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Au Gabon, l’armée annonce la réouverture des frontières avec « effet immédiat »

septembre 2, 2023

Cette décision intervient à l’avant-veille de la prestation de serment en tant que « président de la transition » du général Brice Oligui Nguema.

Des militaires rassemblés à Libreville, au Gabon, le 2 septembre 2023. © AFP

Les militaires qui ont chassé du pouvoir Ali Bongo Ondimba ont annoncé samedi la réouverture des frontières avec « effet immédiat » trois jours après leur fermeture, afin de favoriser la « continuité de l’État ». Cette décision survient à l’avant-veille de la prestation de serment en tant que « président de la transition » du général Brice Oligui Nguema prévue lundi et dont la durée n’a pas été précisée.

Le nouvel homme fort du Gabon a promis vendredi une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, fermant ainsi la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition qui l’exhortaient à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août, qu’elle considère comme frauduleuse.

« Préserver le respect de l’État de droit »

Les militaires avaient pris le pouvoir moins d’une heure après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, affirmant que les résultats de la présidentielle avaient été truqués, et que son régime était marqué par une « gouvernance irresponsable et imprévisible ».

La décision de rouvrir les frontières a été prise dans le souci de « préserver le respect de l’État de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des États du monde », a justifié le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dans une déclaration lue à la télévision d’État. Il a également souligné la « ferme volonté » des militaires de « tenir » leurs « engagements internationaux ».

Brice Oligui Nguema avait promis vendredi des institutions « plus démocratiques » et respectueuses des « droits humains », mais sans « précipitation », après des rencontres menées à un rythme effréné ces derniers jours avec des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales, et les bailleurs de fonds. Le général Oligui a également ciblé « la corruption » de l’ancien pouvoir d’Ali Bongo Ondimba.

Les autorités n’ont en revanche pas levé le couvre-feu qui demeure en vigueur sur l’ensemble du territoire de 18h (17h GMT) à 6h (5h GMT), mais « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage », a précisé Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.

Coopération militaire suspendue

Vendredi, les activités de quelque 400 soldats français, stationnés en permanence au Gabon dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, ont été suspendues « en attendant que la situation politique se clarifie », a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, dans un entretien au journal français Le Figaro publié vendredi soir.

Le Français a tenu à différencier les coups d’État au Gabon et au Niger fin juillet. « La France condamne tous les coups de force (…), a-t-il dit. Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays. »

Le leader du putsch a affirmé que la dissolution des institutions était « temporaire ». Devant la société civile, le général Oligui, chef de la toute-puissante garde prétorienne de la famille Bongo, a promis une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral mais sans « confondre vitesse et précipitation ». « Qui va lentement, va sûrement », a-t-il asséné.

Ali Bongo Ondimba est en résidence surveillée à Libreville depuis le coup de force. Sylvia Bongo, son épouse franco-gabonaise, est également détenue au secret, ont indiqué ses avocats vendredi en annonçant avoir déposé une plainte en France pour détention arbitraire.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Guerre en Ukraine : les réfugiés africains discriminés aux frontières

février 28, 2022
Une Africaine dans un camp de réfugiés.

Des réfugiés africains à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne Photo : Getty Images/Omar Marques

De nombreux pays africains, dont le Nigeria et l’Afrique du Sud, tentent d’aider leurs ressortissants à fuir l’Ukraine envahie par l’armée russe, sur fond d’accusations croissantes de racisme à l’encontre d’Africains aux frontières ukrainiennes.

Parmi les centaines de milliers de personnes qui tentent de fuir l’Ukraine vers les pays voisins, notamment la Pologne, figurent de nombreux ressortissants africains – pour la plupart étudiants.

Et les accusations de comportements racistes à leur égard se multiplient.

L’Union africaine (UA) s’est dite particulièrement préoccupée par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité.

Le chef de l’État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’UA, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, rappellent que toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit […] quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale.

Appliquer un traitement différent inacceptable aux Africains serait choquant et raciste et violerait le droit international, soulignent-ils.

Le Nigeria a ainsi exhorté lundi les autorités frontalières d’Ukraine et des pays voisins à traiter ses citoyens avec dignité.

Des informations regrettables indiquent que la police ukrainienne et le personnel de sécurité refusent de laisser les Nigérians monter dans les bus et les trains vers la Pologne, a déclaré le porte-parole de la présidence nigériane Garba Shehu.

Dans une vidéo qui circule largement sur les réseaux sociaux, une mère nigériane avec son jeune bébé a été filmée en train d’être forcée physiquement de céder son siège, a-t-il poursuivi, et selon d’autres informations, a-t-il ajouté, des fonctionnaires polonais ont refusé l’entrée en Pologne à des Nigérians venant d’Ukraine.

Tous ceux qui fuient une situation de conflit ont le même droit au passage en toute sécurité en vertu de la convention des Nations unies, et la couleur de leur passeport ou de leur peau ne devrait faire aucune différence, a-t-il insisté.

Le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela, a lui aussi affirmé que les Africains étaient victimes de mauvais traitements à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, et que l’ambassadeur d’Afrique du Sud s’y était rendu pour aider un groupe de Sud-Africains, majoritairement des étudiants, coincés, à entrer en Pologne.

Les Nigérians ont 15 jours pour quitter la Pologne

Ces accusations de racisme ont été rejetées, notamment par l’ambassadrice de Pologne au Nigeria, Joanna Tarnawska. Tout le monde reçoit un traitement égal. Je peux vous assurer que, selon les informations dont je dispose, certains ressortissants nigérians ont déjà franchi la frontière avec la Pologne, a-t-elle déclaré à des médias locaux.

Selon Mme Tarnawska, les documents d’identité invalides sont acceptés pour franchir la frontière et les restrictions liées à la COVID-19 ont été levées. Les Nigérians disposent d’un délai de 15 jours pour ensuite quitter le pays, a-t-elle ajouté.

Certains Nigérians qui ont franchi la frontière ont décrit leur voyage dans l’obscurité jusqu’aux frontières bondées où des fonctionnaires donnaient la priorité aux femmes et aux enfants ukrainiens.

Désormais en Pologne, Stéphanie Agekameh, étudiante en médecine, a ainsi affirmé que les responsables du poste-frontière de Medyka s’occupaient d’abord des Ukrainiens : Un des officiers est venu et nous a dit que c’est plus dur pour nous, les étrangers, parce qu’ils doivent contacter notre gouvernement dans différents pays.

Accueillis par leur ambassade

Pour l’heure, plus de 260 Nigérians ont été accueillis par les ambassades, éparpillés entre Roumanie, Hongrie et Pologne. Près de 200 autres sont attendus lundi, d’après le ministère nigérian des Affaires étrangères.

Le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula, a de son côté affirmé qu’il recevrait mardi l’ambassadeur de Pologne pour favoriser le passage de quelque 200 ressortissants de RDC actuellement en Ukraine.

Ils sont à la frontière où on n’accepte pas qu’ils accèdent à ces pays voisins, a affirmé le ministre.

Le gouvernement ghanéen a quant à lui déclaré qu’il rencontrerait les parents des étudiants bloqués en Ukraine et a envoyé des fonctionnaires de l’ambassade aux postes frontaliers pour les aider.

La Côte d’Ivoire, qui compte environ 500 ressortissants en Ukraine, d’après les médias locaux, a également indiqué prendre des dispositions pour leur évacuation.

D’après le ministère kényan des Affaires étrangères, 201 Kényans sont en Ukraine, majoritairement des étudiants. Le ministère a récemment indiqué qu’ils étaient tous sains et saufs, même si certains restaient bloqués à la frontière polonaise en raison de restrictions de visa.

Radio-Canada ave Agence France-Presse

Le Canada rouvre ses frontières à tous les voyageurs pleinement vaccinés

septembre 6, 2021

L’étau se desserre un peu plus aux frontières canadiennes. Dès mardi 7 septembre, tous les voyageurs internationaux entièrement vaccinés pourront se rendre au Canada pour des raisons non essentielles comme le tourisme, y compris ceux provenant de pays où le virus se propage plus rapidement.

Les ressortissants étrangers seront admissibles à l'entrée au Canada pour des visites et du tourisme à compter du 7 septembre.

© Maud Cucchi/Radio-Canada Les ressortissants étrangers seront admissibles à l’entrée au Canada pour des visites et du tourisme à compter du 7 septembre.

Cette levée des restrictions est fondée sur les dernières données disponibles, les preuves scientifiques et la situation épidémiologique tant au Canada qu’à l’étranger,» justifie le gouvernement du Canada dans un communiqué.

Il précise aussi que même s’il y a actuellement une hausse des cas au Canada, la gravité de la maladie et les taux d’hospitalisation restent gérables, car les taux de vaccination au Canada continuent d’augmenter».

Des chercheurs et des experts remettent toutefois en question ce nouvel assouplissement fédéral qui ne tient pas compte du niveau de circulation du virus à l’étranger sauf avec l’Inde et le Maroc, pays dont les vols directs ont été temporairement suspendus par Ottawa.

À la différence de l’Europe, par exemple, où une classification des pays a été instaurée sur la base d’indicateurs sanitaires pour voyager, le Canada deviendra donc accessible sans contrôle géographique.

L’approche européenne du principe de précaution aurait dû mieux inspirer le Canada, avance la professeure Marie-Pascale Pomey, professeure titulaire à l’École de santé publique, département de gestion, d’évaluation et de politique de santé à l’Université de Montréal.

Je pense que c’est quelque chose d’excessivement important à prendre en considération», a-t-elle défendu au micro de l’émission Tout un matin, a fortiori quand le variant Delta fait repartir les contaminations à la hausse.

Mme Pomey préconise une évaluation de risque qui permettrait de mieux cerner la possibilité, pour un voyageur, d’être porteur du virus à son arrivée au Canada. Savoir quel est le parcours des personnes qui entrent au Canada, ça aurait été intéressant de prendre ça en considération, surtout en période d’ajustement où l’on doit constamment évaluer les risques,» a-t-elle suggéré.

Justification sanitaire

Ottawa fait valoir l’efficacité de ses politiques sanitaires pour justifier l’assouplissement des restrictions en citant notamment, comme preuve, le taux de positivité très bas des tests aléatoires effectués aux frontières.

Entre le 9 et le 26 août, par exemple, le taux de positivité des voyageurs entièrement vaccinés sélectionnés au hasard pour un test de dépistage à la frontière s’élevait à 0,19 % (soit 112 tests positifs sur 58 878 tests effectués).

Des travailleurs de la santé attendent le débarquement de passagers pour leur faire passer un test de dépistage de la COVID-19, à Toronto.

© Carlos Osorio/Reuters Des travailleurs de la santé attendent le débarquement de passagers pour leur faire passer un test de dépistage de la COVID-19, à Toronto.

Immunologiste à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, André Veillette nuance toutefois l’efficacité de ces tests requis pour voyager : Même si les gens ont un test PCR négatif de trois jours avant de venir, qu’ils sont vaccinés, ils peuvent quand même attraper le virus dans cette période-là et donc ils pourraient l’amener avec eux au Canada», a-t-il expliqué en entrevue à RDI, conseillant plutôt des tests de moins de 48 h.

Le Dr Veillette évalue aussi qu’il y a potentiellement un problème» quand les voyageurs internationaux admis au Canada ont obtenu leur deuxième dose il y a six mois, faisant référence à la baisse de l’immunité avec le temps.

Ce qu’il faut savoir pour voyager

Dans les faits, ces nouvelles mesures signifient qu’il ne sera plus nécessaire de justifier d’un motif essentiel son voyage pour être admis au pays, à l’instar des Américains pour qui les restrictions ont été levées depuis le 9 août.

Les ressortissants étrangers devront fournir une preuve officielle de vaccination à la frontière. Les vaccins homologués au Canada demeurent les seuls autorisés par les agents des douanes, soit Johnson & Johnson, AstraZeneca, Moderna et Pfizer-BioNTech.

Les voyageurs devront également présenter un résultat négatif d’un test de dépistage de la COVID-19 effectué au plus tard 72 heures avant le vol prévu ou l’arrivée au poste frontalier terrestre, ou un résultat positif à un test effectué entre 14 et 180 jours avant leur départ pour le Canada.

Tous devront soumettre leurs preuves de vaccination au moyen de l’application ou du portail web ArriveCAN. La seconde preuve de vaccination devra être datée d’au moins 14 jours avant l’arrivée au Canada. Enfin, les passagers devront confirmer qu’ils ne souffrent pas de symptômes de la COVID-19.

Avec CBC/Radio-Canada

L’Allemagne restreint les passages à la frontière avec la Moselle, la France demande plus de souplesse

février 28, 2021

Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune a invoqué le cas des travailleurs transfrontaliers, alors que l’Allemagne a classé ce dimanche la Moselle en «zone à haut risque».

L’Allemagne va restreindre les passages à sa frontière en provenance de France après avoir classé le département de Moselle en zone Covid à haut risque, mais renonce à la quasi-fermeture telle qu’imposée à la République tchèque et à l’Autriche. «Le département français de Moselle sera considéré à partir du 2 mars à 00h00 comme zone affectée par les variants» du virus du Covid-19, soit la catégorie la plus élevée dans l’échelle de risque en Allemagne pour le coronavirus, qui en compte trois, a indiqué dimanche le ministère de la Santé. En conséquence, à partir de cette date les personnes entrant sur le territoire allemand «devront présenter un test PCR ou antigène» négatif, a-t-il ajouté. Un test datant de 48 heures maximum sera a priori nécessaire.

«Je regrette cette décision allemande parce qu’elle implique un certain nombre de ralentissements, de difficultés aux frontières pour non pas des mouvements touristiques mais de travail», a commenté sur France Inter le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune. Le président de la région Grand-Est, qui inclut la Moselle, Jean Rottner, s’est dit lui dimanche matin «surpris» par une «décision extrêmement brutale».

Pas de contrôles systématiques

Une chose est pourtant acquise: l’Allemagne n’a pas l’intention d’introduire à sa frontière avec la Moselle des contrôles de douane permanents, contrairement à ce qu’elle avait fait au printemps 2020 au début de la pandémie à la frontière française, ce qui avait créé des tensions avec Paris et entre les populations locales. Contrairement aussi à ce que Berlin a déjà mis en place en février avec la République tchèque et la Tyrol autrichien.

«La frontière ne sera pas fermée», a indiqué dimanche à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Intérieur, notamment car les régions allemandes limitrophes de la Moselle, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat, ne l’ont pas demandé, mais aussi parce que les autorités régionales de part et d’autre de la frontière «coopèrent étroitement» sur cette question. Les contrôles policiers doivent être aléatoires et à l’intérieur du territoire allemand dans la zone frontalière, a-t-il précisé. La France va donc bénéficier d’une forme de traitement de faveur car le passage d’une région en catégorie zones de variants implique normalement une quasi-fermeture des frontières.

«On n’en veut pas»

«Cela on n’en veut pas» pour les 16.000 travailleurs frontaliers de Moselle, a martelé Clément Beaune dimanche. Il a aussi suggéré des tests «qui ne soient pas obligatoires chaque jour mais tous les deux ou trois jours».

Les contrôles mis en place par l’Allemagne avec la République tchèque et la région autrichienne du Tyrol l’ont été pour les mêmes raisons que la Moselle : la crainte d’une nouvelle vague de contamination au Covid-19 liée aux variants britannique ou sud-africain du virus, ce qui a suscité des critiques en Autriche notamment mais aussi de la part de l’Union européenne. La Commission européenne s’est ainsi émue de voir la libre circulation à l’intérieur de l’UE remise en cause et tente depuis de promouvoir une approche commune entre pays.

À la frontière avec la Moselle, «il faut donner l’exemple et revenir à un dispositif plus allégé», a plaidé Clément Beaune, en arguant d’un «esprit franco-allemand coopératif» pour «éviter de revenir à ce qu’on a vécu douloureusement» au début de la pandémie.

Ce traitement privilégié a pourtant déjà suscité des commentaires amers du chancelier autrichien Sebastian Kurz. «Il y a en Allemagne, en fonction des directions géographiques, des différences de rigueur en matière de règles à la frontière», a-t-il ainsi regretté ce week-end dans une interview au quotidien allemand Merkur. «Il est tout à fait approprié en période de pandémie de tendre un filet de sécurité avec des tests, des masques etc. Mais ce n’est à mon avis pas le cas pour des mesures qui mettent en danger le marché intérieur (européen), qui impliquent que les gens ne puissent se rendre sur leur lieu de travail ou que des familles soient séparées», a-t-il dit.

Par Le Figaro avec AFP

Guide de passage de la frontière canadienne en temps de pandémie

février 15, 2021

À partir d’aujourd’hui et de la semaine prochaine, les règles changent (encore) aux frontières. Pas facile de s’y retrouver, alors voici un petit guide pour vous aider à y voir plus clair.

L'Agence des services frontaliers du Canada.

© Jeff McIntosh/La Presse canadienne L’Agence des services frontaliers du Canada.

Qu’est-ce qui change à partir du 15 février?

Les règles aux frontières terrestres changent et s’alignent sur celles en place aux aéroports. Tous les voyageurs, à quelques exceptions près, devront fournir une preuve de test à la COVID-19 effectué aux États-Unis au cours des 72 heures précédant leur arrivée au Canada, sous peine de recevoir une amende allant jusqu’à 3000 $.

Ils peuvent aussi présenter un résultat positif obtenu de 14 à 90 jours avant l’arrivée, s’ils ont déjà contracté la COVID-19.

Il n’y a pas d’exemption pour ceux qui ont déjà été vaccinés.

Y a-t-il des exemptions?

Pour l’instant, les camionneurs et les travailleurs essentiels, qui représentent la grande majorité des quelque 23 000 passages frontaliers quotidiens, ne sont pas visés.

Mais le Canada travaille avec les États-Unis pour adapter des mesures symétriques afin que ceux-ci soient testés sur une base régulière, a indiqué en entrevue à Tout un matin, le ministre Jean-Yves Duclos vice-président du Comité de réponse à la COVID-19.

Qu’est-ce qui change à partir du 22 février?

Deux autres tests vont venir s’ajouter pour TOUS les voyageurs, qu’ils arrivent par voie terrestre ou aérienne. En plus du test effectué au cours des 72 heures précédant leur arrivée et de la présentation de leur plan de quarantaine, ils devront en effet se soumettre à :

  • un test à leur arrivée au pays
  • un autre test à la fin de leur quarantaine

Dans les quatre aéroports internationaux et dans cinq postes frontaliers (dont celui de Lacolle au Québec), des lieux ont déjà été prévus à cet effet. «On n’est pas obligé de passer par là, mais si on passe par là, le test se fait directement», a souligné le ministre Duclos.

Onze autres postes frontaliers terrestres s’ajouteront à la liste, le 4 mars. Au Québec, il s’agit des postes de Saint-Armand et de Stanstead. Les 117 points d’entrées ne seront pas tous équipés, puisque tous ne disposent pas des infrastructures adéquates.

Les voyageurs devront aussi se soumettre à un troisième test, à la fin de leur quarantaine. «On va leur remettre un petit kit et ils vont pouvoir se tester à la maison et faire parvenir le tout à Santé Canada», a expliqué en entrevue à RDI Matin, Jean-Pierre Fortin, président national du Syndicat des douanes et de l’immigration.

«À partir de la semaine prochaine, peu importe que l’on passe par les aéroports ou par la frontière terrestre, il va y avoir trois tests d’administrés : un avant l’entrée, un à l’entrée et un à la fin de la quarantaine», a résumé le ministre Duclos.

Qui devra rester trois jours à l’hôtel?

Ce sont les passagers arrivant par avion qui seront soumis à un début de quarantaine à l’hôtel, le temps d’obtenir les résultats de leur test. Ils seront dirigés vers l’hôtel supervisé qu’ils auront au préalable choisi. L’attente devrait durer entre deux à trois jours et coûter 2000 $.

Même si ce test est négatif, les voyageurs devront terminer leur quarantaine à la maison.

Cette mesure ne s’applique pas aux arrivées par voie terrestre. «La frontière terrestre compte 117 postes dont plusieurs très éloignés, en région rurale, très loin des hôtels, très loin de la capacité pour eux de se rendre à un hôtel supervisé», a mentionné M. Duclos. Il a en outre souligné que les voyages non essentiels ne représentent actuellement que 5 % des passages aux frontières terrestres

Avec CBC/Radio-Canada

La RDC rouvre ses frontières: les compagnies aériennes vont tenter de se relever

août 15, 2020

L'aéroport de Kinshasa.

© thezipper L’aéroport de Kinshasa.
Les frontières s’ouvrent à nouveau à partir de ce samedi 15 août, de même que les trafics maritime, fluvial et aérien. Après une fermeture longue de plus de trois mois pour cause de coronavirus, c’est une reprise salutaire pour les compagnies aériennes du pays, à commencer par le transporteur national Congo Airways qui vient de recevoir un prêt de l’État.

Après un travail de lobbying, la compagnie au léopard a obtenu du Fonds de promotion de l’industrie un peu plus d’un million de dollars de prêt étalé sur 36 mois.

Comme de nombreuses compagnies aériennes, Congo Airways a souffert de la pandémie de coronavirus. Ses quatre aéronefs ont été cloués au sol pendant quatre mois

Dans le même temps, les factures se sont accumulées, notamment des créances dues à ses partenaires chargés de la maintenance de ses avions comme par exemple Air France Industries.

Des coûts fixes qui étranglent la compagnie d’État. Car dans le même temps, le manque à gagner depuis l’arrêt du trafic passager s’est élevé à 30 millions de dollars d’après son directeur général interrogé sur Radio Okapi.

Selon lui, la reprise sera progressive et elle dépendra de la confiance des voyageurs qui pour l’heure se plaignent des tarifs jugés élevés.

La compagnie rétorque que la sécurité a un coût, en particulier pour le maintien de sa certification internationale IOSA. Par ailleurs, dit son directeur, elle se plie aux mesures dictées par l’Organisation de l’aviation civile internationale en matière de gestes barrières : prise de températures, impositions du port des masques à bord et désinfection des appareils après chaque vol.

Avec RFI

Face au rebond du Covid, les pays d’Europe se referment

juillet 27, 2020

 

Les mesures de contrôles aux frontières ou de quatorzaines forcées se multiplient à mesure que la pandémie de Covid-19 reprend.

Un petit air de déjà-vu. Alors que l’épidémie de coronavirus reprend partout en Europe, certains États membres ont commencé à durcir les entrées sur leur territoire. Certes, il n’est pas question pour le moment de fermer les frontières, comme cela avait été le cas au début de la pandémie, en mars. En ordre dispersé et sans concertation entre eux, les États membres s’étaient alors claquemurés les uns après les autres. Avant de s’entendre sur des règles communes pour permettre le passage des personnes ayant des fonctions jugées essentielles et des marchandises, aux premiers rangs desquels les biens et équipements médicaux.

Cette fois, et alors qu’il ne faut pas ruiner une saison touristique qui s’annonce très médiocre, des contrôles sont instaurés vis-à-vis des touristes venant de zones ou de pays jugés à risque: quarantaine obligatoire, test à l’arrivée ou quelques jours avant le départ, test volontaire ou pas, etc. Ces verrous se multiplient, à mesure que les contaminations repartent à la hausse dans différents pays: France, Allemagne, Espagne, Belgique, Suisse ou en Pologne. En Roumanie et en Bulgarie, la situation est encore plus inquiétante, puisque les cas ont explosé récemment.

Comme souvent en Europe, il y a, semble-t-il, autant de manières de procéder qu’il y a de pays. Mais il y a une constante: l’Espagne est de plus en plus visée par ces restrictions. Le Royaume-Uni, «toujours un peu à part» selon la formule pudique d’un diplomate européen, a annoncé samedi soir que les Britanniques revenant de ce pays se verraient imposer une quarantaine. Et Londres songe à faire de même pour les personnes de retour de France et d’Allemagne. La Norvège avait déjà annoncé vendredi une quarantaine de dix jours pour ses voyageurs en provenance d’Espagne. En France, le premier ministre, Jean Castex, a également recommandé aux vacanciers d’éviter de se rendre en Catalogne.

Des tests, sur la base du volontariat

Les mesures de restriction des derniers jours sont bien évidemment une catastrophe pour le tourisme espagnol qui représente 12,3% du PIB du pays. Ses dirigeants tentent d’ailleurs, tant bien que mal, de convaincre les touristes de ne pas annuler leur voyage. «L’Espagne est un pays sûr», a ainsi souligné la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya. «Les Espagnols ont été les premiers à mettre en place une mesure de quarantaine, réplique-t-on à Bruxelles. C’est donc un peu difficile pour eux de s’opposer à celles qui sont prises actuellement».

Alors qu’elle avait été un des premiers pays de l’UE à rouvrir ses frontières pour lancer sa saison touristique, la Grèce est, elle aussi, contrainte de réduire la voilure et d’en passer par des contrôles plus stricts à ses frontières: tout visiteur venant de Bulgarie ou de Roumanie ne pourra embarquer à bord de son avion pour la Grèce que s’il est en mesure de démontrer que le test qu’il a réalisé trois jours plus tôt est négatif. Et les Roumains souhaitant se rendre en Italie doivent maintenant en passer par une quatorzaine.

Je n’imagine pas que l’on puisse se retrouver dans la situation dans laquelle nous avons été de mars à mai.

Un diplomate

Toutes ces mesures sont-elles le prélude à de nouvelles fermetures de frontières au sein de Schengen? «Je n’imagine pas que l’on puisse se retrouver dans la situation dans laquelle nous avons été de mars à mai. Les restrictions actuelles sont des mesures ponctuelles et proportionnées face à une situation qui n’a rien de comparable avec celle que nous avons connue au printemps», réagit un diplomate. À l’époque, alors que les courbes de contamination flambaient, les États membres devaient aussi composer avec une pénurie de masques et de tests.

Reste que ces restrictions imposées à certains et non à d’autres risquent de laisser des traces dans une Union européenne où la solidarité a déjà été très éprouvée par la crise du coronavirus. «La difficulté, c’est que les mesures prises par un État membre concernant un autre État membre apparaissent assez vite comme un sujet politique et diplomatique, alors que ces décisions sont avant tout prises au regard de la situation sanitaire», analyse une source bruxelloise. Voilà un procès qui ne pourra être fait à la Bavière. Ce Land très touristique a choisi de ne pas stigmatiser ses visiteurs. Tous, quelle que soit leur nationalité, peuvent être testés, sur la base du volontariat, dans les stations créées à cet effet dans les aéroports locaux, et pourront bientôt l’être dans les gares de Munich et de Nuremberg, mais aussi sur les autoroutes.

Avec Le Figaro par Anne Rovan

 

Coronavirus : la Côte d’Ivoire et le Burkina ferment leurs frontières

mars 20, 2020

 

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont annoncé tous deux vendredi soir la fermeture de leurs frontières pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. «Après évaluation de la pandémie» et pour lutter «contre la propagation de la maladie», «le gouvernement a décidé de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes à tout trafic de personnes», à partir de dimanche à minuit, selon un communiqué signé des ministres ivoiriens de la Défense et de la Sécurité. Le trafic de marchandises reste autorisé, et «des couloirs humanitaires ainsi que de sécurité seront ouverts pour faire face aux besoins spécifiques de gestion de la pandémie», est-il précisé.

Pays de 26 millions d’habitants, la Côte d’Ivoire, qui avait déjà ordonné lundi la fermeture de tous les établissements scolaires et suspendu tous les événements sportifs et culturels, compte 14 cas confirmés de coronavirus (dont un guéri), selon le dernier bilan officiel publié ce vendredi. Les responsables religieux musulmans et chrétiens ont aussi annoncé la suspension des cultes.

Au Burkina Faso, pays qui a enregistré mercredi le premier décès lié au coronavirus en Afrique subsaharienne, c’est le président Roch Kaboré qui a annoncé dans une déclaration télévisée la fermeture des frontières terrestres et aériennes et l’instauration d’un couvre-feu à compter du 21 mars. «Nous devons tout mettre en oeuvre (…) pour interrompre la chaîne de transmission communautaire du Covid-19», a déclaré le président Kaboré, alors que 40 cas de coronavirus ont été détectés dans ce pays sahélien enclavé de 20 millions d’habitants.

Le couvre-feu sera en vigueur de 19 heures à 05 heures du matin, a-t-il précisé. Les aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, seront fermés sauf pour les vols intérieurs, les vols militaires et le fret. Soulignant les limites des structures de santé nationales, et appelant à «une mobilisation exceptionnelle et patriotique», le président a annoncé aussi la «suspension immédiate» des opérations d’enrôlement biométrique (saisie, stockage et traitement des données biométriques) en vue des élections couplées – présidentielle et législatives – de novembre 2020 et des opérations spéciales de délivrance de cartes nationales d’identité burkinabè.

Le 14 mars, les autorités burkinabé avaient décidé la fermeture des écoles, après avoir interdit trois jours plus tôt les manifestations et les rassemblements publics et privés. Le Burkina a enregistré sept nouveaux cas vendredi, dont trois membres du gouvernement, les ministres de l’Éducation, de l’Intérieur et des Affaires étrangères.

Par Le Figaro avec AFP

Coronavirus : Trump ferme les frontières aux voyageurs en provenance d’Europe

mars 12, 2020
Le président américain Donald Trump s'est adressé à la nation, le 11 mars 2020, au sujet de la pandémie de coronavirus.
© /Getty Images Le président américain Donald Trump s’est adressé à la nation, le 11 mars 2020, au sujet de la pandémie de coronavirus.
Devant une crise qui prend de l’ampleur, Donald Trump s’est adressé mercredi soir aux Américains depuis le bureau ovale, annonçant des mesures d’aide et la suspension des voyages vers les États-Unis « en partance de l’Europe ». Certaines des actions qu’il a présentées ont semé la confusion, obligeant même le président à revenir sur un élément de son allocution.

La décision de prononcer un discours à la nation, un événement exceptionnel, contraste avec le ton rassurant employé depuis des semaines par le président Trump, qui, contrairement aux membres de son équipe, a minimisé à répétition la crise du coronavirus.

« J’ai décidé de mener plusieurs actions fortes, mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains, afin d’éviter que de nouveaux cas atteignent notre territoire », a-t-il soutenu au fil de son allocution solennelle d’une dizaine de minutes, lue sur un télésouffleur.

« La fermeture des frontières, à laquelle échappe le Royaume-Uni, s’appliquera dès vendredi, à minuit, pour 30 jours », a précisé le président Trump.

La mesure, qui cible des personnes ayant séjourné dans la zone visée au cours des 14 jours précédant leur entrée prévue aux États-Unis, s’apparente à celle prise en janvier dernier relativement aux non-Américains s’étant rendus en Chine.

Ces interdictions s’appliqueront non seulement aux énormes échanges commerciaux et au fret, mais aussi à plusieurs autres choses au fur et à mesure que nous obtiendrons l’autorisation, a-t-il indiqué, son annonce tirant aussitôt les marchés boursiers asiatiques vers le bas et faisant chuter les prix du pétrole de plus de 2 %.

Dans un tweet envoyé quelques minutes après son allocution, le président a semblé corriger le tir. Il est très important que tous les pays et les entreprises sachent que le commerce ne sera en aucun cas touché par la restriction de 30 jours sur les voyages en provenance d’Europe. « La restriction arrête les personnes, pas les marchandises », a-t-il écrit.

Accusant au cours de son discours l’Union européenne d’avoir tardé à agir, il a affirmé qu’un nombre important de lieux où se concentraient les cas de COVID-19 avaient été ensemencés par des voyageurs venant d’Europe.

Le département d’État a par ailleurs conseillé aux Américains de reconsidérer les voyages à l’étranger.

Ces annonces surviennent dans un contexte où le nombre de cas de COVID-19 recensés sur le territoire américain a doublé en quelques jours à peine, passant selon l’Université Johns Hopkins à plus de 1300, le virus n’épargnant plus que huit États et faisant au moins 38 morts.

L’état d’urgence a été déclaré dans une quinzaine d’États américains, dont Washington, New York et la Californie, qui cumulent à eux trois près de 800 cas et la quasi-totalité des victimes. Dans l’État de Washington, la ville de Seattle, principal foyer du virus, a fermé ses écoles publiques pour au moins 14 jours.

Mesures économiques d’urgence

Lundi, les échanges ont été suspendus 15 minutes à la Bourse de New York après l'effondrement de l'indice élargi S&P 500 en pleine panique autour du krach pétrolier et des conséquences économiques du coronavirus.

© Richard Drew/Associated Press Lundi, les échanges ont été suspendus 15 minutes à la Bourse de New York après l’effondrement de l’indice élargi S&P 500 en pleine panique autour du krach pétrolier et des conséquences économiques du coronavirus.
« Ceci n’est pas une crise financière », a martelé le président Trump, au terme d’une autre journée mouvementée sur les marchés financiers, alors que le coronavirus a eu raison de 11 années de hausse ininterrompue à Wall Street. « La situation est temporaire », a-t-il insisté.

Le président américain n’a pas décrété l’état d’urgence – une hypothèse soulevée par des médias –, mais a présenté, comme il l’avait évoqué cette semaine, des mesures visant à juguler les effets économiques de la crise, comme des prêts à faible taux d’intérêt aux entreprises en difficulté ou le report de la date butoir de paiement des impôts pour certains individus et entreprises.

D’après le Washington Post, le coronavirus a entraîné la mise à pied de centaines de travailleurs, notamment dans l’industrie touristique.

Donald Trump a également fait allusion à une aide financière d’urgence aux travailleurs malades, dont il n’a cependant pas présenté la teneur.

Il a aussi appelé très fermement le Congrès à offrir rapidement aux Américains une baisse de l’impôt sur les salaires pour aider ces derniers à surmonter les impacts économiques de la pandémie. La proposition, à laquelle il a fait allusion plus tôt cette semaine, n’a pas rencontré un écho très favorable auprès des élus du Congrès, y compris au sein de son propre parti.

« Par ces mesures vigoureuses, je suis convaincu que nous réduirons considérablement la menace qui pèse sur nos citoyens et que nous vaincrons rapidement et définitivement ce virus », a-t-il soutenu, louant la réponse très rapide et le professionnalisme de son administration.

Les démocrates, eux, avaient accusé le président d’avoir tardé à réagir et de minimiser l’ampleur du problème. Celui-ci avait comparé leurs critiques à un canular.

« Nous devons mettre la politique de côté, arrêter la partisanerie et nous unir comme une seule nation et une seule famille », a lancé Donald Trump.

Un sondage de la firme Morning Consult, publié il y a quelques jours, montre que les Américains sont de plus en plus critiques de la gestion du dossier par leur président. Il y a un mois, 34 % appuyaient fermement sa façon de gérer la crise, tandis que 14 % la désapprouvaient avec autant de vigueur. Le dernier coup de sonde indique que les pourcentages sont respectivement passés à 24 % et à 31 %.

Vendredi dernier, Donald Trump avait par ailleurs donné son aval à un projet de loi bipartite du Congrès approuvant une aide d’urgence de 8,3 milliards de dollars américains pour le traitement et la prévention de la COVID-19. C’est trois fois plus que la somme qui avait été jugée nécessaire par son administration.

Selon CNN, Donald Trump a par ailleurs fait de son gendre Jared Kushner un conseiller dans ce dossier.

Des informations contradictoires

Selon la proclamation officielle publiée par la Maison-Blanche simultanément au discours à la nation, les restrictions s’appliquent plus précisément aux 26 États européens membres de la zone Schengen, un espace de libre circulation des personnes incluant par exemple l’Italie, l’Allemagne et la France, et non à la cinquantaine de pays du continent ou aux 27 pays de l’Union européenne, comme la déclaration de M. Trump le laissait supposer.

Ainsi, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse sont visés par les restrictions, mais ne sont pas membres de l’UE. Inversement, la Bulgarie, la Croatie, l’Irlande, la Roumanie et Chypre, membres de l’UE, ne sont pas ciblés.

Le président a évoqué des exemptions pour les Américains qui ont subi les contrôles appropriés, mais celles prévues dans la proclamation semblent en fait beaucoup plus vastes.

Elles s’appliquent par exemple à tout résident permanent légal des États-Unis et à son conjoint ou à tout étranger dont l’entrée ne présente pas de risque significatif […] de transmission ou de propagation du virus.

Une situation banalisée

Le président Trump a parfois envoyé des messages contredisant ceux de son équipe chargée de gérer la crise du coronavirus, dont fait partie le directeur du NIAID, Anthony Fauci (à droite).

© BRENDAN SMIALOWSKI/Getty Images Le président Trump a parfois envoyé des messages contredisant ceux de son équipe chargée de gérer la crise du coronavirus, dont fait partie le directeur du NIAID, Anthony Fauci (à droite).
Accusé par ses adversaires de prendre à la légère la menace posée à la santé publique, désormais considérée comme une pandémie mondiale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le président Trump a multiplié au cours des dernières semaines les affirmations contredisant le message de son administration, véhiculant même des informations erronées.

Donald Trump, qui a comparé à plusieurs reprises la COVID-19 à la grippe saisonnière, a banalisé, lundi, le nombre de victimes susceptibles de succomber à la première, affirmant que la deuxième faisait bien plus de victimes.

La semaine dernière, il a en outre mis en doute l’information de l’OMS sur le taux de mortalité de 3,4 % de la COVID-19.

Comparaissant mercredi devant un comité de la Chambre des représentants, le directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), Anthony Fauci, a pour sa part martelé que la COVID-19 avait un taux de létalité de beaucoup supérieur à la grippe saisonnière.

« Les gens disent toujours : « La grippe fait ceci, la grippe fait cela », a-t-il déclaré. La grippe a un taux de mortalité de 0,1 %. Le taux de mortalité [de la COVID-19] est dix fois plus élevé. C’est la raison pour laquelle je tiens à insister sur le fait que nous devons garder une longueur d’avance dans la prévention de cette maladie. »

« Ultimement, ça va s’aggraver », a averti l’immunologiste, membre de l’équipe gouvernementale chargée de lutter contre la propagation du coronavirus et coordonnée par le vice-président Mike Pence.

Le président a plutôt cherché à se faire rassurant. « Ça va disparaître. Il faut juste rester calme. Ça va disparaître », a-t-il martelé devant les journalistes mardi.

Le Dr Fauci a en outre recommandé de ne pas tenir d’événements attirant des foules nombreuses, citant en exemple les matchs de la NBA, l’Association nationale de basketball, mais se gardant soigneusement de parler de rassemblements politiques.

La NBA a d’ailleurs par la suite suspendu sa saison jusqu’à nouvel ordre.

Donald Trump avait pour sa part déjà martelé qu’il n’était pas question d’annuler ses rassemblements partisans, qui attirent des milliers de personnes.

Mercredi soir, la Maison-Blanche a annoncé l’annulation des visites prévues au Colorado et au Nevada. Rien n’a cependant été dit au sujet du rassemblement partisan prévu à Milwaukee, au Wisconsin, la semaine prochaine.

Avec Radio-Canada par Sophie-Hélène Lebeuf

COP21 : Paris va mettre en place un contrôle aux frontières pendant un mois

novembre 6, 2015

La France va mettre en place un contrôle aux frontières pendant un mois, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient du 30 novembre au 11 décembre à Paris (COP21), a annoncé vendredi Bernard Cazeneuve sur RMC et BFMTV. Une mesure, qu’avait révélée la semaine dernière le site d’informations Bastamag, que le ministre de l’intérieur justifie par « un contexte de menace terroriste ou de risque de trouble à l’ordre public ».

Dans une note confidentielle publiée jeudi par RTL, la direction du renseignement territorial pointait « la menace de débordements » en marge de la COP21, lors de laquelle sont attendus 80 chefs d’Etat et 160 délégations étrangères à Paris. Les policiers évoquent notamment des mouvances d’ultra-gauche susceptibles d’être tentées de se mêler aux manifestations prévues. Les forces de l’ordre craignent également l’installation de campements à proximité du Bourget, où se tiendra le sommet, mais aussi sur le plateau de Saclay, où de nombreux membres de la mouvance anarcho-libertaire ont prévu de converger. La direction du renseignement juge que des militants étrangers, type Blacks Bloc allemand ou encore des groupes anglais, pourraient participer.

« Circonstances exceptionnelles »

Bernard Cazeneuve a précisé que cela ne constituait « pas du tout une suspension de Schenghen (…) qui prévoit dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21 ».

Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise en effet les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles. C’est le code frontières Schengen de 2006 qui en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas d’atteinte de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), et après consultation des autres Etats du groupe Schengen.

Une réforme des règles, réclamée par le président français, Nicolas Sarkozy, et le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », et notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.

Ce type de mesure, appliqué en général deux à trois fois par an, s’est pour l’instant limité à des menaces imminentes de terrorisme ou à l’accueil d’événements internationaux. Des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours.

Lemonde.fr