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Russie: Vladimir Poutine promulgue une loi qui confisque les biens des détracteurs de l’armée

février 14, 2024

Vladimir Poutine.

La loi promulguée par Vladimir Poutine a été adoptée par la Douma à la fin janvier. Photo: Pool/AFP via Getty Images/Mikhail Metz

Le président russe a promulgué mercredi une loi visant à confisquer l’argent et les biens des personnes reconnues coupables d’avoir diffusé de « fausses informations » sur l’armée russe. Il s’agit d’une nouvelle illustration de la répression visant les critiques de l’offensive russe en Ukraine, deux ans après son début.

Moscou a rendu illégales les critiques à l’encontre de l’armée peu après avoir lancé son assaut contre l’Ukraine le 24 février 2022.

Le nouveau texte promulgué avait été voté fin janvier à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, puis début février par le Conseil de la Fédération, la chambre haute.

Mercredi, sans surprise, le décret présidentiel signé de la main de Vladimir Poutine a été publié par les autorités russes.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui assuré que cette nouvelle loi n’était absolument pas comparable aux lois en vigueur pendant l’époque soviétique.

Nous aurons l’occasion d’évaluer l’application de la loi. Mais nous considérons que les inquiétudes exprimées a priori sont infondées.Une citation deDmitri Peskov, porte-parole du Kremlin

Au moment de la présentation du texte aux députés, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, avait lui estimé que cette loi contre les crapules permettrait de punir les traîtres qui agissent contre leur pays.

Dans les faits, la loi ne prévoit pas de confisquer absolument tous les biens d’une personne condamnée, mais de saisir son argent et ses fonds utilisés ou destinés à financer des activités criminelles, des termes qui restent toutefois très vagues.

Le texte prévoit également d’autoriser la justice à retirer toutes les distinctions honorifiques d’État à des personnes condamnées pour fausses informations.

L’accusation de diffusion de fausses informations sur l’armée russe est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 15 ans. Plusieurs centaines de Russes ordinaires ont été condamnés en vertu de cet article du Code pénal depuis près de deux ans.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Congo-Drame d’Ornano : le gouvernement devant les députés ce 23 novembre

novembre 22, 2023

L’Assemblée nationale a convoqué, le 23 novembre, dans son hémicycle une séance de questions d’actualité, sans donner d’autres précisions. Mais des sources indiquent que cette plénière sera consacrée au drame survenu dans la nuit du 20 au 21 novembre au stade d’Ornano, causant la mort d’une trentaine de jeunes congolais.

Les députés pourront entendre le gouvernement, notamment le ministre chargé de la Défense nationale sur les causes de cette bousculade et la nature des dégâts. En effet, le gouvernement qui a mis en place une cellule de crise a annoncé, le 21 novembre, dans un communiqué une série de mesures prises en urgence. Il a, par exemple, décrété un jour de deuil national avec mise en berne des drapeaux, fermeture des bars dancings, débits de boisson et autres lieux festifs, ce mercredi 22 novembre 2023.

La cellule de crise a également annoncé l’ouverture d’une enquête administrative mixte police-Forces armées congolaises pour déterminer les causes du drame et rendre ses conclusions dans les tout prochains jours. Une enquête judiciaire ouverte a été confiée au procureur de la République. « Cette enquête doit mettre en œuvre les diligences nécessaires à la manifestation de la vérité dans la survenance et le déroulement de ce drame », précise le communiqué.

L’autre décision concerne la suspension du recrutement en faveur des Forces armées congolaises jusqu’à nouvel ordre sur l’étendue de la ville de Brazzaville. Le gouvernement a pris l’engagement d’assister les victimes du drame pour l’ensemble des frais médicaux qui seront exposés à cette occasion ainsi que pour les frais de veillées et d’inhumation. Il a, par ailleurs, invité les familles concernées à prendre attache avec les services du ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et de l’Action humanitaire.

Notons que d’après le bilan révisé rendu public par le gouvernement le 21 novembre, la bousculade a fait 31 morts dont deux en cours d’identification, pour 145 blessés pris en charge, sortis des hôpitaux et traités en ambulatoire : soit 69 au CHU-B, 66 à l’hôpital central des armées et 10 à l’hôpital de Talangaï.

Avec Adiac-Congo par Parfait Wilfried Douniama

Bousculade mortelle au Congo pendant un recrutement de l’armée

novembre 21, 2023

Au moins 37 morts sont à déplorer après l’afflux de jeunes gens au stade Michel d’Ornano de Brazzaville pour rejoindre les rangs de l’armée.

Denis Sassou Nguesso passe les troupes en revue à Brazzaville, le 15 août 2020. © Les échos du Congo
Denis Sassou Nguesso passe les troupes en revue à Brazzaville, le 15 août 2020. © Les échos du Congo

Au moins 37 jeunes congolais ont trouvé la mort dans la nuit du 20 au 21 novembre dans une bousculade lors d’une opération de recrutement de l’armée dans la capitale Brazzaville. « Le bilan provisoire établi par les services d’urgence fait état de 37 morts et de nombreux blessés », indique un communiqué de la cellule de crise mise en place par le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, en évoquant un « drame ».

L’armée congolaise a annoncé la semaine dernière le recrutement dans ses rangs de 1 500 jeunes de 18 à 25 ans. Ce 20 novembre, tard dans la nuit, des candidats ont forcé le portail du stade Michel d’Ornano, où se déroulent les opérations de recrutement, dans le centre-ville de Brazzaville.

Une bousculade s’en est suivie, au cours de laquelle de nombreuses personnes sont tombées et ont été piétinées, ont raconté des habitants.

Des images, partagées sur les réseaux sociaux, montrent des corps sans vie déposés à la morgue municipale, ainsi que des blessés admis au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville et à l’hôpital militaire.

Par Jeune Afrique avec AFP, ZianaTV et Agences

Un hélicoptère de l’armée canadienne intercepté par des chasseurs chinois

novembre 3, 2023

La frégate canadienne NCSM Ottawa lors d'un déploiement au large de Singapour.

C’est à partir de ce navire, le NCSM Ottawa, qu’était dépêché l’hélicoptère intercepté. (Photo d’archives) Photo: AFP via Getty Images/Roslan Rahman

Un hélicoptère CH-148 Cyclone de l’armée canadienne a été intercepté à trois reprises par des chasseurs chinois dimanche dernier en mer de Chine méridionale, des manœuvres « jugées très dangereuses » par le ministre de la Défense nationale, Bill Blair.

L’hélicoptère, dépêché dans le cadre de la stratégie indo-pacifique, exécutait des exercices de routine, affirme le ministère canadien de la Défense.

Les manœuvres [d’un des deux avions] de combat de la République populaire de Chine ont été jugées très dangereuses et nous exprimerons nos inquiétudes à la Chine. Une citation de Bill Blair, ministre canadien de la Défense nationale

Le ministre Blair a indiqué que ces vols servaient à maintenir la liberté de navigation dans les eaux internationales de cette région située au large des côtes chinoises.

Les deux chasseurs J-11 de l’armée chinoise ont intercepté l’hélicoptère à trois reprises. Après un premier vol sécuritaire, un des deux chasseurs a survolé l’hélicoptère, créant des turbulences qui ont perturbé le contrôle de l’appareil.Un hélicoptère se pose sur un navire en mer.

Un hélicoptère CH-148 Cyclone s’exerce aux manœuvres d’appontage sur le NCSM Halifax, au large de la Nouvelle-Écosse, le 27 janvier 2016. Photo: Forces Armées Canadiennes/Matelot de 3e Classe Raymond Kwan

Plus tard dans la journée, un autre chasseur a lancé des fusées éclairantes directement devant l’hélicoptère, risquant ainsi qu’un de ces engins s’introduise dans le rotor et dans les entrées d’air de l’hélicoptère.

Toutes ces interactions ont eu lieu dans l’espace aérien international, a soutenu le ministère canadien de la Défense nationale. L’hélicoptère n’a pas été endommagé.

Il s’agit pour le Canada de la deuxième interception aérienne par des avions chinois en moins de trois semaines. À la mi-octobre, un avion de surveillance canadien avait été intercepté en plein vol par un jet chinois.

Les relations sino-canadiennes sont difficiles à l’heure actuelle. Pékin reproche à Ottawa son alignement sur la politique chinoise de Washington, tandis que le gouvernement canadien soupçonne la Chine de s’immiscer dans ses affaires publiques.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse

L’armée canadienne évacuera des Canadiens de Tel-Aviv vers Athènes

octobre 11, 2023

Une femme blonde parlant devant un micro.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, lors d’un point de presse sur les efforts du Canada pour rapatrier ses ressortissants d’Israël, ainsi que de la Cisjordanie. Photo : La Presse Canadienne/Adrian Wyld

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a donné plus de précisions mercredi sur le plan de son gouvernement pour rapatrier les ressortissants canadiens bloqués en Israël et dans les Territoires palestiniens, notamment en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Mélanie Joly a affirmé que des avions des Forces armées canadiennes seront dépêchés à Tel-Aviv pour transporter les ressortissants canadiens qui souhaitent quitter Israël vers Athènes. Un avion d’Air Canada les transportera ensuite vers le Canada, a-t-elle précisé, affirmant que ces vols débuteront dans les prochains jours, d’ici la fin de la semaine.

Elle a rappelé qu’Air Canada a décidé dès dimanche d’annuler temporairement ses vols à destination de Tel-Aviv et ne les reprendra que lorsque la situation se sera stabilisée.

Un avion de l’armée canadienne doit arriver à Tel-Aviv dès aujourd’hui, a de son côté affirmé le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre.

Plus de 4500 Canadiens enregistrés

Mme Joly, qui a de nouveau appelé tous les Canadiens qui se trouvent en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza à s’inscrire auprès d’Affaires mondiales Canada, a assuré que ces vols seront disponibles pour tous les citoyens canadiens et les résidents permanents avec leurs conjoints et enfants.

Le gouvernement fédéral travaille à d’autres options pour les personnes qui ne pourraient pas se rendre à l’aéroport de Tel-Aviv, a encore précisé la ministre.

Nous ne faisons pas de départs assistés [par l’armée] lorsqu’il y a des vols commerciaux disponibles. […] Comme les gens voient leurs vols annulés [à partir de Tel-Aviv], nous avons dû intervenir et prendre la décision de le faire et c’est pourquoi nous avons décidé de travailler avec les Forces armées canadiennes et Air Canada. Une citation de Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères

Une source militaire a affirmé lors d’un breffage technique que les Forces armées canadiennes sont prêtes à effectuer environ trois vols par jour, leur avion étant capable de transporter environ 150 passagers à la fois. Selon lui, un premier départ est attendu jeudi soir, ou vendredi au plus tard.

Mme Joly a par ailleurs indiqué que trois Canadiens ont été tués dans l’attaque sanglante du Hamas contre Israël samedi dernier. Deux de ces décès ont été confirmés par les autorités israéliennes, Ottawa dit attendre encore la confirmation du troisième décès. Par ailleurs, trois Canadiens sont portés disparus.

Selon les dernières données d’Affaires mondiales Canada, il y a 4249 Canadiens qui sont enregistrés en Israël et 476 en Cisjordanie et à Gaza.

De ce nombre, il y a environ 1000 Canadiens qui ont demandé de l’assistance consulaire, dont 750 en Israël, 180 en Cisjordanie et 70 à Gaza. « Ces chiffres changent continuellement », a toutefois précisé une source d’Affaires mondiales Canada.

Pas d’évacuations prévues « à ce jour » de Gaza

Nous sommes en train de regarder différentes options pour les Canadiens en Cisjordanie, a dit Mme Joly, affirmant avoir discuté avec les autorités jordaniennes pour examiner les options pour le rapatriement des ressortissants canadiens à partir d’Amman.

En ce qui concerne les Canadiens à Gaza, la cheffe de la diplomatie canadienne a assuré travailler avec l’ONU pour voir ce qui est possible dans les prochains joursMais à ce jour, il n’y a pas encore d’informations sur des évacuations de Gaza, a-t-elle ajouté.

Un responsable d’Affaires mondiales Canada a affirmé que des pourparlers ont lieu entre l’ONU et différents acteurs régionaux pour trouver une solution humanitaire pour la population gazaouie, « mais pour l’instant, la clôture a été complètement scellée autour de Gaza par l’armée israélienne ».

La ministre n’a par ailleurs pas voulu répondre à la question de savoir s’il y a des otages canadiens aux mains du Hamas, afin de ne pas augmenter la valeur de ces otages et pour ne pas mettre leur vie en danger. Elle a toutefois assuré être en contact avec le négociateur en chef israélien et a affirmé qu’une équipe d’experts canadiens se rendra à Tel-Aviv pour aider les autorités israéliennes dans cette crise.

Enfin, Mme Joly s’est dite particulièrement inquiète d’un élargissement du conflit entre Israël et le Hamas au reste de la région, et affirme avoir parlé à plusieurs reprises depuis samedi dernier avec ses homologues israélien, palestinien, américain, jordanien et égyptien. Mardi, elle a eu des discussions avec le chef de la diplomatie saoudienne.

J’ai réaffirmé la condamnation du Canada de cette attaque terroriste par le Hamas et nous travaillons d’arrache-pied pour veiller à ce que le conflit ne s’étende pas à toute la région, a dit la ministre.

Avec Radio-Canada par Rania Massoud

L’armée française prête à quitter le Niger, sous escorte

octobre 10, 2023

Le retrait des quelque 1 400 soldats français a été exigé par la junte arrivée au pouvoir à la fin de juillet. Après deux mois de bras de fer, Emmanuel Macron avait finalement annoncé en septembre le départ des militaires stationnés dans le pays.

Des soutiens du régime militaire nigérien protestent devant la base aérienne française à Niamey, le 16 septembre 2023. © AFP.

Les opérations pour le retrait des soldats français présents au Niger commencent ce mardi 10 octobre, sous escorte de l’armée nigérienne, a indiqué lundi soir le régime du général Abdourahamane Tiani, dans un communiqué lu à la télévision nationale, Télé Sahel. Au même moment, l’Algérie a annoncé qu’elle allait « surseoir » à sa médiation censée trouver une sortie de crise.

Le communiqué ne précise pas la destination de ce convoi. Le retrait des quelque 1 400 soldats français du pays avait été exigé par les généraux nigériens rapidement après leur arrivée au pouvoir à la fin de juillet. Et le président français Emmanuel Macron avait annoncé leur départ à la fin de septembre. « Après des rencontres » et des « échanges entre nos autorités et la partie française, un calendrier de retrait de leurs troupes a été déterminé d’un commun accord », précise Niamey.

Plusieurs convois

Ce week-end, plusieurs convois ont eu lieu entre les bases avancées du nord-ouest, où sont déployés 400 militaires, et la capitale Niamey, selon des sources sécuritaires nigériennes et françaises interrogées. Au moins deux convois avaient permis aux bases de Ouallam et Tabarey-Barey d’être ravitaillées et à plusieurs militaires français considérés comme prioritaires d’être acheminés vers Niamey.

Le ravitaillement a permis d’améliorer la situation des militaires français sur place : les réserves de rations, d’eau et de carburant – l’électricité est fabriquée à partir de groupes électrogènes – se comptaient en jours. Cela a aussi permis de préparer leur départ de cette région dite des « trois frontières », entre Niger, Burkina Faso et Mali, où ils étaient déployés dans le cadre de la lutte antiterroriste aux côtés des Nigériens.

Frontières fermées

Peu de voies sont utilisables pour quitter le Niger. Les frontières terrestres avec le Bénin et le Nigeria sont fermées, et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf autorisation dérogatoire. Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N’Djamena.

Si les containers français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier.

Alger « surseoit » sa médiation

De son côté, l’Algérie a annoncé le 9 octobre au soir « surseoir » à sa médiation censée trouver une sortie de crise au Niger « jusqu’à l’obtention des clarifications qu’il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de la médiation algérienne ». Si le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, devait se rendre au Niger, les échanges entre les deux chancelleries sur « le programme et le contenu de cette visite » n’ont pas été « concluants », ajoute le ministère marocain des Affaires étrangères.

L’Algérie avait proposé à la fin d’août un plan détaillé de transition de six mois. Au début d’octobre, le régime nigérien avait toutefois rappelé que la durée de la transition serait uniquement fixée par un dialogue « national inclusif ». Quelques jours après son arrivée au pouvoir, le général Tiani avait annoncé une transition d’une durée maximum de trois ans.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée

septembre 25, 2023

Tirs inexpliqués autour de la primature et dans un camp militaire de Ouagadougou, grogne dans des casernes, dissensions entre officiers… À l’approche du premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le malaise est perceptible.

Des soldats burkinabè à Ouagadougou, au Burkina Faso, en octobre 2022. © Olympia DE MAISMONT / AFP

Selon des sources militaires et des témoins sur place, de « brèves rafales » de tirs ont été entendues dimanche 24 septembre, entre 8 heures et 9 heures du matin (heure locale), au camp Guillaume Ouédraogo, dans le centre-ville de Ouagadougou. De quoi susciter de nouvelles questions, alors que les rangs de l’armée sont sous tension depuis quelques jours.

Comme l’avait rapporté Jeune Afriquedes mouvements d’humeur ont agité plusieurs casernes dans la soirée du mercredi 20 septembre avant d’être finalement contenus – notamment le camp Sangoulé Lamizana, un autre camp important de la capitale, ou encore celui des Forces spéciales, à Kamboinsin. À la suite de la publication de cet article, les autorités de transition burkinabè avaient diffusé un communiqué évoquant des « informations totalement infondées et malveillantes ».

Tirs près de la primature

Des informations que Jeune Afrique maintient, ajoutant que ce même 20 septembre, avant que la grogne gagne certaines casernes, des chefs militaires avaient demandé une « réunion d’explication » au capitaine Ibrahim Traoré sur différents sujets. Parmi eux, sa décision d’envoyer des contingents au Niger contre laquelle nombre d’officiers protestent, les conditions de vies et le ravitaillement des troupes, ou encore l’inhumation à la sauvette des soldats morts au combat. Selon une source militaire, cette réunion « ne s’est pas bien déroulée », ce qui a accentué les ressentiments, et expliquerait les tensions observées en soirée dans certaines casernes.

Le 20 septembre toujours, un peu après 18 heures, des tirs inexpliqués ont aussi été entendus près de la primature, utilisée comme présidence par Ibrahim Traoré au détriment du traditionnel palais de Kosyam, à Ouaga 2000, et aux environs de la villa dans laquelle il réside, située à quelques centaines de mètres de là. Le dispositif de sécurité a depuis été renforcé autour de la primature, notamment avec le positionnement d’un véhicule blindé équipé d’une mitrailleuse à l’arrière du bâtiment.

À l’approche du premier anniversaire de son accession au pouvoir par la force, le 2 octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré redoute des tentatives de déstabilisation. La semaine passée, il a remanié ses services de renseignement après que les autorités de transition ont annoncé avoir déjoué un « complot contre la sûreté de l’État » impliquant des sous-officiers.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Au Gabon, l’armée annonce la réouverture des frontières avec « effet immédiat »

septembre 2, 2023

Cette décision intervient à l’avant-veille de la prestation de serment en tant que « président de la transition » du général Brice Oligui Nguema.

Des militaires rassemblés à Libreville, au Gabon, le 2 septembre 2023. © AFP

Les militaires qui ont chassé du pouvoir Ali Bongo Ondimba ont annoncé samedi la réouverture des frontières avec « effet immédiat » trois jours après leur fermeture, afin de favoriser la « continuité de l’État ». Cette décision survient à l’avant-veille de la prestation de serment en tant que « président de la transition » du général Brice Oligui Nguema prévue lundi et dont la durée n’a pas été précisée.

Le nouvel homme fort du Gabon a promis vendredi une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, fermant ainsi la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition qui l’exhortaient à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août, qu’elle considère comme frauduleuse.

« Préserver le respect de l’État de droit »

Les militaires avaient pris le pouvoir moins d’une heure après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, affirmant que les résultats de la présidentielle avaient été truqués, et que son régime était marqué par une « gouvernance irresponsable et imprévisible ».

La décision de rouvrir les frontières a été prise dans le souci de « préserver le respect de l’État de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des États du monde », a justifié le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dans une déclaration lue à la télévision d’État. Il a également souligné la « ferme volonté » des militaires de « tenir » leurs « engagements internationaux ».

Brice Oligui Nguema avait promis vendredi des institutions « plus démocratiques » et respectueuses des « droits humains », mais sans « précipitation », après des rencontres menées à un rythme effréné ces derniers jours avec des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales, et les bailleurs de fonds. Le général Oligui a également ciblé « la corruption » de l’ancien pouvoir d’Ali Bongo Ondimba.

Les autorités n’ont en revanche pas levé le couvre-feu qui demeure en vigueur sur l’ensemble du territoire de 18h (17h GMT) à 6h (5h GMT), mais « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage », a précisé Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.

Coopération militaire suspendue

Vendredi, les activités de quelque 400 soldats français, stationnés en permanence au Gabon dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, ont été suspendues « en attendant que la situation politique se clarifie », a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, dans un entretien au journal français Le Figaro publié vendredi soir.

Le Français a tenu à différencier les coups d’État au Gabon et au Niger fin juillet. « La France condamne tous les coups de force (…), a-t-il dit. Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays. »

Le leader du putsch a affirmé que la dissolution des institutions était « temporaire ». Devant la société civile, le général Oligui, chef de la toute-puissante garde prétorienne de la famille Bongo, a promis une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral mais sans « confondre vitesse et précipitation ». « Qui va lentement, va sûrement », a-t-il asséné.

Ali Bongo Ondimba est en résidence surveillée à Libreville depuis le coup de force. Sylvia Bongo, son épouse franco-gabonaise, est également détenue au secret, ont indiqué ses avocats vendredi en annonçant avoir déposé une plainte en France pour détention arbitraire.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Au Burkina, le capitaine Traoré juge que « la puissance de l’ennemi a beaucoup augmenté »

juillet 23, 2023

Le président de transition, Ibrahim Traoré, qui s’adressait à des unités spéciales de lutte anti-jihadiste, a promis aux militaires « de nouvelles acquisitions de moyens de combat terrestre et aérien ».

Le capitaine Traoré, président de la transition au Burkina Faso, lors d’une visite des écoles de formation militaire de Pô, de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou, le 22 juillet 2023.

« La puissance de l’ennemi a beaucoup augmenté sur le terrain, son équipement aussi est train de se moderniser au fur et à mesure », a déclaré samedi le capitaine Traoré, président de transition, dans un discours à des unités spéciales de lutte anti-jihadiste près de Ouagadougou.

Mais, a-t-il ajouté, « on va s’équiper mille fois plus que l’ennemi, s’entraîner, former correctement les troupes pour la guerre », dévoilant au passage « de nouvelles acquisitions de moyens de combat terrestre et aérien », parmi lesquels des drones parmi les plus « performants ». « Beaucoup d’autres choses sont à venir, des moyens terrestres, en terme d’infanterie et d’aviation », a-t-il affirmé.

« C’est le peuple qui fait sa guerre, c’est la population qui contribue », car « le matériel commandé c’est (…) à travers les taxes qu’on récupère », a-t-il affirmé.

1 milliards de F CFA pour « l’effort de guerre »

Depuis octobre, plus d’un milliard de francs CFA (environ 1,5 million d’euros) ont été collectés à la suite d’un appel à contribution à un « effort de guerre » pour la reconquête du territoire national, lancé par  le capitaine Traoré.

Par ailleurs, de nouvelles taxes sur divers produits de consommation (boissons, cigarettes, cosmétiques) instaurées depuis février, puis élargie à d’autres services comme la téléphonie, ont permis de mobiliser plus de 30 milliards FCFA (environs 45 millions d’euros), selon le ministère de l’Économie et des finances burkinabè.

Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022 – le second en huit mois – le capitaine Traoré et son gouvernement ont en outre manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats en matière de lutte contre le jihadisme, en particulier avec la Russie, après avoir demandé mi-janvier le départ des troupes françaises au nom de « la souveraineté ».

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Au Niger, l’armée affirme avoir tué 79 terroristes près du Mali

mars 25, 2023

Cette opération de ratissage a conduit l’armée nigérienne jusqu’à la zone de Hamakat, au Mali voisin, lieu de refuge du responsable présumé de l’embuscade d’Intagamey, durant laquelle au moins 17 soldats nigériens ont été tués en février.

Des militaires nigériens dans le sud-ouest du pays, le 11 septembre 2021. © Photo by BOUREIMA HAMA / AFP

L’armée nigérienne a affirmé avoir tué la semaine dernière 79 « terroristes » lors d’une opération de ratissage dans l’ouest du Niger et jusqu’au Mali voisin, a annoncé vendredi 24 mars le ministère de la Défense. Cette opération a également permis la destruction d’une centaine de motos et de moyens de communication, et de récupérer armes et munitions.

Une poursuite jusqu’au Mali « inédite »

Une poursuite a été engagée après que des éléments de l’opération antijihadiste nigérienne Almahaou ont été pris à partie le 10 mars par un « groupe armé terroriste » dans la zone de Tiloa, située dans le département de Banibangou, frontalier du Mali, selon cette source.

Cette poursuite, menée par les forces aéroterrestres, a conduit jusqu’à la zone de Hamakat au Mali, lieu de refuge du responsable présumé de l’embuscade du 10 février à Intagamey, également dans le département du Banibangou, a précisé le ministère dans son bulletin hebdomadaire. Au moins 17 soldats nigériens avaient été tués lors de cette embuscade et douze personnes sont portées disparues.

Selon une source sécuritaire, cette poursuite jusqu’en territoire malien est « inédite ». Le ministère ne rapporte pas de victimes parmi les militaires au cours de cette opération. Les rangs de jihadistes tués n’ont pas été précisés.

Coopération

L’embuscade d’Intagamey et la poursuite à Tiloa sont survenues dans l’immense région de Tillabéri, d’une superficie de 100 000 km2, située dans la zone dite « des trois frontières » aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali.

Les autorités nigériennes y ont lancé plusieurs vastes opérations notamment près de la frontière avec le Mali pour lutter contre les jihadistes, comme l’opération Almahaou aux côtés de laquelle combattent des soldats français. Début mars, le chef d’état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody, a été reçu à Bamako par son homologue malien et par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Au centre des discussions, « la coopération en matière de sécurité » le long des plus de 800 km de frontière entre les deux pays, selon l’état-major nigérien.

L’armée nigérienne avait déjà affirmé avoir tué la semaine dernière « une vingtaine de terroristes » du groupe Boko Haram et capturé 83 autres combattants présumés, au cours d’une opération à la frontière avec le Nigeria.

Selon elle, cette opération visait à « neutraliser » les bases du groupe Iswap, installées dans la forêt de Matari au Nigeria, d’où sont planifiées des attaques contre des villes et des positions militaires au Niger, selon le bulletin des opérations militaires dans la région de Diffa (Sud-Est).

Par Jeune Afrique (Avec AFP)