, les forces de Kiev menant une contre-offensive d’ampleur dans la région.

Vendredi, une frappe contre un convoi humanitaire avait fait une trentaine de morts.

Radio-Canada par Nicolas Bourcier avec les informations de Agence France-Presse, REUTER et BBC

Retraités, malades : la Russie admet des « erreurs » pendant la mobilisation

septembre 25, 2022
Le président Vladimir Poutine parle à la télévision, dans une salle montrant des drapeaux.

Le président russe, Vladimir Poutine, veut mobiliser 300 000 hommes pour reprendre l’avantage face aux forces ukrainiennes. Photo: AP

Les autorités russes ont promis de réparer les « erreurs » commises dans le cadre de la mobilisation décrétée par le président, Vladimir Poutine, après la convocation de personnes censées être exemptées qui a suscité un tollé.

En annonçant mercredi cette mobilisation partielle des réservistes pour aller en Ukraine, M. Poutine avait souligné que seules les personnes ayant une expérience militaire ou des compétences pertinentes seraient appelées.

Mais plusieurs cas de personnes ayant dépassé l’âge de combattre, malades ou exemptées pour d’autres raisons, ont provoqué des réactions indignées sur les réseaux sociaux, suscitant l’embarras et l’inquiétude des autorités.

Dans la région de Volgograd, c’est un militaire à la retraite de 63 ans, souffrant d’un diabète lourd et de problèmes cérébraux, qui a été renvoyé du centre d’entraînement où il avait été convoqué, selon les autorités.

Dans la même région, le directeur d’une petite école rurale, Alexandre Faltine, âgé de 58 ans, a reçu un ordre de mobilisation alors qu’il n’avait pas servi dans l’armée. Après la publication d’une vidéo de sa fille sur les réseaux sociaux, où elle a été très partagée, il a pu rentrer chez lui.

Colonel général Mikhaïl Mizintsev.

Le remplacement du général d’armée Dmitri Boulgakov par le colonel général Mikhaïl Mizintsev a lieu au moment où l’offensive en Ukraine montre des difficultés en matière d’organisation. Photo : AP/ Alexander Zemlianichenko

Dans une admission inhabituelle de dysfonctionnements, la présidente de la chambre haute du Parlement, Valentina Matvienko, a sèchement réprimandé les autorités régionales, qui supervisent la mobilisation.

Des cas impropres de mobilisation […] suscitent des discussions animées dans la société et sur les réseaux sociaux, a-t-elle déploré dans un communiqué publié sur Telegram.

Certains jugent, semble-t-il, qu’il est plus important de présenter leur rapport rapidement que de remplir correctement une mission importante pour l’État. De tels excès sont absolument inacceptables, a-t-elle ajouté.

« Faites en sorte que la mobilisation partielle soit faite dans le respect total des critères annoncés. Et sans commettre une seule erreur! »— Une citation de  Valentina Matvienko, présidente de la chambre haute du Parlement

Des difficultés d’organisation régulières

Ces dérives sont un nouvel exemple des difficultés d’organisation qui accompagnent depuis le début l’offensive de la Russie contre l’Ukraine.

Samedi, le ministère de la Défense a annoncé le remplacement du plus haut gradé chargé des questions logistiques par le général Mikhaïl Mizintsev, un poids lourd de l’état-major.

Même si les autorités présentent la mobilisation de personnes censées être exemptées comme des cas isolés, leurs déclarations expriment une forme d’inquiétude face à la réaction indignée d’une partie de la population.

Samedi, le président du Conseil des droits de l’homme auprès du Kremlin, Valéri Fadeïev, a exhorté le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, à résoudre de façon urgente les problèmes constatés depuis le début de la mobilisation afin de ne pas saper la confiance de la population.

Des policiers russes détiennent un manifestant.

Des policiers russes arrêtent un manifestant pendant un rassemblement à Moscou contre la mobilisation des réservistes ordonnée par le président Vladimir Poutine. Photo: AFP via Getty Images

Il a cité en exemples les 70 pères de familles nombreuses mobilisés dans la république russe de Bouriatie, en Sibérie orientale, ainsi que des infirmières et des sages-femmes sans aucune expérience militaire de la région de Sverdlovsk (Oural) convoquées sous la menace de poursuites judiciaires en cas de refus.

M. Fadeïev a aussi critiqué ceux qui remettent les ordres de mobilisation à deux heures du matin, comme s’ils nous prenaient tous pour des [déserteurs]. Cette méthode crée du mécontentement, a-t-il mis en garde.

Les gouverneurs chargés de rectifier le tir

Face à cette situation, les gouverneurs des régions de Vladimir, près de Moscou, et de Leningrad (nord-ouest) ont promis que les personnes mobilisées par erreur rentreraient chez elles.

Le gouverneur de Leningrad, Alexandre Drozdenko, a demandé dimanche aux chefs des districts de sa région de prendre personnellement en main les requêtes des habitants et de s’occuper de chaque dossier.

Plusieurs étudiants ont aussi affirmé avoir été convoqués alors que les autorités avaient promis qu’ils seraient dispensés.

Samedi soir, M. Poutine a signé un décret prévoyant une exemption pour ceux qui étudient dans des universités ou des écoles de formation professionnelle de l’État.

Une autre situation controversée concerne le cas de manifestants contre l’offensive en Ukraine qui ont reçu un ordre de mobilisation pendant leur garde à vue. Là, le Kremlin a indiqué qu’il ne voyait rien d’illégal.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

Ukraine : des cartes russes montrent un retrait important de la région de Kharkiv

septembre 11, 2022
Des chars détruits au milieu de la route à Balakliya, dans la région de Kharkiv.

L’armée ukrainienne a fait des avancées importantes dans les derniers jours dans la région de Kharkiv. Ci-dessus, des chars détruits au milieu de la route à Balakliya. Photo : Getty Images/AFP/Juan Barreto

La carte de la région ukrainienne de Kharkiv, présentée dimanche par le ministère russe de la Défense lors de son point de presse quotidien, a montré un retrait d’ampleur de l’armée russe de cette région, théâtre d’une vaste contre-offensive ukrainienne.

Selon cette carte présentée dans la vidéo du point de presse, l’armée russe ne contrôlait plus dimanche qu’une petite partie du territoire dans l’est de la région de Kharkiv, derrière la rivière d’Oskol.

Lors du point de presse précédent, samedi, la carte utilisée par le ministère montrait que l’armée russe occupait en ce moment-là des territoires bien plus vastes de cette région où le régime de Kiev a annoncé ces deux derniers jours d’importants gains territoriaux face aux forces russes.

Samedi, l’armée russe a annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les zones de Balakliïa et d’Izioum, dans l’est ukrainien où Kiev fait état d’avancées dans sa contre-offensive, afin de les regrouper près de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses, plus au sud.

Au début du mois, l’armée ukrainienne a d’abord annoncé une contre-offensive dans le Sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une percée surprise et éclair des lignes russes dans le Nord-Est, dans la région de Kharkiv.

Au total, depuis début septembre, plus de 3000 kilomètres carrés sont revenus sous contrôle ukrainien, a déclaré dans un communiqué le général Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée ukrainienne, au 200e jour du conflit.

Front autour de Kharkiv

Autour de Kharkiv, nous avons commencé à avancer non seulement au sud et à l’est, mais également vers le nord. Nous sommes à 50 kilomètres de la frontière, a-t-il ajouté.

Le gouverneur russe de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a assuré que des milliers de personnes avaient fui la région de Kharkiv pour la Russie.

Ce n’était pas la nuit la plus facile, ce n’était pas la matinée la plus facile. Au cours des dernières 24 heures, des milliers de personnes ont traversé la frontière, a déclaré Viatcheslav Gladkov dans une adresse vidéo, publiée sur sa chaîne Telegram.

Des soldats ukrainiens sont assis sur un véhicule militaire blindé dans la ville de Severodonetsk.

Des soldats ukrainiens. Photo: Getty Images/AFP/Fadel Senna

Un peu plus tôt, l’état-major ukrainien avait annoncé que la libération de portions de territoire dans les districts de Koupiansk et Izioum dans la région de Kharkiv était en cours.

La veille, Kiev avait annoncé que ses forces étaient entrées dans Koupiansk, qui se trouve sur des itinéraires d’approvisionnement des troupes russes.

Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé à Washington, les forces ukrainiennes ont progressé par endroits sur une profondeur de 70 km et ont repris en cinq jours plus de territoires que les Russes n’en ont conquis dans toutes leurs opérations depuis avril.

Zelensky savoure sa victoire, Zaporijia à l’arrêt

Dans un message vidéo, le président Volodymyr Zelensky s’est réjoui que le magnifique drapeau ukrainien flotte de nouveau sur Tchkalovske, dans la région de Kharkiv.

Il en sera de même partout. Nous chasserons les occupants de chaque ville et de chaque village d’Ukraine, a-t-il assuré.

Des armes, des armes, des armes : c’est à notre ordre du jour depuis le printemps. Je suis reconnaissant aux partenaires qui ont répondu à notre appel : ils ont part avec nous aux succès de l’Ukraine sur le champ de bataille, a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitro Kouleba, appelant à la poursuite des livraisons, principalement occidentales.

Un soldat devant la centrale nucléaire Zaporijia.

Des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont inspecté la centrale nucléaire Zaporijia, au sud de l’Ukraine. Photo : Getty Images/Andrey Borodulin

À la centrale nucléaire de Zaporijia, le réacteur numéro 6 a été déconnecté du réseau électrique dimanche avant l’aube, et des préparatifs sont en cours pour son refroidissement, a indiqué l’opérateur ukrainien Energoatom.

Depuis trois jours, ce réacteur restait le seul à produire l’électricité nécessaire au refroidissement du combustible nucléaire et à la sécurité du site.

Selon Energoatom, la décision de le mettre à l’arrêt a été prise après le rétablissement, samedi soir, de l’approvisionnement électrique extérieur du site avec l’une des lignes de transmission. La situation de la centrale reste néanmoins encore précaire.

En cas de nouveau dommage pour les lignes de transmission reliant le site au système électrique – dont le risque reste élevé – les besoins internes [du site] devront être assurés par des générateurs fonctionnant avec du diesel, a prévenu Energoatom, en renouvelant son appel à l’établissement d’une zone démilitarisée autour de la centrale, seul moyen selon lui d’en assurer la sécurité.

Situation difficile pour les forces russes

Sur le plan militaire, la nouvelle progression des troupes de Kiev au sud de Kharkiv pourrait entraver fortement la capacité de la Russie à ravitailler ses forces dans l’est de l’Ukraine et à leur apporter un soutien logistique efficace.

Dans des zones reprises par Kiev, des journalistes de l’AFP ont vu samedi des camions et des blindés russes carbonisés, dont certains encore frappés de la lettre Z, le symbole de l’invasion de l’Ukraine entamée le 24 février.

Des soldats ukrainiens patrouillaient dans Balakliïa, où flottait le drapeau ukrainien, hissé en présence du commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrski.

Nous achevons aujourd’hui la libération de Balakliïa, la première grande ville de notre offensive, et je suis sûr que ce n’est pas la dernière […]. Et devant encore, Izioum et beaucoup d’autres, a-t-il déclaré à cette occasion.

Le chef de l’administration d’occupation russe de la région d’Izioum, Vladislav Sokolov, a de son côté admis que la situation y était difficile.

Ces deux dernières semaines, la ville est visée par des bombardements des forces ukrainiennes, notamment avec des munitions de type Himars […] ce qui provoque de graves destructions et fait beaucoup de morts et de blessés, a-t-il déclaré.

Les Himars sont des lance-roquettes multiples fournis à Kiev par Washington.

Deux soldats discutent ensemble devant des ruines.

Les soldats russes sont en train de perdre du terrain en Ukraine. Photo : AFP via Getty Images/Yuri Kadobnov

Le ministère de la Défense russe a ensuite annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les régions de Balakliïa et d’Izioum, afin de renforcer son dispositif plus au sud, autour de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses.

À Lyman, une ville tombée fin mai aux mains des Russes, la situation reste assez difficile, tout comme dans d’autres localités du nord de la République populaire de Donetsk, a reconnu samedi son chef, Denis Pouchiline.

Dans le village de Grakové, tout juste repris par les forces ukrainiennes, les journalistes de l’AFP ont vu des destructions témoignant de la violence de combats, pylônes électriques abattus et câbles étalés sur le sol.

C’était effrayant, il y avait des bombardements et des explosions partout, a raconté Anatoli Vassiliev, 61 ans.

Iryna Stepanenko, 52 ans, a profité pour sa part de pouvoir sortir à bicyclette pour la première fois après s’être terrée dans sa cave pendant trois mois .

C’était terrifiant, dit-elle à propos de cette vie souterraine dans le bruit des explosions. Soulagée du retour des forces ukrainiennes, elle dit néanmoins craindre pour la suite.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse